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 It's a new day [pv Prudence]

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MessageSujet: It's a new day [pv Prudence]   It's a new day [pv Prudence] Icon_minitimeDim 6 Déc - 23:00
Prudence ∞ Rayan
It's a new day
C’est étrange de remarquer tant de différences. Un nouvel environnement vaut la peine d’être remarqué car rien n’est comme avant. En soi tout a changé et c’est mieux ainsi, mais quand on passe une grande partie de sa vie loin de tout changement, on ne prête plus attention aux détails qui ne trompent pas. À moins que cela soit le contraire. Que l’on observe plus attentivement, que l’on retient les détails tout en oubliant les avoir repéré. Bien plus pratique pour tout oublier par la suite, car même si on m’a bien fait comprendre que je ne retournerais pas en France, je n’y croyais pas trop. Personne ne croirait un parfait inconnu, encore moins en ayant déjà du mal à faire confiance aux autres. Le professeur Xavier semblait pourtant sincère, au vu du nombre de mutants qui parcourait quotidiennement les couloirs, il ne devait pas être du genre à abandonner facilement. Ça n’empêche en rien que je ne me sens pas à ma place ici. Logique, non ? Je ne suis plus un patient mais un étudiant. On ne contrôle pas tous mes faits et gestes et personne ne dicte ma conduite. C’est délivrant. Étrange, oui, mais un sentiment de liberté m’avait envahi et ne me quittais d’ailleurs plus. Et je n’arrive pas à m’y faire. Alors que j’aurais tout donné à l’âge de quinze ans pour quitter l’établissement où ma mère m’avait interné, je me trouve aujourd’hui à y repenser en me disant que ça me manque. Il y a deux semaines encore, j’aurais ri de bon cœur si quelqu’un m’avait dit qu’un jour cet endroit me manquerait. Qui l’aurait cru ? Oh, les blouses blanches ne me manquent pas. En aucun point d’ailleurs, je suis bien content de pouvoir marcher dans un couloir sans avoir la présence d’un infirmier à mes côtés. Quant à la dame parlante, la psychiatre de son vrai titre, j’aimerais pouvoir oublier son visage et sa voix perçante. Ce n’est pas eux qui me manquent, non, jamais.

Ce qui me perturbe chaque jour, c’est de me réveiller dans une chambre dont les murs ne sont pas blancs. De ne pas avoir à me diriger vers le réfectoire sous la surveillance d’une ou deux blouses blanches. De ne pas voir les gens que je connais depuis plusieurs années, de ne pas entendre leurs discussions ou leurs disputes dès le petit matin. Nous avions nos rituels, la psy disait d’ailleurs que c’était important d’en avoir, même si c’était surtout pratique pour ne pas avoir à supporter les idioties d’une dizaine de patients aux divers problèmes mentaux. Il faut dire qu’on avait toujours eu le chic pour mettre l’ambiance. Quoiqu’il en soit, toutes ces habitudes avaient disparu, définitivement. Maintenant je suis des cours, une occupation comme une autre dans un sens. J’apprends à connaître d’autres personnes, bye bye le cercle de connaissances limité. C’est d’autant plus surprenant que la plupart des gamins, car il y a beaucoup d’enfants et d’adolescents, semblent facilement accepter leurs mutations. Je ne me souviens pas avoir eu la même facilité qu’eux. Quoique, c’est un mensonge, un de plus qui m’est venu au fil du temps. En parlant de temps… Mon regard se pose sur les chiffres qui s’affichent sur l’horloge. Je suis ici depuis une bonne vingtaine de minutes, les secondes semblent défiler lentement. Mauvaise habitude qu’est compter les secondes qui passent. Sauf que ce n’est pas une chambre d’isolement mais un salon dans lequel je me trouve actuellement. Il y a même un grand téléviseur, celui devant lequel les plus jeunes étudiants passent leurs soirées. Il doit y avoir des émissions intéressantes pour captiver ainsi l’intérêt des gamins. Ils semblent toujours hypnotisés, assis devant l’écran et ce que ce soit dans les canapés ou à même le sol. Comme s’il n’y avait pas assez de place dans ce salon. Sauf que maintenant il n’y a pas une dizaine de jeunes devant le dit téléviseur. Il n’y a personne d’autre dans la pièce et j’ai du mal à me rappeler comment je suis arrivé ici. Ce qui promet de causer quelques ennuis supplémentaires, il n’y a pas de panneaux indiquant le chemin à suivre comme à l’hôpital. Dommage d’ailleurs. J’observe les extérieurs, je ne suis pas encore sortit depuis mon arrivée et je ne crois pas sortir avant qu’on m’y oblige. Et lorsque je pose mon regard sur le canapé le plus proche de moi, je vois deux créatures qui m’observent. Issues de mon imagination, bien évidemment, sauf si un autre mutant s’amuse actuellement à m’en faire voir de toutes les couleurs. Ah, non. La créature la plus proche disparaît pour laisser place à un oiseau. Sans trop y réfléchir, je m’en approche pour l’empêcher de voler ans toute la pièce. L’oiseau disparaît alors comme il était arrivé. L’autre créature prend alors une forme plus humaine, ressemblant vaguement à Christophe. Je me souviens alors qu’à cette heure-ci, à l’hôpital, nous devions quitter le réfectoire pour nous diriger vers la salle de discussion, s’asseoir sur des chaises et dévoiler ce qu’on avait bien pu faire de nos journées. Il n’y en avait que deux qui s’amusaient toujours à garder le silence et c’est donc pour cette raison que Christophe est là, actuellement. Sauf qu’il n’est pas vraiment là, que je ne suis plus là-bas.. « La psy va encore t’ennuyer, hein ? » lui dis-je sur un ton faussement amusé, car la psy n’a jamais été drôle et s’amuser des séances qu’elle nous faisait subir n’avait jamais été une bonne idée. Du moins en sa présence. Je devrais sans doute me rappeler qu’elle n’est pas là. « Remarque, elle ne perd jamais espoir. On lui a peut-être trouvé un point positif, un dix pour la persévérance. » Un huit, car il y a eu la fois où elle avait failli se jeter tout poings dehors sur Julien après que dernier ait eu une remarque assez déplaisante sur la véritable place des femmes. Christophe me rappelant cela avec enthousiaste, je vois son image disparaître en me rendant enfin compte que je suis bien ici et non là-bas. La seule fois où quelconque nostalgie m’a fait matérialiser quelques souvenirs était quand je pensais à ma famille. À croire que l’établissement me manque vraiment, c’est inquiétant. Ou peut-être que c’est la présence d’une autre personne qui m’a sorti de mes pensées, non pas suffisamment pour empêcher une boule de poils ressemblant vaguement à un lapin s’arrêter aux pieds de la jeune femme. Je l’ai déjà croisé plusieurs fois, même si maintenant je m’intéresse plus à la réaction qu’elle aura devant le dit lapin. Si elle peut le voir.



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L
e salon. N’importe qui pourrait affirmer, au sein de l’institut, que la Snow Queen de service ne traine jamais dans le salon. En fait, elle ne traine jamais où se rassemble la foule, telle une agoraphobe fuyant les présences, et pourtant elle est là, à écouter les conversations, le nez dans un livre traitant de psychologie criminelle. « La psy va encore t’ennuyer, hein ? » Elle a levé les yeux, cherchant d’où pouvait venir la critique. Le nouveau. Il était arrivé récemment, elle ne se souvenait plus exactement, un peu étrange, plutôt solitaire en fin de compte. Depuis son retour de San Francisco, Prudence n’était plus exactement la même, moins isolée, plus encline à répondre aux questions des étudiants paumés dans l’école ou simplement moins terrible avec Aneliese, qui n’était d’ailleurs pas très loin. « Snow ! Tu m’as même pas gardé une part de ton gâteau ! » Elle ne lève pas les yeux des notes qu’elle est en train de gratter sur un carnet, tentant de se concentrer un minimum - finalement, elle sait pourquoi elle s’isolait, la plupart du temps. « Personne n’a touché au gâteau. Ils ont trop peur que je les empoisonne. » Le ton est brodé d’humour mais pas si irréaliste, le changement est tel qu’il y avait encore quelques soupçons sur les bonnes intentions de la blonde. On ne touche jamais aux affaires de Snow, au risque de passer des jours à glisser sur des plaques de verglas impromptues ; elle ne s’était pas faite beaucoup d’amis, en trois ans, entre le mutisme des premiers mois et la froideur qui s’en est suivie. Même les nerfs du psychologue avaient été mis à l’épreuve. En parlant du psy, personne ne les voyait plus se battre, s’envoyer des pics glacés, se provoquer, ça faisait marmonner les étudiants, plus qu’avant le voyage. Elle savait qu’ils n’y échapperaient pas, de toute façon. « Je peux en prendre un bout, dis ? » Elle hoche la tête, raturant quelque chose, corrigeant une information.

La grande brune qu’était Aneliese s’échappe vers la cuisine, sans doute pour profiter de l’autorisation. Elles partageaient leur chambre depuis le premier jour de Snow dans l’institut et leur relation tendue ne s’apaisait que maintenant. Elle referme son livre. Impossible d’avancer ici, entre la télévision et ceux qui s’aglutinent autour. Un soupir. Elle reporte son attention sur le blondinet. Elle avait entendu son nom, quelque part. Riley ? Non, Rayan. Voilà, c’était ça. Rayan. Apparemment il n’avait pas un passé facile mais elle n’avait pas posé de questions, trop occupée, trop lointaine, elle ne lui avait même jamais adressé la parole. Revenir du manoir Rosebury et de la demeure des Drake lui avait donné énormément de travail, de réflexions intérieures à laisser mûrir. Gérer le fait d’avoir une relation avec Bobby n’avait finalement pas été si simple qu’elle l’aurait cru, du naturel de leur voyage, entre passion et tendresse, à la pression de l’Institut dans lequel elle n’était pas si à l’aise, presque frustrée de se sentir sans cesse épiée. Elle n’était d’ailleurs pas tout à fait sûre du statut de leur ‘’couple’’ ; en étaient-ils toujours un ? Il travaillait beaucoup, elle sortait, se noyait dans des lectures, se tenait finalement à l’écart sans le vouloir. Et elle évitait Xavier comme la peste. Tous les télépathes reconnus, en fait. La complicité laissait place à un certain vide. Au bout d’une semaine, elle s’était remise à passer des nuits agitées, entrecoupées de cauchemars, de sursauts. Aneliese l’avait empêchée d’errer dans les couloirs, comme Snow le lui avait demandé mais son sommeil commençait à en pâtir aussi. C’était ce qui avait motivé sa demande pour une chambre individuelle : à son arrivée, elle était encore trop jeune pour une telle requête et de toute manière l’objectif avait été de la socialiser, cependant elle mettait chaque soir un peu plus la vie de sa camarade en danger. Les hypothermies n’étaient plus envisageables. Pas plus que cette glace intempestive qui surgissait quand la mutante s’endormait enfin. 24 ans, c’était peut-être encore jeune mais pour le bien d’Aneliese, il fallait que cela cesse. Bobby lui-même n’avait pas l’air de trouver la solution à ce problème précis. Il ne restait qu’à attendre une réponse, un verdict.

Rayan. Il est plutôt mignon, quand on y pense. Laissant ses affaires sur la table, Prudence se lève, récupère une assiette, une cuillère, un morceau de gâteau et se dirige vers le jeune homme. Elle s’arrête juste à temps pour ne pas écraser le lapin. Une seconde.. le lapin ? En quoi consiste donc sa mutation ? Il semble un brin embarrassé, ou incertain, comme s’il n’avait pas la preuve qu’elle perçoive aussi la drôle de créature. Qu'on la rassure, il ne pouvait pas fouiner dans sa tête, hein ?  « Un peu de mousse de fruits ? » Elle offre un sourire, notez l’effort. « Je ne t’ai pas souhaité la bienvenue à l’école de la bizarrerie. » Il faut avouer qu’avec le nombre de mutants et l’éventails de facultés qui s’alignaient parfois dans le manque de contrôle, il y avait de quoi la qualifier de freaky school. Dans sa robe turquoise sans manches, on ne pouvait pas non plus donner à Prudence le prix de la normalité, par ces températures.
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It's a new day
S’il m’était un jour venu à me demander pourquoi les illusions apparaissaient et disparaissaient à leur gré, j’avais fini par abandonner l’idée de le savoir un jour. Certaines réponses ne sont pas satisfaisantes ou tout simplement inexistantes. Bien sûr, je n’ignore pas que mon humeur du moment puisse affecter ma vue de toute réalité. C’est pour cette raison que j’avais longtemps été mis en isolement, quand le jour après mes dix-huit ans la colère l’avait emporté sur la raison. Je voyais Christophe parce qu’à cette heure-ci et en temps normal, je devais m’asseoir sur une chaise et écouter les autres conter leur journée avant de me lancer à mon tour. Pour l’instant les murs ne devenaient pas blancs, les blouses blanches n’apparaissaient pas et je n’avais pas encore créé d’inondation ou d’incendie. Ce qui en soit est un miracle, même si j’ai depuis longtemps appris à faire le vide pour ne pas trop penser, les éléments semblaient toujours s’incruster dans mon champ de vision sans que je ne m’en rende compte. La solitude m’avait souvent poussé à avoir des pensées excessives et plus au moins dangereuses. Quand il y avait d’autres personnes autour de moi j’avais moins de temps pour concentrer, moins de chance de créer quelque chose ou de changer ce qui m’entoure. Une des principales raisons pour laquelle je me montre aussi social. Sans oublier le fait qu’on n’apprend pas à se méfier des gens dans un établissement psychiatrique. Les autres patients sont vos seuls amis alors dès qu’il y a un nouveau il faut l’intégrer au groupe et lui faire comprendre que l’ennemi public n°1 se présente en blouse blanche. Quand j’y repense et avec un peu de recul, on était pire qu’une secte qui prenait sous son aile un malheureux de passage pour le monter contre le reste de la société. C’est peut-être pour ça que la dame parlante voulait nous inciter à discuter avec elle. Soit.

L’animal ne semble pas être dérangé, ce même s’il a bien failli se écraser, si ce n’est pour les réflexes rapides de la jeune femme. Elle le voit donc. Son pelage est blanc, l’extrémité de ses oreilles et brunes et je sais d’où me vient cette illusion. Bien que je me demande un court instant pourquoi il y a un lapin et non un chien. En pensant à un chien, les formes de la petite bestiole changent petit à petit. Mais je n’aime pas les chiens, ils mordent, ils aboient, ils font du bruit et ils sont bien plus difficiles à contrôler, même en étant qu’une simple illusion.

Heureusement, l’illusion disparaît quand la jeune femme m’adresse la parole.  « Un peu de mousse de fruits ? » Je fini par poser mon regard sur elle, l’observant avec plus d’attention. Elle tient une assiette où se trouve une part de gâteau et je me rends compte que c’est bien à moi qu’elle posait cette question. « Je ne t’ai pas souhaité la bienvenue à l’école de la bizarrerie. » Je lui souris à mon tour, amusé par sa façon de d’écrire l’institut. Elle n’a pas tort, tout est bizarre. Bien qu’étant donné la présence de mutants ce soit chose normale. Ce n’est pas plus mal pour autant. « Mieux vaut tard que jamais, non ? » lui dis-je en portant mon attention sur l’assiette qu’elle tient en main. Le fait qu’on ne s’était pas encore adressé la parole ne me semble pas très important, il y a beaucoup d’étudiants et je dois bien admettre que deux jours après mon arrivée, le fait que tout le monde me souhaite la bienvenue m’avait mis mal à l’aise. Sans doute parce que je n’aime pas être le centre d’attention.. « Si ce n’est pas de l’industriel j’en veux bien un peu. » Je n’ai pas de notion culinaire, mais depuis près de neuf ans j’avais pour habitude de manger dans un hôpital. La nourriture n’y était pas immangeable mais j’avais vite appris à passer tout ce qui ressemblait à un désert quelconque à Mathilde. Possibilité qui ne m’était pas offerte ici, je devrais peut-être tester si un chien imaginaire peut manger ce que je lui donne sans que tout tombe à terre. Hm. À tenter un jour. « Désolé pour… le lapin. » Elle n’avait pas réagi de façon disproportionnée, il faut dire qu’ils avaient sans doute l’habitude de voir des choses étranges et donc de ne pas en être dérangé d’avantage. Ce qui n’est pas mon cas, du moins quand ce n’est pas moi qui en suis la cause. Je remarque donc qu’elle est vêtue d’une manière assez légère en vue des températures actuelles. Personnellement, je ne suis pas du genre à avoir vite froid, même si je m’arrange toujours pour porter un shirt à manches longues ou encore un pull, sait-on jamais qu’un épisode de neige ne me revienne à l’esprit, une fois m’a amplement suffit. « Tu n’as pas froid ? » Il fait quand même frais, un tel bâtiment ne se chauffe pas facilement même s’ils se débrouillent mieux qu’à l’hôpital. Puisqu’elle fait l’effort de venir me parler, je ne peux que m’en inquiéter.
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L
'animal a disparu. Elle a peut-être rompu le charme d’une rêverie ? Mieux vaut tard que jamais, lui dit-il. Oui, en effet. Il était toujours possible de corriger une erreur, aucun temps perdu cependant ne pouvait être rattrapé, elle l’avait appris à San Francisco. Elle l’avait appris en réalisant que les trois années d’amnésie n’avaient été qu’un amer avant goût du regret. Alors oui, mieux vaut tard que jamais, mais après l’heure ça n’est plus l’heure. « Si ce n’est pas de l’industriel j’en veux bien un peu. » Elle ne sait pas d’où il vient, quel est son passé, elle suppose donc qu’il a simplement été élevé dans une famille adepte du bio, ou qu’il est allergique à certains produits chimiques. « Je l’ai fait il y a une heure. » Pour le rassurer. Il ne la connait pas, il n’aura pas la méfiance des autres, la peur de mordre dans un bloc gelé. Il n’aura pas l’hostilité de ceux qui savent ce qu’elle a été, de ceux qui ont eu vent de la confrériste hostile, de la disciple de Mystique. Elle n’est pas encore dangereuse pour le jeune homme.

« Désolé pour… le lapin. » Le.. oh ! Elle lui tend l’assiette et s’installe non loin, à bonne distance cependant, pour éviter d’empiéter sur son espace vital, pour éviter un potentiel contact aussi - elle n’aime toujours pas cela avec les étudiants de l’institut. Elle y travaille avec Aneliese mais cela reste difficile. « Leçon numéro une : on ne s’excuse pas de ce qu’on est. » Un ton doux. Est-ce qu’il avait vécu les mêmes problèmes que la plupart des pensionnaires ? Est-ce qu’on lui avait appris à se cacher ? Ils passaient presque tous par un stade d’adaptation, par une période où il faut intégrer qu’il n’y a pas de honte à avoir, qu’il ne faut pas craindre les jugements des autres. Il n’était là que depuis une ou deux semaines, il avait le temps.

« Tu n’as pas froid ? » Elle penche légèrement la tête, la cascade de cheveux blonds suivant le mouvement. L’interrogation la surprend d’abord, puis elle réalise qu’elle est habillée comme en plein été par 30°c. Ca la fait sourire. Depuis combien d’années ne l’avait-on pas interrogée sur le sujet ? Trop pour qu’elle s’en souvienne. Elle ouvre la paume de sa main, y forme un grand flocon fait de glace qui lévite doucement, tourne lentement sur lui-même. « On m’appelle Snow. Disons que le froid ne risque pas de me déranger. » La neige. C’est plutôt explicite. Sa main se referme, faisant s’évaporer la sculpture flottante. Il n’a pas à s’excuser de ce qu’il est parce que tous les habitants du manoir Xavier seraient obligés d’en faire de même en permanence, ceux dont la peau était atteinte par leur mutation, ceux dont les facultés étaient permanentes, ceux qui comme elle avaient une pigmentation des prunelles différente. Aucun d’eux n’avait choisi d’avoir le gène X actif, aucun n’avait décidé d’être de ceux que la société rejette.

« Ca n’est jamais qu’un lapin, rien de terrifiant. Tu connais des gens.. comment dit-on ? Lapinophobes ? » Elle rit. Elle-même faisait tellement pire, les plaques de verglas, les stalactites dangereux, les tourbillons glacés, non vraiment, ça n’était rien qu’un lapin. Elle sortait tout juste d’un livre de psychologie criminelle, l’animal lui paraissait d’autant plus innocent. Et il y avait quelque chose de fascinant dans cette apparition instantanée, inopinée. Contrôlait-il les images ou n’était-ce qu’une facette de ce qui faisait son don ? Il y avait des illusionnistes dans l’école, elle n’appréciait d’ailleurs guère cela, parce que ça impliquait d’influer sur ses sens. Avoir intégré l’équipe des X-Men lui avait cependant imposé ce type d’entrainement, savoir agir même quand l’esprit est dérouté. Pouvait-il extirper de l’esprit d’une personne une peur pour la matérialiser ? « Tu es une sorte d’illusionniste ? Ou ce lapin était tangible ? » On avait dû lui poser la question mille fois. Ou peut-être pas ? Il n’était pas entouré d’une dizaine de groupies demandant des tours, il était donc tout aussi possible qu’il se soit contenté de paraître normal. Discret.
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Il y a trop d’étudiants pour connaître tout le monde. Même si rester à l’écart n’est pas une solution, bien que j’ai déjà remarqué qu’ici quand on tente de s’isoler, les autres ne vous en laissent pas forcément l’occasion. Sans doute parce qu’ils ont presque  tous vécu caché aux yeux du monde. Les histoires que j’avais déjà entendu, ou qu’on m’avait raconté, démontraient presque toutes l’ignorance humaine. La peur qui s’installe quand un jour l’un ou l’autre découvre que vous n’êtes pas normal. Bien que les étudiants ne le disent pas de cette manière, non, ils disent que leurs proches ont découvert qu’ils étaient mutants. Mutants. J’ai du mal à m’y faire. Il était rare qu’ils nous laissaient regarder le journal télévisé à l’hôpital, pour cause, bonnes ou mauvaises nouvelles poussaient souvent à des excès inutiles et dont les blouses blanches ne voulaient rien savoir. La première fois que nous avions aperçu les super-héros, certains s’étaient amusés en se prendre pour eux pendant plus d’une semaine. Certains dont je faisais partie, bien que de mon côté j’avais tout le visuel qui suivait et qu’on s’était même tous retrouvé au beau milieu de ruines et je ne sais quels autres débris. Je n’avais jamais mis un pied à New York alors sauf les images que j’avais vu je ne savais pas m’imaginer grand-chose. Tant mieux, avoir un gratte-ciel dans un bâtiment de trois étages aurait sans doute causé quelques problèmes supplémentaires. Quoiqu’il en soit, j’en avais rapidement déduit, en entendant parler de mutants, que j’en étais un moi aussi. La révélation ne m’avait pas aidé pour autant. Ici, la plupart acceptaient de l’être, acceptaient donc d’être différent des autres humains. Pas sûr que j’y arrive un jour. « Je l’ai fait il y a une heure. » Ah, un gâteau fait maison. Je n’en ai plus mangé depuis mes douze ans et même là je crois que ma mère n’était pas exactement ce qu’on pourrait appeler une cuisinière hors pair. Je prends donc l’assiette en la remerciant, observant la jeune femme s’asseoir un peu plus loin. Encorne une chose dont je n’ai pas l’habitude, à l’établissement, l’espace vital était loin d’être respecté. En même temps, s’asseoir à cinq sur un banc de trois personne aurait été compliqué si on aurait tous dû en tenir compte. Alors que je m’excuse pour l’apparition du lapin, j’hésite à prendre une bouchée du gâteau. Culière à la main figé sur place je dois rendre une image assez comique, avant de prendre mon courage à deux main et de me dire que ça doit dans tous les cas être meilleur que tout désert que j’ai gouté dans ma vie. « Leçon numéro une : on ne s’excuse pas de ce qu’on est. » dit-elle sur un ton doux, ce qui me fait d’avantage comprendre qu’ici tout le monde accepte réellement d’être.. et bien d’être mutant. « Oui.. mais j’aurais pu te faire tomber donc.. voilà. » Dire que j’ai du mal à m’expliquer à ce sujet est bien gentiment exprimé. Je ne risque pas non plus d’ajouter que le lapin aurait pu devenir un chien et que généralement les canidés que j’imaginais se trouvaient plus de points communs avec des chiens enragés qu’un gentil labrador. Une séance de plus chez le psy’ ne m’intéresse pas vraiment pour l’instant.

Et pour éviter d’en parler, mieux vaut changer de sujet. « Ton gâteau est excellent, merci de m’avoir apporté un morceau, je suppose qu’ils doivent tous se jeter dessus dès que tu as le dos tourné. » Je n’ai jamais grandi avec un frère ou une sœur et les seuls personnes que j’ai connu plusieurs années d’affiliées n’étaient pas exactement des références, mais c’est ainsi que sont les enfants, je crois. Ça doit être bien triste de voir disparaître des heures de préparation quand une horde de jeunes étudiants affamés débarque. La mousse de fruits vaut néanmoins le détour donc je ne peux nier le fait que la prochaine fois je ferais sans doute partie de la horde d’affamés. Soit. Elle semble surprise lorsque je lui demande si elle n’a pas froid. Les autres ont peut-être l’habitude et ne lui posent pas la question, qui sait. Elle sourit avant d’ouvrir la paume de sa main, un grand flocon y apparaissant comme par enchantement. Alors qu’il tourne sur lui-même je suis totalement captivé par ce dernier.  Émerveillé par le dit flocon j’en entends à peine ses paroles. « On m’appelle Snow. Disons que le froid ne risque pas de me déranger. » Ô. D’accord. Snow comme neige. Ce n’est pas mal trouvé, tout le monde semble avoir des surnoms quant à leur mutation. Snow referme alors sa main et le flocon disparait, je me redresse un peu, me rendant compte que je m’étais penché en avant pour mieux l’observer. « J’adore la neige. » Il n’y a pas de filtre entre mes pensées et mes paroles, fait à connaître. « Et tu peux créer tout ce qui est en rapport avec cette dernière ? Genre, tu peux faire apparaître de la glace ou créer une tempête de neige ? » C’est vraiment cool, vraiment très cool. Il me semble que le psy’ a un peu le même genre de mutation ce qui fait donc deux mutants, -à qui j’ai déjà parlé en plus-, qui ont ce style de mutation. Ils ont vraiment de la chance, quoique. Ne pas aimer la neige et se retrouver avec cette mutation doit être ennuyant.

« Ca n’est jamais qu’un lapin, rien de terrifiant. Tu connais des gens.. comment dit-on ? Lapinophobes ? » Elle rit en me disant ça et je me joins à elle. Forcément, dit comme ça, je me demande qui aurait été le plus gêné. Moi qui crée le lapin ou la lapinophobe qui s’accroche aux murs pour l’éviter. Je ne dois pas trop y penser. « Non, non, je n’en connais pas. » lui dis-je entre deux fou-rire. C’est étrange, j’avais pour habitude que mes illusions passent mal, très très mal. Hors elle en venait à en rire et je crois bien que c’était la deuxième ou troisième fois qu’on ne me lance pas un regard noir à ce sujet. J’évitais de penser en présence des autres étudiants mais je crois que ces derniers auraient la même réaction qu’elle, c’est rassurant. « Tu es une sorte d’illusionniste ? Ou ce lapin était tangible ? » Je lui avais posé des questions donc il est assez logique qu’elle ne pose aussi. « En quelque sorte.» Pour éviter de lui en dire d'avantage je prends une bouchée du gâteau, faisant mine de réfléchir. Il va falloir que je m’habitue au fait qu’ici, tout le monde parle de ce qu’ils savent faire. Comme si c’est chose normale. Ça ne l’est pas. La voix de la dame parlante ne me quittera sans doute plus. J’aurais bien fixé l’espace qui nous sépare pour faire réapparaitre le lapin et lui expliquer les choses ainsi, sauf que ça ne marche pas comme ça et je le sais. Si seulement je pouvais faire comme elle et.. Ah. Posant l’assiette maintenant vide sur l’accoudoir du canapé, je mimique ces précédents gestes en ouvrant la paume de ma main. Le même flocon qu’elle avait créé il y a quelques instants apparaît alors. « Je dois l’imaginer et ça apparaît, ce n’est qu’une illusion sauf qu’elle est tangible et » Avant que je ne puisse finir mon explication, le flocon se change en moineau -ça m’apprendra à les observer depuis la fenêtre de ma chambre- et s’envole à vitesse grand v pour se déposer dans une des plantes du salon. « C’est réel. La plupart du temps je suis le seul à le voir mais pour l’instant je suppose que ça veut bien apparaître aux yeux des autres. » Ce qui me déplait énormément, un lapin, un moineau, Christophe ou encore un chien, ça n’est rien. Transformer le salon en jungle ou en désert serait une autre histoire.

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« You can't make yourself feel positive, but you can choose how to act, and if you choose right, it builds your confidence. » -  Julien Smith, The Flinch.
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Ton gâteau est excellent, merci de m’avoir apporté un morceau, je suppose qu’ils doivent tous se jeter dessus dès que tu as le dos tourné. » .. Oui, enfin pas exactement. Elle esquisse un sourire en lui signifiant que ça n’est pas le cas, d’un signe de tête. Il n’a pas de préjugés, il n’a pas la peur ou la méfiance, elle se demande même s’il a conscience de toutes les menaces extérieures, de ce qui fait la violence de leur monde. L’Institut n’est qu’une bulle, une protection, dés lors que l’on met le nez dehors, on réalise que les super-héros ont de véritables menaces à affronter, des monstres rampants et une violence inhérente à l’humanité. « Je ne me suis pas faite que des amis, ici. » Elle ne s’étale pas sur le sujet, ça ne lui apporterait rien. Il est nouveau, il a besoin d’être rassuré, pas de savoir que l’on en vient souvent à jauger la dangerosité, même entre mutants. Malicia en avait fait les frais malgré les précautions. Snow avait compris qu’on n'oublie jamais le passé, même lorsque la personne concernée est amnésique. « Et tu peux créer tout ce qui est en rapport avec cette dernière ? Genre, tu peux faire apparaître de la glace ou créer une tempête de neige ? » Une tempête de neige, elle ne s’y est pas essayée. Un tourbillon tout au plus quand la situation l’exige, quand les émotions déraillent. C’est courant, de parler des mutations, d’échanger sur les facultés des uns et des autres, si bien qu’on voyait souvent des manifestations de capacités servant de démonstrations, c’est bien plus parlant. Elle fait légèrement tourner sa main au dessus du sol, dans le vide ; la glace ne s’extirpe pas de ses doigts, elle semble toujours se cristalliser à distance, se solidifier dans l’air, à partir de rien, et devant eux se sculpte un lapin. Chacun ses méthodes pour créer l’animal, n’est-ce pas ? « Si tu veux voir des trucs cool avec la glace, va voir le psy. Le surf, ça n’a pas d’équivalent selon les gars. » Elle, ça l’angoisse plus qu’autre chose, elle a toujours la sensation qu’il peut s’y rompre le cou. Disons que Snow préfère le patinage.

La lapinophobie a eu le mérite de le faire rire. C’est une plutôt bonne entrée en matière, pour une première. Se socialiser n’est pas si dur, en fin de compte, peut-être que Bobby avait raison. Peut-être que finalement, elle commençait à comprendre son sentiment de bien-être lorsqu’il parvenait à aider quelqu’un. Il a finit sa part de gâteau, indication qu’il n’a pas prétendu apprécier seulement par politesse. Il faudrait qu’elle songe à se charger des desserts, ça n’est pas bien compliqué et elle n’a pas de grande passion pour la cuisine salée - les légumes font toujours râler les plus jeunes. Rayan l’arrache à ses pensées lorsqu’il mime son précédent geste, faisant à son tour apparaître un flocon de neige grand format au creux de sa paume. Okay. Waw. C’est hyper réaliste, c’est tangible, elle pourrait presque le récupérer, le faire léviter autour d’eux. Les molécules sont cependant instables. « Je dois l’imaginer et ça apparaît, ce n’est qu’une illusion sauf qu’elle est tangible et » C’est ça, instable. Elle n’a pas bien perçu la glace parce que c’est devenu un oiseau, parce que l’illusion prend forme dans une réalité d’entre deux où tout peut devenir autre. Un moineau s’envole. « C’est réel. La plupart du temps je suis le seul à le voir mais pour l’instant je suppose que ça veut bien apparaître aux yeux des autres. » Remarquez qu’au moins, il n’était pas là pour rien.

« Un jour tu feras sans doute un agent X-Men redoutable. » Qui n’en parlait pas, dans l’école ? Les X-Men, ces mutants sans doute un peu cinglés qui oeuvrent pour le compte de Xavier et afin de préserver une certaine idée de justice et de sécurité. Il n’était pas difficile d’imaginer le côté précieux d’une telle mutation. Matérialiser tout et n’importe quoi, perturber les sens, changer le décor. Les possibilités étaient immenses ! Et le contrôle devait en être particulièrement difficile. Elle se demandait si il était réellement possible d’en venir à bout, en fait. Il devait y avoir tellement de facteurs à prendre en compte, de parasites émotionnels et psychiques. La moindre pensée paraissait pouvoir changer son univers intérieur. La moindre pensée pouvait peut-être passer de l'innocence au danger. « Tu n'as pas trop de mal à gérer ? Ca n'a pas dû être facile, chez toi. » Comment se cacher lorsque le gène X permet d'atteindre à ce point une réalité déjà difficile à accepter ?
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Alors que j’imagine les étudiants se jeter sur un gâteau fraichement préparé, comme des lions affamés, la jeune femme me fait comprendre que ce n’est pas le cas. L’incompréhension doit se lire sur mon visage, je ne vois vraiment pas pourquoi ce ne serait pas le cas. « Je ne me suis pas faite que des amis, ici. » Ça explique tout. Bien qu’en soit ça n’explique rien. Cependant, ça ne me regarde pas. Vivre en société mène à de nombreux ennuis, je ne peux personnellement pas en témoigner si ce n’est pour la fois où je me suis échappé, ce qui ne compte pas. Cependant je n’ignore pas ce que c’est de vivre en communauté. Celle-ci est bien différente de celle où j’avais grandi, mais les amitiés doivent se former entre certains pendant que d’autres n’évoquent qu’animosité. « De là à ne pas manger ce que tu prépares, c’est stupide. Remarque, ça fait plus de parts pour les autres. » Ou pour ses amis, mais je ne suis pas naïf au point de ne pas comprendre qu’un tel sujet est assez délicat et qu’elle ne souhaite sans doute pas en parler. Elle répond à mes questions en faisant apparaître à son tour un lapin, sauf que celui-ci ne sort pas de mon imagination. Fasciné par sa maîtrise, j’observe avec attention la création. Le petit animal est sculpté dans la glace, aucun artiste de ce nom ne pourrait prétendre pouvoir atteindre le même niveau de perfection. « Si tu veux voir des trucs cool avec la glace, va voir le psy. Le surf, ça n’a pas d’équivalent selon les gars. » Le surf ? Ce sport qui consiste à glisser le long des vagues sur une frêle planche qui ne pourrait pas vous sauver de la noyade ou d’une attaque de requin ? Bien sûr, ça se pratiquait près de la côte donc il y a peu de risque de noyade, mais quand on ne sait pas nager on pense le pire de tout ce qui se rapporte à l’eau, à des rivières ou encore à la mer. Quand bien même il est impossible de se noyer sur de la glace, la perspective d’une chute me semble d’autant plus douloureuse. Et puis le psy, je vais déjà devoir le supporter en d’autres occasions et ça me suffit. « En fait ça ne me parle pas trop, je veux dire le surf, je trouve que ce que tu fais est bien plus cool. » Sans doute parce que j’aime la neige, même s’il m’a une fois coûté de finir en hypothermie grâce à elle.

Snow, surnom bien trouvé au vue de ses capacités. C’est moins intimidant que les noms de code tel que Hulk ou Iron man. Les gens doivent avoir plus tendance à s’imaginer directement le merveilleux décor d’un jardin enneigé que l’envers du décor si une tempête de neige se présente.  Mon regard ne semble plus quitter le moineau, qui me fixe longuement sans bouger. J’ai peur que si elle peut le voir, il puisse se décider à se changer en une créature bien moins sympathique. L’idée que les animaux étaient tous dangereux me venait sans doute du fait qu’à l’hôpital nous n’avions jamais eu la possibilité de nous habituer à eux. Même le chien que j’avais tant espéré avoir étant enfant était devenu au fil des mois, suivant mon internement, un mauvais souvenir. Celui qui avait causé l’enfermement. L’oiseau ne changea pas de forme et détournant le regard, j’en vins à espérer qu’il disparaisse si je me concentre sur autre chose. « Un jour tu feras sans doute un agent X-Men redoutable. » Je fronce les sourcils, à peine a-t-elle prononcé ses mots qu’un ricanement m’échappe. Oui, c’est ça. « Non. Se lancer dans des combats et tout ce qui va avec, ce n’est pas trop mon truc. Enfin si j’ai bien compris ce qu’en disent les autres e que c’est bien ce qu’ils font.… Tu en fais partie ? » En y réfléchissant deux fois, j’aurais dû lui poser cette question avant de dire quoique ce soit d’autre. C’est bon, je n’ai pas encore dévoilé le fin fond de mes pensées. Ce qu’ils faisaient était important, il suffit d’entendre les autres étudiants en parler pour le comprendre et voir l’admiration qui leur est porté dans certains récits. L’idée de me retrouver au beau milieu d’une foule et donc de personnes qui pourraient potentiellement se retrouver prisonniers d’une réalité toute autre que je ne peux contrôler me donne envie de me terrer sous terre et d’y rester. Et avant que je ne puisse avoir le temps d’effacer cette image de mon esprit, Snow reprend la parole. « Tu n'as pas trop de mal à gérer ? Ca n'a pas dû être facile, chez toi. » Un silence s’installe, je détourne le regard car je me sens mal à l’aise, plus que d’habitude. Chez moi, c’est blouses blanches, murs blancs et patients qui représentent à eux seuls mes seuls amis, mes seules connaissances. Certains d’entre eux m’avaient vu grandir, passer du gamin de douze ans effrayé par la situation au jeune homme de vingt et un ans qui s’y était habitué. Et comment répondre à ça ? Qu’importe les réelles causes de folies de Jacqueline, elle n’avait jamais caché qu’à l’extérieur, tout le monde nous regarderait de travers, qu’être enfermé dans un établissement psychiatrique était presque aussi mal qu’avoir passé quelques années en prison. Nous n’étions pourtant pas des criminels, visiblement, les gens normaux ne s’en souciaient guère. Par reflexe, je hausse les épaules avant de me rendre compte qu’elle n’est pas la psychiatre et qu’elle ne connait donc pas la signification de ce simple geste. « Ça ne s’arrête jamais. Avant je savais quand j’étais le seul à voir tout changer ou quand les autres le subissaient aussi. Je crois que j’ai oublié la différence,  ils m’ont toujours dit que rien n’était réel alors à force je les ai cru. Les seuls qui ont toujours trouvé ça drôle n'ont jamais compris que c'était réel alors ça ne compte pas vraiment. Mais on est là pour ça. » Lui demandais-je en quittant enfin du regard le moineau, qui s’évapore ensuite dans l’air comme s’il n’a jamais été présent. « Pour apprendre à contrôler ce qu’on peut faire. C’est ce qu’ils t’ont appris à toi, non ? » S’ils avaient réussi à lui apprendre à maîtriser son pouvoir comme elle le faisait actuellement, je veux bien leur donner le bénéfice du doute et me tenter à leur entrainement.
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D
e là à ne pas manger ce qu’elle prépare, en effet, mais la raison était aussi compréhensible que logique, Snow ne préparait réellement des desserts mis à disposition que depuis peu et son passé plutôt asocial soulevait forcément des questions. Elle hésite un moment avant de reprendre la parole, autant qu’il l’apprenne de sa bouche que mille fois déformé. « L’institut est autant une école qu’un refuge, on y accepte même les mutants autrefois égarés sur des chemins.. plus violents. » Elle l’observe, guettant toute réaction qui pourrait lui indiquer de se taire, de le préserver un peu, ne sachant rien de lui, elle ne voudrait pas malencontreusement déclencher une catastrophe ou causer une faille. « J’ai longtemps cru que l’homo sapiens ne pouvait pas nous comprendre et puis, le destin ou que sais-je a voulu qu’une amnésie me fasse prendre une autre voie. » Cela suffisait. Il n’y avait pas besoin de s’étaler plus sur des sujets qu’elle-même n’était pas sûre de complètement maîtriser, elle retrouvait à peine un semblant de vie, un semblant de ce qu’elle fut combiné à ce qu’elle était devenue. Bobby l’avait aidée, il lui avait permis de trouver une bulle d’oxygène pour réapprendre à exister, à s’ouvrir si ce n’était à se faire confiance.

Il y avait des sujets plus joyeux. Peut-être était-il seulement un enfant de famille stricte, aussi stricte que la sienne, qui avait eu la chance de recevoir la lettre de Xavier. Il avait l’air gentil, plutôt mignon et serviable, seulement désorienté par une mutation particulièrement puissante. Il trouve la neige plus cool que le surf. Il changerait d’avis lorsqu’il verrait la maîtrise du psychologue, l’efficacité de ses gestes - et il était pas mal quand il glissait sur cette fichue piste froide. Okay, ça n’était pas objectif. « Non. Se lancer dans des combats et tout ce qui va avec, ce n’est pas trop mon truc. Enfin si j’ai bien compris ce qu’en disent les autres e que c’est bien ce qu’ils font. » Elle penche la tête. Tout le monde disait toujours la sienne, sur les X-Men, de héros à cinglés en passant par toutes les idées reçues ou décalées. C’était positif, la plupart du temps. Qui ne se rêverait pas en super-héros à part entière à défendre la veuve et l’orphelin ? Et bien, Snow justement, à la base ça ne l’emballait pas, elle l’avait fait pour se trouver un exutoire, pour compléter la thérapie, se sentir utile sans doute, elle ne savait plus trop bien. Ce dont elle était certaine, c’est que ses réflexes étaient rapidement revenus, une fois la combinaison noire sur le dos. « … Tu en fais partie ? » Elle hoche la tête. « On a tous nos spécialités, parfois ça aide à finir de s’accepter. La société n’est pas toujours tendre. » La société ne les voulait pas toujours, ne les voyait pas d’un bon oeil et il fallait parfois bien des années avant d’être apte à y plonger, corps et âme, se construire une identité banale, loin des aventures, des dangers. Quoiqu’on était jamais en sécurité, si on regardait les informations.

Il lui explique que sa faculté n’arrête jamais de se manifester et ce qui suit lui fait comprendre qu’il n’a pas non plus eu droit à un entourage doux et ouvert d’esprit. S’ils lui ont fait croire que ça n’était pas réel, il a dû se penser fou.. tellement de temps. Il n’y a rien de pire que la solitude extrême pour un jeune mutant en pleine découverte, elle les perdait dans les méandres de la peur. Il a oublié la différence. Snow se surprend à ressentir de l’empathie pour Rayan, parce qu’elle ne peut que percevoir ce que ça a dû être, de ne pas être entendu. Pour sa part, elle a eu l’indéniable terreur de ses proches, ils ne pouvaient cependant pas prétendre que rien ne se produisait, que rien n’était là. La glace était tangible, les illusions semblaient plus aléatoires, totalement instables. « Mais on est là pour ça. Pour apprendre à contrôler ce qu’on peut faire. C’est ce qu’ils t’ont appris à toi, non ? » Elle ne répond pas tout de suite, elle ne sait pas quoi lui dire ou comment le lui dire. C’est vrai, qui aimerait entendre que ça n’est pas tout à fait le cas ? Et elle ne pouvait décemment pas lui balancer que la Confrérie offrait une excellente formation ! « J’ai appris loin de l’Institut. Ma mutation s’est manifestée lorsque j’avais dix-sept ans et je n’ai jamais reçu de brochure ou.. enfin disons que j’étais déjà au sein d’un autre organisme. Je ne peux pas être très précise, ma mémoire est encore défaillante sur certains points. » Et elle n’avait pas trouvé le courage d’ouvrir les documents retrouvés au manoir, elle n’avait pas eu envie de s’y replonger, de découvrir les morceaux manquants ou cachés par ses parents. « Aucun de nous n’a besoin des mêmes choses. J’ai été soignée et on m’a réappris à vivre, d’autres comme toi viennent pour découvrir les mystères de leur facultés, c’est le cas de la plupart. Considère qu’il s’agit avant tout d’une famille qui ne t’abandonnera jamais, même si tu fais des erreurs. » Une famille qui saura voir en lui un grand potentiel, qui saura l’apprécier tel qu'il est sans lui demander de changer.
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Les sujets à éviter semblent toujours se ressembler. Qu’il s’agisse de famille ou d’actions du passé, la plupart des gens avaient ce point en commun. C’est étrange, car aucune vie ne se ressemble réellement, tout le monde subit des choses, réagit différemment devant certaines situations. Les seuls qui en tiraient finalement profit étaient les psychologues, les médecins de l’esprit comme disaient certains. Ou les personnes malhonnêtes qui manipulaient d’autres par simple plaisir ou besoin quelconque. « L’institut est autant une école qu’un refuge, on y accepte même les mutants autrefois égarés sur des chemins.. plus violents. » dit-elle en m’observant. Je sais ce qu’elle fait, tout comme la psychiatre de l’hôpital, dire une chose et attendre une réaction. Malgré cela je n’ai jamais eu l’habilité de masquer ce que je ressens, même si l’incompréhension doit se lire sur mon visage, je n’ai pas l’habitude de telles situations, de telles histoires.  « J’ai longtemps cru que l’homo sapiens ne pouvait pas nous comprendre et puis, le destin ou que sais-je a voulu qu’une amnésie me fasse prendre une autre voie. » poursuit-elle, m’expliquant donc brièvement que c’est là la raison qui pousse les autres à être méfiants. Ce n’est plus l’hôpital ou toute dispute est due à l’une ou l’autre frivolité. Les autres étudiants se méfient d’elle car elle semble par le passé avoir pris la voie de ceux n’appréciant pas les humains. Sans doute avait-elle même fait pire que simplement les mépriser, car il y avait d’autres personnes ici qui ne les appréciaient pas non plus et ils semblaient pourtant bien se porter, d’un côté sociale, bien évidemment. L’amnésie ne devait pas aider en grand-chose, que quelqu’un change de comportement après avoir tout oublié relève une et simple question, qu’arrivera-t-il quand les souvenirs referont surface ? Ce n’est pourtant pas ça qui retient mon attention, non. Certaines maladies qui atteignent vos capacités mentales peuvent pousser à une folie dangereuse, nous l’avions tous vu à l’hôpital avec certains patients. Néanmoins, ceux que j’avais fréquenté une grande partie de ma vie étaient tous atteint d’une folie plus douce, moins cruelle. Ils m’avaient appris tant de choses, l’empathie et la gentillesse ayant toujours été au centre d’un tout invisible aux yeux des infirmiers ou des gens sains d’esprits. « Je suis désolé d’entendre que certains te jugent pour ton passé. Mais c’est eux qui y perdent finalement. » L’idée de préjugés quelconque m’était inconnue, la naïveté y joue un rôle, mais c’est une façon de voir les choses comme une autre. On fait tous des erreurs, quand bien même les considère-t-on comme telle ou non, ce n’est pas aux autres de vous juger ou de craindre le pire. Snow ne serait pas ici si elle avait pour intention de tous nous transformer en sculptures de glaces, non seulement car ça n’aurait aucun sens mais aussi car professeur Xavier se trouvait être un télépathe. Je suis sûr que ce dernier en sait plus sur moi que la psychiatre qui m’a suivi pendant près de neuf ans, on ne me fera donc pas croire qu’il n’est pas passé dans les pensées de la jeune femme. En fin de compte, la seule à plaindre se trouve être Snow. Je me sentirais mal si certains me regardaient de travers ou feraient preuve de méfiance à mon égard.

Quand je lui demande si elle fait partie des X-men, elle hoche la tête avant de prendre la parole. « On a tous nos spécialités, parfois ça aide à finir de s’accepter. La société n’est pas toujours tendre. » Il faut bien que quelqu’un le fasse, alors ce n’est pas plus mal. Bien sûr, sachant qu’elle en fait partie, je vais sans doute tenir ma langue. Il ne faut pas longtemps avant de comprendre que je suis plutôt le genre de gars passif qui préfère la citation peace and love aux rapports de forces. Même si je peux voir l’utilité des X-men, agissant comme certains super-héros, qui ne les idolâtrerait pas ? Tout ça me semble pourtant trop violent, trop poussé vers l’action. Je crois qu’un des hommes m’ayant ramené ici avait tenté de m’expliquer ça, justement, quelque chose sur des mutants aux mauvaises intentions, prêt à détruire l’humanité sous prétexte qu’ils étaient plus puissants. La raison se partageait alors à la folie, l’une comprenant le besoin d’empêcher cela pendant que l’autre comprenait tout à fait ce point de vue. Comme venait de le dire Snow, la société n’est pas toujours tendre, ce même si c’est à cause d’une ignorance absolue de certaines capacités hors normes. Ça ne donne pas pour autant le droit à certains de traiter d’autres comme des monstres ou des moins que riens. C’est la raison pour laquelle cet institut tombe du ciel, je me demande un court instant s’il y en a d’autres… Probablement pas. La jeune femme m’explique d’autant plus qu’elle n’a pas appris à maîtriser sa mutation ici, mais autre part. Elle semble avoir hésité avant de répondre, puis ne pas savoir elle-même être précise. J’avais déjà vu des cas d’amnésie, j’avais même souhaité en être moi-même atteint à force de ne pas voir ma mère revenir après mon dix-huitième anniversaire. Ça doit être horrible d’oublier tant de choses, tant de faits importants qui ont influencé les décisions prises et le chemin à suivre. « Aucun de nous n’a besoin des mêmes choses. J’ai été soignée et on m’a réappris à vivre, d’autres comme toi viennent pour découvrir les mystères de leur facultés, c’est le cas de la plupart. Considère qu’il s’agit avant tout d’une famille qui ne t’abandonnera jamais, même si tu fais des erreurs. » Elle pourrait faire partie du comité d’accueil avec de telles paroles, une sincérité rare qui semble réellement offrir une chance à ceux voulant bien y croire. L’optimisme à beau sembler être ma seconde nature, je sais me montrer sceptique, incrédule devant tant de nouveautés. « Dans une famille on ne se méfie pas d’un des siens, on ne juge pas le passé ou le présent. » lui dis-je sur un ton plus froid, presque distant. Utopiste comme vue familiale, il faut dire que ma famille n’est pas composée de mutants mais de patients aux divers problèmes mentaux. C’est encore des paroles qui m’échappent avant que je n’ai eu le temps d’y réfléchir, me réalisant de mon erreur je baisse un court instant le regard, gêné car je n’ai sans doute pas à lui lancer une telle pique alors qu’elle se montre aussi sympathique.. Sans doute suis-je rancunier, on m’a éloigné de la seule famille que j’ai connu et apprécié pour me jeter dans un univers inconnu. Je pose mon regard sur la jeune femme, une ombre apparaît à ma droite sans prendre de forme et je sais que mes pensées déraillent quelque peu sous l’erreur commise. « Pardon, je ne voulais pas dire ça comme ça. J’ai du mal à voir les choses comme tu les vois, je suppose que c’est normal car je suis nouveau. Mais ça » lui dis-je en nous pointant tous les deux du doigts, ainsi que tout ce qui nous entoure d’un simple geste de la main « C’est l’inconnu. Je n’ai jamais parlé à quel.. à d'autres mutants, à quelqu’un qui ne me croît pas fou ou qui ne cherche pas à me faire croire que je le suis. Quand tu t’es réveillée la première fois en étant amnésique, tu ne t’es pas demandée si tout ça, tu l’avais peut-être déjà connu avant ? Parce que moi, je n’ai même pas à me poser la question, je n’aurais même pas pu m’imaginer tout ça en chambre d’isolement. C’est comme si soudainement je rentre dans les pensées de quelqu’un d’autre et que c’est leur imagination qui se matérialise. Et je déteste ça. » C’est amusant, dans un sens, je n’en ai jamais dit autant aux psychiatres, quels qu’ils soient.

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«
 Dans une famille on ne se méfie pas d’un des siens, on ne juge pas le passé ou le présent. » Evidemment. Il ne peut pas considérer que c’est une famille parfaite sans comprendre réellement pourquoi elle a été mise à l’écart par certains. Il a une certaine force de caractère, il peut donc sans doute entendre la suite de l’histoire, au pire elle ne le connaissait pas et s’il se méfiait, elle n’y prêterait pas beaucoup plus d’attention que cela, c’était une habitude et ça les protégeait aussi, d’une façon ou d’une autre. On ne comptait plus les plaques de verglas des semaines passées, avant le voyage. « L’institut enseigne la tolérance, j’ai poussé le vice jusqu’au meurtre. C’est peut-être une vie qui me semble lointaine mais c’est aussi un fait. La plupart t’accepteront tel que tu es, tu as l’air sympathique. Et en plus t'es mignon. » Une ombre de sourire. Il est encore perdu, il n’a pas fait ses marques mais ça viendra, son pouvoir sera peut-être amusant pour les plus jeunes, surprenant pour les adolescents, fascinant pour beaucoup. La mutation est une chose normale entre ces murs, une chose avec laquelle on vit, que l’on découvre, que l’on apprivoise. Il s’excuse et elle lui fait simplement signe que ça n’est rien, qu’il n’a pas à demander un quelconque pardon, il n’a aucun repère dans l’école, il faut lui laisser du temps ; il lui a bien fallut trois ans avant d’avoir ne serait-ce que le fantôme d’une impression agréable. Elle s’était sentie prisonnière trop longtemps, finalement prisonnière d’elle-même. « Quand tu t’es réveillée la première fois en étant amnésique, tu ne t’es pas demandée si tout ça, tu l’avais peut-être déjà connu avant ? » Elle ne se rappelle pas. Cette scène est trop floue. Elle sait que Bobby l’a ramassée mais elle ne sait pas s’il s’agit d’un souvenir reconstitué à partir des récits entendus ou s’il s’agit d’un vécu resté gravé. Il y a les yeux clairs du psychologue, la douleur, le froid par dessus-tout, aucune pensée nette. Elle était arrivée tellement faible, tellement brisée, incapable même de parler. « Parce que moi, je n’ai même pas à me poser la question, je n’aurais même pas pu m’imaginer tout ça en chambre d’isolement. »

Chambre d’isolement. Elle reconstitue ses paroles, ses hésitations. Il n’était pas dans une famille, il avait été interné - l’isolement, les autres qui ne réalisaient pas, la volonté de lui inculquer que rien n’était réel. Rayan était un mutant envoyé dans un tout autre institut, un centre psychiatrique. Le dépaysement devait en effet être des plus brutal, plus que tout autre en fait. On apprend pendant des années qu’on est cinglé et un beau jour, tout est remis en question, parce qu’enfin on le croit. Le problème c’est que Snow a décroché. Elle s’est tendue face à l’ombre sans forme, sans visage, à la droite du jeune homme. Le coeur de la blonde s’est emballé. Elle avait elle-même ces fantômes, ces ombres de passé, de pensées, elle avait forgé sous la terreur des statues de glace sans traits, à la face vide. Elle s’est raisonnée cependant, elle s’est répétée que ça n’était rien, qu’ils ne risquaient rien, elle s’est concentrée sur ce que disait le jeune homme pour dissimuler le trouble, pour qu’il ne pense pas que c’est de lui, qu’elle avait peur. Une inspiration avant d’ouvrir la bouche. « Quand je me suis réveillée, la première fois, j’étais blessée et épuisée, je ne crois pas avoir eu la force de me poser des questions. Ensuite ma seule peur a été d’oublier, c’est encore le cas. » Lui faire comprendre qu’ils avaient tous peur de quelque chose, qu’aucun n’était dépourvu de démons, d’angoisses persistantes ; le psychologue n’était pas décoratif.

« Lorsque je sens que le contrôle m’échappe, je récite des suites de chiffre, mentalement. Tu devrais peut-être essayer ? C’est normal que tu sois perturbé. On est clairement loin d’une maison psychiatrique. Ou alors on est tous fous. » Un rire qui allège l’atmosphère. Non, elle ne le juge pas, c’est inutile, l’homo sapiens est parfois d’une débilité profonde, cartésien au possible refusant de croire en ce qui le dépasse - on a dit tolérance ? Oui, mais ça l’agace. Elle se sent impuissante face à ce genre d’histoires. C’était tellement plus facile de vivre quand elle se cantonnait à la solitude, quand elle fermait son coeur aux autres, imperméable à leurs souffrances, s’en nourrissant autrefois. Être quelqu’un de bien comportait ses problèmes, compliquait certains faits ; ça ne lui plaisait pas trop, de s’émouvoir du passé douloureux de ses camarades. Elle avait même accepté Aneliese, c’est dire ! Finalement, elle était peut-être complètement cinglée. « En tous cas, si un jour tu te sens dépassé ou que tu as besoin d’aide, n’hésite pas à venir me trouver. Suffit de suivre la neige. » L’humour, une arme contre les agressions du monde, parfois contre les peines. Elle maniait bien mieux l’humour que les paroles de consolation ou la sympathie avérée.
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