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 Sometimes, you just have to let somebody in. {PV Malicia}

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Sometimes, you just have to let somebody in.





On peut dire que ça fait mal, véritablement très mal. Les choses ne se sont pas passées comme elles auraient dû se passer mais dans le fond, ça n'a rien d'étonnant. Lorsque l'on est confronté à des personnes dotées de pouvoirs exceptionnels, de pouvoirs qui dépassent l'entendement, on ne peut rien prévoir, absolument rien. Pourtant, la sécurité était au maximum et nous étions nombreux pour veiller au grain mais ça n'a pas suffi : ça n'a pas suffi du tout. Je m'en suis sorti vivant mais amoché : très amoché, et je n'avais pas été autant amoché depuis, très, très longtemps. J'ai pourtant combattu par le passé des adversaires particulièrement difficiles à battre, j'ai été blessé et j'ai failli y passer mais là, ce n'est vraiment pas passé loin et le problème est que les blessures tardent à guérir. Cela vient sans doute du fait que je ne suis pas allé me faire soigner et surtout que je continue à faire mes rondes à la nuit venue. Heureusement que Foggy est là : il m'a apporté les soins dont j'avais besoin enfin, il a fait ce qu'il a pu, il fait ce qu'il peut et d'ailleurs, il ne se passe pas une journée sans qu'il me fasse la morale au cabinet mais même si je sais qu'il a raison, même si je sais que je devrais lever le pied, je ne parviens pas à m'y résoudre parce que si je lève le pied, qui va s'occuper de ceux qui en ont besoin ? Qui va protéger la population de Hell's Kitchen ? Personne parce qu'il faut dire les choses comme elles sont : on laisse le Diable de Hell's Kitchen se débrouiller parce que ce quartier n'intéresse personne, voilà tout. Alors je continue, même si je mets ma vie en danger chaque soir, je continue. Et là, alors que je suis assis sur des marches en béton, alors qu'un type gît un peu plus loin parce qu'il a essayé de violer une jeune femme, j'estime véritablement être à ma place même si mon flan droit me fait un mal de chien. La jeune femme, bien que choquée est à côté de moi, elle me parle, me demande si ça va et je hoche la tête pour lui signifier que oui, ça va : je suis là pour la protéger pas pour qu'elle s'inquiète. Quand elle propose d'appeler une ambulance j'attrape son poignet et secoue négativement la tête.

« Non, pas besoin. » je lui dis tout bas. Je me redresse, lui tends la main. « Rentrez chez vous, je vais vous suivre et m'assurer qu'il ne vous arrive plus rien. »

Et je m'y tiens. Je la suis, dans l'ombre et je laisse échapper un profond soupir de soulagement quand je la vois apparaître à la fenêtre de son appartement et qu'elle me fait un signe. Je m'éloigne alors et m'en retourne d'où je suis venu, à pas plus lents qu'à l'accoutumée : je suis sûr que ma blessure s'est rouverte encore une fois. Foggy va me tuer. Quand on parle du loup... A peine suis-je rentré et à peine ai-je retiré mon costume pour regarder l'étendue des dégâts que j'entends mon portable m'annoncer que Foggy m'appelle : il me surveille, il ne fait que ça. Je m'empresse de décrocher parce que si je ne le fais pas il serait bien capable de débarquer.

« Quoi ?
- Tu étais où ? Qu'est-ce que tu as fait ?
- Hein ?
- T'as à moitié gémi en répondant... Tu as fait quoi ?
- Rien, qu'est-ce qui se passe ?
- Tu as rouvert ta blessure !
- Foggy...
- J'arrive !
- Non, c'est bon. »

Mais il a déjà raccroché. Je m'assois sur mon canapé et l'attends parce que la vérité est que c'est ce que j'ai de mieux à faire : il va venir, je ne peux pas y échapper. A peine une quinzaine de minutes plus tard, Foggy est assis sur mon canapé et me recouds pour la énième fois. Il me fait la morale, une fois encore et le lendemain matin, lorsque je le retrouve au cabinet, même s'il ne fait pas mention de ce qu'il s'est passé la veille, le ton de sa voix laisse entendre toute sa réprobation face à mon attitude qu'il juge, je cite, « stupide et imprudente ». Sur la route pour nous rendre chez un nouveau client, je me fige soudain devant un café quand j'entends une voix féminine. Je l'entends bien qu'elle ne soit pas juste à côté et je la reconnais. Je tourne mon visage, tends davantage l'oreille et me fige lorsque je réalise que je l'ai bel et bien reconnue.

« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? Matt ? »

Je reste un instant sans dire quoi que ce soit puis me retourne vers Foggy.

« Désolé mais, ça ne t'ennuie pas d'y aller sans moi ?
- Comment ça ? Pourquoi ?
- Je voudrais aller parler à quelqu'un.
- Matt...
- C'est important. Je te rejoins dès que possible.
- Oui donc jamais. »

Il soupire avant de s'éloigner.

« De toute façon c'est mieux parce qu'avec ta tête tu lui aurais fait peur mais ta liste s'allonge Matt ! »

Je soupire ; oui, bon, ma tête n'est pas terrible avec la vilaine coupure sur mon nez, les écorchures sur le côté droit de mon visage et les steri-strips sur ma tempe et ma pommette gauche enflée plus que de raison mais bon... Quant à la fameuse liste dont il parle, il la mentionne assez souvent depuis qu'il connaît mon secret. La liste de ce que je lui dois en fait pour tout ce qu'il fait et il a raison, elle s'allonge mais là, je ne peux pas ne pas lui parler. Enfin si, je pourrais, mais après ce qu'il s'est passé, après hier soir encore où ça a failli mal finir parce que je ne sais pas m'arrêter alors que je devrais, maintenant qu'elle est là, que je la croise alors que je n'avais rien prévu et elle non plus, j'ai envie de lui parler : j'ai envie qu'elle sache. Lorsque nous nous sommes quittés après notre entrevue disons plutôt spéciale, elle n'a pas su qui j'étais et je veux remédier à ça : je ne veux pas que Foggy soit le seul à savoir. Je m'adosse alors contre un arbre et j'attends et, ce n'est que quand je l'entends et la perçoit sortir, fort heureusement seule, que je me décide à lui emboîter le pas. Je ne suis pas idiot : je sais qu'elle va remarquer une présence, je sais qu'elle va me sentir puis me voir mais elle va voir un aveugle, un type comme les autres : elle ne va pas voir Daredevil. Ou peut-être va-t-elle réussir à faire le rapprochement sans que j'ai besoin de dire quoi que ce soit. Quoi qu'il en soit, quand elle bifurque dans une ruelle déserte, je m'empresse de lui parler avant qu'elle ne me tombe dessus : pas que je ne peux pas me défendre mais non, je ne peux pas, pas aujourdhui.

« Malicia. »

Ce nom, cet alias, c'est le sien, le seul que je connaisse en fait puisqu'elle ne m'a pas dévoilé son prénom ni son nom, tout comme moi je n'ai pas dévoilé ma propre identité. La seule raison pour laquelle moi je la reconnais c'est sa voix car j'enregistre chaque voix et sais ensuite la reconnaître donc... En espérant qu'elle reconnaisse ma voix également, ça ne serait pas du luxe : ça m'éviterait une nouvelle dérouillée dont je n'ai vraiment pas besoin si je ne veux pas que Foggy ajoute encore une ligne à sa fameuse liste.






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Si Malicia était encore pensionnaire à l'institut Xavier, en majeure partie à cause de son incapacité à contrôler son don, elle avait cependant vingt-huit ans, dont une dizaine d'années d'ancienneté, à se battre aux côtés de Logan, d'Ororo et de Charles. De ce fait, elle avait des avantages que d'autres pensionnaires n'avaient pas, comme celui de pouvoir s'éclipser du manoir, de temps à autres, pour une virée en ville. Si aucun pensionnaire n'était prisonnier de l'institut, il y avait cependant des règles strictes, et un mutant dont le pouvoir était trop instable, n'était généralement pas autorisé à sortir, sans être accompagné en tout cas. Malicia n'avait pas ce problème. Bien entendu, elle ne contrôlait pas son pouvoir, mais elle avait de multiples techniques pour le dissimuler. Elle n'en était pas à son coup d'essai, et elle ne risquait pas de faire exploser la ville si son rythme cardiaque augmentait, par exemple. Rien de bien trop risqué.

Voilà pourquoi elle était assise à ce café, en terrasse, sur l'une des artères principales du quartier Hell's Kitchen. Elle était seule et elle regardait le flux de passants, les pressés et les touristes, les amoureux aux mains accrochées, les solitaires qui écoutaient de la musique, le regard perdu dans le vague. Une telle palette de gens différents. Elle but une gorgée du café brûlant, qui descendit au fond de sa gorge et réveilla ses papilles. C'était agréable, ça changeait du café en machine de l'institut qui, s'il n'était pas mauvais, n'avait rien d'extraordinaire non plus. Son téléphone vibra. Elle décrocha, entendit la voix d'Ororo au bout du fil. Cette dernière s'enquérait de son escapade : est-ce que tout allait bien, y avait-il eu des problèmes avec des anti-mutants, et fais attention parce que certains connaissent ton visage, et sois prudente à bien toucher personne, et ne rentre pas trop tard, blablabla. Malicia leva les yeux au ciel, mais poursuivit la conversation d'un ton agréable, avant de finalement remercier Storm et raccrocher. Elle avait une laisse autour du cou, elle le savait – mais c'était par pure amitié. C'était agréable, que des gens s'inquiètent pour elle. Avoir des amis, une notion qui, dix ans plus tôt, lui était complètement étrangère. Elle esquissa un nouveau sourire à elle-même tandis qu'elle finissait sa tasse de café.

Après avoir payé sa consommation, et laissé un généreux pourboire au mignon petit serveur, elle reprit son errance dans les rues de Manhattan. Il ne lui fallut pas plus de quelques minutes pour comprendre qu'elle était suivie. Son entraînement en tant que X-Woman avait véritablement payé ses fruits, et au bout de tant d'années d'apprentissage, elle était rodée. Elle slaloma entre les masses de passants, à une allure régulière, et finit par bifurquer dans une petite ruelle isolée, où elle pourrait, sans aucun doute, s'occuper de son agresseur. Déjà, elle tenait l'un de ses gants par le bout des doigts, prête à le tirer d'un coup sec pour toucher son agresseur s'il se montrait trop puissant. Un membre de la Confrérie des Mauvais Mutants ? Ce n'était pas impossible, beaucoup d'entre eux connaissait son visage – ceci dit, elle était également passée, malgré elle, à la télévision. Il se pouvait donc qu'il s'agisse aussi d'un anti-mutant. Malicia se retourne brusquement, décidée à faire face à celui qui lui colle aux basques. « Malicia. » dit-il simplement. Elle reste interdite.

Il est beau – il semble beau, mais ses grosses lunettes cachent la moitié de son visage. Elle repère le bâton, le suppose aveugle. Il la connaît, ceci dit, et l'a reconnue alors qu'il ne voit rien. Elle agite bêtement la main devant elle, pour vérifier s'il peut voir ou non. Si tel est le cas, il n'en montre rien. Il n'est pas grand et il ne lui dit rien, mais quelque chose dans sa voix a éveillé son attention. Sa curiosité. « Je te connais ? » fait-elle avec hargne. Elle déteste être prise au dépourvu de la sorte. Non, il y autre chose … De la frustration. Elle a le nom de ce type sur le bout de la langue, mais elle est incapable de se le rappeler. Merde, si elle avait déjà rencontré un mec aveugle, elle s'en souviendrait, non ? Elle fait un pas en avant, essaie de le détailler un peu plus. Il est bien amoché, il a des coupures sur le visage, des hématomes aussi. Il s'est fait joliment rossé. Ses blessures rougeoient sur sa peau, il ressemble à un petit diablotin. Malicia a un éclair de génie dans les yeux, et elle éclate d'un rire aussi léger que puissant. « Daredevil ! » s'exclame-t-elle, avant de se mordre la lèvre et de baisser le ton, immédiatement. « Oh, désolée. La surprise ! » se justifie-t-elle. Elle fait un pas de plus en avant, et lève sa main gantée pour la poser sur la joue de l'homme face à elle. « C'est donc à ça que tu ressembles, sans ton masque... » elle murmure, plus pour elle-même que pour lui. Pourquoi a-t-il choisi de se dévoiler à elle ? Et comment l'a-t-il repéré dans la foule ? Elle est complètement subjuguée par son apparence si ordinaire, si inoffensive. Être aveugle lui offre le déguisement parfait, la vulnérabilité adéquate pour ne jamais être pris au sérieux. Elle s'éloigne de lui, s'assied sur une vieille caisse en plein milieu de la ruelle, et l'invite à la rejoindre. Il faut qu'ils rattrapent le temps perdu.

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Sometimes, you just have to let somebody in.





Je suis là, un petit sourire aux lèvres et j’attends. Je n’ai pas vraiment réfléchi avant d’agir et avant de la suivre et de lui faire savoir que je sais. Peut-être aurais-je dû car elle pourrait très bien se braquer voire même m’attaquer si elle se sent menacée et qu’elle ne me reconnaît pas. J’ai pris un risque pas très calculé mais en ce moment, je ne calcule pas vraiment les risques. En fait, je ne les calcule jamais véritablement en y réfléchissant. Alors, va-t-elle m’en mettre une ? Va-t-elle m’intimer de lui dire qui je suis ? Va-t-elle s’enfuir en courant ? Va-t-elle me vider de toute mon énergie et par la même occasion se retrouver une nouvelle fois aveugle ? Pour le coup, j’avance vraiment à l’aveuglette là. Le silence s’installe donc pendant un petit moment jusqu’à ce qu’elle finisse par me demander si elle me connaît et pas de la façon la plus amicale qui existe. Je hoche doucement la tête et hausse les sourcils en attendant qu’elle fouille dans sa tête pour retrouver les traces de mon souvenir. Notre rencontre a été unique dans son esprit comme dans le mien et je veux croire que ma voix et ma cécité suffiront à lui permettre de faire le lien. J’ai tellement envie qu’elle fasse le lien… Je la perçois faire un pas vers moi et mon sourire s’élargit quelque peu parce que je ne sens pas vraiment d’animosité dans sa façon de s’approcher : cela s’apparente davantage à de la curiosité et c’est très bien. Si sa curiosité est attisée elle va fouiller dans sa tête et si elle fouille…

« Daredevil ! » s’exclame-t-elle soudain après avoir laissé échapper un rire.

Je lève doucement les mains vers elle pour lui faire signe de baisser d’un ton tandis que je tends l’oreille pour m’assurer qu’il n’y a pas personne dans les parages : il ne manquerait plus que je sois découvert.

« Chut ! » j’ajoute en abaissant mes mains et elle ne tarde pas à se calmer et à s’excuser par la même occasion.

Surprise elle l’est et je peux le comprendre. Je lui suis tombé dessus comme ça sans prévenir alors oui, il y a de quoi être surprise. Et puis, me révéler à elle de cette façon sans même avoir pris la moindre précaution, ça doit avoir de quoi surprendre. Elle s’approche davantage de moi et vient poser sa main sur ma joue. Dès lors, je viens poser ma main sur la sienne : j’ai bien senti qu’elle portait son gant, je ne risque absolument rien. Elle termine par ajouter un petit mot sur ce à quoi je ressemble sans mon masque. Elle murmure, c’est presque inaudible mais je l’entends bel et bien. Je hoche la tête avant de lâcher sa main.

« Oui, c’est à ça que je ressemble dans la vie de tous les jours. Rien de bin extravagant. Je préfère me fondre dans la masse. »

Mais ça, ça ne doit pas être une surprise pour Malicia. Elle s’éloigne de moi et je distingue sa silhouette se mouvoir jusqu’à s’asseoir sur ce qui doit être une vieille caisse en plein milieu de la ruelle. Je la rejoins et termine par m’asseoir à mon tour sur quelque chose, une vieille caisse aussi sans aucun doute. Cette ruelle est jonchée de détritus ça et là, un des endroits où peu de gens s’aventurent finalement dans le quartier. Ma canne toujours dans ma main, je tourne mon visage vers Malicia avec encore ce petit sourire accroché à mes lèvres. Je suis content. Véritablement content.

« J’ai entendu ta voix et j’ai eu envie de t’aborder. Je voulais faire tomber le masque. »

Il n’y a pas qu’avec elle que je souhaite le faire mais il n’y a qu’avec elle que je peux le faire. J’aimerais vraiment le dire à Karen et j’ai déjà bien failli à plusieurs reprises mais à chaque fois je me suis ravisé. Lui parler la mettrait en danger, j’en ai conscience, et c’est pour cela que je ne dis rien. J’aimerais tellement qu’elle sache pourtant… J’aimerais tellement qu’elle connaisse tout de moi… Est-ce qu’elle réagirait comme Malicia ? Est-ce que Karen prendrait bien la chose ? Je n’en sais rien. Malicia et moi nous ne nous connaissons encore que peu finalement bien que nous ayons partagé ensemble une expérience pour le moins marquante mais je n’ai pas ce même lien avec elle, je n’ai pas encore cette complicité, cette confiance et c’est bien cela que je vais briser si je viens à dire la vérité à Karen et je ne suis pas prêt à cela. Je n’y suis pas prêt. Je sens mon sourire se faner tout seul malgré moi à ces pensées peu attrayantes et je laisse échapper un soupir.

« Au moins maintenant nous sommes à égalité. Je peux t’appeler par ton prénom, tu peux m’appeler par le mien… Matthew. » Un silence. « Le tien ? Et dis-moi, comment vas-tu ? »

Parlons. Discutons. Faisons-le comme le feraient de vieux amis qui ne se sont pas vus depuis longtemps.






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Malicia était encore trop peu liée à ces super-héros en collants qui arpentaient les toits de New-York, la nuit tombée, pour sauver les innocents et attraper les méchants. Elle n'avait pas de rancune particulière envers les Avengers ou les 4 Fantastiques, elle n'aimait juste pas l'attention qu'ils attiraient. Selon elle, ça ne faisait qu'attiser les flammes déjà brûlantes des anti-mutants, et c'était une publicité dangereuse pour la Terre. Les attaques aliens en avaient été la preuve : la Terre disait désormais nous sommes prêts, reste de l'univers, à t'accueillir et te combattre. Mais ce monde n'était pas prêt, c'était encore un bébé dans le cosmos – et Malicia l'avait bien compris. Daredevil, en revanche, avait été une expérience différente. D'abord, parce qu'il restait discret, parce qu'il ne cherchait ni gloire ni reconnaissance, mais la simple justice. Ensuite, parce qu'elle l'avait touché. Leur première rencontre avait été un combat féroce, durant lequel le diable de Hell's Kitchen avait pris le dessus. Alors la jeune mutante avait retiré son gant, et du bout des doigts, elle avait touché la peau de son assaillant. Elle avait eu un aperçu de ses souvenirs. De sa condition. Elle avait perdu la vue un moment – et ce n'était pas quelque chose dont on sortait indemne.

« Oui, c'est à ça que je ressemble dans la vie de tous les jours. Rien de bien extravagant. Je préfère me fondre dans la masse. » Elle l'avait deviné. Daredevil était le super-héros le plus humble qu'elle ait rencontré jusque là. Elle lui sourit ; se demanda s'il pouvait capter son sourire ou non, d'une quelconque manière. Puis elle retire sa main, recule et s'assied sur une caissette en bois un peu vieille, mais solide, qui trône sur l'un des côtés de la petite ruelle où ils sont coupés du reste du monde. Le bruit de la ville est un fond sonore à peine audible, les passants à peine des ombres en bout de rue. Malicia a l'impression d'être ailleurs, dans une bulle quelque part bien loin de New-York. Le diablotin la rejoint, s'assied à côté d'elle et lui offre un beau sourire, auquel elle répond. « J'ai entendu ta voix, et j'ai eu envie de t'aborder. Je voulais faire tomber le masque. » dit-il. La mutante était heureuse qu'il l'ait fait. Cela voulait dire qu'il lui faisait assez confiance pour lui montrer son vrai visage. Qu'il n'avait pas peur d'elle, pas peur qu'elle le trahisse – et tout ça découlait sans aucun doute de l'expérience qu'ils avaient partagé. Leur cécité, commune durant plusieurs heures. Elle avait pu voir à travers les yeux de Daredevil, et ce n'était pas rien. « Tu as bien fait, tu es bien plus agréable à regarder sans tes cornes ! » fait-elle en riant. Il sourit plus fort, puis son visage s'éteint, et un soupir lui glisse entre les lèvres. « Au moins maintenant, nous sommes à égalité. Je peux t'appeler par ton prénom, tu peux m'appeler par le mien... Matthew. » Elle le répète sans bruit, seules ses lèvres bougent. C'est un beau prénom. Un de ses amis proches s'appelait comme ça, avant ; lorsqu'elle était encore collégienne. C'était une autre vie. « Le tien ? Et dis-moi, comment vas-tu ? » La mutante se raidit un peu. « Malicia n'est pas un nom de code, pour moi. C'est devenu mon prénom, je préfère que tu t'en tiennes à celui-là. » réplique-t-elle avec douceur. Elle ne veut pas qu'il croit qu'elle n'a pas confiance. Seulement, c'est son identité. Anna est morte depuis longtemps. Anna était l'humaine fragile et optimiste, la rêveuse qui voulait parcourir le globe. Depuis, les choses avaient bien changé.

« Et je vais bien. A peu près. Les temps sont durs, pour les mutants – et après les attentats de New-York, l'opposition est encore plus forte. » Elle soupire, regarde ses mains prisonniers de ses gants. A vrai dire, le futur ne s'annonçait pas lumineux. Le pire était à venir, elle en était convaincue. Mais ce pessimisme était ambiant, chez elle, et elle le combattait depuis longtemps. Alors elle préférait amoindrir ses craintes pour ne pas plomber le moral de tous les pensionnaires de l'Institut. « J'ai toujours du mal à contrôler mon don, aussi. J'ai rompu avec Bobby à cause de ça. » Il y a une larme au coin de ses yeux, mais elle l'essuie brusquement, et redresse la tête en laissant échapper un petit rire. « Bref, des histoires de collégienne ! » fait-elle avec détachement. Elle pose la main sur l'épaule de Matt, un geste sincère d'amitié. « Et toi ? Tu ne t'es pas encore fait tuer, je suppose que c'est bon signe ! » A nouveau, un petit rire. Elle a l'impression de revoir un ami de longue date. Pourtant, ils se connaissent si peu ; c'est peut-être dans ce genre de relation, distante et respectueuse, qu'on se confie le plus, qu'on est le plus soi-même.

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