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 Time. I just needed time. || Wayden

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Kayden T. Jefferson
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Deux semaines. Quinze jours durant lesquels énormément de choses s'étaient passées. Les vacances oui, les filles, les plages plus ou moins habillées, mais surtout la vérité. L'acceptation de la réalité. Le passage sous l’œil bienveillant de l'ange. Moi, entier, le vrai moi. La peur aussi, d'être rejeté, puni pour mes mensonges, mais une peur inutile. Nous avions pris l'avion le dimanche en milieu de journée. Pas pour New York. Au dernier moment j'avais parlé à Warren, je lui avais demandé si ça le dérangeait de prendre quelques jours de plus. Il avait été curieux, à raison, et je lui avais expliqué ce que je voulais faire. Il avait accepté. J'avais alors réservé deux nouveaux billets mais cette fois, ils étaient pour aller à Londres.

Lorsque nous y étions allés la première fois, plus d'un mois plus tôt, c'était pour ses funérailles. Une courte cérémonie, une longue incinération. J'avais été dans un état second tout du long et je crois me souvenir que par moment c'est Warren qui avait répondu aux gens qui venaient me voir, parce que mes pensées se trouvaient ailleurs. Et tout le long de l'attente, au crématorium, tout ce temps durant lequel j'étais resté assis en silence dans ce fauteuil, j'avais toujours senti sa présence quelque part. Warren avait parlé à beaucoup de monde ce jour-là, en mon nom. En mon vrai non. Sans jamais demander. Sans jamais poser la question. Kayden. Jefferson. Qui était ce type? Cette question avait obtenu sa réponse en Australie. Dayle était fini. Kayden était hors course. Un corps sans âme s'était trimbalé dans Londres ce jour-là. Je n'avais pas eu la force de faire quoi que ce soit, de dire quoi que ce soit. Alors oui, à l'aéroport à Sidney, j'avais attrapé Warren par le bras pour avoir son attention, je lui avais demandé si l'on pouvait aller à Londres quelques jours. Je lui avais expliqué que j'avais besoin d'y aller, de faire... ce que j'avais été incapable de faire la première fois. De me rendre à la maison, de m'occuper de toutes ces choses qui me faisaient peur rien qu'à y songer.

Encore dans l'avion, mes yeux fermés mais ma conscience éveillée, je sentais la main de Warren secouer mon avant-bras et me penchais légèrement sur lui pour voir par le hublot. Londres. Je la voyais. Et je soupirais. Ses lumières familières, ses monuments bien visibles dans la nuit. L'écho du souvenir de mon dernier passage ici se faisait à nouveau ressentir et pesait sur mon estomac. Le temps que l'avion n'atterrisse et que l'on rejoigne le hall de Gatwick, nos sac jonchés sur mes épaules, je faisais un pas dehors et inspirais l'air humide. On passait les portes coulissantes et descendait les quelques marches sans s'arrêter au parking des bus. Une berline attendait sagement, moteur chaud, de l'autre côté de la voie. - Vient. - J'avais contacté Sarah avant de décoller pour lui communiquer l'heure de notre arrivée. Le coffre s'ouvrait à notre approche et j'y jetais les sacs dedans, le temps pour le chauffeur de sortir de la voiture. Une petite femme bien en chair, le visage usé par le temps mais au sommet de sa cinquantaine, les cheveux bruns tirés en une queue de cheval approximative. Le regard emplis d'une bonté sans borne. Je faisais peut être deux têtes de plus qu'elle et elle parvenait tout de même à étirer ses bras jusqu'à mon cou pour me prendre dans une étreinte qui me tirait un sourire.

Elle faisait toute petite entre mes bras et mes épaules mais ça me faisait du bien de la voir. - Bonsoir Sarah. - Elle me relâchait enfin et saluait Warren aussi, familièrement. Il était de la famille, elle aussi. - Sarah s'occupe de la maison... - « Et de ses occupants aussi. » - Surtout de ses occupants. - Mais Warren le savait déjà. Il l'avait rencontré aux funérailles de mon père. L'accent de Sarah était atrocement pire que le mien, dilué entre Serbie, Russie et Etats-unis. Je refermais le coffre et on montait en voiture. Comme toujours, je laissais l'espace arrière à Warren et je montais devant. - Comment vont les enfants? - « Ça va. Joshua vient d'entrer à l'université. C'est un peu compliqué maintenant avec notre appartement mais on se débrouille. » - J'en doute pas une seconde. - Sarah était une femme forte, mère de trois garçons. Son mari travaillait dans les bureaux d'une entreprise quelconque mais c'était elle qui tenait toute cette famille à flot. La sienne, et la mienne. - « On va directement à la maison? » - Oui, et puis vous pourrez rentrer. Je ne veux pas vous accaparer trop longtemps. - Elle pouffait d'un rire exagéré. - Bon, peut être un peu. - « J'ai fais le plein du frigo pour votre arrivée. » - ... Oui donc en fait du coup c'est bon, vous pouvez rentrer.

Son rire nous suivait jusqu'au manoir, puis elle avait garé la berline dans le garage pour reprendre sa petite voiture et repartir non sans nous avoir souhaité une bonne nuit. Le manoir se trouvait en plein milieu d'un grand bois, à une quinzaine de minutes de Londres même. On y avait accédé par une route goudronnée mais isolée. Le manoir en lui-même était une grande bâtisse de bois et de brique, quelque chose d'ancien bizarrement assez aérien. Ma mère avait toujours su comment moderniser les choses, les rendre plus agréable. J'avais nos sacs sur les épaules et je marchais en silence sur la pelouse bien verte, direction le porche et les quelques marches de pierre qui y menaient. Mon regard fixait la porte mais je restais silencieux. Je gravissais les marches et une fois sur le ciment du porche les sacs tombaient doucement au sol alors que la clé sortait toute seule de ma poche. Je tenais la main vers elle et c'est lorsqu'elle entrait en contact avec la serrure que je la saisissais dans un même mouvement pour la faire entrer et déverrouiller le mécanisme d'une main légèrement tremblante. La double porte s'ouvrait seule dans un petit grincement et la pénombre à l'intérieur me saisissait.  Je regardais dedans, la tête un peu rentrée dans mes épaules, le regard fixe mais vide. Ma main toujours légèrement tremblante. - Warr...
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Nos sanctuaires, nous avons besoin de nos sanctuaires, de nos lieux de paix et parfois, ils font un lien douloureux entre le passé et le présent. Nous les hantons comme nous voudrions qu'ils soient hantés, ou nous les quittons comme nous voudrions qu'ils nous quittent. Tout cela n'est que matériel et pourtant, chaque fois qu'une poignée de porte, qu'une cuisinière, qu'un canapé ou une façade nous arrache ce sourire... qu'il soit serein ou peiné, c'est que ces lieux comptent encore pour nous. Il m'est aussi arrivé de prendre le temps de m'arrêter devant cette porte qui a changé avec les jours, avec les mois, avec les années. Je l'ai fait depuis les airs, depuis ma voiture, depuis le trottoir, comme un étranger. Ce lieu ne me reconnaît pas et moi, je voudrais pourtant m'accrocher à mes moments heureux pour qu'ils deviennent pas de simples souvenirs, je voudrais qu'ils demeurent à jamais ancrés dans un présent immortel.

Et avec le temps, avec les événements, la saveur de ce terrain de sport change. Quand je l'ai regardé, assis sur les derniers gradins, je n'ai plus vu Zadig qui étendait mes ailes à la seule force de ses bras, j'ai simplement vu des gamins courir, tomber, se relever. J'ai délaissé la joie que me procurait cette partie de ma vie qui était terminée, j'ai délaissé l’amertume des « j'aurais dû » « j'aurais pu » parce que les conditionnels n'ont ramené personne, n'ont rien sauvé.

En dépit de mon sentiment d'insécurité en avion, avoir revu Londres, et la revoir maintenant, me rappelait simplement que j'avais beaucoup voyagé enfant. J'admire cet œil qu'ont les enfants à s'émerveiller de tout, à vouloir tout connaître et tout comprendre. Ils regardent toujours droit devant, cherchent la nouveauté et ne s'attardent pas sur une poignée de porte, une cuisinière, un canapé ou une façade. Je ne savais pas ce que Kayden attendait de ce retour à Londres mais je sentais qu'il en avait besoin... Son regard me criait qu'il en avait besoin, je craignais qu'il ne se fasse plus mal qu'autre chose mais peut-être avait-il besoin d'avoir mal une dernière fois pour pouvoir avancer et affronter l'avenir. Je suis parti avec Dayle, que j'ai toujours aimé, soutenu et suivi et j'aimerais, je soutiendrai et je suivrai Kayden, ça ne fait aucun doute. Ça ne fera jamais aucun doute.

Avançant vers le parking, je secoue doucement mon dos en essayant de chasser les fourmis qui se sont emparées de mon corps, pour le moment dans l'incapacité de détendre un peu mes ailes à cause de la veste qui est venu les couvrir. Je regarde autour de lui, silencieux, les mains dans les poches. Quand Kayden m'invite à le suivre, je lui réponds d'un hochement de la tête et traverse la route à sa suite. Nous chargeons les bagages quand une femme fait son apparition, tout juste précédée du bruit de la portière passager qu'elle vient de claquer. Je la reconnais, je l'ai déjà vue du moins aperçue et je lui offre un sourire sincère quand elle me salue après avoir étreint tendrement Kayden. Elle a toujours cette sorte de sourire chaleureux qu'elle confie à mon frère quand il me la présente à nouveau. Je monte à la suite de Kayden, à l'arrière, avec tout de même la hâte de pouvoir déployer mes ailes. Je suis distraitement leur échange sans spécialement m'incruster dans la conversation et alors que nous quittons la voiture, je profite que nous soyons arrivés pour faire tomber ma veste.

Je noue les manches autour de ma taille puis donne quelques coups d'ailes pour m'élever. Quel bien ça peut faire ! J'observe la bâtisse d'une nouvelle perspective, plongée dans la discrétion de la nuit qui lui offre un tout nouveau visage, différent de celui dont je me souvenais. Voyant Kayden qui gravit maintenant les trois marches qui le séparent de la porte, je le rejoins. Je lui laisse deviner ma présence par l'air que soufflent les ailes sur lui. La porte s'ouvre et j'attends une seconde. Alors que Kayden semble hésiter à l'idée d'entrer en ces lieux, maintenant, je interromps pour passer mon bras autour de ses épaules. J'avance mon visage près du sien et comme sur le ton de la confidence, mon regard cherchant le sien, je lui dis simplement : « Hé, on y va ensemble, d'accord ? »

Ma main vient se poser contre la sienne, le temps d'extraire la clef et je tiens à lui rappeler que nous pouvons prendre un hôtel n'importe quand et revenir demain, ou quand il le souhaitera...
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« Hé, on y va ensemble, d'accord ? » - Je sentais son bras glisser sur mes épaules et sa chaleur me faisait du bien. Je regardais la pénombre à l'intérieur comme un néant effrayant et hostile... Qu'est ce que je pensais risquer à entrer? La mort? La mort m'avait déjà visité plusieurs fois sans jamais me prendre. Elle prenait les autres. Elle me laissait ici, seul. Seul avec mes démons. La main de Warren venait saisir la mienne, stoppant le tremblement, stoppant ma respiration. Il cherchait mon regard, je pouvais le sentir, mais j'étais presque tétanisé, focalisé sur la pénombre d'un hall d'entrée que pourtant je connaissais par cœur. La double-porte, une arche à gauche donnant sur un salon, une autre à droite donnant sur la salle à manger. L'escaliers contre le mur de gauche et au fond une porte vitrée donnant sur l'extérieur. C'était ça. Cette pénombre. C'était la pression sur ma conscience du monde. Le rappel indubitable que désormais le vide m'entourait. Ni père, ni mère. Mon sang c'était éteint. Il ne coulait plus que dans mes veines. Un frisson parcourait mon échine et j'inspirais brutalement, faisant un pas en avant, profitant de cette poussée passagère. Mes pas claquaient sur le carrelage et raisonnaient dans le vide du manoir, comme un coup de fouet. Je devais me montrer plus fort que ça, plus solide. Prendre sur moi. Mon père m'aurait dit "soit un homme" et je n'aurais probablement pas compris ce qu'il voulait dire réellement.

Ma main perdait celle de Warren et trouvait un interrupteur qui, actionné, allumait le grand lustre au centre du hall. Un grand tapis rouge s'étendait au centre du hall, sur lequel trônait une petite table. L'escaliers était massif, un bois sombre, le même solide chêne qui composait toute la battisse. Je faisais quelques pas, silencieux, vers l'arche de gauche et trouvait sans mal un autre interrupteur qui révélait le grand salon aux couleurs chaudes et au canapé bien épais. Une cheminée en pierre éteinte prenait place juste contre le mur que longeait l'escalier. Je balayais la salle du regard, le posant un instant sur le bureau au fond avant de me retourner. Même démarche, toujours dans un silence presque religieux je traversais le hall pour trouver un autre interrupteur et allumer la lumière dans la salle à manger, révélant une pièce à la décoration plus délicate mais toujours chaleureuse. La cuisine se trouvait à gauche, derrière un grand comptoir de bois brut. - Ça fait tellement vide maintenant... - Le ton dans ma voix était grave. Tout allait pourtant si bien, pourquoi avais-je eu besoin de venir ici? On aurait pu simplement survoler la ville et traverser l'Atlantique. J'aurais pu continuer à taquiner Warren dans l'avion, j'aurais pu continuer de m'amuser, de sourire. Et là, depuis que j'avais posé les pieds sur le sol britannique, tout ce que je pouvais faire c'était grimacer et trembler. Tout ce que je pouvais faire c'était ressentir ce vide.

Je tournais la tête et croisant le regard de Warren je forçais un sourire pour lui montrer que ça allait. Que ça irait. L'endroit était parfaitement impeccable, Sarah avait fait un boulot incroyable pour maintenir la maison dans un tel état et je ne doutais pas une seule seconde que le frigo manque de quoi que ce soit. La connaissant telle que je la connaissais, il y aurait probablement de quoi nourrir trois familles entières. De quoi contenter Warren pour ce soir. Enfin normalement. Je me retournais et me dirigeais vers la porte, glissant ma main sur l'épaule de l'ange en passant avant de récupérer nos sacs et de refermer derrière nous. L'air humide et frais du bois était bien différent de l'air d'Australie, il s'agirait de ne pas tomber malade même si je commençais à douter de pouvoir l'être à nouveau un jour. C'était pas plus mal en soit, je suppose. - Du coup. Canapé et cheminé à gauche, bouffe à droite. On va monter les affaires dans les chambres et puis je nous trouverais deux bières. Good? - « Sounds like a plan. » - Et j’acquiesçais avant de ramasser les sacs.

L'escaliers donnait sur une rambarde en bois et un couloir plus sombre. Le plancher étant en bois brut et son grincement sonnait comme une familiarité  à mes oreilles. En face des marches une porte sur la paroi droite du mur que je regardais vaguement avant de contourner la rambarde pour partir dans l'autre sens. Une première porte directement derrière l'escalier, à droite, puis au fond du couloir deux autres se faisant face. Porte au fond à droite, je la poussais. La chambre qu'elle gardait était un rectangle et la porte était dans l'angle inférieur droit. Le mur gauche portait une fenêtre ainsi que celui du fond qui en portait deux plus petite. Entre ces deux se tenait un grand lit. Le mur juste à la gauche de la porte était un large placard. Enfin, pas de mur à droite mais un large paravent en tissus fin et blanc camouflant une sale de bain. Sur les murs quelques photos de personnes qui semblaient des étrangers maintenant et sur certaines d'entre elle un visage familier. Le mien. J'étais plus jeune sur ces images, de quelques années seulement mais ça se voyait. Je laissais tomber mon sac sur le lit, l'air distrait, avant de me tourner vers Warren. - Sarah t'as certainement préparé la chambre d'ami... - Mais il laissait lourdement tomber sa valise sur le plancher, un air faussement innocent sur le visage et j'esquissais un sourire. Qu'il en soit ainsi.

Je faisais quelques pas, me penchant légèrement par dessus la banquette qui bardait la fenêtre et observait l'extérieur dans une pénombre partielle, l'herbe et le bois éclairé par une lune lumineuse. Un sourire passait sur mes lèvres avant de disparaitre. Malgré tout, malgré la douleur, malgré le vide, j'étais content d'être là. Content d'être dans cette maison. De revoir ces arbres, de revoir cette petite mare au fond. Chacun de ces éléments qui m'avaient vu grandir. Même s'il manquait les deux plus importants, j'étais heureux d'être là car la simple odeur du bois qui composait cette maison me ramenait en arrière. C'était peut être pour ça que j'avais voulu faire ce crochet. Pour ça que j'avais voulu venir là. Pour être capable de me souvenir sans que ça ne fasse trop mal. Je me retournais, un sourire sur les lèvres. - Bière. Frigo. Cuisine. Si t'es bon, je te montrerais peut être où trouver les chips. - J'entendais son estomac de là. En même temps, l'estomac du Warren était toujours entrain de grogner alors...
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Quand la lumière inonde enfin le hall, elle lui donne un nouveau visage. Elle lui rend son souffle d'antan, du moins en partie j'imagine mais elle creuse les fantômes du passé, la peur du noir et elle efface comme elle peut le sentiment d'être dans un mauvais rêve. Je suis Kayden de près et balaie les alentours d'un regard curieux, le personnel doit prendre soin des lieux parce que la maison ne semblerait même pas avoir perdu des membres, on s'attendrait à voir un groupe passer le pas de la porte derrière nous ou débouler du salon pour nous inviter à entrer davantage mais c'est le silence qui initie un dialogue de sourds, un dialogue malsain.

Le manoir a quelque chose de froid, dans ce silence. Je fais un pas en avant, lève les yeux sur le plafond quand une nouvelle lumière donne vie au salon, je suis Kayden du regard alors qu'il allume les lumières les unes après les autres, peut-être pour retrouver cet endroit dans son intégralité. Je joins les mains et reste silencieux, mais il faudra remédier à ça. Et j'ai déjà ma petite idée même si pour le coup, je ne sais pas trop comment pourrait réagir Day.. Kayden. Enfin, Dayle ne se serait pas offusqué quand même, je pense. Même si mon comportement est parfois farfelu, je ne ferai rien qui puisse le blesser... Alors on verra comment il réagira demain...

Je pince les lèvres à la remarque de Kayden, sur ces lieux qui ont maintenant l'air vides... Que puis-je lui dire ? D'abord parce que la seule fois que j'ai eu un contact avec les siens était une occasion particulière, funeste, et maintenant je ne peux qu'imaginer que tout ce qui faisait l'âme et la vie de ce lieu semble absent à ses yeux. Je ne peux que le comprendre, même si je n'ai pas traversé ce qu'il a vécu,  même si je ne peux imaginer sa peine et sa douleur. Je ne comprends pas pourquoi il a souhaité revenir ici, peut-être est-ce un au revoir ou un jour, un jour reviendra-t-il en tant que Jefferson ? Alors que Kayden essaie de faire bonne figure, je lui offre un sourire bienveillant et le laisse choisir où il veut aller, peut-être veut-il faire le tour de la maison, et peut-être me dira-t-il qu'il préfère le faire seul. En attendant, il ne le restera pas longtemps, je ne veux pas le laisser se noyer dans son amertume...

Kayden passe sa main sur mon épaule, la mienne vient couvrir la sienne l'espace d'un instant puis il me donne quelques points stratégiques parmi lesquels canapé, cheminée et bien sur la bouffe. Oh je ne pense pas qu'à ça, c'est mon corps qui trouve son indépendance de temps en temps... souvent. Et quand il parle de nous trouver deux bières, je me dis que ça ira. Je ne sais pas pourquoi, posés sur un canap ou sur le lit avec une bière, je me dis qu'on peut briser le dialogue silencieux qui s'est imposé avec le manoir à notre arrivée. Il s'empare des sacs et je le laisse monter les marches qui grincent et le rejoins en haut de la rambarde en prenant un petit raccourci prévisible. Je me pose derrière lui puis emprunte à mon tour le couloir avec ma valise. Il pénètre dans une chambre, ah cool c'est donc là qu'on dormira, parce que je ne peux douter que ce sont des lits doubles dans les chambres !

Aussi, alors qu'il s'apprête à me chasser HONTEUSEMENT, j'entre dans la chambre derrière lui et y lâche ma valise pour lui signifier que ça me semble pas mal ici en fait. Je lui souris avec l'air Warren, celui auquel on ne peut résister. Parfaitement, personne ! Je prends mon téléphone et demande à Kayden s'il y a une chaîne ou quelque chose en bas pour qu'on mette un peu de musique, le prévenant par avance : « C'est une playlist aléatoire ! À laquelle on m'a ajouté des choses contre mon gré donc je suis désolé mais s'il y a du Bieber, tu blâmeras Axel mais ce ne sera pas de ma responsabilité. » Je vais sortir quand je lui demande aussi où sont les toilettes parce que ça me fait toujours flipper les toilettes des avions, cette peur qu'on se fasse aspirer les fesses là-dedans... sait-on jamais !
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J'avais pouffé. En quelques secondes à peine, j'avais imaginé Axel pénétrer subrepticement dans la chambre pendant que Warren se douchait, je l'avais imaginé en ninja s’emparer du téléphone et dans un rire machiavélique ajouter du Bieber à la playlist avant de disparaître comme il était venu. - Je dois avoir ça en bas oui, mais rêves pas. T'es responsable quand même. - Je secouais la tête en ouvrant mon sac sur le lit. - Non mais il a cru quoi le Angel.. - Avais-je lâché assez fort pour qu'il l'entende. Il serait responsable de tout ce que j'entendrais sur cette playlist, et ce serait répété et amplifié, et déformé, ensuite. - Première porte à gauche en sortant. - Je ne prenais pas vraiment la peine de déballer mes affaires, je savais que l'on ne resterait pas vraiment longtemps ici. Je ne voulais pas imposer à Warren un séjour trop long dans ce... musée du passé. C'était pas bien pour lui, c'était pas non plus vraiment très bon pour moi. - Je me change et on descend. - Autant être confortable, je quittais mes vêtements pour enfiler un pantalon en jersey gris foncé et un t-shirt. Mes chaussettes feraient office de chaussure, comme elles l'avaient toujours fais dans cette maison et je laissais le sac dans un coin de la chambre avant de descendre.

Les mains dans les poches, mon téléphone dans l'une d'elle, le téléphone de l'ange dans l'autre, j'entrais dans le salon et me dirigeais vers le mur du fond sur lequel était posé une enceinte. Encore un coup de ma mère certainement. Je ne m'étais même pas demandé si on avait ça dans la maison, je l'avais juste assumé, parce que c'était comme ça ici. Elle avait toujours fait en sorte d'être à jour sur tout et malgré sa surdité, elle pensait toujours à nous aussi. J'appuyais sur le bouton d'allumage et appairais l'appareil avant de lancer la playlist. Pools de Harrison Brome jouait et je montais un peu le son. - Ça va, pour le moment t'as rien à te reprocher. - La musique se propageait dans la maison via des enceintes disposées un peu partout que je n'avais pas remarqué et l'ambiance de l'endroit se réchauffait immédiatement, chassant ce silence fantomatique et pesant qui l'habitait jusque là. Si je devais faire vibrer les vitres de toute la maison juste pour y insuffler un semblant de vie, je le ferais. Il était hors de question que le manoir devienne un endroit de mort. - Bière! - Je prenais la direction de la cuisine et ouvrais la porte au fond, descendais deux marches pour attraper deux bouteilles rangées sur un portant.

Pas besoin de décapsuleur, je faisais sauter les deux d'une simple pensée et faisais glisser l'une des bouteilles sur le comptoir jusqu'à Warren. - Voilà, m'sieur, bière londonienne locale. Offert par la maison! - Avais-je lancé en mimant un barman, accentuant mon accent, jetant sur mon épaule un torchon blanc. Nos bouteilles venaient s'entrechoquer et dans ma tête je pensais naturellement à mes parents, juste quelques secondes, et buvais une gorgée. La suite de la soirée n'avait pas à être jalouse de nos vacances en Australie puisque pendant que l'on buvait nos bières, j'avais mis sur la grosse gazinière deux bons steaks, avec les compliments de Sarah qui avait certainement oublié que je ne mangeais pas tant que ça. Warren finirait le mien. Tellement de complémentarité... Et après? Plus de musique, plus de bière, affalés sur le canapé trop moelleux comme des gosses. J'avais sorti d'autres bouteilles, qu'on avait vidé. J'avais fais l'effort, j'avais essayé de diminuer mon immunité pour en ressentir les effets mais il n'y avait rien eu à faire. J'avais eu beau me concentrer, j'en avais été incapable alors j'avais seulement accompagné Warren, simulé la chaleur de l'alcool dans mon sang pour qu'il ne se sente pas obligé d'être dans la retenue... Et j'étais bon à ce jeu là.

Mais qui dit alcool, dit besoin pressant mais dit aussi et surtout sommeil. Entre les cadavres de verre, j'attrapais Warren pour l'aider à monter. Ses ailes tombantes, son regard lointain. Il n'était pas si ivre que ça, mais entre l'alcool et la fatigue de l'avion, ce n'était pas étonnant. J'étais moi-même épuisé. Je l’empêchais de voler pour monter de peur qu'il se prenne le plafond et l'accompagnais jusqu'à la chambre. Il se laissait lamentablement tomber sur le lit et je soupirais. Opération dodo. Retirer sa chemise avait été facile, y'avait qu'à déboutonner. Son jean c'était plus compliqué et je tirais comme un dératé sur ses jambes, manquant de me prendre le mur en face lorsque j'arrivais à mes fins. La couverture jetée sans attention et j'allais derrière le paravent pour me déshabiller moi-même et prendre une bonne douche avant d'aller dormir moi aussi. J'avais fermé les yeux, j'avais trouvé le sommeil plutôt rapidement, les joies du décalage horaire, mais deux heures après je les avais rouvert. Les jambes repliées comme à mon habitude, le regard rivé sur le mur en face. Sur mon dos nu, les plumes de Warren glissaient tranquillement et je jouais avec celles que je pouvais atteindre. Pas besoin de couverture lorsque vous avais une aile au dessus de vous. Le Warren ronflait, et bien d'ailleurs, mais ce n'était pas ça qui m'avait réveillé.

Je me glissais hors du lit, un frisson parcourant mes jambes lorsque mes pieds nus touchaient le sol froid. Mon pas silencieux était inutile, rien ne réveillait le Warren, et je sortais de la chambre pour travers le couloir, les bras croisés sur mon torse. Je passais l'escaliers et continuais tout droit, m'arrêtant devant la porte au fond. Je ne décroisais les bras, écoutant seulement le silence entremêlé des ronflements de Warren. La porte s'ouvrait d'elle-même, grinçant légèrement, pour me laisser entrer. La chambre était impeccable, propre, identique à mon souvenir. Sur le mur du fond à gauche un grand lit double et deux tables de chevets, en face de la porte les fenêtres. Sur ma gauche immédiate, le mur était longé de meubles bas et à droite, derrière la porte ouverte, une salle de bain similaire à la mienne. J'entrais, hésitant, et m'arrêtais là, en plein milieu. Un frisson courait dans mon dos, rien à voir avec la fraîcheur de la nuit. L'interrupteur des lampes de chevet s'actionnait seul et une faible lumière éclairait la pièce. Je faisais quelques pas sur le parquet, observant les objets sans décroiser mes bras jusqu'à ce que mon regard ne se pose sur une photo.

Je n'étais pas dessus. Dessus mes parents. Ça datait de quelques années plus tôt seulement, peut être même postérieur à ma disparition. Mon père faisait un effort mais ma mère était fermée, les rides de sa soixantaine sur son visage. J'avais toujours connu mon père comme il était là, comme il avait été jusqu'à la fin. Le visage marqué. Mais ce que je savais de lui le justifiait. Je prenais le cadre photo entre mes mains, précautionneux, avant de m'asseoir sur le bord du lit. Juste le bord, presque appuyé, de peur de le déranger. Mes mains ne tenaient plus le cadre, elles ne faisaient que servir de support et mon regard se perdait droit devant. Pas de miroir, juste un mur, mais mon regard était ailleurs tout comme mes pensées. Je restais ainsi un moment, dans le silence, jusqu'à ce que le craquement du parquet ne me tire de mes rêveries et que mon regard ne croise celui, embrumé, de l'ange. - Tu dors pas? - Et compte tenu de la situation, c'était pas à moi de poser cette question mais bon... Whatever...
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Je suis assez content qu'il ait le nécessaire pour mettre un peu de musique et balayer le silence qui avait semblé nous écraser quand nous étions rentré dans le sanctuaire tout à l'heure. J'ignore si Kayden souhaitera revenir ici de si tôt après notre retour mais que ce soit le cas ou pas, je souhaite qu'il ne garde pas le souvenir d'une grande maison vide et trop calme, alors autant apporter quelques bons souvenirs relatifs aux lieux tant que nous sommes là... J'esquisse un sourire quand il dit me tenir pour responsable de ce qu'il pourrait entendre et je marmonne qu'il sait de dont je suis capable en terme de vengeance fourbe et laisse mon regard parler pour moi une fois la menace lâchée...

Je m'échappe quelques instants, n'aimant pas trop utiliser les toilettes des avions, et n'aimant... rien qui vienne des avions de ligne comme celui que nous avons pris. Les petits engins volants me mettent plus à l'aise, largement plus. J'en profite pour me passer un coup d'eau sur le visage, sans pour autant me changer, me sentant bien dans mes fringues pour les quelques heures qui restent avant qu'on ne tombe raides morts. Je le lance une œillade dans le miroir suspendu au-dessus de l'évier, refais rapidement un point sur tout ce qui a pu se passer ces dernières semaines... À un moment, on parlait boxe et shopping et juste après, Kayden m'envoyait son étrange message. Et c'était parti pour l'explosion de son immeuble, cette bataille sur les docks dans laquelle il a perdu son père et gagné... un don nouveau que je définis encore mal. Et nous sommes partis en Australie...

Je descends tranquillement, entendant les premières notes faire leur entrée dans les lieux, sous l'approbation de Kayden d'ailleurs. Ah oui, ils sont même bien équipés me fais-je la remarque alors qu'une enceinte près de moi – parmi d'autres – diffuse la musique sur tout le rez de chaussée. D'ailleurs, le regard de Kay semble aussi chercher les enceintes rapidement avant qu'il ne dise le mot magique : « bière ! » Je souris pour acquiescer, simplement puis le suis, les mains enfoncées dans les poches. J'observe à nouveau les lieux, maintenant qu'ils me semblent un peu moins austères que tout à l'heure. La technique d'ouverture des bières semble faire l'objet de tricherie, non mais Kay, tu peux pas décapsuler avec les pouvoirs, ça tue le charme du geste.

« Voilà, m'sieur, bière londonienne locale. Offert par la maison ! » Avec un air faussement dépité, je réponds, un peu embêté : « Ah... et de la vraie bière, vous avez ? » Je souris et tends la bouteille vers la sienne avant de boire une longue gorgée, ça fait du bien quand même. La suite se traduit par un steak et demi – pas ma faute si Kayden est un moineau – qui n'a pas suffi à éponger les bières qui se sont enchaînées. Je ne sais pas s'ils avaient une sacrée provision ou si Sarah a pensé à nous mais toujours est-il que nous n'avons pas eu soif...

À un moment donné, quelques bâillements ont donné le coup d'envoi vers le coma, et je regarde vers l'escalier en me disant que ça va être quand même dur de faire un vol parfait sans manger la rambarde, je prendrai donc l'escalier. Une main passée sur mon visage pour essayer de me donner un peu de courage et Kayden comprend qu'il n'a qu'un demi-Warren avec lui, m'accompagne donc jusqu'à la chambre que je squatterai – décision sans appel – avec lui. Et puis nous sommes en mode épave, je suis sûr que dormir sur un canapé ou dans un lit n'aurait présenté aucunes différences pour moi.

À un moment donné, un bruit sourd m'interpelle, comme un grognement. Je sursaute dans le lit, réveillé par mes propres ronflements. Arf... Je frotte mes yeux et tire la couette alors que mes ailes se replient doucement contre mon dos. Au moment où je fais pour descendre du lit, quelque chose retient mes pieds et je manque de faire une chute par terre, retenu par l'un de mes bras. Alors que je n'ai plus de chemise ou de jean, je me l'explique. Avoir le caleçon aux chevilles, j'ai plus de difficultés à y trouver une explication logique en fait. Je me gratte le crâne, remontant le vêtement sur moi et lance une œillade du côté du paravent sans y voir ou entendre Kayden. J'ouvre la fenêtre sur mon passage puis me dirige à pas de loups vers le couloir.

Si mon frère a croisé des cambrioleurs, je les plains... Surtout qu'une maison est souvent sujette à ce genre d'intrusions après un enterrement, je me souviens de l'état dans lequel était mon père quand la maison de ses parents avaient été visitée après le départ de ces derniers. Il était dans une rage folle, et nous avions fait profil bas quelques jours, le temps qu'il passe cette énergie à aider la police à retrouver ce qui avait une valeur sentimentale, plus que pécuniaire. Je me penche sur la rambarde sans y voir de lumière et finalement, une porte entrouverte – celle vers laquelle il avait lancé un regard sans s'y rendre, la veille – m'interpelle et je m'en approche précautionneusement. Il est là, assis sur le bord du lit avec un cadre sur les genoux. Je frotte mon œil droit et lui souris alors qu'il me demande si je ne dors pas. Je hausse des épaules et fais un petit pas à l'intérieur de la pièce : « Trop dangereux, à mon réveil j'étais presque nu. Et toi ? »

Mon regard bienveillant cherche le sien et pourtant, je ne viens pas m'asseoir près de lui – ce que je ferais en temps normal – pour ne pas m'immiscer dans ce qui est peut-être un moment de recueillement pour lui. Et je ne veux pas non-plus entrer dans cette chambre qui, j'imagine, fut celle de ses parents. Alors je reste là, à un petit pas de la porte encore ouverte. Finalement, je cale mon dos contre le cadre de la porte : « Tes parents t'aimaient Kayden, ils t'ont toujours aimé et c'est ça qui fait qu'ils seront toujours vivants. À travers toi. » Je perds mon regard bleu sur le parquet avant de le poser discrètement sur le cadre qu'il garde près de lui. « Tu devrais l'emporter, peut-être ? »
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« Trop dangereux, à mon réveil j'étais presque nu. Et toi ? » - Un sourire passait sur mon visage. - Ce sont des choses qui arrivent... - Avais-je dis, pensif, toujours l'esprit perturbé par mon environnement. Après tout j'avais voulu bien faire en le mettant plus à l'aise pour dormir, pas ma faute si rien ne tenait son foutu caleçon à sa place. Je reprenais le cadre en main et portais mon regard dessus. Je n'arrivais pas à regarder cette photo, je n'arrivais pas à supporter le sourire forcé de mon père. L'air de ma mère. Son visage... défait. - « Tes parents t'aimaient Kayden, ils t'ont toujours aimé et c'est ça qui fait qu'ils seront toujours vivants. À travers toi. » - J'inspirais en tremblant, mon regard toujours perdu sur cette photo. Mon père était mort assassiné, tué par Ivan. Ma mère s'était suicidée parce qu'elle ne pouvait plus supporter ma disparition. Mes épaules s’affaissaient et je lever mon regard vers Warren, un sourire désolé sur le visage. - Je les ai tué. - Ce n'était pas une question, seulement une affirmation. Un état de fait, pur et simple. L'emporter? Cette photo? Je ne répondais pas. Non, je ne la prendrais pas. Si je devais emporter une photo d'eux, ce serait une photo plus ancienne. Je n'avais pas à être dessus. Je voulais juste la voir sourire...

Je me levais, approchais de Warren pour lui donner le cadre. Qu'il les voit, qu'il voit ce que je voyais. Qu'il puisse au moins voir mon père avant qu'Ivan n'en fasse ce légume qu'il était devenu à la fin. Même triste. Même forcé. Mais je n'attendais que quelques secondes avant que mon bras ne passe autour de son cou, ma main passant dans ses cheveux à l'arrière de son crâne et que ma tête ne vienne se poser sur son épaule. Une étreinte... Je l'étreignais comme si je voulais le consoler mais c'était seulement moi que je voulais apaiser. - Merci, mon grand.. - Pour ce qu'il avait dit. Même si je le savais déjà, même si ça n'effaçait pas ma culpabilité. Je le lâchais pour reprendre le cadre et n'y jetais qu'un bref regard avant de le poser sur le meuble. - Allez viens. - Je passais une main sur son épaule et m'esquivais dans le couloir, éteignant les lumières d'une simple pensée lorsque j'atteignais la porte de ma chambre. Je me glissais dans mon lit, rapidement rejoins par Warren, mais restais sur le dos, la couverture au niveau de ma taille, les yeux rivés vers le plafond. Des années que je ne dormais plus, que je ne fermais les yeux que quelques heures, parfois pas du tout. Je m'étais réveillé, je n'étais même pas sûr de pouvoir me rendormir maintenant.

Ma tête se tournait vers Warren et je croisais son regard. Un sourire passait sur mon visage. - Ça va, mon grand. Ça va passer. - Il était comme dans ma tête, il savait que ça ne passerait pas. Pas de suite. Pas aussi simplement. Je me laissais glisser sur le lit et tirait la couette un peu plus haut, balançant ma main au hasard pour tomber sur son épaule et finalement remonter à son visage, maladroit, volontairement. - Dors. Et évite de perdre ton caleçon dans la nuit. Moi je m'en fiche, c'est pour toi. - Il pouvait bien se balader nu avec une écharpe en plumes roses autour du cou que ça me serait bien égal. Au bout d'un moment il s'endormait et au bout d'un moment encore plus long, je parvenais à en faire de même.
Lorsque je m'étais réveillé, c'était pour me sentir emmitouflé entre couette et plume, le visage enfoncé dans mon coussin, un bras hasardeux et lourd perdu dans mon dos. Pas mon bras. La matinée était bien avancée et je soulevais la couette pour vérifier que Warren avait toujours son caleçon, à sa place, et c'était le cas. Je m'étais retourné, toujours sous le joug du bras étalé et avant de me glisser hors du lit j'avais bougé l'ange. - Je descend.. - Pas sûr qu'il m'ait entendu, pas grave en soit.

Je retrouvais mon pantalon de survêtement, mon t-shirt, mais je ne cherchais pas mes chaussettes. Vive les pieds nus comme il dirait. J'employais ma légèreté pour éviter de faire craquer le plancher et me retrouvais rapidement bas. Seul. Dans ce salon. Le soleil était levé, camouflé par quelques nuages, et une lumière blanche envahissait la pièce par les baies vitrées. Sous mes pieds le carrelage était froid mais je passais outre. Lumière allumée, je me dirigeais vers le petit bureau auquel j'avais tant vu mon père affairé. J'en touchais le bois, frôlais le fauteuil et finalement m'y installais, saisissant quelques feuilles et un stylo. J'avais quelque chose d'important à faire, à préparer. C'est là que Warren me trouverait en descendant, enfin s'il ne prenait pas la journée pour s'extirper du lit.

J'avais eu le temps de rédiger ce que je voulais avant qu'il ne débarque, la tête profondément enfoncé dans son arrière train d'ange pas si divin. Ses cheveux voulaient s'enfuir un peu n'importe où et lorsque je l'avais vu arriver, je n'avais pas pu réprimer un rire bruyant. Encore moins lorsqu'il s'était pris l'angle du mur. Finalement il était parvenu à me rejoindre et m'avais demandé ce que je faisais. J'avais inspiré, sur de moi, et en même temps anxieux de ma propre décision. - C'est une lettre pour le notaire. J'ai décidé de donner le manoir à Sarah et sa famille. Moi je serais incapable de venir vivre ici et je refuse de le laisser prendre la poussière pour y passer une fois par an en pèlerinage. Je préfère qu'il vive avec eux. La seule condition est qu'il reste dans la famille, donc ils ne pourront pas le vendre. Je sais ce que tu vas dire, un endroit pareil ça coûte cher... Mais j'ai prévu ça aussi. Ils risqueront rien. - Ils pourront enfin vivre dans un endroit plus grand que ce minuscule appartement et ça me semblait un juste signe de gratitude pour tout le temps que Sarah nous avait offert. Parce que même si c'était son travail, elle avait fais tellement plus pour nous. J'aurais toujours la possibilité de venir, cet endroit serait toujours chez moi. Mais il ne serait pas abandonné. Warren avait posé sa main sur mon épaule alors que je signais cette lettre, comme une approbation silencieuse, un soutien vital. C'était le mieux à faire. Pour eux, pour moi. Je sais que mes parents auraient approuvé, c'était ça l'important.
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