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Billy Kaplan
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where r u ???i’ll be there in time —  not an answer ! Billy soupira et éteignit son telephone avant de le plonger dans la poche de sa veste. La gorge nouée, il jeta un regard en direction de la fenêtre de l’appartement d’où une faible lumière provenait. Ça faisait des semaines qu’il rôdait dans le coin pour apprendre leurs horaires, s’assurer que c’était bien eux. Il n’avait eu aucune peine à reconnaître sa mère. La voir aussi jeune, aussi douce et souriante lui avait coupé le souffle, avait meurtri son cœur au point qu’il avait eu besoin de s’enfuir le plus loin possible. Il n’avait vu son oncle qu’en photos, mais il avait reconnu son sourire, et sa tignasse emmêlée. Il avait vu la ressemblance avec Tommy. Reconnaître son père s’était avéré être une tâche bien plus compliquée. Il connaissait Vision, le vrai Vision, pas Victor Shade, cette apparence que son père s’était parfois donnée, pour passer inaperçu. De toute évidence, celui-ci passait les trois quarts de son temps dans ce costume ridicule.
Mais il l’avait tout de même reconnu. Il avait les mêmes manies, les mêmes habitudes étranges. La même manière de parler. Billy avait voulu rester à l’écart, au début. Ne surtout pas les mêler à tout ça, accomplir sa mission de loin. Il ne voulait pas que Wanda apprenne ce qu’elle avait fait, dans son monde. Ce qu’elle était devenue. Mais il avait fini par se rendre compte qu’il ne pouvait pas faire ça tout seul. Noh-varr était au courant, mais ses histoires de famille ne le concernaient pas vraiment, au final. Quant à Tommy… il n’était pas son jumeau et il avait disparu dès qu’ils avaient posé un pied sur ce monde. L’ampleur de la tâche terrifiait Billy.

Mais surtout, il se sentait seul. La mort de son père, la mort définitive de Vision, lui avait laissé un goût amer, un vide terrible. Heureusement, les autres l’avaient soutenu dans cette épreuve. Il avait eu Tommy et sa mère, pour l’aider. Mais ils n’étaient plus là, désormais. Il n’avait même plus Teddy. Quand il doutait, quand il avait peur, quand il ne savait pas quoi faire, son père avait toujours su le conseiller, le guider. Il avait besoin de lui, plus que jamais. Billy plongea sa main dans le col de son tee-shirt et en tira le fragment minuscule de pierre qu’il avait fait monter sur sa chaîne, à côté de son anneau. Les dents serrés, les sourcils froncés, il l’observa un moment, hésitant pour la dernière fois.
Alors il détacha le fragment et le serra dans sa paume, comme si sa vie en dépendait. Wiccan traversa la route et s’engouffra dans le bâtiment. Le temps sembla se suspendre, s’étirer indéfiniment tandis qu’il gravissait les escaliers qui le menèrent jusqu’à l’appartement sur lequel était inscrit trois noms.

Wanda Maximoff. Pietro Maximoff. Victor Shade.

Cet alias était bien celui que son père avait parfois emprunté, il n’y avait pas de doute possible. Alors le jeune homme inspira profondément et frappa à la porte, plusieurs coups. Au début, rien ne se produisit et son cœur se serra, tandis qu’il envisageait de se téléporter à l’intérieur, tout simplement. Mais la porte s’ouvrit sur ce visage étrange qu’il ne parvenait définitivement pas à associer à son père.

Parce que c’est pas ton père. La gorge nouée, Billy resta planté là sans rien dire, le cœur battant la chamade, une sueur froide perlant dans sa nuque. « Je… » commença-t-il d’une voix faible. « Vision. Vous êtes Vision ? » Parce qu’il pourrait se tromper. Après tout, ici, Eli et Kate se disputaient toujours autant, Teddy sortait avec sa meilleure amie. Peut-être qu’ici, Victor Shade était juste un type normal. Peut-être que Vision n’existait pas, qu’il n’avait aucun moyen d’obtenir les conseils dont il avait tant besoin.

Peut-être qu’il n’avait d’autre choix que de rester tout seul.

Il lut la confusion sur les traits de l’homme qui se tenait devant lui, puis le vit se mettre plus sur la défensive. « Je suis pas une menace, » bafouilla-t-il d’une voix rauque. « J’vous promets, j’suis là parce que… » Parce que t’es mon père. Dans une autre dimension. Billy ferma les yeux et reprit son souffle. « J’ai vraiment besoin de vous, » articula-t-il misérablement avant de détourner le regard, incapable de soutenir celui de l’être qui se trouvait devant lui et qui ne ressemblait définitivement pas à son père. Plutôt à cet acteur qu’il n’appréciait même pas. Et en cet instant, Billy aurait vraiment eu besoin de tomber sur un visage familier. Au creux de sa paume, le fragment de pierre lui faisait presque mal tant il le serrait.
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Il neige un peu, je crois que ça fait peur aux gens, je n'arrête pas de le voir à la télévision, ils paniquent parce qu'ils n'arrivent pas à se déplacer comme ils le souhaitent. Ils pourraient voler mais ils ne peuvent pas, ce ne sont que des humains, moi je pourrais voler, mais Wanda a insisté pour que je reste un peu à la maison. Je crois que ça lui a fait un peu peur, la dernière fois que je suis sorti dans la rue et que j'ai commencé à soulever une voiture pour sauver une gamine coincée là — ce n'est pas ma faute! Elle allait mourir et on ne laisse pas les gens mourir. Elle m'a conseillé de me faire oublier quelques temps, je me suis fait porter pâle au travail et je passe la journée scotché devant la télévision, entre deux épisodes de America's Next Top Model et les informations glauques de Fox News.

Ça me convient.

Je crois que je suis un peu perturbé en ce moment. Des fois, quand Wanda rentre le soir et que le claquement de la porte me sort de mes pensées, je me rends compte que je peux passer des heures à ne rien faire. Ce n'est pas tant de la patience, je crois que je suis en train de ranger dans des petits dossiers étiquetés des fichiers et je ne m'en rends pas compte. Avant, ça se faisait tout seul. Quand Pietro et Wanda s'enferment dans leur chambre, moi je me rends dans la mienne, je m'allonge dans le noir et je fais le tri en pensant... enfin, en codant des pensées qui m'emmènent dans des galaxies très lointaines. Le tri se fait lui-même, tous les soirs, référençant, catégorisant, rangeant les évènements de la journée, réduisant les plus insignifiants, supprimant la plupart (sensation d'une tasse chaude de café sur ma paume, le regard de Wanda, cette inconnue dans la rue avec ses tâches de rousseur, l'odeur du gasoil sur le chemin du boulot). Mais depuis quelques temps, ça prend plus de temps. Depuis quelques temps, j'ai l'impression qu'il a un retard, un délai, quelque chose qui ne fonctionne pas très bien; je devrais en parler à Tony mais comment lui expliquer? Comment lui expliquer que j'ai un dossier entier dont je n'arrive pas à penser le nom sans frissonner? Comment lui expliquer que mon coeur se précipite pour devenir plus que le moteur artificiel d'un androiïde?

Un coup à la porte. Deux. Quatre. Six. Et puis plus rien, le silence s'étire et je bondis sur mes pieds pour aller ouvrir. Peut-être que Pietro a oublié ses clefs, ou que Wanda a... non, je ferai mieux de ne pas penser à elle. Quand j'ouvre la porte, j'ai un visage serein et indéchiffrable, mais je dois hésiter un peu dans l'encadrement du battant parce que le garçon qui a toqué chez nous semble hésiter, semblant tout d'un coup vaguement... apeuré? Je sens sa tension, son hésitation. Sa voix tremble un peu quand il parle: « Je… Vision. Vous êtes Vision ? » C'est plus fort que moi mais je fronce les sourcils, dans une expression plus qu'humaine empruntée à Pietro. Vision. Je suis Vision. J'aurais presque pu en rire, si l'implication des paroles du jeune homme n'était pas aussi... glaçante. Vision. Je suis sensé avoir déposé Vision derrière moi il y a des mois et si parfois je reprends mon apparence d'androïde, c'est seulement sur l'impulsion de Wanda. Et encore. « Je suis pas une menace, hésite-t-il sur ses mots. J’vous promets, j’suis là parce que… » Je vois dans ses yeux une phrase se formuler, qui ne parvient pas à sa bouche. Il me fait penser à quelqu'un mais... je n'arrive pas à très bien comprendre. Il m'est familier, mais je ne saurais pas dire pourquoi ni comment. « J’ai vraiment besoin de vous. »

Je convoque tout le calme robotique qui existe en moi. Je n'en ai que faire, des garçons qui ont besoin d'aide, sauf s'ils sont coincés sous des voitures; leurs avenirs ne m'intéressent pas. Et puis, avec ses grands yeux nerveux un peu humides, ce gamin ne me dit rien qui vaille, il tremble comme une feuille en pleine tempête et puis il y a quelque chose quelque chose quelque chose dans son regard ›› STOP. Je commence à trop penser, comme Wanda. Encore trop de données à référencer ce soir; il faut que je fasse attention. Un androïde ne ressent pas la pitié. “ J'ignore de quoi vous parlez. J'ignore qui est cette vision mais en tous les cas, je vais vous demander de partir. Si votre besoin est urgent, je suis sûr que d'autres hommes sont plus qualifiés de moi pour vous aider. Mais ses yeux. Regarde ses yeux. Wanda m'a dit que les yeux ne mentent pas. Qu'ils sont la porte de l'âme. Et que me disent les yeux de ce gamin? Et que me dit son âme? Je suis... désolé. ” Et en même temps que je dodeline de la tête, faisant part de mes excuses, je m'apprête à fermer la porte au nez de ce jeune homme.
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Lorsque l’homme devant lui afficha un air confus quand il lui demanda s’il était bien Vision, Billy sentit sa gorge se nouer et tous ses espoirs s’effriter peu à peu. Il n’aimait pas ce visage. Il n’avait jamais apprécié de voir son père prendre cette apparence pour passer inaperçu. Mais se retrouver face à lui, face à cette expression si étrange, alors qu’il avait plus que jamais besoin de son père, de Vision, c’était pire que tout. Il s’était trompé. Ce type était Victor Shade, un homme un peu étrange, mais rien de plus. Il allait devoir se débrouiller tout seul. Venir ici était une erreur, une grave erreur. Billy fit un pas en arrière, prêt à s’enfuir en courant, loin d’ici, le plus loin possible, pour s’épargner l’humiliation qu’il s’apprêtait certainement à subir. « J'ignore de quoi vous parlez. J'ignore qui est cette vision mais en tous les cas, je vais vous demander de partir. Si votre besoin est urgent, je suis sûr que d'autres hommes sont plus qualifiés de moi pour vous aider. » Le jeune homme ouvrit la bouche pour bafouiller des excuses mais s’arrêta brusquement. D’autres hommes. Personne ne parlait comme ça. Personne ne disait d’autres hommes. Il aurait pu dire quelqu’un d’autre, ou tout simplement d’autres, mais non.
Son cœur manqua un battement dans sa poitrine et Wiccan écarquilla les yeux, le souffle court. C’était lui. Il ne savait pas pourquoi il semblait à ce point réticent à affirmer qui il était réellement, son père n’avait jamais vraiment pris la peine de masquer à ce point son identité, mais c’était lui. « Je suis... désolé. » Pendant un court instant, la vue du jeune homme se brouilla mais il reprit bien vite contenance tandis que la porte se refermait sur lui. Alors il disparut du couloir, pour réapparaître à l’intérieur de l’appartement, derrière Vision.

Son cœur battait si fort dans sa poitrine que c’en était douloureux. Incapable de se retenir plus longtemps, il s’exclama : « Tu es Vision, un synthézoide. Victor Shade n’est qu’un alias, je ne sais pas ce qui te pousse à prendre constamment cette apparence, ni pourquoi Wanda, Pietro et toi vivez ici plutôt qu’à la Tour Avengers, mais je sais qui tu es réellement, je le sais parce que… » Il avait dit tout ceci d’une traite, sans respirer et s’arrêta tout aussi brusquement. « Je le sais parce que je ne suis pas de cet univers, cette dimension et chez moi… Chez moi je te connais, je connais Wanda. » Il s’embrouillait, ce qu’il disait n’avait ni queue ni tête et il bafouillait stupidement, incapable d’ordonner ses pensées.  
Il inspira profondément et se maudit d’être aussi stupide, aussi incapable de s’exprimer correctement. Alors il tendit la main et ouvrit sa paume, pour lui montrer le fragment de pierre qui s’y trouvait. « C’est la pierre de l’esprit. Enfin… » Sa voix se brisa et il murmura d’une voix rauque : « Ce qu’il en reste. » Il baissa les yeux, incapable de soutenir le regard de Vision, ce regard qui n’est même pas le sien. « On a tout essayé, mais on n’a pas réussi à la réparer, c’était impossible et… On n’a pas… » Impossible de retenir ses larmes, cette fois-ci. Il suffisait qu’il pense à cela pour qu’il revoie le corps déchiqueté de son père, la pierre en miettes. « On n’a pas pu te ramener, » articula-t-il d’une voix misérable.

« Et après Tommy et… » Il se tut, alla meurtrir sa lèvre inférieure. Il fallait vraiment qu’il arrête de parler. Il ne savait même plus où il en était, les mots avaient franchi la barrière de ses lèvres sans qu’il puisse contrôler quoi que ce soit. A trop longtemps se taire, a trop garder ces horreurs pour lui, il se retrouvait à inonder Vision de paroles sans queue ni tête, parce qu’il avait ce besoin d’en parler, ce besoin de se confier.
Billy passa une main tremblante sur son visage, pour tenter de reprendre ses esprits et essuyer ses larmes. Il prit une nouvelle inspiration et s’avança d’un pas, son autre main toujours entendue. « Je sais même pas si ça va marcher, c’est… ses souvenirs doivent être là, une partie du moins, » fit-il d’une voix mal assurée. « Je suis désolé, tout ça n’a aucun sens, je sais, mais… c’est impossible à expliquer, tout est là, tout doit être là. » Et s’il se trompait ? Et si ce fichu fragment, ce maudit débris ne contenait strictement rien ? Sa gorge se serra à cette pensée qu’il chassa bien vite de son esprit. Non, ça devait marcher, il n’avait pas d’autre solution. « J’ai besoin… j’ai vraiment besoin que tu saches, que tu comprennes, j’ai… s’il te plaît, » supplia-t-il dans un murmure.  
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Une fois la porte fermée, j'efface le jeune homme de mes pensées, pendant un temps du moins. J'explorerai plus en profondeur ce soir les détails que j'ai noté sans vraiment les voir, sa nervosité, son regard tremblant, le grain de beauté sous son oeil, cette chose dans les yeux qui- inutile d'y penser un instant de plus. Je vais me poser devant la télévision ou travailler sur ce petit module que j'ai piqué chez Tony et qui me permettrait d'agir plus vite sur mon processeur interne. Mais alors que je m'apprête à faire un pas dans l'appartemment, je sens une perturbation dans l'air, dans mon dos; en me retournant, c'est de nouveau le jeune homme à qui je viens de fermer la porte au nez. Sans même réfléchir, j'arme mon poing pour le frapper et lui faire regretter d'être venu mais quelque chose dans son visage m'en empêche et de toutes façons, il est déjà en train de parler: « Tu es Vision, un synthézoide. Victor Shade n’est qu’un alias, je ne sais pas ce qui te pousse à prendre constamment cette apparence, ni pourquoi Wanda, Pietro et toi vivez ici plutôt qu’à la Tour Avengers, mais je sais qui tu es réellement, je le sais parce que… Je le sais parce que je ne suis pas de cet univers, cette dimension et chez moi… Chez moi je te connais, je connais Wanda. »

Vision. Wanda. Pietro. Il me cache quelque chose, je le sens, mais je n'arrive pas à déterminer quoi. Vision. Wanda. Pietro. Leur veut-il du mal? Non, je ne crois pas. Il y a quelque chose de fébrile et de nerveux à son propos, quelque chose d'incontrôlable. Dit-il la vérité? Je n'ai même pas besoin de me concentrer sur ses signes vitaux pour me rendre compte que même si il est sous le joug d'un stress intense, le jeune homme ne me ment pas. Il vient bel et bien... d'un autre monde. Est-ce possible? La théorie du multivers dit que oui, mais je n'ai jamais eu l'occasion de le vérifier par moi-même. J'aimerais beaucoup que Tony soit là pour m'aider, Wanda soit là pour poser les bonnes questions, Pietro soit là pour rassurer le gamin. Mais je suis seul. J'ai lentement laissé tomber mon bras le long de mon corps, en me redressant, reculant d'un pas pour lui donner de l'espace. Je suis silencieux, presque sentencieux, en le regardant avec un intérêt modéré, un peu entâché de méfiance. Wanda m'a appris que même les gens qui ne mentent pas ne disent pas toujours la vérité; c'est si simple, pour eux, de cacher un fait ou attendre le bon moment... je crois qu'il y a un peu de sa paranoïa naturelle qui s'est immiscée en moi.

Je ne sais pas par où commencer mais de toute façons, l'inconnu ne me laisse pas le choix. Il me tend la main et si au début je pense qu'il va se présenter et me serrer la pince, il ne fait que déplier ses doigts et- - c'est impossible. « C’est la pierre de l’esprit. Enfin… » Mes yeux se détachent aussitôt de la petite gemme, qui brille discrètement au milieu de sa paume. Elle est minuscule, à peine la taille d'un ongle. Je note qu'il a les paupières nerveuses, la lippe tremblante et la voi brisée. « Ce qu’il en reste. » Il baisse les yeux et j'en fais autant, tendant la main vers la pierre avant de me rétracter, envoyant plutôt mes doigts masser la ridule entre mes deux sourcils où se trouvent la pierre quand je suis sous la forme de Vision. Je la sens bel et bien sous mes doigts mais impossible à mon jeune ami de la voir tant que je suis sous le costume de Victor. « On a tout essayé, mais on n’a pas réussi à la réparer, c’était impossible et… On n’a pas… » Les larmes envahissent la bordure inférieure des yeux du garçon. Je n'ai jamais vu quelqu'un pleurer d'aussi près avant. Une fois, Pietro a pleuré devant un film; Wanda a versé une larme quand elle a cru que son jumeau était mort en Sokovie, juste une; et une vieille dame, au travail, a eu les joues inondées d'eau quand on lui a amené un cadeau pour sa retraite. Mais c'est tout. Que fait-on, face à quelqu'un qui pleure? « On n’a pas pu te ramener, »

Je suis mort, dans un autre univers.
Dans un autre univers, je ne suis même pas en vie.
Et dans un autre univers, ce garçon m'a perdu.

Qui est-il?

Il parle de Tommy mais j'ignore qui c'est. J'ignore même qui il est, je sais que je ne l'ai jamais vu avant maintenant. Il pleure maintenant, avec des lignes de larmes qui coulent de ses yeux, et je n'arrive pas à ressentir quoique ce soit d'autre que de l'horreur devant lui. Que fait-il ici? Pourquoi pleure-t-il? Pourquoi pleure-t-il? « Je sais même pas si ça va marcher, c’est… ses souvenirs doivent être là, une partie du moins, » Que veut-il que je fasse? Je ne comprends pas très bien. « Je suis désolé, tout ça n’a aucun sens, je sais, mais… c’est impossible à expliquer, tout est là, tout doit être là. » Je comprends qu'il est désespéré. Qu'il est dans une nouvelle dimension, une nouvelle vie et qu'il n'a rien, rien pour l'accrocher, pour l'aider et que moi je suis un point de liaison entre qui j'ai été et qu'il a connu, et ce monde d'aujourd'hui. Quelle horreur l'a-t-il conduit jusqu'ici? Jusqu'à moi? « J’ai besoin… j’ai vraiment besoin que tu saches, que tu comprennes, j’ai… s’il te plaît, » et il me supplie, il m'implore de comprendre, d'essayer, d'envisager. Je le regarde, interdit, un long moment, mon esprit filant à toute vitesse à travers les données pour y trouver une procédure possible, un début de réponse courtois et plein d'espoir et- -

Le vide. Ce que j'ai face à moi est une erreur de l'univers, en quelques sortes. Il n'aurait même pas dû me dire tout ça. Avec douceur, en agissant comme un homme confronté à une créature sauvage ne désirant pas la brusquer, je referme sa main sur la pierre et glisse un cercle de doigt autour de son poignet pour le tirer à ma suite dans l'appartemment. “ Calme toi, ” est la seule recommandation que je lâche du bout des lèvres, l'amenant au salon où je le fais s'asseoir un peu fermement sur un fauteuil. “ Je vais te faire du thé. Pose la pierre sur la table basse, je reviens. Calme toi, ça ne sert à rien de s'énerver pour si peu, d'accord? ” J'ai pris ma voix la plus douce mais je ne suis pas sûre que ça fonctionne. En tout cas, je le quitte une poignée de minutes pour faire bouillir de l'eau et ramener un sachet de thé, du sucre et du lait que je pose sur la table basse. Il a déposé la gemme sur le verre de la table et je n'arrive pas à ne pas la regarder en m'asseyant sur le canapé. “ Je te crois, je finis par dire. Je vais essayer de toucher cette pierre. ” En même temps que je parle, l'apparence de Victor Shade se dilue comme une goutte d'encre dans l'eau, et je reprends celle de Vision, rouge, métallique et plus imposante, me demandant si j'ai la même temps dans son univers. D'un mouvement rapide, je me penche en avant et récupère la pierre du bout des doigts, la faisant tourner entre mon index et mon majeur. Dès qu'elle touche ma peau, la pierre de l'esprit qui est encastrée sur mon front se met à luire légèrement.

Il ne se passe rien.

Au moment où je tourne les yeux vers le jeune garçon, la pierre sur mon front se met à briller de plus en plus fort jusqu'à devenir aveuglante et j'ai l'impression de tomber en arrière.

William est tout petit et léger dans mes bras, je dois faire attention de ne pas le laisser se casser sur le sol, je le tiens contre moi avec maladresse, j'ai peur, tellement peur de le faire tomber, un androïde a le droit d'avoir peur je crois oui je le sais, on me l'a appris, Wanda me l'a appris, et je crois que c'est de cette peur de la perdre comme elle a perdu Pietro qu'est né l'amour que je lui porte (ma femme. Ma femme. Ma femme.) et l'amour que je porte à ce petit chérubin dans mes bras, si fragile, si fragile, j'aimerais qu'il ne quitte jamais le berceau de mon étreinte, et puis Wan- -

“ Même un androïde peut pleurer! ”

Il a tellement grandi et il ressemble tant à son oncle, ça me torpille le coeur, je repense à Pietro, oh Pietro, que dirais-tu en nous voyant mariés, en les voyant grandis? Thomas est si beau, il me fait penser à toi, il a le même sourire arrogant et le même air suffisant, il est si rapide aussi, quand il était petit il rendait William dingue en courant, courant, courant. Là je peux que regarder ta tombe en pensant à lui, parce que tu n'es plus là, et oui, tu l'avais pas vue venir celle-là, hein mon pote? Je t'aurais bien rappelé que la vitesse fait pas tout, Pietro, mais tu sais- -

Il est mort. Le monde est appelé souffrance. Wanda est inconsolable. Elle peut passer des heures sous la pluie sans bouger. Je la perds. Je sens que je la perds. Je ne sais pas quoi faire de toutes ces émotions qui passent sur son visage quand elle me voit, je ne sais pas quoi faire de ses moments d'absence, je ne sais pas quoi faire quand William cherche une solution dans mon regard et qu'il y en a aucune, aucune, et tout ce que je peux lui recommander, c'est d'attendre et d'être patient et de l'aimer toujours un peu plus. Mais un jour, me dit-il, ça ne suffira pas, ça ne suffira plus. Je lui dis de ne pas s'en faire, ne t'en fa- -

“ Même un androïde peut pleurer! ”

Je la vois, oh mon amour, elle est si belle, avec ses longs cheveux et ses grands yeux et ses beaux traits et je pourrais tuer pour elle, pour cette beauté, pour ce sentiment qui se distille dans mon coeur quand je la regarde, ce ne sont pas des hormones ou des battements de coeur, c'est quelque chose de plus profond, comme si les atomes qui nous composent avaient été créés ensemble, en même temps, et que même l'univers ne pouvaient pas les séparer, je la regarde et je vois tout ce qu'on a vécu ensemble, le bon le mauvais le bonheur le malheur la perte le tout le plein le bonheur le bonheur ses lèvres sur les miennes son corps et le mien enlacés ma main dans ses cheveux la sienne sur mon cou son visage après l'amour son visage pendant qu'elle dort son visage quand elle pense son visage quand elle s'énerve mais là, là, son visage est vide, son regard est mort, et elle ne me voit pas quand je hurle son nom à n'en plus finir, quand je la supplie, l'implore, me met à genoux, me soumet, l'accroche, mes doigts deviennent néants, et puis c'est mes mains, et mes bras, et quand je la regarde une dernère fois, elle hurle de rage et je ne su- -

Quand j'ouvre les yeux, je vois que le thé a refroidi et qu'une bonne demi-heure s'est écoulée depuis que j'ai touché la pierre. Je la tiens fermement dans mon poing fermé, mon bras tremblant, et quand je déplie les doigts je la vois lentement s'enfoncer sous ma peau, jusqu'à former une petite tâche jaune au centre de ma main. Vaguement embêté, je relève le regard vers l'inconnu sur le fauteuil qui est toujours là, prêt à lui demander si ça lui importe que je garde la pierre.

William.

Billy.

Mon... fils.

Même un androïde me pleurer. De mes yeux jaillissent des larmes incontrôlables et l'instant suivant, William est dans mes bras, je me suis levé pour l'attirer contre moi, mon fils mon fils mon fils, qui a tant perdu et tant désiré, qui a tant vécu et tant donné et trop peu reçu et mes doigts se glissent dans ses cheveux légèrement, et mon torse se soulève de sanglots silencieux et je le serre si fort que je pourrais lui briser le crâne. “ Raconte-moi tout, je dis finalement en me détachant après une petite éternité, posant ma main sur son épaule. Ça a marché mais je n'ai pas toutes les données dont j'ai besoin. Raconte-moi tout sans rien omettre, William.

__

Quand il s'arrête de parler, le soleil a un peu descendu dans le ciel et d'ici une heure, Wanda et Pietro ne vont pas tarder à débarquer. Je lui ai resservi du thé au cas où, à chaque fois que sa tasse se vidait, mais n'ai pas prononcé le moindre mot, le laissant se perdre parfois dans son récit, me révéler des choses que je sais qu'il n'a jamais dit même à l'autre Vision. Je suis toujours dans le canapé et lui dans le fauteuil et je n'arrive pas à détacher mon regard de lui. Je croyais l'avoir perdu pour toujours. Et d'après ce qu'il me dit, Thomas est lui aussi ici... quoique même pas du même univers que lui. “ William, je ne sais pas quoi te dire, je finis par souffler quand il a fini son récit, c'est très compliqué. Je n'ai jamais entendu parler d'évènements similaires. Je pense même que tu es le premier voyageur interdimensionnel de cette partie de l'univers, mon garçon... ” Avec intérêt, j'essaie de gratter avec mon autre index l'autre partie de la pierre de l'esprit dans ma paume. “ Mais je suis là pour t'aider, si je le peux et si c'est ce que tu souhaites. Tu es mon- ma voix se brise. Tu es mon fils. Et Wanda... ” Machinalement, mes yeux s'égarent vers la porte d'entrée et je branle du chef en braquant à nouveau mes yeux sur le jeune homme. “ Ces Young Avengers... sont-ils les mêmes que ceux de ta dimension?


Dernière édition par Victor Shade le Mer 13 Jan - 22:35, édité 1 fois
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Et s’il refusait ? Et s’il ne le croyait pas et lui demandait à nouveau de s’en aller ? Il n’avait aucun droit d’imposer tout cela à Vision. Aucun droit de le forcer à accepter ce fardeau. S’il refusait alors il n’aurait qu’à partir et accepter le fait qu’il devait agir seul. Cette perspective le terrifiait, mais quel autre choix avait-il ? Vision était le seul à qui il pouvait parler de tout cela, pour le moment. Il était le seul capable d’analyser la situation et de la comprendre sans en perdre l’esprit. Billy avait désespérément besoin de son point de vue, mais s’il refusait alors… Il leva brusquement les yeux lorsque les doigts du synthézoïde touchèrent les siens, refermant sa paume autour du fragment de pierre avant d’attraper son poignet pour l’entraîner jusqu’au salon. « Calme-toi, » lui intima-t-il mais Wiccan n’en était pas vraiment capable. Il se retrouva assis sur un fauteuil sans avoir le temps ni la force de protester. « JE VAIS TE FAIRE DU THÉ. POSE LA PIERRE SUR LA TABLE BASSE, JE REVIENS. CALME-TOI, ÇA NE SERT À RIEN DE S'ÉNERVER POUR SI PEU, D'ACCORD? » Il le regarda quitter la pièce, la gorge nouée, les yeux brillants de larmes et d’espoir. Ça voulait dire qu’il… acceptait ? Le cœur battant la chamade, Billy déposa le fragment sur la table, presque religieusement. Il profita de se retrouver seul pour tenter de se calmer, sécher ses larmes. Son regard parcourut la pièce et il nota les photos, la décoration qui lui rappelait étrangement la maison de ses parents, à Leonia. Ce n’était pas pareil, mais il pouvait sentir l’influence de Wanda dans le choix des couleurs et des formes.

Vision ne tarda pas à le rejoindre, déposant de quoi lui faire un thé sur la table basse, les yeux rivés sur le fragment. « Je te crois, » dit-il finalement et le jeune homme s’autorisa un soupir de soulagement. « Je vais essayer de toucher cette pierre. » Les mains du brun tremblaient, posées sur ses genoux, il ne pouvait s’empêcher de triturer son jean nerveusement. Et enfin, Victor Shade disparut petit à petit, laissant apparaître la véritable apparence de Vision. Cette apparence qui pouvait effrayer ceux qui ne le connaissaient pas, mais le voir ainsi sembla apaiser complètement Billy qui ne put s’empêcher d’esquisser un sourire, minuscule.


Il n’avait pas vu son père depuis si longtemps que le simple fait de le voir assis à côté de lui le rendait plus heureux que jamais. Alors Vision se pencha et s’empara du minuscule fragment de pierre, l’observant minutieusement. Billy leva les yeux vers celle, entière, qui se trouvait sur son front et s’était mise à briller. D’abord, rien ne se produisit, puis la pierre de l’esprit émit une lumière aveuglante qui força Wiccan à plisser les yeux. Le synthézoïde cessa de bouger, les yeux ouverts, figé dans une expression de surprise. Le jeune homme avait comme cessé de respirer, la gorge nouée, le cœur affolé. Il n’avait aucun moyen de savoir si ça allait marcher, si Vision ne prenait pas un gros risque en s’exposant à ces souvenirs.
Les secondes s’écoulèrent et il ne bougea toujours pas. Les doigts crispés sur ses genoux, une sueur froide perlant dans sa nuque, Billy commença à regretter. « Jeveuxqu’ilaillebienjeveuxqu’ilaillebienjeveuxqu’ilaillebien, » murmura-t-il d’une voix rauque. Il se recroquevilla sur lui-même, attrapant ses jambes entre ses bras pour aller appuyer son menton sur ses genoux. Ses lèvres continuaient de remuer sur le mantra qu’il répétait inlassablement, terrifiée à l’idée d’avoir commis une grave erreur en apportant ce fragment de pierre à Vision. Les secondes devinrent des minutes interminables, jusqu’à ce que la peur finisse par étouffer Billy qui ouvrit la bouche pour l’appeler. Mais il bougea ses doigts, déplia sa main et il vit la pierre s’enfoncer dans sa paume, ne devenant plus qu’une petite tâche jaune. Alors il leva son regard vers lui, réalisant qu’il le regardait d’un air presque désolé. Quoi, ça n’avait pas marché ?

La seconde d’après, il se retrouva prisonnier d’une étreinte puissante, presque douloureuse. Billy cligna des yeux plusieurs fois, un peu stupide, avant d’enfin comprendre. Il perçut les sanglots de Vision, sentit ses bras autour de lui et il n’était plus ce mec de vingt-cinq ans très secret et un peu sombre. Il était juste un gosse, un gamin triste et misérable qui se retrouvait dans les bras de son père après avoir tout perdu. Billy s’accrocha à lui, désespérément. Il cacha son visage contre son torse et laissa libre-court à sa peine.

Ce n’était pas quelques sanglots discrets accompagnés de larmes silencieuses. C’était bruyant, désordonné, pathétique. La main glissée dans ses cheveux serrait son crâne presque douloureusement mais c’était une bonne chose, il s’accrochait à cette sensation qui l’empêchait de perdre pied. Parce qu’il pleurait pour son père, sa mère, pour Tommy et pour Kate, pour David, Eli, Cap, Stark et tous les autres. Pour Teddy, tant de larmes, tant de cris pour Teddy. Wiccan pleura jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien, jusqu’à ce que Vision s’écarte de lui. « Raconte-moi tout, » fit-il en posant une main sur son épaule. Les yeux rougis de larmes, il leva un regard vers lui, pas certain d’avoir la force de parler. « ÇA A MARCHÉ MAIS JE N'AI PAS TOUTES LES DONNÉES DONT J'AI BESOIN. RACONTE-MOI TOUT SANS RIEN OMETTRE, WILLIAM. » William. Le jeune homme ferma les yeux, laissa un sourire fleurir sur ses lèvres, à travers ses larmes. Personne ne l’appelait William. A part pour le réprimander. Personne à part son père.

« Nous avons choisi de te nommer William, pourquoi t’appeler autrement ? »

Vision ne faisait pas dans le surnom. S’il pouvait comprendre Wiccan, il n’avait jamais accepté Billy. Alors il essuya ses larmes d’un revers de manche et hocha la tête, encore tremblant. Il frissonna en perdant le poids de la main de Vision sur son épaule, mais s’assit à nouveau sur le fauteuil. Cette fois-ci, il saisit sa tasse de thé et en but quelques gorgées, guère gêné de le trouver froid.

Puis Billy passa une main dans ses cheveux et commença son récit, en s’assurant de rester calme, clair. Il parla du mariage de ses parents, décrit les photos qu’il avait en mémoire de cet instant heureux, tout simplement heureux. Le sourire éblouissant de sa mère, l’émotion sur les traits de Stark, Hawkeye se moquant gentiment de lui, dans son dos. Les mines légères des Avengers, de tous les Avengers, réunis pour célébrer cette union étrange qui les rendait pourtant tous fébriles de bonheur. Il grimaça en mentionnant Pietro, mort trop tôt pour assister à ce beau mariage, seule ombre au tableau.
Puis il parla de Tommy et lui, de leur naissance, leur enfance à Leonia. Il parla de son jumeau qui était une véritable plaie, mais qu’il avait aimé même quand il faisait irruption dans une pièce et renversait tout sur son passage.

Il lui raconta comment ils avaient été obligés de se séparer d’eux, de les séparer, pour les mettre en sécurité. Il lui parla des faux souvenirs, des Kaplan, de Kesler, de tout jusqu’au jour où il se retrouva devant le Manoir Avengers, à la recherche d’aide. Ses traits semblèrent s’illuminer quand il lui raconta comment ils avaient tous retrouvé leurs souvenirs grâce à Vision, comment ils formèrent à nouveau une famille. Bien sûr, ça n’avait pas été facile, au début. Ils avaient laissé des enfants de huit ans pour se retrouver avec des adolescents, du jour au lendemain. Mais il lui détailla d’une voix rauque comment ils avaient lutté chaque jour pour apprendre à se connaître et à se comprendre.

Il lui décrit dans un souffle l’adolescent perdu et confus qu’il avait été, que Vision avait aidé plus d’une fois, sans même s’en rendre compte, parfois. Billy lui parla des Young Avengers, de ce désir qu’ils avaient eu de faire comme leurs parents, leurs idoles. Du nombre de fois où ils s’étaient mis en danger, où il était rentré en se faufilant discrètement dans sa chambre en priant pour ne pas se faire avoir.

Il lui parla des hurlements hystériques de Wanda, quand elle les avait finalement démasqués. Il lui dit avec un sourire qu’il se souvenait encore de la manière dont Vision l’avait calmée, une main dans sa nuque, caressant la base de ses cheveux de son pouce, en murmurant d’un air désolé qu’ils ne pouvaient pas s’attendre à autre chose, de la part de leurs enfants. Il s’attarda sur Kate, David, Eli et Noh-Varr. Puis il parla de Teddy, Teddy, Teddy.

Enfin, il marqua une pause, la bouche sèche d’avoir tant parlé, si vite, de tant de choses. Il vida la tasse de thé que Vision avait pris soin de remplir pendant son récit et la reposa avant de reposer ses mains sur ses genoux. Ses traits s’assombrirent et il lui raconta d’une toute petite voix comment il était mort. Comment sa mère en avait souffert. Comment Tommy était mort, un an après. Et comment tout avait sombré dans le chaos, après ça. Il fit attention aux détails, se reprit plusieurs fois, mais parvint finalement à lui raconter comment Wanda avait souhaité se servir d’un pouvoir trop grand, trop puissant, pour les ramener tout les deux. Comment ce pouvoir l’avait rongée, jusqu’à la rendre folle.

Des larmes silencieuses roulèrent sur ses joues, quand il parla de son plan pour l’arrêter. Quand il avoua qu’il avait laissé les Young Avengers l’accompagner. Sa voix trembla, se brisa plusieurs fois, quand il lui raconta comment ils étaient tous morts. Comment il les avait menés là. Il termina son récit sur Noh-Varr et lui, quittant leur monde pour survivre, en espérant pouvoir changer les choses, ailleurs. Il mentionna brièvement les quelques univers qu’ils avaient traversés, avant de trouver Tommy et d’arriver ici.

Lorsqu’il se tut enfin, Billy prit conscience de sa fatigue, son épuisement. D’avoir trop parlé, pleuré, de s’être trop rappelé. Il passa une main sur son visage, frotta ses yeux de sa paume. « WILLIAM, JE NE SAIS PAS QUOI TE DIRE, » fit Vision d’un air presque désemparé. « C'EST TRÈS COMPLIQUÉ. JE N'AI JAMAIS ENTENDU PARLER D'ÉVÈNEMENTS SIMILAIRES. JE PENSE MÊME QUE TU ES LE PREMIER VOYAGEUR INTERDIMENSIONNEL DE CETTE PARTIE DE L'UNIVERS, MON GARÇON... » Un mince sourire se dessina sur les lèvres du jeune homme, à cette pensée. Le premier, hein ?

Tu n’fais jamais rien comme tout l’monde, Bee.

« MAIS JE SUIS LÀ POUR T'AIDER, SI JE LE PEUX ET SI C'EST CE QUE TU SOUHAITES. TU ES MON-. » Il s’interrompit, regarda ailleurs et Billy sentit sa gorge se nouer. « TU ES MON FILS. ET WANDA... » Les épaules du brun s’affaissèrent et il se retint d’aller chercher une autre étreinte, se contenta plutôt d’hocher la tête. Il voulait de son aide, il en avait besoin. S’il avait pensé pouvoir faire ça tout seul au début, il avait fini par comprendre que la tâche était trop lourde. Il y avait trop de personnes à protéger, trop d’évènements à empêcher. Mais surtout, trop de choses dont il avait besoin de parler. « Oui, je… J’ai besoin de ton aide, je peux pas… » Il agita sa main devant lui, comme s’il désignait tout ce qu’il y avait à faire. « J’peux pas faire ça tout seul, » admit-il finalement.


« CES YOUNG AVENGERS... SONT-ILS LES MÊMES QUE CEUX DE TA DIMENSION? » Billy fronça les sourcils, un peu décontenancé par sa question. Il demeura silencieux un instant, semblant chercher la réponse, puis secoua la tête. « Ils sont… C’est eux sans être eux, » murmura-t-il finalement. « Kate, David, Eli, Teddy, ils… ils ont les mêmes pouvoirs, les mêmes facultés, ils veulent tous êtres des superhéros et aider ceux qui en ont besoin. Sur certaines choses, ils sont les mêmes et sur d’autres… » Il se tut, la gorge nouée en pensant à Teddy et Kate, puis haussa les épaules. « Sur d’autres ils sont différents. Il y a cette fille aussi, America. Je ne l’avais jamais vue, dans mon monde. Cet univers est étrange, » fit-il en plissant le nez.

Puis il plongea son regard dans celui de Vision, mâchouilla nerveusement sa lèvre inférieure et ouvrit finalement la bouche : « Je peux pas… mon monde, je peux pas le sauver ? Le ramener comme avant ? » Il avait besoin de demander. Ce n’était pas comme si Vision était un expert dans ce domaine, comme s’il avait réponse à tout. Mais il était le plus capable de lui fournir la bonne. Si son père disait qu’il n’y avait plus rien à faire alors Billy arrêterait d’y penser et se concentrerait sur celui-ci. Sur ce monde si différent du sien. Sur ces gens différents de ceux qu’il avait connus. Mais qu’il aimait quand même, désespérément.
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Je vois les larmes strier ses joues; ça me rend malade. Je ne sais pas ce que ça veut dire, malade, mais je crois que ça doit s'approcher de cette impression de vide que je ressens, là, au niveau de mon corps qui aurait dû accueillir mon estomac si j'avais été un homme. Si j'avais été un homme... Je pourrais écrire des livres sur cette petite phrase, je pourrais en faire des films. Si j'avais été un homme. Dans un autre univers, je suis un homme et j'ai un estomac et Willy est le fruit de mes entrailles et celles-ci se tordent quand je le vois pleurer. Dans un autre univers, Wanda et moi on se marie et Pietro est mort et j'ai deux fils, William et Thomas, et ils sont la meilleure chose qui me soit jamais arrivée. Dans un autre univers, j'arrive à protéger ma femme, mes fils, ma vie. Dans un autre univers, je sais ce que malade veut dire; dans celui-là, je ne ressens qu'une impression de vide, de solitude, de manque et soudainement, j'ai vraiment envie de le prendre à nouveau contre mon torse pour le bercer jusqu'à ce que ses sanglots silencieux cessent, comme quand il était enfant. C'était un enfant capricieux, un bébé bruyant, je m'en souviens. Wanda ne voulait jamais le laisser hors de sa vue, sauf quand elle y était contrainte; là, c'était à moi de m'en occuper, le bercer jusqu'à ce que ses pleurs s'arrêtent. Je me souviens, particulièrement, avoir construit un petit projecteur pour lui, des milliers d'étoiles sur les murs et le plafond de sa chambre, et je me souviens de son regard qui brillait plus sûrement que le soleil, et je me souviens de ses doigts entourant mon pouce, et je me souviens du gamin qu'il a été aussi sûrement que je vois le jeune homme devant moi, les traits creusés de fatigue et de douleur, et je suis malade.

« Oui, je… J’ai besoin de ton aide, je peux pas… » Sa voix se brise. « J’peux pas faire ça tout seul, » continue-t-il après une hésitation, l'air triste. Même avec tout ce qu'il m'a raconté, sur moi, sur lui, sur Wanda, sur tout, les données que j'ai conservé ne sont que séquentielles. Je me souviens d'images, de scènes, de moments; je me souviens de son sourire, du jour où il est parti, de la première fois qu'il a été blessé après une mission. Je me souviens aussi de son monde, les gens qu'on aimait morts, la désolation à New York, les coups de sang de Wanda, je me souviens des amendements, des lois, de la peur, de la descente en enfer. Je me souviens du chagrin. Je regarde William et je me demande comment il a fait. Je regarde William, si grand maintenant, si vieux, et je me demande où est-ce que s'arrête ses pouvoirs. (Et je m'inquiète, secrètement, de ceux de Wanda. Mais ces pensées dont elle est l'actrice principale, les repousse loin dans mon disque dur: je n'ai pas d'énergie pour ça, pas maintenant. Je me concentre sur William.) « Ils sont… C’est eux sans être eux. Kate, David, Eli, Teddy, ils… ils ont les mêmes pouvoirs, les mêmes facultés, ils veulent tous êtres des superhéros et aider ceux qui en ont besoin. Sur certaines choses, ils sont les mêmes et sur d’autres… » Je hoche lentement la tête, notant son hésitation sans pour autant me risquer à l'interrompre pour lui demander des explications. William a grandi pour être un adolescent secret, et moi j'ai appris à attendre le moment où il est prêt à parler. « Sur d’autres ils sont différents. Il y a cette fille aussi, America. Je ne l’avais jamais vue, dans mon monde. Cet univers est étrange. Et d'après ce que tu m'as expliqué, et ce que j'ai vu, ils sont aussi plus âgés. Les Young Avengers... je n'en ai jamais entendu parler avant. Pas de la manière où vous étiez... célèbres dans ton monde.

Et puis finalement, il prend cette expression que j'ai l'impression d'avoir trop vu sur son visage. On dirait le gamin qu'il a été, l'adolescent qui a sauvé New York à plusieurs reprises, le monde trop souvent pour son âge. Je revois le petit William — Billy — avec ses rêves plein la tête et son désir ardent de sauver tout le monde, son envie irrépressible de faire le bien, comme ses parents, comme Wanda, comme moi. « Je peux pas… mon monde, je peux pas le sauver ? Le ramener comme avant ? » me demande-t-il, avec le poids du monde sur les épaules et son coeur brisé au fond des yeux et ça me rend malade, encore une fois, le désespoir de mon fils, sa solitude, sa mission. Je ne saurais lui mentir. Wanda m'a toujours dit que j'étais nul pour mentir, et quelque chose me dit que de toutes façons, William ne marcherait pas. On est trop... proches. Il reste mon fils, envers et contre tout. “ Je ne crois pas, William, ” je lui dis donc, calmement, en maudissant tous les dieux de toutes les planètes de ne pas pouvoir lui faire comprendre, par ma voix, mon désespoir qui fait écho au sien. Oh comment j'aimerais le renvoyer chez lui en lui disant que tout va s'arranger! En lui disant de ne pas s'en soucier, de ne plus s'inquiéter, que je m'en occupe, que je suis là pour lui! Mais qu'est-ce que je peux faire? Seulement aspirer une partie des connaissances de l'autre Vision, la Vision qui est son père, et essayer de répondre comme je peux à ses questions. Je plisse les yeux, essayant de me concentrer sur des données que je ne possède pas, qui s'esquive quand je me concentre sur elle; tout est si confus, maintenant. “ Je ne connais pas de voyageur dans le temps dans cette dimension, William. Tout est si différent ici, tu t'en es rendu compte. Ce qui est fait est fait. Ici, ce sera différent. Grâce à toi, ” je parviens à formuler, gardant pour moi mes réserves quant aux risques inconsidérés qu'il a pris pour venir ici, en ramenant en plus un Tommy d'une autre dimension. Il n'a pas besoin de s'en inquiéter. Quoiqu'il arrive, je serai là pour l'aider.

Bientôt, Wanda et Pietro rentreront de l'université et du travail. Tu sais pourquoi ils ne peuvent pas te voir ici, ” je dis lentement. Je n'ai pas envie de le mettre dehors mais je ne peux pas risquer une rencontre entre les jumeaux et lui. Je suis persuadé que William est impatient et curieux de les rencontrer; mais c'est impossible, et je suis sûr qu'il le sait. “ Avant tout, William, il va falloir que tu m'aides à effacer ma mémoire. ” Je lui dis, brutalement, sans prendre de pincettes. Je ne suis pas vraiment le père doux et aimant que j'ai pu être; c'est plus fort que moi. Même si je sais que c'est mon fils, dans un autre monde, dans une autre dimension... il reste un étranger. Et Wanda m'a bien gardé contre ceux-là. “ Pas toute ma mémoire, je précise en voyant ses yeux s'agrandir de surprise. Il y a certaines informations que je ne dois pas conserver dans ma mémoire longue durée, sinon... tout pourrait être différent. Pour le pire. ” Je me lève pour m'approcher de lui et m'agenouille à côté du fauteuil dans lequel il trône. Je le regarde fixement, longuement, pour bien ancrer ses traits dans ma mémoire longue durée. Juste au cas où. Je revois son expression peinée quand Thomas est mort; je revois la douleur dans ses yeux en voyant sa mère devenir folle. “ Je te fais confiance, William, je lui assure avec détermination. Mais il faut que tu retires tout ce qui ne te concerne pas ou Wanda, sinon je ne pourrais pas t'aider au maximum de mes capacités. Je sais que tu arriveras, William, tu es très fort. Tu es devenu si fort... ” Ma voix se brise, ce qui ne me ressemble pas; je me reprends en clignant une fois des yeux. “ Je suis fier de toi.
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Billy ignorait ce qu’il était réellement capable de faire avec ses pouvoirs. Au début, il avait simplement pensé être capable de lancer des éclairs et de voler. Puis il s’était rendu compte qu’il pouvait accomplir tout ce qu’il souhaitait et faire de la magie. Il n’avait cessé de s’entraîner, d’apprendre toujours plus de nouveaux tours, de gagner en puissance et il avait l’impression que ça n’avait pas de limites. C’était terrifiant. Mais c’était aussi frustrant, de se dire qu’il avait peut-être le pouvoir de faire bien plus, mais qu’il n’était pas suffisamment entraîné pour y parvenir. Pourrait-il récupérer son monde, à pleine puissance ? Pourrait-il empêcher son père et Tommy de mourir ? Sa mère de perdre la raison ? Il avait besoin de savoir si c’était une possibilité. S’il avait moyen d’arranger les choses. S’il pouvait rentrer à la maison. Parce que même s’il recherchait des similitudes partout, dans le moindre petit détail, ce monde n’était pas le sien. Il y avait tant de différences que Billy avait du mal de s’y retrouver, qu’importe ce qu’il faisait, il n’était qu’un étranger, ici. Il voulait récupérer ses amis, sa famille. Il voulait que tout redevienne comme avant. Il voulait Teddy. « Je ne crois pas, William, » répondit enfin Vision et le jeune homme ferma les yeux. Il s’y était attendu, mais ça n’empêcha pas la douleur de l’envahir. « Je ne connais pas de voyageur dans le temps dans cette dimension, William. Tout est si différent ici, tu t'en es rendu compte. Ce qui est fait est fait. Ici, ce sera différent. Grâce à toi. » Il aurait voulu avoir dix ans de moins, pour pouvoir se jeter dans ses bras et le supplier de le ramener chez lui, à la maison, sans avoir honte. Pour pleurer des heures et laisser son père le consoler, pour avoir le droit de s’enfermer dans sa chambre et de ne plus en ressortir tant qu’il n’aurait pas moins mal.
Comme s’il pourrait moins souffrir de tout cela un jour. Il pouvait tout changer, ici. Il pouvait empêcher ces drames de se produire, il devait se concentrer sur sa tâche. Il était venu là pour ça, tant pis s’il ne pourrait jamais récupérer ses proches, tant pis si Teddy ne l’aimerait probablement jamais. Billy inspira profondément et ouvrit enfin les yeux. « Bientôt, Wanda et Pietro rentreront de l'université et du travail. Tu sais pourquoi ils ne peuvent pas te voir ici, » fit Vision et il hocha lentement la tête, la gorge nouée. Il devait les protéger, mais il avait décidé de faire ça de loin. Il ne voulait pas leur raconter tout cela. Il avait seulement aperçu sa mère dans ce monde et il l’avait trouvée si jeune, si douce, si souriante. Il n’avait pas le droit de lui raconter ce qu’elle avait fait dans son monde. « Avant tout, William, il va falloir que tu m'aides à effacer ma mémoire. » Billy écarquilla les yeux et sentit la panique s’emparer de lui. Il comprenait qu’il ne veuille pas se souvenir de tout cela, mais il était venu pour lui demander son aide, pour que quelqu’un d’autre que Noh-Varr sache qui il était vraiment, pour que quelqu’un, au moins une personne dans ce monde, le soutienne. « Pas toute ma mémoire, » précisa-t-il et Wiccan s’autorisa à soupirer de soulagement. « Il y a certaines informations que je ne dois pas conserver dans ma mémoire longue durée, sinon... tout pourrait être différent. Pour le pire. » Le jeune homme hocha la tête.

C’était plutôt évident. Il ignorait quels souvenirs le fragment de pierre contenait, mais il y avait certaines choses que Vision ne pouvait pas se permettre de savoir. Des choses que Billy connaissait et qu’il allait devoir décider de changer ou non. Il regarda le synthézoïde se lever et s’approcher de lui avant de s’agenouiller à côté de lui. « Je te fais confiance, William, » dit-il et le jeune homme sentit sa gorge se nouer. Il était bien le seul. « Mais il faut que tu retires tout ce qui ne te concerne pas ou Wanda, sinon je ne pourrais pas t'aider au maximum de mes capacités. Je sais que tu arriveras, William, tu es très fort. Tu es devenu si fort... » Billy baissa la tête et se retint à peine de répliquer qu’il n’aurait pas tout perdu, s’il était si fort. Qu’il n’aurait pas laissé tous ses amis mourir, s’il était si fort que ça. Ses lèvres formèrent un pli amer. Il n’avait rien de fort. Sans Noh-Varr, il serait resté là-bas et aurait certainement attendu qu’elle le tue, lui aussi.
« Je suis fier de toi. » Billy releva vivement la tête et lança un regard effaré à Vision. Il n’avait jamais entendu ces mots, dans la bouche de son père. Pas parce qu’il ne le pensait pas, Billy n’avait jamais ressenti de manque flagrant à ce niveau. Simplement parce qu’un regard et un sourire de son père avaient toujours suffi à lui gonfler le cœur de joie. A lui faire comprendre qu’il l’estimait, l’aimait, qu’il était fier de lui. Alors il n’avait jamais eu besoin de prononcer ces mots. Mais les entendre à présent, alors que ce Vision n’était pas vraiment son père, alors qu’il savait à présent tout ce qu’il s’était passé, à quel point Billy avait échoué, cela acheva de détruire le peu de retenue que le jeune homme possédait encore.
Il se pencha et referma ses bras autour de son cou avant de nicher son visage dans le creux de son épaule. « Merci, » hoqueta-t-il d’une voix étouffée. Il ne se doutait pas de combien il avait eu besoin d’entendre ces mots. Il resta là un moment, immobile, à profiter de ce contact avant de s’écarter, les yeux rougis et les sourcils froncés. « Okay, » croassa-t-il faiblement. « Okay, je vais le faire. » Il inspira profondément par le nez et plaça ses mains de chaque côté du crâne de Vision.

Il puisa le courage dont il avait besoin dans le regard de son père et se concentra. Bien vite, ses mains et ses yeux se mirent à luire d’une lumière bleue tandis que ses lèvres remuaient dans une litanie qu’il murmurait à peine. Il chercha les souvenirs, isola ceux qui concernaient Wanda et lui, puis s’employa à supprimer les autres, un par un. Toutes ces choses qui s’étaient produites dans son univers et qui n’arriverait peut-être jamais ici, ou différemment. Toutes ces choses qui devaient se produire exactement de la même manière, qu’importent les souffrances. Il ne sut combien de temps cela lui prit, mais il finit par retirer ses mains pour les frotter sur ses cuisses, la gorge nouée. Là, il sonda les traits de Vision, priant pour ne pas avoir tout foiré, encore une fois. « Dis-moi que j’ai pas grillé tes circuits, » supplia-t-il d’une voix rauque.
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Et il est beau, mon fils mais d'une manière un peu tragique que je n'apprécie pas. Il y a des creux sous ses yeux, et ce collier de barbe qui le vieillit et j'ai l'impression que ça fait des décennies que je ne l'ai pas vu, j'ai l'impression qu'il a vieilli qu'il a grandi qu'il a trop vécu sans moi. J'aurais aimé pouvoir voler avec lui, l'accompagner dans les deniers instants de ses amis, le secourir, l'aider, le supporter, et l'aimer, l'aimer jusqu'à la fin, l'aimer jusqu'à tarir toutes ses larmes. Mais ce Vision là, celui qui prend l'apparence de Victor Shade, celui qui vit avec Wanda et Pietro, n'arrive pas à lui exprimer son amour. Du moins, pas de la manière dont j'aimerais. J'aimerais que mes yeux soient plus aimants, plus tendres, plus grands. J'aimerais que mon corps soit plus chaud, que mon sourire soit plus avenant. Mais je m'habitue encore à ce corps, à ces longs doigts, à ce visage, à ces expressions que je ne comprends pas, à ces émotions qui traversent maladroitement mon visage. J'ai senti les larmes sur mes joues, pourtant. J'ai senti les larmes sur mes joues, mon coeur qui se brise, mon estomac qui se tord et je ne sais pas très bien si c'est moi ou l'autre moi.
Tout ce que je sais, c'est que William me regarde d'un air perdu, ses traits figés dans une expression où se battent en duel surprise, étonnement et émotion. Brusquement, il passe ses bras autour de mon cou et y enfonce son nez, comme pour s'isoler du monde, se protéger du monde. Protection que je lui donne de tout mon coeur, en passant mon bras, lentement, timidement, dans son dos, l'appuyant contre moi. « Merci, » souffle-t-il simplement, difficilement.

Je n'en dis pas plus. Mes doigts tracent des petits cercles réconfortants dans son dos, alors que mes yeux balaient le plafond, machinalement. J'essaie de me souvenir. De récupérer tous les filaments de souvenirs, pour les garder dans mon coeur. Je sais que c'est une mauvaise idée. Que je ne dois pas, que je ne dois pas, que je ne dois pas. Je vais me séparer de ces souvenirs. Je ne dois pas tenter le diable, et les inscrire sans le vouloir sur ma mémoire longue durée.
Mais je ne peux pas m'en empêcher. Il y a William dans mes bras, et Thomas. Il y a Wanda dans mes bras. Il y a le corps mort de Cassie dans mes bras. Il y a Tony dans mes bras, les larmes aux yeux. Il y a Wanda dans mes bras, à nouveau, encore, toujours. Pour toujours. Pour toujours, je lui ai promis. Pour toujours, même quand le chagrin pour Pietro l'étouffait. Pour toujours, même quand ses cris de douleur la nuit étaient trop fort, même quand son chagrin était trop grand, même quand sa terreur était inaccessible pour moi.
J'essaie d'imaginer un monde sans moi, quand je suis mort, quand il n'y avait plus que William, Thomas et elle. J'essaie d'imaginer les larmes dans ses yeux, sur ses joues. J'essaie d'imaginer son hurlement de douleur à l'annonce de la mort de Thomas. Ses insomnies. Ses carences. Comment elle devait se traîner, avec le poids du monde sur les épaules. Pour toujours, je lui ai promis, et j'ai failli à cette promesse.

William se détache pour me regarder dans les yeux.
J'ai failli à ma promesse de toujours te protéger, mon garçon. J'ai failli à ma promesse de te tenir en sécurité, de toujours veiller sur toi, de ne jamais t'abandonner. Je voulais te voir marier Teddy, je voulais te voir l'aimer de toutes tes forces. Je voulais te voir heureux, juste heureux, avec cet homme si grand et si fort, je voulais te voir sourire chaque jour et rire et aimer tes amis aussi. Je voulais te voir maîtriser ton pouvoir, devenir puissant grand et fort, devenir l'héritier de ta mère.
Je voulais voir ta mère viellir. Je voulais voir son visage se rider, je voulais voir sa beauté se fâner, je voulais voir ses paupières s'affaisser. Je voulais l'aimer jusqu'à la fin, tenir sa main, embrasser sa bouche, toucher sa peau jusqu'à la fin, jusqu'à la fin.
Je voulais tout ça pour toi, William. Et regarde-toi, maintenant. Tu as tout perdu. Tu m'as perdu. Tu as perdu l'amour de ta vie. Tu as perdu ton frère. Et tu as perdu ta mère. Et tu es si brave, si grand, si fort; pourquoi je ne serais pas fier de toi? Comment je ne pourrais pas l'être? Je t'ai vu t'affirmer, je t'ai vu aimer, je t'ai vu être aimé. Comment je ne pourrais pas fier?

Comment est-ce que j'ai pu laisser tout ça arriver?

Je ne peux pas m'empêcher de penser: et si.
Parce qu'il y a d'autres dimensions, il y a d'autres univers, il y a d'autres mondes. Il y a d'autres Visions, il y a d'autres William, il y a d'autres Wanda. Il y a des univers où Pietro est mort. Il y a des univers où Pietro est mort et Wanda s'enfonce dans son chagrin, dans sa colère, dans sa rage. Il y a des univers où je suis mort. Il y a des univers où je suis mort et puis mon fils et Wanda s'enfonce dans son chagrin, dans sa colère, dans sa rage.
Il y a des univers où nous sommes là, tous les trois, ensemble. Il y a des univers où nous sommes heureux.
Je me souviens de la puissance vertigineuse de Wanda. Je me souviens de combien, comment elle était forte, trop forte même. Comment tout le monde avait affreusement peur d'elle. Comment presque personne ne lui faisait confiance, sauf moi, sauf William, sauf Thomas (sauf Pietro).
Je me souviens de tout ce pouvoir, toute cette énergie, toute cette puissance, et comme ça la bouffait, à chaque fois qu'elle l'utilisait, même si elle ne me le disait pas. Je n'ai pas de mal à voir la rage qui l'habitait, sur la fin, dans les yeux hantés de William.

J'aimerais effacer cette lueur de ses yeux. Mon petit William, qui s'émerveillait des images que projetaient les illusions de Wanda. Mon petit William, qui riait, riait tellement, perché au cou de Teddy. Mon petit William, qui n'est plus si petit que ça.
J'aimerais effacer cette lueur de ses yeux. Changer le monde. Préserver Wanda de tout ça. De tout ce chagrin. De toute cette douleur. Je voudrais ne jamais avoir à voir cette lueur dans les yeux de William ou de Thomas ou de Wanda ou de Pietro. Je voudrais tous les préserver, les protéger.
J'essaie d'analyser quand. Quoi. Comment.

Pietro. Pietro, bien évidemment, sa moitié, son autre, son tout. Il y a Pietro, trop absent, trop distant. Mais quand je la connaissais, Wanda allait bien. Elle avait son chagrin, sa douleur, sa rage; mais elle allait bien, je crois. Elle m'aimait, je l'aimais. Elle était heureuse. Son chagrin était insoutenable, quand nous avons dû nous séparer des jumeaux. Mais elle était heureuse. J'étais là. Elle m'aimait. Je l'aimais, tellement. J'aurais pu retourner la terre entière avec cet amour, j'aurais pu la tenir dans mes bras pour l'éternité avec cet amour, j'aurais pu traverser les galaxies avec cet amour.

Ce n'est pas Pietro, l'origine de sa folie meurtrière.
C'est moi.

« Okay. Okay, je vais le faire, » dit William. Il pose ses mains sur mon crâne. Je dois agir vite. Je sais qu'il ne va pas tout effacer, mais je sais aussi qu'il ne faut pas prendre de risque, pas avec ce pouvoir trop grand, cette puissance incontrôlable.

›› SAUVER WANDA D'ELLE-MÊME.
›› PROTÉGER WANDA DE MOI.
›› SAUVER WILLIAM (KAPLAN) ET THOMAS (SHEPHERD).
›› PROTÉGER PIETRO.
›› S'ÉCARTER DE WANDA POUR RÉUSSIR LES REQUÊTES PRÉCÉDENTES.


« Dis-moi que j’ai pas grillé tes circuits, » me dit finalement William, et j'ouvre les yeux pour le regarder en tordant un sourire sur mes lèvres. “ Non, William. Je vais bien. ” Je me lève lentement, très doucement, détendant tous les muscles de mon corps androïde. Après une hésitation, je pose ma main sur l'épaule de mon fils, mon fils, mon fils qui doit vivre, et réapprendre à sourire, et réapprendre à rire, et réapprendre à vivre, vivre, vivre. Je tapote l'épaule de William en lui tournant le dos, ramassant ensuite sa tasse vide que j'amène dans la cuisine. “ Tout va aller mieux, maintenant, tu as bien fait de venir me voir. Je te promets que tout ceci n'arrivera pas ici. ” Je lève les yeux vers lui, les plante dans les siens. Et souris, à nouveau. “ Je te le promets, ” je répète sincèrement.

›› S'ÉCARTER DE WANDA.
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