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 Texas moins sanglant ♦ Prim

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MessageSujet: Texas moins sanglant ♦ Prim   Texas moins sanglant ♦ Prim Icon_minitimeMer 11 Juil - 18:43
Il a commencé à pleuvoir il y a deux heures, je me suis demandé si ce n'était pas un mauvais présage. Quand elle a dit qu'elle venait, je n'ai pas su comment réagir alors je me suis comporté comme quiconque recevrait un invité. J'ai refait le lit et je me suis préparé de quoi dormir sur le canapé, parce que je n'ai pas souhaité lui imposer ma présence de nuit. J'ai terminé de manger tranquillement puis je suis allé remettre quelques balles dans le barillet de mon arme, en vérifiant que la chambre est aussi pleine. J'ai sorti les cartouches de mon fusil et entre le dessert et un café, j'ai calmé mes nerfs en démontant et en remontant mon automatique, comme je le faisais plus jeune.

Ma cigarette a terminé de se consumer dans le cendrier qui se trouve sur le bord de la fenêtre, dans l'indifférence générale. Son odeur s'est mise à envahir la cuisine, comme si j'y avais fumé une partie de la soirée. Alors que je me refuse à fumer dans la maison. Cela me coûte, parce que c'est l'une des rares choses qui me calment. Plus les jours passent, et plus je pense disparaître de la circulation. Si je n'avais pas été ici, j'aurais pu rester en prison. Mais désormais, la perspective de m'éloigner de lui me fait assez égoïstement de la peine. Nos journées sont rythmées par une routine qui ne m'est pas désagréable. Imprégné de mon anonymat, je ne suis connu que par les gens du coin. Certains me suivraient si je décidais de prendre à nouveau parole, je le vois à la façon dont ils ont de m'écouter quand j'en viens à leur raconter les événements de New York, d'autres m'ont en horreur, alors même qu'ils n'ont pas idée de l'étendue de mon implication. Mais notre duo atypique entre l'anti-mutant dangereux et le mutant dangereux permet pour l'instant de calmer les ardeurs des uns et des autres.

L'accueil de mon fils s'est bien fait, et tout s'est bien passé jusqu'à la première manifestation de son don. C'est ce jour que j'ai dû révéler ma véritable identité. Au moment où j'ai menacé ce petit con qui braillait qu'il ne le laisserait pas vivre dans « sa »ville. Je me suis révélé quand j'ai collé un couteau contre sa pommette en lui promettant que je laisserais deux cavités vides avant de lui arracher la langue s'il faisait quoi que ce soit. Ça l'a calmé. Désormais, il évite de croiser mon regard et accélère quand nous nous croisons. J'ai perdu mon sang-froid avec lui, mais personne n'est au courant. Quand je le vois, j'ai encore une douleur au fond de la gorge, de celles qu'on a lorsqu'on a crié trop fort et trop longtemps.

Je me suis demandé si j'étais prêt à tuer Primrosae si elle vient en envahisseuse, si elle vient pour finir ce qu'elle avait commencé. Elle n'a jamais été si proche de lui. Si elle vient avec qui que ce soit, je me sens prêt à les exécuter sans sommation. Je quitte la petite maison de bois blanc et reste un peu sur le porche. La fraîcheur de la nuit à peine entamée me soulage de la chaleur étouffante des derniers jours. Quelques vingt mètres plus loin, les trois maisons de la famille Davidson – le père et ses deux fils – s'érigent entre les derniers arbres de la forêt qui entourent les habitations. Il n'y a que quinze maisons mais elles sont en majorité habitées par des clans familiaux, des ruraux qui vivent en marge de la société et, forts de profiter de leur droit de port d'armes, se considèrent comme les uniques maîtres sur leurs propriétés.

Quelques habitants pourtant rompent avec ce schéma et acceptent le temps ne s'est pas arrêté au siècle dernier. Il y a une jeune femme, qui s'appelle Éléna. Elle vit deux maisons plus loin et elle s'entend bien avec lui. Elle a suivi des études de médecine qu'elle a arrêtées pour s'occuper de sa mère, quand cette dernière est tombée malade. Elle compte reprendre l'année prochaine. En attendant, elle lit, elle lit beaucoup et elle se rend utile. Je la vois souvent revenir du centre-ville avec de nouveaux livres. Je regarde l'heure. Hé merde, Prim va bientôt être là. Je range mon arme dans son étui, à la ceinture, sans la dissimuler. Je prends le pick-up et je me mets en route vers le centre-ville. Après cinq minutes d'un chemin de terre qu'il faut vouloir emprunter, j'arrive sur une route plus agréable que j'emprunte à peine cinq minutes de plus. Je me gare près de la pharmacie et j'attends Primrosae en m'en grillant une. J'ouvre un bouton de la chemise noire à manches longues que je porte et glisse mon chapelet dessous. Quand je juge qu'elle ne doit plus être bien loin, quoique je suis en avance de quinze bonnes minutes, je descends de voiture.
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Les balais des essuies glaces étaient à leur plus haute vitesse. Seul leur bruit frénétique et le battement de la pluie sur le toit se faisait entendre. Dans le 4x4 noir, c'était le silence. Pas de radio, pas même une pensée trop hautement formulée. Ses iris bleus fixaient la route trempée qui reflétait les phares de son véhicule. Une main sur le volant, l'autre sur le levier, elle ne craignait pas l’aquaplaning en dépit de la vitesse. Un an. Plus d'un an. Et elle ne craignait toujours rien. Ou peu de choses. Alors pourquoi dès lors que les roues avalaient l'asphalte, dès lors qu'elle approchait davantage du Texas, elle ressentait ce stress significatif qui lui serrait le cœur et lui retournait l'estomac? Sur l'autoroute, elle ne croisait quasiment pas de voitures, sur sa voie ou celle d'en face. Elle ne savait pas quelle heure il était, il faisait nuit noire, c'était son seul repère.

Elle entrait dans l'état du Texas quand le freinage fut violent. Sur la route humide, la voiture faisait une tête à queue avant de se remettre dans le sens de la route. Garée rapidement sur la bande d'arrêt d'urgence, elle prenait seulement le temps de mettre ses warning avant de sortir en trombe de l'habitacle. Elle n'avait pas le temps de passer la barrière de sécurité qu'elle se penchait pour vomir dans l'herbe. Quelques minutes sous la pluie battante suffisait pour que ses cheveux dont la rousseur avait repris ses droits se collent à son visage. Quelques minutes pour que la sensation de l'eau l'apaise et qu'elle reprenne ses esprits. Elle était encore loin d'Odessa. Elle avait encore du temps pour changer d'avis et faire demi-tour.

Esprit de contrariété ou instinct nouvellement éveillé, les kilomètres se cumulaient jusqu'au point de non retour. La pluie s'était calmée, l'intérêt des essuies glaces était à peine visible. Elle était en ville, la vitesse était réduite. Elle ne tenait pas spécialement à se faire remarquer depuis que cet idiot de flic lui avait menti pour lui monter la tête alors elle respectait les limitations. Les enseignes défilaient, elle écoutait sagement le gps de sa voiture pour se rendre à l'endroit indiqué. Quand l'instrument de conduite lui signalait qu'elle était à une centaine de mètres, à une rue près, elle se garait et éteignait le moteur. Quelques minutes de silence, d'un précieux silence où elle s'était complètement vidé l'esprit. Elle était fatiguée.

Seul le claquement de sa boîte à gants rompait le précieux. Elle laissait son arme ici. La seule chose qu'elle emmenait avec elle était les clés de la voiture fourrées dans la poche de son jean noir. Chaussée de converses, elle ne faisait aucun bruit en marchant en dehors du frottement de son jean, elle était à peine visible dans la pénombre si c'était par son t-shirt rayé bleu et blanc à l'image des marins. Quand elle atteignait l'angle de la rue, elle avait de nouveau envie de vomir comme ça avait été le cas plusieurs heures plus tôt. Pendant un instant, elle s'était arrêtée. Il était là. Même ainsi de dos et sous la faible lumière de l'enseigne de la pharmacie, elle pourrait le reconnaître entre mille.

Elle ne réfléchissait pas, elle ne réfléchissait plus avant d'avancer, de se faire entendre pour le faire retourner. « Salut Reagan. » Putain ce que c'était con et en même temps, que pouvait-elle lui dire d'autre après un an? Son regard s'accrochait juste au sien avant que la réalité ne vienne la frapper de plein fouet. « J'ai pas d'opinel cette fois mais si tu veux vérifier... » disait-elle en écartant les bras et les jambes, prête à se faire fouiller si ça pouvait le rassurer. Elle comprendrait.
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Je me retourne sur elle et ne peux m'empêcher de sourire quand je la vois là. Ça me fait plaisir mais mon regard fouille les alentours, m'attendant à apercevoir cette petite saloperie d'Aloysius. Si j'avais dû être abattu par un sniper, personne n'aurait été plus compétent que Primrosae et pourtant elle se tient là en face de moi. Je porte la main à mon arme. Je sais qu'elle est intelligente et je sais qu'elle est ou a été tout aussi en colère alors je préfère être prudent malgré tout, elle le comprendra. Je m'approche d'elle, en dépit de la distance déjà faible qui nous sépare. Je m'approche et pose mes lèvres sur les siennes, comme si nous nous étions quittés à peine quelques minutes auparavant.

« J'ai pas d'opinel cette fois mais si tu veux vérifier... » Elle écarte bras et jambes, comme pour une fouille. Je pourrais la fouiller, bien entendu, mais je me contente de hausser des épaules et lui faire signe de reprendre une posture normale. « Si tu as besoin de mon aide, je t'aiderai. Si tu viens me causer des problèmes, je te ferai disparaître. » Je passe la main sur mon visage puis désigne mon propre véhicule d'un mouvement du menton. Nos relations ont toujours été comme ça, un peu crues. Et elle sait bien que c'est vrai, on s'est tellement déchirés, et pourtant, je suis toujours bêtement attaché à elle. Mais ça ne m'empêchera pas de la tuer si elle veut me la faire à l'envers.

Je lui demande de me suivre et monte dans ma voiture. Je rallume une cigarette que je fume tranquillement sur le trajet. Mes coups d'oeil dans le rétroviseur sont réguliers et il me semble qu'aucun véhicule ne nous suit. Quand je l'ai assez baladée, je me gare puis attends qu'elle soit à mon niveau. « Descends de voiture et monte avec moi. »

Elle descend de voiture, sans sac ni valise d'ailleurs. Elle monte à côté de moi et je remets le pied sur l'accélérateur. Pas de musique dans la voiture, et puis Prim appréicerait-elle vraiment ? Avant qu'on arrive, je lui demande simplement comment elle va. J'imagine que ça n'a pas dû être facile de venir ici... On se gare et je lui dis qu'elle va le rencontrer. Un jeune homme apparaît sur le pas de la porte. Cheveux noirs en bataille, les mains jointes devant lui. Il guette la voiture et il nous salue d'un simple « hey » alors que nous descendons. Je le regarde, puis jette une oeillade vers Prim : « T'excites pas, c'est Patrick, le voisin. Rentre chez toi, Patrick ! » Ses yeux sombres s'arrondissent et il rentre à l'intérieur. Oui, chez moi. Je soupire simplement puis la précède en lui laissant le temps qu'elle voudra pour entrer à l'intérieur. Quelques habitants jettent des coups d'oeils indiscrets, ils ne se veulent pas discrets de toutes façons.
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Son baiser n'avait pas reçu de réponse. Interdite, surprise, elle n'avait pas répondu à ce dernier parce qu'elle ne s'attendait certainement pas à ça, encore moins quand il était aisé de comprendre que c'était contre son arme qu'il avait porté sa main. Peut-être qu'elle n'avait pas non plus répondu parce qu'elle n'en avait tout bonnement pas envie. Ça faisait plus d'un an et si lui n'en avait pas la sensation, l'eau avait coulé sous les ponts pour Primrosae. Elle n'avait plus cette confiance en lui presque aveugle qu'elle pouvait avoir. Elle n'avait plus ce même désir ardent qui lui dévorait souvent les reins. Elle n'avait plus ces battements de cœur incontrôlables qu'elle s'était évertuée à ignorer. Beaucoup de choses avaient changé. Eux y compris.

Silencieuse, même après sa menace, elle s'était contentée de retourner à son véhicule, de prendre cet instant pour elle. Putain mais qu'est-ce que tu fous là? C'était la question qu'elle se posait. Il avait envie de la voir, elle était venue. Mais elle-même avait pourtant affirmé qu'elle n'avait pas besoin de son aide parce qu'elle ne lui faisait plus confiance pour ça mais elle n'était pas là non plus pour lui soutirer des informations ou pour chasser ce fils qu'elle n'avait pas reconnu comme le sien. Sur la route, en suivant la voiture du Pasteur, ses iris se posaient régulièrement sur sa boite à gants. Elle visualisait son arme, elle se demandait si elle devait la prendre maintenant qu'elle savait Jeremiah armé. Quand elle se garait pour monter dans sa voiture, elle ne la prenait pourtant pas. Elle avait tenté de mettre fin à ses jours, s'il la tuait, ça ne serait que finir ce qu'elle avait commencé. S'il voulait la tuer pour une raison quelconque, il l'aurait fait devant la pharmacie de toute façon.

Le silence dans l'habitacle ne lui paraissait pas aussi pesant qu'elle l'aurait cru. Elle préférait le silence plutôt que de faire semblant. A sa question, elle lui répondait simplement qu'elle était fatiguée. Plus de dix heures de route dans les pattes avec nœud à l'estomac, ça vous tuerait un homme. Quand la voiture se stoppait au milieu d'un bois et d'une dizaine de maisons, elle n'était pas curieuse de là où ils étaient. A vrai dire, l'affirmation du brun lui avait coupé l'herbe sous le pied, l'apparition du jeune homme à la porte lui faisait froncer les sourcils. Non, sur le coup, elle n'avait pas fait le lien et c'était simplement demandé pourquoi elle devait rencontrer ce mec louche. Elle comprenait vite qu'il n'y avait pas d'amalgame quand Jeremiah lui disait de rentrer chez lui - par contre, il y avait bien comportement louche quand le voisin l'écoutait pas, mais bon. Il lui avait bien parlé de rencontrer ce bébé qu'elle avait tant voulu enterrer. Elle n'avait pas demandé ça. Elle n'avait pas demandé à le rencontrer. Pas maintenant, pas comme ça, pas aussi vite. Elle n'était pas prête pour ça, elle ne le sentait vraiment pas et se félicitait presque de ne pas avoir pris son arme. Pour sûr que ça aurait mal tourné.

Pourtant, elle descendait du pick-up quand Jeremiah était déjà loin, à l'intérieur, avec le voisin. Aisément, elle sentait les regards, elle sentait la curiosité. Toute son enfance lui revenait en mémoire. Cette vie isolée dans les bois à apprendre à devenir cette insensible qu'elle est aujourd'hui. Les séances de torture, les jours passés au grenier ou à la cave, le meurtre de son chiot, l'assassinat de ses parents. Elle n'aimait pas cet endroit, elle n'aimait pas ce choix, elle n'aimait pas ces gens. Instinct de mère refoulé ou souvenirs trop douloureux pour son humanité à peine réveillée? Elle ne cherchait pas à comprendre d'où cela venait, elle se contentait de réagir verbalement en fixant chacun des voisins trop curieux. « Quoi? Vous avez jamais vu de rousse de votre vie? » Elle était l'inconnue dans ce hameau et elle n'aimait pas vraiment ce statut. Elle aurait pu se réfugier à l'intérieur pour éviter ça mais elle préférait les voisins à l'éventualité de le croiser.

Quelques minutes suffisaient à Jeremiah pour le comprendre et revenir vers elle, paralysée par la peur et la colère, les doigts crispés contre la carrosserie de la fenêtre ouverte du pick-up. « Tu voulais me voir, je suis venue. Tu voulais qu'on arrête de se déchirer, mon arme est restée dans ma voiture. A ton tour de respecter mes choix. » Notamment celui de ne pas le voir, de ne pas se trouver dans la même pièce ou même la même maison que lui. Jeremiah le savait pourtant, elle lui avait dit qu'elle n'était pas prête et c'est lui qui était en train de lui faire à l'envers, encore une fois. « Si jamais il est déjà là... » Parce que Jeremiah lui avait dit qu'il ne vivait pas avec lui, c'était donc possible que le Pasteur envisageait une rencontre le lendemain et non maintenant mais Prim restait Prim et elle ne prenait aucun risque. « ... Il s'en va ou tu me ramènes. » Il avait le choix, sans que pour une fois elle ne lui dise que c'était lui ou elle. Elle voulait seulement qu'il respecte ce besoin de ne pas le voir pour ne pas commettre l'irréparable comme elle avait accepté qu'il puisse être auprès de cet enfant comme si c'était le sien. Donnant, donnant.
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Le jeune homme rentre. Je sais qu'il n'est pas menaçant, c'est juste une grande perche qui traîne dans le coin, et s'il peut croiser Elena en passant, c'est tant mieux pour lui... Il ne s'entend pas bien avec ses parents, et se sent comme une sorte d'obligation de venir m'en parler dès qu'il en a envie. J'ai bien essayé de lui expliquer que je ne suis pas en confession H24 tous les jours de la semaine mais l'information n'a pas encore fait son chemin... Tant pis, je me suis habitué à ce qu'il me raconte détails et détails sans particulièrement attendre de réponse de ma part. Et lorsqu'il en formule la demande, alors je lui donne mon avis. Pas comme un Pasteur le ferait, simplement mon avis à moi. Ici d'ailleurs, je ne suis pas Pasteur. C'est sans doute ce qui me manque le plus.

Ça, et lorsque je regarde les numéros de mes contacts sur mon téléphone,  j'ai parfois envie de composer celui de Sarah. Quand ça me prend, j'écoute juste le message de son répondeur qui me demande, encore, de laisser un message. Je profite de ces quelques secondes pour écouter sa voix, et je ne laisse jamais de message. Je veux repousser le moment où une voix mécanique me dira que' son répondeur ne prend plus de nouveau message. Je ne vais pas sur sa tombe, jamais. Et je ne parle pas d'elle, bien qu'il m'arrive d'échanger un peu avec mes parents. Ils savent qu'ils ne doivent pas m'en parler. Je suis triste. J'ai passé le choc, le déni et la colère, et je me sens simplement et lourdement triste parce que je ne verrai plus jamais ma sœur. Et elle me manque.

Je rentre à l'intérieur, supposant que Primrosae trouvera le chemin mais après quelques minutes, elle reste à l'extérieur. Patrick s'assied à la table de la cuisine et touille le café que je ne lui ai pas servi en me demandant qui est la poupée à l'extérieur. Je soupire lourdement puis me tourne vers la fenêtre pour l'observer. Paumée. Je l'observe rester collée au véhicule comme à une bouée de sauvetage. Patrick reste assis, hypnotisé par les mouvements du lait dans sa tasse. Tout en rejoignant la porte, je lui fais le commentaire qu'il pourra m'en faire un avant que je rentre. Il me demande « Et vous rentrez quand Msieur Reagan ? » mais je ne réponds pas, il le verra bien. Je laisse la porte légère claquer dans mon dos puis vais m'appuyer à mon tour au pick-up. « Tu voulais me voir, je suis venue. Tu voulais qu'on arrête de se déchirer, mon arme est restée dans ma voiture. A ton tour de respecter mes choix. » Tant de franchise... ou plutôt tant d'hypocrisie, et ça ne m'étonne même pas.

Je hoche de la tête pour lui signifier que je suis d'accord. « Si jamais il est déjà là... » Je pivote légèrement vers elle. J'ai déjà donné un avertissement. Et il n'y en aura qu'un, justement. Je balance la tête en arrière, pourquoi ça ne peut jamais être simple ? « ... Il s'en va ou tu me ramènes. » Je fais quelques pas vers la maison : « Jude, il s'appelle Jude. Et il n'est pas là. »

Au moins, quand elle voudra signifier son souhait de ne pas le voir, elle pourra l'appeler par son prénom. Mais finalement ce sont ses efforts bien visibles qui me poussent à le lui dire. Je l'invite à entrer puis attends qu'elle ait rejoint le perron puis lui tenir la porte ouverte. Le jeune squatteur sort quand elle va entrer et s'arrête à son niveau : « bon... je vais rentrer à la maison. J'en ai fais deux Msieur Reagan. » Je hoche à nouveau de la tête : « C'est gentil, merci. »

Je laisse Prim rentrer avant de lancer les hostilités. « Mes parents n'ont pas payé ma caution, tu sais. Et je serais prêt à parier de William non-plus. » Je fais mine de réfléchir : « Ni les Watchers je crois. Tu sais qui ça pourrait être ? » La porte donne directement sur la cuisine au milieu de laquelle trône une petite table de bois peint. Je m'en écarte et m'appuie sur un lourd buffet sombre. Dans la pièce qui reste relativement impersonnel, il fait doux. Le ventilateur tourne dans un coin de la pièce et un bouquet de fleurs sauvages rend l'air plus parfumé. Il n'y a qu'un rideau en voilage clair qui sépare la cuisine du salon, sur la droite. Et à l'opposé, une porte qui conduit à la salle de bains. La chambre est en enfilade, juste après le salon et la petite salle à manger. « Ne nous arrêtons pas sur des détails, dont tu ne veux peut-être pas parler. Est-ce que tu as faim ? » Probablement oui.
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Si seulement elle en était une de poupée. Ça serait plus simple pour elle de continuer à être manipulée comme elle l'avait été par ses parents. Tout était clair à ce moment-là, limpide. Depuis qu'ils étaient morts, et encore plus récemment, son statut d'arme, de poupée, de soldat bien dressé, était remis à mal par son humanité qui reprenait naturellement ses droits. Un cerveau pour réfléchir, un cœur pour aimer comme pour souffrir. Si seulement elle en était une de poupée, ça serait plus facile à encaisser. Mais elle était humaine, pas complètement parce que des traces de son éducation persistait dans sa façon de voir les choses, et ça faisait mal à certains moments. Surtout au début, elle avait cru en mourir tant tout était partie en éclats. Elle avait voulu mourir d'ailleurs. Au fil du temps, ça faisait moins mal. Parfois, ça faisait même du bien, étrangement. C'était rassurant d'avoir mal parce qu'elle retrouvait une partie d'elle-même qu'elle avait perdue, cette petite fille qu'elle avait baîlonn pour répondre aux ordres de son père et aux injonctions de sa mère. A d'autres moments, plus rares parce que plus timides et moins enclins à se présenter à elle dans un tel univers de guerre, ça faisait juste du bien, tout court. Sans avoir mal, sans avoir à se retenir ou ignorer ses sentiments, elle touchait du doigt des instants de bonheur simples et elle se remémorait des instants banals qui, en y réfléchissant, ressemblaient bien à ces moments. Du bonheur à porter de main qu'elle n'avait pas su détecter jusque-là.

Et très souvent, il était là. Cet homme qu'elle suivait sous le regard des voisins. Cet homme qui la menait dans une maison de bois. Il a longtemps lutté pour lui ouvrir les yeux, en vain. Il avait fallu qu'il lui fasse la pire des crasses, quitte à être détesté par la femme qu'il aimait, pour la réveiller, pour la faire souffrir assez pour qu'enfin elle prenne conscience de son véritable statut d'humaine. Un mal pour un bien! Elle ne prêtait pas d'attention à Patrick et passait son chemin pour entrer dans la demeure. Sa curiosité piquée, elle observait les lieux en silence. Comme à son habitude, rien d'extravagant. Tout Jeremiah, il n'avait pas changé là-dessus. Très peu matérialiste, il se contentait d'un rien pour vivre. Patrick parti, le brun la rejoignait à l'intérieur avant de fermer la porte derrière lui. Les mains dans les poches de son jean, elle avait posé ses fesses sur le bord de la table, ne se souciant pas des cafés préparés avec minutie. « Quelle importance? L'intérêt, c'est que tu sois dehors, non? » Elle était sincère. Qu'est-ce que cela changerait qu'il sache que c'était elle? Avait-il l'intention de la remercier ou au contraire de l'engueuler parce qu'elle avait empêché qu'il soit puni pour ce qu'il avait fait? Dans la voiture qui l'avait mené jusqu'ici, elle s'était pourtant promis de jouer carte sur table. Elle était là pour ça. « Je te devais bien ça, c'est tout. » Comme une petite bombe, rien d'important pourtant. « Tu m'as sauvé la vie et même si c'est pas comparable, je pouvais pas te laisser pourrir là-bas. » Simplement, bêtement aussi.

Un simple hochement de tête pour lui signifier qu'effectivement, elle avait faim. Rien d'étonnant après autant de route. « Si tu as quelques gâteaux pour aller avec le café, ça sera suffisant. Te prend pas la tête. » C'était bien lui qui avait dit de ne pas s'arrêter sur des détails, n'est-ce pas? Et puis elle était crevée, ce n'était pas une bonne idée de trop manger avant de dormir et avec ce stress qui ne voulait pas la quitter. Elle se décollait de la table pour mieux s'y asseoir, face à l'une des tasses, le regard rivé sur le liquide sombre qu'elle faisait tourner dans sa tasse. « C'est joli, Jude. » Mixte, original pour un mec mais joli. « C'est toi qui l'a choisi? » demandait-elle en relevant son regard vers le sien, ses pupilles bleues s'accrochant aux émeraudes qui lui faisait face sans les lâcher. Il avait l'air en forme. Plus en forme qu'avant. Dans tous les sens du terme d'ailleurs. Il semblait plus dessiné physiquement et plus serein généralement. Une question lui brûlait la langue et elle n'était pas capable de la retenir, pas même l'envie de le faire à vrai dire. « Pourquoi tu m'as embrassé? » La dernière fois, elle lui avait tiré une balle dans la cuisse... clairement pas le bon contexte pour comprendre un tel geste.
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Certes, je ne crache pas sur cette nouvelle liberté bien que je ne l'aie pas vraiment méritée. Mais le fait d'être dehors m'a permis de faire connaissance avec Jude et surtout de faire un peu partie de son existence. Je ne sais pas si c'est plus dangereux que je sois près de lui car moi, je suis identifiable. On peut me retrouver, je ne veux pas briser son fragile sentiment de sécurité. Mais quel était le danger le plus grand ? Primrosae. Maintenant qu'elle est là, maintenant qu'elle discute, c'est comme si le danger s'effaçait un peu... Je hoche de la tête, pour acquiescer et aussi la remercier. Après tout, elle n'était pas obligée et j'avais bien cru comprendre qu'elle voulait que je crève alors bon... Juste tant mieux pour moi dans ce cas.

Je frotte doucement mes mains l'une contre l'autre, le regard baissé dans le vide, mon corps légèrement courbé en avant. Quand elle me dit qu'elle me le devait, je lui jette un coup d’œil. Est-ce que c'est vraiment elle ? Ou une personne qui a simplement pris ses traits, pris sa voix, pris sa démarche, pris son air pas aimable quand elle se sent vulnérable ? Je fronce légèrement les sourcils et je ne souligne pas à quel point ces mots me surprennent. C'est déjà un pas pour elle de reconnaître qu'on s'est... rendus service alors je ne mettrai pas le doigt dessus. Je hausse des épaules puis, reprenant l'air nonchalant qu'elle avait utilisé, je lui réponds juste que j'apprécie.

Je me dirige vers un meuble bas qui se trouve près de la porte d'entrée et je m'accroupis devant pour en sortir quelques trucs à grignoter, principalement des gâteaux secs que je m'enfile au petit déjeuner. Je sors trois paquets que j'ouvre devant elle puis je lui dis que je peux aussi faire quelque chose si elle veut. Affichant un sourire venu d'ailleurs, un souvenir du Texas, j'ajoute même que j'ai une machine à gaufre.

Elle s'assied finalement à table, je retourne m'appuyer contre le buffet et croise les bras, les doigts contre mes coudes. Je tourne la tête vers elle pour lui répondre, ne sachant pas encore trop comment la prendre... « Oui, c'est moi. » Je ne sais pas quoi dire d'autre. À quoi bon parler de mon choix, comment j'ai hésité entre tel ou tel prénom, qu'il ne porte pas mon nom pour éviter toute représailles et parce que je devais brouiller les pistes. Nos regards se croisent et je dessine un sourire sur mes lèvres, pour ne pas rompre ce lien fragile... « Pourquoi tu m'as embrassé? » Je me redresse puis sans trop de détour : « Tu m'as manqué, j'étais heureux de te voir. » J'affiche soudain une sorte de petite grimace et passe l'index contre la lèvre inférieure, comme un peu embêté d'ajouter : « Je dois bien avoir une brosse à dents d'avance, je peux te la laisser si tu n'as pas pris la tienne. »

On n'est plus vraiment à ces petites considérations. Après tout ce qu'on s'est dit... Je quitte finalement mon poste d'observation puis désigne le salon d'un mouvement du menton. « Tu pourras prendre ma chambre, c'est par là mais tu ne te perdras pas. » Je retire mon arme de ma ceinture et je la pose sur la table. D'abord en laissant ma main dessus, lançant une oeillade appuyée vers Prim, puis je la retire. Je prends un gateau et m'assieds en face d'elle. De façon anodine, je lui dis juste que j'avais besoin d'être sûr qu'elle ne venait pas avec de mauvaises intentions. Je bois une gorgée de mon propre café. « Mais ne me tire plus dessus, ça me démange encore quand il va flotter, c'est désagréable. »
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Un sourire en coin, presque nostalgique si elle s'en donnait le droit. « Réserve-la pour demain. » lançait-elle en attrapant un gâteau qu'elle glissait dans son café avant de croquer dedans. La machine à gaufres. Il allait avoir plus de temps, elle aurait davantage faim aussi sûrement mais surtout elle serait d'une humeur plus douce et plus encline à accepter les gaufres, comme un doux souvenir de ce qui fut un couple pour lui, un excellent duo pour elle. Elle était toujours ainsi au levé et il le savait. D'une humeur massacrante si elle n'avait pas son café mais si on l'emmerdait pas, elle était aussi plus ouverte aux élans un tantinet romantiques de Jeremiah. Il en avait profité mais toujours avec parcimonie. Manger des gaufres, elle avait la sensation que ça en faisait un peu partie.

Cet imbécile réussissait à la faire rire quand il évoquait sa brosse à dents. Oups. « C'est le karma. On t'a jamais appris à ne pas embrasser les filles par surprise? La nature s'est vengée. » Est-ce qu'elle omettait volontairement le fait qu'elle lui avait manqué et qu'il avait été heureux à sa simple vision? Non. Ce n'était pas volontaire. Simplement rire de la situation était bien plus naturel. Depuis combien de temps n'avait-elle pas rit aussi aisément? « Ça sera pas de refus cela dit. » La brosse à dents parce qu'elle n'avait effectivement rien sur elle en dehors de ses fringues qu'elle portait déjà, de ses clopes dans une poche de son jean, de son portable dans l'autre.

« Je peux très bien me contenter du canapé tu sais. » Même plié. Ils n'étaient plus à ce genre de petites considérations de toute façon, non? C'était peut-être le quatrième gâteau qu'elle avalait quand il s'approchait et posait son arme sur la table. Elle aurait pu broncher qu'il ne lui faisait pas confiance mais elle aurait fait la même chose si elle avait dû accueillir quelqu'un comme elle dans une telle situation. « J'imagine qu'il y en a d'autres dans la maison de toute façon. » Elle n'était pas dupe, elle le connaissait assez pour le savoir et il avait fait la même chose au chalet. Elle se retenait de lui dire que cette balle dans la cuisse, il l'avait mérité. A la place, elle préférait souligner par quelques mots que ce n'était pas son intention pour ce soir ni dans les jours à venir. Elle ne le disait pas mais elle ne comptait pas rester de toute manière. « Tu as l'air bien. Tout se passe bien pour toi? » Retour à l'envoyeur de la question qu'il lui avait posé dans la voiture alors qu'elle finissait son sixième et dernier gâteau avant de prendre quelques gorgées de café. Comment il allait de son côté?
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Bon, au moins ça veut dire qu'elle ne compte pas s'enfuir dans la nuit... J'esquisse un sourire puis me mets à rire nerveusement quand elle parle du karma. Je la regarde, attendrie par son trait d'humour puis dis avec une ironie dépourvue de méchanceté : « Je suis un véritable tombeur, tu le sais bien. » À vrai dire, depuis cette folle histoire avec Primrosae, je me suis engagé – envers moi-même surtout – à ne plus fréquenter aucune autre femme. Je suis sorti, évidemment, j'ai discuté, je me suis baladé, j'ai même invité à dîner mais ma vie s'est couverte d'un voile chaste qui me convient parfaitement. La vérité, c'est que tout cela m'a aussi blessé même si je ne l'ai pas été de la même façon que Primrosae. Mon corps souffre encore de ce que j'ai vécu et de ce que j'ai fait vivre et je nourris une profonde haine à mon encontre, et un besoin insatiable de trouver un peu de paix.

Non, je n'ai pas embrassé de filles par surprise. Je fais profil bas et j'essaie de vivre humblement en essayant de ne pas trop tomber dans mes travers. Il y a les armes, il y a quelques menaces et il y a la méfiance mais je contrôle mes accès de colère plus facilement qu'avant et je n'ai pas à cœur de me venger davantage, j'ai eu tout le sang que je voulais. Et Bill a la vie de ses sujets sur les bras, et sa belle défaite. Cela m'a comblé. Cela m'a calé. Je désigne la porte de la salle d'eau en lui indiquant la fonction des pièces. Je ne lui précise pas qu'elles n'ont pas de chauffage, avec les températures dehors, elle ne va pas se geler le cul en allant aux toilettes de toutes façons.

Je reprends une gorgée de café, alors qu'elle descend doucement mes gâteaux. « C'est comme tu préfères. Le canapé est pas inconfortable, mais tu serais mieux dans le lit. » Je lui laisse ensuite mon arme. Enfin je la rangerai, Patrick serait capable d'aller faire le mariole avec. Mais c'est symbolique, surtout. Je hoche de la tête avant de la rassurer, il n'y en a pas de planquées dans toutes les pièces de la maison. « Tu verras le fusil au-dessus de la télé, il est pas chargé. Les cartouches sont dans la chambre. Mon revolver est fixé sous les lattes du matelas. J'ai évidemment quelques armes blanches, rien de bien folichon. » Je passe mon doigt sur le bord de la tasse puis hoche à nouveau de la tête : « Je travaille, j'essaie de ne pas trop me faire remarquer dans le coin. » J'ai toujours eu un train de vie plutôt sain, peu ou pas d'alcool. Mauvaise manie de fumer dont je n'ai pas réussi à me défaire. Pas d'extravagance. Quelques péchés dont on ne peut se libérer. Je me mets à jouer avec mon chapelet qui se trouve autour de mon cou. Je ne suis allé à l'Église d'ici que quelques fois. La communauté d'ici me connaît, mais je ne suis qu'un gars anonyme de plus en ville, un gars qui passe. Je ne veux pas attirer l'attention pour l'instant. On ne sait jamais. Même si je suis assez loin, et j'ai été assez prudent dans ma précédente vie pour qu'on nous foute la paix. « Je n'ai pas de nouvelles de Lewis et Aaron. » Je dis ça comme ça, comme si ça avait un rapport. Ça n'en a aucun. Si, ça ne va pas, ça. Mais elle n'y peut rien. À un moment, j'aurais voulu que Lewis en finisse avec moi. Je relève les yeux vers elle et lui souris à nouveau : « Mais je ne suis plus celui qui décide ni celui qui impose. Je garde l'oeil ouvert et je suis vigilant, comme tu l'auras remarqué, mais j'accepte de tourner la page petit à petit. Et toi, à quoi aspires-tu ? Hormis te reposer de ton trajet ? »
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Peu importe. Lit, canapé, le choix sera fait au moment voulu. Il lui confiait l'emplacement de ses armes avant de conclure que ce n'était rien de folichon. Ca la faisait presque sourire. Ils en discutaient comme si tout cela était normal, comme si avoir autant d'armes chez soi, même avec l'autorisation, c'était naturel. Ça ne l'était pas. Rares étaient ceux qu'elle connaissait qui avait autant de moyens de défense, en dehors des watchers bien entendu. Alan par exemple. Elle ne l'imaginait pas avec un revolver dans la table de nuit, un fusil de chasse sous le matelas et un couteau dans ses pompes. « C'est rare que tu sois plus armé que moi. » Elle n'avait rien sur elle, sauf ses mains, difficilement retirables n'est-ce pas? Entraînée à tous les combats possibles. Armes à feu, armes blanches, combat rapprochés. Même nue elle restait armée. Petite machine en pause pour quelques heures. « Tu bosses dans quoi? » Question bateau mais elle tentait de s'acclimater à lui, de se faire une idée de la vie qu'il pouvait mener ici.

Ses yeux se posaient instantanément sur les mouvements de Jeremiah, sur sa manie à jouer avec son chapelet. C'était rare quand il l'avait autour du cou à New York. Habituellement, c'était plus autour du poignet pour une raison somme toute particulière. « Tu ne caches plus tes scarifications ou tu as arrêté? » Autant jouer carte sur table et mettre les pieds dans le plat au lieu de tourner trois ans autour du pot. Elle avait bien compris ce pourquoi il s'infligeait ça mais avait-il arrêter depuis? Avait-il trouvé assez de paix avec lui-même pour ne plus ressortir le besoin de se faire physiquement souffrir? Quand il évoquait ses frères, elle ne savait pas quoi lui répondre. Elle ne les avait connu qu'à travers lui, et encore, c'était assez léger. Depuis que Lewis avait quitté les watchers, elle n'en avait plus entendu parler. Elle ne disait donc rien mais n'en pensait pas moins. L'un était sûrement loin, la haine au bord des lèvres pour son jumeau. L'autre était sûrement mort, avec un peu de chance.

Elle refermait le paquet de gâteaux avec quelques rescapés en tendant l'oreille à ses paroles. De façon nonchalante, elle haussait les épaules comme si ça lui semblait évident. « Certaines choses ne changent pas. » Elle lui avait dit, elle était incapable de vivre sans chasser, sans chercher à détruire entièrement la race mutante. C'était son projet, le même projet qu'elle avait depuis qu'elle était en capacité de comprendre les choses et surtout de les assimiler. « Mais je tiendrais parole, je ne le ferais pas ici. » Elle ne le ferait pas ici, dans cette ville, ni dans tout l'Etat du Texas, par prudence. Avec un peu de chance, Jude ne sortirait jamais du territoire Texan et sera le dernier mutant de sa lignée, à s'éteindre de façon naturelle. « Retrouver certaines de mes capacités motrices aussi, ça serait pas mal. » Ça faisait un an. Un an qu'il avait dérivé sa balle de son objectif, un an qui avait été suivi de plusieurs mois de rééducation acharnée. Elle avait quasiment tout retrouvé, y compris ses capacités plus... professionnelles.

Rapidement, elle finissait son café et se redressait pour se lever. Sans lui demander son avis - et sans mouvement brusque pour autant - elle attrapait son arme et retirait les six balles du barillet qu'elle gardait dans l'une de ses mains. Elle reposait cette dernière sur la table et fourrait les balles dans sa poche. « Je te laisse celle dans la chambre, des fois que l'envie te prend de me rendre la pareille. » Concernant sa cuisse. Sourire au coin des lèvres, elle se décollait de la table et ne demandait pas son reste pour se dirigeait vers le salon où le canapé était déjà prêt. La pudeur, ça n'existait toujours pas chez elle - et même si c'était le cas, franchement, pas de quoi l'être avec le brun - alors elle ne mettait pas de temps à quitter ses chaussures et son jean. Elle s'en foutait comme pas deux que des voisins puissent la voir seulement avec son haut et son shorty par la fenêtre alors qu'elle se dirigeait vers la salle de bain. La brosse à dents supplémentaire était vite trouvée et son utilisation efficacement et rapidement expédiée. Quand elle revenait dans le salon, elle posait ses mains sur le dossier du canapé. « Je vais rester là ce soir. » Le choix était fait... le choix de rester au plus près de la porte d'entrée si jamais le besoin de se barrer se faisait ressentir.
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Rare ? Pas vraiment, sans doute plus vraiment. Enfin, nos chemins se sont tellement éloignés que je ne la connais plus mais nous en sommes en sécurité tant que je suis armé. Plusieurs fois, j'ai cru qu'une comme ça viendrait à bout de moi. Quelques fois, je l'ai souhaité, quand le doute s'emparait de moi et le fait que je sois toujours là, que je sois toujours debout m'a poussé à croire que je n'avais pas mal agi. J'ai réussi à m'en convaincre avec le temps. Sans doute.

Je sursaute presque quand elle me demande dans quoi je travaille. Je frotte mes mains l'une contre l'autre. Le prêche me manque, quand même. « Une scierie en ville. J'arrive, je fais ce qu'on attend de moi, et je repars. C'est plus simple comme ça. » Et cette situation me convient pour l'instant. Même si les hommes ne sont que des moutons qui attendent un berger. Il y aurait beaucoup à faire ici mais je ne suis pas prêt pour amener ce changement et ils ne sont pas prêts à le recevoir de ma part. Et Jude n'a pas besoin de ça en ce moment. Il reste quelques Watchers vivants, et si je ne me rends pas à mon procès, je serais probablement recherché. Activement ou pas, je l'ignore. Il y avait une caution, et ils ne m'ont pas gardé en prison. Peut-être qu'ils oublieront mon dossier, qu'il ne sera pas urgent. Jamais.

Je caresse à nouveau le chapelet puis hausse des épaules. Je remonte les manches de la chemise, exposant ainsi les cicatrices à Primrosae. La plupart a blanchi, la majorité est devenue presque invisible, comme un souvenir, dans un coin de peau. Je lève les yeux sur elle : « Je n'en ai plus besoin. » Les marques, les blessures, les coupures m'ont toujours servi d'exutoire. Quand je pensais que j'allais craquer, quand j'avais besoin de souffrir pour ce que je faisais sans arrêter la chasse, sans arrêter les plans, sans arrêter les morts. J'avais besoin de souffrir dans ma chair. Maintenant que j'ai perdu ma sœur, ma petite sœur, je souffre désormais pour ne plus devoir me mutiler. Je frotte mes paupières de l'index et du pouce droits. C'est une blessure qui saigne en continu, et si je devais tuer à nouveau tous les Watchers, dans cette même explosion, ou un par un, je le referais. Si l'un d'entre eux se présentait devant moi pour m'ôter encore ma chair et mon sang, je prendrais un pied de cette chaise et je lui fracasserais le crâne sans aucun remord.

Ma sœur, quand j'entends son rire inconscient, quand j'entends ses reproches, quand je l'entends me dire que c'est moi le chat, je saigne. Je saigne, et je n'arrête pas d'avoir mal. Je feinte un sourire et réponds à Primrosae : « Je vais mieux. » Je hoche de la tête quand elle promet de ne pas accxomplir son devoir ici. Ailleurs, peu m'importe. Quant à moi, je n'ai pas chassé depuis longtemps mais si je devais recommencer, ce ne serait que les mutants dangereux ou qui ont commis un crime. Pour retrouver le code de mes parents, le code des Reagan. Je prends un gâteau à mon tour puis l'observe, imagine la hargne qu'elle a déployée dans sa rééducation. J'esquisse un sourire quand elle me dit qu'elle me laisse l'arme de la chambre. On sait que je ne l'utiliserai pas. Je la laisse se déshabiller, je la croque du regard quand elle passe près de moi mais je ne vais pas jusqu'à la suivre alors qu'elle disparaît dans une autre pièce, et je ne joue pas les gênés non-plus, je ne le suis pas.

Finalement, elle décrète qu'elle prendra le canapé. Je lui ramène un oreiller de plus et l'invite à se servir si elle a soif pendant la nuit. Je ferme la porte à clef – en laissant la clef dessus – pour éviter les visites intrusives puis la salue brièvement. À vrai dire, j'ai encore du mal à croire qu'elle est vraiment là. Je m'allonge sur le dos après m'être débarrassé de mes vêtements et avoir passé un simple pantalon de pyjama. Je prends ma Bible contre moi, et je susurre une prière. Je ne parle pas plus fort parce qu'il n'y a qu'un autre rideau qui sépare la salle – qui est dans la continuité du salon – de ma chambre. Bien qu'il soit opaque, il ne bloque forcément pas les sons. Je la repose quand j'ai terminé et me mets sur le côté pour attendre le sommeil. Et pourtant, je tends l'oreille. Je n'arrive pas à être totalement tranquille.
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Quelques heures. Quatre ou cinq. Cinq ou six. Disons cinq. C'est tout ce qu'elle avait dormi. Primrosae ne dormait jamais très longtemps. Elle n'était pas une grande dormeuse ou peut-être qu'elle était inconsciemment réveillée par les fantômes de ses actes. Elle l'ignorait. Et elle s'en foutait par la même occasion. Par les rideaux du chalet, elle apercevait le peu de lumière que leur accordait le soleil levant. Le ciel s'était dégagé, les nuages avaient passé leur chemin. Dans la pénombre, Primrosae était quasiment silencieuse. Seul le tintement des balles, comme des billes pleines, qu'elle avait mis dans la poche de son jean se faisait entendre. Elle en avait simplement saisi deux qu'elle faisait tourner dans le creux de sa paume. Les balles ou autre chose, c'était simplement une façon de rester calme pour elle. Son souffle était apaisé, ses pensées limpides. Son regard fixait le plafond quand son œil était attiré par une nouvelle lumière. Sans un bruit ni même une vibration, son téléphone posé près d'elle illuminait la pièce. La rousse abandonnait les balles sur le lit pour saisir son portable et raccrocher.

Elle prenait seulement le temps de se lever, d'enfiler son jean et d'être la plus silencieuse possible pour se diriger vers la sortie. Elle se fichait de savoir si ça allait réveiller Jeremiah ou non, ce qu'il allait penser à cette sortie du chalet dès l'aube, ça n'avait pas vraiment d'importance. Au passage, elle embarquait son paquet de clopes avant de refermer la porte derrière elle. Cigarette au bec, elle déverrouillait le téléphone et soupirait au nom qui s'affichait: Aloysius. Merde, il devait sûrement la chercher, peut-être même la croire morte parce qu'elle ne lui avait rien demandé depuis plusieurs jours maintenant. Elle finissait tout de même par le rappeler, lui assurer que tout allait bien et que la chasse se passait comme prévue. Menteuse. C'était un mal pour un bien.

Quand elle raccrochait, elle restait sur le perron, ses pieds appréciant la fraîcheur du bois encore humide de la nuit. Le soleil levant baignait la forêt d'une douce lumière. Elle n'avait rien à voir avec celle de son enfance. Elle trouvait ça apaisant, autant que son bâton incandescent qu'elle prenait le temps d'apprécier. Les quelques habitants du hameau commençaient à sortir de leurs chalets respectifs, Patrick y compris qui lui faisait un signe de la main comme s'il la connaissait depuis des années. Il avait définitivement un étage d'éteint celui-là... Pour ne pas paraître trop froide, elle lui faisait simplement un signe de tête, de ceux qui vous dise bonjour mais qui ne vous invite pas à venir pour autant. Quand il ne lui restait plus que le mégot, elle descendait les marches du perron pour l'éteindre sur le sol mais le garder à la main pour le jeter plus tard. Instinctivement son regard se portait sur le pick-up de Jeremiah... il serait facile à ouvrir pour se barrer. Une pensée qui traversait son esprit et qui restait stagnante cette fois.
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Elle se lève, discrètement mais si elle avait voulu que je ne l'entende pas, je ne l'aurais pas entendu. Je me redresse et pose juste le regard contre ma Bible. Je la prends entre mes mains et la cale contre moi. Donne-moi la force. Seigneur, aujourd'hui comme hier, donne-moi la force de faire ce qui est juste et épargne-moi. Je respire doucement puis la repose tranquillement. Je prends mon chapelet que je passe autour de mon cou. Effectivement, je me suis délesté des bracelets et du second chapelet qui hantaient mon avant-bras gauche. Et bien que je n'exhibe pas mes cicatrices – je porte des manches longues, mon passé n'appartient qu'à moi – je n'en ai pas honte non-plus. Je n'ai aucun statut particulier par ici, je n'ai pas de communauté qui compte sur moi. Juste un petit garçon qui a besoin de son papa pour le protéger des monstres qu'il a formés, qu'il a nourris et qu'il a laissé s'échapper dans la nature. Je quitte la chambre simplement vêtu de mon pantalon de pyjama. Elle n'est effectivement plus sur le canapé et m'approchant de la porte, je l'entends parler à quelqu'un. J'entrouvre la porte discrètement et reste dans l'embrasure de la porte.

Je m'y appuie, l'observe. Prim qui chasse, en général, elle ne s'encombre pas d'un petit café et d'une nuit de sommeil sur le canapé. Elle avance un peu sur le perron, je rentre me faire un café et passer des vêtements en attendant de prendre une douche fraîche. Quand je ressors quelques instants plus tard, elle se stoppe en bas des quelques marches. Je me prends aussi une cigarette et je viens me mettre à côté d'elle puis lui dis sans animosité : « Les clefs sont dans la cuisine si tu veux. Tu n'es pas ma prisonnière, j'espère que tu le sais. » Je tire sur la clope et savoir les premières bouffées matinales. Je passe la main sur mon visage puis me tourne légèrement dans sa direction : « J'espère que tu as pu dormir un peu. » J'hésite puis ma main entoure sa taille comme pour éviter qu'elle ne s'enfuit. Je m'approche d'elle, désireux de simplement l'embrasser, encore, comme si rien n'avait changé. Je l'embrasse sur l'épaule.

Je fais quelques pas puis regarde aux alentours. Et ne laissant pas le calme imprégner nos esprits brumeux, je lui fais part d'un projet ma foi un peu particulier. Je baisse les yeux sur le sol, soulève la terre du bout de mon pied. Puis je relève le regard sur elle : « Dis-moi où il est. Je dois aller m'occuper de lui. » D'ailleurs, cette petite merde n'aurait pas dû survivre à l'explosion des Purifiers, c'est bien le signe qu'il mérite un traitement particulier. Et s'il suit les mouvements de Prim avec tant de ferveur, je ne veux pas qu'il soit un jour une gêne pour aucun de nous trois. Jude. Primrosae. Moi. Qu'il nous laisse en paix, qu'on soit réunis ou pas. Et Aloy est une petite fouine qui a plus d'un tour dans son sac. Il pense que Prim va ramener une tête ? Il sera ravi de découvrir la mienne quand il ouvrira la porte d'entrée. Peut-être que ça me plaît. Peut-être que j'y ai pris goût, qui sait ? Je soupire. « S'il en reste qui étaient à l'attaque de la Confrérie, je les finirai aussi. » Je voulais le dire sans animosité mais ma mâchoire se serre malgré tout. « Tu avais raison, je n'irai pas en prison. »
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C'était d'abord sa silhouette qui attirait son regard bleu. Puis ses paroles à son encontre. Elle jouait avec le mégot entre ses doigts comme elle jouait avec les balles un peu plus tôt. Est-ce qu'elle s'en rendait vraiment compte cette fois? Doute éphémère au creux de ses iris quand ses lèvres craquait un sourire fin, presque imperceptible. « Oui je sais. » Qu'elle n'est pas sa prisonnière. Elle était celle de ses doutes. Il voulait la voir mais qu'est-ce que ça voulait dire exactement? Devait-elle s'en tenir au fait? Il l'avait vu quelques heures, pris de ses nouvelles et à présent elle pouvait repartir. Ou attendait-il plus d'elle qu'une visite nocturne de courtoisie? Le doute ne faisait que grandir quand il s'approchait et l'entourait brièvement de son bras pour embrasser son épaule. Il la perturbait. Divisée. Quand il l'avait embrassé la veille, c'est parce qu'il en avait envie. Devait-elle lui passer toutes ses envies quand, de son côté, elle n'arrive pas à comprendre comment ça peut lui prendre après plus d'un an? Menaçant la veille dans ses mots, presque aimant un instant dans ses gestes. Son attitude était à même de la rendre silencieuse tant elle ne savait pas comment réagir face à ça.

Elle le suivait du regard, comprenait sans mal qu'il avait écouté et deviné à qui elle parlait au téléphone. Elle ne disait toujours rien. Elle n'était pas en colère qu'il l'ait rapidement espionné parce qu'elle aurait fait la même chose dans son cas. Elle le laissait juste s'exprimer quand elle entendait un brin de colère dans sa voix. Elle sortait une seconde cigarette de son paquet avant de se poser sur les marches du perron. « Non. » Tout simplement. Elle ne livrerait pas la position d'Aloysius comme elle n'avait pas livré la sienne. Elle ne protégeait pas spécialement Aloy, elle protégeait ses intérêts. Qu'il le veuille ou non, il faisait partie de l'avenir de Prim, il lui donnait des informations précieuses sans même qu'elle ne fasse partie des Purifiers. « C'est idiot ce que tu dis. Tu veux finir un mec qui s'est retourné contre toi. » Logique jusque-là. « Tu me rappelles qui l'a poussé à le faire? » Elle. C'était elle qui avait raconter à Aloy l'histoire de la conception, de la naissance de Jude et de l'affection paternel qu'avait ressenti Jeremiah, assez pour le protéger en dépit de son statut du mutant. « L'attaque de l'école, j'y étais pas parce que j'étais enceinte jusqu'au cou. Celle de la confrérie non plus parce que j'étais clouée dans un lit d'hôpital mais tu sais très bien que sans ça j'y aurais participé aussi. » Éliminer des mutants, c'était pourtant clair, ça constituait toute la vie de la rousse et ça continuerait à en faire partie. « Si tu veux éliminer tous ceux d'accord avec l'attaque de la confrérie, je t'en prie, retourne à l'intérieur, va chercher une arme et fini ce que j'ai commencé. »
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▬ Non. Je ne lui en veux pas, son refus est compréhensible après tout. J'esquisse malgré tout un sourire quand elle me dit que je veux tuer Aloysius car il s'est retourné contre moi. Il y a un peu de ça, aussi. Mais c'est plus par vengeance que par orgueil. Tu me rappelles qui l'a poussé à le faire ? Je glisse une main dans ma poche puis lève les yeux sur elle. Je hausse des épaules, comme si j'ignorais vraiment où elle veut en venir. Est-ce qu'elle cherche à diriger ma colère contre elle ? Je passe la langue sur ma lèvre inférieure puis me rapproche d'elle. Je passe la main contre son cou puis dans sa nuque, exerçant une pression sans violence. Mais tu ne peux rien y faire, Prim. Je saurai être patient, je saurai être malin, et un beau matin... je le tuerai. Je le dis calmement et je la relâche, laissant mes doigts glisser contre elle.

Et du temps, j'en ai autant que de patience. Si quelqu'un pouvait d'ailleurs s'accrocher à moi et à Jude, c'était bien lui. Et je me suis dit que j'enverrai en enfer tous ceux qui avaient contribué de près ou de loin à la mort de ma petite sœur. Comme je me sens malgré tout plus apaisé, je ferai le cadeau à Aloysius de ne pas prendre mon temps. J'imagine déjà quelque chose de relativement expéditif, c'est une exécution que je prévois.

▬ L'attaque de l'école, j'y étais pas parce que j'étais enceinte jusqu'au cou. Celle de la confrérie non plus parce que j'étais clouée dans un lit d'hôpital mais tu sais très bien que sans ça j'y aurais participé aussi.
▬ Alors, c'était peut-être ton jour de chance, dis-je sans agressivité. Et pourtant, je sens ma mâchoire se serrer. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si Prim avait été impliquée. Je n'aurai jamais à prendre cette décision alors je décide de ne pas m'attarder sur la question. Si tu veux éliminer tous ceux d'accord avec l'attaque de la confrérie, je t'en prie, retourne à l'intérieur, va chercher une arme et fini ce que j'ai commencé. Je prends sa cigarette et tire une fois dessus avant de la garder simplement entre l'index et le majeur. Je lève les yeux au ciel et un peu exaspéré, je lui explique distinctement :
▬ Il y a deux choses Primrosae. Vouloir tuer des mutants, et moi aussi, j'étais d'accord avec ça. C'est moi, tu me connais, d'accord ? Tu sais ce que j'ai fait. Et il y a ces enfoirés qui n'ont pas été foutus de distinguer des saloperies de mutants de ma petite sœur, et qui menacent encore de me faire chier ? Tu sais à quoi j'aspire, Prim ? Vivre. Ça ne te dit pas, de pouvoir marcher sans regarder dans ton dos qui pourrait être là ? D'être heureuse sans craindre que tout vole en éclats ? Tu n'as pas envie de croire que c'est possible ? Moi, je t'offre ça. C'est possible Prim, et tu y as droit.
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