too handsome to dietheodor & sacha

Sacha s’accroupit et observe les traces fermement imprimées dans la terre humide. Un petit sourire se dessine sur ses lèvres, il se rapproche de sa proie. Il a vraiment bien fait de semer son escorte d’imbéciles lourdauds et trop bavards, sans eux, il a des chances de ramener quelque chose au château. Ils ont tendance à oublier qu’il a appris à se faufiler hors du château très jeune et qu’il est devenu un expert lorsqu’il s’agit d’échapper à la surveillance de ceux censés veiller sur lui. Ce n’est pas parce qu’il est plus grand qu’il n’en est pas moins capable de devenir invisible à leurs yeux. Le jeune homme inspire profondément et raffermit sa prise sur son arc. Les bois sont sombres, chargés d’humidité. Il a plu toute la nuit et il fait encore bien frais. Mais il se sent bien plus à l’aise ici qu’au château. Combien de fois a-t-il tout simplement rêvé de traverser ces bois sans regarder en arrière, pour ne plus jamais revenir ? Enfin, ce sont des rêves d’enfant et il n’en est plus un.
Alors Sacha s’ébroue et s’élance à la poursuite de sa proie. Ca ne le gêne pas qu’elle le fasse un peu tourner en bourrique. Bien au contraire, ça lui donne envie de tout faire pour la retrouver mais surtout, ça lui permet de passer encore plus de temps dans la forêt. Depuis la mort de sa mère, il n’y a plus personne pour faire le médiateur entre son père et lui et tout le monde au château sait à quel point ces deux-là se détestent. Souvent, le jeune homme pense qu’il n’est encore en vie que parce que son père n’a pas d’autres héritiers pour perpétuer sa lignée. A ses yeux, il n’est qu’une constante déception, mais Sacha ne s’en préoccupe plus depuis des années maintenant. Lord Fitz est un alcoolique et un bon à rien et tout le monde dans le domaine attend qu’il passe enfin l’arme à gauche. Sacha le premier. L’idée de reprendre sa place ne l’enchante pas plus que ça, mais au moins, il sera débarrassé de lui.

Le jeune homme chasse ces pensées de son esprit et se concentre sur sa traque. Il n’a pas fait tout ce chemin jusqu’ici et semé son escorte pour que sa proie lui file entre les doigts. Un peu plus loin, il entend des branches craquer et se fige brusquement. Avec un sourire, il le voit enfin, le magnifique cerf qu’il traque depuis des heures déjà. Lentement, il relève son arc et attrape une flèche qu’il encoche sans faire le moindre bruit. L’animal est occupé à brouter calmement et ne l’a absolument pas entendu. Sacha bande son arc et vise calmement, mais avant qu’il ne puisse relâcher la corde, un sifflement résonne dans son oreille droite et il voit un trait se ficher dans le flanc du cerf qui pousse un gémissement surpris et tente de s’enfuir. Mais il fait quelque pas, trébuche et s’effondre lourdement au sol.
La bouche ouverte, Sacha se retourne vivement pour faire face à un homme qu’il n’a jamais vu auparavant. « Hé ! il était à moi ! » s’exclame-t-il en baissant son arc. Mais l’autre encoche une nouvelle flèche et le vise sans ciller. Le jeune homme fronce les sourcils et l’observe plus attentivement. Tout dans sa tenue crie mercenaire et le jeune seigneur pâlit un peu. « Oh là l’ami, baisse ton arc, c’est bon, je te le laisse, » marmonne-t-il en levant les mains en signe de reddition. Mais le type continue de le viser et esquisse un petit sourire qui n’annonce rien de bon. La gorge nouée, Sacha se tient prêt à esquiver, même s’il doute être suffisamment rapide pour éviter une flèche à cette distance. « C’est mon père qui t’envoie ? C’est ridicule, pourquoi ferait-il cela ? » fait-il, les sourcils toujours froncés.

Ils se détestent, mais il n’irait pas jusqu’à faire assassiner son seul héritier, n’est-ce pas ? Bon, il ne peut pas vraiment compter sur la vivacité d’esprit de son géniteur, qui s’abrutit à chaque fois qu’il s’enfile un nouveau tonneau de vin, mais tout de même. Il ouvre la bouche pour parler, mais le mercenaire relâche la corde de son arc et la flèche fonce droit vers lui. Sacha a à peine le temps de se jeter en avant pour éviter qu’elle ne se fiche en plein dans son cœur, mais elle lui érafle tout de même méchamment la joue et il sent le sang chaud couler le long de sa mâchoire. « Merde ! » s’exclame-t-il en se redressant déjà. « D’accord, combien il te paye ? » beugle-t-il en se débarrassant de son arc pour dégainer son épée. « Sérieusement, combien il te paye ? T’es un mercenaire, pas vrai ? Si je paye plus, tu me laisses tranquille ? » Un nouveau trait siffle à ses oreilles et il baisse la tête. « Fichtre et foutre, arrête ça ! D’accord, t’es pas vénale, j’voulais pas te vexer ! » Son cœur bat la chamade. S’il ne se sort pas de cette situation, il va y laisser la vie et il n’a vraiment aucune intention de mourir là. « Si je supplie, j’ai mes chances ? » bafouille-t-il d’un air désespéré. Mais en même temps, il raffermit sa prise sur son épée. Au dernier moment, il se redresse et charge. C’est sa seule chance, non ?

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On lui avait donné pour mission de tuer le jeune lord Fitz tout ça pour les beaux yeux d’une jeune demoiselle. Theodor avait eu toute sorte de contrat dans sa vie de mercenaire. Du plus affreux au plus difficile à exécuter, mais jamais au grand jamais on était venu chercher ses services pour éliminer la concurrence pour obtenir le cœur d’une jeune fille. Il avait dû prendre sur lui pour ne pas rouler des yeux en recevant les instructions. Récolter l’argent. Exécuter le contrat. C’était tout ce qui l’importait. Il volait des vies tout en s’enrichissant de son côté. Et il le faisait toujours avec autant de détachement, surtout encore plus depuis qu’il avait recueilli sa nièce après avoir tué son père qui menaçait de la vendre au plus offrant. Il aurait pu ressentir de la tristesse ce jour-là en tuant son beau-frère, mais il était devenu une telle raclure qu’il avait préféré chasser les bons moments qu’il avait pu vivre avec lui. Agatha était maintenant avec lui et restait dans sa maison à l’abri du reste du monde pendant qu’il s’occupait de ses contrats. Il avait même pu engager une servante pour qu’elle s’occupe du bébé que sa nièce était encore pendant qu’il était absent. Elle avait des consignes strictes : elle ne devait pas parler de l’enfant à qui que ce soit et ne devait pas la sortir. Elle obéissait (bien plus parce qu’elle avait peur de se faire tuer que par zèle) et c’était ce qui comptait aux yeux du mercenaire. Il veillait au bien être de la petite et ça passait par les contrats et par le sang de l’Homme sur ses mains. Le seigneur qui lui avait demandé la mort du lord Fitz l’avait grassement payé et l’avance clinquait dans sa poche. Il alla la déposer dans sa cachette habituelle avant de prendre la route. En plus d’une dague, il avait pris son arc cette fois, il s’était renseigné sur le lord et il aimait bien chasser. Sa mort pouvait passer pour un accident de chasse et pour ça, il devait prendre les armes adéquates. Il avait hésité un instant avec l’arbalète avant de se rappeler que ce n’était pas une bonne idée vu l’état des corps après.

Il le pista, restant caché et se faisant le plus discret possible. Il avait vu le cerf passer non loin de lui et le lord Fitz quelques pas derrière. Theo le vit prendre position quelques mètres plus loin, il sortit de sa cachette se positionna juste derrière lui, bandant son arc au même moment et laissa filer la flèche juste avant qu’il ne le fasse. Elle dut siffler à son oreille et alla se ficher dans le magnifique animal. Theodor n’aimait pas vraiment s’en prendre aux animaux quand ce n’était pas nécessaire, mais il avait réalisé qu’il n’avait rien à manger actuellement et qu’un peu de viande ferait du bien. Il pourra également essayer d’en donner à Agatha.

Rapidement, il prit une autre flèche et banda l’arc de nouveau visant le lord cette fois. « Hé ! il était à moi ! » Silencieux, il se contenta de le fixer. Il aimait toujours jouer avec ses proies avant de leur retirer leur dernier souffle. « Oh là l’ami, baisse ton arc, c’est bon, je te le laisse, » Il leva les mains. Theo le sentait tellement nerveux. Il plissa les yeux comme un chat prêt à sauter sur la souris qu’il chasse. Mais il sentait moins d’engouement à tuer ce pauvre gars. Tout ça pour une donzelle en plus. « C’est mon père qui t’envoie ? C’est ridicule, pourquoi ferait-il cela ? » L’entendre babiller l’agaçait, au final, cette hésitation ne dura qu’un très court instant. Autant qu’il l’achève le plus rapidement possible pour aller ramasser l’argent se débarrasser du contrat. Il laissa partir la flèche et pensait l’avoir du premier coup, mais le bougre l’évita au dernier moment. La pointe érafla seulement sa joue. Theo grogna. « Merde ! D’accord, combien il te paye ? » Le gamin laissa tomber son arc et dégaina son épée. « Sérieusement, combien il te paye ? T’es un mercenaire, pas vrai ? Si je paye plus, tu me laisses tranquille ? » Il laissa partir une autre flèche et fronça les sourcils. « Fichtre et foutre, arrête ça ! D’accord, t’es pas vénale, j’voulais pas te vexer ! Si je supplie, j’ai mes chances ? » Déstabilisé, Theo cligna plusieurs fois des yeux. Il ne méritait vraiment pas de mourir. « Tu n’as donc aucun amour propre, petit lord ? » Grogna-t-il. Il lui semblait tellement inoffensif qu’il avait presque pitié de lui. Diantre, Agatha le rendait-il plus vulnérable et un peu plus humain ? « Sais-tu pourquoi on veut ta mort ? » En fait, il n’aimait pas beaucoup le seigneur Doe. Il n’avait pas eu l’occasion de vérifier, mais il était presque sûr que c’était un stupide elfe. Et les Dieux savaient à quel point il pouvait détester ces bellâtres. « Montre-moi comment tu supplies pour sauver ta vie, petit lord. »

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Sacha a beau y réfléchir, il ne comprend pas. Ce type est un mercenaire, ça ne fait aucun doute. Et le mercenaire tuent pour l’argent, pas pour leur bon plaisir – même si ces notions sont souvent proches pour eux, ils ne font rien gratuitement. Ça veut donc dire que quelqu’un l’a engagé pour lui faire la peau. Le jeune Lord n’a pas la prétention de penser qu’il n’a que des amis, mais quand il pense à qui voudrait bien pouvoir l’étriper, il ne voit que son père. Il est la seule personne qui le déteste au point de vouloir sa mort. Mais ce n’est pas logique. Son père est un fou alcoolique, mais il n’est pas stupide pour autant. Il a tout fait pour s’assurer que la lignée des Fitz perdure, pour que Sacha soit le souverain du domaine après lui. Pourquoi lui faire la peau maintenant ? Ça ne tient pas la route. Mais qui, alors ? Qui peut bien vouloir sa mort ? Ce n’est certes pas le moment d’y réfléchir, surtout s’il veut s’en sortir vivant, mais c’est plus fort que lui.
« Tu n’as donc aucun amour propre, petit lord ? » Le surnom le fait tiquer, la pique un peu moins. De l’amour propre ? Oh il en a, beaucoup, même. Mais il n’est pas assez stupide pour faire le malin face à un type qui tue pour se nourrir. Il a beau avoir été entraîné par Elric, une des plus fines lames du royaume – à se demander ce qu’il fichait encore dans ce trou paumé – il ne pense vraiment pas faire le poids face à ce genre d’hommes. Il n’a pas vraiment envie de supplier qui que ce soit, l’idée lui taquine vraiment l’ego, mais il espère pouvoir parler tellement qu’il finira par se lasser et s’en aller.

Quoi, il rêve ? Ça ne l’empêchera pas d’essayer. « Sais-tu pourquoi on veut ta mort ? » demande le mercenaire et Sacha soupire en levant les yeux au ciel. « Non, c’est justement ce que j’aimerais bien savoir. Je ne voudrais pas avoir l’air de me vanter, mais je pense être quelqu’un de plutôt agréable, je ne vois vraiment pas ce que l’on pourrait me reprocher, » déclare-t-il sans se défaire de sa pose défensive. « Ce n’est pas mon père, n’est-ce pas ? Non, ce serait vraiment stupide de sa part. Alors, qui veut me voir mort ? Je suppose que t’es du genre à bien faire ton travail, donc tu ne risques pas grand-chose en me le disant. » Un peu de flatterie, ça marche toujours, non ?

« Montre-moi comment tu supplies pour sauver ta vie, petit lord. » Sacha grince des dents. « C’est une obligation, le surnom ? Et puis franchement, les répliques dramatiques de ce genre, c’est passé de mode. J’aime pas vraiment supplier, je préfère négocier, » affirme-t-il avec un petit sourire. Il feint la confiance, mais très franchement, il est complètement terrifié. Il n’est pas du genre à sous-estimer son adversaire et celui-ci lui paraît clairement plus fort qu’il ne l’est. « Donc, qui veut ma mort et combien on te paye ? Je suppose que c’est ce qui t’intéresse, non ? » Il baisse son arme, sans pour autant se tenir prêt à se défendre s’il le doit. « On n’est pas obligés de se battre. Je compte bien me défendre et même si tu finiras probablement par avoir le dessus, ce sera une véritable perte de temps. Alors qu’on pourrait se mettre d’accord et repartir tous les deux d’ici sans même transpirer. » Il tente un petit sourire, pour faire bonne figure.

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« Non, c’est justement ce que j’aimerais bien savoir. Je ne voudrais pas avoir l’air de me vanter, mais je pense être quelqu’un de plutôt agréable, je ne vois vraiment pas ce que l’on pourrait me reprocher. Ce n’est pas mon père, n’est-ce pas ? Non, ce serait vraiment stupide de sa part. Alors, qui veut me voir mort ? Je suppose que t’es du genre à bien faire ton travail, donc tu ne risques pas grand-chose en me le disant. » Il fronça les sourcils un court instant. Oui, il était du genre à bien faire son travail (parfois un peu trop bien), mais non, il n’allait pas lui révéler qui était le commanditaire de ce meurtre. Il secoua la tête négativement, plissant un peu plus ses yeux restant en position d’attaque, prêt à lui ficher une flèche en pleine tête s’il faisait réellement trop le malin ou s’il arrivait à atteindre le point où il l’agaçait tellement qu’il abrègerait ses souffrances sans prévenir.

« C’est une obligation, le surnom ? » Un sourire sarcastique s’afficha sur ses lèvres. « Et puis franchement, les répliques dramatiques de ce genre, c’est passé de mode. J’aime pas vraiment supplier, je préfère négocier, » L’agacement pointa le bout de son nez. Pourquoi avait-il commencé à discuter avec ce petit Lord ? Il aurait dû l’achever sans rien dire, juste à le regarder supplier. Il n’avait pas pour habitude de parler avec ses victimes, on disait que ça liait forcément le tueur avec la proie et ça pouvait être une faiblesse. Suffisait que ladite victime commence à pointer des arguments un poil trop recevable pour que le mercenaire hésite. Et les hésitations dans ce métier, ça pouvait être fatal. « Donc, qui veut ma mort et combien on te paye ? Je suppose que c’est ce qui t’intéresse, non ? » Theodor le vit baisser son arme, le gamin avait un sérieux aplomb, il devait le reconnaître. « On n’est pas obligés de se battre. Je compte bien me défendre et même si tu finiras probablement par avoir le dessus, ce sera une véritable perte de temps. Alors qu’on pourrait se mettre d’accord et repartir tous les deux d’ici sans même transpirer. » Theodor tira une autre flèche qui se ficha juste aux pieds du Lord, suffisamment déstabilisant pour qu’il baisse la tête. Le mercenaire abandonna son arc et ses flèches et alla lui envoyer un coup de poing en plein dans la mâchoire, ripostant avec son autre pour envoyer sa tête de l’autre côté. Rapidement il se baissa pour l’attraper au niveau des mollets et le fit basculer en arrière. Il tomba lourdement au sol et Theo vint se mettre juste au-dessus de lui. « Qu’est-ce que j’y gagne à te laisser en vie hein ? Qu’est-ce que j’y gagne à faire des allers-retours entre toi et le commanditaire de ta mort ? Alors que j’ai juste à t’exécuter pour que ça soit fini, que je ramasse ma récompense et que je me tire de ton patelin et de vos histoires sordides. » Il se redressa et le toisa. Il avait cogné les deux côtés de la mâchoire, il espérait ne pas l’avoir trop amoché pour qu’il puisse parler. « Vous, les gens de la haute, vous pensez réellement que nous, les mercenaires, on s’intéresse à vos petites querelles ? Ta mort, petit Lord, elle est un peu triste… les raisons sont irrecevables, mais on me paie bien. Alors explique-moi ce que t’aurais à offrir à un mercenaire en sachant que t’es incapable de faire les choses toi-même ? » Il n’était pas le premier, ni le dernier à vouloir le tourner contre son commanditaire, peu importe la raison. Theodor était un peu las de ces seigneurs incapables de régler leur problème eux-mêmes.

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Lorsqu’une nouvelle flèche se plante juste à côté de son pied droit, Sacha baisse la tête et comprend que la négociation, c’est pas son fort au mercenaire. Quand il relève les yeux, c’est pour voir qu’il s’est approché et la seconde d’après, une vive douleur irradie dans sa mâchoire et lui tire un grognement. Il n’a pas le temps de comprendre que déjà, un autre coup l’atteint de l’autre côté et sonné, il s’effondre lorsqu’il sent qu’on tire sur ses mollets. Merde. Merde. Il sent que l’autre type lui grimpe à moitié dessus et là, il commence sérieusement à paniquer. « Qu’est-ce que j’y gagne à te laisser en vie hein ? Qu’est-ce que j’y gagne à faire des allers-retours entre toi et le commanditaire de ta mort ? Alors que j’ai juste à t’exécuter pour que ça soit fini, que je ramasse ma récompense et que je me tire de ton patelin et de vos histoires sordides. » La gorge du Lord se noue, ses entrailles se glacent, parce qu’il comprend que s’il ne se bouge pas de là, il va mourir. Vraiment mourir. Alors il réfléchit. Parce que Nathan lui a appris à se défendre et ce n’est clairement pas le moment de le décevoir. « Vous, les gens de la haute, vous pensez réellement que nous, les mercenaires, on s’intéresse à vos petites querelles ? Ta mort, petit Lord, elle est un peu triste… les raisons sont irrecevables, mais on me paie bien. Alors explique-moi ce que t’aurais à offrir à un mercenaire en sachant que t’es incapable de faire les choses toi-même ? » A cela, Sacha fronce les sourcils. D’accord, il n’a jamais eu la vie dure, il a grandi dans un château, il n’a jamais connu la faim ou le froid. Mais de là à dire qu’il est incapable de faire les choses lui-même…
Il n’a jamais cherché querelle avec qui que ce soit, il ne sait même pas pourquoi on veut le tuer. C’est injuste. « De l’argent, c’est probablement tout ce que je peux t’offrir, mais de toute évidence, ce n’est pas suffisant, » réplique-t-il. Il a un peu repris ses esprits, alors il en profite pour à son tour, cogner le mercenaire. Il se redresse immédiatement et s’écarte après avoir récupéré son épée.

Là, il se plante en face de l’homme, la mâchoire crispée. Courir serait stupide, le mercenaire est bon archer et de toute façon, il cavale probablement mieux que lui. Alors il ne lui reste plus qu’une seule solution, rester et se défendre. Rester et prier pour ne pas avoir fait la pire erreur de sa vie en râlant lors des entraînements avec son Maître d’armes. Rester et se battre. Sacha inspire profondément et défie son adversaire du regard. « Pas le choix, on dirait. » Il a presque envie de s’excuser par avance si le combat est décevant, dernière boutade. Mais non, il n’a plus vraiment le cœur à plaisanter. Le mercenaire est bien décidé à le tuer et il n’a pas tellement envie de mourir aujourd’hui.

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« De l’argent, c’est probablement tout ce que je peux t’offrir, mais de toute évidence, ce n’est pas suffisant, » Non en effet ça ne l’était pas. Theodor baissa sa garde quelques secondes et se prit un coup du seigneur qui se redressa et récupéra son épée. Il gronda, autant qu’il finisse rapidement. Ça prenait trop de temps. Le mercenaire n’était pas du genre à parler avec ses victimes habituellement, mais cette fois, il s’était senti l’âme charitable. Un quart de seconde. Avant de se souvenir de la récompense qui l’attendait et d’Agatha qui devait se demander où se trouvait son oncle. Il fronça les sourcils, il ne devait plus traîner. « Pas le choix, on dirait. » Il eut un léger sourire. « Non, en effet. »

Le combat commença alors, épée contre épée. Le lors avait de bons réflexes qui causèrent quelques frayeurs à Theodor par moment avant qu’il ne reprenne rapidement l’avantage. Il était plus grand, plus lourd que son adversaire, il n’avait qu’à foncer et sa masse ferait le reste. Il donna des coups plus forts qui ébranlèrent Fitz par moment. Il le sentait se fatiguer et lui aussi. Il allait devoir abréger tout ça sinon ils finiraient par tomber d’épuisement tous les deux et Theodor échouerait dans sa mission. Il bloqua son épée et lui donna un coup de pied dans le genou droit. Fitz se plia en grognant de douleur et Theodor lui enfonça sa lame dans le ventre. Il s’approcha de son oreille et lui murmura les quelques mots que son employeur lui avait dit de dire avant que Fitz n’exprime son dernier soupir. « Lord Doe sends his regards. » Il vit une expression interrogative dans les yeux de Fitz avant que celui-ci ne les ferme définitivement. Le corps se détendit et Theodor retira son épée le laissant tomber au sol. Le mercenaire ne perdit pas de temps et sortit un sac en toile d’une de ses sacoches. Doe lui avait demandé comme preuve de lui ramener la tête du lord. Il étendit le corps dans l’herbe et la lui trancha d’un coup sec avec son épée. Le sang se déversait dans l’herbe, la tâchant de rouge. Il l’empoigna par les cheveux et la rangea dans le sac qu’il referma avec une corde. Il laissa le corps où il était. Ils le trouveraient vite et ses habits serviraient à l’identifier. Le Lord Fitz était mort. Vive le Lord.

Theodor retrouva son cheval et attacha le sac contenant la tête à son cheval. Il s’évertua ensuite à nettoyer sa lame avant de la ranger et de grimper sur son canasson direction le château de Lord Doe pour récupérer sa récompense et rejoindre sa nièce. Il lui avait dit qu’il serait rentré avant le lendemain, il devait se dépêcher pour tenir ses promesses et lui préparer un bon repas tout en l’écoutant raconter sa journée de petite fille. Ça le changerait de ses activités de barbare et de la mort qu’il rencontre à chaque détour de chemin.