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euuuh... oups ?


Vous sentez ? Mais siiiiiii. Il respire. Il respire carrément mieux. Et vous entendez ? Purée, faites un effort, bordel ! Vous avez des oreilles, non ? Alors, qu’est-ce qu’elles vous disent, vos oreilles ?! Rien ? HE BIEN C’EST CA. Du silence. Un putain de silence. Et c’est dans ces moments-là qu’il préfère sa mère. Quand elle laisse le calme derrière elle, après avoir rempli la pièce de tous ses coups d’oeil intrusifs, de toutes ses critiques, de toutes ses paroles. Ne vous méprenez pas, il aime sa mère. Il l’aime à la folie. Elle a été la première femme de sa vie. Elle a été une mère formidable. Elle a été incroyablement courageuse pour élever un gamin toute seule. Mais bon sang, il l’aime encore plus quand elle est loin. Quand il peut faire des pauses. Il aurait dû avoir le pouvoir de Jazz quand il était gamin. Il aurait pu jeter tranquillou son assiette de brocolis. Il aurait pu respirer et hurler un bon coup sans que Janet ne le sache. Le pouvoir parfait pour un adolescent en pleine crise de rébellion. Vous croyez que Jazz pourrait lui apprendre ? Après tout, il est capable de courir super vite, il pourrait figer les trucs. Non ? Bon okay, tant pis. "La prochaine fois je fais la morte." Mais oui, mais oui, Jazz. Tu feras ce que tu voudras la prochaine fois. Il s’en fout. Ce qu’elle dit lui passe à travers. Non pas qu’il ne s’y intéresse pas. Plutôt qu’il savoure d’avoir survécu à une rencontre avec sa mère. Il n’y a pas eu de disputes. Il n’y a pas eu de fouille intempestive. Il n’y a pas eu (trop) de questions intimes. Bref, cette visite s’est parfaitement passée. Il en est soulagé. Quand même ! Faut savoir savourer les bonnes choses, dans la vie. Sinon, on passe trop de temps à s’appesantir sur les points qui ne vont pas et on déprime. Un peu comme Jazz, à ce moment précis. Sur son petit nuage de bonheur, Jared termine de débarrasser la table. Il se sent tout léger. Touuuuut léger. Il en oublie le travail qui l’attend. BWORF. Son patron s’en remettra… à moins que ça ne soit la colère de trop et qu’il en meurt ? Vous croyez que Jared peut être arrêté pour homicide involontaire ? MAIS NON ! Il ne survivrait jamais à une nuit en prison. Il se ferait tabassé par le mec aux gros muscles et aux tatouages moches. Il se ferait défoncer par un mec pervers. Non non et non. Hors de question qu’il mette les pieds dans une cellule. Il tient trop à la vie. Il aura qu’à courir plus vite que la police. Voilà. “Me regarde pas comme ça, le chat, sinon j’fais flamber tes croquettes." HEIN ? Ah non, on laisse Cathor tranquille. Le pauvre chaton (gros chaton), il va s’en prendre plein la gueule alors qu’il n’a rien fait. Jared file le sauver. Il le vire du canapé (avec douceur et légèreté, si on omet que le chat finit par s’enfuir de ses mains avant de toucher le sol). Jared, lui aussi, se laisse tomber sur le canapé. Il expulse un soupir de contentement. Il pose ses pieds sur la table basse.

Bon, on fait quoi maintenant ? Il a envie de regarder un film, tiens. Oh non ! Ils pourraient sortir. Il a envie de bouger. Il a envie de profiter de la vie. Il a envie de prendre l’air. Ouais, il se comporte comme un gars qui aurait survécu à une catastrophe. C’est un peu ça. Janet Hemingway est une catastrophe à elle toute seule. Faut dire qu’elle a un caractère particulier. “Tu sais, Jared, c’est fatiguant de jouer la copine bien comme il faut alors ce serait gentil de me prévenir, quand ta mère doit débarquer. Il va te falloir beaucoup d’autres nuits comme la dernière avant de te faire pardonner.." Elle est de mauvaise humeur ou quoi ? Une alerte se déclenche dans son cerveau. C’est mauvais. Très mauvais. Très très mauvais. Combien de fois des femmes sont parties parce qu’elles étaient en colère ? Combien de fois une mauvaise humeur a conduit à une rupture ? Je vous laisse chercher les statistiques. Il retire les jambes de la table pour se tourner vers la jeune femme. Bon, lançons-nous dans une analyse complète de son visage. Quoi ? Faut bien qu’il calcule ses chances d’anéantir son mécontentement. Si ce n’est pas possible, il prend ses jambes à son cou et retourne travailler. Si c’est possible, il tente de l’apaiser. Il n’est pas suicidaire, oh ! Il sait prendre la décision la moins dangereuse. Surtout que la jeune femme en question est capable de lui exploser Bébé Thor. Dooooonc, on ne fait pas le malin. Vous voulez connaître les résultats de son observation ? Alors, Jazz est dans un état avancé de lassitude et d’agacement. Elle s’approcherait presque de la ligne rouge de la colère. Il faut faire quelque chose et vite, sinon elle n’en sortira pas avant plusieurs heures. C’est le pro qui vous le dit ! La raison voudrait qu’il fuit. Mais comme son coeur n’a pas envie d’aller bosser, il préfère perdre ses parties intimes. On discutera plus tard de sa logique, si vous le voulez bien. Ses doigts viennent taquiner la nuque de Jazz. Technique numéro un pour faire redescendre la tension. Attention les gars, on est sur une opération délicate. Le moindre faux pas peut être fatal. "T’as pas besoin d’être la petite-amie parfaite, Jazz." Il se rapproche. Elle est belle quand elle boude. Elle le sait ? Naaaah, sûrement pas. Elle se croit laide comme un pou. Alors qu’elle est le plus joli des poux. Elle est la reine des poux. Ouais bon, on oublie ce compliment qui n’en est plus vraiment un. Quand elle fronce les sourcils comme ça, elle est encore plus craquante. Et quand elle fait cet air renfrogné, n’en parlons même pas ! La femme parfaite, je vous dis. Bon, peut-être pas parfaite. Je suis certaine qu’elle a fait exprès d’avoir cette tête pour que Jared ne puisse jamais la disputer. Si si ! Je vous jure ! Elle a tout prévu, la garce. "Je suis désolé, j’avais oublié qu’elle passait ce week-end. Mais tu n’as pas besoin de venir avec nous ce soir. Et puis je pourrais te rejoindre après le restaurant pour me faire pardonner..." Il a une lueur malicieuse dans le regard. Il a déjà une idée très précise de ce qu’il compte faire pour être pardonné. Non pas qu’il ait un esprit particulièrement imaginatif, mais disons qu’il a assez d’expériences pour savoir comment procéder. Il est plein de ressources, le gars !  

D’ailleurs, il pourrait se faire pardonner dès maintenant, non ? Ah non, oui, c’est vrai. Il doit aller travailler. Mais pffffuuuu. Le monde ne va pas s’arrêter de tourner s’il n’y va pas, hein ? Il pourrait sécher deux ou trois heures. Manière, si on ne l’a pas encore appelé, c’est qu’il n’a pas été viré ou qu’on n’a pas encore capté qu’il est absent. Donc, il peut pousser sa chance un tout peu plus ? Une toute petite demi-heure avec Jazz. Allez, quoi ! C’est pour sauver la planète du courroux Jazzesque. Et regardez, elle fait toujours la tronche. Il ne peut pas la laisser dans cet état. Il ne peut pas partir, alors qu’elle est fâchée contre lui. Il doit passer à l’étape 2 de son plan. Hm ? Oui, il improvise à chaque étape, mais on s’en fout si ça fonctionne, pas vrai ? "Alleeeez, Jazzounette, fais pas cette tête. J’aime pas quand tu fais la tronche." Pourquoi est-ce qu’il a dit ça, cet idiot ? C’est le meilleur moyen d’énerver quelqu’un. Mais il ne se démonte pas, nooooon. Insouciant comme pas deux, le voilà qui ose planter un baiser au coin de sa mâchoire. Là, comme ça. Comme si un baiser pouvait chasser sa colère. Comme si un baiser pouvait redonner le sourire à Jazz. Pourtant, nous savons tous que seul l’humour incroyablement génial de Jared peut lui arracher une expression amusée. Nous savons aussi que ses beaux yeux arrivent à la faire fondre #modestie #jaipaslemelonjecomprendspascequevousdites Enfin, ça marche habituellement. Quand elle n’est pas autant agacée. M'enfin quoi ? C’est juste sa mère qu’elle vient de rencontrer. Le jour où elle rencontrera ses amis, Jazz pourrait être encore plus irritée, faut qu’elle s’y habitue !

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« T’as pas besoin d’être la petite-amie parfaite, Jazz. » C’est facile à dire pour le mec expérimenté, elle elle est novice et c’est difficile de s’y adapter. Ca va vite, trop vite. C’est vrai quoi, elle a mis trois mois après le premier baiser pour accepter de partager ses draps autrement que recroquevillée au bord du lit. En plus elle était ivre quand elle l’a embrassé, près de ce banc, alors faut pas lui demander d’être zen quand elle rencontre madame le dragon Hemingway. Il lui taquine la nuque du bout des doigts et elle frisonne déjà, parce que c’est un foutu tricheur hors compétition. « Je suis désolé, j’avais oublié qu’elle passait ce week-end. Mais tu n’as pas besoin de venir avec nous ce soir. Et puis je pourrais te rejoindre après le restaurant pour me faire pardonner… » Pardon ? C’est quoi ce regard malicieux là ? Il lui fait une proposition indécente au lieu d’aller bosser ? Rien à faire, elle boude. Elle n’a pas du tout envie de se laisser avoir par les tentations que Jared lui sert sur un plateau en argent. Non monsieur. Il va falloir faire beaucoup mieux que cela pour faire céder la demoiselle. « Alleeeez, Jazzounette, fais pas cette tête. J’aime pas quand tu fais la tronche. » Jazzounette. Vraiment, il faudra qu’on lui explique d’où il tient ce surnom profondément ridicule alors qu’il est absolument contre les petits noms mielleux. Ce gars est un mystère absolu. Et elle est sûre que derrière son air décontracté-inconscient, il y’a autre chose, un héros en sommeil qui se sert de ses talents pour faire fondre sa nana au lieu d’aller s’entraîner à sauver le monde. C’est sa bonté qu’elle admire, son optimisme aussi, même lorsqu’il dépose un baiser au coin de sa mâchoire, même lorsqu’il laisse sa mère les envahir.

« J’ai démissionné. » Ca tombe comme un morceau de béton au milieu du salon. Elle a démissionné du SHIELD, elle n’a donc plus de boulot, contrairement à Jared qui sèche son travail certes ingrat mais bien moins influencé par les considérations politiques. « J’ai passé ma vie à bosser comme une malade au lieu de découvrir des trucs. J’ai pas eu d’adolescence pour pouvoir travailler dans cette organisation. Pour rien. J’ai même manqué mourir stupidement là-bas et tout ce qu’ils veulent, c’est recenser les mutants. » Alors ouais, Jazz elle boude. Elle en a ras le bol du système parce qu’elle s’est toujours sentie concernée par la cause des mutants, parce qu’elle avait grandi avec eux, elle avait fait équipe avec des mutants certes maladroits mais profondément éloignés de l’image qu’on peut avoir de terroristes. Je dis pas, le Shield c’est parfois à la frontière hein, mais quand même quoi. « J’vais finir femme au foyer avec deux gamins explosifs. » Soupir d’ado contrariée. Si si, elle est pas sage là, les bras croisés. C’était pas franchement son rêve, le rôle de femme au foyer, d’autant qu’elle n’aimait pas les enfants. Enfin c’était une illustration.

Ca dure encore deux-trois minutes, sa moue de chien battu qu’on a foutu à la rue. Okay, elle a refusé de rester mais c’était un peu comme si on lui avait enlevé ses croquettes, le chien si il est plus nourri, il s’en va : Jazz c’est pareil. La comparaison n’est pas flatteuse, d’accord, et les compliments de Jared non plus d’ailleurs. Elle se redresse un peu, elle passe les jambes de chaque côté des cuisses du speedster et glisse les doigts dans sa nuque, à son tour. « Je vais peut-être arrêter d’être sage. Déjà c’est pas drôle à vivre et puis.. ça m’a menée à rien. » On sait tous que Jared est un peu faible quand elle joue avec ce genre de contacts suggestifs. On imagine très bien ce qu’il se passe dans sa tête au moment où elle l’embrasse, où elle l’empêche d’avoir une conversation profondément philosophique au profit d’un baiser clairement - et indécemment - langoureux. C’était tendre, c’était doux, c’était aussi un peu rebelle quand elle reprenait son souffle. C’était surtout pas raisonnable, parce qu’elle avait l’air d’avoir un peu oublié que lui, il était sensé partir. « C’est mal si je crois que je t’aime.. ? » C’est mal surtout de capturer ses lèvres, comme ça. Comment tu veux qu’il réponde, mh ? Idiote, va.
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Elle ne bouge pas. Elle ne réagit pas. Vous pensez qu’elle s’est auto-figée ? Ou alors, elle bugue. A moins que ça ne soit un de ses épisodes gros flippage, comme la fois où il lui a dit l’aimer. Faut qu’elle consulte ! Ce n’est normal du tout ! Et c’est effrayant. Mais bon, il le savait. Jazz est trop parfaite pour être normale. Y a de fortes probabilité pour qu’elle soit un robot tueur de fanboys. Et comme tous les robots, il y a des moments où elle reboot. Il n’arrive pas à comprendre. Faudrait qu’il trouve son fabricant, histoire qu’ils discutent des points à améliorer. Ouais, c’est ça. Il va mener l’enquête. Elle doit bien avoir une étiquette, une gravure ou un truc quelque part. Dans le dos, peut-être ? Quoique, s’il y avait eu quelque chose, il l’aurait vu quand il explorait sa peau. Enfin, il n’était pas non plus très concentré sur les potentielles inscriptions sur son épiderme… faudrait qu’il regarde, la prochaine fois. Prochaine fois qui n’arrivera pas de sitôt si elle continue à bouder de cette manière. Bon, quand elle dormira, alors. Petit-ami psychopathe, bonjouuuuur. “J’ai démissionné.” Il s’écarte. Les doigts se retirent de sa nuque. Le regard se fait moins malicieux. Elle a quand même prononcé deux mots importants. Ils sont à mettre dans la même catégorie que “il faut qu’on parle”, “je t’aime”, “veux-tu vivre avec moi ?”, “et si on baisait ?”. Sauf que là, ça demande du sérieux. Et forcément, qui dit sérieux dit grand besoin de concentration. Ce que Jared s’efforce de faire. Il fronce les sourcils. Elle a démissionné. Genre, vraiment ? Elle est au chômage ? Jazz, la femme parfaite, au chômage ? L’espionne qui aime son métier ? Sa petite-amie idéale ? Bon ben, Harry a gagné : Jazz n’est pas une espionne qui fréquente les super-héros. Il le savait ! Il savait qu’il aurait dû les présenter bien avant ! “Comment ça… t’as démissionné ?” Il ne lui demande pas comment elle a fait pour démissionner. Il n’est pas con. Pour démissionner, on va dans le bureau de son supérieur, on lui hurle un bon coup dessus et on lui envoie sa lettre de démission a) à la tronche b) sous forme d’avion 3) en spam sur sa boîte mails 4) en collage sur la chaise de bureau. Oui, il a réfléchi aux pires manières d’annoncer son départ. On ne sait jamais ! Et puis, ce n’est pas parce qu’il se casse qu’il ne peut pas le faire avec humour ! Ce n’est donc pas la méthode employée par Jazz qui l’intéresse. Plutôt les raisons. Elle est sage. Elle n’est pas du genre à partir, sans avoir d’opportunité derrière, sans avoir de raison précise. “J’ai passé ma vie à bosser comme une malade au lieu de découvrir des trucs. J’ai pas eu d’adolescence pour pouvoir travailler dans cette organisation. Pour rien. J’ai même manqué mourir stupidement là-bas et tout ce qu’ils veulent, c’est recenser les mutants.” HEIN ? Le S.H.I.E.L.D. veut recenser les mutants ? Mais mais mais mais mais mais… Il croyait qu’ils étaient tout beaux, tout gentils ! Il croyait qu’ils étaient plus intelligents depuis HYDRA et compagnie. Il croyait beaucoup de choses, en fait. Et ce qu’elle vient de lui dire est peut-être trop pour le coeur insouciant et innocent de Jared. Peut-être.

Ou pas. Il est assez grand pour se remettre de ses émotions. Il a seulement une preuve de plus qu’il faut se méfier des organisations secrètes. D’ailleurs, est-ce que participer à l’Overwatch était une bonne idée ? Il doute, maintenant. Il ne peut que comprendre le point de vue de Jazz. Hé bien, bien fait pour le S.H.I.E.L.D. Ils ont perdu une brillante agente. Ils ont perdu la crème de la crème. Bien fait pour leur gueule ! Jared la garde rien que pour lui. Plus jamais elle ne travaillera pour eux ! Il ne la laissera plus sortir. VOILA. Il la séquestre dans son appartement. Quelle bonne idée ! “J’vais finir femme au foyer avec deux gamins explosifs.” Il a un sourire en coin. Femme au foyer, Jazz ? Avec deux enfants à charge ? HAHAHAHA. Ca ressemble au début d’une bonne blague. Vous ne trouvez pas ? Mais siiiiiiii ! Un peu à la Pince-mi et Pince-moi sont sur un bateau. Sauf que là, ce serait plus “Explose-mi et Explose-moi font des bêtises. Maman arrive, qui explose ?”. Une bonne blague, tiens ! Faudra qu’il la raconte, un jour. Reste à savoir à qui. Faut dire que s’il n’a pas le droit de parler des pouvoirs de Jazz à ses potes, à sa mère, à ses collègues et à des inconnus, il ne reste plus grand monde. Son propre reflet ? La tristesse du truc, quoi. “Tu serais une horrible mère, crois-moi.” Même pas peur des représailles. C’est ce qui donne le grand frisson, vous voyez ? Un peu comme quand on va dans des parcs d’attractions. Ce n’est pas pour aller dans les attractions pour enfants. C’est pour vomir le déjeuner dans une montagne russe, avoir deux-trois moustiques collés aux dents, attraper une extinction de voix et pleurer sa mère. Jazz, c’est son attraction à lui. Avec elle, il risque tous les jours. Il a sa dose de frissons. Sa vie sur un vélo et sa maladresse ne suffisaient pas, vous voyez ? Sa vie restait encore trooooop ennuyante. Il lui fallait un truc de plus. Et ce truc, c’est sa Jazzounette adorée. Le meilleur frisson de toute la Terre. Un frisson à l’état de boudage, pour l’instant. Il ne compte pas se laisser faire. Il ne compte pas baisser les bras. Soldat Jared n’abandonne jamais ! Soldat Jared ne perd pas espoir ! Il reprend sa position, près d’elle. Etape 3 : les supplications. Ouais, il ne recule devant rien. Il serait prêt à se prostituer pour qu’elle sourit ! Un homme dévoué, n’est-ce pas ? “Un petit sourire ? Juste un tout petit souriiiiiiire, s’il te plaîîîît.” Sourire : zéro. Etape 4 du plan : les plantages de doigt dans les côtes. Ouais, le truc le plus agréable du monde. Rien. Rien de rien. Même pas un sursaut. Même pas une grimace. Insupportable ! Etape 5 : les doigts baladeurs dans la nuque. Alors ? Le néant. Elle est casse-pieds ! Mais non, Jared n’est pas découragé. Etape 6 : il couvre sa mâchoire de baisers. Il met le paquet, le gars. Il se lance dans la conquête d’un territoire hostile, vous voyez ? Il doit dompter un chat sauvage (ou un chien battu) pour obtenir un petit sourire, un baiser, un regard. UN TRUC. N’importe quoi. Sérieux, quoi ! Il n’aime pas les bouderies. Les gens sont tellement plus beaux avec un sourire. Encore plus Jazz. Même si avec cette tête, elle le fera toujours craquer.

Mais finalement, elle se déride. Un peu. Non en fait, carrément beaucoup. Elle se la joue séductrice, en passant en califourchon sur lui. Immédiatement, Jared réagit. C’est qu’il n’est pas difficile, le petit. Il ne se fait pas désirer. Il répond à la soudaine malice de Jazz en un quart de seconde, par un sourire. Son corps vibre en communion avec celui de la jeune femme. “Je vais peut-être arrêter d’être sage. Déjà c’est pas drôle à vivre et puis.. ça m’a menée à rien.” Il pose ses mains sur ses hanches. Bientôt, elles se promènent dans son dos pour rapprocher le corps de Jazz. Il se laisse enivrer par son baiser langoureux. Cette fois, c’est sûr : il ne retournera pas travailler. Quoique bon, quand même, s’il ne veut pas perdre son poste, il devrait y retourner. Mais bon, ce serait dommage de partir tout de suite, non ? Il peut rester encore quelques minutes. Il n’est plus à ça près. Et puis, il ne fait rien de mal. N’est-ce pas ? Personne ne va mourir à cause d’un retard de livraison. De toute manière, Jazz ne le lui laisse pas le choix. Elle est assise de tout son poids sur lui. Pauvre homme qu’il est, incapable de la soulever pour s’enfuir. On y croirait presque, hein ? “J’aime quand tu es sage… mais la vilaine Jazz me plaît aussi.” Il ne s’éloigne pas de son visage. Même s’il le faisait, elle ne lui en donne pas l'opportunité. Quelque chose a changé en elle. Un truc qui s’est déclenché. Ce qui pourrait être flippant, en y réfléchissant bien. Elle a un peu le comportement des gens qui ont un dédoublement de personnalité, non ? Attendez, elle change d’humeurs en trois minutes. C’est pas normal ! Bon, faut dire aussi que ça arrange bien Jared. Sérieusement, sans ces déclics, elle ne voudrait jamais le tripoter suggestivement. Alors, il ne va pas se plaindre. Le jour où elle virera nymphomane, il se posera des questions. Pas avant. “C’est mal si je crois que je t’aime.. ?” Oh attendez… qu’est-ce qu’elle raconte ? Qu’est-ce qu’elle vient de dire ? Elle croit l’aimer. Ce n’est pas très clair, tout ça. En tant qu’ancienne espionne, elle devrait être capable de s’exprimer explicitement. Sa révélation nécessite une enquête plus poussée. Il va devoir employer des techniques déloyales et indécentes. “T’es sûre de toi ? Parce que je pourrais buguer et m’enfuir...” Lui aussi pourrait flipper devant ses sentiments, non mais oh ! Y a pas qu’elle qui a le droit d’être choquée par les sentiments des autres. Mais non, ce n’est pas le genre de Jared. Il en est même loin. Très loin. Il ne passe pas à côté de l’information principale : elle l’aime. Enfin, elle croit. Elle n’est pas sûre.

Il la bascule sur le canapé. Il se place au-dessus d’elle pour mieux attaquer ses clavicules et son décolleté. Les doigts s'aventurent sur ses cuisses et viennent taquiner la culotte. Il abandonne momentanément sa peau (il est en train de développer une passion pour son épiderme… à moins que ça ne soit une addiction). Est-ce qu’il peut en avoir un morceau, vous croyez ? Ouais, non, il aurait vraiment l’air d’un psychopathe et Judith serait satisfaite de le découvrir. “Je t’aime aussi, tu le sais ?” Il le lui rappelle. Histoire qu’elle s’en souvienne. Hé ouais, meuf, il n’a pas changé d’avis depuis la dernière fois. Il reste constant là-dessus. Jusqu’à ce qu’elle vende/brûle/jette/confisque ses figurines. Le jour où elle le fait, Jared lui en voudra. Fort. Fort. Fort. On touche pas à Captain America et à Iron Man ! On les laisse tranquilles, dans sa boîte. “Faut que je retourne travailler, sinon j’vais avoir des ennuis.” Oui, il devrait partir. Il devrait s’arracher à l’emprise de Jazz. Il devrait reprendre le chemin du travail. Alors, pourquoi est-ce qu’il reste là, dans son salon ? Il sait ! C’est forcément parce qu’elle l’a figé, la vilaine. Elle l’a collé au canapé. Elle est méchaaaaaaante. Il ne pourra plus jamais manger ses pizzas. Il ne pourra plus jamais regarder les matchs de basketball. Il ne pourra plus jamais chasser les super-héros. Collé à vie à Jazz… bon, y a pire, on l’avouera.

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Bon, okay, elle est addict. Complètement. Même quand il lui dit qu’elle serait une horrible mère, parce que c’est la vérité, parce qu’elle n’a rien d’une procréatrice née. C’est une bouillotte ou une couveuse, tout au plus, mais une mère non. En fait, si on veut vraiment être réaliste, il faut souligner que Jazz est trop jeune pour penser à ça, et qu’elle avait toujours envisagé son existence au sein d’une organisation portée sur le combat, la loyauté et l’absence de vacances. Faut pas se leurrer, vous posez pas un congé maternité au Shield comme si c’était tout à fait normal de vouloir fonder une famille et revenir plus tard. Y’a qu’à voir l’entraînement qu’ils ont, il faudrait des années pour retrouver le niveau ensuite. « Et toi, alors ? Papa de l’année ? La blague ! » a-t-elle lâché, sur un ton bien plus enjoué que précédemment. On peut se moquer du côté brûlant de la rouquine, l’aspect ultra-rapide de Jared n’est pas plus rassurant, il pourrait décrocher la tête de son gamin en allant trop vite, en se prenant les pieds dans le tapis, en étant le maladroit qu’il est, en sommes. Et puis il a eu le malheur de dire qu’il aimait la vilaine Jazz, le gars. Est-ce qu’il est suicidaire ? Est-ce qu’il croit sincèrement qu’il va pouvoir sortir de cet appartement après avoir dit un truc pareil ? Elle est déjà pendue à ses lèvres, la teigne. C’est comme ça qu’on finit par dire à un mec qu’on l’aime. Le souci ? C’est qu’elle a énormément de mal à réfléchir avec des mains qui se promènent sur ses hanches, dans son dos, sous le tissu. Il l’incite à se rapprocher, catastrophe imminente en vue, habituellement. Pas là.

« T’es sûre de toi ? Parce que je pourrais buguer et m’enfuir… » Attaque déloyale. Mayday, mayday. En fait non, elle s’en fiche. Il la fait basculer sur le canapé et tout ce qu’elle lui sert, c’est la moue du chaton plein de remords, comme dans Shrek. Je sais, je vous ai pas prévenu que ça existait, faut me pardonner. Pour faire simple, disons qu’il s’agit du stade au-dessus, après le chien il y’a le chat, encore plus craquant. Attention Jared, tu vas déclencher des choses que tu ne maîtrises pas ! Surtout qu’il explore les clavicules, là. Et le décolleté. Et, oh. Il a déjà retrouvé le chemin de la lingerie, le vil. Elle s’est sentie rougir, de façon parfaitement stupide parce que la nuit d’avant, elle n’avait pas vraiment hésité à se noyer dans la luxure. « Je t’aime aussi, tu le sais ? » Ca fait louper un battement à son petit coeur de flammèche. C’est sûrement la raison pour laquelle elle a passé les mains dans le dos de Jared, le regard éclairé du cercle orange habituel, sans les explosions qui s’en suivent cette fois. C’est bien. Elle progresse. Elle ne brûle pas d’épaule ou de nuque. « .. Depuis hier, oui. » Oh, coquine. La référence se fait avec cet air malicieux qui va beaucoup mieux à la Sparks virtuelle qu’à celle qui se trouve dans ses bras. Ou plutôt, on l’imaginait plus facilement sur le visage de l’alter-ego emmerdante, parce que Jazz était l’image de l’introversion. Avant. Avant ce gars là. « Faut que je retourne travailler, sinon j’vais avoir des ennuis. »

Noooooon. Pars paas. Elle n’a pas très envie qu’il s’en aille. Pas du tout même. Il la chauffe comme ça et il s’en va ? C’est injuste. Elle a commencé, d’accord. Et elle n’a plus du tout envie que ça s’arrête. Elle lui vole un baiser, un long baiser avant de le pousser, de l’inciter à se lever. « Va travailler. Dépêche-toi, tu vas avoir des problèmes. » De gros, vu le retard. Il est parti à vitesse express, il pourra retourner livrer des colis de la même manière. Cela dit, il s’est approché de la porte et déjà, elle l’a attrapé par la manche. Non, tu n’ouvriras pas cette porte. Elle est revenue s’accrocher à son cou, perchée sur la point des pieds. Elle change vite d’avis. Un souffle contre sa bouche. « Finalement, reste. S’il te plaîîît. Appelle pour dire que t’es malade. » Les doigts sont repartis jouer sur le ventre, d’une caresse taquine. Mouvement de recul. La ceinture s’est détachée d’elle-même, sous le regard sidéré de Jazz - et sans doute de Jared. Il a peut-être l’habitude de les voir cramer, beaucoup moins de les voir se défaire tranquille pour se jeter seules contre le sol. « C’est pas moi ! » Elle a levé les mains en signe d’innocence. Effectivement, pas de traces de sa petite main marquée à la chaleur sur la matière. On fait quoi, inspecteur Hemingway ? En tous cas, elle l’ignore, mais elle y’a pensé très fort, à cette ceinture.
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euuuh... oups ?


Et toi, alors ? Papa de l’année ? La blague !” Qu-QUOI ? Elle met en doute ses capacités à être un merveilleux père. Le comble ! Elle peut parler, elle ! Elle explose tout d’un éternuement. Elle est même capable de le brûler quand elle ne se contrôle plus (et c’est souvent bon signe…). Elle fait preuve d’une mauvaise foi énorme. Ouais, énorme. Elle ne réalise pas qu’elle a, à côté d’elle, le meilleur papa de la planète. Le mec est encore enfant dans sa tête, ça fait de lui le partenaire idéal pour faire des conneries et pour jouer pendant des heures. Il est aussi capable de courir super vite, alors avec lui, même pas peur des retards. Ca donne même la sensation d’être dans une voiture de course lancée à pleine allure ! Tu vois, Jazz, le père parfait ! Enfin, du point de vue des enfants. Après, d’un point de vue de l’éducation, c’est autre chose. Mais bon, ils n’en sont pas encore là… n’est-ce pas ? Ce serait déjà un miracle si leur couple survivait plus d’un an à leur caractère différent. Et puis, ils sont encore trop jeunes. Et et et et et eeeeeeet il n’est pas prêt. Voilà. Garder les gamins des autres, pourquoi pas. Pour dépanner. Tout ça. Mais garder ses propres gamins pendant vingt ans. NO WAY. En plus, vu leur mère, ils seraient insupportables. Il préfère ne rien tenter au niveau de la procréation. Même si la situation actuelle pourrait faire penser le contraire. “.. Depuis hier, oui.” HAN ! La garce ! On rappelle qui s’est enfuie quand elle a entendu un “je t’aime” ? Qui a du mal à comprendre le concept de couple ? Qui vient seulement de lui dire qu’elle l’aimait ? Bon okay, avouons-le, il aurait flippé si elle l’avait dit au premier rendez-vous. Il se serait légèrement inquiété de finir marié avant la fin du mois. Avec Jazz, il sait que ça n’arrivera pas et c’est plutôt rassurant. Quoiqu’on n’est jamais à l’abri d’une soirée arrosée qui s’achèverait dans une église à Las Vegas. On ne sait pas ! Il prend l’air le plus offusqué qu’il ait en réserve. “Je suis vexé ! Moi qui croyais avoir été performant à chaque fois !” Tiens, voilà, ça lui fait une raison de plus pour décoller du canapé. NON MAIS ! Ingrate ! Il fait ce qu’il peut, lui, pour retenir ses envies et pour ne pas l’effrayer ! Mais elle ne l’aide pas quand elle lui saute dessus, comme ça, et qu’ils se réconcilient sans vêtements. Il n’est pas infaillible. Il n’est pas parfait. Noooon, loin de là. Alors oui, peut-être qu’il y a mis plus de coeur hier soir. Ou peut-être même qu’il n’a pas pensé à la peur de perdre Bébé Thor, d’avoir une nouvelle ampoule explosée, de dire adieu à son ballon de basket. Peut-être. En même temps, c’est Jazz, là ! Avec son regard de braise. Ses caresses. Ses baisers.

Qu’est-ce qu’elle fait ? Elle l’embrasse ? Genre ! Ouais, je sais, ce n’est pas la chose la plus incroyable. Mais il vient de lui dire qu’il doit partir. C’est pas le moment de l’embrasser comme ça ! Sinon, il ne va jamais bouger son fessier de ce canapé. Allez, quoiiiii. Vile tentatrice ! Ecrase-lui Bébé Thor pour faire redescendre ses envies ! DEPECHE-TOI. “Va travailler. Dépêche-toi, tu vas avoir des problèmes.” NAAAOOOON. Il ne veut plus partir. Il veut rester greffé à Jazz pendant les heures qui suivent. Et après, il rejoindra sa mère pour un repas express, avant de revenir auprès de sa petite-amie séductrice. Il se force. Vraiment. Il rassemble le peu de volonté qu’il a pour se redresser et abandonner le canapé. Bon, faut voir le bon côté des choses. Y a aussi des gens sexys au boulot. Sauf qu’il ne couchera jamais avec. Encore moins avec son patron. Lui, il n’a rien de sexy. Même pas quand il vous hurle dessus. Même pas quand il porte sa chemise à carreaux, en mode beau gosse. Non, jamais. Alors, forcément, s’il doit choisir entre son patron et sa petite-amie, le choix est vite fait. Sauf qu’on ne lui demande pas de choisir. Il doit partir. Déjà que Jazz n’a plus de boulot. Si lui aussi, il perd son job, ils ne sont pas dans la merde. “Dès que je reviens, on termine ce qu’on a commencé.” Il pointe un index dans sa direction. Hors de question qu’ils s’arrêtent là. Hors de question qu’ils ne reprennent pas où ils se sont arrêtés. C’est une question de bien-être personnel, voyons. Aucunement de sexe. Bien sûr que si ! Ce qu’il vient de se passer provoque un graaaand sentiment de frustration chez les deux jeunes adultes. Il faut donc évacuer cette frustration pour qu’ils puissent s’épanouir et ne pas être marqués à vie par cet échec. Ca pourrait provoquer un traumatisme ! Il récupère sa veste. Mais au moment d’ouvrir la porte, il est retenu par sa manche. Il se retourne pour voir une Jazz déterminée à le séquestrer dans son propre appartement. Et dire que c’était lui qui avait ce plan en tête. “Finalement, reste. S’il te plaîîît. Appelle pour dire que t’es malade.” N’est-elle pas trop mignonne ? Ou pas. Il a créé un monstre assoiffé de sexe. Voilà ce qu’on récolte quand on vole la virginité d'une femme et qu’on la pousse à s’accepter ! Maintenant, Jared, il faut assumer ! Contrôle ton monstre et fuis au travail. Vite ! Bon… encore trois secondes. Histoire de la laisser jouer de ses charmes. Non non non non non. JARED. SOIS FORT. Ferme-les yeux et reprends le dessus sur la bête sexuelle qui est face à toi. Un peu de cran ! Il capture ses lèvres. Juste pour être sûr qu’il doit bien partir. Aucunement pour se donner une raison de rester, nooooon. Jamaiiiiiiiis. “Maintenant que t’es au chômage, faut bien que quelqu’un t’entretienne, mademoiselle Duchannes.” PAUSE. Est-ce qu’il ne vient pas de s’engager ? Genre, un tout petit peu ? Alors qu’on a dit qu’il ne se sentait pas prêt pour le mariage, la famille et compagnie. L’entretenir, ça suppose de vivre avec elle, de partager la nourriture, de partager le canapé, de TOUT partager. Même Cathor. Est-ce qu’il est prêt à prêter son chat à Jazz ? Sûrement pas ! Elle risquerait de le griller ! Le chat du tonnerre tué par une combustion moléculaire. Sérieux ?

Il ignore toujours ce qu’il doit faire. Vous savez, là, cette image utilisée dans les films : l’ange et le démon, posés sur ses épaules. Hé bien, c’est typiquement ce qu’il a. Le Jarangel lui dit d’assommer Jazz (pas si angélique que ça, l'ange) et de travailler. Le Jardevil lui propose de passer la journée dans la luxure. Et même d’annuler le dîner avec sa mère. Et évidemment, y a pas de troisième personne pour proposer une solution alternative. PFFFUU. “C’est pas moi !” Qu’est-ce qu’elle a fait, encore ? Il regarde tout autour d’eux, à la recherche d’un truc qui aurait explosé sans qu’il ne l’ait entendu (il se fait vieux, vous savez). Mais non. Rien. Alors, il baisse les yeux sur la ceinture. Elle est défaite. Genre, elle s’est enlevée toute seule. Ben voyons ! Il éclate de rire. Jazz n’est tellement pas crédible en innocente. Pas quand depuis une minute, elle trifouillait sur son ventre. Nope ! Jared ne marche pas dans son numéro. Il est un peu plus malin que ça, désolé Jazz. “C’est sûrement le même fantôme qui a explosé mon réveil, l’autre fois.” Un fantôme qui s’appellerait Jazz Duchannes, qui aurait (étrangement) les cheveux roux (comme sa petite-amie), qui aurait un passé d’espionne (oh tiens, comme sa petite-amie) et qui aimerait exploser les choses (encore comme sa petite-amie). Bizarrement, ce fantôme ressemble pas mal à Jazz. Le monde est teeeellement étrange ! Il se détache de la jeune femme. Avec difficulté. Pas à cause d’elle. Nooon, à cause de lui-même. C’est qu’il a peur qu’en s’éloignant, elle s’essouffle et perde en désir. Ce serait vraiment con, non ? Et puis, il aime trop la savoir près de lui. Cette source de chaleur qui fait battre son coeur un peu plus vite, chaque fois qu’elle devient malicieuse. Ou qu’elle détruit un truc. C’est que ça fait peur, des fois ! “Bon, t’as gagné, je vais appeler mon boss… mais j’te préviens : tu n’en profites pas pour me déshabiller à mon insu !” Hé oh, il commence à la connaître, la petite coquine ! Elle le déshabille quand il a le dos tourné. Ca ne se fait pas de profiter de sa déconcentration. C’est complètement méchant ! Ou pas. Il aime bien quand elle prend des initiatives. Ca traduit une espèce de prise de conscience, non ? Un truc dans le genre, en tout cas. Elle est bien loin de la gamine timide qui sursautait au moindre contact. Là, elle sursaute au moindre vêtement enlevé. Est-ce qu’on peut parler d’évolution ? Je crois bien que oui.

Il dégaine son téléphone et lance un appel. Cette fois, il contacte vraiment son patron. Bon, okay, il aurait plutôt dû appeler la secrétaire ou une personne tiers qui ne lui aurait pas hurlé à la tronche. Mais bon, on n’est pas toujours intelligent quand sa petite-amie vous allume ! Il cale téléphone entre son oreille et son épaule. Optimisation du temps : il saute à cloche-pied pour retirer son pantalon. Il tente de pivoter en direction de Jazz. Il a juste le temps de lui faire un clin d’oeil, en mode “t’inquiètes pas, baby, j’arrive tout de suite. J’ai juste une affaire importante à régler au boulot”. Sauf que l’effet particulièrement sexy de son clin d’oeil est foutu en l’air par sa chute. Son nez frôle le sol. Le téléphone glisse par terre. Le cul se retrouve en l’air. So sexyyyy, Jareeeeed.

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Performant à chaque fois ? Elle a froncé les sourcils, Jazz, parce qu’elle ne comprend pas bien ce qu’il entend par là. Il y’a une question de performance, là-dedans ? Bon, elle se souvient vaguement que les Bravo avaient eu tendance à discuter de talent, sur le sujet, mais de là à imaginer ce que ça sous-entendait.. non. Pauvre petite inexpérimentée qui n’a pas encore découvert l’étendue de la compétitivité des hommes. Donc si Jared était heureux ce matin-là, c’était simplement parce qu’elle avait été détendue durant la nuit ? Etrange conception du monde. Toujours est-il que le jeune homme a fini par consentir à être raisonnable en se dirigeant vers la porte, laissant la demoiselle à son abandon, à sa solitude et à sa résolution de ne pas faire perdre son emploi à son petit-ami. « Dès que je reviens, on termine ce qu’on a commencé. » Il a pointé l’index vers elle, et pire qu’avec une baguette magique, a réduit en poussières toute sa détermination. Non, il ne peut pas partir, il ne peut pas laisser son petit coeur plein de frustration. Son regard de tombeur machiavélique, là, à lui souffler qu’il faudrait qu’elle attende toutes ces looooongues heures avant de retrouver ses bras. D’autant qu’elle n’aurait rien d’autre à penser, sans emploi, sans projets. Ni une, ni deux, elle s’est extirpée du canapé pas supra confortable pour s’accrocher à sa nuque. Il est prisonnier de son baiser maintenant, comme d’une vile sorcière de contes de fées. Bon, elle n’a rien d’une Zelena de Once Upon A Time (qu’est-ce qu’on regarde pas quand on s’ennuie, hein, Jazz ?) mais il ne résistera pas, c’est certain. « Maintenant que t’es au chômage, faut bien que quelqu’un t’entretienne, mademoiselle Duchannes. » Quoi ? Pardon ? Elle n’a pas bien entendu. Il attrape ses lèvres avant de lui sortir ça, sûrement en pensant qu’elle n’intègrerait pas ce qu’il dit, comme ça. Oh. Tu la prends pour une idiote ? Jazz lui a offert un sourire en coin, presque provocatrice. « C’est une demande officielle, monsieur Hemingway ? Du genre : oh s’il te plaît, laisse-moi prendre soin de toiii ? » Elle se moque, la garce. Elle a le droit, après tout, parce qu’il a voulu la délaisser pour un horrible patron super moche. Dites, c’est pas une patronne hein ? Elle pourrait être jalouse.

C’est dommage, elle aurait bien aimé continuer à le taquiner, à jouer de ses doigts sur son ventre, sauf que la ceinture en a décidé autrement et, possédée, elle s’est jetée par terre. Il se passe des choses folles dans cet appartement, entre la tringle tueuse et le chat invisible ! « C’est sûrement le même fantôme qui a explosé mon réveil, l’autre fois. » Il rit, le vil ! Il rit aux éclats ! Comme si c’était la chose la plus drôle du monde, mais c’était pas drôle du tout une ceinture auto-destructrice ! Imaginez qu’elle soit prise de folie et l’étrangle, hein ? Elle ne voulait pas perdre son Jared, la Jazz. La petite moue - le retour - pour montrer son innocence avec plus de conviction. Sans succès. Enfin si, un succès : « Bon, t’as gagné, je vais appeler mon boss… mais j’te préviens : tu n’en profites pas pour me déshabiller à mon insu ! » YOUPI. Il part pas ! Elle n’a pas à déprimer toute la sainte journée, elle n’a pas à attendre qu’il rentre du restaurant avec sa mère diabolique. Tant mieux. Voilà. Elle ne pense plus à son travail perdu, il y’a mieux à faire. Bad bad girl. Et super mauvais garçon faible aussi.

Sans plus attendre, le téléphone est une arme fatale dégainée, le pantalon une arme enlevée - ou qu'il tente d'enlever -, le tout en même temps et très mal, ce qui a pour résultat un Jared le nez par terre, et le cul en l’air. Sublime. Elle étouffe tant bien que mal le rire qui la prend en récupérant le téléphone, sans demander son avis au propriétaire dudit objet. « Oui, bonjour. Jared est malade. Il est.. vous êtes sûr que vous voulez le savoir ? Soit. Une horrible indigestion. Il est parti dans la salle de bains. Ca ira mieux d’ici deux-trois heures mais pour aujourd’hui, je crains que ça ne soit pas possible. Un restaurant peu scrupuleux. Je vous promets qu’il sera à l’heure lundi matin. Qui je suis ? Sa petite-amie. Oui, c’est incroyable. Bonne journée, monsieur. » Voilà. C’était réglé. Elle a raccroché sans repasser Jared à son adorable patron, un sourire colgate sur les lèvres. Si il voulait prétendre être célibataire endurci, c’est foutu. Mais elle a le champ libre pour lui faire toutes les misères du monde. Comme retirer son haut, par exemple. Oui, voilà, hop, il en a plus. « T’es peut-être super-rapide pour me déshabiller mais est-ce que tu l’es assez pour me protéger de ta salle de bains, mh ? » Oh. Mais. Ne serait-ce pas une indécente proposition, ça ? Si, si, absolument. Ca se voit dans ses yeux oranges. Parfaitement, oranges, parce que chaque fois que Jared lui fait de l’effet, ça active bien plus que chez une fille normale, apparemment. Sortir avec une fille explosive, on n’a pas idée. « Profitons de cette indigestion qui tombe si bien. » Jared a cassé Jazz, pas d’autre explication logique. Il a grillé le système de sagesse chez la rousse. Terrible. Ou terriblement alléchant, allez savoir.  
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not a perfect
GIRLFRIEND


C’est une demande officielle, monsieur Hemingway ? Du genre : oh s’il te plaît, laisse-moi prendre soin de toiii ?” Et voilà ! Il le savait ! Elle est aussi folle que toutes les autres femmes. Elle pense déjà à leurs soixantes enfants, au château qu’ils habiteront, à la décoration qu’ils auront, aux trente chiens qu’ils adopteront. AU SECOURS. Pourquoi faut toujours qu’il tombe sur des femmes qui s’emballent au moindre mot ? Bon, en même temps, il l’a cherché. Cela dit, jouer aux adultes responsables à quelque chose de drôle. Genre eux, ils sont capables de penser à l’avenir ? Venant de Jared qui n’est même pas capable de décider ce qu’il va manger dans les dix minutes qui arrivent, c’est étonnant. Vous noterez quand même que Jazz ne semble pas effrayée par l’idée de vivre avec lui. Quelques hypothèses à cela : 1/ elle est trop occupée à embrasser Jared pour comprendre le vrai sens de sa phrase 2/ elle est trop occupée à embrasser Jared pour comprendre le vrai sens de sa phrase 3/ elle est trop occupée à embrasser Jared pour comprendre le vrai sens de sa phrase 4/ elle est trop occupée à embrasser Jared pour comprendre le vrai sens de sa phrase. Alors, 1, 2, 3 ou 4 ? Tentez de remporter ce merveilleux sac de sport troué en jouant au 7 13 13. L’appel est surtaxé 10 $ la seconde (faut payer le futur mariage). Le tirage au sort aura lieu... jamais. “Je suis un gentleman, moi, mademoiselle ! Qu’est-ce que tu crois ? D’ailleurs, je dois avoir un reste de pain de mie, si tu veux déjà qu'on partage notre bouffe...” Ils vont bientôt se donner du ‘très cher’, ‘darling’, ‘ma bien-aimée’ et compagnie. Ils doivent faire attention. Quoi ? Jared a peur de devenir trop proutprout en s’engageant. Vous imaginez comme sa vie serait ennuyante ? Encore pire qu’en étant coursier ! Et puis, vivre en couple nécessiterait de trouver un vrai job, de devoir accomplir des tâches ménagères reloues, de ne plus être bordélique… Non, vraiment non, ce n’est pas possible. Quoique. Être en couple avec Jazz a quand même bien des avantages. Comme sa capacité à réagir au quart de tour quand une situation dérape. Genre, son petit-ami qui se casse la gueule en essayant de jouer les beaux gosses, tout en téléphonant et en se déshabillant. On est d’accord, ça faisait déjà beaucoup pour un seul Jared. S’il s’était contenté de jouer les beaux gosses, ça se serait bien passé. Enfin, il aurait pu rester coincé dans une expression ridicule. Mais ça, c’est encore autre chose. Et puis, y a un truc qui cloche. Il saigne du nez. Forcément qu’il saigne du nez. Vous avez vu sa chute ? Il n’a même pas besoin de vérifier pour le savoir. Oh.. ah ben non, il ne saigne pas du nez. QUOI ? Non, absolument pas, il n’a pas des tendances hypocondriaques. Pourquoi vous pensez ça ? Il avait des raisons de s’inquiéter ! Son nez a quand même frôlé le sol. On peut vite se casser un os, il en sait quelque chose.

Oui, bonjour. Jared est malade. Il est.. vous êtes sûr que vous voulez le savoir ? Soit. Une horrible indigestion. Il est parti dans la salle de bains. Ca ira mieux d’ici deux-trois heures mais pour aujourd’hui, je crains que ça ne soit pas possible. Un restaurant peu scrupuleux. Je vous promets qu’il sera à l’heure lundi matin. Qui je suis ? Sa petite-amie. Oui, c’est incroyable. Bonne journée, monsieur.” Vous avez remarqué, vous aussi ? Non, pas l’étonnement de son patron, ni l’excuse dégueulasse (elle aurait pu trouver mieux, surtout qu’il était au boulot il y a deux heures). Je ne vous parle pas de ça. Mais plutôt de la tendance de Jazz de jamais aider Jared quand il se casse la gueule. Ce n’est pas la première fois. Alors qu’il aurait bien besoin d’une infirmière pour vérifier qu’il ne s’est rien cassé. Heureusement qu’il n’attend pas qu’elle l’aide, sinon il aurait eu le temps de crever la bouche ouverte. Et avec la chance qu’il a, une mouche en aurait profité pour faire sa vie dans ses intestins. Et bim, paye ta vie de merde. Il est déjà sur ses pieds quand elle (Jazz, pas la mouche) raccroche. Une mouche qui téléphone, où est-ce que vous avez vu ça, sérieux ? Il se passe quelque chose d’autre d’étrange. Elle a le regard carnassier. Comme si elle s’apprêtait à le bouffer tout cru. Et je parle toujours de Jazz, pas de la mouche. Merci de suivre. Vous croyez qu’elle peut le bouffer ? Est-ce qu’elle se la joue Megan Fox dans Jennifer’s Body ? La pire cata effrayante du cinéma américain. Cela dit, elle était sexy, Megan. Et Jazz l’est aussi. MON DIEU. TOUS AUX ABRIS. ELLE VA LE DEVORER TOUT CRU. Il se rapproche de Jazz (même pas peur !). Il est sur le point d’affronter son destin, en effaçant la distance entre cette créature et lui. “La prochaine fois, tu choisiras un truc plus glamour que l’indigestion, tu veux bien ?” Pourquoi pas : “il s’est cassé la jambe, en voulant sauver une grand-mère de la noyade ?” ou “il est tombé d’une échelle en voulant cueillir des pommes ?”. Ouais bon, okay, il n’a pas une grande passion pour les pommes. Mais un truc plus cool que l’indigestion. Ses collègues vont le regarder de travers, en mode “c’est donc lui, le mec qui vomit ses tripes”. Merci la réputation. “T’es peut-être super-rapide pour me déshabiller mais est-ce que tu l’es assez pour me protéger de ta salle de bains, mh ?” Okay, donc, définitivement, il ne sait pas où est passée sa petite-amie. Mais si, vous savez ! La rousse, au regard doux et parfois lumineux, à la peau laiteuse, à la timidité maladive et l’innocence précieuse. Oui, cette femme là ! Il ne sait pas du tout où elle a disparu. En tout cas, il ne va pas tourner le dos à sa remplaçante : une femme déterminée, séductrice, sûre d’elle et… ouais, gourmande. C’est qu’elle le mangerait tout cru, si elle le pouvait ! Il le voit à son regard. Ca tombe bien parce qu’il aime les folles psychopathes. La Jazz aux sens éveillés a justement la tête de la folle psychopathe. Il ne peut pas rêver mieux. Elle lui a déjà retiré son pull. Il n’a plus de jean. Autant vous dire que c’est finalement elle qui est plus rapide pour déshabiller l’autre. Mais Jared n’est pas en reste. User de la super-vitesse pour retirer les habits de Jazz est moins drôle. Faut se l’avouer. Alors, il reste sage (il aura même le droit à un bon point à la fin). Il s’amuse tout de même sur la peau de Jazz. Du bout de ses doigts (sûrement froids pour elle), il taquine l’épiderme des bras. Lorsqu’il baisse les yeux sur elle, il a le regard plissé. C’est le regard magique pour voir ce que les gens cachent clairement. Le regard magique pour déceler la vérité. Hé ouais, il n’est pas qu’un speedster. Il a d’autres pouvoirs cachés. “Est-ce que ce serait un défi ?

Et puis, quoi ? Elle veut s’aventurer dans sa salle de bains ? Ca y est ! Elle n’est plus la femme innocente qu’il a connue. Elle sait maintenant qu’on peut faire des bêtises dans une pièce pareille. Ne me dites pas qu’elle a regardé des pornos ! Elle aurait au moins pu l’inviter ! Oui ? Ils auraient pu avoir un moment d’échange, ensemble, enfin ! Ils doivent bien se trouver des centres d’intérêts communs, en dehors de super-héros évidemment. Ils ne vont pas passer leur temps à chasser des vilains. Okay, ça peut stimuler la libido de voir sa petite-amie se trimballer dans une tenue moulante et en cuir, mais tout de même ! “Profitons de cette indigestion qui tombe si bien.” Il éclate de rire. Okay, il ne pensait jamais entendre de pareils sous-entendus de la bouche de Jazz. Faut croire que tout arrive, un jour ou l’autre. Ben oui ! Il en est la preuve vivante. On lui prédestinait une vie banale, sans pouvoir. Le voilà qui peut faire le tour de la planète en une minute. Voire moins. Tiens, et s’il essayait ? Pas dans l’immédiat. S’il se perd entre la Chine et l’Afrique, Jazz pourrait voir ses désirs s’évanouir. Ce serait dommage de frustrer cette pauvre jeune femme qui découvre les plaisirs charnels. Et Jared a du coeur. Beaucoup de coeur. “Je sais pas comment tu fais, mais tu rends l’indigestion terriblement sexy.” Un talent qu’elle peut rajouter sur son curriculum vitae. LE détail qui manquait dans ses compétences pour trouver un nouveau job. Vous voyez qu’on en apprend tous les jours ! Aujourd’hui, Jazz a appris à rendre du vomi séduisant. Croyez-moi, c’est un miracle. Il plonge une nouvelle fois sur ses lèvres. Pour une exploration purement scientifique, évidemment. Il étudie les changements de goûts des lèvres. Ouais, c’est important. Il a développé une théorie selon laquelle les humeurs influeraient sur le goût des lèvres. Hm ? Oui, je sais : tout ça pour l’embrasser. Pathétique, j’en conviens. Il la pousse doucement jusqu’à la salle de bains. N’oublions pas qu’ils sont collés l’un à l’autre (deux sangsues en rut, l’horreur pour les voisins), ils pourraient se casser la tronche à n’importe quel moment.  Alors, voyons ce qui la dérange tant dans cette pièce. Serait-ce l’atroce tringle qui ne tient jamais ? Ah si, elle a dû tenir. Genre deux jours. Jusqu’au moment où il a glissé, s’est raccroché au rideau de douche et s’est quand même cassé la gueule parce que la tringle n’a pas supporté. Ouais, en fait, c’est de sa faute. S’il n’était pas de mauvaise foi, il pourrait arrêter d’accuser son propriétaire. Mais comme il est le roi de la mauvaise foi, il va continuer. Et puis, c’est drôle ! Une tringle qui tombe, ça donne du piment au quotidien. Un mystère. Un pari. Aujourd’hui, est-ce qu’il va se la prendre sur la gueule ? Saura-t-il l’éviter à temps ? Pourra-t-il survivre à sa douche ? Hey ! Vous aussi vous êtes pris dans l’intrigue, hein ? AVOUEZ. Je vous ai vu sortir le popcorn ! C’est quand même mieux que les Feux de l’amour, franchement.

Il libère Jazz de sa robe. Y a pas de raison. Il est à moitié nu, elle a le dessus sur lui vestimentairement parlant. Il est hors de question qu’elle puisse se rincer l’oeil et pas lui ! Même si sa robe est assez près du corps pour en deviner les jolies courbes. Il en profite pour tracer un sillon de baisers dans sa nuque. On n’en profite jamais assez. Chaque occasion est bonne à prendre, non ? Ouais okay, on disait qu’elle était gourmande, mais Jared n’est pas mieux. Mea culpa et crotte de bique. Il se détache de Jazz pour se rapprocher de la douche. En réalité, il ne s’est pas beaucoup écarté d’elle, étant donné que sa salle de bains ne fait pas cent mètres carré. Mais vous avez compris l’idée. “Tu veux mon secret pour ne pas être assommé par la tringle ?” Deuxième jeu de la journée. Choisissez la bonne réponse : 1/ il porte un casque de chantier (so trendy) 2/ il prie Thor pour ne pas mourir (autant rêver) 3/ il ne se douche pas (beurk, caca) 4/ il pousse quelqu’un d’autre pour se taper la tringle (le connard !) 5/ il a la tête tellement dure maintenant qu’il ne ressent plus rien (potentiellement possible) 6/ aucune de ces réponses. Alors, vous l’avez ? Allez, je vous le dis rien qu’à vous…  Il n’en a pas. Il a une chance sur deux. Ca passe ou ça casse. Et le connaissant, vous vous doutez ce qu’il se passe régulièrement. Oui, voilà l’explication de tous ses bleus, de ses bosses et de sa connerie. Une simple tringle qui tue des neurones. “Il faut embrasser le locataire des lieux et lui demander gentiment de retenir la tringle, le temps que tu passes.” Il se poste sagement à côté. Le torse bombé. Le sourire aux lèvres (on ne le lui enlèvera jamais). Les mains dans le dos. Allez, il attend. Faut pas se faire désirer ! Et puis, elle n’a pas intérêt à lui marcher sur les pieds, la vilaine. Non parce qu’il la connaît. Elle pourrait jouer les rebelles. Dans ce cas, il serait obligé de sévir. Attention, mademoiselle Duchannes, il est sérieux.
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« Est-ce que ce serait un défi ? » Bien sûr que c’est un défi ! Si Jared lui sort le regard magique qui vous transperce, elle lui offre les billes lumineuses de la provocation. Alors, même pas peur ? Aura-t-il le courage de sortir de leurs fraîches habitudes ? Le canapé, le lit, les explosions variées, le train-train charmant. Non, Jazz veut innover, et elle n’a pas trouvé l’idée dans les films pornographiques pour la simple et bonne raison qu’elle en ignore l’existence - et qu’accessoirement elle n’en verrait pas l’intérêt. Elle n’est pas plus stupide que la moyenne, la petite rousse, elle a le sens de la déduction : si ils peuvent s’étaler dans la luxure à même le sol, pourquoi pas sous la douche ? Qui aurait cru que la si prude demoiselle se retrouverait à faire d’indécentes propositions ? Et c’est que le coquin y répond ! « Je sais pas comment tu fais, mais tu rends l’indigestion terriblement sexy. » Elle rit. C’est vrai que c’est assez étrange de faire de l’indigestion un bon prétexte mais ça justifiait surtout le reste de la journée, même si elle était certaine que Jared n’y verrait qu’un moyen de provoquer le dégoût chez ses collègues. « Une indigestion ne t’empêche pas d’accompagner ta mère ce soir.. » a-t-elle glissé, taquine. Elle avait pensé à l’éventualité qu’il croise une tête connue au restaurant, ne pas avoir digéré son croissant du matin ne l’empêchait pas d’être poli et de ne pas avoir annulé son rendez-vous, tandis qu’il aurait été plus complexe d’expliquer un bras cassé miraculeusement remis en place. Mais déjà monsieur s’attaque à sa peau, goûte à ses lèvres, explorateur sans peurs - il a vraiment pas peur de cramer, le mec. Franchement, décernez-lui une médaille du courage ! C’est pas le clown de service, c’est l’aventurier de l’extrême ! Elle ne va pas s’en plaindre, complètement enivrée par le contact de Jared. Il la drogue, o-bli-gé.

Adieu la robe ! On résume, elle est passée du t-shirt Captain America à la robe sexy pour se retrouver en petite culotte au milieu de l’appartement. C’est pas une journée, c’est un show privé ! Ah, j’oubliais presque le passage du pantalon XXXXL qu’a pas tenu cinq minutes. Une vraie performeuse vestimentaire ! Il fait froid, non ? C’est pas grave, Jared va la réchauffer, elle s’en doute, il ne la désaperait pas pour le simple plaisir des yeux - quoique. On ne sait jamais ce qu’il peut se passer dans la tête d’un Hemingway. Voilà, il la réchauffe déjà de ses baisers dans la nuque, je vous l’avais dis ! Il ne l’abandonnerait pas ainsi, à moitié nue, sans en profiter. Elle serait atrocement contrariée. Personne n’a envie de contrarier la nana qui désintègre les molécules quand elle éternue. Puis ils sont dans la salle de bains, du coup, près de la douche, parce qu’elle n’a aucune envie de lui résister, d’aucune manière. Il est un peu trop doué dans l’art de la faire fondre. Pas littéralement, hein, c’est pas dans ses compétences ; à la limite lui pourrait, elle a déjà le rose aux joues et un peu chaud. Quant au secret pour ne pas se prendre la tringle en pleine tronche, elle se doute bien qu’il n’y’en a pas et elle ne joue le jeu qu’à moitié, se hissant sur la pointe des pieds afin d’embrasser le locataire des lieux .. et pour mieux l’attirer dans la douche qui s’est miraculeusement mise à couler. On ne se demandera pas si c’est encore le fantôme parce qu’elle ne lui laisse pas vraiment le temps de s’étonner, d’être choqué, l’arrachant momentanément à toute interrogation d’un baiser passionné - à couper leur souffle pour mieux le récupérer. « Pour la tringle.. une petite-amie qui arrête les molécules.. » Un clin d’oeil malicieux sous l’eau chaude, la cascade de long cheveux se collant à sa peau. Est-ce qu’elle est reconnaissante ? Enormément. Et elle étouffe un rire contre l’épaule, parce qu’elle ne leur a pas laissé le temps de se défaire des derniers morceaux de tissus, parce que ça glisse et qu’il est encore l’ancre la plus sûre, et parce qu’elle est heureuse. Okay il a une mère super agaçante, il pédale même le samedi et son univers est encore parsemé de choses qu’elle ne comprend pas mais elle est sûre qu’elle l’aime.

Avec lui, c’est toujours amusant, c’est toujours drôle et il arrive à la décomplexer. Il arrive à débrider la gamine timide qui craignait bien trop de faire du mal pour s’autoriser l’attachement, il décroche la bosseuse compulsive de dossiers insolubles, il lui fait découvrir les séries, les jeux, des lectures qu’elle n’aurait jamais oser. D’un battement de cils - ou plutôt d’une bousculade à vélo - il avait changé sa façon de considérer la vie, alors quand elle lui souffle qu’elle l’aime, elle le pense. Quand elle lui dit qu’il est trop grand, c’est la vérité. Quand elle laisse échapper un soupir, c’est sincère. Quand elle manque lui brûler le bas du dos, elle parvient à réprimer l’optimisation, à stopper l’excès de chaleur. Et quand il manque les faire tomber, elle n’a pas peur, lui accordant son entière et totale confiance. Quand ils constatent que ça n’est pas pratique, elle ne s’en formalise pas, elle préfère trouver des solutions, elle préfère le coller au mur puis échanger les places.

…*…

Vous savez quoi ? Jared ne se prendra plus jamais la tringle sur le coin du nez. Vous savez pourquoi ? Hé oui, en évitant de brûler la peau du coursier, elle a littéralement désintégré la vilaine tringle tueuse. D’abord c’est pas sa faute, elle a surtout voulu la figer en la voyant tomber droit sur eux, seulement entre les bras de Jared, elle s’est trompée d’option. Il avait qu’à être moins doué, là, à s’attaquer à son cou, à jouer sur sa peau une drôle de délicieuse partition. Et maintenant ? Ils sont étalés sur le lit. Sans rien mouiller, s’il vous plaît, parce que Jazz a une fonction sèche-cheveux intégré - et en plus il n’est pas devenu chauve lorsqu’elle a passé les doigts dans sa tignasse pour leur faire gagner du temps. Du temps jusqu’au lit, jusqu’à un repos bien mérité. Elle se cale sur le côté, se redresse un peu, couverte des draps avant de venir taquiner son cou du bout des doigts. « Je vais remplacer tous les objets que j’ai cassé.. cela dit, comme je suis dans les cartons de déménagement.. » Oui, elle lui a pas dit qu’elle avait trouvé un nouvel appartement - superbe, parfaitement indécent - mais après tout il n’a pas posé la question. « .. Tu devrais envisager de partager, tu crois pas ? Je passe mon temps à tout casser ici - à y vivre presque, à force. Non, ne fais pas cette tête, je te propose pas un mariage, une vie sérieuse et un planning de vaisselle. Seulement si ça te tente, toi et Moustache, vous pourriez venir passer quelques temps. » Son sourire est un peu timide et son regard un peu fuyant. Jazz n’est pas certaine d’être prête à passer ce genre d’étape mais en fin de compte, ils sont toujours collés ensemble, ils se retrouvent quasiment tous les soirs, ils mangent n’importe quoi et ils ne se disputent pas sur des malentendus. Une seule fois, sur ce sujet d’ailleurs, pour de l’incompréhension. Elle tente quand même, elle veut qu’ils aient une chance même si ça passe par une forme d’engagement à la lessive. 
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"Une indigestion ne t’empêche pas d’accompagner ta mère ce soir.." Pourquoi ? POURQUOI, MONDE CRUEL ? POURQUOIIIIIIIII ? #exagération #comédien #pascrédible #tropdehashtags Vous l’aurez compris : il n’a pas très très envie de retourner voir sa mère. On ne comprend pas trop, d’ailleurs. Qui n’aimerait pas dîner avec la charmante Janet Hemingway ? Toujours élégante. Toujours souriante. Toujours polie. Toujours chaleureuse. Toujours aimable. Okay, seuls les hommes de son âge accepteraient de partager la même table qu’elle. Je vous l’accorde. Et vu que Jared est son fils, logiquement, il n’a pas du tout le même âge. Je sais ! Il va lui trouver un prétendant. VOILA. Qui ? Il ne connaît pas beaucoup de vieux célibataires. Pardon, pas “vieux”, sinon sa mère va l’étriper, le priver de cadeaux et le punir pendant trois jours. Disons plutôt des “hommes matures, mais qui n’ont plus de cheveux”. Des hommes matures qui se caractérisent par un ventre bedonnant, par une moumoute, par le port de la cravate et par l’utilisation de mots venus du Moyen-Âge. Là, c’est bien. La description est complète. Y a bien son patron, mais Jared ne l’inviterait pour rien au monde. Imaginez qu’il devienne son beau-père ? Est-ce que l’on pourrait sérieusement dire que sa vie serait foutue ? Absolument, oui. Donc, son patron, c’est impossible. No way. Never. Nada. On oubliiiie. Qui d’autre ? Hmm… Captain America ? Ben quoi ?! Le gars est vieux, même s’il a l’air super bien foutu et bien conservé (la chirurgie esthétique y est pour beaucoup). Il pourrait être un bon beau-père. Quoiqu’un peu relou de toujours se promener avec son bouclier, là. Il n’a pas un truc moins encombrant ? Genre, un marteau ? Ah ouais non, ça, c’est le truc de Thor. Donc, pas Steve Rogers (tristesse dans son coeur. Et désolé, poto, va falloir te trouver une autre vieille. OUI, MAMAN, T’ES PAS VIEILLE). Dommage que Jazz n’ait plus de père, Janet aurait pu… NON, NON, NON. On oublie aussi. Hors de question que Jared devienne le demi-frère de Jazz. Ce serait glauque ! Bon, hé bien, pas le choix : ce sera le voisin du premier. Il a quatre chats. Il entasse les magazines sur des piles géantes. Il sent des pieds. Il râle tout le temps que les jeunes font du bruit. Mais Jared n’a pas d’autres solutions. Et puis, ce mec a besoin de sortir, de voir du monde, de séduire de nouveau ! La dernière personne qu’il a dû séduire, c’était son reflet. A moins que ça ne soit la photo de Miss America 1960 sur son calendrier. Vous croyez que ça fait plaisir à Jared ? Non, bien sûr que non ! Il aimerait passer un moment de complicité avec sa mère. Il aimerait discuter de ces derniers mois. Il aimerait lui raconter ô combien elle lui a manqué. Il aimerait lui dire comme il est heureux. Il aimerait lui confier l’existence de ses pouvoirs. Mais y a Jazz. Chômeuse, à la rue, en pleine dépression. Il ne peut pas l’abandonner… Hm ? Elle n’est pas déprimée ? M’enfin, vous l’avez vue ?! Regardez-la de plus près ! Là, dans ses yeux lumineux, vous ne voyez pas la trace de la drogue ? Et là, sous ses beaux yeux, il y a des cernes de trois mètres. Et regardez comme elle saute sur Jared. Une accro au sexe ! Elle était passionnée par son boulot qu’elle a abandonné. Elle doit défouler toute son énergie sur autre chose. Et la chose est Jared. Evidemment que c’est vrai ! Vous croyez quoi ? J’ai un diplôme en psychologie délivré par Doctissimo. Pas une référence ? J’vous emmerde !

M’enfin, vous ne voyez pas comme elle l’attire sous la douche ? Elle le met sous l’eau, rien que pour se rincer l’oeil. Ca doit être son fantasme de voir l’eau ruisseler sur un corps musclé (okay, on est loin d’un dieu grec, mais Jared n’est pas trop mal foutu). Et ils sont encore habillés ! Ils vont nous foutre de l’eau partout, ces malotrus ! J’espère que Jazz compte passer la serpillère dès qu’elle en aura fini avec le corps de Jared. Non mais oh ! Jeune fille mal élevée ! Et regardez ce pauvre Jared. Il n’ose même pas la repousser. Il risque sa vie sous cette tringle pour le bien-être de mademoiselle. Est-ce que ce n’est pas un gentil garçon dévoué ? Bien sûr que ça l’est. On voit même la détresse dans son regard. Ou alors, c’est un amour fou qui le pousse à risquer la pneumonie rien que pour Jazz. Je vous jure ! Il serait prêt à se jeter sous les roues d’une voiture juste pour lui faire plaisir. NON, JARED, NE LE FAIS PAS ! Je ne peux plus rien pour préserver ce pauvre garçon. Il est bien trop mordu. Il est bien trop attaché à sa Jazzounette. Il est perdu. Définitivement. Je ne peux plus rien contre lui. Non, mais y a qu’à voir comme il se laisse plaquer contre le mur ! Sérieux ! Même pas il grimace de douleur. Même pas il cherche à se défaire. RIEN. Elle a inhibé toutes ses émotions, toute sa volonté. Il est à sa merci. Ouiiiiiii, bon, évidemment, il prend un certain plaisir. Il ne se sacrifie pas totalement. Okaaaaay. Je vous l’accorde. Cela dit, ça n’enlève rien à la responsabilité de Jazz dans cette situation ! OH ! VOUS AVEZ VU ? Le dos de Jared s’est mis à fumer comme une bouilloire ! Jazz a failli le marquer une nouvelle fois ! HE OH ! C’est pas un veau que l’on marque au fer rouge ! Ca va pas, toi ? ET BIM. On continue avec la tringle. Sérieux ? Est-ce qu’elle va s’arrêter à un moment donné ? Quand elle aura détruit toute la salle de bains, peut-être… Bien. Bravo, Jazz. Respect du matériel, tout ça… Mais c’est vrai qu’elle a été élevée chez les sauvages, au milieu de mutants qui - sous couvert de ne pas maîtriser leurs capacités - se permettent de détruire des objets. Je le savais. Je savais qu’elle ne lui apporterait que des ennuis ! Alleeeez, comme si ça suffisait pas, les voilà qui abandonne la salle de bains. Allez-y, mais allez-y ! Détruisez toutes les pièces pendant que vous y êtes. Je vous préviens, si les voisins appellent la police parce qu’ils entendent des explosions, vous vous démerdez ! Je laisse Jared ouvrir, Bébé Thor à l’air. Rien à foutre. Ouais, aucune pitié, les gars. Y a un moment, il faut les laisser assumer leurs propres conneries. Sinon, ils n’apprennent jamais rien.

ϟϟϟϟ

Il sourit, cet abruti. Il sourit comme s’il venait de faire la plus belle chose de la planète. Hé oh, on se calme ! T’es pas prêt à repeupler la planète avec Jazz. Vous en êtes grave loin ! Et surtout, vous n’avez pas inventé le sexe. Vos parents ont expérimenté ça avant vous. Ouais non, effaçons cette image de nos esprits. On ne veut pas imaginer Janet en train de coucher avec quelqu’un. Il y a une certaine innocence à conserver pour l’équilibre de chacun. Surtout pour l’équilibre de Jared, avouons-le. Il a l’air tellement heureux. Ce serait cruel de briser son enthousiasme. Allez, on va se calmer là-dessus. Observez le mâle satisfait, allongé, les bras croisés derrière la tête. Sa proie allongée à côté de lui. "Je vais remplacer tous les objets que j’ai cassé.. cela dit, comme je suis dans les cartons de déménagement.." Il éclate de rire. Elle est la seule femme qu’il connaît qui se fait tellement chier pendant son chômage qu’elle décide de déménager. En même temps, ça se tient. Elle va avoir moins de revenus. Elle doit changer son mode de vie. Cela dit, Jared ne la voit pas dans un taudis comme le sien. Déjà qu’elle ne supporte pas une simple tringle (qu’elle anéantit sous de faux prétextes). Il serait curieux de voir son nouvel appartement. Un truc plus petit, moins luxueux, moins bien placé. A Brooklyn, vous croyez ? Elle se rapprocherait de lui ? Naaaaaaaah, elle devrait plutôt s’éloigner. Si elle se rapproche, il sera tenté de venir chez elle à l’improviste. Après des soirées arrosées, par exemple. Elle n’a pas vraiment envie de trouver un Jared, à l’haleine fétide, devant sa porte. "Tu es au chômage et tu déménages ? Y autre chose que je dois savoir ? Tu quittes le pays ? Tu t’es mariée ? HAN ATTENDS, tu as trois enfants !" Elle lui en cache, des choses. C’est la journée des grandes révélations. Et même s’il veut en parler avec humour, il est quand même étonné qu’elle ne lui parle de tout ça. Ils sont un couple, non ? Alors, okay, il se peut qu’ils discutent beaucoup de super-héros, mais ils sont censés tout partager. A aucun moment, elle ne lui a parlé de la situation au travail. A aucun moment, elle ne lui a dit vouloir changer d’appartement. Hé oh, allô ! Ici, Jared, son petit-copain ! Si elle doit changer de pays dans les prochains jours, il aimerait bien le savoir avant qu’il ne se pointe devant son ancien logement. Merciiiii. "Où est-ce que tu vas habiter ?" Il lui proposerait bien de vivre chez lui. Ils pourraient. Ce serait un peu étroit pour tous les deux. Sans compter Cathor. Le chat a tellement peur de Jazz qu’il aurait besoin de sa propre chambre. Un vrai ado rebelle, ce félin ! Mais Jazz a déjà ses habitudes ici. Elle sait où se trouve chaque objet. Elle sait même où fouiner pour trouver un vieux tee-shirt trop grand. C’est bien la preuve qu’elle habite déjà un peu ici. Ouais, il lui proposerait bien de vivre dans son appartement.

Sauf que ce serait dire adieu à ses grasses matinées post-cuites. Sauf que ce serait abandonné l’idée d'inviter ses potes chez lui pour finir la soirée (elle penserait être cambriolée par des ivrognes). Sauf que ce serait arrêter les soirées Netflix jusqu’à trois heures du matin. Et puis, ses retards ! Vous imaginez ? Et ça se trouve, elle se transformera en une version plus sexy de sa mère. “JARED ! TES CHAUSSETTES SALES !, “JARED, LA VAISSELLE !”, “JARED, TU VAS ETRE EN RETARD”, “JARED, PRENDS TON PETIT-DÉJEUNER”. Hors de question. Il a traversé les Etats-Unis pour s’éloigner de sa mère (bon, pas vraiment, mais quand même), c’est pas pour vivre avec une version 2.0. Il en a déjà fait les frais les deux fois où il osé sauter le pas. On ne l’y reprendra plus ! PLUS JAMAIS. Ou il faudra lui couper Bébé Thor ! NON, JUDITH, REPOSE CE COUTEAU. Psychopathe ! Non non, j’ai rien dit. ".. Tu devrais envisager de partager, tu crois pas ? Je passe mon temps à tout casser ici - à y vivre presque, à force. Non, ne fais pas cette tête, je te propose pas un mariage, une vie sérieuse et un planning de vaisselle. Seulement si ça te tente, toi et Moustache, vous pourriez venir passer quelques temps." Evidemmmeeeeent, maintenant qu’elle a détruit tout l’appartement de Jared, elle veut qu’il le quitte. Et qui ne va pas toucher sa caution ? C’est bibi ! Et elle croit qu’il va répondre par la positive ? Elle peut se fourrer le doigt dans l’oeil. Il ne va pas lui faire ce plaisir. JA-MAIS. Il a bien d’autres projets. Comme… comme quoi, déjà ? Faire sa lessive ? Ranger son appartement ? Aller voir sa mère au Nouveau-Mexique ? Okay, soyons réalistes, il n’a pas de projets prioritaires. Mais ça fait peur, bordel de crotte ! Vous imaginez qu’il ne survive pas à tout son luxe ? Elle a une télé à ECRAN PLAT. Il n’a même pas de télé, lui ! Il regarde tout sur son ordinateur. Et puis, il n’aurait plus de secrets pour elle. Il ne pourrait plus être mystérieux. QUOI ? Bien sûr qu’il a plein de secrets. Genre… genre je sais pas moi ! Vous me foutez la pression ! "Cathor." Oui, parce que s’ils doivent vivre ensemble, il serait temps qu’elle capte que son chat ne s’appelle pas Moustache. Déjà qu’elle ne savait même pas qu’il existait ! Elle croyait quoi ? Que les poils sur les vêtements de Jared venaient de lui ?! Non, il n’a pas encore de si grands poils, merci bien ! "Mon chat s’appelle Cathor." Ouais, vaut mieux préciser, histoire qu’elle ne le prenne pas pour un fou qui dit n’importe quoi n’importe quand. Il cale son dos contre le mur. Y a un truc dont il était sûr avec Jazz : les choses iraient lentement. Elle était effrayée à l’idée de s’engager dans une relation, de coucher avec lui, de rencontrer sa mère. Il avait espéré qu’elle mettrait trois ans avant de parler de vie commune. Apparemment, rencontrer Janet a tout détraqué dans le cerveau de Jazz. Et vous imaginez qu’elle (Jazz, pas sa mère) lui saute dessus pour demander sa dose de sexe ? Elle est quand même à deux doigts de virer à la nymphomanie, il faut se méfier ! Il tient à sa vie, lui. Il ne veut pas finir en machine sexuelle. D’accord, ça ne serait pas pour lui déplaire. MAIS QUAND MEME. "T’as conscience de ce que ça implique, n’est-ce pas ? La moitié des couples se sépare après s’être installé ensemble." Ce n’est pas une colocation qu’ils s’apprêtent à faire. On ne couche pas avec sa colocataire. Quoique… Parfois, on arrive à trouver des avantages à une telle proximité. BREF. On s’égare.

Il faut qu’il change de discours, sinon elle va pleurer, hurler, rompre. Sinon, elle va l’accuser de ne pas vouloir s’engager. Elle va réagir comme une hystérique face à son refus et lui, il sera comme un con, à ne pas savoir quoi lui dire. Bon sang, ce n’est pas parce qu’on aime une personne qu’on doit absolument se greffer à elle ! Oui, Jared a été traumatisé par une précédente relation. Cette femme avait fini par balancer ses fringues par la fenêtre. Il était dans son propre appartement. Autrement dit, elle le virait de chez lui. Sans aucune gêne, la meuf ! "Ecoute, Jazz, l’engagement, tout ça… c’est pas mon truc. Ca m’fait flipper. Ca m’a jamais rien apporté de bon et je ne veux pas casser ce qu’on est en train de construire." Vous croyez qu’elle peut comprendre ? Elle lui a déjà prouvé à plusieurs reprises qu’elle n’avait rien de la princesse qui cherchait le prince charmant. Cela dit, on n’est pas à l’abri qu’elle ait développé un romantisme à fleur de peau. Merde, quoi ! Y a plein de trucs qu’ils n’ont pas encore exploré, tous les deux. Comme les restaurants en amoureux. Les sorties au cinéma. Les promenades dans les parcs. Okay, c’est Jared qui devient romantique. Rien ne va. Bordel, c’est qu’il flippe. Jazz est parfaite. Il l’aime. Il pourrait faire sa vie avec elle. Si seulement il se projetait. Chose qu’il ne fait pas. Il est allergique à la vie trop organisée, trop cadrée. Il est allergique à tout, en fait, quand on y réfléchit. Au ménage. A la cuisine. A l’engagement. A sa mère. Y a un truc qu’il supporte ? Oui, Jazz. Bon okay, peut-être qu’ils pourraient vivre ensemble. Peut-être.
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Les gens normaux déménagent quand ils ont les moyens, ils font leurs valises quand tout va bien, quand le job est stable, que la vie évolue. Pas Jazz. Jazz elle claque la porte au moment où son existence éclate, où son monde se déchire et où rien n’avance comme prévu. Certes, le standing baisse, ou du moins le quartier s’avère moins onéreux, finalement par goût plus que par nécessité vitale. Elle esquisse un sourire amusé à ses bêtises, non bien sûr qu’elle n’a pas trois enfants, il le sait, elle n’avait jamais eu personne avant lui. Elle n’est pas mariée, elle n’en voit pas l’intérêt. Quitter le pays ? Pour où ? C’est absolument inutile. Elle aime ses suppositions idiotes, elle aime son humour parfois douteux. Elle aime être contre lui quand il reste calé dans le lit, les bras croisés derrière la tête et l’air bizarrement satisfait - ou fatigué peut-être ? Elle ne sait pas trop évaluer ça. « Où est-ce que tu vas habiter ? » Elle se tourne un peu, juste assez pour lui murmurer comme on murmurerait un secret : « Pas loin. » Pas loin d’ici, du moins à vitesse de Red Light. Pas loin, à Brooklyn, dans un petit immeuble rénové pour lequel elle avait eu le plus improbable des coups de coeur. Elle ne cherchait pas là, elle était passée devant sur le chemin vers l’appartement de Jared. Non, pas juste à côté, pas assez près pour y aller à pieds mais si loin de son Manhattan qu’elle avait toujours connu. A force de passer son temps avec Jared, elle avait fini par être contaminée par l’ambiance du coin. Dramatique. Si son père la voyait ! Non, même si Charles la voyait. Bobby lui serait sans doute ravi que Jazz se tourne vers une vie normale et Warren.. Warren serait outré, ses caleçons ne supporteraient pas de visiter un truc rénové à l’aspect extérieur outrageusement modeste. Scandaleux. Et c’est peut-être le côté improbable qu’elle avait tant aimé. « Mon chat s’appelle Cathor. » Il cale son dos contre le mur, elle s’installe à plat ventre pour pouvoir l’observer. Son chat ne pouvait pas s’appeler Moustache, franchement. « Ca lui va vachement mieux. » C’est vrai. Le chat de Jared Hemingway ne pouvait pas avoir un nom aussi banal que Moustache, impossible, impensable, horrible ! Son fanatisme pour Thor déteint même sur la bête à poils. Elle trouve ça mignon.

Il n’empêche que le jeune homme n’est pas à l’aise, elle le voit bien, et ça ne vient pas du fait d’être seulement vêtu des draps, ça c’est une certitude. La proposition de Jazz lui déplaît. Elle ne voulait pas lui poser un ultimatum ou un dilemme incroyable. « T’as conscience de ce que ça implique, n’est-ce pas ? La moitié des couples se sépare après s’être installé ensemble. » Il prend vraiment les choses au sérieux, elle trouve cela étrange. Pourquoi ? Parce que Jared n’est pas sérieux dans l’âme, c’est le rigolo, celui qui détend l’atmosphère et désamorce les catastrophes - après les avoir provoqué, souvent. Pour une fois que Jazz faisait quelque chose par simple envie, par décision subite, il faut qu’il recule. « On n’est pas la moitié des couples. » Elle constate, sans agressivité, sans regrets ou tristesse. Elle n’est ni sur le point de pleurer ni au bord de la colère. Elle est même plutôt détendue, il faut dire qu’elle a laissé son énergie dans les bras du bonhomme à côté, après ça, elle ne peut pas lui en vouloir. Oh que non. Il lui apprend que chaque jour peut être agréable, que parfois se laisser aller ne fait pas de mal. Et là il ne se laisse plus du tout aller. « Ecoute, Jazz, l’engagement, tout ça… c’est pas mon truc. Ca m’fait flipper. Ca m’a jamais rien apporté de bon et je ne veux pas casser ce qu’on est en train de construire. » Elle rit. Elle ne peut pas s’empêcher, ça sort tout seul. Non, sérieux ? Ca le fait flipper ? Le gars passe son temps avec une nana explosive, il a même manqué finir bouilli pas plus tôt que quelques minutes auparavant et il s’angoisse parce qu’elle lui propose de vivre avec elle ? Son hilarité se calme parce qu’elle ne veut pas le blesser, ça n’est pas le but.

Elle bouge. Elle se glisse juste contre lui, sans lâcher le draps parce qu’il fait un peu froid. Là, voilà. Une fois qu’elle peut le regarder dans les yeux, elle choisit de l’embrasser. Un baiser à la fois doux et malicieux. « Je te demande pas de l’engagement. De toute façon, je sais pas si tu t’en rends compte mais le plus gros risque de ta vie, c’était quand même de coucher avec moi. » Oui, alors ça fait tout drôle de le dire à voix haute mais c’est la réalité, elle aurait vraiment pu perdre le contrôle et brûler plus que son épaule. Sérieux Jared, respire ! « Je te propose de venir passer quelques temps dans le nouveau chez moi, ça t’engage à rien. Si ça marche, tu restes, si ça te plaît pas tu pars. C’est tout. Je sais que tu ranges pas toujours tes affaires, que t’as des amis parfois envahissants et que tu sors avec en semaine, et je m’en fous. » Le sourire est chaleureux, un vrai grand sourire. Un sourire qui dit qu’elle l’aime avec ses défauts, ses maladresses, sa vie de célibataire, sa passion pour les super héros, son blog, son côté parfois tête brûlée. Elle n’est pas du style à attendre le grand amour qui lui offrirait des fleurs ou l’inviterait à des dîners romantiques - beurk. « En plus, tu n’oserais pas rater l’occasion de finir le dernier Assassin’s Creed, mh ? » Un clin d’oeil. Oh oh. Mais c’est qu’elle a découvert un nouvel univers toute seule comme une grande. Proprement offensant ! Qu’est-ce qu’il va pouvoir lui apprendre, le Jared, du coup ? C’est horriiiiible ! Il pourrait se sentir inutile.  
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C’est insensé. C’est irresponsable. C’est irréfléchi. C’est dangereux. Où est l’espionne timide et réservée ? Il en a besoin, là, tout de suite, maintenant. Jetez-moi cette Jazz audacieuse et spontanée ! Je veux de la retenue ! ALLEZ. Sinon, je la balance par-dessus le lit ! Je rigole pas ! Oh mon dieu, je sais… elle a contaminé Jared. Elle en a fait un mec qui a peur de tout, de coucher, de toucher, d’embrasser, de s’engager. Elle a fait de lui une version masculine de Jazz. Nom d'un petit Thor, où va le monde ?! Si lui a peur, cela signifie que les super-héros vont arrêter d’agir, que le gouvernement va devenir intelligent, que la planète va arrêter de tourner, que les singes vont se mettre à parler… Que Cathor va enfin arrêter de voler la croûte de sa pizza. Ce monde ne lui dit rien qui vaille. Ce monde ne serait pas aussi fun que celui dans lequel il est actuellement. Mais en même temps, on parle de vivre avec sa petite-amie. Il sait ce que c’est. Il a été dégoûté pour les vingt prochaines années. C’est bon. La seule personne qu’il supporte en colocation est un chat. Ca en dit long sur ses expériences précédentes. "On n’est pas la moitié des couples." Oh, génial. Merci Jazz pour cet argument incroyablement convaincant ! Ils ne sont pas la moitié des couples. Super. Est-ce qu’elle a conscience que c’est justement ce que doivent se dire les gens qui se séparent trois mois après ? Non, évidemment que non. Elle est naïve sur toute la ligne. Elle a qu’à demander à ses (anciens) collègues. Ils le lui diront tous : NE JAMAIS HABITER AVEC SON COPAIN. Même quand ils seront mariés (donc, jamais) et qu’ils auront des enfants (par pitié, nooon), ils vivront dans des maisons séparées. Ouais. Un moyen comme un autre de faire durer la flamme, vous voyez ? Quoi ? Mais non, il ne panique pas ! Il est parfaitement serein, ça se voit, enfin ! Regardez ses yeux de biche prise dans les phares d’une voiture. Regardez son corps tendu comme un arc. C’est typiquement le genre de gars sûr de lui et détendu. Bon, d’accord, il n’est peut-être pas si détendu que ça. Mais il va péter un coup et ça ira tout de suite mieux. Allez, Jared, respire, mon vieux. Tu ne vas pas crever. Enfin, pas aujourd’hui. Enfin, non, j’en sais rien. T’es tellement maladroit que tu pourrais passer par la fenêtre. D’ailleurs, entre vous et moi, il l’a déjà fait quand il avait huit ans. Il a pensé que faire du skateboard dans le salon était une bonne idée. Sauf qu’il n’avait pas vu la baie vitrée se rapprocher. PAF, dans la tronche.

Attendez… y a un truc qui cloche. Elle ne tape pas du pied. Elle ne rougit pas sous l’effet de la colère. Elle ne pleure pas. Elle ne le tape. Elle… ne réagit pas. Elle a vraiment un truc qui cloche, sérieusement. Il commence à s’inquiéter. Ah non, pardon, elle rit #psychopathe. Elle se moque ! Il préférerait encore qu’elle pleure, tiens, et qu’elle se serve de ses draps comme d’un mouchoir. Ca serait une réaction parfaitement sensée et normale. Mais rire ! Ca va qu’il l’aime et qu’il n’est pas fou, sinon il lui aurait arraché les yeux, les joues et les lèvres, tiens. Ah non, on n’est pas dans un film d’horreur. Au lieu de cela, il lui arrache les côtes… enfin, il la chatouille, quoi. “Quoiiii ? J’te permets pas de te moquer !" Il a conscience qu’il est ridicule à flipper comme ça. Ce n’est pas très rationnel. En fait, ça l’est autant que Jazz qui lui demande de vivre avec lui. Qui aurait cru que trois mois plus tôt, elle aurait sauté le pas, sérieux ? Sûrement pas lui. Il imaginait que ses potes seraient mariés, voire morts, avant que ça n’arrive. Hé ben, c’est raté ! Oui, il est ridicule à avoir peur. Ce n’est que Jazz. La femme la plus cool, la plus simple, la plus facile à vivre du monde. Et pourtant, il stresse comme un puceau. C’est quoi son problème ? Il est prêt à tout gâcher parce qu’il ne veut pas prendre un risque. Jared Hemingway qui ne veut pas se mettre en danger, c’est comme Donald Trump sans sa moumoute sur la tête. "Je te demande pas de l’engagement. De toute façon, je sais pas si tu t’en rends compte mais le plus gros risque de ta vie, c’était quand même de coucher avec moi." Il fait la moue. Okay, coucher avec elle est un risque en soi. Sur le moment, elle peut lui cramer Bébé Thor en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Sauf qu’à moins de vouloir gérer un bébé criard qui sautille sur place, hurle des insultes et chiale sa race, elle n’a aucune raison de le faire. Qui aimerait supporter ce genre de situations, hein ? Cela dit, on peut aussi supposer qu’il y a des risques post-coucheries. Je vous rappelle quand même qu’elle a des amis mutants ET des amis agents du S.H.I.E.L.D. Si ça se trouve, Jared est sur écoute depuis tout ce temps, il est filmé jour et nuit et il est suivi dans la rue. Quoique pour le suivre maintenant, faut s’accrocher. Enfin, toujours est-il que s’ils vivent ensemble, se disputent et se séparent, qui va se taper les potes super costauds de madame ? Qui va avoir un ravalement de façade gratuit ? C’est Jared ! DONC, on va calmer les ardeurs de madame et on va revoir les priorités : la survie de Jared. Il ne prendra aucun risque tant qu’il n’aura pas d’injonctions d’éloignement du juge pour tous ses amis. VOILA. C’est sa condition. Ah oui, et d’avoir un lit XXL. Et de pouvoir regarder la télé jusqu’à l’aube. Et de pouvoir geeker pendant des heures. Et de pouvoir partir à la chasse aux super-héros. Et… ouais bon, on a compris. "Mouiiii, non, j’aurais pas dit ça comme ça. Je voyais dans tes petits yeux vicieux touuuuuut l’amour que tu avais pour moi. Et puis, ça a de la gueule de dire que j’ai été brûlé en couchant avec une fille, même si en y réfléchissant, ça me donne l’air d’un masochiste." Ouais, en y réfléchissant bien, il ne vaudrait mieux pas parler de cette brûlure. Les gens pourraient avoir une drôle image de lui. Il préfère se contenter de la réputation de maladroit, ça lui convient mieux que celle du mec aux pratiques sexuelles dangereuses/douteuses.

En même temps, cette femme a une telle emprise sur lui qu’il serait capable de faire n’importe quoi. Non mais regardez-le ! Il ne tremble même pas à l’idée que son ordinateur explose ! Alors qu’avant, il s’en inquiétait. Et puis, son ballon collector n’est pas caché. Il lui prête sans souci ses tee-shirts. Elle a pris beaucoup (TROP) de place dans sa vie. Il en est dépendant. Le constat est sans appel. Il ne peut pas se passer d’elle. VITE ! Une chambre dans un hôpital psychiatrique : il faut le soigner de son addiction ! C’est une question de vie ou de mort pour ses meubles. "Je te propose de venir passer quelques temps dans le nouveau chez moi, ça t’engage à rien. Si ça marche, tu restes, si ça te plaît pas tu pars. C’est tout. Je sais que tu ranges pas toujours tes affaires, que t’as des amis parfois envahissants et que tu sors avec en semaine, et je m’en fous." Aaaah, parce qu’elle ne voit que ça comme défauts ? Elle sera heureuse d’apprendre que ce n’est que la partie visible de la catastrophe ambulante qu’il est. Elle prend en compte toutes les potentielles casses, au moins ? Les risques de chute (il lui faut un escalier sécurisé et des protections-enfant sur les placards) ? OH ! Et le frigo ? Est-ce qu’elle se rend compte du budget nourriture nécessaire pour nourrir un Jared Hemingway ? Nooooon. Naïve qu’elle est ! Elle regrettera bientôt. Enfin, non, pas bientôt. Bientôt supposerait qu’il accepte. Ce n’est pas le cas. Loiiiiiin de là. Ce n’est pas gagné. PAS DU TOUT. M’enfin, elle lui fait quand même son plus beau sourire… Non, non, non. Sois fort, Jared, sois fort ! Tu tiens le coup, t’as intérêt ! "En plus, tu n’oserais pas rater l’occasion de finir le dernier Assassin’s Creed, mh ?" … OKAY ! Il fait ses bagages tout de suite. Il déménage quand ? Il peut partir tout de suite, Cathor sous le bras. Ah oui, et faut qu’il prenne la table basse. C’est la sienne, après tout ! Et il embarquerait bien le fauteuil. Il l’aime bien, ce fauteuil. AH NON ! Le canapé. Il ne peut pas laisser n’importe qui s’asseoir sur le canapé. Thor l’a quand même utilisé ! C’est un meuble qui pourrait lui rapporter une fortune… Oh ! Et ce lit, il l’aime, ce lit. Il l’aime tellement. Attendez, il est flippé ET sentimental, maintenant ? Qu’est-ce qui lui arrive, bon sang ! Il est devenu fleur bleue depuis qu’il est super-héros ou quoi ? “Tu sais que t’es vraiment la plus vile des petites-amies ?" La manipulation, ça ne marche avec Jared que s’il est question de bouffe, de jeux vidéos et de Jazz. Alors forcément, quand les deux critères sur trois sont remplis, il ne peut pas faire grand chose. Il est faible face aux volontés de la jeune femme. Comment est-ce qu’il pourrait refuser quand elle fait cette tête ?

En plus, terminer Assassin’s Creed peut être considéré comme un exploit. Un exploit digne d’apparaître sur son CV. D’ailleurs, est-ce qu’il ne pourrait pas aussi l’utiliser pour sa carrière de super-héros ? Ah, ce n’est pas considéré comme une compétence… mais allez, quoi ! Terminer un jeu témoigne forcément d’une ténacité et d’une endurance à toute épreuve !"Est-ce qu’il y aura des pansements Avengers ? S’il n’y en a pas, je ne viens pas !" Il n’en revient pas de ce qu’il est en train de faire. Il n’en revient pas d’être sur le point d’accepter la proposition de Jazz. Est-ce que l’on peut considérer que ce n’est pas du tout raisonnable ? Absolument. Est-ce que l’on peut douter de la pleine conscience des implications par Jared ? Absolument. D’un autre côté, est-ce qu’il peut laisser Jazz faire toute seule sa propre culture dans les jeux vidéos ? Naaaaaaaah. Elle a besoin d’être encadrée. Elle a besoin de jouer aux bons jeux. Sinon, elle va finir par s’acheter une Wii et faire ces tests pour calculer l’âge de votre corps ou de votre cerveau. Pitié. Le monde n’a pas besoin de ça. “Supposons que j’accepte, je dis bien ‘supposons’..." Ouais ouais, Jared, on s’est déjà que t’as un pied dans l’autre appartement. On voit que t’es prêt à sauter de ton lit pour faire tes bagages en deux secondes. On ne nous la fait pas, à nous ! "... tu as déjà trouvé l’appartement ?" Ah oui ! Parce que Jared ne s’installe pas n’importe où. Il n’accepte pas de vivre dans un taudis (*toussote*). Il n’accepte pas de vivre dans un quartier riche. Il doit aussi vivre à moins de dix minutes d’une pizzeria. A moins de cinq minutes d’un fast food. Ah oui, et faut pas qu’il soit à l’autre bout de la ville parce que sinon, il sera encore plus en retard pour son boulot. Et comme se lever plus tôt n'est pas envisageable avec lui, le mieux serait qu’il vive juste en face de son travail. Ouais non, pas juste en face. Sinon, son patron pourrait toquer à sa porte pour le sortir du lit. Le premier truc que verrait Jared, au réveil, ne serait plus le beau visage de Jazz, mais les yeux injectés de sang de son boss. L’HORREUR.
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« Et puis, ça a de la gueule de dire que j’ai été brûlé en couchant avec une fille, même si en y réfléchissant, ça me donne l’air d’un masochiste. » C’est vrai qu’en y réfléchissant, ça pourrait être bizarre : le gars se brûle en couchant avec une fille. Ses collègues pourraient imaginer Jared comme le genre de personne à faire ça sur la plaque de cuisson pour le fun. Bizarre, non ? Mieux valait qu’il s’en tienne à la version maladroite histoire de conserver son mystère. En plus elle n’avait pas rencontré ses amis, ça voulait quand même dire que, potentiellement, elle n’existait pas vraiment pour eux. Vous pensez qu’il est mythomane ? Ca serait amusant de voir leur tête se décomposer en réalisant qu’il a vraiment une rousse dans sa vie. Trop mignon. Enfin c’est pas le sujet - ils avaient une conversation hautement importante et même si Jazz riait de ses bêtises, elle n’oubliait pas pour autant qu’il fallait le rassurer. Il avait vécu avec des folles ou quoi ? « Tu sais que t’es vraiment la plus vile des petites-amies ? » Un sourire contre ses lèvres qu’elle attrape, un brin moqueuse, sans gêne. Vilaine fille, oui, tout à fait, mais c’était lui le responsable. Avant elle était toute timide, toute introvertie et elle avait la fâcheuse tendance à chercher ses vêtements pour couvrir sa peau dés que possible. Apparemment, ça ne l’embarrassait plus. « Je sais.. » Elle a compris comment amadouer le jeune homme, qu’est-ce que vous croyez ? Si elle a su gérer des mutants en pleine crise de panique, elle peut bien apaiser un ex-célibataire épris de sa vie tranquille avec un chat. Lui, le chat et de la bouffe. En parlant de ça, il faudra envisager un réfrigérateur plus grand. Et une gamelle plus classe, parce que Cathor n’a même pas de gamelle Thor. Enfin ça elle verrait après, parce que passer du temps dans un nouvel appartement semble pire qu’envisager de se taper une bombe moléculaire sur pattes. Tes priorités, Jared, je te l’ai déjà dis ! « Est-ce qu’il y aura des pansements Avengers ? S’il n’y en a pas, je ne viens pas ! »

« Tout ce que tu veux. Même une brosse à dents Captain America si ça te chante. » Oui, bon, j’avoue c’est vilain de se moquer mais il sait qu’elle l’accepte ainsi, il sait qu’elle n’a aucun problème avec l’idée qu’il collection, qu’il prenne son petit-déjeuner dans un mug Batman ou que son ballon signé soit sacré. En fait elle s’est prise d’affection pour ces touches décalées, de-ci, de-là. Grandir avec les X-Men devait être une sorte de prédisposition. « Supposons que j’accepte, je dis bien ‘supposons’… » Oui, ne faisons que supposer, il ne faudrait pas mettre la cape avant le Superman ! On se doute que Jared n’est pas du genre à foncer tête baisser dans une nouvelle vie avec une femme. Ce serait traumatique. Et que dirait sa mère ! Ohlala, tremblons ! « ... tu as déjà trouvé l’appartement ? » Forcément, LA question. Elle se penche pour récupérer son sac, posé à même le sol la veille et en extirpe quelques feuilles soigneusement enroulées et attachées avec un élastique. « Triplex. Brooklyn, nourriture à emporter à deux pas, fast-food à portée de super-vitesse. » Elle lui ouvre les feuilles pour qu’il constate par lui-même, quelques photos des lieux modernes, spacieux avec quelques touches de couleurs. « Il faut personnaliser un peu la décoration mais il y’a une chambre, une salle de bain, une grande pièce de vie avec cuisine américaine et un espace au troisième niveau pour créer un bureau ou.. disons un endroit interdit d’accès pour des activités secrètes. » Il fallait bien qu’elle range les armes, qu’ils planquent l’ordinateur et qu’ils puissent ranger les costumes. Elle n’avait pas l’occasion d’aller assez vite pour égarer ses affaires, il fallait qu’elle retrouve tout rapidement, que Jared puisse le faire également. « Cathor pourra avoir toute la place qu’il veut. Et ça reste proche de ton travail. » Même si pour le coup, Jazz n’avait pas fait exprès, elle s’en est rendue compte ensuite. « L’immeuble a été rénové récemment : ce côté a un accès privé, les voisins n’auront pas à voir les déplacements. » C’était la condition principale, parce que ses voisins actuels se posaient des questions, parce que la lumière rouge régulière commençait à intriguer.

« Mais si tu veux pas, je peux garder la console et l’écran plat pour moi touuuute seule, vraiment. Je suis sûre que Netflix sur ton ordi c’est très bien aussi. » SCANDALEUX. SCANDALEUX. Comment Jazz attrape Jared par les sentiments, c’est terrible ! Comment pourrait-il résister à l’appel de la technologie, hein ? C’est sûr, ça n’a pas le charme tout déglingué de son appartement actuel - quoique dehors, on aurait des doutes hein - et ça n’est pas aussi petit, il pourrait faire une overdose, rendez-vous compte ! Elle s’est déjà attaquée à son cou, quoiqu’il en soi. Des baisers dans la creux, qui descendent jusqu’à l’épaule et qui remontent. Faites quelque chose, elle est dingue de lui ! Complètement dingue quand elle vient retrouver ses lèvres, quand ça n’est absolument pas raisonnable. Ca ne lui suffisait pas, sous la douche ? Et la veille ? Faut te faire soigner, Jazz, t’as un problème. « Et puis, on pourrait être ensemble plus souvent. » Déjà, plus souvent que ça, c’est difficile. Ah non, je rectifie : ils sont trop fatigués pour ça, la plupart du temps, elle le laisse sortir, elle travaillait, ils étaient sages. Ca veut dire qu’elle ne veut plus être sage ? Tout à fait. Alors Jared, t’en profites ou pas ?  
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Hm ? Non, sa curiosité n’est pas piquée. Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? Et puis, si ça se trouve, il trouvera cet appartement hideux, trop calme, trop parfait, trop grand. Trop tout. Il a besoin de sa dose d'excentricité et de folie pour se sentir bien. Sans compter le loyer ! Si elle loue un château, il est hors de question qu’il la suive dans son délire pro-princesse. Ce sera quoi, la suite ? Elle lui demandera de se déplacer à cheval et de porter des collants ? Ah non, les collants, c’est déjà fait. Il savait que c’était louche un costume aussi moulant ! Il s’est fait avoir comme un idiot, tsss. Cela dit, il reste concerné par la sécurité de Jazz. Elle doit être dans un quartier qui ne risque rien. Il connaît la ville comme sa poche. Il sait quelles sont les rues à éviter, quels sont les endroits à privilégier. Alors okay, elle n’a rien de la demoiselle en détresse (avec elle, ce sont les hommes qui sont en détresse), mais tout de même. Il a un instinct protecteur qu’il ne peut pas nier #modestie Et voilà où nous mène son instinct, tiens. A se poser des questions sur son futur logement. A s’intéresser à une habitation. Alors qu'il ne veut PAS DU TOUT vivre dedans. NON. Absolument pas. Qu’est-ce qui vous fait penser ça ? Il récupère les feuilles qu’elle lui tend. UN LIVRE. C’est un livre. Ou plutôt, un parchemin vu comment elles sont enroulées. Elle n’a pas pu trouver une pochette cartonnée défoncée ? C’est l’indispensable de tout jeune adulte. Jared doit en avoir quelques unes, rescapées de ses années d’études. Il lui passera la plus tachée, celle qu’il préfère. Je n’ai jamais dit qu’il était un gamin soigneux. Manière, vous l’avez vu ? "Triplex. Brooklyn, nourriture à emporter à deux pas, fast-food à portée de super-vitesse." Il passe en revue les différentes photos. C’est grand, fallait s’y attendre. Elle ne peut pas se contenter d’une chambre de bonne. Y a que des gens comme Jared pour accepter d’avoir un petit appartement. Okay, c’est grand, MAIS c’est moderne. Et on peut quand même dire que le moderne à son charme. Même si le truc a l’air tellement lisse qu’il en est ennuyant. Attendez, si c’est pour avoir les mêmes voisins chiants à en mourir que Jazz, non merci ! Jared a besoin de jeunesse autour de lui. Il a besoin de voisins avec qui faire la fête. C’est d’ailleurs pour ça qu’il a choisi un appartement, coincé entre une vieille de cinquante ans et un retraité misogyne. Bon, okay. On repassera. "Un triplex ?" Oui, quand même. Parce que ça l’étonne. Un triplex. Ca existe ? Genre, sur trois étages ? Est-ce qu’elle a vraiment besoin d’une tour si elle habite toute seule. Elle sera obligée de prendre un colocataire pour ne pas se sentir seule. Un colocataire sexy, bien musclé et… Aaaaah, non, il ne peut pas imaginer. Manière, si ça l’ennuie tellement, il a qu’à accepter ! Ce serait trop facile. Vous avez vu comment elle essaye de le manipuler ? La vicieuse ! "Il faut personnaliser un peu la décoration mais il y’a une chambre, une salle de bain, une grande pièce de vie avec cuisine américaine et un espace au troisième niveau pour créer un bureau ou.. disons un endroit interdit d’accès pour des activités secrètes." Pardon de le dire, mais il faut personnaliser BEAUCOUP. On parle de la meuf qui habite dans un appartement sans poussière, sans objet personnel, sans appareils branchés. Elle a du progrès à faire. Beaucoup de progrès.

Bon, finalement, ce n’est pas SI grand. Il n’y a pas beaucoup de pièces et le peu qu’il y a sont grandes. OULA. Attendez, il bigle ou la superficie de la pièce de vie fait le double de celle de Jared ? Vous imaginez le nombre de figurines qu’on pourrait y stocker ? Des CENTAINES. Des milliers. Des millions. Des… non ! On a dit non, Jared. Stop. Surtout qu’il veut garder son obsession, pardon, son amour pour les super-héros à l’abri des regards. Il ne veut pas que son quotidien se résume à cette passion. Ce n’est pas pour remplir cette belle pièce avec des dizaines d’étagères, de vitrines et de meubles. "J’imaginais plutôt un entrepôt pour notre Q.G. Ca aurait quand même plus de gueule qu’une pièce, nah ? Imagine que ma mère vienne fouiner, on explique comment qu’on a des costumes ? On lui dit qu'on participe à des soirées cheloues ?" Attendez, il fait quoi, là ? il nous trahit, le salaud. Il est déjà en train de se projeter. Non mais, oh ! Il n’a pas le droit. Tout ça parce qu’elle joue sur ses cordes sensibles et qu’elle fait ses yeux de cocker. HOMME FAIBLE. Je boude ! "Cathor pourra avoir toute la place qu’il veut. Et ça reste proche de ton travail." Voilà qu’elle se la joue belle-mère parfaite. Est-ce qu’elle a seulement un défaut ? Non, évidemment que non. Elle est trop parfaite pour être vraie. Si ça se trouve, Jared hallucine depuis tout ce temps. Il croit qu’il couche avec une espionne, m’enfait, c’est un coussin. Il croit qu’il traîne avec une super-héroïne, alors que pas du tout. Il croit qu’il a un appartement dans Brooklyn, alors qu’il est en fait interné. C’est forcément ça ! "L’immeuble a été rénové récemment : ce côté a un accès privé, les voisins n’auront pas à voir les déplacements." Jared relève les yeux des feuilles pour la dévisager. On dirait qu’elle parle d’une banque qu’ils vont braquer. Hé oh, ce n’est qu’un appartement. Ils ne vont pas cambrioler la maison de quelqu’un. Quoique… Il serait plutôt doué pour dévaliser des musées, avec sa vitesse. Jazz pourrait figer les agents de sécurité. Bonnie & Clyde version 2.0. Et sérieux, la nouvelle génération a carrément plus de classe. En toute de modestie, toujours. "Mademoiselle Duchannes, j’dois vous dire quelque chose : vous êtes vraiment flippante à tout calculer." C’est vrai, quoi ! Il fait le pari qu’elle a vérifié les casiers judiciaires de chacun des voisins, histoire de ne pas tomber sur un trafiquant de drogues ou un Watcher. Et peut-être même qu’elle a poussé le vice en achetant tous les appartements autour pour qu’ils soient les seuls de l’immeuble. Mais alleeeeez, on n’a plus de limites ! Sérieux, Jazz ! M’enfin, où est le charme ? C’est toujours drôle de croiser ses voisins, de sursauter de peur en tombant sur un psychopathe, de se faire voler son courrier ou de rencontrer la Bree Van de Kamp de la rue. C’est la partie amusante de tous les emménagements.

"Mais si tu veux pas, je peux garder la console et l’écran plat pour moi touuuute seule, vraiment. Je suis sûre que Netflix sur ton ordi c’est très bien aussi." Vous voyez ! C’est de ça dont je vous parlais : la manipulatiiiiion. Elle ne se gêne pas pour l’emmener sur des terrains qu’il connaît, qu’il affectionne. Des terrains qui lui sont sensibles. Il ne peut pas dire non, ce ne serait pas lui. Il ne peut pas dire oui, ça ne lui ressemblerait pas non plus. Il n’aime pas profiter de l’argent des autres et c’est typiquement ce qu’il ferait en habitant avec elle. Elle est riche ! TROP riche ! Elle ne veut pas perdre sa fortune en investissant mal ? Allez, quoi ! Pour le bien de leur couple. MON DIEU. Elle s’en prend à son corps ! Elle s’en prend à sa vie ! Appelez la police ! Elle le torture, elle lui fait maaaaaaaaal. Regardez ! Il se tortille dans tous les sens et… il sourit. Plus rien ne va avec ce mec. Plus rien. Faut passer à l’offensive, mon petit gars ! Il ne faut pas te laisser faire ! JA-MAIS. Montre les dents. Grogne. Oui, voilàààà. "Tu devrais avoir honte d’essayer de me torturer comme ça ! Mais moi aussi, j’suis un pro de la torture." Il s’arrache du mur pour venir attaquer le ventre de Jazz. Là, je le reconnais mon Jared, je le… il fait quoi, là ? NON NON, il se fout au-dessus d’elle ! Sûrement pour mieux capturer ses lèvres, ouais, on va dire ça. De toute manière, il n’a pas le choix. Il doit répliquer avec les mêmes armes qu’elle. Sinon, le combat est déloyal. Elle lui en voudrait éternellement qu’il use de ses yeux de chien battu. C’est sûr ! Donc, il ne lui reste plus qu’à l’embrasser. C’est fou qu’il en soit forcé, sérieux. "Et puis, on pourrait être ensemble plus souvent." Aaaaah parce qu’elle trouve qu’ils ne se voient pas déjà assez ? Le mec se met en arrêt une journée pour passer quelques heures au lit avec elle et ce n’est pas suffisant ? NON MAIS OH ! Jared n’est pas une machine. Il a un coeur, comme tous les êtres humains ! Il a besoin de s’évader avec son travail. Il a besoin d’avoir une vie sociale. Il a besoin de vivre, bon sang ! "[color:d1ff=8181F7]Et je perdrais mon boulot parce que tu voudras abuser de moi tous les jours !" Il a un sourire amusé sur les lèvres. Bon, faut dire que ça ne le dérangerait pas tant que ça. En fait, s’il pouvait être payé à ne rien foutre, il en serait heureux. Et si en plus, il pouvait occuper ses journées avec Jazz, il serait épanoui. Mais ce métier n’existe pas. Donc, en attendant, il compte bien continuer à pédaler. Il s’écarte de Jazz pour s’asseoir à ses pieds. Il récupère les photos de l’appartement. Le genre d’endroits dans lequel il n’aurait jamais pensé vivre, à moins de changer de travail et de bien négocier son salaire. "Tu sais que je vais probablement brûler la cuisine, Que l’on ne pourra pas avoir de miroir sans que je le casse ou qu’on aura intérêt à foutre des coussins partout dans les escaliers pour amortir mes chutes ?" Oui, parce qu’un escalier, c’est dangereux pour Jared. Si elle veut vivre avec lui, elle a intérêt à tout prendre en considération. Il est peut-être adorable, mais sa maladresse peut vite devenir lourde. Le jour où il cassera la tasse fétiche de Jazz, il ne faudra pas le disputer. Elle aura été prévenue ! "J’accepte au moins de visiter ce triplex, il a l’air plutôt pas mal." Allez, il peut bien faire cet effort. Et peut-être que s’il est prévoyant, il emmènera une valise remplie d’affaires avec lui. Peut-être. S’il n’a pas quitté le pays d’ici là. S’il n’a pas flippé. Ou s’il n’est pas mort. Ben quoi ? Il est maladroit, la mort le guette !
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Vous savez ce qu’il y’a de bien avec Jared ? Tout est simple, une fois qu’on a compris comment il fonctionne. Jazz, elle a compris. Elle a compris qu’il ne partirait pas mort de trouille à la moindre activation de ses pouvoirs, elle a intégré que sa maladresse était au moins aussi dangereuse, elle a intégré qu’il était cool et qu’il ne se prenait pas la tête. Du coup, elle n’a plus tellement peur, en dehors des moments où il y’a sa dingue de mère intrusive. Elle sait bien qu’un homme, ça suit les conseils de sa maman. Un Jared encore plus. « J’imaginais plutôt un entrepôt pour notre Q.G. Ca aurait quand même plus de gueule qu’une pièce, nah ? Imagine que ma mère vienne fouiner, on explique comment qu’on a des costumes ? On lui dit qu'on participe à des soirées cheloues ? » Voilà, qu’est-ce que je vous disais ? Il ne peut pas s’en empêcher ! C’est maladif ! Mais ça le rend mignon, hein. Trognon. Il n’aime pas qu’on le dise, mais sérieusement, vous ne le trouvez pas choupinou ? Son sourire est trop craquant ! « Un Q.G, carrément ? » La question a été posée avec un sourire amusé. C’est qu’il commence à prendre les choses au sérieux, l’apprenti héros ! Un rire finalement, parce qu’elle ne peut pas le contenir. « Serait-on en train de se projeter, monsieur Hemingway ? On n’aura qu’à en faire un bureau avec un stock d’urgence.. et dire à ta mère qu’on fait du cosplay. » PAUSE. Jazz connait le Cosplay ? Et oui les gars, on l’a perdue ! Bon, elle a pas besoin de jouer à ça, sa vie est une perpétuel jeu de rôle, mais notez les efforts, notez le progrès ! Petite Jazz s’ouvre au monde geek de son petit-ami.

Et quand elle s’attaque à son corps, il sourit, l’air idiot de l’amoureux transi - ou du mec tenté, soyons honnêtes. Il s’en prend à son ventre, le vil ! Ca n’était pas à elle, de le martyriser pour le faire céder ? « Tu devrais avoir honte d’essayer de me torturer comme ça ! Mais moi aussi, j’suis un pro de la torture. » Hé ! Il s’est mis au dessus d’elle et la couverture a glissé ! Tricheur ! Voleur ! Manipulateur ! Et elle, elle a juste les yeux qui pétillent, cette idiote ! Pourquoi il embrasse si bien ? Elle a déjà les mains qui jouent dans son dos, la faible. J’vous dis, ils sont intenables. Elle l’aime un peu trop là, il suffit qu’il lui fasse son sourire et elle craque. Une vraie biscotte. « Je te torture si je veux.. » Et vas-y qu’elle attrape encore ses lèvres. Ta vie elle en dépend pas, tu sais ? Okay, elle a vingt-trois ans à rattraper mais elle n’est pas forcée de le faire de suite. « Tu sais que je vais probablement brûler la cuisine, Que l’on ne pourra pas avoir de miroir sans que je le casse ou qu’on aura intérêt à foutre des coussins partout dans les escaliers pour amortir mes chutes ? » C’est son tour, pour le sourire stupide. Il parle déjà des conneries qu’il fera dans leur super appartement, tous les deux. Ensemble. Elle aurait jamais cru. Bobby et Warren vont tirer la gueule, ils ont pas encore approuvé le gars, ils sont pointilleux pour ça. Leur bébé Jazz peut pas grandir si vite, qu’ils vont dire. « On adaptera cet endroit comme si on avait un enfant en bas âge à protéger, t’en fais pas. Et puis si tu veux, je fais ton petit-déjeuner tous les matins. Je l’aime, ta maladresse, moi. Ca fait ton charme. » Le nez frôle le sien, tendrement. Il n’y a sûrement qu’elle pour trouver drôle qu’il fasse des dégâts à chaque mouvement. « Et puis, au troisième étage, on pourra toujours mettre tes figurine dans un meuble.. » Et oui, elle accepte ça aussi. Elle trouve ses objets de collection tellement funs ! Croyez pas qu’elle a pas vu ses bols.

« J’accepte au moins de visiter ce triplex, il a l’air plutôt pas mal. » Elle est heureuse qu’il fasse l’effort alors elle se détache, doucement, non sans lui chatouiller malicieusement le ventre. « On est tout propres, autant ne pas se salir, mh ? Tu veux profiter que ta mère soit là ? Je sais que son avis est important pour toi. » Elle supportera bien les critiques de Janet, après tout elle a bien besoin de se sentir importante. Quoi ? Mais c’est vrai ! Elle a son avis sur la salière de Jared ou l’état de ses t-shirt, pourquoi pas l’appartement qu’il va partager avec une fille qu’elle connait à peine ? Jazz s’extirpe du lit sagement, attrape de quoi se rhabiller et enfile sa robe. Coiffage express pour à nouveau être présentable et revenir maltraiter son chou à la crème. RHO CA VA. Il l’appelle Jazzounnette, si elle veut qu’il soit son chou à la crème, elle peut ! « Ou tu veux sécher ton boulot jusqu’au bout et aller voir, mon bolide préféré ? » Elle le taquiiiine du bout des doigts dans son cou, arrêtez la, attachez la ! Ligotez cette folle furieuse !  
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"Un Q.G, carrément ?" Bien sûr, un Q.G. ! Tous les super-héros qui se respectent ont un quartier général dans lequel ils gardent leur costume et tous leurs gadgets. Les plus chanceux ont carrément un équipement informatique de folie. Et Jared veut ça. Ils auront même une super-moto pour que Sparks le rejoigne. Attendez, elle sait conduire une moto ? Elle doit forcément apprendre ça au S.H.I.E.L.D. Nah ? Qu’est-ce qu’il en sait, bordel ! Faudrait vraiment qu’il lui demande son C.V., histoire de savoir quelles sont ses compétences. Red Light ne s’associe pas avec la première super-héroïne venue. Il est intransigeant sur ses partenaires. Il ne veut pas avoir à la sauver tout le temps. Oui, je sais, dans la réalité, elle est plutôt celle qui va le sauver. Pas le contraire. Mais Jared ne fait de mal à personne en rêvant. "Mais oui ! Un truc grand comme… un entrepôt ou une ancienne usine. On aurait largement de la place pour nous entraîner, pour bidouiller nos costumes et pour surveiller tout ce qu’il se passe !" Ca y est, elle nous l’a tout agité ! Il imagine déjà à quoi pourrait ressembler leur quartier général. La Light Room. Oui, parce qu’il faut bien un nom pour cet endroit. Ca claque tout de suite, non ? Light Room. Quoique, Sparks Room rend le truc encore plus fou. Hein hein, il va falloir réfléchir. Il demandera à la communauté de The Mole, tiens. Ah ben non, il ne peut pas… Cette triple vie devient compliquée à gérer ! Il va virer schizophrène dans les mois à venir. Attendez, il l’est peut-être déjà… quand il est The Mole, il est complètement inconscient, passionné, fou. Quand il est juste Jared, hé bien, il est… pareil. Okay, non, la schizophrénie ne l’a pas encore eu. Soulagement. "Serait-on en train de se projeter, monsieur Hemingway ? On n’aura qu’à en faire un bureau avec un stock d’urgence.. et dire à ta mère qu’on fait du cosplay." HEIN ? Mais où elle voit qu’il se projette ? Il est seulement en train de la raisonner, voyons. Pas besoin de troisième étage, elle peut se contenter d’un duplex. C’est seulement ça qu’il veut lui dire. Sûrement pas qu’ils vont habiter ensemble et qu’ils auront un lieu pour jouer les super-héros. Naaaaaaah. Tout cela reste du domaine de l’imaginaire, du rêve, de l’inaccessible. Jamais, vous m’attendez, JAMAIS il ne vivra avec une femme. PLUS JAMAIS. Déjà qu’il a failli abandonner Cathor en découvrant que peut-être, potentiellement, ce mâle n’était pas un mâle, mais une femelle. Genre, le chat transformiste qui aurait décidé de changer de sexe dans la nuit. Alors, vous imaginez une femme ? Qui ne miaule pas, mais qui parle ? Qui ne se frotte pas à lui (quoique), mais qui l’embrasse ? Il n’y survivra pas.

Il préfère encore affronter un énorme machin vert comme Hulk. C’est dit. D’ailleurs, la confrontation pourrait être drôle, non ? Hulk est tellement gros et lourd (désolé, vieux, mais c’est vrai), il aurait du mal à suivre un Jared rapide et preste. Il pourrait le rendre fou, niark niark niark. "On adaptera cet endroit comme si on avait un enfant en bas âge à protéger, t’en fais pas. Et puis si tu veux, je fais ton petit-déjeuner tous les matins. Je l’aime, ta maladresse, moi. Ca fait ton charme." Le vexation totale ! Il n’est pas un enfant en bas âge. Il est pire que ça. Il est un enfant de trois mois dans le corps d’un adulte de vingt-six ans (bon, vu la jeunesse de ses traits, disons qu’il a 23 ans). Il est un enfant de trois mois qui essayerait de se battre contre son étalon fougueux et sauvage. Ouais, le corps de Jared est fougueux et sauvage. Il ne répond à aucun ordre. Il fait sa propre vie, sans rien demander à personne. "Et puis, au troisième étage, on pourra toujours mettre tes figurine dans un meuble.." QUOI ? Elle veut le tuer. Elle veut l’achever. Elle a un truc contre lui, ce n’est pas possible autrement. Le triplex. La pièce des super-héros. Les papouilles. La proximité. Et maintenant, les figurines. Elle essaye de le pousser au suicide. Mais si ! Regardez comme elle le tente ! Il ne pourra bientôt plus refuser. Le seul moyen de dire non va être de sauter du haut d’un pont et de se noyer. Forcément, elle veut récupérer sa fortune, elle veut revendre tous ses biens, elle veut dépecer son chat. Elle veut sa peauuuuu. "Ah non ! Non, non, non, non et non. Si elles sont cachées, c’est pour une raison ! Ma vie tourne déjà autour des super-héros, ce n’est pas pour les avoir encore sous les yeux quand je veux me reposer." Sinon, bien sûr qu’il y aurait des figurines partout. Bien sûr qu’il en foutrait sur sa table de chevet, dans son lit, sur sa table basse, dans son armoire. PARTOUUUUUT. Mais il essaye de rester raisonnable. Les seules touches héroïques se trouvent dans quelques éléments de sa vaisselle. Histoire de donner un côté puissant à son poivre, vous comprenez. Histoire de rendre sa soupe héroïque avec une pincée de sel. Raaaaaaah, et elle obligée de le chatouiller ? C’est bon, c’est bon ! Il rend les armes. Il accepte de visiter son futur appartement. Il accepte de se soumettre à son autorité sexy. C’est bon ! Qu’est-ce qu’elle veut d’autres ? Son corps ? Elle l’a déjà, juste sous ses doigts. "On est tout propres, autant ne pas se salir, mh ? Tu veux profiter que ta mère soit là ? Je sais que son avis est important pour toi." Il se dessine une moue étonnée. Dites donc, est-ce qu’il hallucine ou elle vient de lui proposer d’inviter sa mère ? Qui l’aurait cru ? Elles n’avaient pas l’air d'être de grandes amies, il y a une heure. Et pourtant, voilà que madame souhaite copiner avec sa belle-mère. Comme c’est émouvant. Jazz se lève déjà pour se rhabiller. Il pourrait contempler sa nudité se recouvrir pendant des heures, mais il doit aussi bouger son fessier tout blanc. Il serait temps de s’y mettre de suite, sinon ils ne bougeront jamais de ce lit. Il trouve le courage de rejoindre son armoire pour y trouver un boxer. "Ou tu veux sécher ton boulot jusqu’au bout et aller voir, mon bolide préféré ?" Et là voilà de nouveau à la chaaaaarge. Elle croit quoi ? Que parce qu’il est super-rapide, il peut répondre à toutes ses avances ? Naaaaah, il a besoin de repos, comme tout le monde. Okay, sa capacité à récupérer est impressionnante. Mais ce n’est pas une raison pour qu'il se jette sur une demoiselle dépravée et nymphomane sur les bords.

Il passe les bras autour de sa taille. Un sourire sur les lèvres. Un sourire… heureux. Ouais, heureux. Purée, il est un imbécile heureux. Avec Jazz, il n’y a pas de complications. Il n’y a pas de disputes. Il y a juste cette histoire d’appartement à régler. Elle va bien voir qu’ils ne sont pas faits pour vivre ensemble. Déjà, elle peut le constater à la décoration de cet appartement. A mille lieues de ce qu’elle a pu faire chez elle. Comment ils vont faire pour trouver un compromis entre la pauvreté et la richesse ? Pas sûr qu’Ikea propose une gamme qui allie les deux. Mince, alors ! "Quoi ? Tu demandes un deuxième round avec ma mère ? Ca t’a pas suffit, ce matin ?" Il passe ses lèvres sur l’épaule dénudée de Jazz. Il pourrait récupérer sa mère et lui faire visiter l’appartement. Il pourrait. Sauf qu’il connaît d’avance sa réaction. Celle-ci va se découper en plusieurs étapes : 1/ QUOI ? Vous voulez vivre sous le même toit ?! Mais vous ne vous connaissez que depuis deux heures ! 2/ C’est ici que mon fils va vivre ? Vous avez vu cette rue mal famée ? Hors de question ! Oui, il y a une Ferrari et alors, ça ne veut rien dire 3/ Pas assez lumineux. Trop petit. Trop grand. Trop glissant. Trop dangereux 4/ Cet appartement n’est pas du tout fait pour vous. Graaaave erreur. Je dis ça, je dis rien. Autant dire que Jared préfère éviter tout ce blabla inutile et fertile. "On va y aller sans elle, ça vaut mieux... Il faut que je sorte une chemise ou le standing de l’immeuble tolère les pulls ?" Dans l'immeuble actuel de Jazz, il n’a pas intérêt à se pointer avec des baskets sous peine d’être dévisagé par le concierge et tous les voisins. D’ailleurs, Jazz a probablement une atroce réputation depuis qu’elle sort avec lui. Surtout qu’il adore mettre ces personnes mal à l’aise. C’est drôle de les voir fuir et éprouver du dégoût face à ses semelles dégueulasses. Mais siii ! Vous devriez essayer. Mais bon, il n’est pas mauvais. Il aide parfois les majordomes à porter les soixante sacs de leurs riches employeurs. Sans rien voler, hé ouais ! Il se détourne de Jazz. Hé oh, faut bien qu’il s’habille. Il n’est pas encore prêt à assumer son corps fluet dans la rue. Donc, on couvre ses petites jambes. On cache ces tétons que je ne saurais voir. Et hop, on bouge de là ! Il passe la tête par le trou de son pull. "Au fait, cette histoire de pigiste est vraie ? Tu vas vraiment travailler pour un journal ?" Ce serait bien qu’elle ait un boulot. Un truc qui la sorte. Un truc qui la passionne. Elle a passé tellement d’années à travailler pour une organisation top secrète, ça doit lui faire bizarre de ne plus rien faire. Et puis, vu tout ce qu’elle a dit à sa mère qui se révèle être vrai, faut quand même qu’il sache ! Sinon, il trouvera bien un moyen de la faire embaucher dans sa boîte. Pas pour qu’ils fassent des cochonneries dans les vestiaires, nooon. Vous avez vraiment l’esprit mal placé !
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