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Chère Jemma,
Je sais que cet e-mail sort un peu de nulle part. Ça fait quelques mois que je n'ai pas osé t'en envoyer un, peut-être par peur que tu ne me répondes jamais. Tu m'as demandé de te donner de l'espace et de garder mes distances, et je l'ai fait.
Est-ce que tu te souviens, lors du premier nouvel an que l'on a passé à l'Académie, quand nous avons rédigé nos résolutions pour l'année à venir? Tu avais une liste entière et complète, un peu effrayante aussi, et moi je n'avais quelques tirets: faire de l'exercice, me faire des amis, mieux manger. Je me souviens que tu m'as pris la feuille des mains pour écrire d'autres choses: être le meilleur de la classe d'ingénierie, faire un bain de minuit, tester cinquante thés différents, être le second de la classe de chimie, sortir avec une fille (ou un garçon), lire deux cent livres, aller une fois à Los Angeles et j'en passe.
Cette année, je n'ai pas pris de bonnes résolutions. J'ai tout ce dont j'ai besoin: j'ai mon diplôme, j'ai mon métier, j'ai ma paie à plusieurs chiffres, mon appartemment, mes gadgets, une équipe soudée, ma mère est sur la voie de la guérison, et je vois le bout du tunnel.
Je n'ai pas pris de bonnes résolutions, mais la décision de t'envoyer cet e-mail. Je crois qu'il faut qu'on parle. Je crois qu'il faut qu'on se voit.

Je sais que tu veux garder tes distances, mais j'ai besoin d'un schisme, d'une séparation, d'une fin et d'un renouveau. Je sais que c'est idiot, mais je ne peux pas effacer tout ce que l'on a vécu ensemble comme ça, je ne peux pas tirer un trait sur toi, sur moi, sur nous. Je revois encore ton écriture strict et claire sur la petite feuille: aller une fois à Los Angeles et prendre un risque, souligné deux fois.

Je sais que je risque ainsi de te perdre pour toujours, mais je risque aussi de me perdre définitivement si je n'ai jamais la chance de te revoir.
C'est un peu cavalier, mais rencontre moi demain matin à neuf heures à ce salon de thé que tu aimais bien à Brooklyn.

Si tu ne viens pas, je comprendrais tout à fait. Si tu ne viens pas, ce sera la césure dont j'ai besoin; mais j'espère toutefois que tu voudras bien échanger quelques mots avec moi.

Bien à toi,
Fitz.
LEOPOLD FITZ
À : JEMMA SIMMONS plus...
(aucun objet)
10 Février 2016 02:45
Il est huit heures et demi et Fitz ne sait pas quoi faire de ses mains.
Elles se baladent nerveusement sur la table, replacent anxieusement sa cuillère pour qu'elle soit parallèle à sa tasse de thé, plient, déplient, froissent la petite serviette en papier que la serveuse lui a donné avec sa boisson. Il a des mains bien faites, des doigts agiles, des ongles coupés court, des paumes un peu calleuses: elles semblent presque trop grosses, trop âgées pour un homme avec son gabarit et son visage.
Il est dans le petit salon de thé depuis quelques dizaines de minutes maintenant, mais il n'a pas touché au thé qu'il a demandé — earl grey, sans sucre ni lait —, ni n'a bougé, ni prononcé un mot à l'adresse de la serveuse qui a décidé d'abandonner sa mission de dérider cet étrange homme qui vient chaque matin, triste comme les pierres, pour boire un thé qu'il ne semble même pas complètement apprécier. Elle a bien essayé pourtant, à de nombreuses reprises même; mais elle n'a jamais eu droit qu'à un sourire un peu distant, et des yeux dans un autre monde.
Alors elle laisse s'asseoir et attendre quelqu'un qui ne viendra certainement jamais, le dos ostensiblement tourné à la porte en verre comme si ça le soulageait un peu de ne pas guetter l'arrivée d'un inconnu. La serveuse, souvent, pense qu'il a dû perdre quelqu'un récemment. Quelqu'un avait qui il venait ici souvent, quelqu'un qu'il aimait bien, quelqu'un qui l'aimait. Et peut-être, s'amuse-t-elle à imaginer, peut-être que cette personne buvait ce thé et peut-être qu'il fait mine de le boire, chaque matin, pour se souvenir, pour se remémorer, pour ressentir.

Elle sait que c'est un peu romanesque et trop romantique pour le pauvre mec qui est assis là chaque matin, mais la pensée l'amuse et elle la pousse encore plus loin.

Peut-être qu'il attend depuis des années, des éternités. Peut-être que ce thé, c'est tout ce qu'il déteste mais qu'il représente tout ce qu'il aime. Peut-être que cet homme a laissé partir l'amour de sa vie parce qu'il n'avait pas le choix, parce qu'il le fallait, parce que parfois la vie est ainsi. Peut-être que sans elle, il n'apprécie plus le thé, plus le café, plus la vie. Peut-être que cet homme, ébouriffé, avec sa barbe de trois jours et ses mains calleuses et un peu tremblantes, peut-être que cet homme a tout simplement le coeur brisé mais qu'il continue d'attendre, encore et encore, en pensant que ça ne peut que s'arranger.
Elle a remarqué que, chaque semaine, il amène un livre différent, qu'il pose  à côté de sa tasse, parallèle toujours à la cuillère. La semaine dernière, c'était un épais livre qu'elle connait de nom, Guerre et Paix. La semaine précédente, c'était Orgueil et Préjugés (ça l'a bien fait rire, il n'a pas l'air d'être du genre à lire ça!). La semaine d'avant, c'était Emma..
Cette semaine, c'est un livre appelé Stardust.
C'est une vieille copie, avec des pages à moitié pliées et jaunes, une couverture éraflée, des feuilles volantes. À un moment, il l'ouvre et caresse pensivement la deuxième page, mais quand la serveuse s'approche pourl ui servir le scone qu'il a commandé, elle a juste le temps de voir une dédicace (écriture sèche, stricte et claire) avant qu'il ne le referme brusquement.

Avant dix heures, il n'y a jamais personne dans ce petit salon de thé de Brooklyn, juste des gens qui passent en coup de vent prendre un latte à emporter, des vieux qui viennent chercher le journal, et cet étrange homme avec ses livres et son earl grey.
Mais cette fois-là, qui ouvre la porte où la clochette tinte, il y a une femme qui rentre, telle que la serveuse n'en a jamais vu: ce n'est pas une cadre empressée d'aller au boulot, une petite vieille vaguement gâteuse ou même une touriste perdue. C'est une jolie femme, avec des yeux doux et nerveux, et des longs doigts fins.
Et comme s'il savait que ce n'était ni un cadre, ni une vieille, ni une touriste, l'homme au earl grey se retourne pour la regarder.

Fitz se lève lentement, avec un petit soupir, comme si chacun de ses membres le faisait souffrir. Pleinement redressé, face à elle qui a fait quelques pas pour s'approcher, il a comme des étoiles dans les yeux, à moins que ce ne soit que du désespoir. Il semble un peu perdu, comme si la revoir ici lui faisait peur, lui faisait mal; ils sont venus une fois ou deux, une éternité auparavant, quand la vie était plus simple et l'Académie plus laxiste. Ils sont venus une ou deux fois, et il était rasé de frais et habillé d'une manière qui faisait plaisir à Jemma, et elle avec ses longs cheveux qu'elle lissait encore et son sourire un peu naïf.
Et maintenant, ils sont tellement différents.
Fitz se sent tellement différent mais elle, elle est aussi belle (si ce n'est plus) que dans son souvenir: sourire facile, tâches de rousseur en pléïades, yeux doux, membres délicats, longs doigts, aura apaisante.
Simmons, ” dit-il au bout d'un moment, sur le ton de la réflexion. “ Tu es venue.
Et puis, tout ce qu'il a préparé, tout ce qu'il a toujours voulu lui dire, reste coincé dans sa gorge, et il n'arrive plus à respirer.
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Jemma Simmons
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Elle se souvient que normalement, c'était elle qui inondait Fitz de mails. C'est étrange, que quelque chose comme ça soit aussi clair dans son esprit, alors que tout le reste est si flou, si emmêlé. Pourtant elle se souvient très bien qu'elle passait son temps à lui envoyer des mails alors qu'ils étaient parfois dans la même pièce. Elle se plaisait à trouver des titres drôles ou évocateurs d'un souvenir en commun. Elle a même eu une période ou elle choisissait des titres de chansons pour intituler ses mails, même s'ils ne traitaient que de la dernière analyse qu'elle avait fait au labo ou de l'anniversaire de la mère de Fitz qui arrivait à grand pas. Elle se rappelle de ces moments où elle relevait les yeux de son écran à l'académie pour voir la réaction sur le visage du jeune homme quand il lirait ses mots, en face de son propre ordinateur à lui. Surtout quand elle lui soumettait des blagues absolument nulles. Elle se souvient que parfois, il levait les yeux au ciel, mais qu'elle pouvait voir une lueur d'amusement dans ses prunelles. Elle se rappelle de détails, même insignifiants. Alors pourquoi n'arrive-t-elle pas à reconstituer ce qui est important? Pourquoi ne se souvient-elle pas de ce qui les a mis dans cette situation, ce qui les a poussés à en arriver là? Pourquoi la personne qui lui était la plus familière, le roc auquel elle se raccrochait, lui semble aujourd'hui être un étranger qu'elle ne peut plus prétendre connaître sur le bout des doigts? C'est insensé. Elle cherche des explications, tous les jours. Mais c'est comme si on avait apposé ses souvenirs sur des petits bouts de papiers, qu'on avait jeté la moitié à la poubelle, et qu'on avait laissé le reste en désordre dans un coin.

Quand elle a vu son nom dans la liste des expéditeurs, elle a eu l'impression pendant quelques secondes que tout s'arrêtait. Elle ne s'y attendait pas, elle ne l'espérait pas. C'est elle qui mis de la distance, elle qui est partie. Elle avait ses raisons, qu'elle ne lui a pas exposées clairement. Il aurait pu laisser tomber. Et pourtant, il y avait ce mail dans sa messagerie, sans objet, juste là. Elle a d'abord hésité à cliquer, peut-être qu'au fond, elle avait peur de ce qu'elle allait trouver, de ce qu'elle allait lire. Sa culpabilité était déjà si grande, si épuisante… Elle haïssait son propre silence, son isolement. Mais elle s'imposait tout ça pour les protéger, et pour se protéger aussi, un peu, égoïstement. Ils ne comprenaient sûrement pas. Parfois elle ne comprenait pas elle-même. Mais ça valait mieux. Elle se le répétait tous les soirs, jusqu'à en être persuadée. Ça lui a pris quelques heures, de se rasseoir devant son écran, et d'oser cliquer. La curiosité, l'angoisse, c'était trop. Alors elle a lu, et elle est passée par toutes sortes d'émotions. Je crois qu'il faut qu'on parle. Je crois qu'il faut qu'on se voit. Elle a lu ces deux phrases avec une boule au ventre. Une boule au cœur, elle ne savait pas très bien, en fin de compte. Elle s'est demandée s'il fallait continuer à lire, ou prendre le temps d'assimiler tout ce qu'elle avait déjà lu. Mais elle a continué, parce qu'elle ne pouvait pas en rester là. Elle a fini le mail la tête dans les mains, les yeux emplis de larmes. Elle s'est levée, elle a marché jusqu'à son balcon, et a observé la nuit froide sur New-York. Sa première réaction a été de se dire qu'elle n'irait pas. C'était trop compliqué, et bien qu'elle ait l'envie, elle n'était pas sûre d'avoir la force de vivre ce face à face. Elle n'avait pas vu Fitz depuis des mois, parce que c'était plus facile comme ça. Elle espérait au fond d'elle retrouver toutes les pièces du puzzle un jour ou l'autre, et à ce moment-là, peut-être, les retrouver, tous. Mais pour l'instant, elle était loin de ce résultat. Bien loin. Elle n'était pas prête, pas maintenant. C'est cette certitude qui a accompagné la moitié de sa nuit. Elle a pris la décision de ne pas y aller, en se disant qu'elle pourrait toujours prétexter ne pas avoir reçu le mail, ou qu'elle travaillait à ce moment-là. Après tout, pourquoi pas? Et puis aux alentours de quatre heures du matin, elle s'est réveillée en sursaut, avec des images dans la tête. Souvenirs, illusions, elle ne savait pas trop. Elle est sortie de son lit, et a relu le mail. Les mots ont trouvé une résonance toute particulière en elle, à ce moment là. Sans qu'elle explique vraiment pourquoi. C'est là qu'elle a décidé d'y aller.

Elle n'a pas réussi à se recoucher. Elle s'est préparée avec un drôle de sentiment dans la poitrine. Plusieurs fois, elle s'est dit qu'elle ferait bien de changer d'avis. Mais elle a continué à coiffer ses cheveux, pourtant, et a mis sa veste sur ses épaules. Elle est sortie de chez elle à huit heures, et a passé beaucoup de temps à marcher dans les rues de New-York, comme si ça allait avoir un quelconque effet sur son état d'esprit, sur ses souvenirs. Comme si un miracle pouvait se produire. À neuf heures pétantes, elle entre dans le café. Cette fois elle n'hésite pas. Parce qu'elle se force à ne pas hésiter. Si elle se laisse le temps, elle serait capable de se défiler. Mais c'est Fitz, elle ne peut pas se défiler. Et puis il y a en elle ce désir de le voir qu'elle ne comprend pas beaucoup, mais qui la pousse à ouvrir cette porte et à balayer la pièce du regard. Elle le reconnaît avant même qu'il se retourne. Elle ne peut que le reconnaître, de toute manière. Puis il jette un coup d'oeil derrière lui, et leurs yeux se rencontrent. Elle ne sait pas trop s'il est heureux de la voir. Elle n'arrive pas à déchiffrer son expression, ses sentiments. Ça la frustre immédiatement, met un peu de tristesse sur son visage, malgré le petit sourire doux qu'elle arbore. Il se lève, et finit par dire, « Simmons, » Le surnom lui fait un drôle d'effet. Ça fait longtemps qu'on ne l'a pas appelée comme ça. « Tu es venue. » Elle esquisse un nouveau sourire, quelque chose de presque gêné. « Yes. » Elle ne le quitte pas des yeux. « I did. » Elle ne sait pas quoi lui dire, alors pendant une demi-seconde qui doit paraître étrange à tous les autres clients du café, ils restent silencieux, comme s'ils avaient tous les deux perdu tout ce qu'il y avait à dire. « J'espère que je ne suis pas en retard. » Elle sait très bien qu'elle n'est pas en retard. Mais finalement, est-ce qu'elle est vraiment en train de parler de l'heure? C'est étrange, elle se sent à la fois si proche de lui, et si… étrangère pourtant. « Un thé, rien de mieux pour m'attirer quelque part. » Elle lance un faux air amusé, feignant la confiance en elle alors qu'elle a l'impression que tout part en vrille. « J'espère qu'ils n'ont pas que ces espèces de faux thés à l'américaine, ils sont très doués pour ça, à New-York, je trouve. » Elle lève les yeux au ciel. Puis elle jette un coup d'oeil à la table, et voit l'exemplaire de Stardust. « Oh, tu es en train de lire Stardust? » Ses yeux sont souriants, désormais. Peut-être qu'en feignant la confiance, elle va vraiment se sentir mieux, peut-être. Peut-être que venir était une erreur. Mais elle ne peut décemment penser qu'elle a fait le mauvais choix maintenant que Fitz est devant elle.
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Il y a une longue lettre, qu'il a laissé sur la table du salon ce matin, sur laquelle il a écrit tout ce qu'il a à dire, point par point. Il a envie de lui dire: elle lui a manqué, affreusement. Il est désolé, affreusement. Il est perdu, affreusement. Elle est partout, partout et elle le poursuit, affreusement. Il est désolé. Tellement désolé, de ne pas m'être battu pour que tu restes, de ne pas m'être battu pour rester dans ta vie, dans ton monde, dans ton coeur. Tellement désolé, tellement désolé, tellement désolé, je ne sais pas si c'est vraiment de ma faute, mais je m'excuse quand même au cas où ça pourrait te convaincre de revenir.
Mais devant elle, et ses yeux trop clairs, et son sourire trop fragile, il n'y a pas de mot, il n'y a pas de mot, il y a rien et c'est une sensation terrible. Pendant des mois, Fitz a cherché ses mots, a retourné la terre et le monde et l'univers pour trouver quoi dire, comment le dire. Il se souvient de la souffrance de buter contre des pans entiers de phrase, la souffrance d'avoir l'impression d'avoir tout perdu.
Mais devant elle, c'est autre chose, c'est une autre forme de silence. Ce n'est pas agréable, loin de là. C'est autre chose, c'est elle, c'est Jemma, c'est eux, Fitz et Simmons, et ça se passe d'explication.

« Yes, dit-elle. I did. » Of course you did, a-t-il envie de dire, mais ce n'est pas vrai, ce serait effacer l'angoisse qui l'a tenu éveillé toute la nuit, l'angoisse qui l'a maintenu frissonnant et tremblant pendant des heures et des heures. Il pue le stress, il pue la nervosité de ne plus jamais la revoir et de continuer à vivre sa vie avec seulement un souvenir doux-amer d'elle, avec ses grands yeux et son sourire crispé désolé, alors qu'elle lui disait qu'elle devait partir et prendre son temps. Alors Fitz la regarde, la dévisage et la détaille comme il ne l'a jamais fait avant, comme il n'a jamais eu le courage de le faire avant. Il la regarde pour graver à jamais son visage, ses yeux, ses lèvres, son corps, ses vêtements, ses mains, son expression. « J'espère que je ne suis pas en retard. » Et si il n'était pas aussi stressé, peut-être qu'il se permettrait de sourire lentement et légèrement, parce qu'ils savent bien tous les deux que même une scène aux allures de séparation n'empêcherait pas Jemma d'arriver à l'heure.
Parce que c'est ce que c'est, n'est-ce pas? Une séparation en bonne et due forme. Le schisme, la fin, le moment où il est décidé que leurs chemins ne se croiseront plus jamais, l'instant où Fitz est destiné à errer pour toujours dans un monde trop grand et trop agressif pour lui, sans le soutien du regard doux de Jemma ou de la pression de ses doigts contre les siens. Une séparation, et le terme le ferait presque rire si il n'était pas aussi tragique.

Néanmoins, pour le bien des illusions, il articule un expression de surprise feinte sur son visage en levant son bras pour consulter sa montre, remontant de l'autre main la manche bleue de sa chemise. “  Non, dit-il après avoir examiné le cadran.  Mais ce n'est pas vraiment une surprise, ” dit-il d'un ton calme et gentil, d'une voix qui ne lui ressemble pas: presque trop douce, presque trop sympathique, lui si habitué à ronchonner et marmonner et grommeler. Mais il n'a pas la force de faire quoique ce soit comme ça, pas aujourd'hui, surtout pas aujourd'hui. « Un thé, rien de mieux pour m'attirer quelque part. » Le coin de la bouche de Fitz se tord très, très légèrement, comme s'il allait sourire, alors qu'il la regarde, toujours, incapable de détacher ses yeux de sa silhouette. Elle examine l'endroit, et il voit tout de suite sa nervosité, son malaise si semblable aux siens. « J'espère qu'ils n'ont pas que ces espèces de faux thés à l'américaine, ils sont très doués pour ça, à New-York, je trouve. »
Fitz hoche la tête d'un air très sérieux, prenant un air pensif qui n'est pas si exagéré que ça. Son coeur est toujours allé au breakfeast coffee, avec beaucoup de lait et un cube de sucre, mais il n'a jamais essayé ça ici. Toujours le earl grey, toujours celui préféré de Jemma; ça lui laissait un goût amer au fond de la gorge, qui n'était pas sans lui rappeler sa compagne de toujours.

Non. Juste son compagnon — idiot, de penser ça. Et il doit cesser de l'appeler Jemma. C'est Simmons. Juste Simmons. « Oh, tu es en train de lire Stardust? » dit-elle, alors qu'il parvient à trouver le courage pour ouvrir la bouche et lui répondre. L'air surpris, il se tourne vers la table pour y redécouvrir le livre; il s'empourpre machinalement.
Il aime ce livre, qui n'est pas du tout son genre pourtant. Il se rappelle de quand ils l'ont acheté, ensemble; c'était dans un charity shop d'un petit village de son Écosse natale, alors qu'ils attendaient le ferry pour rejoindre une île dont Fitz avait entendu parler parce qu'elle abritait des espèces rares d'oiseaux qu'il voulait absolument observer de ses propres yeux. Ils avaient complètement oublié d'embarquer des livres entre la tente, la bouteille d'eau et les jumelles, et avaient fait escale dans ce petit Oxfam coincé entre deux autres boutiques à touristes, et Jemma avait choisi ce livre pour lui avec un grand sourire, alors qu'il lui avait tendu American Gods du même auteur. Ils avaient ri. Elle avait signé son livre et lui le sien, pour toujours se rappeler de cette journée, son corps à côté du sien dans la tente, les oiseaux qui hurlaient et les pages des livres qu'ils tournaient délicatement dans le creux de la nuit.

Stardust et American Gods font partie de leurs livres préférés maintenant. Quand ils ont adopté chacun un chat, plus par jeu que par désir, ils les ont appelé Yvaine et Tristan. Ils ont découvert une étoile en regardant dans un téléscope, un soir d'hiver à l'Académie, et l'ont appelée Zorya.
Et que font les étoiles?
Il regarde Jemma. Elles brillent.

Oui, je l'ai retrouvé en défaisant mes affaires, ” dit-il lentement, avec un haussement d'épaules un peu détaché, avant de se reculer pour la laisser passer. Ils s'asseyent l'un en face de l'autre, et Fitz se tourne pensivement vers la serveuse qui est à côté d'eux en moins de deux. “  Je- hm. Pourrais-je avoir un latte? ” demande-t-il timidement, même si la tasse d'earl grey sous son nez est encore à moitié remplie. Comme si elle avait compris, la serveuse hoche la tête, prend la commande de Simmons, et le débarasse du thé. En attendant, Fitz tend lentement le bras pour poser le doigt sur le scone, commençant à le défaire lentement, grain par grain, machinalement, sans trop y penser. Ses yeux regardent ses doigts agir, jusqu'à se planter dans ceux de Jemma. Non, Simmons. “ J'ai appris pour ton nouveau poste à Stark Industries. J- Simmons, c'est incroyable, tu dois être- tu dois être très fière de toi. Je te félicite sincèrement.” Il se hait pour cette voix un peu morte, un peu trop distante. “ Alors... t'as enfin pu rencontrer Tony Stark? Il est comment? ” lui demande-t-il, ses lèvres se tordant d'un petit sourire amusé, alors qu'il se penche vers elle dans une parade de confidence, l'air vaguement malicieux.
On les dirait presque de retour à l'Académie, en train de s'échanger des ragots sur un professeur éminent ou un nom montant de l'univers scientifique très fermé des États-Unis.
On les dirait presque plus jeunes, plus innocents, moins amers, moins distant.
Presque.
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S.H.I.E.L.D. + hill's bitch
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Il n'a pas changé. C'est peut-être idiot, mais avant de venir, elle s'attendait presque à trouver un Fitz parfaitement étranger une fois la porte du café passée. Elle a l'impression d'avoir trop changé pour que le monde autour d'elle n'en fasse pas de même. Et puis, quelques mois se sont écoulés depuis leur dernière vraie rencontre, alors elle sait qu'il a continué sa vie de son côté. Dans son esprit, elle se l'est tellement représenté comme quelqu'un qu'elle ne connaît plus vraiment, quelqu'un qui ne peut pas l'aider, qu'elle a oublié à quel point il lui est familier. Son visage, son parfum… Tout ça a quelque chose d'extrêmement rassurant pour elle, même après tout ce temps. Peut-être qu'il y a certaines choses qu'on ne peut repousser, après tout. Alors oui, bien sûr, il est habillé un peu différemment, mais… ça lui va plutôt bien. Du temps a passé, c'est évident, mais il reste le même devant ses yeux, le Fitz qui a passé toutes ces années à ses côtés. Il serait idiot de ne pas reconnaître qu'un certain malaise plane, quelque chose qui ne leur ressemble pas beaucoup, à eux qui ont été habitués à la présence de l'autre non-stop… Mais étrangement, ce qui frappe le plus Jemma, c'est plutôt que les choses ne sont pas aussi différentes qu'elle l'aurait imaginé. Pendant une demi-seconde, elle se dit même qu'elle a été idiote, qu'elle a besoin de lui et qu'elle n'aurait jamais du s'éloigner de lui. Rien que pour ce drôle d'apaisement qu'elle ressent en face de lui, malgré la situation particulière. Puis elle se dit qu'elle n'a pas le droit de penser ça. Qu'elle est partie pour des raisons qu'il ne faut pas qu'elle perde de vue. Notamment protéger Fitz.

Il se retourne vers la table et jette un coup d'oeil au livre. Jemma n'a pas oublié l'importance que cette histoire a. Elle a même relu le livre une fois depuis son retour, dans les premières semaines. Elle pensait que peut-être, cela réveillerait des souvenirs. Et elle a eu raison. Ce sont de bons souvenirs qui sont ressortis de cette expérience. Elle a même écrit ce dont elle se souvenait et a accroché le post-it à côté des autres. Mais ça n'a pas suffit à la convaincre qu'elle avait fait une erreur en partant, parce que les souvenirs sont toujours accompagnés de cette désagréable sensation d'imprécision. Et puis d'autres images se mêlent, et elle est incapable de les ordonner chronologiquement. D'ailleurs, elle ne sait même pas si ce sont de réels souvenirs. Et elle n'a pas envie de voir l'expression sur le visage de Fitz si elle lui dit qu'elle a oublié des choses. Ni envie de découvrir que ce ne sont pas seulement des petites choses, mais plutôt des pans entiers de leur vie qui ont disparus. « Oui, je l'ai retrouvé en défaisant mes affaires, » Il hausse les épaules et se recule pour la laisser avancer jusqu'à la chaise. De nouveau, elle esquisse un petit sourire, mais dans son esprit, les choses ne sont pas si simples. Elle se demande pourquoi il a eu à défaire ses affaires. Était-ce pour une mission? Est-ce qu'il a du changer de pied-à-terre? Elle se rend compte qu'il y a beaucoup de choses de sa vie qu'elle ignore maintenant. Et quelque part, ça lui fait peur. Ils ont toujours tout fait ensemble depuis l'académie. C'est drôle d'imaginer une vie à Fitz dans laquelle elle n'est pas. Elle n'en a pas vraiment envie. La serveuse vient immédiatement à leur rencontre. « Je- hm. Pourrais-je avoir un latte? » Jemma lance un regard aimable à la jeune femme et commande à son tour. Un darjeeling, parce que c'est celui qu'elle boit en ce moment. Elle qui aimait tant le earl grey a un peu de mal à retourner aux anciennes habitudes, sans vraiment savoir pourquoi. Peut-être qu'au début, ça n'a été qu'une action subconsciente pour se détacher de la Jemma d'avant, qui est devenue par la suite une habitude… Quand elle repose les yeux sur lui, il est penché sur son scone, presque concentré. Puis il brise le silence le premier. « J'ai appris pour ton nouveau poste à Stark Industries. J- Simmons, c'est incroyable, tu dois être- tu dois être très fière de toi. Je te félicite sincèrement. » Bien sûr, elle ne sent pas l'enthousiasme escompté, mais elle ne lui en tient pas rigueur. Il essaie, au moins. Tout comme elle essaie, elle, tous les jours, à Stark Industries. « Alors... t'as enfin pu rencontrer Tony Stark? Il est comment? » Elle lâche un petit soupir. « Honnêtement, je ne l'ai vu qu'une fois et… Il m'a donné l'impression d'être exactement l'homme qu'on décrit dans les magazines. Mais qui sait, j'ai peut-être tout faux, peut-être qu'il a une double-vie. » Elle hausse les épaules. Elle a appris à ses dépends qu'elle ne pouvait pas se fier à ses premières impressions sur les gens. Fitz est familier avec cela, lui aussi. « Par contre, j'ai l'occasion de discuter et travailler souvent avec le Dr. Banner et il est tellement brillant... Fitz, tu devrais l'entendre, quand il parle, il a vraiment cet aura des grands hommes. C'est quelqu'un de très inspirant, d'encourageant. » La serveuse apporte leurs commandes et elle la remercie d'un sourire. Elle dépose le sachet de thé dans la petite bouilloire, et après quelques secondes d'hésitation, ajoute : « Bien sûr, il y a beaucoup de ressources, et je travaille sur des projets incroyables. Mais c'est étrange de devoir gérer une équipe. Ils sont toujours en train d'observer mes moindres mouvements. C'est plutôt… désagréable, pour moi qui ai été habituée à travailler en petite équipe... » Elle ne parle pas de son malaise là-bas, des regards plein de jugements de certains des scientifiques qui essaient de faire en sorte qu'elle fasse des faux pas. Fitz n'a pas besoin de savoir tout ça. Enfin.. Ce n'est pas le moment. Elle touille son thé et essaie de formuler sa prochaine phrase dans sa tête. Mais rien n'est parfaitement bien tourné. « So… how's everyone? » Bien sûr, qu'elle l'inclut. D'ailleurs, elle veut surtout savoir pour lui. Mais elle ne se voit pas lui demander clairement, de but en blanc, comment il va. Elle n'est même pas sûre qu'elle a vraiment envie de savoir, au final. S'il ne va pas bien (ce qu'il ne dira sûrement pas), elle ne sera pas heureuse. S'il va très bien, elle ne sera pas pleinement heureuse non plus. L'idée qu'il soit heureux sans elle ne lui plaît pas beaucoup, aussi égoïste que cela puisse paraître. Elle doit se rappeler que tout est sa faute à elle. Puis qu'elle a des raisons. Et elle a déjà mal à la tête.
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C'est Jemma. Évidemment que c'est Jemma.
Mais pourtant, ce n'est pas tout à fait elle. Elle est... différente, d'une manière subtile, d'une manière légère. Fitz la regarde et il sait que ce n'est pas la Jemma qui a été engloutie sous des eaux avides et cruelles avec lui, il sait que ce n'est pas la Jemma qu'il a sauvé de l'autre planète, il sait que c'est une Jemma différente car cette Jemma-là porte un chemisier qu'il n'a jamais vu, cette Jemma-là a une couleur nouvelle de vernis à ongle et cette Jemma-là commande un darjeeling alors qu'il est neuf heures du matin. Et enfin, sur les pommettes de cette Jemma-là, il y a des cernes violets qui lui font chavirer le coeur: le même genre de cernes qu'elle portait quand elle ne dormait pas, du temps de l'Académie; le même genre de cernes qui scarifiaient son visage quand Skye était en convalescence; le même genre de cernes qui changeaient ses traits le lendemain des nuits agitées de cauchemars qu'elle passait après qu'il l'ait sauvée de là-bas.
Oh, comme Fitz aurait aimé remonter dans le temps! Retourner à l'Académie et l'aider à faire ses devoirs de chimie pour ne pas la voir veiller jusque tard et stresser pour rien; retourner presque un an auparavant, quand Skye était entre la vie et la mort dans un état que personne ne comprennait vraiment, et lui communiquer son soutien indéfectible malgré leurs différends; retourner quelques mois plus tôt, quand ses cernes s'agrandissaient et ses traits se creusaient, et quand il avait encore la possibilité de la prendre dans ses bras pour la rassurer; je suis là je suis là.

Mais il ne peut que la regarder, avec ce désintéressement feint qu'il sait bancal, et une curiosité timide maladive. Il ne peut que la regarder, et elle est tellement différente (et si semblable à la fois, avec son petit sourire flottant sur ses lèvres, son air mi-figue mi-raisin, son parfum léger aux odeurs de citron et de fleurs) que pendant un instant, Fitz a envie de s'enfuir en courant.
Il inspire. Expire. Compte la première dizaine de nombres premiers. Inspire. Expire. Tout va bien.
Il lâche un maigre filet de paroles, des questions sur sa nouvelle vie. Il a vu une photo d'elle, il y a quelques semaines, dans un magasine spécialisé de sciences: elle était belle, Jemma, avec son sourire crispé et les immenses labos de SI en arrière-plan. Il se souvient quand il était encore gamin avoir entretenu ce rêve de travailler là-bas, côtoyer Tony Stark, apprendre auprès de lui. Fitz était un gamin à l'époque, qui avait vu partir son père et qui voyait sa mère mourir lentement, douloureusement: il se souvenait particulièrement avoir entretenu le rêve de rencontrer Tony Stark et d'avoir rêvé que Tony Stark l'adopte. « Honnêtement, je ne l'ai vu qu'une fois et… Il m'a donné l'impression d'être exactement l'homme qu'on décrit dans les magazines. Mais qui sait, j'ai peut-être tout faux, peut-être qu'il a une double-vie. » Fitz hoche légèrement la tête. “ J'ai lu quelques articles sur une double-vie avec le fameux Captain America, oui, ” dit-il d'un ton semblant impavide, même si les coins de ses lèvres étaient légèrement courbés.

« Par contre, j'ai l'occasion de discuter et travailler souvent avec le Dr. Banner et il est tellement brillant... Fitz, tu devrais l'entendre, quand il parle, il a vraiment cet aura des grands hommes. C'est quelqu'un de très inspirant, d'encourageant. » À ces mots, Fitz ouvre de grands yeux en se penchant légèrement en avant, détournant son attention du scone pour observer le visage de Jemma, et son regard brillant (oh. Tout peut changer mais pas ces yeux, pas ces tâches de rousseur, pas cette beauté incompréhensible; à vingt ans ou à vingt-huit, Jemma a toujours ce charme indéfinissable qui n'a jamais échappé à personne).
Bruce Banner est une icône et Fitz suit tous ses travaux avec beaucoup d'attention. Il a assisté à l'une de ses conférences il y a des années et a presque regretté, pendant quelques secondes, d'avoir choisi l'ingénierie comme carrière après cela... « Bien sûr, il y a beaucoup de ressources, et je travaille sur des projets incroyables. Mais c'est étrange de devoir gérer une équipe. Ils sont toujours en train d'observer mes moindres mouvements. C'est plutôt… désagréable, pour moi qui ai été habituée à travailler en petite équipe... » Fitz arque un sourcil, ne pouvant pas s'empêcher de se rappeler des multiples projets en groupe à l'Académie où elle jouait le petit tyran avec lui et les autres membres du groupe. Ce genre de pensée le prend souvent, et ça l'inquiète de plus en plus, alors qu'il ne peut pas s'empêcher de se demander: pourquoi est-ce que je dois idéaliser notre relation dans le passé? Parce que l'Académie avait aussi été le théâtre de leurs disputes, de leurs coups de sang, de leur conflit imbuvable au début du cursus. Il se souvient particulièrement du sourire fier de Jemma le jour où ils avaient reçu leurs diplômes et leurs aggrégations; il se souvient aussi particulièrement du jour où elle lui avait fermé la porte de son dortoir, après une dispute particulièrement virulente, et qu'il savait qu'elle pouvait entendre ses larmes de frustration de l'autre côté de la porte.

Mais Fitz et Simmons, sait-il, c'est aussi ça. Des disputes à n'en plus finir. Des retrouvailles à n'en plus finir. Des conflits, mais aussi de la complicité.
Et ça, tout ça, le mauvais, le bien, la perfection, le chaos, tout ça, ça lui manque affreusement.
Ce doit être absolument incroyable, dit-il sincèrement en soufflant sur son café trop chaud. Quand j'étais petit, je rêvais de travailler là-bas... je rêverais de visiter les locaux. (Petit sourire) Peut-être que je viendrais voir ton nouveau bureau, un jour, et partager avec tes subordonnés quelques photos compromettantes de toi? ” C'est une promesse en l'air, et des menaces stupides. Il a l'impression d'avoir quinze ans. Il a l'impression de s'embarasser, encore, toujours, et son visage se recompose rapidement d'une expression sérieuse et mal à l'aise. Stupide, se dit-il. Complètement stupide pour un génie.
« So… how's everyone? » Et par là elle veut dire, il le sait: comment se débrouillent-ils sans moi? Sans nous deux? Comment te débrouilles-tu sans moi? C'est la même question qu'il a envie de lui poser. Comment tu fais quand tu ne sais pas à qui parler et que tu ne peux pas te tourner vers moi? Comment tu fais quand tu n'arrives pas à dormir la nuit? Comment tu fais? Parce que je vois tes cernes, mais peut-être que tu es juste inquiétée au boulot. Comment tu fais? Parce que moi c'est pire, je me sens vide et mal.

Fitz disparaît un instant derrière sa tasse.
Inspire. Expire. Compte la première dizaine de nombres premiers. Inspire. Expire. Tout va bien.
May va... bien, j'imagine. C'est toujours aussi dur de savoir, tu sais comment elle est. Elle mène une vie un peu moins mouvementée, je crois- je crois qu'elle en avait besoin après tout ce qui s'est passé. Pareil pour Bobbi. On est dans la même équipe maintenant, et elle remonte lentement la pente. Elle m'a- elle m'a beaucoup aidé. ” Il ferme les yeux un instant, faisant toujours mine d'examiner son scone sans en manger une seule particule, se maudissant de son ton légèrement accusateur: elle m'a beaucoup aidé, non comme toi. “ Lance vole sous le radar, comme d'habitude. Ils se sont disputés encore une fois, avec Bobbi mais là aussi, tu sais comment ils sont. ” Elle sait parfaitement comment ils sont tous. Elle sait parfaitement que sans elle, rien n'est pareil. “ Mack et moi, on travaille un peu ensemble. Il est génial, ce mec. On a fini de bosser sur ce truc- ah! Secret défense. ” Petit sourire en coin. Sueur froide. “ Et puis S- Daisy... elle est la chef de sa team maintenant. Oui madame! On a réussi à trouver d'autres In-Inhumains et elle fait des... trucs avec eux, j'imagine. On n'a pas- enfin- elle n'a pas trop le temps, tu vois?
Il s'arrête là. Si sa situation à lui l'importait vraiment, vraiment, elle serait restée.

(Il a conscience de réagir comme un gamin égoïste mais c'est plus fort que lui. Ses traits se ferment, ses doigts continuent de réduire en charpie le scone et ses sourcils se froncent jusqu'à ce que ses yeux bleus se plantent à nouveau dans ceux de Jemma. Il reprend un visage respirant la santé et un bonheur simple, ordinaire. Rien de spécial. Rien de grave. Tout va bien.)

Il ravale l'amertume, la culpabilité, l'acidité. “ Tout le monde va bien, conclut-il presque fermement. C'est différent depuis- (depuis que tu es partie) -depuis les Inhumains et depuis que tu es revenue. Mais je crois que le S.H.I.E.L.D commence lentement à remonter la pente. ” Fitz hoche la tête. Détourne les yeux. Il y a une petite radio sur le comptoir de ce café, qui grésille la chanson d'un groupe en vogue (my heart is my armor, she's the tear in my heart, she's a carver, she's a butcher with a smile, cut me farther than I've ever been) avant de s'interrompre quand la femme à l'antenne annonce la prochaine chanson. Do you hear me, I'm talking to you...
Fitz pousse un grognement instinctif en levant les yeux au ciel. Il reste coincé comme ça, visage tourné vers le plafond, avec un léger sourire sur la lippe, alors que sa bouche s'entr'ouvre comme pour murmurer les paroles. “ Lord did you make me listen to this song back at the Academy, ” soupire-t-il en se redressant pour la regarder, toujours ce sourire sur les lèvres. “ Just to pursue this boy you liked... Jack freaking Barckley. ” Il branle du chef, revient à l'instant présent, laisse derrière lui des odeurs de earl grey et des souvenirs trop lourds pour son petit coeur. Il prend un air soucieux. “ J'ai été un peu cavalier, hier soir. Je suis- je suis vraiment désolé, Simmons, j'aurais peut-être dû te prévenir plus tôt. (La discussion devient trop personnelle. S'arrêter là.) Tu as- tu as quelque chose d'important à faire aujourd'hui?
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« Ce doit être absolument incroyable, quand j'étais petit, je rêvais de travailler là-bas... je rêverais de visiter les locaux. » Jemma hausse les sourcils. « Peut-être que je viendrais voir ton nouveau bureau, un jour, et partager avec tes subordonnés quelques photos compromettantes de toi? » Un sourire grandit sur ses lèvres rosées, ses yeux laissent clairement entrevoir qu'elle pense que c'est la meilleure idée de l'année. Les souvenirs de leurs longues après-midi dans les laboratoires lui donnent le sourire, même si cela fait bien longtemps qu'ils n'ont pas travaillé ensemble. Elle les revoit tous les deux, à agir sans même se parler, ou à chercher une solution ensemble, donnant la même réponse en même temps sous les yeux perdus de leurs camarades, collègues ou amis. Personne n'a jamais su expliquer leur connexion, elle encore moins. Et ça lui manque, oh que ça lui manque. Parfois, elle repense au temps où tout était facile. Elle se dit qu'elle aimerait revenir à ces moments simples, où elle pouvait rester dans un laboratoire seule avec Fitz une journée entière, sans voir personne d'autre, parfois même sans parler. Elle donnerait beaucoup pour revenir à ce temps-là. Elle a envie que les choses redeviennent comme avant, de tout son cœur. Mais c'est impossible. Son regard retombe sur sa tasse, encore pleine. C'est impossible. Ça lui donne un petit coup au cœur. Finalement, est-ce que c'est une bonne idée, qu'il vienne la voir? Que Fitz se mélange à son nouveau monde, différent, étranger? Elle ne pense pas que c'est une bonne chose, finalement, mais elle n'a pas le cœur à lui demander de ne pas venir. Parce qu'une part d'elle le veut vraiment, vraiment, vraiment. C'est un conflit infini avec elle-même. Elle ne pense pas une seconde que peut-être, il peut ne pas vraiment penser ce qu'il dit.

La question de Jemma reste en suspend quelques secondes. Elle ose supposer qu'il a compris qu'elle voulait savoir comment il allait. Après tout, il la connaît, il doit savoir que c'est ce qu'elle voulait dire. Puis elle doit se souvenir qu'ils ne jouent plus avec les mêmes règles. Que la Jemma qu'il connaissait n'est plus tout à fait là, et que peut-être, le Fitz qu'elle connaissait n'est plus tout à fait là non plus. La communication n'est plus si facile, elle ne peut plus dire avec certitude qu'il a compris ses sous-entendus, tout comme elle est incapable de dire qu'elle a parfaitement interprété ce qu'il a dit. C'est un constat qui lui fait un peu trop de mal. « May va... bien, j'imagine. C'est toujours aussi dur de savoir, tu sais comment elle est. Elle mène une vie un peu moins mouvementée, je crois- je crois qu'elle en avait besoin après tout ce qui s'est passé. Pareil pour Bobbi. On est dans la même équipe maintenant, et elle remonte lentement la pente. Elle m'a- elle m'a beaucoup aidé. » Bien sûr, qu'elle perçoit ce ton différent avec lequel il dit ça. Une petite boule monte dans sa gorge et elle baisse les yeux elle aussi sur sa tasse. Elle se concentre sur l'eau, parfaitement lisse, pour ne pas trop réfléchir, pour ne pas trop ressentir. « Lance vole sous le radar, comme d'habitude. Ils se sont disputés encore une fois, avec Bobbi mais là aussi, tu sais comment ils sont. » Jemma lève légèrement les yeux au ciel, feignant de ne pas avoir perçu ce petit pic qu'il a lancé juste avant, volontairement ou involontairement. « Mack et moi, on travaille un peu ensemble. Il est génial, ce mec. On a fini de bosser sur ce truc- ah! Secret défense. » Elle lui offre un sourire amical. Essaie-t-il de rendre tout ça encore plus désagréable? « Et puis S- Daisy... elle est la chef de sa team maintenant. Oui madame! On a réussi à trouver d'autres In-Inhumains et elle fait des... trucs avec eux, j'imagine. On n'a pas- enfin- elle n'a pas trop le temps, tu vois? » Elle acquiesce. Finalement, des choses ont changé. Elle aimerait beaucoup parler à Skye. Mais visiblement elle aussi est occupée, et c'est peut-être mieux comme ça. Mais leurs conversations le soir à la base du Shield avec un thé lui manquent. Ses amis lui manquent. Avoir une famille lui manque. Tout lui manque.

« Tout le monde va bien, » conclut-il. « C'est différent depuis- » Elle lève les yeux vers lui, pendue à ses lèvres, à un espoir qu'elle ne comprend pas forcément elle-même. Tout ça est en train de lui foutre un goût amer dans la bouche qu'elle ne s'attendait pas à avoir et ça lui donne un peu mal à la tête. « -depuis les Inhumains et depuis que tu es revenue. Mais je crois que le S.H.I.E.L.D commence lentement à remonter la pente. » Nouveau sourire, pas vraiment lancé avec le cœur. Mais au moins, elle est contente si le Shield remonte la pente. Elle a vécu des moments très difficiles avec l'organisation. Savoir que les choses reprennent, et dans le bon sens, c'est comme apprendre que sa famille va bien. C'est étrange, mais son cœur reste au Shield quoi qu'il arrive, même si beaucoup de choses sont floues. Les images ne sont pas restées mais les sentiments eux, elle n'arrive pas à s'en défaire. Elle ne sait pas trop quoi répondre, prépare quelque chose de mise, comme Je suis contente que tout le monde aille bien. ou Avec vous, impossible que le Shield ne remonte pas la pente.. Mais ça a du mal à sortir, et Fitz a le temps de changer le sujet avant qu'elle prenne la parole.

Do you hear me, I'm talking to you... Elle tourne la tête vers la petite radio au moment où Fitz soupire. « Lord did you make me listen to this song back at the Academy, » Elle pince les lèvres et sent soudain un malaise grandissant. Elle ne se souvient pas. « Just to pursue this boy you liked... Jack freaking Barckley. » Elle fais semblant de savoir, esquisse un sourire presque gêné. Mais la boule dans sa gorge l'empêche presque de respirer et elle se contrôle pour que les larmes ne lui montent pas aux yeux. Jusqu'à présent tout allait bien, mais il allait forcément arriver un moment où ça arriverait. Où il parlerait de quelque chose qui ne lui parle plus à elle. Elle ne répond rien, encore. Ça ne lui ressemble pas, d'être aussi muette. Elle se demande si Fitz le remarque. « J'ai été un peu cavalier, hier soir. Je suis- je suis vraiment désolé, Simmons, j'aurais peut-être dû te prévenir plus tôt. » Elle secoue la tête, signe que non, ça ne l'a pas dérangée. « Tu as- tu as quelque chose d'important à faire aujourd'hui? » Il oriente la conversation vers quelque chose de plus simple, mais elle a du mal à se reprendre. Elle hausse les épaules. « J'ai un dossier à rendre pour onze heures mais… Rien de particulier. » Puis elle toussote. « Tu m'excuses une minute? » Elle se lève et se dirige vers les toilettes.

Les mains sur les bords du lavabo, elle ferme les yeux. Comment les choses peuvent-elles être aussi compliquées? Elle frappe du poing le mur à côté d'elle – encore quelque chose qui ne lui ressemble pas – et respire. Plein d'images dansent derrière ses paupières. Elle n'aurait peut-être pas du venir. Mais elle doit retourner dans la salle. Inspirer, expirer. Elle ressort avec un visage plus apaisé. Elle croise les mains devant elle. « So… Est-ce que tu as quelque chose à faire en particulier aujourd'hui, toi? Est-ce que… tu voulais qu'on fasse quelque chose, peut-être? » Elle pince les lèvres. Elle a proposé sans même vraiment y réfléchir. C'est juste que… Une part d'elle ne veut pas laisser la situation dans cet état. Elle a envie de courir à des kilomètres de lui, et en même temps, elle ne supporte pas que les choses se passent comme ça. Qu'est-ce qu'elle est en train de faire, bordel? N'est-ce pas elle qui a décidé de partir?
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Il sent aussitôt que quelque chose est... off.
Après tout, elle est Simmons et il est Fitz. Il la regarde et il la voit comme des milliards de fois auparavant: il a écrit son visage sur les étoiles, a imaginé ses traits dans les nuages, l'a rencontrée dans ses rêves. Il la connait par coeur, sur le bout des doigts, à la fin du monde, les yeux bandés, les doigts brûlés: Simmons est gravée et taillée à même son coeur.
Et il sent que quelque chose ne va pas, quand les muscles indiscernables autour de sa bouche se crispent, quand dans ses yeux — plutôt que la nostalgie qu'il pensait y voir — se mettent à briller les étoiles du doute. Elle ne dit rien, pourtant. Ils ne partagent plus leurs doutes ou leurs rêves: ils ne partagent rien, leurs discussions se réduisant à l'occasionnel texto de nouvelle année ou de joyeuses fêtes. Ils ne partagent rien et son silence le frappe comme un mur en béton, alors qu'il se rend compte qu'il y a tellement de doute dans ses yeux, tellement, tellement de doute.
Quand est-ce que Jemma a commencé à douter d'elle-même? Est-ce que c'est de sa faute? Tout d'un coup, alors qu'elle le laisse parler et qu'il a l'impression que chacun de ses mots est un coup de couteau enfoncé dans les vestiges fumants de leur relation, il se demande si elle regrette d'être venu. Si elle regrette de le voir ainsi, inchangé et pourtant toujours le même, toujours bloqué à Fitz, juste Fitz, celui qui attend toujours Simmons car il ne sait plus comment faire sans elle.

Il repense à sa mère, la première fois qu'il lui avait parlé d'elle. Elle a l'air sympa ton amie. Et puis, la énième fois. Et la fois de trop: tu sais que tu ne devrais pas l'aimer comme ça? Tu sais que c'est mal de tout baser sur quelqu'un comme ça? Mais Fitz l'aimait, et Fitz l'adorait. Fitz ne voulait pas une amitié avec Jemma autre que celle qu'il avait, il voulait les engueulades jusqu'à trois heures du matin, il voulait la complicité à en briser des coeurs, il voulait la jalousie des autres et leurs questions, il voulait aller à taco bell au milieu de la nuit avec elle, il voulait les longues balades ennuyantes à mourir et il voulait ses oh Fitz et le sentiment grandissant que cet amour-là n'était jamais réciproque.
Et maintenant ils en étaient là et Fitz ne savait plus comment faire. Quoi faire. « J'ai un dossier à rendre pour onze heures mais… Rien de particulier. » dit-elle et il a l'impression de sortir d'un rêve. Il doit se concentrer pour cligner des yeux, hocher la tête quand elle lui pose une question même s'il n'entend rien, ne comprend rien.
Il a l'air paniqué, un instant, quand elle se lève sans un regard pour lui. C'est bon, se dit-il. Ça y est. Elle a vu ce qu'elle a voulu voir, elle a entendu ce qu'elle voulait entendre, et elle s'en va.
La panique et la terreur sont terribles et le prennent au ventre, un instant, avant de subitement se relâcher quand elle se rend aux toilettes. Fitz soupire. Fitz ferme les yeux, ses paumes s'abattant brusquement sur son visage, le bout de ses doigts venant appuyer contre sa peau sans douceur. Son front, l'espace toujours froncé entre ses sourcils, ses pommettes, son nez. Juste de quoi avoir un peu mal. Juste de quoi rester à nouveau sur Terre.

Quand la porte des toilettes grince en s'ouvrant, Fitz sursaute, ses mains s'abattent sur la table et à part des petites tâches rouges sur son visage — piqué par le froid, essaie-t-il de se justifier intérieurement même si il crève de chaud —, tout est normal. Tout est normal.
Elle reprend place en face de lui et il fait mine de boire un peu de son café, l'air tout à fait détendu. « So… Est-ce que tu as quelque chose à faire en particulier aujourd'hui, toi? Est-ce que… tu voulais qu'on fasse quelque chose, peut-être? » Il ne sait pas si elle est sincère ou non. Enfin. Simmons est tout le temps sincère. Tout le temps, et elle ne sait pas mentir — ça, Fitz s'en occupait pour elle. C'est donc avec un naturel fabuleux qu'il rétorque presque aussitôt, d'un air dégagé et avec l'ombre d'un sourire flottant sur la lippe: “ à vrai dire, j'ai un meet-up avec mon équipe à onze heures, ” et il a l'air presque penaud, avec ses yeux qui tombent un peu et la maladresse s'inscrivant autour de sa bouche, ses dents qui viennent entamer sa lèvre, ses sourcils qui se froncent. “ Désolé, ” dit-il sans mettre de forme, baissant les yeux sur sa tasse de café à laquelle il vole une nouvelle gorgée.
Il déteste ce goût amer dans sa bouche. Il aimerait bien aller se balader et se perdre dans New York avec Jemma. Aller à Coney Island et s'offrir une assiette de frites. Se prendre une pinte même s'il est que dix heures du matin et rire comme des idiots — autant de plans pourris qu'elle et lui, qu'eux et Skye, qu'eux, Skye et Tripp ont déjà rêvé.
Mais maintenant, maintenant il y a le S.H.I.E.L.D. qui remonte la tempe, Jemma qui n'y travaille plus, Skye qui fait des semaines trop longues et Tripp est mort.
Et il y a des murs entre eux, alors il se doit de lui mentir pour ne pas passer trop de temps avec elle.

Et... toi? Je peux faire du temps dans mon emploi du temps sans problème pour toi, Simmons, ” dit-il ensuite lentement, parce qu'il sait que c'est ce que Fitz aurait dit et il sait que Simmons va lui dire que ce n'est pas la peine. She's so uptight, that one. Elle ne voudrait pas qu'il la fasse passer avant le boulot. “ J'ai vu ton- (Il rougit quand il se rend compte de ce qu'il va dire, en même temps qu'il sait qu'il ne peut pas arrêter sa phrase en plein milieu et qu'il est bien obligé de continuer et de finir) -ton post su-sur Instagram. Alice Munro. ” Il grimaça en rougissant à nouveau. Son post sur Instagram avait été analysé en long en large et en travers par Fitz, pendant plusieurs dizaines de minutes, et il avait longtemps hésité avant de liker. Il avait zoomé à plusieurs reprises sur sa capture d'écran pour bien lire la première ligne du chapitre qu'elle avait pris en photo. Et reconnaître l'auteur. “ Bon choix, reprit-il lentement, l'air gêné. Ne va pas croire que je t'espionne, hein. Ce livre m'a juste... marqué.
(Il se souvient l'avoir lu tous ces mois où elle n'était pas là. Quand il cherchait des traces d'elle dans la chambre où elle dormait au S.H.I.E.L.D. Quand il a lu tous les livres de sa bibliothèque à elle comme pour se rapprocher d'elle.)
(En vain.)
Finalement, il enfonce son visage dans ses mains. “ Je suis tellement... awkward, marmonne-t-il plus pour lui-même que pour elle. Pardonne-moi, Simmons, ” et dans sa voix, il y a un peu du désespoir qu'il y avait dans l'e-mail. Fitz est bon pour mentir, mais jamais pour jouer la comédie.
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Il y a de l'espoir dans sa voix. Peut-être un désir de réparer tout ce qui s'est cassé depuis ce jour où elle a été avalée par le monolithe. Mais c'est une utopie, elle le sait. Ils ne pourront jamais réparer tout ça, trop de choses ont été déviées de leur route initiale, trop de choses ont perdu du sens. Elle se souvient plus ou moins de choses qu'ils se sont dites, mais pas vraiment de quand ils se les sont dites, ni de comment les conversations se sont terminées. Comment peut-elle essayer de réparer des choses sur lesquelles elle n'a aucune prise? Les souvenirs s'échappent comme des grains de sable dans ses mains, elle en garde une partie, mais le reste s'évapore, sans qu'elle puisse rien n'y faire. C'est frustrant, c'est terriblement frustrant. Parce qu'elle se souvient d'un regard. Elle se souvient d'une proposition. Mais est incapable de dire si elle a été réalisée, ou est restée dans le néant parce qu'elle est partie avant même qu'ils puissent faire quoi que ce soit. Peut-être qu'il a même changé d'avis, peut-être que… Elle ne sait pas. Elle ne sait rien de leur vie, elle ne sait plus rien de Fitzsimmons. Alors elle n'a pas le droit de lui proposer une journée avec lui à prétendre être une personne qu'elle n'est plus. Qu'est-ce qui lui est passé par la tête ? « à vrai dire, j'ai un meet-up avec mon équipe à onze heures, » Ses lèvres esquissent un oh résigné, et un sourire gêné. « Désolé » Elle hausse les épaules, comme si ce n'était pas grave, alors qu'au fond, elle a l'impression qu'il met un point final à tout. Elle a ce sentiment amer que peut-être, il est venu pour voir qui elle était aujourd'hui, pour faire son deuil. Elle se trompe peut-être, mais plus la discussion avance, plus elle a l'impression qu'il est passé à autre chose. Il a bien parlé de quelque chose comme une closure dans son mail, se souvient-t-elle. Et puis il a ce naturel quand il boit son café après avoir rejeté sa proposition… Une part d'elle est en colère et se dit qu'il invente peut-être. Mais c'est Fitz, il ne lui ferait pas ça, right? Et depuis quand a-t-elle des doutes envers lui? Il est la seule personne en qui elle a toujours pu avoir confiance. La seule personne qui ne lui ait jamais menti, sauf pour de très bonnes raisons, qui résultaient toujours en du bon pour elle ou eux. Elle veut croire que ça n'a pas changé. Mais toutes ses certitudes se sont envolées le jour où elle est revenue de cette planète alien, traumatisée, perdue, amnésique, différente. Elle n'arrive pas à croire qu'elle est en train de s'imaginer que Fitz lui ment. Et pourtant, son cerveau laisse l'idée se faire une place. Elle est sûrement paranoïaque, médisante malgré elle. Elle cherche les failles partout. Elle ne sait plus faire confiance comme avant, même à lui. C'est une réalisation terrible qui lui donne envie de pleurer. Elle a envie que tout autour d'elle disparaisse, de tout balancer à Fitz. Combien elle se sent seul, combien elle va mal. Lui avouer qu'elle a oublié tant de choses. Qu'elle ne sait plus ce qui s'est passé. Qu'elle croit se souvenir qu'il lui a dit, un jour, qu'elle était plus qu'une amie, et qu'elle ne s'est rendue compte que trop tard que ses sentiments pour lui étaient autres qu'amicaux. Elle aimerait lui dire qu'elle ne dort plus, que les rêves la réveillent avec une violence qui la laissent complètement bouleversée, tous les jours. Elle a envie de lui dire qu'elle a besoin de lui, malgré tout, parce que même s'il est un étranger parfois, il est aussi toujours son Fitz, d'une certaine manière qu'elle ne sait pas expliquer. Elle a envie de lui dire qu'il faut qu'il l'aide, qu'elle l'a abandonné pour des raisons qu'elle croyait les bonnes, mais qu'elle n'est plus si sûre de comprendre. Qu'elle a besoin de lui plus que jamais.

Mais elle ne peut pas. Elle ne peut pas.
Elle ne sait pas pourquoi, elle ne peut pas.
Il y a ces barrières qu'elle ne comprend pas, et qui lui brisent le cœur.

« Et... toi? Je peux faire du temps dans mon emploi du temps sans problème pour toi, Simmons » Elle relève les yeux, mais la voix de Fitz sonne… bizarre. Encore une fois, le doute se fait sa place dans son esprit. Elle n'aime pas tout ça. « J'ai vu ton… ton post su-sur Instagram. Alice Munro. » Elle hausse les sourcils, feignant l'intérêt pour cette discussion sans saveur. Il fait l'effort de s'intéresser, de lui montrer qu'il la suit plus ou moins de loin. C'est une bonne chose, déjà, non? Elle cherche de l'espoir même dans la moindre petite chose maintenant. Étrange, comme la situation s'est renversée. « Bon choix, » fait-il, et elle sourit, en prenant une gorgée de thé. « Ne va pas croire que je t'espionne, hein. Ce livre m'a juste... marqué. » Il l'a lu? Elle se souvient qu'ils lisaient beaucoup, tous les deux. Ensemble. Qu'ils restaient parfois des heures dans la même pièce, juste à lire. Elle se dit qu'elle devrait lui demander son avis sur le livre, même si au fond, ce n'est pas la priorité. Il faut commencer par des petites choses, il paraît. Même si elle n'a pas trop envie de continuer à prétendre. Les quinze petites minutes qu'ils viennent de passer ensemble ont déjà été assez pesantes pour qu'elle les rumine pendant quinze jours. Elle est soudain surprise quand il se prend la tête dans les mains. Le temps d'un instant, elle croit que peut-être, il en a marre de cette mascarade. Qu'il va discuter sincèrement avec elle, au lieu de parler de ces choses qui n'ont pas d'intérêt, pas de sens. « Je suis tellement... awkward. Pardonne-moi, Simmons. » Elle pince les lèvres, et avec un rire qui n'est pas un rire heureux, plutôt quelque chose de triste, elle rétorque : « Pour être honnête, je ne pense pas que tu sois le plus awkward de nous deux. » Elle pose une main sur son front, et la fatigue se lit sur son visage. Le masque s'effrite un peu. Elle laisse une ou deux secondes passer, tergiversant. Faut-il continuer comme si de rien n'était, ou briser la glace? Jemma soupire. « Dans ton mail tu... » Elle baisse les yeux. « Tu disais que tu avais besoin… d'une séparation. » Quand elle relève le regard, il est plein de questions, plein de non-dits. « Did you really mean that? » Elle déglutit avec difficulté.« Je sais que… Tout est différent, maintenant. » Elle triture ses ongles. Elle va poser la question. « Est-ce que tu m'as fait venir aujourd'hui pour me dire qu'il vaut mieux que je sorte définitivement de ta vie, Fitz? »
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Il repense à qui ils ont été. Il y repense et ça lui fait mal, physiquement mal, c'est comme un trou dans son estomac, dans son coeur. Il ne repense même plus à l'Académie, il ne repense même plus aux courts mois passés aux laboratoires du S.H.I.E.L.D. à faire ceci ou à faire cela mais il pense plutôt à la première fois qu'ils ont rencontré Skye, à la première fois où ils ont regardé un film dans le lit de Simmons dans le Bus, à la première fois qu'ils ont bu un doigt de whisky avec Tripp, la première fois que Ward a accepté de jouer aux cartes avec eux. Il repense aux vêtements qu'il portait alors avant que Bobbi n'intervienne dans sa garde-robe, il repense aux longs cheveux soyeux de Jemma quand elle prenait encore la peine de les lisser, il repense à eux, à eux, à nous et ça lui fait bizarre.
Est-ce que ça a valu le coup? Est-ce que ça vaut le coup? Is the ride worth it?
En cet instant précis, quand il attrape un éclat de fragilité dans les yeux de Jemma, de la gêne dans son sourire crispé et du malaise sur la peau blême de ses joues, il aimerait pouvoir prier les dieux et supplier la science et faire en son pouvoir pour revenir au début, pour tout oublier, pour juste abandonner cette réalité alternative et revenir à quand tout était simple et clair. Il repense aussi (toujours, toujours, jusque dans ses cauchemars) au moment où il a accepté de faire partie de l'équipe de Coulson. Il repense à la main de Jemma posée sur son avant-bras, et ses yeux brillant d'éclat, et il repense au goût amer dans le fond de sa gorge alors qu'il pensait mais je veux te garder dans un laboratoire pour moi tout seul. Je ne veux pas partager avec une équipe alors même que sa bouche articulait un d'accord un peu maladroit.

Et voilà où ils en sont aujourd'hui.
Quand elle rigole, ça fait comme des lames dans l'estomac de Fitz. C'est pas un vrai rire ça, c'est même pas un rire. C'est juste Simmons qui fait de son mieux pour cacher sa gêne et lui, ça lui torture l'estomac et le coeur parce qu'il se souviendra toujours de ses gloussements incontrôlables le jour où elle avait trop bu, juste après leur graduation et où elle était tout simplement, naturellement, humainement, heureuse. Il aimerait pouvoir effacer tous ces souvenirs de sa mémoire. Effacer tout ce passé. Ça rendrait tout tellement plus simple. « Pour être honnête, je ne pense pas que tu sois le plus awkward de nous deux. » Il garde son visage enfoui dans ses mains, juste un instant de plus, laissant ses poings devenir blêmes alors que le bout de ses yeux vient s'appuyer sans merci contre ses paupières, contre sa peau. « Dans ton mail tu... Tu disais que tu avais besoin… d'une séparation. Did you really mean that? » Il ouvre les doigts, la regarde, laisse tomber ses mains sur son giron. Il a l'impression de regarder un accident de voiture. Un magnifique, tragique, mortel accident de voiture sur lequel il n'a aucune influence. Quand il ouvre la bouche pour l'interrompre (parce qu'il sait ce qu'elle va dire ensuite), aucun son ne sort. Il ne sait pas quoi dire. Il ne sait pas comment le dire. Il aimerait s'arracher le coeur de la poitrine et le lui montrer, lui rappelle la violence de ce rouge, de ce sang, de ces battements qui se sont arrêtées quand elle a été avalée par cette pierre alien. Quand ils ont irrémédiablement changé. « Je sais que… Tout est différent, maintenant. » Tout. Tout. « Est-ce que tu m'as fait venir aujourd'hui pour me dire qu'il vaut mieux que je sorte définitivement de ta vie, Fitz? »

Il est furieux. Il est furieux. Il est furieux. La colère se construit dans son estomac et menace de sortir. Sa colère lui brûle la gorge. Sa colère fait un festin de son estomac, danse sur les derniers nerfs, s'acharne sur la dernière frontière du self-control. Colère sauvage et suprême, impériale. Il la regarde simplement et tout est comme avant: il a le regard doux et l'air intéressée, la mine intéressée alors qu'il réfléchit et les cernes d'inventeur sous les yeux. Mais sous la table, ses deux mains se sont aggripées à ses genoux, ses ongles s'enfoncent dans le tissu du pantalon, dans la peau. Ses bras tremblent.
Il baisse finalement les yeux en relâchant la pression, son nez vibrant d'une expiration contrôlée. Ses doigts tremblant viennent soulever la tasse de café et l'apporte à ses lèvres. Il la repose sur la table. Il détourne le regard. Il mange un morceau de scone. Il commence nerveusement à plier, du bout des doigts fébriles, un morceau de la serviette en papier que la serveuse leur a donné. “ Je croyais que c'était toi qui voulais que je sorte de ta vie. Non: que c'était toi qui voulais sortir de ma vie, ” dit-il, et sa voix est blanche, tendue. Ses yeux sont fixés sur ses doigts, sur le pauvre morceau maltraité de serviette en papier. “ Je croyais qu'il te fallait du temps. Juste du temps, un peu de temps, et de l'air. Je croyais- - ” Il a commencé à monter de ton, et il sent le regard incompréhensf de la serveuse se glisser sur lui. Il se tait. Sans qu'il ne l'ait remarqué, son poing s'est fermé sur la table.

Il repense au mail qu'il lui a envoyé. Au besoin de la séparation, claire et nette. Il la regarde. L'éclat blessé dans son regard. L'air réservé, contrôlé. “ I could- I could die for you, Simmons. ” Elle sait. Évidemment qu'elle sait. C'est le genre de choses qui s'écrivent au fond de l'océan. Le genre de choses qui s'écrivent dans des poumons sans oxygène, le genre de choses qui arrive à la fin du monde, au bord du monde. Le genre de choses qu'elle sait, le genre de choses dont il a si peur et le genre de chose qu'il n'a plus la force, ni le désir, ni l'envie, ni la possibilité de lui cacher. “ But I won't- I can't live for you, just- just waiting for you. I'm sor- ” Il n'arrive pas à prononcer la fin de la phrase. Sa bouche se referme dans un claquement sec. Il baisse les yeux. “ I'm sorry, Simmons. I can't spend my whole life waiting for you. That's why I need- that's why I need closure. ” Il se lève soudainement. Raide comme un i. Il pense égoïstement à quand elle l'a abandonné quand il avait besoin d'elle. Quand elle avait beson de temps et d'air et qu'il l'a attendue, et qu'il l'a attendue, et qu'il l'a attendue. Et quand elle était dans une pierre alien et qu'il l'a attendue, et qu'il l'a attendue, et qu'il l'a attendue. Mais il ne peut pas continuer comme ça. Il doit avancer. Il ne peut pas se lamenter sur toutes les choses qui auraient pu être, toutes les choses qui ont été, alors que elle, elle- - “I'm sorry.
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Elle n'avait pas vraiment prévu que leur discussion prenne cette tournure. Elle se doutait en venant que Fitz n'allait pas la confronter à l'éléphant qu'il y avait dans la pièce, et elle n'avait pas prévu de le faire non plus. C'était déjà un grand pas pour elle d'avoir accepté de le rencontrer et de de parler avec lui. Il fallait commencer par de petites choses, c'est ce que son psychiatre lui répétait à peu près à chaque séance. Et pourtant, elle avait mis les pieds dans le plat. Elle avait capitulé, il ne lui avait même pas fallu très longtemps pour baisser les bras. Elle s'en voulait presque déjà. Les choses auraient été plus faciles si elle n'avait pas franchi la ligne. Mais une partie d'elle, peut-être cette Jemma qui croyait encore que certaines choses pouvaient être arrangées, avait besoin de réponses. Elle avait besoin de savoir où Fitz se positionnait par rapport à tout ça. Peut-être pour avancer. Peut-être qu'elle attendait juste un coup de pouce pour aller dans un sens ou un autre. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle voulait, au fond. Son visage reste paralysé, et ses yeux brillants, tandis qu'elle attend la réponse de Fitz. Un signe. Mais elle ne lit rien dans ses yeux. Elle ne sait pas si c'est parce qu'il veut lui cacher ce qu'il pense, si c'est parce qu'elle ne sait plus lire en lui, ou si c'est tout simplement qu'il ne ressent rien de spécial. Elle ne sait plus rien. Elle a l'impression que le monde a disparu tout autour, que tout se joue maintenant, qu'un étau menace de tomber sur sa tête. Au yeux du monde, il est calme, et il prend sa tasse pour boire une gorgée, mange un morceau de son scone, plie légèrement sa serviette. Jemma est désemparée. Elle a mal, et c'est comme si, en face d'elle, il avait déjà les réponses à toutes les questions, comme s'il avait déjà pris toutes ses décisions, comme si tout était déjà joué d'avance. Il a ce flegme – en apparence au moins - qu'elle admire et qu'elle déteste à la fois. Comment peut-être paraître aussi calme alors qu'elle a l'impression qu'une bombe est sur le point d'exploser et de transformer leur entrevue en scène apocalyptique ? « Je croyais que c'était toi qui voulais que je sorte de ta vie. Non: que c'était toi qui voulais sortir de ma vie, » Il ne la regarde pas. Elle baisse les yeux. « Je croyais qu'il te fallait du temps. Juste du temps, un peu de temps, et de l'air. Je croyais- - » Sa voix se fait plus forte. Jemma se recroqueville légèrement. Elle n'a pas envie qu'il soit en colère contre elle, elle n'a pas envie qu'il hausse le ton. Pourtant il en a sûrement tous les droits. Elle n'a pas le droit d'exiger quoi que ce soit, c'est elle qui est partie. Elle le sait. Mais ça ne rend pas les choses plus faciles. Elle sent que les prochains mots de Fitz ne vont pas lui plaire, elle sent qu'il a quelque chose en lui de plus à dire. Elle sent que ce n'est pas bon.

« I could- I could die for you, Simmons. » Elle a du mal à avaler sa salive, et elle a l'impression qu'on a fait exploser une petite bombe dans sa poitrine. Comme cette fois au fond de l'océan, quand il lui a dit ce qu'elle ne s'attendait pas à entendre. Il y a comme un silence autour d'elle, comme un voile qui la sépare du monde, le temps qu'elle assimile les mots, les tourne plusieurs fois dans sa tête pour mieux les comprendre, les appréhender. Mais rien n'est plus clair, rien ne semble plus limpide. Au contraire, ça ne rend le tout que plus difficile. Ses pensées ont du mal à être cohérente. Des images dansent devant ses yeux. Des souvenirs, des illusions. Elle ne fait plus vraiment la différence entre ce qui est vraiment arrivé et ce qu'elle a imaginé. Elle ne sait plus. « But I won't- I can't live for you, just- just waiting for you. I'm sor- » Ses yeux sont brillants, elle tente de composer un visage impassible. Quelque chose qui empêchera Fitz de lire le désarroi qui l'habite désormais. Elle n'aurait jamais du venir. Elle n'aurait jamais du poser cette question. « I'm sorry, Simmons. I can't spend my whole life waiting for you. That's why I need- that's why I need closure. » Elle ne le regarde toujours pas, fixe un point sur la table de bois à laquelle ils sont attablés. « I'm sorry. » Et elle aussi, elle est désolée. Elle a été égoïste. Cela fait des mois qu'elle est là, dans cet entre-deux qui la rend folle, sans penser que de l'autre côté du voile, les autres aussi sont forcés d'être dans ce couloir étrange, entre deux portes. Elle a été égoïste. Elle aurait du rendre les choses plus claires et leur dire de continuer leurs vies sans elle. Mais est-ce qu'elle le voulait vraiment ? Est-ce qu'elle avait vraiment envie que les autres baissent les bras, give up on her ? Oh non. Elle a eu besoin de temps, c'est sûr, mais une partie d'elle a toujours continué à penser qu'un jour, elle reviendrait à cette vie auprès du Shield, auprès de Fitz. Que les autres finiraient par venir la chercher de force et la sortir de cet enfer qui la ronge depuis qu'elle est revenue sur terre. C'est égoïste. Comme si leur monde tournait autour d'elle. Comme si après qu'elle les ait lâchement laissés derrière elle, ils allaient continuer à se battre sans la moindre condition, sans le moindre doute.

Jemma lève les yeux et boit la fin de sa tasse de thé, se brûlant la langue au passage. He needs closure. The least she can do is give it to him. « I'm sorry too. » dit-elle d'une voix contrôlée. La Jemma d'avant n'a jamais été douée pour tout ça. Mais elle n'a pas le choix. Elle s'apprête à faire quelque chose que son cœur lui défend, mais que sa raison lui ordonne. « You're right. I don't want you to wait for me, Fitz. I don't have the right to ask you to. You've never given up on me, even when I gave you reasons to. You deserve better than this. » Elle repose la tasse sur coupelle, et met la cuillère dans la tasse vide. Ce qu'elle dit, elle le pense sincèrement. Il y a une part d'elle qui crie, quelque part. Qui cherche à se faire entendre, à sortir de ses chaînes, pour prier à Fitz de ne pas la laisser derrière lui. Mais la nouvelle Jemma ne la laisse pas s'exprimer. Il est trop tard pour tout ça. « I'm sorry for everything. If there was anything I could do to change what happened, I would. But I can't. » Elle déglutit avec difficulté. « You should do what's best for you. And if that means moving on and leaving me behind then… I totally get it. And I can't blame you for that. » Peut-être que c'est mieux ainsi. Il n'aura pas à voir cette nouvelle Jemma qu'elle est devenue. Il n'aura pas à comparer tout ce qui a changé. À inventorier tout ce qui s'est perdu. Les raisons pour lesquelles elle est partie lui semblent claires à présent. Elle n'a pas le droit de laisser Fitz se battre pour une Jemma qui ne reviendra jamais. La seule chose juste à faire est le laisser partir. Même si c'est la chose la plus difficile qu'elle ait jamais eu à faire. Même si elle le regrettera sûrement toute sa vie.
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Fitz regrette tous les mots qu'il prononce à mesure qu'ils sortent de sa bouche. Il devrait se rasseoir. Prendre ses mains dans les siennes et discuter, tout lui dire, lui parler de ses amours et ses problèmes et sa vie et les mois d'attente et les mois à- les mois à quoi? Se lamenter? Oui, mais pas que. Les mois à peser le pour et le contre, les mois à se demander s'il devait la forcer à lui revenir ou si il devait juste la laisser faire. Elle reviendrait. Les mois à s'accrocher à cette pensée: elle reviendra. Elle reviendra parce qu'elle est Jemma et qu'il est Fitz. Elle reviendra parce qu'il est Fitz et qu'elle est Jemma.
Et maintenant, Fitz la regarde et il comprend que ce n'est pas suffisant. Qu'elle ne reviendra peut-être jamais et qu'il faut qu'il- il faut qu'il tourne la page. Mais comme on le dit si bien, c'est la page qui ne veut pas se tourner.
Mais il a de l'espoir. Peut-être qu'elle va se battre. Revenir, enfin. Maintenant qu'il la confronte au fait que possiblement, c'est la dernière fois qu'ils se voient- peut-être si elle se rend compte qu'il ne peut pas, qu'il ne peut plus vivre sans elle- peut-être si elle comprend que- - « I'm sorry too. »

Mais Fitz l'a toujours su. Ils sont aussi lâches l'un que l'autre. Deux couards, envoyés dans des missions et des guerres trop grandes pour eux. Deux couards, impossibles d'affronter leurs sentiments, leur passif, leur éventuel futur. Deux couards. Fitz pose ses mains sur le dossier de la chaise qu'il vient de quitter et ses poings se serrent, ses phalanges deviennent blanches et s'il en avait la force, le bois du dossier se briserait en deux. « You're right. I don't want you to wait for me, Fitz. I don't have the right to ask you to. You've never given up on me, even when I gave you reasons to. You deserve better than this. » Non non non et non. C'est faux. Il ne mérite pas moins qu'elle, il ne mérite pas plus qu'elle. Ça a toujours été eux, eux contre le monde, eux malgré le monde. Comment peut-elle dire ça?
Mais c'est lui qui vient de lui jeter ça au visage, sous le coup de la colère. Il aimerait revenir en arrière mais c'est impossible. Et il ne se fait pas confiance pour dire quelque chose, maintenant: il a peur de ce qui pourrait sortir de sa bouche, alors qu'il sent toujours une colère sourde rugir dans ses veines. « I'm sorry for everything. If there was anything I could do to change what happened, I would. But I can't. You should do what's best for you. And if that means moving on and leaving me behind then… I totally get it. And I can't blame you for that. » But you should a-t-il envie de hurler. Elle devrait se battre pour lui comme il s'est battu pour elle durant des mois. Elle devrait se battre pour lui pour qu'elle attende. Elle devrait- -

Non. Elle ne devrait rien. Elle ne lui doit rien. C'est pour ça qu'il n'a pas pu venir la confronter avant; c'est pour ça qu'il ne l'a pas harcelée de messages la priant de revenir. Il ne veut pas qu'elle revienne si ce n'est pas avec ses propres termes. Il ne veut pas la forcer à rien. Il ne veut pa squ'elle pense encore à cette déclaration du fond de l'océan; non, ses sentiments sont plus complexes que ça.
Il l'aime. Voilà. Le mot est jeté. On s'en fiche de comment, pourquoi. Il l'aime, et Daisy l'aime, et May l'aime à sa manière, et Coulson l'aime et elle manque à tout le monde. C'est pour ça que Fitz veut qu'elle revienne mais qu'il n'a jamais osé la forcer: parce qu'ils l'aiment. Tout simplement.
Lentement, il détache sa main du dossier de la chaise et elle retombe, avant qu'il ne récupère son manteau et l'enfile. “ I think you've made yourself clear, ” dit Fitz. Il détourne le regard et sort son portefeuille pour déposer de la monnaie sur la table, de quoi payer ses consommations et celle de Simmons. Il laisse aussi un petit pourboire. Il empile machinalement les pièces. “ I'm sorry, dit-il, d'une voix ferme, les yeux fixés sur les pièces qu'il empile avec soin. Truly am. ” Tout ça... pour ça.

Tout ça. Tout eux. Pour ça.
But you must know, Jemma- — il s'étrangle avant d'avoir le temps de se reprendre avec son nom de famille — -that we're always going to be there for you. No matter what happens, Daisy, Coulson, May and I will always be there for you. There's not changing that. Il la regarde intensément. Never. ” Il aimerait lui dire tellement de choses d'autre mais il ne sait plus dans quel ordre. Alors il se redresse, s'éclaircit la gorge, récupère sa mallette parterre qui est appuyée contre un pied de la table et se redresse, lui adresse un dernier regard. Il aimerait l'embrasser, lui serrer la main, faire leur check secret mais il enfonce à la place sa main dans sa poche. “ We all miss you but we can't afford it anymore. There is a war going on, against HYDRA and Ward and the Brotherhood and- - il soupire. I'm sorry.
C'est lui qui l'abandonne, maintenant. Lui qui n'est pas assez fort pour elle. Lui qui abandonne, lui qui s'en va, lui qui abandonne, lui qui se détourne, lui qui abandonne. Comment ose-t-il? C'est ce qu'il a subi toute sa vie et maintenant il fait ça à son tour. Il abandonne.
Mais il n'a juste plus la force. Alors, après un dernier hochement de tête à son adresse, Fitz se détourne de Simmons et quitte le petit café.
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