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 Harley - Something from nothing

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"Aper!"Harper fronça les sourcils n’étant pas certaine qu’il s’agissait bien d’elle. Trois autres clients attendaient leur café, elle les regarda, mais aucun d’eux ne s’était avancé vers le barista. Ce dernier la fixait d’ailleurs. "Chaï latté pour Aper!" Il tendait le verre en carton vers elle et en insistant de son regard perçant. Dans un petit sursaut, elle s’avança et s’empara de son café, l’air désolé de ne pas s’être avancée alors qu’on avait écorché son prénom qui était pourtant simple. Elle sourit et murmura un merci au serveur du Starbucks. Aper. Il était bien écrit Aper sur son verre. Elle haussa les épaules. Toute la semaine, elle avait eu le plaisir d’être renommée. Harpey, Harpa et le pire, Heurpeu. Soit elle articulait mal, soit les employés du café étaient sourds et illettrés.

Elle se fraya un chemin à travers les clients pour la plupart des professionnels travaillant dans les gratte-ciel environnants ou des étudiants en fin de trimestre qui venaient chercher leur dose de réveil liquide. Un peu comme elle. Elle c’était surtout pour se donner de l’énergie pour terminer son énorme projet de fin de session qu’elle devait remettre à la fin de la semaine. Cela faisait déjà un bon deux mois qu’elle y travaillait assidûment et là, elle voyait tranquillement la fin. Elle avait dû réduire ses heures à la clinique et négliger son social pour en venir à bout. Mais, cela valait le coup. Elle était plutôt fière du dossier qu’elle allait remettre à son professeur. Elle avait fait énormément de recherche et avait même contacté et rencontré un spécialiste habitant à Boston pour lui poser des questions afin d’amplifier son argumentation et de bien garnir sa documentation. Il lui restait que quelques petits trucs à terminer et à se relire. Plusieurs fois. Elle alla s’installer à une table près de la fenêtre afin d’avoir un œil sur son pittbull qu’elle avait attaché à l’extérieur. Il insistait pour l’accompagner dès qu’elle sortait et Harper ne refusait pas. Elle était toujours craintive de s’aventurer dans les rues new-yorkaises après son agression et les derniers événements. Elle tapota la fenêtre pour attirer son attention. Vagabond releva la tête et secoua sa petite queue. Elle lui envoya la main avec un sourire. Elle déposa son gobelet sur la table et sortit son ordinateur portable qu’elle alluma. L’écran s’ouvrit sur son document déjà ouvert de la veille. Elle sortit ses cahiers, livres,notes et crayons et prit possession de la table complète. Harper aimait bien venir dans les cafés pour étudier ou travailler sur un devoir. Elle aimait l’ambiance ni trop calme, ni trop forte de l’endroit. Elle aimait l’odeur de café sucré qui flottait et surtout, il y avait bien moins de distraction qu’à son appartement. À commencer par Weasley et Vagabond qui se chamaillaient continuellement et qu’elle devait toujours séparer et disputer. De vrais enfants! Puis, il y avait la télévision facilement accessible et Azalea de l’autre côté du couloir. Non vraiment, elle travaillait beaucoup mieux au Starbucks. Elle avait pris soin de fermer son téléphone pour ne pas être dérangée. Elle prit une gorgée de son latté, ouvrit et ferma les poings comme pour réchauffer et préparer ses doigts à une bonne et longue séance de pianotage. Elle mit finalement ses écouteurs dans ses oreilles et du Radiohead y résonna. Elle était prête! Et motivée.

Cela faisait maintenant une heure qu’elle travaillait durement. S’accordant des petites pauses pour regarder à l’extérieur et vérifier si son chien était bien. Il dormait ou se laissait caresser par ceux qui osaient l’approcher. Son latté était pratiquement fini et tiède. Tout se déroulait parfaitement. Elle avançait bien et doucement elle sentait l’odeur de la fin et de la liberté. Alors qu’elle était en train d’ajouter une phrase, son ordinateur s’éteignit. Son cœur s’arrêta et ses grands bleus s’agrandirent terrifiés. Son premier réflexe fût de peser sur le bouton démarrer. Rien. Elle réessaya plusieurs fois, impatiente. Toujours rien. Elle vérifia s’il était bien branché et c’était le cas. Elle commençait tranquillement à paniquer. Elle avait bien une version plus ancienne enregistrée quelque part sur Internet et une clé USB, mais c’était loin d’être la version à jour. Très très loin. "Fuuuuck! Rallume-toi putain de cochonnerie. Shit shit shit. S’il te plait. Pas çaaaaa!" Elle rageait contre son portable. Elle pesait lourdement au hasard sur les touches dans l’espoir fou de faire la combinaison magique. Elle soupirait fort. Elle se traitait de tous les noms. Jamais, elle n’allait réussir à tout refaire en trois jours. Elle était fichue. Aussi bien aller voir le professeur pour qu’il lui colle un zéro tout de suite. Elle se mordait fortement la lèvre inférieure pour s’empêcher de crier ou pleurer. Dans une ultime tentative, elle pesa à nouveau sur le bouton principal. Sans succès. "Je suis fichue." Murmura-t-elle avant de se prendre la tête dans ses mains.
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Il n'avait pas vraiment vu la nuit passer à vrai dire, une fois de plus. Mais fort heureusement pour lui, depuis le temps, son métabolisme était habitué à ce genre d'astreinte et il ne lui fallait pas plus d'une ou deux heures de sommeil pour effacer quasi complétement les éventuels signes physiques de ses nuits blanches. Mais il n'aurait pas ce luxe là pour le moment. Il avait encore à faire et plus vite il s'en débarrasserait et mieux ça serait. Aussi notre cher Wesley se dirigeait-il machinalement vers l'enseigne de ce café, comme un phare guidant le naufragé vers la côte en toute sécurité. Bon, la comparaison était sûrement exagérée mais il n'en restait pas moins que bizarrement, tout le monde semblait toujours finir par mettre les pieds dans cet endroit ou les dizaines d'autres cafés de la marque, à croire que réellement, quelque chose se tramait pour rendre les gens si accros à un simple café. Mais notre cher analyste faisait taire ses inclinaisons vers les théories du complot pour le moment parce qu'il avait désespéramment besoin d'une bonne dose de caféine et n'ayant aucune envie d'aller se trainer jusqu'à son fournisseur habituel de "véritable" café, il se contenterait d'un Starbucks pour cette fois. Il irait de sa petite confession plus tard pour avoir commis une telle trahison -ce qui évidemment voulait bien dire qu'il n'en ferait rien mais qu'il irait sûrement râler plus tard à qui voudrait bien l'écouter-.

Pénétrant donc dans le temple du consumérisme en relevant le nez de son téléphone qu'il rangea dans sa poche une fois à l'intérieur, il commença à faire la queue. De ce qu'il pouvait observer, la clientèle était principalement faite des accros à la caféine -bien sûr il ne s'incluait pas dans le lot- qui bossaient dans les buildings environnants et qui auraient plus vite fait de tout simplement démissionner plutôt que de se ruiner les artères à trop bosser et des étudiants qui vu la période de l'année, devaient être en train de terminer leur mémoire en invoquant les dieux tout puissants de Wikipédia et autres moteurs de recherche à leur disposition. Oh il ne les jugeaient pas -ok un peu mais bon-, pourquoi se prendre la tête à chercher des sources sûres dans une librairie où le calme était de mise alors qu'on avait à portée de main des tonnes et des tonnes d'infos hasardeuses que personne ne vérifiait jamais vraiment. Ironique j'entends bien, lui qui passait son temps le nez dans un écran mais il n'en restait pas moins un mec malin et qui avait encore un cerveau. Pas surprenant que ce monde parte en vrille, pensait-il alors qu'il pouvait enfin passer commande. Ne restait plus qu'à attendre à présent.

Après quelques secondes, il cru reconnaître un air qui ne lui était pas inconnu, scrutant du regard les alentours mais ne parvenant pas à trouver la source exacte puisque la moitié des clients attablés portaient des écouteurs. Prenant le gobelet brûlant des mains du barista, Wes alla s'installer à une table près de la baie vitrée, pas vraiment très sûr comme endroit car exposé mais il serait enfermé dans son bureau jusqu'au soir en théorie alors autant profiter un peu de la lumière du jour tant qu'il le pouvait. Il sentit son portable vibré dans sa poche mais il ne pris pas la peine de regarder, il savait très bien de qui il s'agissait et il ne tomberait pas dans le panneau -l'une de ses collègues au Bureau tentait de le draguer et il avait eu la mauvaise idée d'accepter un café avec elle, une fois...sa gentillesse le perdra, vraiment-. Il avalait une longue rasade du liquide brûlant lorsque son attention fut attirée par une cliente installée non loin de lui et qui visiblement rencontrait un petit soucis avec son ordinateur. La scène le fit sourire machinalement. Pas qu'il se moquait -quoi que- mais parce que le hasard était de son côté sans qu'elle le sache. Habituellement il ne serait pas intervenu mais la demoiselle était plutôt jolie et il avait encore un peu de temps devant lui pour jouer les sauveurs. « Pour commencer, les ordis sont peut-être des machines mais les insulter et les maltraiter n'a encore jamais été scientifiquement prouvé comme solution miracle. Et Sarah Connor pourra me contredire mais le soulèvement des machines n'a pas encore eu lieu alors... » commença-t-il alors qu'il se rapprochait d'elle, jetant un rapide regard vers son pc. « Je peux ? » demanda-t-il à la jeune femme, désignant de l'index la bécane récalcitrante.
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Harper était au bord du désespoir. Pour elle, c’était fichu. Terminé. Des centaines d’heures de travail réduites à néant en à peine quelques secondes. Ces dernières semaines, elle avait mis sa vie sur pause pour réussir à arriver dans les temps. Elle en avait négligé ses autres cours tellement elle était à fond pour ce projet qui l’intéressait et la motivait énormément. Tout ça pour rien! Elle ne voyait que le noir de la situation alors que c’était sans doute un problème facile à régler. Son portable n’avait qu’un an. Il n’avait pas de virus et elle s’en servait que pour des travaux ou regarder des séries. Elle y faisait super attention. Les fils ne semblaient pas en mauvais état. C’était quoi le problème alors! Elle n’avait pas le temps de chercher. Elle n’avait pas le temps de trouver quelqu’un pour l’aider et elle était une quiche en informatique. Peut-être pouvait-elle contacter Alexis? Mais cela faisait un certain temps qu’ils ne s’étaient pas parlés. Elle aurait l’air d’une hypocrite qui souhaite seulement son aide et qui se fiche totalement de lui. Pourquoi elle? Pourquoi maintenant? Pourquoi pas après sa remise? Si elle expliquait son problème à son professeur, il allait lui rire au nez et lui dire qu’elle aurait dû faire des sauvegardes ailleurs. Et elle se sentirait trop idiote. Elle était idiote! Depuis le temps qu’elle était à l’université, elle devait bien le savoir! Mais comme cela ne lui était pas arrivé depuis un moment, elle n’avait rien fait se croyant à l’abri. Stupide! Stupide! Et inutile de penser à ses collègues scolaires, ils faisaient tout pour lui mettre des bâtons dans les roues et ils allaient trop se réjouir si elle devait leur raconter sa mésaventure. Ils étaient tous jaloux de son talent et des excellents résultats. Bref, Harper était dans la merde. Point. Elle allait échouer un cours. Pas grave. Elle ne serait pas la première. Il fallait qu’elle se fasse à l’idée. Les yeux remplis d’eau, elle abandonna.

Harper se répétait qu’elle était fichue lorsque son voisin de table s’immisça dans sa bulle. Cela lui prit quelques secondes pour comprendre qu’il s’adressait à elle. Elle cligna trois fois doucement des yeux. Immédiatement, ses joues rosirent. Les écouteurs toujours dans les oreilles, elle n’avait pas fait attention au ton de sa voix et au fait qu’elle se trouvait dans un endroit public. Elle observa les gens autour d’elle, embarrassée. Certains la fixaient les sourcils relevés, d’autres s’en fichaient. Elle tira d’un coup sec sur son fil et libéra ses oreilles. Elle regarda à nouveau son interlocuteur. "Terminator? Sérieusement?" Elle aimait bien la référence, mais elle n’avait pas du tout envie de rigoler. Elle était en crise. L’avenir d’un cours était en jeu. Elle n’avait pas le temps d’être gentille avec un type qui flirtait avec elle avec des références cinématographiques. Il avait bien de la chance qu’Harper ait trois frères qui adoraient les films d’action et de science-fiction. Une télévision pour sept personnes, la jeune fille n’avait jamais eu le pouvoir. Si ce n’était pas du hockey ou du football qui jouait, c’était des trucs super violents, d’action ou d’horreur. Sans le voir, elle s’y connaissait bien en références geek. Elle savait donc de quoi il parlait, mais vraiment il avait mal choisi son moment. Il se proposa alors pour l’aider. Curieusement, Harper n’avait pas de difficulté à croire qu’il s’y connaissait en ordinateur. Une simple intuition. Non seulement pour sa technique de drague douteuse, mais aussi son apparence générale. Elle était complètement en train de juger, mais il avait l’allure d’un informaticien ou d’un type travaillant dans le domaine de la technologie. Un ingénieur ou un scientifique quelconque. Les cheveux mi-longs, la chemise, les baskets. Il avait le portrait type. Elle se trompait peut-être complètement et en fait, il était plombier. Mais, elle avait vraiment besoin d’un peu d’espoir pour sauver ce matin merdique. Elle ne savait pas comment elle allait réagir s’il s’avérait que le jeune homme était un imposteur et qu’il ne s’y connaissait pas du tout en informatique. Et qu’il avait seulement vu un moyen facile de l’aborder. Ou pire, qu’il voulait seulement prendre son portable et filer avec.

La jeune Halliwell fit glisser son ordinateur vers lui en haussant les épaules. Elle poussa sa chaise légèrement afin de lui laisser la place.  Elle n’avait rien à perdre. "Je ne sais pas ce qui s’est passé. J’étais en train d’écrire et puis il s’est fermé tout seul. Sans avertissement. Tout est bien branché et j’ai appuyé plusieurs fois sur le bouton démarrer, mais il se passe rien! C’est la première fois qu’il fait ça. Et il est pas très vieux pourtant. Je suis un peu désespérée là. Il faut juste récupérer mon travail. Je me fiche de l’ordi." C’était le stress qui la faisait parler ainsi. Le jeune homme avait sans doute trouvé le problème avant même qu’elle accepte de le laisser regarder.
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Les ordinateurs et Internet, ça vous simplifie la vie. Ça, c'était dorénavant un fait reconnu par tous. Ces deux inventions avaient changées profondément notre société et les moeurs, bousculer les codes et j'en passe. Oui, à plus d'un titre, quand on y pense, tout ou presque aujourd'hui reposait sur un système informatique. Les caisses à la plupart des supermarchés fonctionnaient grâce à un ordi, les échanges monétaires des plus grandes banques se font par ordinateurs interposés, nos voitures sont commandées à distance, on peut assister à une conférence à Londres tout en étant à Tokyo et j'en passe. Les exemples sont légions pour prouver tout ça mais un inconvénient majeur à tout ça, c'est que quand les plombs sautent ou le matériel déraille, on remarque bien vite combien on est devenus dépendants de ces machines. Et ça, c'était encore la partie immergée de l'iceberg si on peut dire. Car la plupart des gens ont une utilisation "basique" de l'outil informatique mais certains comme Wes eux pouvaient faire tellement plus avec un simple clavier d'ordi entre les mains. Il n'y avait qu'à voir le nombre d'affaires sur lesquelles son unité était impliquée quotidiennement pour s'apercevoir à quel point tout ça était vrai mais l'ignorance commune et volontaire des gens les protégeaient de cette réalité là en général et en un sens, c'était mieux comme ça. Pas besoin de savoir combien de prédateurs rôdaient sur les forums, combien les trafiquants organisaient leur affaires via des chatrooms secrètes et j'en passe. Oui, lui était peut-être un hackeur mais croyez bien que tous n'étaient pas à mettre dans le même lot. Lui faisait partie des gentils.

Ce qui se confirmait d'ailleurs avec la scène devant lui. Ok, peut-être qu'il ne faisait pas ça totalement sans arrière-pensée mais il aurait tout aussi bien pu laisser cette jeune femme dans la mouise et tout simplement continuer sa pause avant d'aller bosser. Ce que semblait faire tous les clients autour d'eux et il savait qu'au moins un ou deux dans le lot devaient être capables de l'aider mais n'en faisait rien alors... Son approche était certes peut-être un peu lourde mais ça n'était pas vraiment volontaire, c'était comme ça qu'il s'exprimait la plupart du temps. Un mécanisme de défense qu'il avait appris à adopter rapidement pendant son séjour à l'orphelinat et les différents foyers où il a été trimballé. Le sarcasme et les références à gogo, c'était son identité depuis trop longtemps pour qu'il puisse s'en défaire aussi facilement. Après tout, mieux valait ça qu'être un type prétentieux qui prenaient les gens de haut en permanence ou qui se comportait comme le premier des crétins, pas vrai ? Au moins lui s'était bougé pour tenter de voir ce qu'elle avait, pas comme les autres qui l'ignoraient et maintenant la jugeait du regard silencieusement. « Pas la peine de prendre ce ton là avec moi, le film originel est un classique du cinéma moderne. » rétorqua-t-il sans perdre son sérieux. Oui, c'était un point qu'il serait prêt à argumenter si nécessaire mais avant ça, il attendait surtout sa permission pour jeter un oeil au problème puisqu'elle semblait réellement désespérée de voir son ordi lui faire un coup pareil et il n'avait pas non plus toute la journée.

Oui, Wesley était l'archétype du geek, il le savait et ne s'en cachait pas en même temps. C'était revendiqué, assumé même. Bon, la barbe c'était avant tout pour éviter d'être pris pour un étudiant sans arrêt mais c'était aussi peut-être parce qu'il avait la flemme de se raser la plupart du temps mais là n'était pas le sujet donc revenons-en à nos affaires. Lorsque la réponse tomba, prenant en effet la chaise poussée vers lui comme un premier signe d'invitation à ce qu'il jette un oeil à son ordi, Wes hocha brièvement la tête et s'installa sur cette dernière, tournant complétement le portable vers lui afin de rapidement l'examiner. Selon les indications que la jeune femme lui donnait pendant ce temps, il put exclure certains problèmes qui expliqueraient l'arrêt soudain de l'appareil et il releva son regard vers elle un instant « Quel système d'exploitation ? » demanda-t-il alors, car selon cette info, la solution ne serait pas la même pour résoudre son problème mais rien d'alarmant, tous ses documents seraient récupérés et s'il fallait, il pourrait récupérer les dernières phrases saisies avec un petit code de son cru. « Juste un conseil à l'avenir. Utiliser une sauvegarde automatique et l'enregistrement sur un cloud... » Ca n'était pas dit méchamment, il aurait pu y mettre bien plus de sarcasme, croyez-le bien mais il voyait bien l'air désespéré qu'elle affichait et lui aussi été passé par la case mémoire en étant à la fac alors il se doutait qu'elle avait du y passer des heures et des heures alors s'il pouvait l'aider en passant quelques secondes à l'aider, ma foi, il aurait fait sa B.A. de l'année. De quoi libérer sa conscience même si de ce côté là, il y avait d'autres choses qui le travaillaient mais ça, c'était un autre sujet qu'il ne valait mieux pas aborder pour l'instant.
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Harper était toujours réticente à l’idée de laisser son ordinateur aux mains d’un étranger. Non seulement il contenait un dossier de plusieurs heures de travail et qui dicterait la validation de son cours, mais aussi des centaines de photos de sa famille, ses amis et des événements importants de sa vie. Il contenait aussi plusieurs documents et données confidentielles. Elle n’avait rien à cacher, seulement ce n’était jamais rassurant de savoir que certains trucs privés pouvaient atterrir entre n’importe quelles mains. Et puis, venant de la campagne du Montana, elle avait toujours du mal à se faire à la grande ville. Et surtout à faire confiance aux gens. Les gens des métropoles n’avaient absolument rien à voir avec ceux accueillants et sociables de son petit village campagnard. Même si cela faisait une dizaine d’année qu’elle s’y était installée, elle avait toujours du mal avec l’impolitesse et l’individualisme auxquels elle faisait face chaque jour. D’abord protégée par la X-Mansion, elle avait complètement été déboussolée lorsqu’elle s’était aventurée seule dans la masse New-Yorkaise, voulant devenir indépendante et se lancer dans l’aventure universitaire. Devenir X-Woman et combattre avec les mutants ne l’avait jamais intéressée. C’était une pacifiste qui aimait les animaux plus que tout et c’est eux qu’elle souhaitait aider. Elle avait adoré et apprécié son passage chez Xavier. On l’avait beaucoup aidé à utiliser ses pouvoirs et à les maîtriser. On l’avait aidé à avoir confiance en elle et de cesser de se comparer à ses compagnons qui avaient des dons beaucoup plus impressionnants et puissants qu’elle. Les doutes subsistaient toujours, mais au moins, elle n’avait plus à les confronter.

Quoi qu’il en soit, Harpie n’avait pas le choix. Elle était désespérée et il était le seul qui s’était porté volontaire pour l’aider, alors qu’il n’était certainement pas le seul à avoir entendu ses lamentations. L’endroit était plein et ils l’avaient tous regardé de haut parce qu’elle osait déranger leur petit café matinal. Ce type un peu bizarre était son seul espoir. Elle avait froncé les sourcils à son commentaire sur le film de science-fiction. Franchement, elle n’avait pas envie de débattre avec lui, Elle connaissait l’histoire de base et les noms des personnages, sans plus. Mais elle ne rétorqua pas de peur qu’il lui dise de s’arranger avec ses problèmes et l’a laissé en plan encore plus misérable. "Ehh…Windows. Le dernier sorti, il me semble. " L’informatique et elle, ça faisait deux. Elle acceptait à peu près tout ce qu’on pouvait lui proposer comme mises à jour sans faire de recherches. Elle faisait confiance à la machine. Trop confiance. Elle se sentit comme une gamine et ses épaules s’affaissèrent lorsqu’il lui suggéra de faire une sauvegarde directement sur Internet la prochaine fois. Elle ne releva pas le ton un peu sarcastique, elle le méritait et elle savait tout cela. Il ne fallait jamais faire confiance à la technologie qui pouvait merder à tout moment et quand on s’y attendait le moins. "Oui, je sais…je n’ai pas du tout assurée sur ce coup-là. Je me sens tellement stupide alors que je sais très bien que ce genre de chose arrive. " Elle lui sourit, les lèvres serrées et les joues prenant une teinte rosée. Remarquant que la table était ensevelie de livres et autres bidules qui pouvaient empêcher de bien travailler, elle débarrassa la surface en remettant le tout dans son sac à dos et en observant le garçon à l’œuvre. Le voir pianoter de la sorte pour tenter de trouver le problème était fascinant et rassurant. "Oh pardon." En voulant prendre un livre, elle avait accroché le menton du garçon. Elle était heureuse d’être tombée sur lui et pas sur un charlatan. Alors, elle se calma tranquillement sachant que son ordinateur était entre bonnes mains et que le garçon allait trouver le problème en peu de temps. "En tout cas, merci de prendre du temps pour m’aider. C’est vraiment très apprécié. Je ne pensais pas avoir fait une telle scène." Avec ses écouteurs sur les oreilles, elle était certaine d’avoir chuchoté, mais c’était tout le contraire."Et…j’espère que je ne vous mets pas en retard. " Après tout, on était en pleine semaine et il avait sans doute un boulot quelque part et tout près de là. Elle ne voulait surtout pas le mettre dans le pétrin parce qu’elle avait été trop idiote pour faire des copies de son projet.


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Faire confiance aux autres. Voilà quelque chose que Wesley n'avait jamais réellement appris à faire, pas complétement en tout cas, pas après avoir vécu ce qu'il avait vécu plus jeune. Encore aujourd'hui, il n'avait pas réellement une confiance absolue en ceux qu'il considérait proche de lui. Mécanisme de défense naturel dira-t-on, rester sur ses gardes quoi qu'il arrive car c'est justement quand on se croit en sécurité que le pire peut arriver par surprise. C'est ce qui c'était passé avec ses parents, il voulait croire que ce traumatisme là ne le hantait plus à ce jour mais il savait bien qu'il serait là jusqu'à la fin. C'était à cause de leur mort qu'il en était arrivé là après tout, que toutes les conneries qu'il avait pu faire il les avaient faites et qu'il avait trouvé son chemin chez les Watchers. Le principe de causalité était peut-être obscur pour certains mais lui en avait parfaitement conscience et il ne pouvait toujours pas définir si dans le fond, c'était une bonne ou un mauvaise chose. Alors oui, il était un peu un loner notre cher hackeur -oh la belle rime- mais ça ne l'empêchait pas pour autant de rester un être humain. Ok, peut-être pas le plus agréable à supporter mais il pouvait faire preuve de bonté comme à cet instant où en effet, tous les autres autour d’eux semblaient ne plus voir la jeune femme à présent qu'elle réclamait de l'aide après avoir jurer devant tout le monde, perturbant tous ces hypocrites dans leur petit train-train quotidien et caféiné. Bon ok, il ne faisait peut-être pas ça de pure bonté d'âme, elle était mignonne c'était indéniable et il n'était pas aveugle. Mais vu la tête qu'elle faisait face à la soudaine panne de son ordi, il avait sans peine compris que c'était en effet une urgence informatique et puisqu'il connaissait ces petites bêtes là sur le bout des doigts, il pourrait sûrement l'aider. Au pire il se contenterait d'un autre café comme récompense. Après tout, il ne s'attendait pas non plus à ce qu'elle tombe en pâmoison devant lui juste pour ça. Fallait être réaliste deux secondes, surtout que ce genre de filles ne se préoccupait guère de mecs comme lui en règle générale, si ce n'est dans des comédies pour adolescents qu'on ne citera pas ici.

Oui, il avait fait une référence à ce classique du cinéma, c'était aussi ça Wesley. Les références pleuvaient à longueur de journée, même au boulot mais on lui pardonnait parce qu'il était bon dans ce qu'il faisait, l'un des meilleurs même -et sans se lancer de fleurs sur le sujet, quoi que...- et que dans le fond, c'était aussi ce qui le rendait attachant avec le temps. L'éternel adolescent refusant de grandir et abandonner son monde pour celui si laids parfois des adultes. Sentant bien que la demoiselle ne voulait pas réellement polémiquer avec lui sur l'oeuvre de monsieur Cameron, il se contenta donc de lui demander quel système d'exploitation se trouvait sur son ordi afin qu'il puisse savoir quel protocole adopté pour récupérer le contenu de ce dernier et le faire revenir à la vie -façon de parler bien sûr-. Fronçant légèrement les sourcils lorsqu'elle lui donna sa réponse, pas véritablement sûre d'elle, il hocha la tête malgré tout sachant que la plupart des gens ne savaient même pas ce qu'était un système d'exploitation. Non, il ne ferait jamais carrière en tant que technicien sur une plate-forme de SAV, ça tournerait trop vite à la catastrophe, il se ferait virer en moins de deux pour avoir insulter un client trop lourd. Conseillant à la jeune femme de procéder dorénavant à une sauvegarde automatique -facilement enclenchée dans les paramètres de son logiciel de texte- et l'enregistrement sur cloud -là aussi installé relativement facilement si on savait s'y prendre- pour éviter de connaître le même problème à l'avenir et il l'écouta répondre, hochant la tête sur le côté pour confirmer que oui, ces choses là arrivaient. Bien plus souvent qu'on ne pouvait le croire en plus, parole d'expert.

Se mettant à la tâche, Wes manquait c'est vrai qu'un peu d'espace pour être confortablement installé pour travailler mais ça ne le gênait pas plus que ça, vraiment. La jolie brune ne sembla pas être du même avis, commençant à débarrasser la table et pour le coup, lui collant un léger coup au menton avec l'un de ses livres, le forçant à faire une grimace qui lui faisait comprendre qu'elle ne lui avait pas fait mal. Il avait presque terminé, rien de vraiment bien grave et s'il pouvait, il vérifierait aussi rapidement un programme sur son disque dur pour voir si celui-ci était bien installé car supposer éviter ce genre de problèmes. Relevant la tête vers elle lorsqu'elle se mis à le remercier, il esquissa un sourire mal à l'aise. « C'est le pièce des écouteurs, on n'entend plus les autres mais on en oublie qu'on est pas seuls justement. » répondit-il en donnant un coup de tête vers les autres clients pour illustrer ses propos. Regardant rapidement l'heure indiquée à sa monte, non, il n'était pas en retard, pas encore du moins. « Vous en faites pas, j'en ai plus pour longtemps de toute façon. » annonça-t-il, tapotant encore quelques secondes avant de faire renaître le pc de ses cendres. L'écran se rallumant alors, il effectua un autre petit tour de magie -en gros il entra un code dans le programme d'exécution- et rétabli le texte jusqu'à la dernière frappe établie avant l’arrêt. « Ca devrait avoir repris une partie de ce qui a été tapé avant qu'il ne crashe. Presque comme neuf. » affirma-t-il, détournant le regarde vers la jeune femme, sourire triomphant sur le visage. Même si ce triomphe là était bien modeste pour lui en vérité.
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L’inquiétude qui s’était immiscée en Harper dès que l’écran de son ordinateur était devenu noir s’envolait doucement à mesure que son chevalier servant pianotait sur les touches du clavier. Il était plus qu’évident qu’il était un expert et que les ordinateurs n’avaient aucun secret pour lui. Il n’hésitait pas une seule seconde. Il s’avait exactement quoi faire, quoi chercher et quoi écrire. Alors que pour elle c’était du vrai charabia, pour le jeune homme tout semblait si facile. Ses doigts dansaient allègrement sur les touches du clavier. Tout était fluide et rapide. Tellement qu’elle ne pouvait lire ce qu’il tapait. C’était un petit problème de routine pour lui et il avait dû faire les mêmes étapes des milliers de fois. Sans doutes qu’il aurait pu trouver et régler ce petit soucis les yeux fermés. C’était un peu comme elle pour la chirurgie vétérinaire. Elle connaissait parfaitement l’anatomie des chiens et des chats et elle savait quoi observer et quoi faire selon les symptômes de l’animal. Faire une incision dans un animal endormi ou recoudre une plaie n’étaient qu’une formalité et c’était rendu tout à fait normal dans sa vie. Certes, l’homme semblait un peu plus âgé et plus expérimenté dans son domaine alors qu’elle débutait dans le métier, mais quand on aimait ce qu’on faisait et qu’en plus on était doué, tout était plus simple. La brunette avait donc été chanceuse dans sa malchance. Elle était très heureuse que ce type à l’allure décontractée ait été présent à ce moment-là et qu’il l’aille pris en pitié. Heureusement aussi qu’Harper avait chialé plus fort que prévu. Elle avait peut-être eu l’air d’une folle furieuse, mais au moins elle avait pu attirer l’attention de l’expert en technologie. Ce dernier ne semblait pas très à l’aise face à ses remerciements, mais Harper ne pouvait tout simplement pas faire autrement. Il avait pris de son temps avant d’aller travailler pour l’aider, alors qu’elle savait que pour la plupart des gens, le matin c’était précieux et synonyme de calme avant la tempête du boulot.

Comme il n’en avait plus pour très longtemps, la jolie brune resta silencieuse pour ne pas le déranger et le laisser se concentrer. Elle jeta un regard vers la fenêtre et regarda Vagabond qui dormait paisiblement au soleil. Elle retourna rapidement à son sauveur qui semblait mettre la touche finale à sa tentative de sauvetage. Il écrivit un dernier petit code et l’écran s’alluma comme par magie. Les yeux bleus d’Harpie s’ouvrirent à leur tour de joie et la jeune fille ne put s’empêcher de sautiller de joie sur sa chaise. Elle regarda l’écran et parcouru rapidement son texte s’attendant à ce que tout ce qu’elle avait écrit ou modifié pendant la matinée n’est pas été enregistré, ce qui aurait été frustrant, mais loin d’être la fin du monde. Mais non, tout y était. Tout jusqu’à dernier petit point inscrit. Elle n’en revenait tout simplement pas. Chaque faute corrigée, chaque phrase modifiée et ajoutée étaient toujours là. Même son bureau et ses autres dossiers étaient intacts. Rien n’avait changé ou disparu. Le soulagement qu’elle ressentait était indescriptible. Elle se sentait plus légère qu’il y avait deux minutes. Toutes les peurs qu’elle avait eues étaient à présent futiles et choses du passé. Elle pouvait respirer à nouveau. Tout ça, elle le devait à l’inconnu assis à ses côtés. Sans réfléchir, elle le prit dans ses bras. "Hiiii merci! Tout est là!" Sachant que ce geste était rarement bien accueilli par des étrangers, elle se détacha, rougissante. "Pardon…" Elle plaça une mèche de cheveux derrière ses oreilles, un peu gênée par son éclat de joie. "Vous ne le savez peut-être pas, mais vous venez de sauver mon semestre. Je ne sais pas ce que j’aurais fait sans vous. Vous m’avez évité une belle humiliation. Merci." Elle aurait voulu lui répéter mille fois tellement elle était heureuse. Son cauchemar était terminé. Il n’avait pas duré longtemps, mais assez pour la mettre dans tous états et lui avoir fait imaginé le pire des dizaines de fois. "Je ne sais pas comment vous remerciez. " Un simple café, alors qu’il en avait déjà un, lui semblait inutile et dérisoire à côté de ce qu’il venait d’accomplir. Non seulement, il avait retrouvé son document super important, mais il lui avait aussi évité d’acheter un autre ordinateur.

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