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Prisoners + trapped & forgotten
Kate Bishop
Kate Bishop
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sweater weatherJust us, you find out, Nothing that I wouldn't wanna tell you about, no, 'Cause it's too cold For you here and now, So let me hold Both your hands in the holes of my sweater, And if I may just take your breath away I don't mind if there's not much to say, Sometimes the silence guides our minds, So move to a place so far away, The goose bumps start to raise, The minute that my left hand meets your waist, And then I watch your face.

C'était toujours le même cauchemar. Toujours le même réveil, cri étouffé coincé bloqué dans le fond de sa gorge. Toujours les mêmes nuits moites; toujours l'impression désagréable de dormir avec des couleuvres; toujours le cri, le cri, le cri, la supplique qu'elle étouffait un instant avant de se réveiller. Les draps étaient glacés et trempés, la ville silencieuse, le monde retenait son souffle: sa chambre était déserte, elle était seule, tellement seule. Non, avait-elle envie de hurler, non mais il n'y avait personne pour entendre, n'est-ce pas? Personne n'écoutait les cris, personne ne les entendait, et il y avait ses mains partout, et puis l'impression de s'étouffer et cette impression d'impuissance et puis, enfin, cette impression que le temps s'arrête pour un temps indéfini mais bien trop long. L'impression que ça ne finira jamais. L'impression que si on la touche à nouveau, son corps s'hérissera de griffes et de crocs et elle pourra se défendre, enfin, enfin, enfin. Il y avait ses mains partout, et sa bouche avide, et son corps trop chaud, et sa présence étouffante et quand elle y pense, Kate se drape dans sa couverture, serre ses poings si fort dans le drap que ça lui fait mal à la paume, et darde le coin le plus sombre de sa chambre comme si allait en surgir un monstre.

Et finalement, quand les battements erratiques de son coeur se calment un peu, quand le sang cesse de battre à ses tympans, quand elle parvient à s'ancrer dans la réalité sans avoir l'impression que le monde tangue, Kate tombe dans sa petite routine nocturne: elle se glisse sur le bord de son matelas, tend le bras pour attraper les pillules que son psychiatre lui a prescrit, les avale machinalement, se lève, glisse ses pieds dans ses chaussons et se dirige vers la porte sans prendre la peine de se couvrir d'autre chose que d'un t-shirt en coton qui sent encore comme Teddy, un mélange étonnament réconfortant de sueur et du shampoing à l'orange qu'il utilise. (Quel shampoing de pédé, plaisante-t-elle parfois alors qu'il s'offusque. Il tient tellement à ses cheveux. Ça fait toujours sourire Kate, le temps insupportablement long qu'il met à les coiffer, parfois, le matin.) D'habitude, elle se glisse dans le couloir, va dans la cuisine et se fait du café. Parfois il y a Billy, parfois il la rejoint plus tard, parfois il est pas là. Ce soir-là, elle ne va même pas vérifier. Elle n'a pas envie d'un café, elle a envie des bras de Teddy. Elle a envie de se débarasser de ses rêves et d'oublier le regard pesant qu'a jeté Billy sur ses épaules ce matin quand ils se sont vus après leur dispute. Elle a juste envie d'enfoncer son nez contre son épaule, et fermer les yeux, et oublier le monde.

Sa porte lui est toujours ouverte, la nuit. Elle se glisse dans la chambre de Teddy en faisant le moins de bruit possible, souriant légèrement en le voyant prendre toute la place dans son lit king size, la bouche ouverte, la couverture enroulée autour de lui d'une manière impossible à vue d'oeil. Sa chambre à elle est toujours bien rangée, le lit toujours fait, chaque livre classé par couleur dans la bibliothèque; pas particulièrement maniaque, plutôt organisée. Organisée à en mourir. Celle de Teddy, en revanche, est un vrai dépotoir, avec des legos à l'effigie de ses super-héros préférés répandus partout parterre, des caleçons à l'air suspect sur les meubles et trois livres ouverts sur la table de nuit. Mais cette chambre calme toujours ses angoisses, alors Kate s'approche en faisant attention de ne pas se faire mal ou faire de bruit, et grimpe sur le lit le plus délicatement possible. Teddy a le sommeil un peu léger, elle sait qu'elle l'a réveillé en s'appuyant sur le matelas; il n'a plus rien à perdre. Alors elle se laisse tomber de tout son poids sur lui, en travers de son torse, dans un petit grognement de satisfaction. Elle bouge une seconde de plus, pour être à l'aise, niche son nez dans son cou. Soupire. “ Coucou, rayon de soleil, ” dit-elle d'une voix dégueulasse, dans un murmure, avant de déposer un baiser sur sa jugulaire, avec un petit sourire encore plein de sommeil. Elle frotte sa peau du bout du nez, dépose un nouveau baiser sur sa mâchoire, à nouveau dans son cou, sur sa clavicule, avant de poser sa joue sur son torse dans un soupir, ses bras se serrant autour de lui pour s'assurer qu'il ne lui échappera pas.
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Prisoners + trapped & forgotten
Teddy Altman
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Teddy avait fini par passer sa soirée à jouer à FF XIV sur son ordinateur. Kate lui avait jeté un regard blasé alors qu’il se dirigeait vers sa chambre. Quoi ? Ce n’est pas comme si elle en avait pas l’habitude ! Depuis qu’elle le connaissait, le jeune homme n’avait pas changé. Il adorait être en présence des Young Avengers : ils représentaient sa famille, les seuls – à part sa mère – qu’il aimait vraiment, les seuls pour qui il serait prêt à tout sacrifier, même sa propre vie.  Mais, parfois, il avait besoin de faire son « geek » et rejoindre sa guilde afin de faire quelques quêtes. Mais la jeune femme, même si elle s’en amusait, ne comprenait pas vraiment cette passion de devoir passer du temps sur des jeux-vidéos. En plus, ce n’était pas comme si c’était une de leurs soirées de groupe où ils regardaient des films ou des séries. Il avait justement choisi un soir où c’était « quartier libre ». Peut-être qu’elle espérait passer la soirée avec lui ? Ouais. Non. Ce n’était pas vraiment son genre… Il la voyait mal arriver battant des cils et lui demandant un moment romantique à deux. Teddy soupira alors qu’il quittait enfin son jeu. Il observa son réveil matin : 2h37. Mouais, il était plutôt raisonnable pour une fois. Il se dirigea vers son lit et attrapa le dernier tome de Game Of Thrones avant de se mettre à le lire. Le livre dans une main et l’autre calé derrière sa nuque il se mit à observer l’aventure des personnages. Après quelques minutes de lecture, il sentit ses paupières devenir lourdes et, sans qu’il s’en rende compte, il s’endormit sur le tome posé sur son torse.

En plein milieu de la nuit, une présence le finit par le réveiller. Il put sentir quelqu’un s’appuyer sur le matelas. Il ouvrit un œil, encore ensommeillé. Il se retint difficilement de lâcher un grognement. Son regard se posa sur son réveil et vit qu’il était à peine 4h30 du matin. Combien de temps avait-il dormi ? Deux heures ? Sûrement moins. Il eut à peine le temps de relever son visage qu’un poids s’écroula sans délicatesse lui. Bien. Kate. Enfin, il ne voyait pas pourquoi il se posait la question : il n’y avait bien qu’elle pour se rendre dans son lit à une heure pareille de la nuit. Il se retint de lâcher un petit rire en imaginant un des autres Young Avengers se faufiler dans sa chambre. Il se demanda comment il réagirait si c’était le cas. Sûrement qu’il laisserait la personne faire. Rien n’était plus important que son sommeil alors, à moins que ce ne soit la jeune femme, jamais il ne se réveillerait même s’il avait le sommeil léger. Il put entendre la jeune femme lâcher un grognement satisfait : au moins l’un d’eux qui appréciait sa délicatesse naturelle. Elle nicha son nez dans son cou, le frottant doucement et cela réconforta Teddy : se réveiller valait la peine. Il tendit son propre nez vers la chevelure de la jeune femme et inspira profondément. Il a toujours adoré son odeur. Cela lui rappelait quelque chose de réconfortant, rassurant : maison. Oui, il était chez lui avec la jeune femme dans son lit.

Elle bougea une seconde de plus, s’installant confortablement et le jeune homme passa son bras autour de ses épaules, commençant doucement à caresser le dos de Kate. Sa main se dirigea sous son t-shirt, la passant sur la peau de son dos. Elle soupira avant de prendre la parole. “ Coucou, rayon de soleil, ” dit-elle d'une voix dégueulasse, dans un murmure, avant de déposer un baiser sur sa jugulaire. Un petit rire échappa au jeune homme. Il adorait quand elle faisait ça. Ça le mettait toujours de bonne humeur. Elle frotta sa peau avant de déposer un nouveau baiser sur sa mâchoire et son cou. Sa prise se resserra sur lui et, au fur et à mesure que le sommeil s’éloignait, il commença à se demander pourquoi la jeune femme était là : un cauchemar, encore ? Elle ne voulait jamais en parler, ce qui l’attristait. Parfois, il essayait de la forcer à se confesser, en vain jusqu’à maintenant. Nouveau baiser sur sa clavicule, puis sa joue et enfin son torse le détournant de ses pensées. Sa main s’agrippa à son dos, lui intimant de continuer d’une pression mais la jeune femme soupira avant de se réinstaller dans ses bras. Décidant de prendre les choses en main, Teddy agrippa son cuir chevelu, ramenant son visage à hauteur du sien avant de l’embrasser avec empressement. Son autre main s'enroula autour de la taille de la jeune femme avant de se glisser sous son t-shirt, caressant sa peau et la rapprochant de lui. Il sentit son corps s'embraser à son contact, naturellement. Se reculant, la respiration hachée, il plongea ses yeux dans ceux de son vis-à-vis. Un doute le prit. Il ne pouvait pas faire ça. Il devait parler, même si elle ne voulait pas. “ Kate, ” il inspira, rassemblant son courage, “ Kate, tu es sûre que ça va ? ” Il savait très bien qu'elle ne venait dans sa chambre que quand un cauchemar l'avait réveillé. Il voyait encore les traces de larmes aux coins de ses yeux. “ Tu sais que tu peux te confier à moi. Je ne suis pas uniquement là pour ça. ” Il les désigna tous les deux d'un geste, leur position équivoque. Il voulait vraiment qu'elle lui fasse confiance. Il voulait que leur relation aille plus que juste un réconfort physique. Ce n'était jamais ce qu'il avait voulu. Il avait espéré pouvoir l'aider, lui laisser du temps, lui laisser le temps de lui faire confiance, de se confier à lui. Mais, cette fois, il ne voulait pas céder aussi facilement. Il se savait faible face à la jeune femme. Pas cette fois.

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Teddy était incroyablement fort, bien foutu et incroyablement doux aussi. C'était sans aucun doute le mec le plus délicat et tendre de sa stature qu'elle n'avait jamais rencontré: dans ses bras, Kate avait l'impression d'être protégée de tout, d'être en sécurité pour toujours. Elle lui faisait atrocement confiance. Kate, d'ailleurs, ne savait pas trop comment ni pourquoi Teddy arrivait à la supporter: elle avait parfois l'impression d'abuser de sa gentillesse et de sa douceur à toutes épreuves. C'était un géant avec un coeur d'or qui sortait avec la meuf la plus nulle de tout Manhattan... mais elle s'était bien gardée de le lui dire et il semblait heureux avec leur situation. Pourtant, elle se laissait presque aller en sa compagnie, lui montrant de plus en plus de faiblesse: elle se glissait dans son lit quand elle faisait un cauchemar, n'hésitait pas à venir le voir quand elle avait besoin d'un sentiment de sécurité et de protection, quêtait ses conseils... et Kate, aussi sûrement qu'elle savait que cette situation lui convenait tout à fait, savait aussi qu'elle déplaisait un peu à Teddy. Ce qui était compréhensible. Mais pour l'instant, elle n'y pensait pas, s'abandonnant à son odeur et la sensation extraordinaire de ce corps chaud et musclé contre le sien, ses doigts fins venant pensivement redessiner les contours de ses flancs avant que la main de Teddy, dans son dos, l'incite à continuer son jeu avec ses lèvres. Très bien alors; alors qu'elle s'apprêtait à déposer un léger baiser dans son cou — peut-être agrémenté d'un suçon joueur —, Teddy la surprit en prenant son visage entre ses mains pour l'amener vers lui, jusqu'à ce qu'ils s'embrassent.

Kate ferma les yeux en s'abandonnant au baiser, un léger sourire se formant sur ses lèvres alors que ses mains se glissaient le long du torse de Teddy, sur ses épaules, à la base de ses cheveux dans sa nuque, le maintenant fermement contre elle alors qu'elle s'installait confortablement sur lui, collant son corps brûlant au sien parcouru de frissons. Ses mains caressaient ses épaules quand il brisa le baiser, portant sur Kate un regard indéchiffrable, la jeune femme lui renvoyant un léger sourire amusé et un regard interrogateur — elle sentait bien que quelque chose n'allait pas, ou bien qu'il pensait à autre chose. “ Kate, ” dit-il d'un ton qui ne plut qu'à moitié à la jeune femme, parce qu'elle voyait bien dans son regard que quelque chose le tourmentait. Avec un froncement de sourcils, elle ramena ses mains au niveau de son cou, son pouce droit caressant pensivement sa jugulaire alors qu'elle se redressait légèrement, sur ses gardes. “ Kate, tu es sûre que ça va ? ” Tout d'un coup, le visage de la jeune femme s'éclaira, alors qu'un énorme sourire fendillait son visage, un léger rire s'étranglant dans sa gorge. “ Oui, bien sûr, Teddy, ” murmura-t-elle d'un air mutin, semblant soulagée qu'il lui pose la question. Oh, son jeu d'actrice s'était bien amélioré avec les années, et elle était incomparable pour tromper les gens qu'elle aimait le plus. Teddy, pourtant, ne semblait pas l'entendre de cette oreille, les désignant tous les deux d'un mouvement vague en rajoutant: “ Tu sais que tu peux te confier à moi. Je ne suis pas uniquement là pour ça.

Son sourire se crispa un peu. Elle soupira légèrement, ses doigts courant pensivement le long de son cou, sur sa mâchoire, passant derrière son oreille pour jouer avec ses cheveux. “ Tu devrais les couper, dit-elle d'un ton factuel quoique tendre, ils commencent un peu à être longs. Je pourrais le faire, si tu veux. ” Pensivement, elle fit joue rune mèche de cheveux blonds entre ses doigts, avant de s'appliquer à la transformer en boucle avec toujours ce petit sourire doux sur ses lèvres, ses yeux rivés vers ces cheveux blonds pour ne pas avoir à soutenir le regard trop clair de son petit ami trop gentil et génial, qui ne semblait pas se rendre compte de ce qu'il lui demandait ça. Un léger doute s'inscrit sur son visage. “ Je sais que je peux te faire confiance, Teddy, ne t'en fais pas, finit-elle par dire, son visage reprenant une expression tendre et souriante alors qu'elle le dardait de son regard vert d'eau. Et je sais que tu es mon petit ami, et pas qu'un plan cul. Je sais que tu es un mec génial, et je sais que tu aimes bien quand il y a des marshmallow dans ton chocolat chaud. Je sais qu'une meuf de ta guilde sur Final Fantasy chépakoi te drague à chaque fois que tu te connectes, et je sais aussi comment ça t'a fait peur, la première fois que tu t'es transformé... Et enfin, rajouta-t-elle d'un ton mutin, je sais aussi que tu aimes ça, ” dit-elle, en glissant sa main le long du torse de Teddy, ses doigts volant à la surface de sa peau avant de venir taquiner ce qui se trouvait caché sous les draps, faisant peu de cas du sous-vêtement séparant leurs peaux. “ Tu vois, dit-elle en gardant toujours sa main entre eux, je te connais bien finalement, Altman. ” Elle sourit en déposant un baiser sur le bout de son nez, avant de glisser ses lèvres le long de sa mâchoire, dans son cou, sur son épaule, sur son torse, ses doigts continuant mutinement leur petite affaire alors que sa bouche descendait de plus en plus vite pour les rejoindre.


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Teddy Altman
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sweater weatherJust us, you find out, Nothing that I wouldn't wanna tell you about, no, 'Cause it's too cold For you here and now, So let me hold Both your hands in the holes of my sweater, And if I may just take your breath away I don't mind if there's not much to say, Sometimes the silence guides our minds, So move to a place so far away, The goose bumps start to raise, The minute that my left hand meets your waist, And then I watch your face.

Un froncement de sourcils échappe à la jeune femme alors qu'elle ramenait ses mains au niveau de son cou, son pouce caressant doucement la jugulaire de Teddy qui frissonne sous le toucher. Ça a toujours été comme ça avec Kate. Il y a toujours eu une alchimie entre eux, une évidence qui avait choqué le jeune homme au moment où il s'en est rendu compte. Ce frisson qui le prenait quand ils se frôlaient juste. Alors être ensemble avait été logique et puis les sentiments s'en étaient mêlés : fort, intenses... Le jeune homme n'avait jamais connu ça : le bonheur d'être avec quelqu'un que l'on aime, que l'on respect mais surtout que l'on admire. C'est sûrement le sentiment qu'a le jeune homme envers la jeune femme qu'elle ne comprendra jamais. Elle a toujours eu l'habitude de se rabaisser, ne se croyant pas assez pour les Young Avengers, pour tout ce qu'elle a obtenu, pour Teddy. Celui-ci aimerait que Kate se voir à travers ses yeux. Il aimerait lui montrer la jeune femme forte, courageuse et talentueuse qu'elle est réellement. Mais il sait au fond de lui qu'elle ne le croit pas, qu'elle ne l'a jamais cru. Alors, Hulking insiste et lui répète des mots doux, rassurant qui font grogner la jeune femme et le traiter de « niais » mais c'est nécessaire. C'est ce dont elle a besoin même sans en avoir conscience.

Lentement, la jeune femme se redresse et il sent qu'elle est sur ses gardes mais il lui pose la question malgré tout. Le visage de Kate s'éclaire et un sourire vient orner ses lèvres, un léger rire s'étranglant dans sa gorge. “ Oui, bien sûr, Teddy, ” Mais Teddy n'est face à son sourire de façaade et son air mutin. Il sait, il sent, qu'elle essaye de noyer le poisson mais le jeune homme n'est pas dupe. Bien sûr, il lui arrive encore de se faire avoir mais c'est rare et, à cet instant précis, il ne veut pas entrer dans son jeu. Alors, il reprend la parole, insistant, voulant lui faire comprendre qu'il est là pour elle. Et finalement le masque tombe, le sourire de la jeune femme se crispe et elle soupire légèrement, ses doigts courant pensivement le long du cou, sur sa mâchoire, passant derrière son oreille pour jouer avec les cheveux de Teddy qui frissonne à nouveau à ce contact. Il sent sa peau se réveiller à son contact, traçant un chemin de feu sur sa peau. “ Tu devrais les couper, dit-elle d'un ton factuel quoique tendre, ils commencent un peu à être longs. Je pourrais le faire, si tu veux. ” Hulkling fronce les sourcils, prêt à lui dire qu'elle change encore de sujet et, ce soir, il est sérieux. Il n'a pas envie de lui céder et de changer de sujet. Et, putain, Kate se fout de ses cheveux. Il roule des yeux alors qu'elle joue avec une mèche de ses cheveux blonds. Elle s'est toujours fiché de sa coupe de cheveux : tant qu'il ne ressemble pas à un hippie, ça lui va, alors elle aurait pu changer de conversations un peu plus subtilement. Elle le prend pour un con ou quoi ? La subtilité n'est définitivement pas le fort de la jeune femme...

Doucement, il la voit avoir un petit sourire doux sur les lèvres, ses yeux fixant les cheveux de Teddy et celui-ci tique légèrement. Kate ne le fixe jamais quand elle est gênée, quand elle réfléchit à comment s'en sortir d'une situation. Bizarrement, entre eux, ça finissait soit avec la jeune femme partant en hurlant si elle était de mauvaise humeur, ou en sexe. Le Altman ne dirait jamais qu'il n'aimait pas la deuxième option. Dans ces moments-là, elle faisait tout pour le distraire et la distraction était plus qu'agréable quand la personne en face s'obstinait à vous foutre un black out dans la tronche. Étrangement, la jeune femme est très fort pour cela, au grand damne de Teddy. Mais pas cette fois. En tout cas, l'espère-t-il. Sentant que ses pensées divaguent un petit peu, il secoue la tête légèrement et entend la jeune femme reprendre la parole. “ Je sais que je peux te faire confiance, Teddy, ne t'en fais pas, finit-elle par dire, son visage reprenant une expression tendre et souriante et il sait qu'elle est sincère. Elle lui fait confiance mais pas assez, c'est bien ça le problème. Elle n'a jamais fait entièrement confiance à personne. Et, même si elle pense qu'elle peut lui faire confiance, ça ne veut pas dire qu'elle lui fait actuellement confiance. Et il y a une grande différence entre les deux situations. Et je sais que tu es mon petit ami, et pas qu'un plan cul. Je sais que tu es un mec génial, et je sais que tu aimes bien quand il y a des marshmallow dans ton chocolat chaud. Je sais qu'une meuf de ta guilde sur Final Fantasy chépakoi te drague à chaque fois que tu te connectes, et je sais aussi comment ça t'a fait peur, la première fois que tu t'es transformé... Et enfin, rajouta-t-elle d'un ton mutin, je sais aussi que tu aimes ça, ” Son sourire orne toujours ses lèvres alors que sa main longe le torse de Teddy, et celui-ci le trajet des doigts. Il lève la sienne pour l'arrêter mais déjà il sent qu'elle se faufile sous son sous-vêtement, l'agrippant alors qu'elle commence un mouvement de bas en haut. Un soupir échappe au jeune homme avant qu'un grognement lui échappe. Sa main se trouvant derrière le dos de Kate attrape ses fesses rapprochant son entrejambe de la sienne.

Il l'entend à peine murmure d'une voix chaude.  “ Tu vois, je te connais bien finalement, Altman. ” Ses yeux se posent sur son visage souriant avant qu'elle ne dépose un baiser sur le bout de son nez, glissant le long de sa mâchoire, dans son cou, sur son épaule, sur son torse tandis que sa main continue à se mouvoir sous les draps. Il la voit descendre doucement, sûrement, vers le bas, voulant sûrement rejoindre sa main tentatrice mais d'un coup de hanche il retourne la jeune femme sous lui, attrapant ses mains et les bloquant au dessus de sa tête. Il l'observe pendant quelques secondes, les yeux dans les yeux, avant d'attaquer ses lèvres. C'est fort, puissant. Ce n'est pas tendre et c'est ce que la jeune femme veut, il le sait. Elle n'a jamais été très porté sur le côté niais et l'on pourrait croire que c'est lui la fille dans leur couple, toujours à lui répéter des mots d'amour alors qu'elle l'envoie littéralement chier, le traitant de gonzesse. Sa langue s'infiltre entre les lèvres de la jeune femme et il dévore sa bouche avant de mordre sa lèvre inférieure. Sa barbe naissante agresse la peau de la jeune femme alors que Teddy descend doucement dans son cou, mordant, embrassant. Sa respiration se fait saccader alors qu'il s'infiltre entre les jambes de la jeune femme et appuie son bassin contre le sien, poussant un soupir contre la joue de Kate qu'il embrasse chastement.

D'un coup, il se calme et l'on peut seulement entendre le bruit de leurs respirations erratiques. Putain, qu'est-il entrain de faire ? Ce n'est pas ce qu'il veut. Posant son front sur l'épaule de la jeune femme, il respire rapidement avant de relever son visage vers le sien, plongeant son regard dans le sien. Il l'observe, pendant ce qui lui parait des heures mais ne sont en fait que quelques secondes, mais juste assez pour qu'il remette ses idées en place. Il sait que Kate est bloquée, sous lui, et il n'aura sûrement aucune autre occasion pour vraiment discuter avec elle - ou plutôt la forcer.
Pas cette fois, Kate. ” Il se rapproche d'elle et lui embrasse délicatement, tendrement, presque chastement, les lèvres avant de se reculer afin de replonger son regard dans le sien. “ Tu sais que je n'en ai envie. , un petit rire sarcastique lui échappe avant de reprendre la parole, God, j'ai toujours envie de toi, parce que c'est toi, parce que je t'aime mais... ” Il n'a jamais eu de mal à avouer ses sentiments à Kate car ils sont vrais, car ils puissants et qu'il n'a jamais su nier ce qu'il ressentait. Mais la jeune femme a toujours eu l'air mal à l'aise face à tout cela : se montrer qu'on s'aime, oui, se le dire c'est une autre histoire. “ Mais je ne peux pas laisser passer ça. Pas cette fois. ” Il replonge à nouveau son regard dans celui de Kate, lui montrant que cette fois elle ne pourrait pas échapper à cette discussion par une nouvelle pirouette. Cela fait trop longtemps que Teddy fait comme s'il ne voyait pas les tentatives presque désespérées de sa petite amie pour échapper à toute type de dialogue un tant soit peu sérieux. Mais, c'est fini. Teddy a besoin de savoir. “ Tu sais combien de fois tu es venue dans mon lit ce dernier mois, presque tremblante de peur ? ” Oui, il sait, elle ne doit pas apprécier qu'il mette en avant ses faiblesses ainsi mais, merde, il ne peut pas faire comme tout se passait bien. “ Cinq fois. Aujourd'hui, c'est la sixième fois. Je sais que tu me caches quelque chose. Je le sais et surtout je le vois, je le sens, quand tu te blottis contre moi la nuit comme si tu t'accrochais à moi. ” Il soupire avant de baisser les yeux, ignorant ses yeux qui se perdent sur la poitrine de la jeune femme dont le vêtement est ouvert. Il détourne les yeux, gêné de penser au sexe à un moment pareil. Il finit par souffler, la voix presque tremblante ses poings se serrant et celui qui tient les mains de la jeune femme se resserrent aussi, affirmant sa prise, alors que ses sourcils se froncent.  “ Putain, Kate, comment tu veux que j'aide quand tu ne me fais pas confiance ? Je n'ai pas dit ça plus tôt pour avoir des compliments, franchement, je m'en fous ! Je dis ça car, malgré tout ce que tu dis, tu ne me fais pas confiance. Pas pour les choses importantes du moins. ” Il n'aime pas particulièrement être vulgaire. Il l'est d'ailleurs rarement mais c'est nécessaire. Son regard blessé se plonge dans celui de la jeune femme dans un espoir, qu'il n'espère pas vain, qu'elle lui réponde, se confie à lui.

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Kate Bishop
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Ça lui fait atrocement peur, le pouvoir qu'il a sur elle, malgré tout, contre tout. Elle l'aime. Voilà. Le mot est jeté. Elle l'aime. Kate ne le lui a jamais dit: les mots se sont toujours bloqués dans sa gorge, douloureux et acides, parce que ça lui fait peur, tellement peur, tellement tellement peur. À son contact, elle s'embrase et s'enflamme, se réveille et frémit; quand elle sent, sous ses lèvres et sous ses doigts, son coeur s'éveiller et l'entend soupirer, Kate ne peut pas s'empêcher d'être heureuse, un concept qui lui apparaissait si éloigné il y a quelques années. Même alors qu'il inverse soudainement les positions — alors qu'elle laisse échapper un petit “ ouff! ” tant surpris que déçu —, même quand il s'empare de ses mains et lui interdit le contrôle de ses bras; elle l'aime, elle est heureuse et il l'aime en retour et pendant un instant, un bref instant, elle le regarde dans les yeux et a envie de le lui dire, à coeur ouvert, comment il la fait frissonner et sourire et aimer. Il a dû l'entendre, quand elle a hurlé son amour pour lui à Billy comme une insulte; ils n'en ont pas reparlé. Kate se demande ce que Teddy en pense.
Elle se le demande seulement une seconde; puis il vient l'embrasser et elle oublie le monde entier. C'est un baiser plein de luxure et d'envie, d'un désir brûlant aussi; machinalement, Kate crispe les bras comme pour essayer de se défaire de son emprise qu'il resserre légèrement et elle grogne contre ses lèvres, autant satisfaite que frustrée de ne pas pouvoir explorer son corps du bout des doigts. C'est douloureux tant elle a envie de toucher sa peau, griffer sa nuque, le serrer contre elle; il est trop loin, trop loin, trop- elle ne peut réprimer un gémissement, étouffé contre sa bouche, quand il serre son bassin au sien, là, si proche mais pas assez. Kate est brûlante, Kate le veut, maintenant et sent, comme une insulte, les ardeurs de Teddy se calmer alors que ses lèvres quittent sa peau, alors qu'il reprend un souffle saccadé contre son épaule, sa barbe naissante laissant des impressions de frottements tant désagréables qu'exécrablement désirables sur son épiderme; plus proche, a-t-elle envie de lui souffler. Plus proche.
Mais il s'éloigne et la regarde dans les yeux et Kate sait qu'elle va regretter d'être venue dans sa chambre ce soir-là.

Pas cette fois, Kate. ” Aussitôt, les traits de l'archère se froncent et ses yeux s'assombrissent d'un orage incertain. “ Teddy... ” commence-t-elle, hésitante, d'une voix rauque de désir et blanche d'agacement. “ Tu sais que je n'en ai envie- god, j'ai toujours envie de toi, parce que c'est toi, parce que je t'aime mais...Je t'aime. Elle pince des lèvres, l'orage rageur et incompréhensif devenant incertain dans ses yeux, alors que ses traits s'adoucissent légèrement; c'est donc ça? Il veut qu'elle lui dise qu'elle l'aime? Elle était prête, il y a quelques instants mais là, ainsi piégée, ainsi incapable de bouger, les yeux dans les yeux... malgré elle, ses joues se teintent d'un rose embarassé alors qu'elle détourne un instant les yeux. “ Écoute, Teddy, je- - ” Mais il l'interrompt: “ mais je ne peux pas laisser passer ça. Pas cette fois. ” Brusquement, elle tourne le visage vers lui. “ Teddy? ” dit-elle lentement, l'air interrogateur et puis finalement... l'air apeuré. Non. Pas maintenant. “ Tu sais combien de fois tu es venue dans mon lit ce dernier mois, presque tremblante de peur ? Cinq fois. Aujourd'hui, c'est la sixième fois. Je sais que tu me caches quelque chose. Je le sais et surtout je le vois, je le sens, quand tu te blottis contre moi la nuit comme si tu t'accrochais à moi.Non, pas maintenant, pas ça, pas maintenant, jamais, s'il te plaît, Teddy, je t'en prie, je ne peux pas, je ne veux pas, ce n'est pas possible parce que si je me mets à parler, ça va être l'horreur et les larmes et la colère et Ses mains et Son regard et Son corps encore et encore et encore et encore, ses yeux hurlent ça, sa bouche reste silencieuse. “ Putain, Kate, comment tu veux que j'aide quand tu ne me fais pas confiance ? Je n'ai pas dit ça plus tôt pour avoir des compliments, franchement, je m'en fous ! Je dis ça car, malgré tout ce que tu dis, tu ne me fais pas confiance. Pas pour les choses importantes du moins.
Les choses importantes. Ah! Right. Elle ne veut pas qu'il la voit comme ça. Rationnellement, Kate sait qu'elle ne devrait pas avoir honte mais c'est plus fort qu'elle. Elle ne veut pas qu'il comprenne son corps ravagé, sa sexualité en vrac, ses fantasme tordus, ses yeux angoissés et ses crises silencieuses. Elle ne veut pas.

Alors elle reste silencieuse. Sentencieuse. Jusqu'au moment où elle voit dans ses yeux qu'il est près à parler de nouveau. “ Teddy, dit-elle, sa voix comme un coup de fouet. Teddy, lâche-moi. Teddy. Teddy, lâche-moi. LÂCHE-MOI, ” elle s'en fiche qu'on l'entende, qu'on les entende, qu'on s'inquiète, elle veut juste qu'il la lâche, qu'il la laisse, il ne peut pas comprendre, il ne peut pas entendre, il faut qu'il la lâche tout de suite. Il doit entendre l'urgence dans sa voix, les larmes qui commencent à entraver sa gorge et humidifient ses yeux, il doit comprendre l'urgence de la situation, le fait qu'elle commence à détester ses bras entravés qui se débattent en vain — elle ne bouge pas, Teddy la maintient fermement, il est bien trop fort pour elle —, à détester son contact sur sa peau, à détester sa présence, son regard, son coeur d'or et l'amour dans ses yeux, lâche-moi; il le fait et aussitôt, les mains de Kate volent.
Elles se ferment en poing et s'abattent sur son torse nu; elles se ferment en poing et fouettent, claquent, frappent, font rougir la peau mais le géant ne bouge pas et subit sans mot dire et Kate, Kate, elle sent les regards de Teddy vissés sur elle, elle sent son inquiétude et ses yeux trop bleus et son désir de comprendre et de lui plaire et de l'aider mais elle fait tout pour ne pas le regarder, ses yeux bleus brouillés de larmes, fixés sur ses poings qui s'abattent, s'abattent, s'abattent sur son torse, sur ses hanches, sur son ventre. Elle ne lui demande pas de partir, ni de subir. En fait, Kate ne sait pas trop ce qu'elle veut. Ce qu'elle sait, c'est que ça fait mal, ça fait peur, c'est terrible, c'est juste sous la surface de sa peau et ça grouille, ça la réveille la nuit et la fait hurler le jour.
Et puis la douleur remonte dans ses poings, les larmes continuent de couler en silence et il ne bouge toujours pas. Il a subi et il reste, et il est là pour elle et ne veut que la protéger et l'aider et comprendre et l'aimer.

Ses mains retombent et s'écrasent sur ses yeux traîtres, desquels les larmes coulent toujours; le talon de ses paumes pour les aveugler et les étouffer, pour cacher à la face du monde sa détresse. “ J'ai été agressée, Teddy, crache-t-elle, sans plus le regarder, incapable de retirer les paumes de ses mains. Je- j'ai été violée.
Le mot est jeté.

Même après tout ce temps, il fait mal.

Je- - ” Sa voix s'étrangle dans un bruit d'eau; les larmes coulent toujours, ses mains sont toujours sur son visage et ça fait toujours mal, toujours mal, toujours mal de revoir la scène se faire, encore et encore, Sa voix Ses doigts Son corps. Kate a été souillée et elle sait, elle sait que ce n'est pas de sa faute mais de la Sienne, elle sait qu'elle n'y est pour rien et qu'elle est une victime mais comme à chaque fois, son coeur accélère et ses joues se colorent de rouge. Honte. Elle a terriblement honte. “ C'était il y a quelques années, laisse-t-elle simplement tomber, sa voix blanche et tendue. Je finissais ma license et- - ” Elle s'interrompt, la gorgée nouée, incapable de continuer. “ Teddy, ” finit-elle par dire et puis à la place des larmes, c'est des sanglots douloureux et terribles qui remontent de ses côtes, de ses entrailles, de sa gorge; sa poitrine se soulève et s'affaise en s'arc-boutant presque et elle est désormais incapable de parler, ses joues striées de larmes malgré ses paumes douloureuses sur ses orbites, sa poitrine étouffée par elle-même, sa respiration incertaine et hachurée alors qu'elle réprime, autant qu'elle peut, elle réprime tant. “ J'y pense tout le temps. Ça- les cau-cauchemars me- - Teddy j'ai peur, ” dit-elle et pas seulement de lui, cette fois, mais de ce qu'il va penser d'elle. Ce qu'ils penseraient tous d'elle si elle leur disait.
Ce que le monde lui réserverait si il savait.
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Teddy Altman
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Seul le silence lui répond, angoissant un peu plus Teddy à chaque seconde qui s'écoule. Est-ce si grave pour que Kate reste à ce point silencieuse ? Il sait qu'elle n'aime pas parler, elle n'a jamais aimé, ce n'est pas une nouvelle. Mais là, son calme l'angoisse et une boule commence à monter lentement vers sa gorge. Il se demande soudainement s'il a bien fait de lui poser cette question, de la pousser dans ses derniers retranchements. Il sait qu'elle n'aime pas être prisonnière, être au pied du mur comme maintenant mais avait-il le choix ? Il la voit chaque jour, porté ce masque afin de faire croire à tout le monde qu'elle va bien mais il voit derrière tout ça. Il le sent à chaque fois qu'elle se faufile dans ses bras. Mais il n'a rien dit. Jusqu'à maintenant. Alors il décide de prendre les choses en main et ouvre la bouche, prêt à la convaincre de se confier à lui mais elle prend la parole. “ Teddy, dit-elle, sa voix comme un coup de fouet ce qui le fait frissonner. Il connaît cette voix. Il l'a déjà entendu avant mais Kate ne s'est adressé à lui de cette façon. Jamais. Teddy, lâche-moi. Teddy. Teddy, lâche-moi. LÂCHE-MOI, ” Il la voit se débattre contre sa prise. Il peut sentir la détresse dans sa voix, l'urgence, et il ne comprend pas. Ses yeux s'écarquillent avant de relever le regard sur son visage. Les larmes sont prêtes à couler, sa gorge a l'air noué par la panique. Alors il enlève ses mains, mais reste sur elle. Il ne veut pas qu'elle fuit et il est conscient que s'il s'enlève d'elle, elle partira et elle ne lui dira rien mais il lui laisse la liberté de ses bras. Kate a toujours été un animal sauvage - craintif - et le fait de l'entraver ainsi, c'est sa limite. Elle ne supporte pas ce genre de situation.

Au moment où les mains de la jeune femme sont libres, elles se ferment en poing et volent, se balancent, contre le torse nu de Teddy. Elle frappent de plus en plus fort comme pour le punir , pour le repousser. Elle se sent piégée et il le voit bien. Il a envie de la rapprocher, de la tenir contre lui - fort et longtemps - afin de la calmer mais les gestes de Kate l'en empêchent. Elle est hystérique, paniquée, et continuent de le frapper de toutes ses forces là où elle peut. Elle tape son torse, ses hanches, son ventre : toute partie de Teddy à sa portée. Et elle pleure. Elle continue de pleurer, inlassablement, et c'est sans fin. Chaque larme qui coule sur les joues de la jeune femme est comme un coup de poignard dans le cœur de Teddy. Il aimerait retourner en arrière, ravaler ses paroles mais c'est impossible... Il ne peut plus. Il a balancé la bombe et il ne pourra plus revenir en arrière. Alors il se contente de subir les coups de Kate comme s'il les méritait - et c'est sûrement le cas, se dit-il la gorgée nouée. Il reste là, à la regarder se débattre contre la vérité qui la fait souffrir. Il sait que s'il essaye de la prendre dans ses bras, ça va empirer son état, donc il reste immobile au dessus d'elle, les fesses appuyées sur ses talons.  

Ses mains finissent par retomber et s'écraser sur ses yeux qui continuent de laisser couler ses larmes - traîtresses. Teddy fronce les sourcils, la boule dans sa gorge grossissant. Il a envie de tendre la main vers elle, d'essuyer ses larmes et de la consoler. Mais quand sa main se dirige enfin vers elle, Kate prend la parole. Hulkling arrête son geste, ne voulant pas la stopper dans cette confession.  “ J'ai été agressée, Teddy, crache-t-elle, sans retirer ses paumes de ses yeux. Les traits du jeune homme se fige dans une grimace choquée. Il a peur de comprendre le sous-entendus de cette phrase. Et si ce qu'elle dit est bien ce qu'il comprend, comment a-t-il fait pour ne pas voir ça ? Lui ? Il est sensé être son petit ami, il est sensé l'aimer. Mais il calme tout de suite les battements erratiques de son cœur. Peut-être a-t-il mal compris ? Il a compris, c'est sûr. Ça ne peut pas être ce qu'il pense. Ça ne peut pas. “ Je- j'ai été violée. ” Le souffle de Teddy se coupe. Il sent ses entrailles qui se tordent. Il sent ses mains qui se referment en poing. Non, non, non... Pas Kate. Pas sa Kate. Quand ? Comment ? Mais surtout qui ? Il sent une haine naître en lui. Il imagine déjà tous les supplices qu'il va faire subir à ce monstre s'il arrive à lui mettre la main dessus. Il ne peut pas... Il ne peut pas... Il s'attendait à tout sauf à ça - surtout pas à ça. Ses dents se serrent : il a envie de mordre de se battre, de taper quelque chose - quelqu'un.

La voix de Kate le ramène sur terre et loin des projets de vengeance qu'il prévoit. “ Je- - ” La voix de la jeune femme s'étrangle alors que ses larmes coulent toujours. Teddy tend la main et serre son poing avant de la toucher, ramenant son bras vers lui. A-t-il le droit la toucher ? Va-t-il l'aider ou la faire souffrir encore plus en essayant de la réconforter ? Il ne sait pas... Les choses ont changé. “ C'était il y a quelques années, lâche-t-elle d'une voix blanche et tendue et le jeune homme l'écoute attentivement, prêt à prendre n'importe quelle information sur ce monstre qui a osé faire du mal à la femme qu'il aime, à sa chère, très chère, Kate. Il se sent mal de lui faire revivre ça alors qu'il sent qu'elle a juste envie de fuir - de le fuir. Je finissais ma licence et- - ” Elle s'interrompt à nouveau et ça brise le coeur de Teddy. C'est sa faute si elle ressent tout ça. Il l'a obligée à parler. Il n'aurait pas pu se contenter de la réconforter au lieu de la pousser à revivre tout ça ? Mais non. Il la fait souffrir encore et encore. “ Teddy, ”  finit-elle par dire, comme un appel à l'aide ou une sentence de sa culpabilité à l'avoir forcée. Il sent qu'elle essaye de réprimer ses larmes, mais c'est trop dur. Sa respiration est hachurée, difficile.  “ J'y pense tout le temps. Ça- les cau-cauchemars me- - Teddy j'ai peur, ” La boule dans la gorge du jeune homme augmente et il sent la tristesse l'envahir aussi avec un mélange de colère. Il sent ses mains trembler à force de se serrer afin de retenir cette haine qui naît en elle.

Décidé, Teddy s'enlève de Kate mais la renverse afin qu'elle soit sur lui et la serre fortement dans ses bras, plongeant son visage dans les cheveux de Kate.  “ Kate... Ma Kate... ” dit-il dans un soupir. Il retient les sanglots qui lui étreignent la gorge.  “ Je suis désolé... Tellement désolé de t'avoir fait revivre tout ça. ” Il resserre son étreinte autour d'elle de son bras gauche et caresse doucement sa joue de sa main droite. Il relève son visage afin d'être l'un en face de l'autre. Leurs yeux à tous les deux sont brillants de larmes. Il se penche et embrasse doucement les lèvres de la jeune femme, lui montrant tout son amour à travers ce baiser. Il est tendre et doux. Il essaye d'être le plus délicat possible afin de ne pas l'effrayer.  Puis, au bout de quelques secondes, il se recule, plongeant ses yeux dans les siens et continuant de caresser doucement sa joue de son pouce. “ Je t'aime. Je t'aimerais toujours. Tu es la femme de ma vie, Kate. ” Doucement, embrasse son front, fermant les yeux alors qu'une larme coule le long de sa joue.

Alors que la boule est toujours bloquée dans sa gorge, il soupire essayant de se calmer et décide faire quelque chose qui va sûrement obliger la jeune femme à souffrir à nouveau. “ Qui ? ”, dit-il dans un souffle. Il n'a pas besoin de préciser. Il sait qu'elle comprend. “ Dis moi qui. Si tu ne sais pas, dis moi tout ce que tu sais sur cet homme. Tout. ”  Sa voix se durcit en parlant de ce monstre. Il le hait sans même l'avoir rencontré. “ Je vais m'occuper de lui. Je vais te protéger. Je serais toujours là, Kate. Toujours. ” Il appuie chaque mot, pour lui faire comprendre qu'il est sérieux. Peu importe ce qui lui ait arrivé, il l'aime : c'est Kate. Il espère lui faire comprendre. Il veut retrouver cet animal et le faire souffrir...

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Elle a tellement honte.
C'est une honte cuisante qui n'a aucune raison. Une colère et une rage et un sentiment d'injustice qui s'est transformée en honte. Elle est souillée, pourrie de l'intérieur. Elle ne mérite rien, et encore moins un mec génial comme Teddy, et encore moins des amis aussi top que les Young Avengers. Elle ne mérite rien parce qu'elle a été souillée, parce qu'elle a été pourrie, parce qu'elle été violée.
Personne ne sait. Personne ne peut savoir. Elle est rentrée chez elle. Elle a pris une douche. Elle a continué sa vie.
Dans un milliard d'univers, elle est allée voir un psychologue et a trouvé du réconfort parmi ses amis.
Dans celui-là, elle a tout quitté — l'univers, Cassie, sa vie — et elle a tout recommencé à zéro, et elle a tout enfoui dans une partie reculée de son cerveau, espérant peut-être ne jamais y repenser, ne jamais Le revoir, Lui et Ses yeux Son corps Ses doigts, espérant éradiquer toute réminiscence de cette expérience de son existence.
Mais le passé nous attend toujours au tournant.
Elle sent le choc de Teddy et elle se dit: il me voit telle que je suis. Ruinée et désastreuse, moche et souillée, pourrie jusqu'à la moelle. Elle doit le dégoûter, tandis qu'il la regarde, tandis qu'il l'observe et la voit comme il ne l'a jamais vue avant. Elle doit être devenue laide, à ses yeux, sous ses yeux, et il doit se dire qu'il mérite mieux qu'un chose brisée et craintive, un animal blessé qu'on aurait mieux fait de tuer plutôt que de laisser vivre.
Elle a si honte, Kate, ça lui renverse l'estomac, ça lui noue les tripes, ça lui brise le coeur. Me regarde pas, Teddy. Je sais. Je sais pas à quoi je ressemble mais je sais ce que tu ressens. Je la vois toutes les jours dans le miroir, la Kate défaite et triste et torturée et souillée, souillée, souillée.

Sauf que ah! C'est Teddy. Alors il roule sur lui-même et la serre contre lui, dans une étreinte d'ours un peu douloureuse sauf que Kate se laisse aller contre lui, niche son nez dans son cou et même si elle a envie de s'enfuir en courant, elle enfonce ses doigts dans ses côtes, dans son dos, dans ses épaules, se serre contre lui en enfouissant son visage contre sa peau. Juste pour ne pas le laisser la regarder. Souillée, souillée, souillée. “ Kate... Ma Kate... ” Sa Kate, oui. Elle déteste quand ils virent au mièvre, quand il lui dit des mots doux et qu'elle ne sait pas comment répondre. Mais là... le fait qu'il dise ma Kate, ça la rassure un peu.
Je suis désolé... Tellement désolé de t'avoir fait revivre tout ça. ” Elle ne répond pas. Se serre contre lui. Elle a envie de se fondre dans ses bras, de ne jamais les quitter, de tout oublier, les Young Avengers, Lui, Billy. Juste elle et Teddy. “ Je t'aime. ” Les mots, comme toujours, font comme un coup de poing dans son estomac. Je t'aime. Je t'aime. Il lui a déjà dit plusieurs fois et elle n'a jamais répondu. Elle n'arrive pas à répondre. Alors elle embrasse sa peau, à plusieurs reprises, se serre un peu plus contre lui. Elle aimerait lui dire mais comme dit l'adage, on ne peut pas aimer autrui jusqu'à s'aimer soi-même. (Mais lui. Elle l'a aimé tellement qu'elle a oublié ce que ça faisait, de se détester soi-même). “ Je t'aimerais toujours. Tu es la femme de ma vie, Kate.
La femme de sa vie.
Kate aime dire qu'elle est un animal sauvage, un oiseau en liberté, un prédateur impossible à arrêter.
Mais elle est bien, dans les bras de Teddy, contre ses lèvres, sur sa peau, dans ses yeux. La femme de sa vie.

Qui ? ” Les doigts de Kate s'enfoncent un peu plus dans sa peau, ses ongles y laissent des traces rougeâtres en demi-lunes. “ Dis moi qui. Si tu ne sais pas, dis moi tout ce que tu sais sur cet homme. Tout. Je vais m'occuper de lui. Je vais te protéger. Je serais toujours là, Kate. Toujours. ” Et il y a ce danger dans sa voix, le danger d'Hulkling, la force d'Hulkling qui fait peur et ce... cet aspect destructeur qui fait atrocement peur à Kate parce que Teddy? Teddy a un coeur d'or. Teddy est le mec le plus tendre, le plus gentil, le plus doux qu'elle ait jamais rencontré.
Elle se détache doucement de lui et il doit comprendre qu'elle ne s'enfuira pas parce qu'il desserre son étreinte. Elle se redresse pour le regarder, yeux dans les yeux, ses doigts courant sur son visage pour aller se perdre dans les cheveux blonds toujours trop longs qui la font sourire doucement. Elle n'a pas envie de lui répondre mais elle voit dans ses yeux quelque chose, une détermination, une haine qu'elle n'a jamais vu avant. Ça lui fait peur mais ça la rassure aussi, si bien que son sourire se fige, qu'elle relaisse tomber sa main sur son torse nu. “ Rien, lui souffle-t-elle au visage en baissant les yeux. Je ne sais rien.
Rien, rien, rien.
Je- personne ne sait, Teddy. Personne. Tu ne peux pas le dire à quiconque. ” Et juste comme ça, elle enfouit à nouveau son nez contre son cou, se serre à nouveau contre lui, désireuse d'oublier le monde. “ Je suis désolée j'ai- je te l'ai pas dit- ça fait des mois mais- j'aurais dû- - ” Elle s'interrompt quand sa gorge se remplit à nouveau de larmes, et attend en respirant calmement que ça passe. “ Moi aussi je t- - ” À nouveau. “ T'es la meilleure chose qui me soit jamais arrivée, Teddy. La meilleure chose dans ma vie. N-ne pars pas. S'il te plaît, ne pars pas. ” Et elle se sent comme une gamine, venue se glisser dans le lit de ses parents au beau milieu de la nuit après un long cauchemar. Mais les bras de Teddy sont autour d'elle, son coeur bat dans sa poitrine et. Tout va bien. Tout va bien.
À force de se le répéter, elle peut presque y croire.
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