Marcher dans Asgard et ses longs couloirs, Thor en avait l’habitude. Avoir la chance de marcher dans les jardins royaux également. Sa mère avait toujours prit grand soin des jardins et quand il se rendait chez lui, il allait aider les servantes à entretenir les lieux. C’était sa façon d’honorer la mémoire de Frigga. Même si sur Asgard, il connaissait la nature, il aimait bien aussi la découvre sur Midgard. C’était pour cela qu’il était venu se promener dans Central Park. Selon tout le monde, c’était un endroit qu’il devait prendre le temps de découvrir. Alors, il le fit, mais pas comme il l’aurait souhaité. En effet, alors qu’il regardait autour de lui et que tout semblait tranquille, il fut intrigué par une pierre. Il se rapprocha pour la ramasser et il se retrouva dans un endroit étrange. Que venait-il de se passer ? Il n’en avait pas la moindre idée. Le paysage qui se découvre sous ses yeux n’ait pas celui du New-York qu’il connaît. Fronçant les sourcils, il essaya de percevoir des signes de vie, mais rien ne semblait bouger. Tout était calme et c’est à ce moment là qu’il ressentit le froid. Regardant autour de lui, il remarqua le balcon, puis le fait qu’il n’était pas seul. Deux autres femmes étaient présentes et il resta les regarder un instant. Amies ou ennemis ? Par leurs visages, elles semblaient aussi perdues que lui. En voyant celle qui semblait être la plus jeune garder les yeux baissés, il en fit autant et il remarqua alors la pierre qu’il avait dans la main. Il ne l’avait encore jamais vu, elle ne ressemblait en rien à ce qu’il avait déjà vu. Cependant, il ne pu la regarder plus longtemps, car d’un seul coup, elle termina en poussière alors qu’il n’avait rien fait. Levant le bras sur le côté, il s’attendait à voir son marteau arriver, mais rien ne se passa. Il décida alors de se concentrer sur les deux autres personnes présentes.

Qui êtes-vous ?

Oui, c’était un peu brut, mais même si elles semblaient aussi confuses que lui, il préférait être certain qu’ils étaient du même côté. Le froid se fit plus dur et il fronça les sourcils. Il avait déjà ressentit le froid, mais pas à ce point là et il n’aimait pas ça du tout.

Il fait bon. Elle a les mains enfoncées dans ses poches, l'air tranquille. Elle n'a rien à faire, alors elle traîne. Elle déambule. Son ennui l'a guidé jusqu'au plein cœur de Manhattan avant que ses pas ne l'entraînent ailleurs. A Central Park. Un œil plissé, elle se refait mentalement toutes les scènes connues qui ont eu lieu dans ce parc. Ou qui sont censées avoir eu lieu. Elle peut revoir la troupe d'amis de Friends s'amuser, elle peut revoir l'équipe des Experts trouver un énième cadavre. Mais Central Park dans les séries télé n'a rien à voir avec le Central Park qui s'étend devant elle. A la télé, il n'y a pas le vent léger, il n'y a pas les rayons du soleil sur la peau, il n'y a pas la présence des autres. Les figurants de la télé ne seront jamais aussi bruyant que les figurants de la vraie vie. Et puis, dans Friends comme dans les Experts, il n'y a pas ce géant blond. Un géant blond à la musculature plus qu'intéressante. Un géant blond avec de beaux bras. Un géant blond dont les bras ne lui sont pas si inconnus que ça. Harry hoquette. Ces bras. Elle les connaît. Les reconnaît. Un nouveau hoquet de surprise la secoue alors qu'elle reste hébétée quelques instants. Thor. L'un de ces super avengers qui travaillent main dans la main avec le SHIELD. L'un de ces super héros qui ne viennent pas de ce monde-là, si ses souvenirs sont bons. Et si elle n'est pas dans le faux, il est même pas humain. Un demi-dieu. On est très loin du Thor de Stargate qui balance ses miches grises au vent.
Ses yeux quittent les bras du Dieu, attirés par un point brillant dans la main de celui-ci. Elle plisse les yeux. Elle n'est qu'à quelques mètres de lui, pas suffisamment loin pour passer inaperçue mais pas suffisamment près pour nettement distinguer ce qu'il tiens. Et avant qu'elle n'ait le temps d'esquisser le moindre geste, quelque chose, dans l'air, change.

Elle gèle.
Elle se les gèle.

Harry reprend contact avec la réalité, elle tourne sur elle-même. Ce n'est plus Central Park. Elle est sur un balcon, entourée. Une vieille et le fameux Thor. S'il ne faut sans doute pas compter sur la vieille pour quoique ce soit, Harry sait qu'elle pourra au moins collaborer avec le Dieu. Il a peut-être inventer la téléportation, comme dans Stargate. Ce serait pas du luxe.
De nouveau, son œil est attiré par la pierre toujours tenue dans le poing de Thor. Cette fois-ci, elle n'a pas peur de s'en approcher. Elle fronce les sourcils. L'image lui semble familière. C'est comme si elle a déjà vu cette pierre sans, toutefois, la connaître. Ces lignes, ces veines, d'un vert étincelant évoquent un bref souvenir. Une image sur un écran, une fiche vaguement étudiée, au SHIELD. Rien de concret. Elle tend une main, prête à s'emparer de la pierre pour l'observer de plus près quand celle-ci s'émiette. Poussière. Cendres. « What the hell ?! » C'est soudain, c'est pas normal. Et ça n'a rien de rassurant. Et cette brusque disparition lui ramène les pieds sur Terre. Ou peu importe où elle se trouve, à présent. Elle lève les yeux vers le Dieu quand il s'exprime, elle arque un sourcil. La vieille – qui, vue de plus près, n'est pas très vieille en réalité – lui répond la première et Harry la juge rapidement. Sa façon de s'exprimer tire un sourire à la jeune femme. Ok. Pas une vraie vieille mais une nana qui parle comme en l'an deux mille. « Lui, c'est Thor. Dieu de je-sais-plus-quel-monde et super héro à ses heures perdues. » Elle se tourne vers lui, se gratte la tempe quelques secondes. « Et faut pas être un génie pour comprendre que la pierre est sans doute un moyen de téléportation extrêmement avancé. Un peu comme les portes-au-loin d'Harry Potter. » Elle se baisse, touche les restant de la pierre alors qu'une moue apeiné se dessine sur son visage. Un gâchis. « Moi c'est Harry, au passage. » Elle se redresse, frissonne et se frotte le bras énergiquement pour essayer de le réchauffer.

Railleuse, elle observe la dénommée Clea toucher la porte vitrée qui les coupe de l'intérieur. Suivant son exemple, Harry s'approche, pose ses mains en loupe et tente de regarder l'intérieur. Nada. Putain de rideau. Ses doigts cherchent une serrure à manœuvrer, n'en trouvent aucune. Elle grimace. « Bordel, pas une seule serrure quoi. C'quoi ce pays. » Elle abandonne la porte un instant, revient sur ses pas, se penche par-dessus la balustrade. Elle retient un sifflement. Sauter est exclus, pas recommandé. Même avec un Dieu et une vieille-pas-vieille. « Poussez-vous. » Elle fait signe à Clea et à Thor de s'écarder et, prenant un maigre élan, se précipite sur la porte vitrée. Son épaule rencontre le verre, il y a un craquement et elle gémit de douleur. La porte n'a pas bronché et c'est à peine si la vitre montre une éraflure. Son épaule, en revanche, doit être bleue. Comme ses lèvres. Elle se frotte l'épaule, se tourne vers Thor, laconique. « Bon, beau gosse, c'est toi le tas de muscle entre nous, je pense que t'auras plus de chance de péter quoique ce soit. Fais gaffe, je crois que c'est du double vitrage. » Bordel, ça fait un mal de chien ces conneries.

Tout ce qui semblait normal ne l’était plus et Thor ne savait pas du tout où il se trouvait. Il n’était pas seul. Deux femmes étaient présentes, mais il ne les connaissait pas. Ce fut pour cela qu’il voulait connaître leurs identités. Apparemment la femme aux cheveux blancs voulait la même chose, mais il n’eut pas à répondre, car ce fut l’autre femme qui le fit pour lui. Haussant les sourcils, il ne s’était pas attendu à ce qu’elle connaisse son nom, mais il fronça les sourcils quand elle parla de l’endroit d’où il venait de façon plus que vague.

Je viens d’Asgard et … son explication semble être la bonne.

En même temps, c’était ce qu’il avait aussi pensé, donc il ne se voyait pas redire ce que la jeune femme venait d’expliquer. D’ailleurs, cette dernière venait de se présenter, mais le Dieu ne répondit rien. Il savait désormais qui étaient les deux femmes et ce fut à son tour de regarder autour d’eux. Clea décida de voir s’ils pourraient ouvrir la porte qui était là, mais elle ne s’ouvrait pas et rien ne semblait fonctionner. Cherchant à son tour autre chose qu’une serrure, il en avait vu des choses sur Asgard et dans les Neuf Royaumes. Ca n’était pas une porte sans serrure et difficile à ouvrir qui allait l’empêcher de sortir de là. Cependant, Harry décida de s’y prendre de la manière forte. Haussant les sourcils, il esquissa un sourire quand elle tenta de défoncer la porte, mais il grimaça, quand elle fit comprendre à quel point ça lui avait fait mal.

Ca va aller ?

Les sourcils toujours froncés, il espérait qu’elle n’avait pas trop mal. Il n’aurait rien pour l’aider à aller mieux, mais il faudrait peut-être voir un médecin ? Elle ne semblait pas avoir besoin d’intervention ou autre, mais il était encore assez ignorant concernant la santé des misgardiens. Seulement, Harry venait de clairement lui faire comprendre que la porte était désormais son problème. Regardant cette dernière, il fit à nouveau en sorte de chercher une façon de l’ouvrir, mais rien n’attirait son attention. Alors, c’était à son tour d’y aller avec force. La première tentative fut un échec cuisant. Apparemment utiliser son épaule était une mauvaise idée, mais lui n’avait pas eu mal comme Harry. A la place, il serra le poing et il frappa de toutes ses forces contre la vitre, avant que cette dernière ne vole en éclats.

C’est fait.

Se tournant ensuite vers la vitre brisée, il fronça à nouveau les sourcils. Faisant en sorte de ne pas marcher sur trop de morceaux de verres, il entra dans la pièce et malheureusement on ne pouvait pas y voir grand-chose. Il remarqua un piano dans un coin de la pièce, avant d’entendre de la musique. Cette dernière semblait être lointaine et il se tourna finalement vers les deux femmes.

Auriez-vous une source de lumière avec vous ?

Oui, il parlait bien d’un portable ou d’un briquet ou d’allumettes. Enfin quelque chose qui leur permettrait de pouvoir avoir un peu de lumière dans cette pièce et pouvoir peut-être repérer autre chose qu’un piano.

La brune était vraiment sans peur. Elle avait tenté de briser la vitre qui pourraient peut-être leur permettre d’entrer se mettre au chaud. Seulement, elle n’y était pas parvenue et quand elle lui demanda de s’en occuper, il pensait pouvoir y parvenir. Malheureusement sa première tentative fut infructueuse. La seconde fois, la vite se brisa en un tas de morceaux et il fit en sorte d’en bouger pour que les deux femmes ne se fassent pas mal. Entrant finalement à son tour dans ce nouveau lieu, il essaya de voir quelque chose, mais il ne vit rien qui pourrait les aider à identifier où ils se trouvaient. Peut-être qu’une des deux femmes auraient une réponse, mais ça ne semblait pas être le cas. Entendant finalement de la musique, il fronça les sourcils. Non, il ne connaissait pas ce morceau et pourtant entre Stark, Banner, Rogers, Wilson, Romanoff et les autres, il en avait entendu de la musique et cela semblait remonter à bien des années selon eux. Mais, il ne connaissait pas celui-ci et il demanda alors aux deux femmes si elles n’avaient pas un moyen d’amener de la lumière dans la pièce. Ca pourrait sans doute les aider à y voir plus clair et trouver un moyen de sortir de là. Enfin, il l’espérait en tout cas. Soupirant aux paroles de Clea, il savait qu’elle avait raison. Ils ne semblaient pas plus avancés et il n’aimait vraiment pas cette situation. Cependant son attention fut attirée par un bruit sur le côté et il se retourna, prêt à se battre s’il le fallait, mais ce qu’il vit le surprit au plus haut point. Loki ? Les sourcils froncés, il tourna à nouveau la tête vers des bruits qui se rapprochaient. Des bruits, puis des ombres et enfin quelqu’un qui semble se rapprocher. Reculant doucement, il se mit devant Harriett. Il avait bien compris qu’elle était uniquement humaine et si ce qui arrivait par les escaliers ne l’était pas, il devrait la protéger. La faisant donc reculer en même que lui, il se stoppa assez loin pour prendre de l’élan s’il devait faire en sorte de rassembler le peu de force qu’il avait encore. Seulement, les gloussements qui accompagnèrent cette personne qui semblait avancer le firent grogner.

Si tu es la cause de tout cela Loki, tu ne t’en sortiras pas.

Non, il ne pourrait jamais tuer son frère malgré tout ce qu’il avait fait. C’était au-dessus de ses forces, mais il lui ferait regretter si le Dieu du Mensonge était la cause de cette situation. Serrant les poings, il fut surprit de sentir sa force revenir. Baissant les yeux sur ses mains, il se souvenait de toutes les fois où il avait pensé perdre ses pouvoirs. Quand son père l’avait banni sur Midgard, quand il n’avait pas pu reprendre Mjölnir … Il n’avait jamais pensé retrouver cette sensation d’être impuissant, mais en retrouvant doucement sa force, il esquissa un sourire et releva la tête pour voir que les deux ombres n’étaient plus très loin. Deux ou trois marches et elles seraient dans la pièce avec eux. Se préparant à donner l’assaut, il se courba légèrement, pieds bien ancrés au sol et prêt à en venir aux mains si nécessaire.