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 THE NIGHTMARE BEFORE CHRISTMAS (Allyn)

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Madelyn Underwood
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Dormir. Ce n'était plus la priorité de Jane. Si la fatigue creusait ses traits, elle était lassée et d'autant plus fatiguée encore de toujours rêver de la même chose au point où elle ne cherchait même plus à comprendre si c'était la réalité qui lui revenait sous forme de rêve ou si ce n'était qu'un foutu cauchemar qui se répétait sommeil après sommeil. L'heure avancée de la nuit avait fait de la x-mansion un manoir silencieux, presque effrayant. Halloween approchait et dans le dédale des couloirs, elle pouvait déjà voir quelques décorations sur les portes des chambres. De fausses toiles d'araignée, un squelette phosphorescent épinglé, des stickers citrouilles, sorcière, chat noir et chaudron ici et là. Chacun décorait sa porte comme bon lui semblait. De son côté, Halloween ne lui inspirait rien. On prend souvent joie aux fêtes - même celle des morts, si si - quand on en a de bons souvenirs. De souvenirs, elle n'en avait pas, elle allait devoir en construire, apprendre à en faire de bons moments. Elle avait encore du temps pour ça. En attendant, c'est seule et avec de mauvaises pensées qu'elle quittait ce qui s'apparentait le plus pour elle à une maison. Marcher, même si c'était douloureux encore physiquement, ça lui faisait beaucoup de bien mentalement et elle en avait essentiellement besoin la nuit. Elle avait pris la sale habitude de prendre n'importe quel bus et d'aller là où il allait. C'est de cette façon qu'elle s'était retrouvée bien loin de l'école, à une heure et demie de bus, à errer dans Brooklyn. Comme une idiot, elle n'avait pas pris de parapluie alors que les nuages noirs avaient menacés toute la journée, laissant même choir de grosses averses de temps en temps.

Elle ignorait depuis combien de temps elle était là, à marcher, à faire le tour des quartiers animés par les bars encore ouverts ou les quartiers les plus riches - elle n'était pas encore assez timbrée pour aller s'aventurer de nuit et seule dans des zones dites difficiles. Une pluie fine s'était remise à tomber, Jane se protégeant seulement avec la capuche de son sweat - ou plutôt du sweat qu'on lui avait donné quand elle s'était réveillée, un objet perdu jamais réclamé. Elle s'était faite à l'idée que rien ne lui appartenait vraiment. Même la montre qu'elle avait autour du poignet et qui affichait déjà trois heures de matin n'était qu'un cadeau généreux d'un de ses professeurs pour qu'elle puisse réguler ses heures de travail, d'apprentissage. La pluie commençait sérieusement à tomber et tant bien que mal, Jane accélérait le pas, visage baissé, presque emmitouflée dans son col. Sa capuche ne servait finalement pas à grand chose. C'était trempée qu'elle arrivait à l'abris-bus, en attente du transport pour rentrer à l'institut. Pourtant, ça valait le coup de risquer de tomber malade pour marcher parce que de nuit, elle se sentait elle-même. Elle ne croisait personne, on ne la reconnaissait pas comme la terroriste qu'on disait. Elle n'avait pas besoin de sortir voiler, elle se sentait bien, tout simplement. Alors oui, elle était frigorifiée, assise là sur le banc de l'arrêt de bus mais tant pis, elle était juste bien. Elle continuait seulement de scruter un peu les environs, par habitude sûrement. Etre en pleine lumière, ça ne lui plaisait pas vraiment, elle n'était pas totalement cachée et ça la rendait mal à l'aise. Pourtant en pleine nuit, elle ne craignait pas grand chose. Ce n'était quand même pas le type qui sortait de l'hôtel sur le trottoir d'en face qui allait venir l'emmerder, pas vrai?
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Alan T. Underwood
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Il pleut, il a beaucoup plu aujourd'hui. Contrairement à mes habitudes, je suis resté chez moi. J'ai regardé les gens courir à travers la lucarne, allongé sur mon clic-clac. Je n'ai pas travaillé et j'ai demandé trois jours pour aller voir ma famille, avant qu'elle ne débarque ici. Et puis ça me fera sans doute du bien de les voir quand même. C'est juste que je n'aime pas leur mentir, ma mère est trop dans l'instant présent pour le déceler, elle est extravertie, elle a besoin que les choses soient dites, elle pose des questions, elle donne des ordres, elle insiste, et elle passe à l'action suivante avec la même intensité. Quant à mon père, il est plus effacé mais plus observateur. Il voit les petits signes, les pincements des lèvres, les yeux qui roulent dans les orbites, il voit l'impatience ou la fatigue... Mais il est optimiste, il se dit toujours que tout s'arrangera. Sa philosophie, je l'aime assez. Elle me rend moins défaitiste quant à l'avenir. J'essaie de ne pas y penser et quand ça arrive, je me dis aussi que ça s'arrangera, sans plus de précisions, comme si mon cerveau ne voulait pas se heurter aux incohérences entre cette belle pensée et la réalité.

C'est comme ces rêves que l'on fait tous un jour, quand on rêve de nos proches disparus. Ils sont là, à portée de main et on se dit que c'est dingue, l'esprit veut nous faire entendre que ce n'est pas possible. Parfois, je me retrouve autour de la table basse avec M&M's et on se jette des chips dessus en parlant de ce dernier film qui est sorti, et celui qui n'est pas d'accord avec les autres se mange plus de chips dans les cheveux, souvent. On ne voit pas l'heure passer, et on ponctue nos phrases de ces « je dois y aller » sauf que dans ces rêves, je n'ai jamais envie de les quitter. Il y a quelques verres posés sur la table et je me retrouve soudain propulsé dans cette scène, comme un écho douloureux du passé. Je les regarde chahuter, et il se tourne vers moi, me demandant ce qui ne va pas. Misha a cette expression, entre l'inquiétude et la surprise alors que Madelyn met trois secondes à retirer ce qu'elle a dans son décolleté puis elle se tourne aussi vers moi. J'ignore si elle a bloqué mes sens mais je ne les entends plus. J'ai froid, terriblement froid. Je tends ma main dans leur direction et je voudrais leur dire de ne pas s'inquiéter, que je suis là maintenant. Et qu'on se sortira pas de ce rêve. Mon visage est douloureux. Je m'éveille brutalement quand mes ongles parcourent ma joue. Le chauffage s'est coupé. Je frissonne puis tends le bras vers ma montre. Je frotte mes yeux fatigués, déjà cette heure-là.

Je check ensuite mes messages, un de Jay qui me donne un point de rendez-vous pour quelqu'un qu'il connaît. Je soupire et vais dans la salle de bains me préparer. Je sors du appartement vingt minutes plus tard. Il fait sombre dehors, il fait nuit même. J'envoie un petit message à Kayden, uniquement un « Hey, qu'est-ce que tu deviens ? » Message de merde. Je lève mon col puis commence à tracer ma route, le dos légèrement courbé et la démarche hâtive. Je retrouve le client dans un hôtel de Brooklyn, il essaie de m'entuber, de dire qu'il a déjà payé Jay mais je sais que c'est faux. Je fais mine de partir, et ça le fait chier. La soirée se passe, je vois trois clients ce soir là et après avoir pris une douche, sur le coup de deux heures et demi, je m'en vais au plus vite. Mes cheveux sont encore mouillés, peu importe, il pleut toujours. Je compte me rendre dans un bar où je vais parfois, j'ai besoin d'un verre. Je ne regarde même pas si Kayden m'a répondu. Je veux l'écarter de cette sensation, de cette souillure constante. Je passe une main sur mon visage, passe non-loin d'un arrêt de bus et levant les yeux, j'aperçois un reflet dans une vitre. Je fronce les sourcils en continuant toutefois de marcher. Je dois être fatigué, mais après avoir ralenti le pas, je me retourne quand même. Deux pieds dépassent en bas. Je reste immobile un moment, je lève les yeux au ciel puis me dis qu'y aller à pieds ou en bus de toutes façons... Je m'approche et soudain, je l'aperçois. Sa bouille moqueuse et filoute s'est figée sur une expression sérieuse. Je la fixe puis m'approche : « Oh mon... oh mon... » Elle semble étonnée mais faisant fi de son expression, je me peux m'empêcher de lui sauter dessus et de la prendre dans mes bras : « Mon bébéééé ! » Ce n'est pas un rêve, elle est là, elle est bien là ! Je la tiens si fort contre moi que je suis sûr que je ne pourrais jamais la lâcher. C'est elle, ce sont ses yeux, ses lèvres, ses épaules, sa silhouette, c'est Madelyn ! Comment est-ce... Non je m'en fous complètement ! Et si je me suis endormi, que je ne me réveille pas, c'est Madelyn ! D'une main dans son dos, je la garde contre moi, la seconde vient se caler derrière son crâne. Une énorme boule de peine demande à exploser en moi mais je me contente d'essayer d'y croire...
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A l'abri de la pluie, la nuit se voulait finalement douce. Jane maîtrisait mieux ses tremblements dû à l'humidité depuis quelques minutes et plus précisément depuis que le vent avait tourné et frappait la vitre derrière elle. Patiente, elle attendait le bus sans vraiment se soucier du reste, ayant tout de même une certaine hâte de rentrer pour retrouver la chaleur englobante et chaleureuse du manoir et le confort de son lit avec l'espoir de ne plus subir ce rêve répétitif. Son comportement se voulait calme au fil des minutes, moins alerte jusqu'au moment où un homme passait par là. Elle le regardait marcher sans conviction, seulement pour s'assurer qu'il s'en allait ou en tout cas qu'il ne l'avait pas reconnue. Il passait, ne s'arrêtait pas et finalement, de nouveau, elle enfonçait sa tête dans ses fringues, remontant naturellement les épaules. Qui aurait cru qu'il allait faire demi-tour, qui aurait cru qu'il viendrait vers elle? La pluie battante, le sifflement du vent et tout simplement les bruits environnants l'empêchaient d'appréhender sa venue. La surprise était de taille, elle cru faire une crise cardiaque en sentant l'homme la saisir dans ses bras en l'appelant son bébé. Wait, what?! Si au début, elle avait cru qu'il l'avait reconnu et qu'il voulait lui faire la peau, clairement, le surnom qu'il venait de lui donner et cette façon qu'il avait de la prendre dans ses bras, bien que l'étreinte était forte, ça n'avait rien d'agressif.

Paralysée, complètement paralysée. Elle ne savait pas quoi faire, comment prendre les choses. De suite, son esprit se disait que c'était probablement un homme complètement bourré, vu l'heure ça ne serait pas étonnant mais elle aurait senti l'alcool, n'est-ce pas? Il devait probablement la confondre avec quelqu'un d'autre. Dans sa panique intérieure et sous la surprise, elle n'envisageait aucunement la possibilité qu'il puisse être une personne de son passé. Elle ne captait même pas la ressemblance entre eux. Elle se disait seulement qu'elle ne connaissait pas cet homme, qu'il avait un comportement inapproprié vis-à-vis duquel elle se braquait totalement. Elle n'avait pas l'habitude de ça, des accolades aussi chaleureuses, d'être aussi proche physiquement de quelqu'un au point que cela empiétait sur son espace vital, personnel. Elle répondait difficilement à son étreinte, à vrai dire elle n'y répondait pas du tout mais elle se retrouvait totalement bloquée. La sale habitude de se foutre au bout du banc et la voilà coincée entre le blond et la vitre à côté d'elle! S'il la confondait vraiment avec une autre personne, l'euphorie aurait dû redescendre, il aurait dû la lâcher pour lui demander comment elle va, ce qu'elle devient etc. Les questions habituelles quand on retrouve quelqu'un. Ce n'était pas le cas...

Il était figé autant qu'elle dans ce câlin au point où elle devait gentiment le repousser pour récupérer son espace et être moins mal à l'aise face à tout ça. Tout ce qu'elle souhaitait, tout de suite, maintenant, c'était que ce foutu bus arrive, qu'elle grimpe dedans et qu'elle se barre. Malheureusement elle ne voyait même pas ses phares de loin et elle allait devoir se débrouiller comme une grande avec l'énergumène qui lui faisait face. Elle lui accordait un regard désolé face à son geste de refus et surtout aux paroles qu'elle se voyait obligée de lui énoncer. « Je suis navrée mais vous faites erreur. Je ne vous connais pas. » Elle avait beau l'observer un instant - le dévisager même - il ne lui disait rien du tout, absolument rien. Aucune pièce du puzzle ne lui revenait en mémoire, c'était le noir complet. Jane ne le connaissait pas, elle n'était pas ce bébé dont il avait parlé. Elle en détournait les yeux, fuyait son regard, peu encline à l'observer et communiquer davantage parce qu'il ne bougeait pas et qu'il commençait sérieusement à lui faire peur avec ses yeux ronds d'étonnement et d'émotions. Son esprit en venait même à se demander s'il n'y avait pas un hôpital psychiatrique pas loin dont il s'était échappé... Il n'allait pas la kidnapper hein?
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Elle ne dit rien, elle ne bouge pas et je ne peux pas la lâcher. Tout ce qui compte vraiment est qu'elle soit là, qu'elle soit vraiment là, qu'elle ne s'évanouisse plus dans un réveil difficile. Je sens ses cheveux sous mes doigts, je la sens tremblante et je ne sais pas si c'est cet instant ou le froid qui la fait grelotter. Les mots me manquent et pourtant, il y aurait tellement de choses à dire, d'abord qu'elle m'a manqué, qu'elle m'a cruellement manqué. Que j'ai souhaité que ce soit faux, qu'elle n'ait jamais été là-bas, qu'elle n'était pas sur ces vidéos, qu'elle était loin en train d'étudier, de s'amuser, de découvrir la vie. J'ai juste envie de lui dire que je l'aime et que je suis désolé de ne pas avoir su la protéger de ce qui a peu lui faire du mal : qu'il s'agisse de l'influence de mutants tarés ou d'autre chose... Je veux juste lui dire que je ne peux pas me séparer d'elle, j'ai l'impression de retrouver une part de moi. Est-ce que tout cela était faux ? Est-ce que c'était un mensonge, pour simplement voir si j'allais mener les forces de l'ordre à elle ? Non, ils m'auraient déjà arrêté pour bien d'autres raisons... Et s'ils la croient morte...

Elle me repousse, je la lâche simplement pour frotter mes yeux. Hé merde. Je voudrais lui dire que je suis désolé, et je m'attends à ce qu'elle me dise quelque chose d'ironique, de décalé, de... je ne sais pas, n'importe quoi ! Je la fixe, et son visage me renvoie une expression que je ne comprends pas. Elle lance un coup d'oeil vers la route, est-ce qu'elle est accompagnée ? Par quelqu'un qui la retenait, qui lui veut du mal ? Je suis son regard, à bout de souffle, à bout de mots puis m'apprête à prendre sa main quand elle me tue. « Je suis navrée mais vous faites erreur. Je ne vous connais pas. » Qu'est-ce qu'elle raconte ? Je fronce les sourcils, suis pris d'un bref rire nerveux et passe à nouveau les mains contre mon visage : « Maddy je... » Ce n'est pas possible, elle me regarde avec deux grands yeux ronds. Je lance une oeillade au-dessus de son épaule, aperçois simplement mon reflet dans l'abri bus, si mes yeux sont cernés, si... est-ce que j'ai pu changer à ce point ? Est-ce qu'elle peut vraiment me dire ça ? J'ai soudain la sensation de la perdre une seconde fois, je renifle et lève les yeux une seconde pour renvoyer dans le passé les larmes que je ne veux pas verser.

Je prends doucement sa main dans la mienne, cherche son regard. J'affiche un sourire qui se veut rassurant sur mes lèvres : « Maddy... c'est moi, Alan. Tu n'as plus rien à craindre... » À cet instant, je ne vois que ça, elle ment, elle ment pour me protéger, pour se protéger elle... Il ne peut y avoir que ça. Parce que c'est ma petite sœur, je l'ai vue naître, je l'ai vue grandir et j'ai fait enterrer, exhumer et enterrer à nouveau ces cendres. Non, je ne peux pas faire erreur, c'est viscéral, je sens que je suis bien éveillé, que je suis en possession de tous mes moyens et en face de moi, se tient ma petite sœur. Elle est là, et je ne veux plus jamais la perdre.

Je garde sa main dans la mienne, baisse le regard et ajoute : « Je pensais t'avoir perdue, je te pensais morte. Je suis désolé, je ne t'ai pas cherchée. Je... » Je saisis l'horreur de cette situation. Où ont-ils été ces mois durant ? Mes m&m's ? Ils ont peut-être attendu que je vienne, qu'on se mette à leur recherche... Je pleurais des urnes quand ils se demandaient pourquoi je n'arrivais pas, et à aucun moment je ne les ai cherchés. J'ai voulu savoir ce qu'il leur été arrivé, j'ai fait petit à petit, sans me douter de l'urgence de la situation... Seigneur... Je prends sa seconde main et mon regard se fait soudain suppliant. Je serre ses mains entre les miennes, elle a les doigts gelés. Je dégluttis et l'implore : « Où est-il ? Où est Misha ? Je vous ai crus morts. Pardonne-moi, je t'en supplie. Où est Misha ? »
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La blonde avait cette sensation de ne pas être à sa place. Elle se sentait mal à l'aise face aux yeux humides de cet homme. Il était clairement ému de la voir, au bord de l'implosion sentimentale quand, de son côté, c'était le vide intersidéral. Elle ne ressentait rien d'autre que de la peur, de la crainte face aux réactions du jeune homme. Elle ne se sentait pas à sa place parce qu'elle avait cette sensation de subir une réaction qui ne lui était pas destinée. Comment pouvait-il être dans cet état ne serait-ce qu'en voyant son visage et en constatant sa présence réelle à ses côtés? Elle ne comprenait pas et peut-être que dans un sens, cette façon qu'elle avait eu de le repousser, laissait savoir qu'elle ne voulait pas comprendre non plus. Jane était bloquée dans une situation qui ne lui plaisait pas. Il lui avait donné un surnom, maintenant un prénom. C'était étrange, elle était complètement perdue. Elle avait pris cette habitude qu'on l'appelle Jane, elle avait pris cette habitude de ne pas avoir vraiment d'identité et en même temps, il semblait tellement persuadé de ce qu'il était en train de dire qu'elle peinait à ne pas le croire, à ne pas avoir de doute et ça faisait peur, clairement.

Elle se sentait oppressée, comme si son histoire allait lui tomber sur la gueule d'un seul coup alors que depuis son réveil, elle n'avait eu aucun indice, aucune piste pour retourner sur son passé et supposer des choses sur qui elle était vraiment. La fatigue ne devait pas aider non plus à accepter la situation et les faits qui en découlaient peut-être. Cette nuit, face à lui, face à ce visage totalement inconnu, elle ne voulait rien savoir, rien entendre. Elle voulait juste rentrer et oublier ce Alan qu'elle ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Selon lui, elle n'avait plus rien à craindre. Plus rien sauf peut-être lui, justement. Elle était obligée d'user de son pouvoir sur son propre cœur pour le calmer parce qu'il semblait vouloir sortir de sa cage thoracique tant elle se sentait piégée.

La suite de ses paroles lui faisait retenir son souffle. Il la pensait morte, comme beaucoup d'autres, comme tous ces gens qui ont vu son visage de supposée kamikaze à la télévision. La différence c'est qu'il semblait sincère dans ses excuses, dans son souci de ne pas l'avoir cherchée pour la retrouver, d'avoir pris la nouvelle de son décès comme acquise. Elle restait silencieuse quand lui parlait trop. Ses mains chaudes contre les siennes étaient aussi réconfortantes que douloureuses à supporter. Elle voulait les retirer, s'en aller pourtant c'est le prénom de Misha résonnant à ses oreilles qui la retenait. Ses lèvres s'entrouvraient, c'était à son tour d'être à bout de souffle et au bord des larmes. « Misha... » Elle ne savait pas quoi lui dire, comment faire comprendre qu'elle rêvait d'un Misha sans le connaître, qu'elle rêvait d'un Misha aux tendances suicidaires à se faire exploser dans un bâtiment. Son esprit faisait les liaisons. On l'avait retrouvé sous les décombres d'un hôpital suite à un attentat terroriste. Elle rêvait d'un Misha dans une situation similaire. On l'avait identifié comme faisant partie des kamikazes. Cet homme lui faisait comprendre que le Misha en question était réel et qu'elle l'accompagnait sûrement ce jour-là.

Alors quoi? Les gens avaient raison? Elle était véritablement terroriste avant de se réveiller sans aucun souvenir? La réalité lui mettait une gifle en plein visage, sa vision se brouillait de larmes impossible à contrôler. Il attendait trop d'elle. La réalité, celle qu'elle se construisait en tentant de comprendre était trop difficile à admettre. Ils avaient raison, ils avaient tous raison. Elle ne méritait pas d'avoir survécu à l'explosion, elle ne méritait pas cette seconde chance que la vie lui donnait. A l'instant, son seul souhait était disparaître. Elle craquait complètement, un torrent de larmes inondait ses joues ne lui permettant d'aligner que quelques mots. « J'en sais rien. Je suis désolée, je ne connais pas de Misha... » Ni d'Alan, ni de Maddy, ni personne d'autre. Dans son esprit il n'y avait plus qu'elle, plus que Jane et le constat infligeant qu'elle était un monstre qui avait survécu à une tragédie qu'elle avait elle-même déclenché. « Je sais pas qui je suis. » Un murmure, un sifflement dans l'air comme une balle pour l'atteindre avant qu'elle ne quitte ce banc et cherche à fuir, désespérée de ne pas voir le bus arriver.
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N'aie pas peur, ce n'est que moi. Ton souffle s'est accéléré, je ne peux pas me détacher de ton regard, excuse-moi... il m'a manqué, il m'a tellement manqué que je ne veux plus le perdre. J'ai la crainte que si je te quitte des yeux, tu disparaîtras à nouveau. J'ai imaginé ce moment que je croyais impossible, je me suis demandé s'ils ne pouvaient pas se tromper, simplement faire erreur dans ce chaos et cette peur. J'ai cru qu'ils vous avaient condamnés trop vite et le déni s'est effacé. J'ai été en colère, contre vous, contre ceux qui vous ont tués, contre ceux qui se sont réjouis de votre mort et la colère s'est effacé. Et j'ai accepté, j'ai accepté que vous soyez morts, j'ai accepté que vous soyez partis hors de nos vies, n'en laissant que les traces de votre passage, n'en laissant que les cicatrices de votre absence. J'ai accepté qu'un jour, nous en viendrions à oublier le son de votre voix, le parfum de vos vêtements que nous avons sortis des armoires, dans lesquels nous avons pleuré, que nous avons rangés dans des cartons, que nous avons chassé de notre vue. J'ai accepté de faire de vos petits objets quotidiens les reliques de notre passé. Je suis désolé. J'ai accepté.

Je me suis rejoué ces scènes, je me suis rejoué nos souvenirs pour vous rendre vivants encore une fois. J'ai fermé les yeux, espérant parfois une réponse de votre part. J'ai accepté que vous soyez tous les deux morts à partir du moment où je suis allé l'annoncer à nos parents. J'ai brisé le cœur de papa, j'ai brisé le cœur de maman. Je l'ai sentie se fissurer et imploser au cœur de mes bras. Elle a toujours eu l'air si forte, et pourtant j'ai senti une partie de son cœur mourir quand elle a compris. Quand vous avez soudain disparu du présent.

Mettre des mots sur une nouvelle, ça l'ancre dans le réel, ça change le cauchemar en réalité. Devenir le messager de la nouvelle avant qu'elle ne l'apprenne par quelqu'un d'autre... Tu sais comment elle est, elle aurait bien botté les fesses à qui aurait dit du mal de ses enfants. Tu sais comment elle est, elle ne montre rien mais elle est touchée, elle est touchée. Je n'ai pas voulu qu'on vous présente comme des criminels, je n'ai pas voulu qu'on lui dise que vous êtes les cavaliers de la mort, les traîtres de l'humanité, les crasses qui ont détruit tant de vies. Elle a vu les marques sur mon visage, elle n'a rien demandé. Papa s'est enfermé pour pleurer. Je n'avais jamais vu papa pleurer, tu sais... Quand je l'ai entendu, enfermé dans la grange, j'ai réalisé qu'eux aussi allaient devoir accepter.

Je n'ai pas imaginé, je n'aurais jamais pu imaginer que tu sois vivante. Dans mon cœur, tu aurais continuer d'exister, bien entendu. Mais tu n'es plus que le spectre de Madelyn Underwood. Alors maintenant, je te vois. Je te vois et je me dis que je peux renoncer à la folie, je peux renoncer à la raison, je peux renoncer à ce que je croyais être vrai pour te garder près de moi. Je ferai tout pour toi Madelyn, je ferai tout pour vous protéger toi et Misha. Ne nous laissez pas à nouveau.

« Misha... » semble-t-elle susurrer. « Misha » me mets-je à la supplier. Misha, tu n'es pas perdue, regarde-moi maintenant, je suis là. Les larmes se mettent à couler sur ses joues, je ne veux pas la voir pleurer, je n'ai jamais aimé la voir pleurer. Ma main passe naturellement sur sa joue pour chasser une partie de ses larmes, et je m'approche doucement. Je me mets à genoux devant elle, lève les yeux pour capter son regard triste et enserre ses mains dans les miennes. « Ne... ne pleure pas. » J'essaie de lui sourire puis lui dis : « Je m'appelle Alan et je ne laisserai plus personne te faire de mal. Je... Je suis ton grand frère. » Elle... elle ne peut pas m'avoir oublié, avoir oublié sa famille, avoir oublié Misha et qui elle est... Je dois retrouver Misha mais je n'y arriverai pas seul. Je me redresse, m'assurant que son regard me suit. Instinctivement, je la reprends dans mes bras. « Tu m'as tellement manqué, tu étais si loin... » Je réalise alors qu'elle ne porte qu'un sweat et retire ma veste pour la caler contre ses épaules : « Désolé, désolé, tu dois avoir froid. » Je passe une main contre ses cheveux puis regarde derrière elle, et autour de nous, une pointe d'angoisse dans le regard. Je refuse qu'on me la reprenne : « Tu as faim ? Tu as... soif ? Tu n'es pas blessée ? » Comme si je venais de la retrouver à peine quelques jours après sa disparition. Je serre la veste autour d'elle, sans me soucier spécialement de mon portefeuille à l'intérieur et caresse à nouveau son visage, ne pouvant m'empêcher de me rassurer : elle est là...
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Quelque part au fond d'elle, son corps se souvenait, son cœur aussi mais son esprit était incapable de lui ramener ses souvenirs. Misha, Alan, leurs parents. Ça n'avait aucun sens pour elle. Avoir une famille, elle avait oublié ce que c'était, elle ignorait tout des sensations que ça faisait. Depuis son réveil, elle était seule. Orpheline de famille, orpheline d'une vie antérieure aux attentats. Ne dit-on pas que l'amour vous tombe dessus au moment où l'on s'y attend le moins? C'est ce qu'elle lisait dans le regard d'Alan, c'est ce qui lui faisait peur en même temps. L'amour, la forme la plus forte, l'amour fraternel, lui tombait dessus d'un coup et d'un seul. Un soir d'insomnie, un énième soir de balade, un moment où elle ne s'y attendait vraiment pas. Elle ne réalisait pas, pas vraiment. Pour lui tout semblait si concret quand, de son côté, elle avait l'impression d'être une actrice dans une pièce de théâtre, d'endosser un rôle qui n'était pas le sien. On lui collait l'étiquette de fille, de petite sœur. Dans un sens, elle ne pouvait pas nier qu'une part d'émotion positive coulait dans ses larmes. Elle n'était pas seule, elle ne l'avait jamais été même si elle l'ignorait. Elle ne pouvait définitivement pas suspecter le jeune homme de quoi que ce soit de négatif. Il était avenant, visiblement tout aussi ému qu'elle si ce n'était plus, il ne la fuyait pas comme la plupart des gens. Il n'était que soulagement et enclin à prendre soin d'elle.

Pourtant, l'évocation de Misha suffisait à la faire fondre en larmes. Son esprit reliait les éléments de sa connaissance entre eux et la persuadait en quelques secondes qu'elle était bien le monstre que tout le monde décrivait. Oui, ceux qu'on appelait la confrérie des mauvais mutants avait annoncé qu'il s'agissait là d'un coup monté mais elle avait vu les images, elle en avait pris connaissance. Si elle était encore en vie, c'est qu'elle n'avait pas fait exploser sa ceinture, c'est que la drogue s'était dissipée mais comment expliquer son comportement robotique sur les images? Avait-elle l'esprit assez tordu pour vouloir se faire exploser d'elle-même et avoir loupé son coup? C'est comme ça qu'elle voyait les choses et forcément, son cœur s'en déchirait davantage. Elle secouait doucement la tête, répondant négativement à ses questions, son regard retrouvant ses pieds et le sol. Elle ne pensait qu'à Misha, qu'aux sons et aux images de ce rêve répétitif. Elle peinait à croire qu'il puisse être réel, elle ne le voulait pas parce que le rendre réel, c'était rendre réel ce que son esprit essayait de lui faire comprendre, ce qu'elle comprenait de la réalité qui était certes biaisée mais elle l'ignorait. « Je... Je crois que Misha est mort... Je suis désolée. » Elle ne cessait de s'excuser. S'excuser de ce qu'elle lui disait, s'excuser de ne pas se rappeler, s'excuser d'être finalement qui elle était. « Je crois que je n'ai pas réussi à le sauver. » Un hoquet de tristesse bloquait une seconde sa respiration pour finalement finir dans une nouvelle larme dévalant sa joue. Si son rêve était un souvenir, elle se souvenait seulement du visage de ce Misha, de ses supplications pour qu'il ne fasse pas ça et finalement de l'explosion. Elle ignorait jusqu'au rôle de Misha dans leurs vies mais ce dernier semblait important compte tenu du regard rempli d'espoir d'Alan. Briser cet espoir. Pour ça aussi elle était désolée.

« Comment je peux être sûre de ce que tu dis? » Comment s'assurer qu'il ne se trompait pas de personne? Comment savoir qu'il était bien son frère, qu'elle était bien sa sœur? Il pouvait se tromper. Quand l'espoir est trop grand, quand la peine surplombe tout, elle imaginait sans mal que le cerveau peut nous jouer des tours et nous faire voir dans les autres les personnes qu'on aime et qu'on a perdu. Elle craignait que ce soit le cas et en même temps, s'il avait raison, elle ne pourrait plus nier, elle serait obligée d'accepter et se rendre compte qu'elle avait oublié jusqu'à sa famille, jusqu'aux gens les plus proches d'elle et admettre qu'elle avait oublié sa vie dans sa totalité. Alertée par les phares du bus qui arrivait enfin, elle se redressait de sa place, déterminée à y monter sans pour autant empêcher Alan de la suivre. Il n'était pas dangereux pour le moment, elle n'avait aucune raison de le craindre, bien qu'elle restait inconsciemment sur ses gardes. Après les quelques marches difficilement gravies, elle payait sa place en saluant le chauffeur et s'installait au premier siège libre. Autant dire qu'à cette heure avancée de la nuit, le bus était quasiment vide. Réchauffée par la chaleur du bus et la veste d'Alan, elle avait hâte de rentrer, de vider ou d'essuyer ses larmes, de dormir et d'y repenser à tête reposée. Pour elle, ça faisait beaucoup d'un coup à accepter et elle peinait à se dire qu'elle était bien dans la réalité et non dans un rêve monté de toutes pièces.
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« Quelque part au fond de lui, son cœur se souvenait, son esprit aussi mais son corps s'abandonnait si souvent qu'il semblait vouloir oublier d'exister. »

Et quand elle est là, tout semble prendre à nouveau son sens. Si je ne me suis pas laissé aller, si j'ai cherché à faire au mieux et si je suis resté. Oh oui, si je suis resté... Je ne suis pas orphelin, mais peut-être fus-je orphelin de vie après les attentats, comme la fracture de notre famille. Une blessure qu'on n'a jamais su qu'on pourrait vraiment soigner. Quand j'ai regardé ma mère pleurer, trois heures encore après le leur avoir annoncé, je n'ai jamais cru qu'on s'en remettrait. Elle met deux couverts de trop, elle parle d'eux comme s'ils étaient juste des enfants en train de jouer dehors. Elle dit de parler d'eux les rend vivants, mais moi ça me fait du mal ce déni permanent. Papa baisse le regard vers le sol, chasse de son champ de vision tout ce qui leur a appartenu, il s'est abîmé les mains sur les visages de ceux qui disaient que ses enfants sont des criminels, et quand personne ne dit rien, il partait dans son atelier pour travailler, ou détruire ce qu'il avait fait la veille.

Les jours se sont perdus, je ne sais trop où. Il s'est passé tellement de temps, j'ai l'impression que ces mois n'en finissaient pas, j'ai l'impression que j'ai perdu mon temps alors que vous étiez si proches, vous étiez à portée de main. J'ai fermé les yeux, j'ai laissé les inconnus consumer ma vie, je vous pensais tous les deux morts. Une erreur, c'était une erreur. Quand notre famille a réagi d'un bloc pour dire que ce n'était pas possible, je suis celui qui leur a dit que ça s'était vraiment produit.

À aucun moment je n'ai voulu me plonger dans le déni, à aucun moment je n'ai voulu refuser de croire, à aucun moment je n'ai lutté contre ce flot d'événements qui m'a emporté et dans lequel je ne me suis pas débattu. Maintenant, Maddy apparaît comme surgit d'un rêve moqueur et elle semble effrayée, septique, elle semble lointaine, déconnectée, elle semble irréelle... comme je parais irréel à ses yeux. Mais elle ouvre un tas de perspectives, elle fait voler en éclats les certitudes. Je ne crains pas l'erreur, je veux avoir eu tout faux depuis le départ. Au-dessus de son épaule, j'aimerais que mon petit frère arrive. La pluie coulerait le long de ses cheveux qui ont tendance à boucler quand il ne les coupe pas. Il aurait cet air un peu honteux du gamin qui a fait une connerie et vient chercher l'aval de son grand frère, un coup de main, un alibi pour échapper au courroux maternel. Il aurait ces grands yeux translucides qui s'étaient gorgés d'incompréhension quand j'avais fait de mon parcours une histoire qui fait peur, quand je l'avais mis en garde contre les promesses invraisemblables. Je lui ai dit que la vie n'était pas toujours rose, et ses yeux me manquent. Alors je me plonge dans ceux de Maddy. Ses larmes sont les miennes, sa peine me fait mal.

Mon souffle s'est suspendu, le temps d'y croire. Et il s'écrase dans ma poitrine comme un coup trop violent, comme un coup que je n'ai pas prévu, comme un coup duquel je ne pensais pas devoir me protéger. Elle vient de me frapper, et pourtant je me réfugie dans ses larmes brûlantes. Si je la quitte des yeux, j'ai peur qu'elle disparaisse. Si je la quitte des yeux, j'ai peur qu'elle meure encore. Derrière nous, Misha ne vient pas. Il n'a pas les mains dans les poches. Je refuse que ce ne soit qu'un spectre. Je refuse qu'elle éteigne de ses larmes douloureuses cette flamme qu'elle a allumée il y a quelques instants à peine. Comme la descente fait mal. Comme la chute est brutale. Je prends mon crâne entre mes mains, voulant calmer les tambours qui claquent entre mes tempes. Je plie les genoux, voulant retrouver un peu d'équilibre sur le sol qui se dérobe sous ce fou qui a cru un instant...

Elle secoue la tête, je ne comprends pas. Qu'est-ce que tu dis ? Quand elle babillait tout juste, je savais ce dont elle avait besoin. Maintenant ses mouvements de tête me sont étrangers. Elle baisse le regard sur le sol, je lève le mien sur le ciel. Les larmes pluvieuses que ce dernier verse sur moi me font du bien, elles dissimulent les miennes. J'essaie de les ravaler, si loin que je saurais oublier qu'elles ont existé. Je devrais me dire que je dois être fort. Fort pour quoi, qui ? Elle ne me reconnaît pas. La voilà l'effrayante vérité. Elle ne me reconnaît pas. La fracture au sein de notre foyer, je la porte à cet instant, elle me déchire en ce moment. J'ouvre la bouche, voulant reprendre mon souffle, en vain. Toujours en vain. « Je... Je crois que Misha est mort... Je suis désolée. » Ses mots ne me parviennent pas. Ce n'est qu'un sifflement. Je crois ? Misha est là, derrière nous. Dans ma tête, il ne fait qu'osciller entre le deuil et l'espoir, entre la mort et la vie. Comme si mon cœur bat deux fois moins vite. Mais elle est là, pourtant. Je ne comprends pas quel est ce jeu, quelle attitude je dois adopter. Entre le bonheur de la voir, le désespoir de les avoir abandonnés tous les deux. Mais c''est elle qui s'excuse. Je rebaisse les yeux sur elle, elle s'excuse. Je fronce les sourcils, elle n'avait pas à le sauver. J'aurais dû être là. Je ne suis pas coupable, mais j'étais absent. Je n'ai pas été désolé de leur mort, et maintenant, j'ai envie d'être désolé qu'elle ait été en vie, et de ne pas l'avoir envisagé une seconde.

Je ne suis pas coupable. Je me le suis répété, et les coupables paieront. Alors que dois-je faire de cette petite sœur toute cassée ? « Comment je peux être sûre de ce que tu dis ? » Je la regarde, les yeux gorgés d'incompréhension. Chacun d'entre nous a dû prouver qu'il n'était pas un terroriste, une enquête est toujours « en cours » parce que nous avons le même sang. Je ne sais pas comment prouver que je t'aime, je ne sais pas comment prouver que tu es le plus beau cadeau qui pouvait m'être fait. Je ne sais pas, regarde, je suis démuni face à cette question. Les phares du bus annoncent son approche, elle s'en va sans attendre sa réponse davantage. J'hésite une seconde, même pas, un dixième de seconde et je monte à sa suite. J'ai l'impression de l'arracher au rêve auquel elle appartient et duquel elle ne voudrait pas sortir... Je sors mon portefeuille de ma poche arrière de pantalon, laisse distraitement un billet au chauffeur. Je n'attends pas le ticket à récupérer, je me rapproche d'elle, mon portefeuille entre les mains. Sans tenir compte des quelques passagers qui nous regarde avec curiosité, je me rapproche d'elle. Je me retiens pour ne pas tomber, alors que le véhicule ne démarre même pas brutalement. Je frotte mon visage de mon avant-bras, frémis sous un frisson. Mes doigts froids vont fouiller le portefeuille et une fois que j'en ai extrais le document que je cherchais, je le remets dans ma poche. Je me mets à son niveau, je prends sa main libre dans la mienne et y glisse la photo que j'ai emmenée si souvent avec moi quand je les cherchais, avant les attentats. Je n'y apparais pas, forcément l'un des côtés est maladroitement arraché. Je ne voulais pas m'étendre en explication, en justifications, je ne voulais qu'eux. Mes doigts couvrent les siens puis les abandonnent finalement. Je lui dis finalement, d'une voix si étranglée qu'elle ne laisse passer les mots que dans un susurre : « Tu peux être sure, Maddy... »
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La pulpe de ses doigts glissait sur le papier glacé, humidifié par ses mains mouillées, par ses phalanges gelées. Elle peinait à distinguer la photo pendant un instant, ses yeux remplis de larmes d'une révélation trop brutalement dite quelques instants plus tôt. L'homme dont elle rêvait sans cesse, l'homme qui déclenchait une ceinture explosive dans ses cauchemars, l'homme qu'elle s'évertuait à vouloir sauver et convaincre toutes les nuits, il était là. La pression de ses doigts se faisait plus grande sur la photographie, abîmant un angle de cette dernière. Ses iris ne le quittaient pas, son silence était pesant. La ressemblance avec Alan n'était pas évidente mais qui ne remarquerait pas cet air de famille? Celui qui relie chaque membre, celui qu'elle distinguait sans mal dans le sourire de ce Misha. Elle n'osait pas demander parce qu'elle avait peur de la réponse, elle n'osait pas demander parce que finalement elle savait. Misha était le frère d'Alan, Misha était son frère et elle comprenait dorénavant mieux pourquoi elle semblait si peinée dans ses cauchemars, pourquoi elle semblait tant vouloir le faire sortir de sa bulle et de sa torpeur, de cette envie si puissante de mettre fin à sa vie pour en détruire d'autres. Ses lèvres se décollaient l'une de l'autre, laissant un soupir plus lourd que les autres se glisser à leurs seuils. Si son interrogation précédente avait d'elle-même trouvé la réponse par l'observation, celle qui cognait contre ses tempes ne pouvait pas en trouver si elle ne la posait pas.

Pourtant elle se refusait de le faire pendant un instant parce qu'elle savait que ce n'était pas une question à poser dans un bus, parce qu'elle savait qu'elle toucherait une corde sensible, de celle qu'on aimerait arracher de ses entrailles tant elle était douloureuse dès qu'elle était un tant soit peu frottée. Quand bien même elle le savait, elle ne pouvait pas rester sans réponse, elle ne pouvait pas rester dans l'incertitude qui enveloppait son cœur d'un barbelé piquant. « Toutes les nuits, il est là. » Dans cette tête qu'elle désignait maladroitement de son doigt. Se pinçant les lèvres, elle cherchait ses mots, des mots pour, si c'était encore possible, diminuer la peine de sa question. « On est ensemble, main dans la main, dans un hôpital. » Haussant les épaules, elle osait à peine le regarder, honteuse probablement si sa question trouvait une réponse positive. « La suite, j'imagine que tu la connais. Je veux juste savoir si c'est la réalité ou mon esprit qui me torture. » Elle voulait juste comprendre pourquoi elle cauchemardait de cette scène en particulier. Si c'était vrai, elle serait probablement d'autant plus perdue. Des images de caméras de surveillance la montrait plus robotique que jamais et ses cauchemars plus vivante que nature, plus déterminée à sauver Misha qu'à vouloir tuer en masse. Ça n'avait aucun sens, aucun.

Ses pupilles se reportaient sur la photo qu'elle tenait toujours fermement entre ses doigts. Le bras de Misha entourait avec tendresse la taille d'une jeune femme. Maddy. Cette femme qui lui ressemblait comme deux gouttes d'eau physiquement mais qu'elle ne reconnaissait pas. Cet éclat dans ses yeux lui était inconnu, ce sourire si naturel n'avait rien à voir avec le forcé qu'elle affichait très souvent pour que les professeurs arrêtent de lui demander comment elle allait aujourd'hui. Cette façon de se tenir droite et fière de ce qu'elle était, elle ne connaissait pas non plus. Pas de souvenirs, plus de secrets, plus rien. Elle ne se reconnaissait pas dans cette photo, elle peinait à penser que ça pouvait être elle pourtant l'évidence était là. Elle rêvait d'un homme qui avait été photographié à ses côtés et cette photo se trouvait dans le portefeuille d'un type visiblement aussi peiné qu'heureux de revoir ce visage de visu. Elle avait une famille, les personnes censées être les plus importantes de votre vie et elle n'en avait aucun souvenir, aucun. Le bus continuait sa route et pour sa part, elle n'était pas prête de descendre et elle comptait bien mettre ce temps à contribution. « Tu veux bien m'aider à reconstruire le puzzle et me dire tout ce que tu sais? » L'aider à se souvenir ou à défaut, à se construire une identité. Qui était-elle, quelle vie avait-elle eu, quelle sœur elle était, quels événements marquants pour leur famille avait-il à lui fournir, quelles relations avait-elle avec ses frères, ses parents, une potentielle sœur peut-être, qui était ses parents, étaient-ils encore en vie? Tant de questions en attente de réponses, tant d'appréhension face à elles mais surtout d'impatience et de curiosité.
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Avec les semaines, on a cessé de parler de Misha et Maddy, moi et mes parents, parce que je n'arrive pas à trouver les mots pour les consoler, je n'arrive pas à trouver les mots pour me consoler moi-même. On m'a amputé d'une partie de ma vie et parfois, j'essaie de me reposer sur un désir de vengeance pour oublier l'annonce de leur mort. Comme si depuis des mois, j'étais toujours dans le nuage de poussières de l'hôpital à essayer d'y voir clair, avec les yeux qui brûlent et la gorge nouée. Je n'ai pas changé, je suis toujours debout au milieu de ce bordel à brandir leur photo en espérant qu'on les reconnaisse. Aujourd'hui, c'est à Maddy elle-même que je présente la photo en souhaitant de tout mon cœur qu'il y ait cette lueur dans ses yeux, qu'elle réagisse soudain comme si elle venait de se souvenir, que tout lui revienne subitement comme une grosse claque dans la gueule. Mais chaque fois que je crois voir passer quelque chose sur ce visage que je connais si bien, ça assombrit l'expression qu'elle porte sur ses traits effrayés et fatigués. Nos souvenirs communs ne peuvent pas la peiner ainsi... ? Est-ce un refuge cette amnésie, dans le fond ? Je voudrais pouvoir lui ouvrir une fenêtre, juste une petite lucarne, sur tout ce dont moi je me souviens. Leurs premiers pas, nos bagarres, nos prises de tête, nos cabanes de fortune dans le salon, nos retrouvailles quand je suis revenu à la maison et à quel point je n'ai jamais cessé de penser à eux même quand j'étais loin, quand mon corps était loin, quand mon esprit l'était encore plus... Toutes ces quêtes de liberté désuètes quand aller boire un coup avec eux à la fin de ma journée de travail était juste... inestimable.

Elle laisse échapper un soupir, à mon tour j'en viens à regarder cette photo dont je connais les moindres détails par cœur. Je n'aime pas parler de mes sentiments, d'ailleurs je suis même quelqu'un de très peu bavard en général mais quand ça en vaut la peine, je peux bien sur faire des efforts, je peux prendre sur moi quand c'est nécessaire. Misha savait tout de ce que j'avais traversé pendant la « période blanche » même si j'ai pris la décision de ne pas le dire à Maddy, pour ne pas la choquer et parce qu'elle était plus jeune. Aujourd'hui, je voudrais juste que tout rentre dans l'ordre sans devoir livrer des bouts de moi, comme ça. Mon regard quitte la photographie une seconde quand elle prend la parole, évoquant « un hôpital. » mais bien sur, mes yeux reprennent le chemin de son visage sur papier glacé. J'attends simplement, elle sait, bien sur qu'elle sait... Et moi aussi, j'ai compris de quoi il en retourne. J'ignore à partir d'où ses souvenirs font défaut mais je commence à frotter doucement mes mains l'une contre l'autre, en me disant qu'elle ne se souvient sans doute pas de ce qui s'est réellement passé. Je n'y étais pas, je ne sais que ce que l'on m'a annoncé, ce qu'on a voulu me montrer mais qui voudrait réellement voir les siens exploser en massacrant des innocents au passage ? Si mon regard a croisé ces images un jour, il s'en est vite détourné. Mais les faits restent les faits...

Que puis-je faire maintenant ? Si nous quittons ce bus autrement qu'ensemble, je la perdrais à nouveau et je ne sais pas si je la retrouverais. Je serre les lèvres dans une moue contrariée puis lève les yeux sur elle quand elle me demande de l'aider à reconstituer le puzzle, lui dire tout ce que je sais ? Tout ce que je sais ? Je voudrais juste fermer les yeux et qu'elle se nourrisse de tout ce qui me passe par la tête à cet instant, sans devoir lui livrer, sans devoir faire le tri de mes souvenirs et de mes sentiments. Je regarde la route, les gouttes de pluie briller dans les phares du bus puis m'assieds sur un siège près d'elle, regardant maintenant droit devant moi. Ce que je voudrais faire ? La prendre dans mes bras, encore une fois, et ne jamais la lâcher... « Il y a tellement de choses à dire mais... Tu t'appelles Madelyn Underwood, et tu es la cadette. Misha ton grand frère, moi le vôtre. Notre père menuisier, notre mère nous a élevés... Ce sont de braves gens, tu sais... » dis-je levant soudain les yeux sur elle. Ils n'ont jamais mérité la merde dans laquelle toute cette histoire les a plongés. « Ils travaillent dur et on a grandi dans une ferme, entouré par les bêtes et des hectares de champs. T'as toujours été prête à relever tous les défis, même les plus incongrus. » Est-ce que c'était ça, Maddy, un défi stupide que tu n'as pas compris ? Qu'est-ce qui s'est passé ? « Est-ce que tu sais qui t'a fait ça, Maddy ? Parce que ma petite sœur a toujours aimé les gens, elle a toujours aimé la vie, et elle n'aurait jamais mis une seule vie en danger. » Je serre la mâchoire, je ne veux pas l'effrayer et pourtant, à tout instant, c'est comme si quelqu'un pouvait entrer et me la prendre à nouveau... « Vous n'avez jamais été homo superior ou sapiens, pour toi une personne est une personne, et Misha a toujours été pareil. On a été élevés comme ça et 'man nous aurait foutu une baffe dans la gueule si l'un d'entre nous avait dit qu'il voulait tuer une autre personne à cause de son ADN. On n'est pas comme ça, ni moi, ni Misha, ni toi. N'en doute pas, d'accord ? » Je passe une main contre ma nuque puis viens chercher la sienne : « Moi je te connais mieux que tu te connais pour l'instant. Vous n'êtes pas comme ça. »
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Jane avait besoin de savoir. C'était viscéral, c'était là, planté dans ses entrailles et ça faisait mal chaque jour, chaque heure qui la maintenait en vie, ça lui arrachait un peu de bon sens. Elle devait savoir d'où elle venait pour mieux comprendre où elle allait et pourquoi elle allait dans ce sens. Depuis son réveil, elle n'était qu'une sorte de zombie à déambuler dans les limbes d'une vie qu'elle subissait plus qu'autre chose. Elle vivait parce qu'il le fallait, parce qu'elle avait eu le temps d'apprendre que la vie était précieuse et qu'elle lui avait certainement donné une seconde chance. Pourquoi? Dans quel but? Elle n'en savait rien puisque plus rien ne coordonnait vraiment dans son esprit. Elle était là sans comprendre la vie, sans comprendre le sens de sa présence, jusqu'à ce soir en tout cas. C'est ce qu'elle espérait, sincèrement. Même si elle avait conscience que lui délivrer tout ça devait certainement faire du mal à Alan, elle se devait de comprendre, de savoir, pour estomper cette douleur, celle de ne rien savoir, celle de croire ce que les autres disent tout bas à son passage. Est-ce qu'elle était vraiment ce monstre qu'on décrivait? Pourquoi tant de différence entre les images des caméras et ses rêves? Elle n'en savait foutrement rien et peut-être, avec un peu de chance, Alan lui permettrait de comprendre, de s'alléger de quelques poids. Peut-être qu'il allait être capable, probablement malgré lui, de donner un sens à sa manière de penser, de dénouer ses pensées, de lui faire comprendre les cheminements qu'elle poussait, de donner une réelle importance à sa survie des attentats. Et si c'était eux, sa famille, la raison de sa survie? Comprendre, apprendre, distinguer le faux du vrai, c'est ce qu'elle voulait, c'est ce à quoi elle aspirait. Attentive, plus que jamais, elle écoutait chacun de ses mots.

Madelyn Underwood, unique fille énergique et cadette d'une famille campagnarde de trois enfants dont les parents ont toujours travaillé durs et ont tenté de les élever avec les meilleures valeurs possibles dont la tolérance. C'est ce qu'elle retenait et même si cette description réveillait en elle d'autres questions, elle préférait le laisser finir. Sans surprise, il revenait sur les événements qui avaient fait exploser leur famille, curieux à son tour de comprendre ce qui s'était réellement passé. Elle n'avait que des on-dit, que des paroles du professeur Xavier qui avait tenté de lui faire comprendre que ce n'était en rien sa faute et qu'elle devait à présent trouver sa voie. Des fois ce vieux à roulettes lui sortait par les yeux, sincèrement. « On nous a drogué pour nous forcer il semblerait. Un groupe d'anti-mutants. » Haussant les épaules, elle ne pensait pas lui apporter grand chose, persuadée qu'il le savait probablement déjà pourtant là où la police elle-même ne savait pas. Elle ne comprenait d'ailleurs pas pourquoi les x-men, pourtant désireux que les humains et les mutants vivent ensemble, n'ont jamais révélé au monde qu'il s'agissait d'un coup monté. Quoi qu'il en soit, il restait des doutes sur elle. Ses rêves laissaient croire que la drogue n'avait pas eu d'effet alors elle comprenait que suivre son frère, lui tenir la main, n'avait été que désir de sa part et que probablement, les élèves de la x-mansion avait raison, elle ne méritait pas d'être entre ces murs... ou peut-être l'avait-elle suivi pour l'accompagner et l'empêcher de le faire jusqu'au dernier moment sans être repérée? Est-ce qu'elle était capable de ça? Assez courageuse? Elle n'en savait rien, elle en doutait, parce qu'aujourd'hui, du courage et de la confiance en elle, elle n'en avait plus. « J'aimerai te croire mais j'en sais rien. » Combien de fois on entendait encore "il était pas comme ça, on comprend pas." De trop nombreuses fois et peut-être qu'elle en faisait aussi partie.

Les minutes passaient, le bus avalait les kilomètres et elle sentait que bientôt son arrêt allait arriver. Que devait-elle faire à présent? Il était clair que les quelques minutes de bus n'étaient pas suffisantes pour tout comprendre, tout réapprendre, pour parler, finalement et même si ça crevait certainement le cœur d'Alan, c'était trop court pour faire connaissance. Elle avait besoin de plus de temps. Plus de temps en sa compagnie mais seule aussi. Seule pour assimiler tout ça, ou avec une oreille extérieure, pour prendre conscience que quelque part, elle n'a jamais été seule, pour se rendre compte que tout ça était réel et non une parenthèse suspendue dans la nuit. « J'ai besoin de temps. » Parce que tout ça était effrayant, parce qu'elle était incapable de savoir si elle devait être heureuse de trouver de la famille ou malheureuse de les avoir complètement oublié. Comment est-ce que c'était possible? Elle n'en savait rien mais c'était visiblement un fait. Sortant finalement son téléphone de sa poche, elle le déposait dans la main d'Alan, lui rendant sa photo par la même occasion. « Je t’appellerais quand je serais plus en état pour parler. » Moins fatiguée donc moins sensible. Plus à même d'écouter sans fondre en larmes. Moins peureuse aussi parce qu'elle allait avoir autant de temps qu'elle le souhaitait pour faire d'éventuelles recherches et se rassurer dans un premier temps. C'est la seule solution qu'elle voyait pour le moment.
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J'essaie, j'essaie vraiment mais j'ai toujours l'impression qu'il y a ce fossé entre ma Maddy et cette fille qui ne me reconnaît même pas. Je crois, je voudrais croire que tout ce qu'elle dit est vrai et après avoir réanimé, et anéanti mes espoirs de revoir Misha à son tour, je dois lui apprendre qui était ma petite sœur, comme si elle pouvait vraiment revivre à travers mes souvenirs.

Et alors que je pourrais – voudrais – tout apprendre à cette jeune fille qui a ses traits, sa voix et ses yeux, je ne peux pas m'empêcher de défendre la Maddy que j'ai toujours connue, celle qui n'aurait pas attaqué des innocents sans s'être fait embobiner. Et je saurai par qui, ça prendra le temps que ça prendra... Et c'est là qu'elle me lâche la bombe. En fait, j'ai imaginé plein de choses durant ces derniers mois et il y avait des options plus ou moins louches mais je suis resté sur la Confrérie qui les a embobinés, ou je ne sais pas quoi. Ils ont dit que c'était la Confrérie, et ils avaient les moyens de les « convaincre », tellement de moyens...  « On nous a drogué pour nous forcer il semblerait. Un groupe d'anti-mutants. » Ses derniers mots me coupent les jambes et je manque de tomber au cours d'un virage que le bus prend un peu trop rapidement. Ma main enserre la barre et je baisse le visage quelques instants. Des gens comme moi, dénués de pouvoir, et qui en avaient fait leur cheval de bataille... C'est pire que la Confrérie finalement...

Je lui attrape la main quand elle émet un doute. Sans brutalité – si si c'est possible – juste pour attirer son attention. Je pose sa main contre moi et je lui dis avec autant de conviction que de fermeté : « Je connais ton pouvoir, et je sais ce que tu peux faire. Et je n'ai. Pas. Peur. Tu voudrais me croire ? Alors crois-moi, s'il te plaît... Ma vie, je te la confierais les yeux fermés, je n'ai pas peur de toi et ce ne sera jamais le cas. » Je lâche sa main, et attends qu'elle la retire, sentant une sorte de déchirement à cette nouvelle perte de contact. Elle l'ignore encore mais je serais prêt à tous les sacrifices pour elle, pour sa vie ou pour simplement son bonheur. Ce que j'ai consenti pour simplement assurer des biens matériels, ce n'est rien à côté de ce que je pourrais pour elle. Il suffirait qu'elle me le demande.

Demande-moi de t'aider, Maddy, pitié... « J'ai besoin de temps. » Je ne la reverrai jamais... Est-ce que c'est ça qu'elle a besoin de me dire, que je ne la reverrai jamais ? N'aura-t-elle été qu'un rêve fugace comme de ceux qui se succédaient après leurs obsèques, quand je pensais rentrer à la maison et les retrouver à jouer aux cartes sur l'un de leurs lits mal fait. Quand je suis rentré, songeant que j'avais commis assez d'erreur pour tous les Underwood de cette maison. Ils étaient les meilleurs d'entre nous. Je baisse le visage et prends sur moi, difficilement, pour lui répondre de prendre le temps dont elle aura besoin. Je serai là, tout aussi imparfait qu'aujourd'hui mais je serai là. Je me tiendrai à nouveau debout et je n'aurai pas craqué, je n'aurai pas lâché, pour nos parents et maintenant pour elle aussi... Elle me laisse un numéro de téléphone et je secoue la tête quand elle compte me rendre la photographie. « Je te la donne. » Je n'ai plus à vous chercher, désormais... J'hésite mais me décide à la prendre dans mes bras avant que le bus ne s'arrête totalement. Je serre la mâchoire, je voudrais lui dire de ne pas y aller... Que j'ai peur, terriblement peur qu'elle ne revienne jamais. « Ne m'oublie pas... » lui glissé-je à l'oreille avant de l'abandonner. Je la laisse s'en aller et disparaître sous la pluie. Je me laisse tomber sur le sol une fois qu'elle a quitté mon champ de vision et enfouis mon visage entre mes bras. Je regrette déjà de l'avoir laissé partir. Encore une fois...
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