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 BRUTASHA ·· i say run little monster

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brutasha #1


 
Bruce étira ses bras vers le haut, dans une posture étrange qui, pour quiconque passait par là, aurait paru grotesque. Il sentit les os de ses épaules craquer, et un léger sourire se dessina furtivement sur ses lèvres. Alors il arqua le dos, descendant avec douceur ses mains jusqu'à ce qu'elles touchent le sol. Sa respiration était calme, ses paupières closes, et il se redressa lentement jusqu'à se tenir bien droit, sur son tapis de méditation. Ces techniques n'avaient rien de révolutionnaire – elles étaient désormais bien répandues. Mais les moines avec lesquels il avait passé un bon moment, lui avaient appris tout ce qu'il y avait à apprendre sur la gestuelle, les inflexions respiratoires, la tranquillité de l'esprit... Il se sentait fin près. A revenir à New-York, à retrouver les Avengers. A retrouver Natasha. N'était-elle pas, finalement, la raison première de sa fuite ? Le baiser qu'ils avaient partagé, alors qu'ils combattaient Ultron, avait été une révélation. Leur flirt, jusque là innocent, était finalement quelque chose de plus fort ; et Bruce ne mettait pas encore le doigt dessus.

Il attrapa la bouteille d'eau qui traînait sur son lit, en dévissa le bouchon et but quelques gorgées. Cela faisait une heure qu'il enchaînait les exercices de méditation. La journée pouvait commencer. Et il était temps de parler avec l'agent Romanoff. Banner était revenu depuis quelques semaines déjà, mais il n'avait toujours pas trouvé le temps – ou le courage?- de discuter avec Tasha seul à seul. Leurs interactions en compagnie du reste du groupe étaient également très limitées. Il la connaissait assez pour savoir qu'elle respectait la distance que Bruce s'imposait. Elle était peut-être aussi blessée qu'il soit parti sans la prévenir, sans donner de nouvelle. Il ne savait pas si elle était passée à autre chose ou non ; après tout, leur relation n'avait rien de sérieux, rien de concret. Il ne pourrait décemment pas lui en vouloir, si elle avait mis tout ça derrière elle. Ce serait même mieux, finalement. Moins dangereux. Néanmoins, le temps des suppositions était terminé. Il fallait en discuter, il fallait que Bruce apprenne à s'exprimer un minimum. Tout contenir n'était pas bon, les moines le lui avaient maintes fois répété. L'esprit calme et le corps reposé, il sortit de sa chambre après avoir enfilé un sweat, pour parcourir les quelques mètres le séparant des appartements de Natasha. Ironiquement – il soupçonnait Stark de l'avoir fait volontairement – il était le voisin direct de la belle rousse.

Le soleil se levait tout juste. Bruce avait pris l'habitude de se réveiller tôt, pour faire ses exercices matinaux sans être dérangé ; il espérait que Tasha serait également debout, bien qu'il doute qu'elle soit du genre grasse matinée. Il toqua une première fois, le poing souple, sur le battant. N'entendant aucun bruit indiquant un mouvement dans la pièce, il songea à faire demi-tour et retourner se cloisonner dans ses appartements, pour revenir plus tard. Finalement, il décida de retenter sa chance, et lança un nouveau coup sur la porte. Puis sa main vint rejoindre l'autre, et il tira sur ses manches de manière compulsive, à la façon d'un enfant qui ne sait pas quoi faire de ses dix doigts. Cette fois, il entendit un marmonnement de l'autre côté, et la porte fut tirée assez sèchement. Le visage de la rouquine se détendit lorsqu'elle reconnut Bruce ; et c'était un petit détail qui fit sourire Banner. « Bonjour, Natasha... » dit-il avec hésitation. Il espérait ne pas tomber au mauvais moment. Ne pas l'avoir réveillée. « Je sais qu'il est tôt mais je... Est-ce qu'on peut parler ? » Il rencontra les yeux de Romanoff. Il étendit son sourire, bien décidé à ne pas laisser passer cette occasion de discuter. Il avait besoin de cette conversation. Il fallait bien qu'il sache, après tout, ce que Natasha pensait de son départ précipité. S'il n'avait pas encore mis le doigt dessus, Bruce le ferait bientôt : et il se rendrait compte qu'au final, cette discussion n'était qu'un prétexte pour savoir s'il avait encore une chance. Parce que Natasha avait aimé le monstre autant qu'elle avait aimé l'homme – et il ne voulait pas perdre cela. Il ne voulait pas la perdre, tout simplement. « Je pense qu'on doit parler. » répéta-t-il avec plus d'assurance, le dos droit et le regard sérieux.


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Cela faisait déjà plusieurs heures que Natasha était éveillée. Contrairement à certains de ses nouveaux camarades qui se plaisaient à dormir jusqu'en milieu de matinée, elle ne savait pas ce qu'était une bonne longue nuit de sommeil. Depuis toujours, elle se réveillait au bout de quatre heures dans son lit, alors que le monde était encore éteint, silencieux. Elle n'avait jamais eu besoin de dormir beaucoup. Son corps avait appris à reprendre ses forces rapidement, et elle était incapable de dire si c'était naturel, ou si c'était une déformation de la Red Room. L'organisation lui avait arraché tant de sa personnalité et de ses caractéristiques biologiques qu'elle ne savait pas vraiment ce qui faisait vraiment partie d'elle. Mais les choses étaient ainsi, avaient toujours été ainsi (d'aussi loin qu'elle se souvienne), et ce n'était certainement pas aujourd'hui qu'elles allaient changer. Comme tous les jours, elle avait commencé la journée par deux heures dans le centre d'entraînement de la tour des Avengers, où personne ne pointait le bout de son nez avant au moins sept ou huit heures. Seule face à elle-même, elle s'entraînait sans relâche, courait jusqu'à ce que ses poumons la brûlent. Elle ne pensait pas, se mettait en mode automatique. Parfois, elle aurait aimé que ses habitudes de jeunesse la quittent. Mais au fond, elles faisaient aussi partie d'elle, et c'était sa capacité à faire taire ses pensées et émotions qui lui avait permis de devenir la personne qu'elle était aujourd'hui. Quand bien même elle avait changé et voulait laisser son passé derrière elle, elle savait qu'elle ne pourrait jamais se dissocier de la personne qu'elle avait été avant. Elle l'avait accepté, et tentait de faire coexister ces deux versions d'elle pour qu'elles ne forment plus qu'une. Ce n'était pas facile tous les jours. Parfois, la veuve noire prenait le contrôle. Parfois, Natasha se faisait plus forte. C'était un travail de longue haleine, mais elle avait choisi de l'entreprendre le jour où elle avait accepté de rester auprès des Avengers. Après la bataille de New-York, après la chute du Shield, elle aurait très bien pu disparaître pour de bon. Elle était la meilleure pour brouiller les pistes, la meilleure pour s'enfoncer dans l'ombre. Mais elle ne l'avait pas fait. Quelque chose l'avait poussée à rester. Aujourd'hui, ses camarades ignorait tout de son combat intérieur, parce qu'elle était la meilleure également à cacher ses émotions. Stark avait sûrement remarqué, grâce à Jarvis, qu'elle se couchait trop tard, et se levait trop tôt par rapport aux autres, aux personnes humaines normales. Il avait du avoir des rapports sur sa fréquentation trop matinale de la salle. Mais il n'avait rien dit, pour le moment, et elle lui en était reconnaissante.

Après son entraînement, elle s'était réfugiée dans sa chambre et avait pris une douche, bien trop longue, bien trop chaude, la musique résonnant dans sa salle de bain personnelle. Là encore, elle avait eu du mal à s'autoriser à penser, à repasser en mode Natasha. Mais les paroles des chansons l'avaient ramenée à cette réalité, dans laquelle ses émotions n'étaient plus enfermées à double-tour quelque part dans les recoins de son subconscient. Elle avait pensé aux récents événements dans les rues de New-York, à la présence de son copycat Yelena Belova. Elle avait pensé à sa rencontre avec James Barnes. Elle n'était plus la même depuis ce jour-là. Il était sur la voie de la rédemption, de l'humanité, comme elle. C'était peut-être idiot, mais elle avait l'impression, viscérale, de ne plus se battre seule contre ses démons. Savoir qu'il passait par le même processus qu'elle avait quelque chose de rassurant. Et puis elle avait pensé à Bruce, bien sûr. Mais c'est à ce moment-là qu'elle avait décidé qu'il était temps de sortir de sa douche et de passer à autre chose. C'était toujours plus facile de fuir ce qui la tracassait le plus, ce qui la touchait le plus. Elle avait regardé la moitié d'un film d'action vraiment pourri, avec une tasse de thé, en attendant que le reste des Avengers se réveille. Mais elle ne pouvait s'empêcher de lever les yeux au ciel devant les cascades surjouées des personnages.

Elle s'apprêtait à couper cette bouse alors qu'elle en était presque à la fin quand un coup se fit entendre contre sa porte. D'abord, elle ne put s'empêcher de penser qu'il s'agissait de Clint, qui lui faisait une blague comme souvent, pensant qu'il la réveillerait. Elle n'ouvrit pas tout de suite, pensant qu'il lâcherait l'affaire. Mais une deuxième tentative lui fit comprendre qu'il n'était pas prêt à la laisser tranquille. Elle marmonna une critique exaspérée avant d'ouvrir la porte, prête à répliquer face à ces provocations… Mais ce ne fut pas Clint qu'elle trouva derrière sa porte. « Bonjour, Natasha... » Le visage de la rousse changea immédiatement d'expression devant le visage du scientifique. Elle aimait quand Bruce l'appelait par son prénom. C'était quelque chose de familier, de rassurant. Presque d'intime. « Je sais qu'il est tôt mais je... Est-ce qu'on peut parler ? » demanda le brun, laissant l'espionne un poil surprise. C'était elle, la plus audacieuse des deux, en temps normal, non ? Qu'était-il arrivé à l'ordre établi ?« Je pense qu'on doit parler. » Il avait un sourire sur les lèvres, et Natasha n'eut pas besoin de plus pour faire un pas en arrière et lui laisser la voie libre pour qu'il entre dans ses appartements. Elle savait qu'il fallait qu'ils parlent. Elle ne savait juste pas vraiment par quoi commencer. Elle ne savait pas non plus vraiment où elle se positionnait par rapport à tout ça. C'était si nouveau, pour elle, de trop réfléchir à ce genre de choses… Elle en était déconcertée. Et il en fallait beaucoup pour déconcerter la veuve noire. « On doit parler. » répéta-t-elle, autant pour elle que pour Bruce. Elle lui envoya un sourire léger et retrouva sa place sur le canapé. Elle plongea ses prunelles dans celles du scientifique. « Je… » Elle baissa les yeux et sourit de nouveau, amusée. « Je commençais à penser que peut-être, tu ne viendrais jamais me parler. » Cela faisait plusieurs semaines qu'ils vivaient au même endroit. Elle n'avait pas voulu le brusquer, quand bien même ça l'avait démangée. « Que peut-être… » Son air était faussement assuré. Mais Bruce savait lire en elle. Il savait lire ses faiblesses, comme peu de gens savaient le faire. « Tu préférais laisser tout cela derrière toi. Peut-être même que c'est ce que tu es venu me dire. » Toujours se préparer au pire scénario.
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Elle recula, le laissa entrer. Elle était Natasha et sa chambre respirait la douceur. Bruce avait parfois le sentiment d'être le seul à voir la tendresse chez la rouquine. Il y avait du sang et des larmes et des peines mais il voyait le cœur et le calme et l'amour. Elle était l'amour. Il jeta un œil autour de lui, un peu curieux d'entrer dans son intimité. Depuis son emménagement dans la tour, il n'avait toujours pas franchi le pas de sa porte. Il était resté de son côté du mur. « On doit parler. » fit-elle dans un murmure. Elle lui lança un sourire timide, le genre de sourires qui faisait automatiquement sourire Bruce également. Puis elle reprit place sur le canapé, alors Bruce la suivit. Il s'assit à côté d'elle, quelques mètres les séparant, et il plonge son regard dans celui de son amie. Peut-être qu'il doit commencer, non ? Ce serait plus juste s'il commençait. Mais Natasha prend la parole, et finalement c'est un beau résumé de leur histoire. Elle a toujours pris les devants, elle sait combien Bruce est mauvais là-dedans. « Je... » Sa voix se perd un peu, elle regarde ses mains, ses lèvres s'étirent. Ils sont adultes, des adultes entraînés à défendre la Terre et à tuer leurs ennemis. Pourtant, ensemble, dans l'intimité de cette chambre, ils agissent encore comme des adolescents. Bruce triture sa manche, mais ne la lâche pas des yeux. « Je commençais à penser que peut-être, tu ne viendrais jamais me parler. » Il avait tardé, c'était vrai. Ils auraient dû avoir cette discussion plus tôt, notamment suite à leur dernière rencontre. A leur baiser, à son départ... Il aurait dû la trouver – elle habitait la chambre d'à côté, ce n'était pas bien compliqué – et lui expliquer. Il ne l'avait pas fait. Bruce avait eu peur ; il vivait, constamment, dans la peur de l'autre lui. Il craignait de blesser ceux qu'il aimait, comme il avait blessé Betty, et des centaines d'innocents après elle.

Seulement, il ne pouvait pas laisser la peur le contrôler. Il devait apprendre à affronter ses craintes, ses doutes, ses terreurs. S'opposer au monstre. « Que peut-être... Tu préférais laisser tout cela derrière toi. Peut-être même que c'est ce que tu es venu me dire. » D'instinct, sa main attrape celle de Natasha. Pour ne pas qu'elle parte, pour lui faire comprendre qu'il ne veut pas, ne voudra jamais la laisser partir. Il lui faut une seconde ou deux pour s'en rendre compte, et il quitte la chaleur de son poing, lui redonne son espace. « C'est plus compliqué que ça. Tu le sais bien. » Il n'ose pas soutenir son regard. Bruce n'aime pas la direction que ça prend. Il n'aime pas parler de lui, de ses sentiments, ni même se confronter à Natasha. Il est faible, face à elle. Un marshmallow devant le brasier, il fond et ses convictions fondent avec lui. Il doit se ressaisir. Le scientifique s'éclaircit la gorge, gratte un peu sa barbe, incertain. « T'embrasser... C'est quelque chose auquel je pense. » Il parle sans trop savoir où il va. Il parle et il s'écoute et il a envie de se cacher sous le lit, retourner chez les moines, tellement il est gêné. Ses joues s'empourprent, mais il continue. « Souvent. » Bon sang Bruce. Un peu de structure dans tes propos ! « Il n'est pas question que je le veuille ou non. J'en ai envie. La situation est juste... plus compliquée. » Encore cet adjectif, qui semble englober à la perfection le contexte de leur relation. C'est un autre mot pour effrayant, pour dangereux, pour destructeur. Bruce lâche ses manches, et bam droit dans les yeux il la regarde. Elle est belle et compréhensive, il sait qu'elle comprend et ce n'est pas elle qui se battra pour eux, ce n'est pas elle qui lui courra après si il décide de tourner les talons. Elle n'est pas de ce bois-là, elle n'est pas faite ainsi. Si un jour elle l'aimait, elle serait capable de retourner des montagnes pour le sauver d'un quelconque danger, mais si un jour elle l'aimait, elle ne le retiendrait pas s'il voulait partir. Il le sait parce qu'il la connaît, parce qu'il a compris comment elle fonctionnait. Il le sait et il l'aime pour ça, en plus de tout le reste. « Je pourrais te tuer, Tasha. Pendant un baiser, pendant... » Il s'interrompt, embarrassé. Elle a compris, elle a souri doucement. « J'ai tué ma femme. Et je ne peux pas prétendre avoir plus de contrôle aujourd'hui qu'à l'époque. » Sa voix est lourde et ses épaules s'affaissent. S'il perdait Natasha, il perdrait le contrôle. Il ne pouvait pas exposer le monde à un tel danger, pas vrai ? « J'ai passé du temps loin d'ici, dans un temple taoïste, j'ai appris à méditer, j'ai appris à calmer les battements de mon cœur. Mais mon cœur, prêt de toi... il garde pas son calme. » Son sourire est discret, un peu cassé. Il voudrait que les choses soient différentes. Il voudrait qu'elle tente sa chance, qu'elle l'embrasse quand même – seulement c'est égoïste, c'est inconscient. Bruce est perdu entre les eaux de sa conscience et celles, plus profondes, plus mystérieuses, de son cœur.


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Bien sûr, Natasha n'aurait pas été Natasha sans ce faux air confiant sur le visage, ce petit sourire mutin qui la caractérisait tant. C'était sa seule défense face à Bruce. Le scientifique avait cette aura qui tuait dans l’œuf ses moindres tentatives de résistance. Il avait de la douceur dans les yeux, dans le visage. Même dans sa démarche. Il respirait la bonté, et sa présence avait quelque chose de très solaire pour l'espionne. Toute sa vie, elle avait côtoyé ces gens pourris jusqu'à la moelle, des gens sombres en lesquels elle ne pouvait pas avoir confiance. Bien que les autres membres des Avengers aient changé cette tendance… Ce n'était pas la même chose avec Bruce. Il avait cet altruisme, cette douceur naturelle qui n'avait rien à voir avec tout ce qu'elle avait pu voir auparavant. Quand il entrait dans une pièce, les choses semblaient soudain plus claires, plus agréables. Il apportait un atmosphère rassurante avec lui, et c'était une dont ils avaient bien besoin, à la tour Avengers, mais aussi quelque chose dont elle avait bien besoin, à titre personnel. Elle ne savait pas encore comment agir face à cette personnalité si spéciale, bien qu'ils se connaissent déjà depuis quelques années maintenant. Elle n'y pouvait rien, il bousculait toutes ses certitudes et ébranlait avec force son esprit normalement prêt à réagir à toutes les situations.

Bruce a pris place à côté d'elle sur le canapé, à une distance raisonnable. C'est étrange, cette dualité. Savoir que les choses sont sûrement mieux ainsi, mais ne pas pouvoir s'empêcher de penser que les choses iraient bien mieux, si elle transformait ces mètres qui les séparaient en centimètres. Elle interpréte bien entendu cette distance une nouvelle fois comme un signe que, peut-être, il est venu pour lui dire qu'il vaut mieux que les choses restent où elles en étaient avant qu'ils échangent cette conversation juste avant leur bataille contre Ultron, et ce baiser. Mais quand elle évoque cette possibilité, il attrape sa main avec une spontanéité qui la laisse muette. Elle a, naturellement, envie d'entrelacer ses doigts aux siens. De garantir ce contact qui lui manque, qui lui a manqué pendant ces mois où il est parti. Ce contact dont elle rêve vainement. Mais il rompt leur contact avant qu'elle ait pu esquisser le moindre geste. « C'est plus compliqué que ça. Tu le sais bien. » Elle baisse les yeux avec un léger sourire. Mais il n'exprime aucun amusement, aucune joie. Plutôt quelque chose comme de la résignation. Elle sait très bien que c'est plus compliqué que ça, elle sait très bien ce qu'il va lui dire. « T'embrasser... C'est quelque chose auquel je pense. » Elle relève les yeux, un nouveau sourire mutin aux lèvres. Elles voit les joues légèrement rosées du scientifique, et baisse de nouveau les yeux. Ce n'est pas dans ses habitudes, de se dérober ainsi. Son regard est d'habitude l'une de ses armes de choix. Mais avec Bruce, les codes sont bouleversés. Ils se sont embrassés, une fois. Mais ce n'était pas un baiser comme elle aimerait en partager avec lui. Il avait un sens, bien entendu, mais elle rêvait d'autre chose. Elle rêve toujours d'autre chose. « Souvent. » Son sourire s'étire. Elle n'est donc pas la seule. C'est déjà quelque chose. Mais elle sait qu'il n'a pas fini de parler, qu'il y a un mais. Elle sait tout ça. Elle n'a pas envie de l'entendre, mais elle sait que Bruce a besoin de le dire. Du moins, elle le sent. « Il n'est pas question que je le veuille ou non. J'en ai envie. La situation est juste... plus compliquée. » Ses yeux retrouvent son visage, et elle le détaille. Puis il lève aussi les siens. « Je pourrais te tuer, Tasha. Pendant un baiser, pendant... » Elle fait de son mieux pour ne pas se faire d'idées. Mais c'est difficile. Elle sourit, un peu malgré elle. « J'ai tué ma femme. Et je ne peux pas prétendre avoir plus de contrôle aujourd'hui qu'à l'époque. » Elle connaît les blessures. Il n'en n'a jamais parlé auparavant, mais elle est informée. Bien sûr qu'elle est informée, elle est Natasha Romanoff. Elle sait déjà tout ce dont il parle.

« J'ai passé du temps loin d'ici, dans un temple taoïste, j'ai appris à méditer, j'ai appris à calmer les battements de mon cœur. Mais mon cœur, prêt de toi... il garde pas son calme. » Elle ne devrait pas. Mais elle sourit encore. Cela ressemble un peu trop à une déclaration. Bien sûr, ils savent tous les deux ce qui se passe entre eux, ils n'ont jamais vraiment eu besoin d'en parler. Leurs sentiments sont de ceux qui se ressentent. Et puis Natasha n'est pas vraiment douée ou à l'aise avec les mots quand il s'agit d'amour. Elle réapprend, doucement. Mais elle n'en est pas encore là. Elle laisse quelques secondes passer, pendant lesquelles elle se repasse ses mots, et elle regarde son visage. Il a l'air plus détendu qu'avant. Elle a bien vu que ces quelques temps loin de New-York lui ont fait du bien, et elle n'a certainement pas envie de ruiner tout ça. Elle sait combien c'est difficile pour lui. Elle ne veut pas risquer de le perdre en faisant le contraire de ce qu'il lui demande. Mais elle ne veut pas non plus le laisser partir comme ça. Elle ne peut pas. Il faut qu'il sache, qu'elle n'a pas oublié. Le temps n'a rien changé, et une part d'elle, sûrement celle qui est très égoïste, a envie qu'il en soit conscient. Elle lance d'abord un « Je sais. » sincère, plongeant ses prunelles dans les siennes. « Tu sais que je sais tout ça. » Cette fois c'est à elle de baisser les yeux. « Et tu sais aussi que ça ne changera rien. » Pas besoin de préciser. Ça ne changera pas ses sentiments pour lui, rien ne peut changer ça. Elle a bien essayé de prendre aussi de la distance par rapport à tout ça pendant son absence. Mais ça n'a pas servi à grand-chose. Elle n'a pas cherché à lutter pendant longtemps, très franchement. « Je comprends tes peurs, je les partage bien plus que ce que tu imagines. » Elle se rapproche, tant pis. Elle pose sa main sur la sienne, posée contre le canapé. « Et je veux que tu saches, que tout ce que les autres ont, tout ce que tu penses que je veux. » Elle hausse les épaules. « Je n'en ai pas besoin. » Elle pince les lèvres. « Je n'ai jamais été normale. Je ne le serai jamais, même si j'essayais. » Elle esquisse un sourire. « ça me suffit, Bruce. » Elle serre ses doigts. « what we have, it's enough for me. » C'est une conclusion à laquelle elle est arrivée depuis quelques semaines déjà.
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brutasha #1


 
Elle le regarde droit dans les yeux. Il n'est jamais très confortable, quand quelqu'un établit un contact aussi direct avec lui. Mais pas quand c'est Natasha, plus maintenant. Au début, bien sûr, il était embarrassé. Entouré d'hommes aussi séduisants et confiants que Tony ou Clint, il faisait bien pâle figure. Il n'était pas celui qui attirait l'attention. Pas celle d'une femme comme Natasha Romanoff. Puis il s'était doucement habitué à ces regards, à ces échanges. Il s'était habitué à elle, et à la façon dont elle le couvait du regard, quand elle pensait qu'il ne remarquait pas. Quand elle savait qu'il remarquait. « Je sais. » fait-elle d'une voix douce. « Tu sais que je sais tout ça. » Alors elle baisse les yeux. Il voudrait lui saisir le menton, relever ce beau visage face au sien. Il garde ses mains contre lui pourtant. « Et tu sais aussi que ça ne changera rien. » Il a le cœur qui bat fort. Ils sont proches, et ils partagent une telle intimité, en cet instant. Ils se confessent. C'est rare. C'est émouvant. « Je comprends tes peurs, je les partage bien plus que ce que tu imagines. » Bruce lève un sourcil. Natasha est un mystère, elle l'a toujours été. Même à ses yeux, même lorsqu'il croit apprendre à la connaître, il découvre finalement que tout un pan de la jeune femme est une zone d'ombre. Il faut simplement qu'il accepte la vérité : il ne la connaîtra jamais vraiment. Elle sera toujours cette énigme. Le scientifique qu'il est aime le challenge.

Elle se rapproche. Elle touche sa main. Il sent un frisson lui parcourir l'échine. Il pourrait l'embrasser, là tout de suite. Il devrait. « Et je veux que tu saches, que tout ce que les autres ont, tout ce que tu penses que je veux. » Elle hausse les épaules. « Je n'en ai pas besoin. » Il ne la quitte pas des yeux. Il est suspendu à ses lèvres, suspendu à ce discours, à cette confession. Elle n'en a pas besoin. « Je n'ai jamais été normale. Je ne le serai jamais, même si j'essayais. » Elle sourit, alors il sourit aussi. « Ça me suffit, Bruce. What we have, it's enough for me. » Quelque chose fond en Bruce. Il est certain que le Hulk sourit aussi. « Oh, Tasha... » murmure-t-il. Elle a toujours su trouver les mots. Pas seulement pour lui parler à lui, Bruce Banner, mais aussi pour calmer, rassurer, apprivoiser le géant vert. Elle avait ce pouvoir, ce super-pouvoir, que Bruce n'aurait jamais imaginé. Il quitte la main de Natasha, s'adosse un peu plus au canapé. La vue est magnifique, d'ici. Le ciel rougeoyant de cette matinée embrasse les fenêtres et la chambre. Il laisse l'un de ses bras glisser derrière le cou de la rouquine, serrer son épaule, et l'attirer contre son torse. Elle s'y installe, les yeux rivés sur la vue. Ils assistent à leur premier lever de soleil ensemble. « Looks like the sun is getting real high, isn't it? » dit doucement Bruce. Il pourrait passer la journée ainsi, la semaine, l'année. Sa vie entière. Son cœur bat fort. Elle doit l'entendre – il sourit. Sa main caresse l'épaule de Natasha, remonte dans sa crinière et s'y arrête un moment. Il devrait sans doute l'embrasser, maintenant. C'est ce que ferait un couple normal. Mais comme elle l'a si bien dit, ils ne sont pas normaux, ne le seront sans doute jamais. « C'est assez pour moi aussi, Tasha. Ce qu'on a. » il murmure. « T'avoir ici, contre moi... C'est tout ce dont j'ai besoin. » Pourquoi sa voix est si faible, si fragile ? Il a la gorge nouée. Il ne fera pas de promesse, sa condition le lui interdit. Il peut aimer, mais ne peut pas agir sur cet amour. Il ne peut pas s'engager sur le long-terme, parce que du jour au lendemain, il pourrait devoir repartir chez les taoïstes, ou se perdre en Amérique du Sud. Est-ce qu'elle le suivrait ? « A un baiser près, c'est tout ce dont on a besoin. » Les mots sont sortis tout seuls, avec maladresse. Il n'est pas doué pour parler de ces choses-là. Il la sent sourire contre lui. Il ne pensait pas pouvoir, un jour encore, ressentir un tel bonheur. Il ne doit pas penser à demain. A l'après. Juste savourer l'instant, profiter de la chaleur de Natasha, de ses sourires et de ce lever de soleil, au rouge presque aussi éclatant que sa rouquine.


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De toute façon, Natasha ne peut pas avoir une relation normale. Elle n'en a jamais voulu, à bien y réfléchir. Ce serait trop éloigné de ce qu'elle est. Avoir quelqu'un avec qui faire des projets, acheter une maison, faire des plans pour avoir des enfants ou planifier un mariage… Ce n'est pas elle. Ça ne le sera jamais. Déjà quand elle était plus jeune, elle ne voulait pas de tout ça. Même quand elle était avec Khol, elle ne voulait pas de tout ça. Natasha n'a jamais eu besoin d'avoir quelqu'un dans sa vie, elle s'est toujours suffi à elle-même. Elle savait très bien qu'elle finirait sa vie seule dés son plus jeune âge, et surtout, elle savait que si par hasard quelqu'un devait entrer dans sa vie un jour, cette personne aurait à accepter de la laisser partir constamment. De lui laisser mettre sa vie en danger tous les jours. De ne pas connaître tous ses secrets, de ne jamais la cerner pleinement. Et avant Bruce, elle était persuadée qu'elle ne pourrait rencontrer une personne comme ça. Natasha n'est pas le genre de femme à se prendre la tête pour des histoires de cœur. Elle n'aurait pas voulu de quelqu'un dans les pattes qui remette en question les choses tout le temps. Elle n'aurait aucunement voulu d'une flamme qui a besoin d'être ravivée constamment. Natasha est un électron libre, dans la vie et dans ses relations. « Oh, Tasha... » C'est étrange, d'aimer quelqu'un. Dans la bouche de n'importe quelle autre personne, l'espionne aurait détesté ce surnom. Son regard se serait fait noir, son visage se serait fait marbre. Ça la déconcerte encore de voir la douceur qui émane d'elle-même devant les mots de Bruce. Quelques années auparavant, elle se serait détestée pour ça. Aurait sûrement été froide avec lui, l'aurait envoyée loin d'elle pour mieux faire semblant. Mais plus maintenant. Natasha a mûri. Peut-être qu'elle vieillit, aussi, et que, d'une certaine manière, elle a l'impression d'être passée à côté de certaines choses dans sa vie. Oh, elle n'accepterait une autre vie pour rien au monde, soyons honnêtes, mais le temps fait que sa perception des choses change. Et elle aime ça, aussi effrayant que ce soit pour elle parfois.

Il lâche sa main. Puis le bras de Bruce vient entourer son épaule et la serrer. Il la rapproche de lui. Elle a comme l'impression d'avoir gagné quelque chose. Elle ne se fait pas prier et se colle contre lui. Ils regardent par la fenêtre, dans une quiétude presque irréelle. « Looks like the sun is getting real high, isn't it? » Elle tourne des yeux rieurs vers lui, puis lève les yeux au ciel. Elle ne répond rien, mais garde un sourire sur les lèvres. Il y a ces petites choses entre eux, que les autres ne pourraient pas vraiment comprendre. Elle ne peut partager ça qu'avec lui. Elle entend le cœur du scientifique qui bat, et ça la berce doucement. Elle ne s'est pas sentie aussi sereine depuis bien longtemps. C'est rafraîchissant, ça lui fait du bien. Natasha sent la main de Bruce remonter sa nuque et venir caresser ses cheveux. Elle ferme les yeux. « C'est assez pour moi aussi, Tasha. Ce qu'on a. T'avoir ici, contre moi... C'est tout ce dont j'ai besoin. » Natasha a l'impression que le monde pourrait s'arrêter ici. Elle pourrait rester là des heures, et elle a presque envie de proposer à Bruce de s'éloigner des autres toute la journée, de rester là tous les deux. Elle sait que c'est impossible, mais elle se prend à en rêver. « A un baiser près, c'est tout ce dont on a besoin. » Elle hausse les sourcils. Si les choses n'étaient pas si compliquées, elle prendrait ça pour une proposition. Elle donnerait beaucoup pour pouvoir l'embrasser, là tout de suite. Et en même temps… Elle aime aussi cette singularité de leur relation, qui fait qu'ils ne peuvent pas franchir la ligne. Ça a quelque chose de doux et d'excitant à la fois. Cet amour platonique est différent de tout ce qu'elle a pu voir dans sa vie, et c'est peut-être ça qui donne sa beauté à leur relation. « I'm gonna have that kiss one day, I know it. » dit-elle en se redressant légèrement et en lui envoyant un clin d'oeil. « I know it. » répète-t-elle dans un murmure, à quelques centimètres de son visage, un nouveau sourire mutin sur les lèvres. Elle observe la courbe des siennes, avec envie mais reste raisonnable. « Miss Romanoff, Miss Hill est dans le salon, elle vous attend. Docteur Banner, monsieur Stark vous attend dans le laboratoire numéro deux. Il a essayé de me forcer à dire où vous étiez, mais comme promis, je suis resté muet. Mais vous ne devriez pas le faire attendre. » Natasha lâche un tout petit rire et donne une petite tape sur le genou de Bruce. « Tony Stark, romance-killer. » Elle se lève et lui tend la main pour l'aider à se relever. « C'est reparti. » Il accepte son aide et leurs mains restent jointes jusqu'à ce qu'ils atteignent la porte d'entrée des appartements de la rousse. Elle dépose un baiser sur la main de Bruce et avec un sourire, le laisse partir dans le couloir. That's it. Elle pense. That's him. Et elle sourit devant sa démarche si familière, puis se rappelle que Maria l'attend.
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