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 pazalea ıı holding on to you

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C'est une action répétitive et simple.
Prendre les éléments. Les passer sous l'eau avec du produit nettoyant. Encore de l'eau. Les mettre à sécher. Puis les récupérer et les essuyer avec le torchon. Les trier selon leurs spécificités. Les ranger dans les armoires. Et c'est fini. Ça lui prend quelques heures pendant la journée et quelques heures après la fermeture. Puis il nettoie la cuisine.
Ce sont des actions répétitives et simples, qui l'empêchent de penser. Il se dédie complètement à la tâche, efface le monde, efface la vie et pendant un instant, sa vie semble étrangement... normale. Étrangement simple. Il n'existe que ces assiettes et cet évier et l'eau tiède qui se déverse du robinet. Ça lui fait bizarre, parfois, de penser à toute cette technologie, tous ces objets qui font partie de son histoire mais qui lui semblent tellement différents et incongrus.
Puis il se rappelle que c'est sûrement lui qui est différent et incongru. Les regards appuyés des employés du restaurant ne lui échappent pas, quand parfois il ouvre la bouche pour poser une question ou quand il observe un objet intensément en cherchant son utilité.
Alors il s'est réfugié dans son silence. C'est un silence avec un manteau froid et cruel, un silence qui érige des murs et enferme Patch lentement mais sûrement. Il est habitué à passer de longs moments perdus dans ses pensées, ses doutes et ses rêves alors ce silence terrible ne le dérange pas tant que ça.

Son moment préféré, c'est quand tout le monde quitte les cuisines. Un instant, elles vibrent d'activité et de rires et d'ordres crachés impatiemment et de bruits divers, des odeurs appétissantes flottent dans l'air et tout le monde travaille le plus courageusement possible; et puis il n'y a plus personne. Il n'y a que les odeurs qui restent: épices, viandes, légumes, arômes. Il n'y a que les odeurs et quelques détails: la condensation en forme de main sur le plan de travail en inox, quelqu'un qui a perdu une bague parterre, quelqu'un qui a laissé une tâche de sauce au fond de la casserole.
Alors Patch nettoie et récolte et se plonge dans ses pensées et bientôt, tout va bien, tout va mieux, il peut presque prétendre que cette vie est normale et décente.
La porte s'ouvre et il sursaute. Un rai de lumière qui devient faisceau. On appuie sur l'interrupteur et les néons grésillent. Il cligne des yeux puis les plisse alors que la lumière se fait dans la pièce, aveuglante et perçante. Il n'arrive pas trop à s'y habituer, à ça. À toute cette lumière naturelle, trop puissante, d'un soleil qui n'a pas encore eu le temps de s'essoufler. Et puis c'est écrit dans ses gênes, cette quête de l'obscurité, du sombre, du noir. Ses ancêtres ne sont pas morts aveugles pour rien.

C'est Azalea. Évidemment que c'est Azalea.
Patch essaie d'esquisser un sourire mais se retient juste à temps. Non. À la place il la regarde d'un air curieux, avec ses yeux mi-plissés mi-inquisiteurs, ses sourcils faisant des vagues sur son front alors qu'il continue machinalement de passer une éponge pleine de savon sur une assiette presque propre. Après tout, peu de gens ne finissent pas leurs assiettes dans ce restaurant. La nourriture y est très bonne. Patch la trouve trop- trop. Juste trop trop. Elle a trop de goût, trop de saveurs, trop d'épices. Il est plus habitués aux choses fades et molles dans la bouche mais ça, il ne le lui a jamais dit.
Quand elle a ce regard-là, malgré la fatigue et la longue journée qui lui appuie sur les épaules, Patch se dit que ça ressemble à ça, la dévotion. La dévotion qu'on a pour un dieu et la dévotion qu'il avait pour le Dieu.
(Colère sourde. Mémoire musculaire.)
C'est ce genre de dévotion qui tisse les légendes. “ C'était une bonne journée? ” demande-t-il lentement, en se détournant pour se reconcentrer sur les assiettes et la vaisselle et la saleté. C'est un peu leur petit rituel. “ Vous avez quelque chose à me faire essayer?


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Azalea prend un moment pour elle dehors, après le chaos de la soirée. C'est un joyeux chaos, la vie d'un restaurant, mais ça l'épuise, la draine de toute son énergie jusqu'à la dernière goutte. Elle aime prendre un petit quart d'heure là, assise sur l'une des tables de son restaurant, une fois que presque tous ses employés sont partis. Elle respire l'air de la ville, regarde les passants, et le froid la fait se sentir vivante malgré le sentiment de fatigue. C'est l'un des rares moments où elle se pose. Les mains dans les poches de son manteau, elle ferme les yeux. Puis elle les rouvre sur le ciel étoilé. C'était une bonne journée, aujourd'hui. Le restaurant était encore complet, les clients ont été satisfaits de leurs plats, ses employés ont été exemplaires… Ce n'est pas tous les jours comme ça, alors elle profite de la quiétude du moment, du fait de ne pas avoir de soucis qui embrument son esprit. Elle sort son vieil ipod et écoute une ou deux chansons, comme quand elle était à l'université, qu'elle faisait des balades avec Harper ou Candice dans Central Park. Elle envoie quelques sms à ses frères et sœurs, et quand la troisième chanson lance ses dernières notes, elle se dit qu'il est temps de rentrer. Il faut qu'elle règle deux trois petites choses et ensuite, ce sera direction son appartement, pour une bonne nuit de sommeil, bien méritée. Elle aimerait que les choses puissent ralentir un peu, parfois. Profiter un peu plus sans se soucier du fait qu'elle n'aura pas assez de sommeil, qu'il faut faire de la paperasse… Elle se lève en frottant ses yeux. Elle rentre la dernière table restée dehors et va faire un dernier tour des cuisines. Le robinet chante encore, et Patch est toujours là, dos à elle, à laver des assiettes. Il est toujours le dernier à rester, ils finissent toujours par se retrouver tous les deux dans cette cuisine où l'inox est roi. Quand elle allume la lumière, il se tourne vers elle avec cet air qu'il arbore souvent, qui reste encore un mystère pour la blonde. Elle se contente de lui envoyer un sourire léger avant de ré-arranger les étagères. Ils ont l'habitude de ce silence entre eux, et ils s'y sont habitués. Ce n'est pas quelque chose d'inconfortable, ça devient presque familier, au fil des jours. Azalea a toujours été quelqu'un d'assez… solitaire, surtout depuis qu'elle a commencé la cuisine à plein temps. Avoir quelqu'un qui semble comprendre ça, c'est appréciable. Patch a l'air d'être un habitué de la solitude. Mais elle ne l'a jamais questionné. Cela reste un de ses nombreux mystères dont elle n'a pas la clé.

« C'était une bonne journée? » dit finalement Patch, au bout de quelques minutes. Elle lâche une expiration en rangeant ses couteaux et répond, épuisée mais heureuse : « Une très bonne journée, même. » Elle a un sourire jusqu'aux oreilles, sans vraiment se l'expliquer. La satisfaction peut-être, ou le bonheur de pouvoir dire que c'était une très bonne journée. « Vous avez quelque chose à me faire essayer? » lance-t-il, toujours dos à elle, penché sur sa vaisselle. Elle regarde l'heure, puis elle se rend compte qu'elle n'a pas mangé. Ce n'est pas la première fois qu'elle oublie de manger. C'est l'adrénaline qui fait ça, sûrement. Elle est si occupée pendant les trois services qu'elle en oublie ses besoins primaires. Il est tard, mais New-York est une mine d'or quand il s'agit de manger au milieu de la nuit. Et elle n'a aucune envie de cuisiner. « Pas ce soir, mon inspiration est à sec en ce moment. » C'est la vérité. Elle n'en a pas vraiment parlé autour d'elle, et ce n'est pas comme si elle avait besoin de se réinventer tous les jours donc tout va bien. Il y a des périodes comme ça. C'est peut-être la fatigue. Ou tout ce qui s'est passé dans sa vie récemment. Le départ de Candice, par exemple. « Par contre... » Elle observe ses gestes tandis qu'il continue sa tâche. « Je n'ai pas mangé, je comptais peut-être commander un truc. » Elle coince son menton dans la paume de sa main. Ses paupières sont lourdes, mais il faut qu'elle mange. « Tu veux quelque chose? Je ne t'ai pas vu manger non plus. Il est hors de question que tu t'évanouisses dans mon restaurant, ça ne serait pas très bon pour ma réputation. » dit-elle avec douceur. Puis à son tour, elle demande : « Et pour toi, c'était une bonne journée? » Elle ne le force jamais à parler. Il a ses raisons, elle s'en doute. Mais elle peut lui demander ça. Il répondra bien ce qu'il voudra. Ce sera déjà bien.
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« Une très bonne journée, même, » dit-elle, épuisée mais heureuse. Patch sourit. Épuisée et heureuse, comme chaque soir. Généralement, quand il a fini la vaisselle et qu'elle n'est pas trop fatiguée, il s'assied sur l'un des plans de travail et elle fait la cuisine. Elle lui fait soit essayer une nouvelle recette ou lui fait sa recette préférée: des pâtes carbonara. Patch n'a pas particulièrement faim en cet instant précis — il a appris à vivre avec la faim — mais il lui pose tout de même la question, par politesse. Il sait que c'est important, les rituels. Ça rythme la journée. Par exemple, il a remarqué qu'elle fait tout dans un ordre très précis, quand ils sont à l'appartemment et qu'elle se prépare le matin. C'est important, les petits rituels, il le sait, il le sait et il est bien capable de se forcer à manger un plat de pâtes carbonara pour elle. « Pas ce soir, mon inspiration est à sec en ce moment. » Il s'immobilise soudainement, juste le temps d'un battement de coeur, pour lui jeter un coup d'oeil par dessus son épaule. Elle ne lui a jamais dit ça. Elle n'a jamais brisé un rituel. Ça le perturbe un peu, cette idée.
« Par contre... » Patch se reconcentre sur la tâche en cours. Il a bientôt fini. « Je n'ai pas mangé, je comptais peut-être commander un truc. » Il ne répond pas. Elle ne lui a pas posé de question. « Tu veux quelque chose? Je ne t'ai pas vu manger non plus. Il est hors de question que tu t'évanouisses dans mon restaurant, ça ne serait pas très bon pour ma réputation. » Patch est étonné qu'elle ait remarqué ça. Il ne dit rien mais, lui tournant le dos, il ne peut pas s'empêcher de sourire pendant un quart de secondes avant de se sentir coupable. Il ne sait pas trop pourquoi il se sent coupable mais il se sent coupable.

Il s'apprête à s'excuser poliment — il n'a pas envie qu'elle gaspille de l'argent, qui semble tant obséder les gens du passé — et à refuser gentiment mais Azalea reprend d'une voix douce: « Et pour toi, c'était une bonne journée? » Il referme la bouche. Réfléchit, comme toujours. Il doit lui sembler bien sinistre, à ignorer sa question, même pas lui faire comprendre qu'il est en train d'y réfléchir: il continue de laver la vaisselle comme si de rien n'était. Il n'aime pas trop répondre aux questions sans y réfléchir avant. Il préfère être précis que se précipiter. “ Oui, c'était une bonne journée, ” convient-il au bout d'un court moment. Patch ne peut pas se demander — comme un million de fois chaque jour — si elle le trouve étrange, très étrange, comme le reste des cuisiniers. Il repousse cette pensée. Elle lui dirait, si elle le trouvait étrange. Non?
Il finit de laver la dernière assiette et se tourne vers Azalea en s'essuyant les mains avec un torchon. Elle a fermé les yeux, dans un demi-conscience. La paume dans sa main, elle ressemble- Patch s'est interdit de penser à ça. C'est une autre époque. Il vient d'une autre époque, révolue, qui n'arrivra jamais. Ce qu'il veut faire changera tout. Il ne peut pas penser aux choses de son présent qui n'arriveront jamais dans ce futur. Il ne peut pas. “ Je n'ai pas très faim, ” dit-il simplement, et elle ouvre brusquement les yeux, tirés de sa presque inconscience. “ Plutôt que de commander, si vous voulez, je peux aller chercher quelque chose plus bas dans la rue. Vous pouvez rentrer à l'appartemment vous détendre et je vous apporterai votre diner. ” Il hausse les épaules. Ça fait beaucoup de rituels brisés, tout ça, mais il sent bien qu'Azalea est particulièrement épuisée ce soir-là. “ Ça ne me dérange pas, ” précise-t-il au cas où. Il lui doit bien ça, au moins. Il a l'impression que c'est la plus longue prise de parole qu'il a formulé depuis qu'ils se sont rencontrés: il n'a jamais répondu qu'à ses questions en détail, parce qu'elle le lui demandait, et ne lui a donné que des couleuvres et des mensonges blancs. Des mensonges nécessaires. Il se sent un peu mal d'abuser de sa confiance. Mais c'est nécessaire. “ Votre inspiration- - ” Patch s'interrompt. Il ne sait vraiment pas quoi dire. Il repose le torchon sur un plan de travail et s'y appuie, les bras croisés sur le torse, les yeux baissés.


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« Oui, c'était une bonne journée, » répond-t-il au bout d'un moment. Azalea a comme l'impression qu'il y a autre chose à cette réponse. Tout un monde dans son esprit auquel elle n'a pas accès. Dans un sens, c'est extrêmement frustrant. Depuis qu'elle l'a rencontré, elle sait que Patch est différent. Le truc, c'est qu'elle ne sait pas vraiment en quoi. Il y a quelque chose chez lui qu'elle ne retrouve chez personne d'autre. Elle aimerait parfois qu'il parle plus, qu'elle puisse apprendre à le connaître et à le comprendre. Et en même temps… Il y a quelque chose d'agréable avec le fait de ne pas tout savoir. Il a ses secrets, il les garde, et ça veut aussi dire qu'elle ne se sent pas obligée de lui parler de sa vie. Azalea a peu d'amis, et elle déteste ces gens qui la questionnent sur sa vie privée alors qu'elle n'est pas proche d'eux. Certains de ses employés de cuisine l'ont compris à leurs dépends. Ce n'est pas qu'elle est quelqu'un de froid, qu'elle n'aime pas rencontrer de nouvelles personnes… C'est juste qu'elle n'aime pas qu'on la force à être friendly quand elle n'en a pas l'envie et l'énergie. Elle aime les gens qui la laissent vivre, qui respectent ses silences. Patch est de ceux-là. Et les gens comme lui sont rares. Même sa famille ne semble pas comprendre tout ça aussi bien que lui. « Je n'ai pas très faim, » fait-il en réponse à sa proposition. Elle relève la tête, se réveille un peu au son de sa voix. « Plutôt que de commander, si vous voulez, je peux aller chercher quelque chose plus bas dans la rue. Vous pouvez rentrer à l'appartement vous détendre et je vous apporterai votre dîner. » Elle le regarde, légèrement déconcertée. Vient-il vraiment de lui proposer d'aller lui chercher à manger alors qu'ils sont au beau milieu de la nuit, en lui conseillant de rentrer et de prendre du temps pour se relaxer ? C'est bien la première fois qu'il fait quelque chose comme ça, et, finalement, qu'il parle autant. Elle observe son visage sérieux et ne sait pas trop quoi dire. Il hausse les épaules. « Ça ne me dérange pas, » Elle hausse légèrement les sourcils. Elle ne sait pas si elle doit dire oui. Le fait qu'il ait autant parlé et se soit montré serviable comme ça, il faut avouer que ça l'a un peu surprise.

« Votre inspiration- - » commence-t-il. Cette fois, c'est elle qui hausse les épaules. Elle a un petit sourire fatigué, qui ce soir flirte avec le désabusé. « Ça arrive parfois. » dit-elle seulement d'abord. « Ça va revenir. » Elle n'a pas envie de s'expliquer davantage. Il y a trop de choses dans sa tête en ce moment. Elle n'a pas envie de penser à tout ça. Juste profiter de la fin de sa soirée. Elle finit par se lever de son tabouret et par s'étirer légèrement. Elle prend un verre d'eau dans un des placards et se rapproche du lavabo pour le remplir, juste à côté de Patch. Elle se pose à côté de lui, elle aussi contre le plan de travail, et prend un gorgée. « Il est tard. » finit-elle par dire, tout simplement. « Merci d'avoir proposé d'aller me chercher quelque chose. » Elle tourne les yeux vers lui, à sa droite, il a toujours la tête baissée et les yeux fixés sur le sol. Elle l'observe en silence pendant trente bonnes secondes. Puis elle réfléchit un peu, pose son verre et de dit : « Hey, pourquoi on irait pas ensemble ? » Elle se redresse et va vers les vestiaires. Accidentellement, leurs bras se touchent. Elle ne le regarde pas, ne s'excuse pas. Prétend ne pas avoir remarqué. Alors que si, elle a bien remarqué. Elle va chercher son manteau et celui de Patch. Quand elle revient dans la cuisine, elle le lui lance. « Attrape. » Elle ne lui laisse pas le choix, aujourd'hui. Il ne peut pas se défiler. Elle prend son sac et commence à éteindre les lumières de la cuisine. Les clés du restaurant son déjà dans sa main. Elle se rapproche et balance le torchon qu'il a posé sur le plan de travail dans la corbeille pour la laverie. La cuisine est à présent aux trois quarts plongée dans l'obscurité. « Tu viens ? » Machinalement, elle tend la main vers lui. Avant de se rendre compte que ce geste est peut-être trop familier. Elle n'a même pas réfléchi. Elle baisse un peu sa main et lance un tout petit sourire avant de baisser les yeux.
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Patch a tellement l'impression d'être en décalage. D'être trop différent. Elle semble si fragile, si jeune, si belle, avec des longs cheveux blonds et des yeux trop clairs. Et lui? Lui il est tout sombre, tout grand, tout en angles amers et en cicatrices encore fraîches. Mais pourtant, il sent que, quelque part, Azalea l'aime bien. Après tout, elle l'a pris sous son aile: elle lui a offert ce boulot, lui permet de dormir sur son canapé, n'a montré que de la bienveillance à son égard... Patch ne comprend pas très bien pourquoi, mais elle fait tout cela pour lui. Dans son monde- non. Il s'empêche de penser à cela. Il ne peut pas, il n'a pas le droit. Son monde- son monde n'existe pas. Pas encore. Et ce n'est pas le moment de faire resurgir des souvenirs et des images dont il se souvient, et qui ne feront que lui nuire ici et maintenant. « Ça arrive parfois. Ça va revenir. » Optimisme. Patch hoche légèrement la tête. Il ne se fait pas de souci pour elle: après tout, il sait que tout le monde la considère géniale et extrêmement talentueuse, et ils doivent avoir raison. Lui n'y connait pas grand chose. « Il est tard. Merci d'avoir proposé d'aller me chercher quelque chose. » Elle s'est approchée, s'est servi un verre d'eau. Patch hoche à nouveau la tête, sèchement, acceptant son remerciement tout en lui indiquant qu'il n'en est rien. Il ne se rend pas compte du silence qui s'étire, pas vraiment. Il a toujours été habitué au silence. « Hey, pourquoi on irait pas ensemble ? » Avec un froncement de sourcils, il relève le regard vers elle, l'air de douter. Il s'apprête à poliment refuser — il n'a pas très faim et n'a pas envie de l'embêter un peu plus — mais il sait qu'Azalea est du genre opiniâtre et qu'elle n'abandonnera pas facilement alors quand elle s'éloigne pour aller dans les vestiaires chercher leurs vestes, il ne proteste pas. En passant, elle percute son bras avec le sien. C'est étrange. Elle n'en dit rien, alors Patch non plus.

« Attrape. » Elle lui lance son blouson qu'il attrape au vol, avant de l'enfiler en silence. C'est un vieux truc qui tombe à moitié en ruines, en cuir, qu'elle a menacé de mettre à la poubelle à plusieurs reprises mais Patch s'y est attaché. Il l'a acheté quelques temps après son arrivée à New York, avec de l'argent qu'il avait créé avec sa magie. Il n'est pas très matérialiste mais il aime bien cette veste. Elle a du caractère, dit-il. Azalea éteint la lumière — au grand soulagement des yeux de Patch, qui pousse un léger soupir ravi — et il la voit lui tendre la main. « Tu viens ? » Elle hésite. Sa main se baisse — quoique toujours tendue — et il ne comprend pas très bien ce qu'il attend d'elle alors quand il passe à côté d'elle, il tape dedans comme il a vu des mecs le faire à la télévision. “ Je suis là, ” dit-il simplement en la dépassant. Il descend les quelques marches qui le mènent à la rue de derrière le restaurant et la laisse verrouiller la porte. Son souffle est blanc, dans la froideur de mars. Lui-même n'a pas particulièrement froid — il a été habitué à pire — mais il ne peut pas s'empêcher de se pencher vers Azalea quand elle a fini de verrouiller la porte, indécis: “ vous avez pas trop froid? ” Il n'a pas vraiment de solution pour l'aider à se sentir mieux mais l'état de la jeune femme l'inquiète.
Avant qu'elle ait le temps de répondre, un râclement de gorge se fait entendre. Aussitôt, Patch se renforgne en se retournant vers l'origine du bruit. C'est un homme un peu plus grand que lui qui s'approche d'eux. Il a un couteau à la main. “ Le sac, ” dit-il sans détour. Sans un mot, Patch prend le bras d'Azalea dans sa main et la force à se détourner, faisant mine de s'éloigner de l'homme — mais en tournant la tête, il voit qu'il y a une autre silhouette qui attend patiemment, leur coupant tout échappatoire. Sa main autour du bras d'Azalea se resserre et il doit lui faire mal, même si il ne s'en rend pas compte. “ Allez, fais pas de conneries. Passe le sac, répète impatiemment l'homme. Grouille!

Les yeux de Patch vont de l'homme qui s'approche d'eux à l'autre tranquillement adossé à un dumpster un peu plus loin. Il est trop loin pour agir dès maintenant: il ne fait que leur couper la route. L'autre est seul mais il a une arme — risible, aux yeux de Patch, mais une arme tout de même. Il ne dit rien, ne lâche pas le bras d'Azalea, ne bouge pas. Il semble réfléchir, calculer plutôt. “ Bah alors, t'es sourd ou qu- - ” reprend l'homme, qui s'approche toujours, mais il n'a pas le temps de finir parce que Patch lui fonce dessus. Il n'a aucun mal à éviter le coup de couteau que l'autre essaie tentativement; aucun mal non plus à lui tordre le poignet jusqu'à ce qu'il lâche l'arme. Le pauvre homme essaie de se battre mais Patch encaisse les coups sans rien dire, parvenant rapidement à se glisser sous sa garde et à lui administrer un formidable coup de poing qui le fait reculer, et trébucher jusqu'à tomber parterre. Il récupère le couteau parterre et se retourne pour voir si l'autre homme s'est approché d'Azalea; il a fait quelques pas vers elle mais il s'est arrêté quand Patch s'est retourné. Celui-ci arme son bras pour lancer l'arme mais l'autre homme se détourne et s'enfuit en courant en jurant sous sa respiration.
Alors qu'il s'apprête à se redresser pour rejoindre Azalea, l'autre homme lui saute sur le dos en essayant de l'étrangler, son bras passé autour de son cou. Patch oublie complètement Azalea. Il a juste envie d'envoyer le voyou au tapis et de s'en débarasser — peut-être pour toujours — avec une étincelle de magie mais il se retient de justesse. Il n'a pas le droit. Il ne peut pas. Avec un grognement de douleur, il se redresse et trébuche jusqu'au mur le plus proche, écrasant l'homme entre lui et les briques. Il lui donne un coup de tête dans le nez, envoie son coude dans ses côtes et il a l'impression que ses poumons vont exploser jusqu'au moment où l'homme lâche enfin prise. Patch se laisse tomber parterre, à quatre pattes, à bout de souffle alors que l'autre grogne, endolori et confus. Patch sent Azalea se rapprocher et il lève les yeux vers elle.

Il se demande à quoi il ressemble. Il saigne du nez. Il n'arrive pas à respirer. Ses cheveux lui collent au front. Sur ses traits dansent des souvenirs de violence et de brutalité. Il en veut. Patch en veut. Il en veut au monde.
Il parvient à retrouver un souffle normal et se relève difficilement, tout le corps endolori. Mais ça lui fait du bien. Se battre, survivre, ça lui fait du bien. Azalea s'est rapprochée et sans même réfléchir, il s'appuie sur elle juste le temps de reprendre son souffle, observant l'homme se rouler sur le sol dans des gémissements qui ressemblent tant à des jurons que des sanglots. Patch lui donne un petit coup de pied dans le talon et l'homme tressaille. “ Sorry, ” lâche-t-il finalement à l'adresse d'Azalea, en s'éloignant d'elle après s'être rendu compte qu'il s'est complètement laisser aller contre son épaule. “ Got a bit carried away. You okay?
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Patch avance et … lui tape dans la main. Dans son dos, Azalea sourit, amusée. Elle a envie de lever les yeux au ciel, attendrie par son comportement awkward. Au lieu de ça elle laisse ses lèvres s'étirer un peu plus. « Je suis là, » Ils sortent du restaurant en silence, et elle ferme les portes avec attention, comme tous les soirs, trop effrayée à l'idée de faire une erreur et de retrouver son restaurant pillé le lendemain matin. Il y a des caméras de surveillance, bien sûr, et des alarmes mais… Quand il s'agit du projet de sa vie, Aza peut vite devenir paranoïaque.  « vous avez pas trop froid?  » demande le brun tandis qu'elle donne son dernier coup de clé. Elle tourne son visage vers lui, surprise par cette question et le ton qu'il emploie, puis alors qu'elle s'apprête à répondre, un bruit sur leur droite les fait tous les deux tourner la tête. Un homme s'approche d'eux. Dans sa main, une lame, dans laquelle se reflète les lumières des lampadaires de la rue. Azalea se fige. « Le sac, » fait l'homme sans une pointe d'hésitation. La blonde baisse les yeux vers son sac. Il n'y a pas grand-chose à l'intérieur, si ce n'est les clés de son précieux restaurant et son portable. Autant dire qu'elle n'abandonnera pas tout ça sans répliquer. Elle s'apprête à dire quelque chose quand la main de Patch s'accroche à son avant-bras. Il l'entraîne avec lui plus loin dans la rue. Elle ne peut pas s'empêcher de se dire qu'ils ne peuvent s'en sortir aussi facilement. Elle remarque la silhouette en face d'eux, et elle se doute que Patch aussi, puisque sa prise sur son bras se resserre.  « Allez, fais pas de conneries. Passe le sac, » Il n'est pas loin, ils sont coincés. Oh, Azalea a bien fait des cours d'initiation au self-defense l'année d'avant, mais il ne lui reste pas grand-chose de ces quelques séances. Il va falloir trouver une parade. Mais elle ne sait pas vraiment quoi. « Grouille! » L'agresseur se fait pressant, et le cœur d'Azalea s'accélère. Elle s'est arrêtée, tout comme Patch, alors que l'homme se rapproche d'eux. Ils sont foutus. Elle peut toujours donner son sac et appeler directement la police ensuite, se dit-elle. « Bah alors, t'es sourd ou qu- - » La situation prend une tournure qui laisse Azalea complètement muette et paralysée de surprise. Patch vient de foncer sur l'homme, et en moins de temps qu'il faut pour le dire, ils sont en train de se battre. Elle voit le brun prendre des coups, ne peut s'empêcher de crier son nom puis de mettre une main sur sa bouche, choquée. Elle est terrifiée, soudain. Elle a envie de faire un pas en avant, de retenir l'homme qui se jette sur lui. Mais Patch finit par avoir le dessus. L'autre agresseur reste à une distance certaine, comprenant que les choses ne tournent pas en sa faveur, mais Aza reste sur ses gardes, et prend sa clé dans sa main en poing américain. Patch réussit à voler le couteau de l'agresseur, et quand il se retourne vers le complice, celui-ci part en courant. Le cœur de la blonde bat à cent à l'heure. Elle s'apprête à courir vers le brun quand l'autre homme tente une revanche, et attrape Patch par le cou. Aza crie de nouveau son nom, mais le visage de son semi-colocataire reste si calme qu'elle a l'impression qu'il sait ce qu'il fait. Ses coups sont réfléchis, cohérents, et elle ne peut s'empêcher de penser mais où a-t-il appris tout ça?. Le mystère reste entier. Tout ce qu'elle sait, c'est que Patch finit par mettre l'agresseur au tapis et qu'elle le voit tomber à terre, la respiration saccadée et le visage en sang.

Elle n'hésite pas une seconde et se hâte vers lui. Le visage du jeune homme est plus dur que d'habitude, plus sombre. Même son regard n'est pas le même. Elle reste choquée par ce qu'elle vient de voir et ne peut s'empêcher de se poser des questions sur le nombre de secrets qui l'ont mené là, aujourd'hui. Patch se relève et s'appuie sur elle, encore un peu tremblant. Elle le laisse reprendre son souffle, détaillant son visage abîmé. Le brun finit par dire, entre deux respirations fortes : « Sorry, » Il s'éloigne d'elle, comme s'il s'était rendu compte de l'étrangeté de cette proximité entre eux. « Got a bit carried away. You okay? » Elle hausse les sourcils. « Oh, yeah, I saw that. » dit-elle avec un petit sourire. « I'm okay. » dit-elle simplement avant de s'approcher pour voir les dégâts sur son visage. Elle aperçoit un taxi un peu plus loin dans la rue et s'éloigne rapidement pour le héler. Elle attrape Patch par la manche et le force à monter dans la voiture. Il n'a pas vraiment le choix. Ils n'ont que quelques kilomètres à faire dans la nuit New-Yorkaise et les rues presque vides sont vite avalées. Elle a envie de faire un geste vers lui mais se retient. Quand ils arrivent en bas de son appartement, elle le prend de nouveau par la manche quand ils sortent, paie le chauffeur du taxi et ils montent les marches en silence jusqu'à débarquer dans le salon. Elle allume les lumières tandis que Patch prend place sur le canapé. Elle pose ses affaires, se débarrasse de sa veste et file dans la salle de bain où elle attrape du désinfectant et de quoi nettoyer le visage du jeune homme. Aza revient dans le salon et pousse un soupir. Elle se laisse tomber à côté de Patch sur le canapé et l'aide à se débarrasser de son truc en cuir comme elle aime l'appeler. Puis avec le plus grand naturel du monde, elle attrape son menton et commence à détailler son visage. Bon, ça pourrait être pire. Elle évite ses yeux et commence à passer de l'eau sur l'une des petites éraflures qu'il a sur l'arcade sourcilière. Elle s'applique, puis prend un coton avec du désinfectant. C'est étrangement intime et confortable à la fois. Elle est obligée de se rapprocher de lui pour le débarrasser du sang et fait comme si cela ne la mettait pas un poil mal à l'aise. « Attention, ça va piquer. » dit-elle avant d'appuyer le coton contre sa plaie.  Elle secoue la tête. « I know I should be thanking you right now but... » dit-elle en continuant à soigner sans croiser les yeux bruns de Patch. « Don't you ever do that again. That scared the hell out of me. » Elle garde un visage sérieux, concerned. « He could have- » Puis elle ferme la bouche, ne finit pas sa phrase. Elle se distance un peu et pose les cotons rouges sur la table du salon. Elle expire bruyamment. « You okay ? » demande-t-elle finalement. Et cette fois elle ose le regarder dans les yeux.
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« Oh, yeah, I saw that. I'm okay. » Il pourrait presque sourire. Presque. Sauf que Patch est pas trop habitué à sourire et ses poumons le brûlent encore, alors qu'il cherche désespérément l'air froid. Azalea le dévisage et il se laisse faire, silencieux, lui jetant un regard un peu coupable. Il a bien conscience d'agir bizarrement, des fois, mais elle ne le regarde jamais comme si il était bizarre. Elle le regarde et il est juste- il est juste Patch. Finalement, elle se détourne pour aller héler un taxi et Patch se retourne pour regarder l'homme qui les a menacés au sol, qui gémit toujours, espérant se faire oublier sans grande réussite. Patch a envie de le frapper, encore et encore, pour avoir mis en danger Azalea, pour avoir voulu leur faire peur. Il aimerait se débarasser de lui et une colère incroyable le prend, lui fait serrer les poings; mais il n'a aucun mal à la refouler, à soupirer pour détendre ses muscles, alors qu'Azalea revient et l'attrape par la manche pour le conduire à sa suite jusqu'au taxi. L'homme reste au sol dans la petite rue de derrière, mais Patch voit qu'il se tord le cou pour les regarder. Ce n'est pas de la colère, dans ses yeux. Une sorte de peur.
Patch se laisse guider, confiant et docile, inspectant son visage du bout des mains dans le taxi. Un lourd silence s'est abattu sur eux, bien loin de l'ambiance presque bonne enfant qui régnait entre eux quelques minutes plus tôt. Le coeur de Patch se calme un peu, progressivement. Ils arrivent rapidement à destination, à l'appartemment d'Azalea, et elle le tire dehors avec douceur, et il la suit. Il la suivrait jusqu'au bout du monde s'il le fallait, il le sait au plus profond de lui. Il aurait tué l'homme qui la menaçait, et l'autre aussi s'il l'avait fallu. Ce constat lui fait un peu peur. Il ne sait pas d'où vient toute cette dévotion.

Patch ne dit rien, se laisse conduire, se laisse tomber sur le canapé, la regarde quitter la pièce et revenir. Elle a l'air soucieuse et un peu fatiguée et il s'en veut de lui faire subir ça. Il est à deux doigts d'ouvrir la bouche pour lui dire qu'il est désolé et qu'il va partir, qu'il va arrêter de l'embêter et qu'il n'aurait jamais dû faire ça mais elle se rapproche, s'assied à côté de lui avec de quoi soigner ses plaies et l'aide à retirer son blouson. Alors il ne dit rien. Ses doigts qui volent à la surface de son t-shirt coincent sa respiration et ses mots dans sa gorge.
Elle prend d'autorité son menton dans sa main, le force à la regarder. Il cherche son visage, colère, incompréhension, tendresse ou même désapprobation mais elle ignore ses yeux, se focalisent sur ses plaies. Ça pique mais ça ne fait pas trop mal: il a connu pire. Elle rince un peu le sang sur son visage. Il cherche toujours son regard mais elle semble l'éviter. Patch devine son trouble. N'en dit rien. « Attention, ça va piquer. » Elle dépose du coton avec du désinfectant sur sa plaie et Patch grimace, sans pour autant bouger, la laissant passer la solution alcoolisée sur sa peau ouverte. « I know I should be thanking you right now but... » Il fronce un peu les sourcils. « Don't you ever do that again. » Cette fois, il se fige et devient blême, soudainement soucieux. Elle n'approuve pas. Non. Elle a eu peur? Oui, ça doit être ça. Elle n'est pas habituée à ce genre de violence — ce monde n'est pas habitué à ce genre de violence, fondamentalement humaine, presqu'instinctive. Prey animals were born afraid. Ce monde n'en était pas encore à là, à considérer la violence comme la miraculée solution, le dernier ressort. Il a envie de s'enfuir. « That scared the hell out of me. He could have- - »

Évidemment qu'elle a eu peur. Il baisse les yeux, elle s'éloigne. « You okay ? » Il la sent lever la tête et lève la sienne à son tour, pour la regarder dans les yeux. “ Yeah, dit-il doucement. Sorry. ” On dirait un enfant pris en flag que l'on réprimande, un enfant pas habitué, un enfant sauvage qu'on essaie de domestiquer. Il a son blouson en cuir un peu déchiré sur les genoux et joue distraitement avec, ses yeux retombant presque tristement dessus. Il se rend compte seulement alors que ses mains tremblent et que ses jointures sont salement éraflées, douloureuses aussi. L'adrénaline n'a pas encore quitté son corps. Son coeur bat trop vite, et il met ça sur le compte du bref combat. “ Can I- can I still stay here? ” demande-t-il, la voix tremblante, en levant les yeux vers elle à nouveau, l'implorant presque. “ I have nowhere to go. ” Et ce monde lui fait peur. Ce monde lui fait tellement peur, parce qu'il est si différent du sien mais que pourtant, Patch sait que son monde a lui a été comme celui-ci. Que son monde a lui n'est que le résultat de celui-ci. Il se sent tellement impuissant. Il a l'impression qu'il ne peut pas empêcher les choses d'arriver telles qu'elles vont arriver. Et ça lui fait incroyablement peur, parce qu'il n'a pas envie d'avoir accompli tout ça pour finir comme ça. “ But if you- if you want me to leave, I can get my things and leave tomorrow. I- I'll manage, you don't have to worry, ” rajoute-t-il précipitamment, peu désireux de lui forcer la main. “ I'm sorry I scared you. ” Il parle trop, alors il se tait.
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Elle sait depuis le début qu'il y a de l'ombre en Patch. Elle l'a senti tout de suite. Elle ne sait pas vraiment pourquoi, mais elle a compris qu'il a vécu des choses dont elle n'a même pas idée. Ça se voit dans ses yeux, sombres, distants. Dans la manière qu'il a de contracter sa mâchoire pour tout et n'importe quoi. On dirait presque qu'il a déjà cent ans, parfois, on dirait qu'il porte le monde sur ses épaules. C'est peut-être pour ça qu'elle lui a dit qu'il pouvait rester, au restaurant, la première fois. Pour ça qu'elle l'a engagé. Mais si elle a senti l'ombre, elle a aussi senti qu'il y avait autre chose en lui. Que si elle creusait un peu, si elle arrivait à créer une brèche dans la carapace, elle trouverait peut-être quelque chose d'inattendu. Elle ne sait pas expliquer cet instinct. Tout ce qu'elle sait, c'est que pour l'instant elle n'a pas été déçue. Et ce soir, alors qu'il vient de lui montrer une facette de lui qu'elle ne connaissait pas, elle se rend plus compte que jamais qu'il lui reste encore beaucoup de layers à enlever. Ses yeux bruns viennent trouver les siens. Yeah, fait-il d'une voix basse, et presque douce. Sorry. ajoute-t-il. Elle esquisse un petit sourire, mais il a déjà arrêté de la regarder. Il triture des détails de sa veste en cuir, et elle remarque que ses mains sont toutes aussi abîmées que son visage. Ça lui fait pincer les lèvres. Et il tremble. On dirait qu'il n'arrive pas à se défaire de la colère, de ce qu'il vient de faire.

« Can I- can I still stay here? » Son ton a quelque chose de désespéré. Et ça fait tout de suite quelque chose à Azalea, qui fronce les sourcils. « I have nowhere to go. » Elle se sent mal, mais son cœur se sert. Ce n'est pas qu'elle a de la pitié. C'est juste qu'il semble si vulnérable, là, tout à coup. Ça lui met presque une boule dans la gorge. Une part d'elle a envie de le prendre dans ses bras et de lui dire que tout va bien. Mais elle ne va pas faire ça. Ils ne sont pas assez proches. Il ne l'apprécie pas assez, elle le sait. Oh, elle s'est attachée à lui, mine de rien. Doucement, mais sûrement. Elle s'est un peu attachée, oui. Mais elle a comme l'impression qu'il est juste perdu. Que cette situation n'est que temporaire, et qu'il va disparaître aussi rapidement qu'il est arrivée dans la vie du restaurant, dans sa vie à elle. Il garde une distance qu'elle ne peut ignorer. Il ne cherche pas à devenir son ami. Au début, c'est justement ce qui lui plaisait. Avec tout ce qui se passait dans sa vie, elle avait besoin de tout sauf d'un ami qui allait essayer de la faire parler de ce qui n'allait pas, ou avoir des gestes d'affection. Mais là, tout de suite, elle regrette presque cette distance. Elle a l'impression qu'il a besoin de quelque chose, mais elle ne sait pas ce que c'est. Elle ne le connaît pas assez, elle ne sait pas. Ça la frustre terriblement tout à coup. « But if you- if you want me to leave, I can get my things and leave tomorrow. I- I'll manage, you don't have to worry, » Elle entrouvre la bouche. Elle est surprise, vraiment. Elle ne s'attendait pas à ça, vraiment. De nouveau, elle fronce les sourcils. On dirait qu'il a peur de l'abandon. À la fois, on dirait qu'il pense qu'il mérite d'être seul, et en même temps, il semble presque qu'il en ait peur. C'est déconcertant pour la blonde de le voir aussi vrai tout à coup. Son visage passe par tant d'expressions tout à coup, par rapport à d'habitude, elle ne sait pas trop quoi faire de tout ça. « I'm sorry I scared you. » dit-il enfin. Elle secoue la tête. « That was brave, what you did. » Elle se lève, s'éclaircit la gorge, et commence machinalement à ranger des papiers sur la table du salon comme pour dédramatiser ce qu'elle va dire. « I wasn't scared of you, you know. I have never been. » Elle se détourne, pour qu'il ne puisse pas la regarder dans les yeux, et fait mine de ranger les papiers sur son bureau. « I was just afraid that something would happen to you. » Elle avale sa salive avec difficulté. Faire comme si tout ça n'était pas important. Comme si ce qu'elle venait de dire ne prouvait pas qu'une part d'elle s'est attachée à cette silhouette sombre sur son canapé. Aux cafés du matin. Aux retours à la maison à deux le soir. « Of course you can stay. » Elle se retourne, la gêne s'étant un peu tassée. « You have to, actually. » Elle lui sourit. « That's an order from your boss. » Elle vient s'asseoir en face de lui et prend une de ses mains dans la sienne. « Now show me your hands. » Elle commence à nettoyer les blessures, ignorant leur contact un peu électrique. L'adrénaline de la soirée, sans aucun doute. Elle n'aurait pas envie qu'il parte. Elle ne pourrait plus s'habituer de nouveau à cet appartement vide, au son de la douche pendant qu'elle remplit des papiers le matin en prenant son café. À la musique qui passe en fond quand ils sont tous les deux dans l'appartement le soir, après le travail, dans le canapé, chacun plongé dans un livre.
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« That was brave, what you did. »
Il ne répond pas. Il la regarde, simplement, et sur son visage — devenu brutalement blême — passe quelque chose comme du choc. Comment sait-elle? Comment a-t-elle pu deviner? Évidemment qu'elle sait. Souviens-toi qui elle est. Ce sont des mots qu'il ne pensait jamais entendre. Qu'il ne pensait jamais même imaginer. Il ne pouvait pas imaginer quiconque lui dire ses mots. Après tout, il n'y a pas de courage dans ses actes, dans ce qu'il a fait, il y a que du devoir, une obligation et il a envie de lui dire, il a envie de la regarder dans les yeux, il a envie de la regarder et de pleurer et de hurler et de lui raconter, tout, lui expliquer, partager ses doutes et ses plaies, il lui fait confiance, elle pourrait comprendre, elle doit comprendre et elle comprendra, il sait qu'il peut tout lui dire, qu'elle peut tout comprendre, qu'elle l'accepterait même en savant tout, il le sent, Patch, il le sent et ça lui fait mal parce que au moment où il dit: “ I- - ” elle dit: « I wasn't scared of you, you know. I have never been » et c'est fini. Il se rappelle d'où il est, qui il est, qui elle est, (qui elle n'est pas encore), alors il referme la bouche avec un petit sourire qui semble dire: nevermind, même si elle ne le regarde pas et lui tourne le dos.

« I was just afraid that something would happen to you. » Il baisse les yeux sur ses mains, posées sur ses genoux, les observe trembler et saigner. Patch ferme lentement les poings, observe les phalanges qui blanchissent là où les jointures suintent d'un sang rouge si sombre, enfonce le bout de ses ongles dans sa paume, note la douleur qui remonte le long de ses bras. « Of course you can stay. » Azalea se retourne vers lui et il lève les yeux vers elle, relâchant la tension dans ses mains, reprenant une expression neutre — il se rend seulement compte, quand il déride ses sourcils froncés et sa lippe pincée, de l'expression douloureusement crispée qu'il a adopté en regardant ses mains. « You have to, actually. That's an order from your boss. » Il n'arrive pas à lui rendre son sourire. « Now show me your hands. » Elle se rassied en face de lui, prend ses mains et s'en occupe silencieusement. Ça fait un peu plus mal que son visage, ça envoie des petits courants électriques le long de ses veines et de ses articulations, désagréablement douloureuses et dérangeantes, mais Patch ne dit rien. Il regarde ses mains et seulement ses mains, incapable de soutenir son regard, incapable de le regarder. Quand elle a fini, les plaies sont propres et désinfectées: elles n'auront pas besoin d'être bandées et elles ont arrêté de saigner, de toutes manières. “ Thank you, dit-il, très cérémonieux, sans pour autant lever les yeux vers elle. And- thank you for letting me stay. I don't know how to- how to show you how grateful I am.

Pour une raison qui lui échappe, il pique un fard et penche encore plus la tête en avant, observant toujours ses mains maintenant posées sur ses genoux, laissant ses boucles brunes cacher la plupart de son visage. Lentement, il se relève sans la regarder, contourne la table basse après en avoir ramassé ce qui a permis à Azalea de le soigner, pour aller jeter les cotons usagés à la poubelle de la cuisine et ranger dans la salle de bains le désinfectant et le reste. Sans la regarder. Il n'ose plus la regarder.
Il a été si proche de tout lui dire. Il a senti le goût amer des mots dans sa gorge, il a senti l'impatience, l'envie, le besoin de tout lui dire sur le bout de sa langue. Après avoir rangé le désinfectant et le reste de coton, Patch s'arrête un instant devant le miroir au-dessus de l'évier, et se regarde. Puis il revient dans le salon comme si de rien n'était. “ Our dinner plans seem to have fallen out. Apologies, grimace-t-il. But maybe I can make it up to you and... cook for you? ” Sourire timide, un peu hésitant, gravé sur les lèvres, il fait un geste vers la cuisine — sanctuaire quasiment inviolé, sauf depuis qu'il a l'habitude de lui faire son café le matin et de le lui laisser en évidence sur la table pour quand elle se réveille. C'est toujours elle qui cuisine (évidemment), toujours elle qui le fait sortir de la cuisine (évidemment) et toujours elle qui essaie de lui apprendre à cuisiner, en vain (évidemment).
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Ils restent silencieux le temps qu'elle s'occupe de ses mains. Une fois, elle relève les yeux vers lui. Il a les sourcils froncés, ne la regarde pas, ses yeux sont fixes, comme si son esprit était un peu ailleurs. Comme d'habitude. Elle ne dit rien, bien sûr. Un léger sourire vient étirer ses lèvres sans trop qu'elle sache pourquoi. Peut-être qu'il l'amuse. Peut-être qu'il l'attendrit un peu. Mais elle se reconcentre bien vite sur sa tâche. « Thank you, » fait-il une fois qu'elle a fini. Elle est plutôt fière de son travail. Avoir Harper comme meilleure amie présente de nombreux avantages. Certes, elle s'occupe plus des animaux que des hommes, mais elle lui a appris deux trois choses qui peuvent toujours servir au fil des années. Et les doigts assurés d'Azalea sont plus précis qu'une aiguille, après des années à dresser des plats au millimètre près. « And- thank you for letting me stay. I don't know how to- how to show you how grateful I am. » Elle balaie ses remerciements d'un geste de la main, un poil gênée. Elle l'a fait pour aider, au début. Vraiment. Puis maintenant, c'est différent. Ce n'est plus seulement pour l'aider qu'elle le laisse rester chez elle alors que cela fait déjà un mois qu'il dort sur son canapé. La vérité, c'est que depuis qu'Hélène est partie, Azalea ne supporte plus la solitude. Elle ne supporte plus d'avoir un appartement vide de présence. Ce n'est pas comme si elle et Patch parlaient beaucoup, mais… Elle aime se lever la nuit pour boire un verre d'eau et entendre sa respiration quand elle passe à côté du salon. Elle aime entendre du bruit dans l'appartement alors qu'elle est penchée sur un livre ou sur des papiers importants. Elle aime savoir que si elle ne se sent pas bien, que le chagrin se fait trop lourd, elle peut venir s'asseoir sur le canapé et regarder une émission débile avec Patch. Elle peut lire sans que l'absence se fasse assourdissante autour d'elle. Elle se sent égoïste, de faire ça. Surtout qu'il n'a pas idée qu'elle a autant besoin de lui qu'il a besoin d'elle, en ce moment. Elle ne lui a pas vraiment parlé de la femme qu'elle aimait, qui l'a quittée alors qu'elle voulait la demander en mariage. Elle ne lui a parlé de rien. Et ça vaut peut-être mieux. C'est peut-être pour ça qu'elle apprécie autant sa présence, même. Elle ne veut pas lui dire. Elle ne veut pas avouer qu'au fond, elle a juste peur qu'il décide de partir, de trouver un autre endroit où dormir, parce que ça voudra dire qu'elle devra porter le poids de sa solitude toute seule. Elle ne veut pas qu'il cherche, même. Mais elle ne peut pas lui dire ça. Parce que c'est égoïste. Et qu'elle a clairement honte.

Patch se lève et range le petit kit médical qu'elle a sorti pour le soigner. Elle l'observe en silence tandis qu'il fait des allers-retours pour aller jeter les cotons, ranger le désinfectant, toujours assise sur la table du salon. « Our dinner plans seem to have fallen out. Apologies, » Elle lève légèrement les yeux au ciel. Pour être honnête, elle a complètement oublié qu'elle avait faim. Elle sent son ventre se tordre, et elle hausse les épaules. Il reste debout, près de la porte de la cuisine. « But maybe I can make it up to you and... cook for you?  » Cette fois, c'est les sourcils qu'elle hausse. Cette proposition est plutôt inattendue, à vrai dire, et ça la surprend tellement qu'au début, elle ne sait pas trop quoi répondre. Elle le regarde pendant une demi-seconde, observe qu'il ne se tient pas droit, rentre un peu les épaules. Il doit être fatigué après toute cette journée. « You would.. do that? » fait-elle, et un nouveau petit sourire s'étire sur ses lèvres. Oh, elle sait qu'elle devrait lui dire qu'elle va s'en occuper toute seule, qu'il peut aller prendre sa douche, ou aller se coucher… Mais la curiosité est trop forte. Et elle n'a pas envie de rester seule. Elle se lève à son tour, et passe à côté de lui avec un air à la fois fatigué et malicieux dans le regard. Une fois dans la cuisine, elle ouvre le frigo qui lui semble un peu trop vide. Elle n'a pas eu le temps d'aller faire les courses cette semaine. « So, what will it be? » Elle pince les lèvres. « I guess we don't have a lot of options. » Elle commence à ouvrir les placards, vides eux aussi, à la recherche de conserves ou d'une bonne idée. Puis quand elle ouvre le dernier placard, un boîte tombe et s'ouvre, répandant une pile de photos sur le sol. Hélène. Azalea a un petit coup au cœur, ne regarde pas Patch. Elle blanchit en voyant ces souvenirs étalés devant les yeux du brun. Elle et Hélène devant le Colisée. Hélène et elle en train de s'embrasser à un pique-nique de la famille Holmes, deux étés auparavant. Ses joues rosissent et elle se jette presque par terre pour rassembler les photos et les replacer dans la boîte. Mais elle est maladroite, et elle sent ses yeux s'embuer, autant de chagrin que de honte. Elle ne veut pas qu'il voit ça. Il ne peut pas la voir comme ça. Elle fait en sorte d'être professionnelle et sympathique avec lui, mais rarement elle a baissé le voile, celui qui cache toute sa vulnérabilité, celui qui casse l'image de la fille qui contrôle tout. Elle est en colère contre elle-même, accroupie par terre au milieu de ces photos qui lui brisent le cœur.
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Pendant un long moment, Patch pense qu'elle va lui dire: non. Elle n'aime pas quand on touche à ses affaires, Azalea, ou qu'on viole les frontières de sa cuisine. Il le sait et il comprend, lui non plus n'aime pas trop quand les choses ne se déroulent pas comme prévu. Il aime quand tout est bien rangé, organisé, logique. Alors quand elle met un peu de temps à répondre, il se dit qu'il ne doit pas prendre son refus comme une pure rebuffade. Il lui force juste la main, c'est de sa faute- « You would.. do that? » Et puis elle sourit. Ça fait du bien à Patch de la voir sourire. Peut-être que la journée n'était pas si terrible, peut-être que cette soirée étrange n'était pas si horrible. “ If you let me, ” dit-il doucement, et il est satisfait intérieurement même si il ne le montre pas. La dernière fois qu'il a essayé de faire cuire un steak, il a failli faire sonner l'alarme incendie. Mais il est disposé à apprendre. Avec elle. Elle se lève, il la suit dans la cuisine, ne la quitte pas des yeux. Comme si elle était une chose fragile et précieuse, à protéger à tout prix. Comme si elle allait disparaître ou se briser si il la lâche du regard.
Quand elle se tourne vers lui, avec ses yeux bleus, il détourne les yeux. « So, what will it be? » Il regarde l'intérieur du frigo. Ils ne vont pas aller très loin, avec du lait tourné et quelques tomates. « I guess we don't have a lot of options. » Elle commence à ouvrir les étagères, les tiroirs, les armoires et il la suit, toujours, des yeux, observe ses mains, sa nuque, ses cheveux. Il ne l'a jamais regardée comme ça avant. Pourquoi il ne l'a jamais regardée comme ça avant? Parce qu'il ne l'a jamais réellement regardée avant.

Il s'en veut atrocement quand la boîte tombe, parce qu'il aurait dû être plus rapide et la protéger avant qu'elle ne lui tombe dessus. Par chance, la boîte se contente de se répandre au sol et les yeux de Patch se tournent vers les photos, machinalement. C'est des photos d'Azalea, avec une autre femme. Elles se tiennent par les hanches, elles rient, elles s'embrassent.
Quand Azalea lui a expliqué le principe des photos, Patch a été très surpris mais a aussi eu très peur. Ils ont pris une selfie avec son téléphone et il s'est observé pendant des heures. C'est tellement étrange, de se voir en photo. D'exister sur une surface plane. D'être éternel sur une surface plane.
C'est pour ça, qu'elle pleure?
Patch s'accroupit lentement à côté d'elle, pose sa main sur son dos. “ Why did you laugh so much when I told you photos scared me if they make you cry? ” Il ne lui reproche pas vraiment, jamais. Il est juste très... factuel, comme toujours. Curieux. D'une main, il s'apprête à ranger les photos et l'aider mais la main qui est sur son dos se glisse sur son épaule et Azalea roule le long de son bras, se serre contre lui, niche son nez dans son cou.
Patch ne s'y attendait pas. Il n'a jamais réellement tenu quelqu'un dans ses bras comme ça. Enfin... pas une femme, en tout cas. Jamais. Même un homme, d'ailleurs. Il est un peu avare de contacts, Patch.

Mais il la serre contre lui, passe son bras autour de son nuque, cale son menton contre son crâne alors qu'elle enfouit son nez à la base de son cou. Il sent quelques larmes sur sa peau, chaudes. Il sent les sanglots douloureux qui agitent sa cage thoracique. Machinalement, les yeux grand ouvert de Patch se glissent sur le sol, sur les photos à nouveau.
Elle souriait tellement, avec cette femme. Patch se demande qui elle est. Il devrait peut-être aller la chercher, maintenant, pour qu'elle fasse sourire Azalea de nouveau.
Quand ses pleurs se calment un peu, Patch se détache et l'observe. Elle essaie de cacher son maquillage qui a coulé et ses joues encore humides mais il l'en empêche en prenant son visage entre ses mains. Il lui embrasse le front, longuement, entre les deux yeux. “ Nandito akó, dit-il. Where I come from it means I am here. It's what we say when a kinsman is grieving. ” Il lâche son visage, ramasse les photos, les remet dans la boîte, la repose dans l'étagère. “ I can make some pasta with tomato sauce, ” dit-il ensuite tout naturellement.
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Les larmes lui montent aux yeux. Ce n'est même pas tellement de la tristesse. C'est surtout de la colère, et un petit sentiment d'humiliation, aussi. Elle déteste qu'on voit les choses qui la rendent faible, qui la font vaciller de son piédestal. Azalea aime bien tout contrôler, depuis toujours. Elle aime savoir qu'elle a la main mise sur les choses qui l'entourent et sur ses émotions. Mais là, il y a son cœur brisé étalé par terre devant les yeux de Patch, et ça lui donne envie de pleurer. Elle n'ose pas relever les yeux, de peur de trouver une expression qu'elle ne veut pas lire sur le visage du brun. Elle est toujours en train de ramasser les photos quand il s'accroupit à côté d'elle, geste qui la surprend et la fige un peu. Il pose une main sur son dos. Ce contact la surprend, et a le mérite de la pousser à se ressaisir un peu. « Why did you laugh so much when I told you photos scared me if they make you cry? » Elle s'arrête dans son mouvement, surprise par cette question si simple, mais qui pourtant est si pleine de sens. C'est tellement Patch, de demander quelque chose comme ça. Azalea relève des yeux humides vers lui, et rencontre ses prunelles brunes et intenses. Pendant quelques secondes elle le regarde sans rien dire, incapable de trouver quelque chose à dire à ça. Elle n'a pas envie de dire pourquoi elle a ces larmes dans les yeux. Il aura plus ou moins compris, de toute manière, se dit-elle. Il y a quelque chose de si innocent dans cette question qu'elle a l'impression que tout est plus léger. Et en même temps, elle ne peut empêcher les larmes de rouler, sans savoir trop pourquoi. Ça fait près de six mois qu'Hélène l'a quittée maintenant, alors même qu'elle s'apprêtait à la demander en mariage. Depuis, elle sait que la brune a retrouvé quelqu'un, elle l'a vu sur internet, incapable – un soir alors qu'elle n'allait pas bien – de résister à quelques recherches pathétiques sur internet. Elle devrait s'en remettre, elle devrait avancer. Mais tout ça reste en travers de sa gorge.

La main de Patch glisse sur son épaule, et elle se glisse contre lui, et entoure sa taille de ses bras. Elle ne réfléchit pas à ce qu'elle est en train de faire. Ça ne lui ressemble pas trop en plus, elle qui n'est tactile qu'avec sa famille. Elle a fait ça d'instinct, sans vraiment s'en rendre compte, même. Son visage vient trouver son cou, s'y cache, comme si ça pouvait la garder des larmes et du chagrin. Il y a encore des larmes qui coulent sur ses joues, et Patch doit les sentir sur sa peau. Mais elle ne s'en formalise pas, Azalea. Elle n'est pas vraiment dans son état normal, elle ne contrôle plus vraiment ce qu'elle fait, et elle n'a rien consommé, pourtant. Il pose sa main sur sa nuque, et elle pleure vraiment, sanglote, sa poitrine est agitée de soubresaut. Ça fait longtemps qu'elle n'a pas pleuré. Elle n'a même pas pleuré quand Hélène l'a quittée, incapable de laisser ses émotions sortir, trop dans le contrôle, trop concentrée sur les tâches à effectuer. Peut-être est-ce la fatigue, peut-être est-ce la présence de Patch. Elle ne sait pas trop. Toujours est-il que sa vulnérabilité, il la voit. Il la prend même en pleine face. Il y a peu de personnes à qui c'est arrivé, même au sein de la famille de la blonde.

Ils restent longtemps comme ça, avec les bruits de Brooklyn, en fond, qui entrent par la fenêtre entrouverte de la cuisine. Ce n'est que quand ses pleurs se calment qu'il se détache d'elle et la regarde. Elle baisse les yeux, honteuse. Elle doit avoir une tête d'écervelée. Mais il la force à relever la tête, ses deux mains prenant son visage en coupe. Leurs yeux se trouvent une nouvelle fois, et elle trouve comme une ancre dans ses iris sombres. Il lui embrasse le front – geste très intime pour eux qui pourtant évitent, volontairement ou non, le contact physique depuis qu'ils se connaissent. Elle ferme les yeux, très fort, tandis que les lèvres du brun restent collées à son front. Ça lui fait du bien, aussi fou que cela puisse paraître. Dans d'autres circonstances, ça l'aurait mise mal à l'aise. Mais il y a un naturel dans ce geste, quelque chose de si évident qu'elle ne se sent pas inconfortable une seule seconde. « Nandito akó », Elle relève un peu le visage, et l'interroge de ses yeux clairs. « Where I come from it means I am here. It's what we say when a kinsman is grieving. » Elle sourit, faiblement, mais elle sourit quand même. Il la lâche, ramasse les photos, prend celles qu'elle a dans la main et les range dans la boîte. Il remet d'un geste doux le tout dans l'étagère, et elle pince les lèvres, avant de se relever. Elle devrait la virer, cette boîte. Ce serait la meilleure des décisions. Mais est-elle prête? Peut-être, de plus en plus en tous cas. Le fait de pleurer un bon coup le prouve. Et puis elle n'est plus seule comme avant. « I can make some pasta with tomato sauce, » propose Patch, ensuite. Elle étire ses bras, essuie de la main les larmes et le peu qu'elle peut de traces de maquillage sur ses joues, et souffle un bon coup. « That's perfect. » répond-t-elle d'une voix qu'elle veut assurée. Elle commence à sortir de quoi tout préparer, reprenant le plus possible de contenance. Il y a toujours le fantôme des lèvres de Patch sur son front, et ça l'électrise un peu, à vrai dire. Elle pose une casserole sur les plaques, et toussote un peu. Elle se sent fatiguée, tout à coup. Mais elle a faim, et ça la garde éveillée. « Can you teach me words from where you come from? » demande-t-elle en mettant de l'eau dans la casserole. « I've always liked other languages. » Elle met l'eau à chauffer, et s'adosse au plan de travail. « How do you say Thank you? » Elle pince les lèvres. Elle se faufile de l'autre côté de la cuisine, et le contourne en posant une main dans son dos, avant d'attraper deux verres. « Do you want to drink something? »
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