Il reste silencieux mais garde ses grands yeux bleus ouverts. Il y a quelque chose d'étrange à son regard; Quelque chose d'instable et de cru et de réel et de cruel. Il regarde à droite; il regarde à gauche; tout le monde dort. Lentement, il bascule sur le côté; ses pieds sur le sol froid; le frisson qui remonte sa colonne vertébrale. Il frémit. Regarde autour de lui. Les respirations calmes sont les mêmes. Il se permet de se lever, avançant à pas de loup à travers les rangées de lits.

La drogue ne fait plus effet. Il la sent en dehors de son système. Il la sent loin, loin, là où les drogues vont quand elles cessent leurs effets abrutissants. Il sent le pouvoir, autour de lui. Les caméras braquées sur lui. Les écrans de surveillance, quelque part dans le bâtiment. Ils ne savent pas ce qui les attendent. Ils ne savent pas que l'un d'entre eux est un traître, que l'un d'entre eux lui a laissé une chance pour montrer qu'il est différent de tout, différent de tous. Il est l'Élu. Il est l'Alpha ultime. Il va tous leur montrer, qu'il est trop puissant pour être contenu.

Nine ferme le poing, et les étincelles commencent à courir sur sa peau.

C'est une sensation grisante. Personne ne peut vraiment comprendre. Les étincelles le picotent un peu et remontent, suivent le tracé de ses muscles, glissent entre ses doigts. Les rares lumières qui peuplent le plafond, même la nuit, se mettent à clignoter frénétiquement. Quand il serre le poing encore plus... quand ses muscles se tendent... quand il ferme les yeux hermétiquement, comme pour ignorer le monde... le léger crépitement des étincelles devient vrombrissement. Nine tend le bras. L'éclair coure de sa main à la glace sans tain derrière laquelle les surveille deux gardiens de nuit, et elle explose en mille morceau. L'un des gardiens arrive à se rouler parterre pour esquiver mais l'autre est moins chanceux, et sa tête fait le bruit le plus drôle du monde en explosant.

Le doit du premier garde flotte au-dessus du bouton d'alarme mais il n'a le temps de rien faire, car Nine est un dieu, et tourne la main pour le faire exploser lui aussi. Bientôt, on s'éveille autour de lui, une dizaine de prophètes aux yeux ronds, bouffis, à moitié clos à cause de la drogue. Ils le regardent en héros.

“ Tu as brisé la fenêtre, ” dit l'un deux en regardant les éclats de verre au sol. “ C'est impossible. Ils... ils nous ont tout le temps dit que c'était impossible. ” Nine le regarde droit dans les yeux. Il ne lui dirait pas que N542, l'un des gardes, lui a dit les faiblesses de l'endroit (juste pour le tester, il s'en rend bien compte; mais il va excéder ses attentes. Ils vont voir. Ils n'ont pas construit un super-soldat de toutes pièces; ils ont fait de lui un dieu). Nine serre le poing et une odeur d'ozone se répand dans la pièce. Les néons sont définitivement éteints et la seule source de lumière sont les petits morceaux d'électricité qui remontent le long du bras du jeune homme. “ Rien n'est impossible, ” lâche-t-il, la parole emplie de sagesse d'un seigneur à un gueux.

Il saute par-dessus le trou qu'il vient de briser dans le mur, fouille les gardes et récupère les pistolets paralysants qu'il lance à ses camarades. “ Maintenant, suivez-moi ou mourrez. ” N542 va être si fier de lui. Il va devenir le leader Alpha, il en est sûr. Si il arrive à sortir de la base... il sera promu, il en est sûr. Les gardes se multiplient maintenant, arme au poing. Il n'a pas besoin de les voir pour les sentir; leurs talkie-walkies qui grésillent, leurs armes qui se chargent d'électricité, les caméras braquées sur eux. Nine les électrocute une à une par des minces fils électriques. Et puis toutes les lumières s'éteignent.

Il ouvre la porte du couloir et puis c'est une boucherie.

Ils essaient vraiment. Ils tirent et ils tirent dans sa direction mais ils ne voient rien, si ce n'est les minces boules d'énergie électriques qui sortent de leurs armes mais il les absorbe comme si elles n'étaient rien. Lui, quand ils les touchent, ils sont projetés en arrière. Ils sont brûlés. Leur coeur s'arrête. Il compte les corps au rythme de ses battements de coeur. Boum. Boum-boum. Boum.

Quelques irréductibles le suivent. Ils se déploient derrière lui, toujours groggy, en se marmonnant des encouragements à mi-voix. Une équipe d'élite. Il faut trouver les Bêta, réalisent soudainement Nine. Il en connait quelques uns (βTen, βFive, βSix font partie de son équipe d'exercice). Si il les libère... ses supérieurs vont être tellement impressionnés. Il sera consacré. Il sera sacré. Celui qui avait repris la base des mains ennemies pour prouver qu'il était meilleur que tous... αNine rentrera dans les annales.

Son bras chargé d'électricité reste tendu devant lui en guettant un nouveau garde. “ Four, le mur, ” indique-t-il à une autre Alpha derrière lui. Elle semble hésiter un instant; et puis elle abat son poing de toutes ses forces, combattant la drogue qui lui affaiblit le système, et une fissure coure sur le mur en béton. Un nouveau coup de poing et ils ont une ouverture. Un autre couloir. Ils se déplacent en silence, en courant, l'un d'eux produisant de la lumière qui brûle si on s'en approche trop. Quand il y a des ennemis, Nine s'en occupe, faisant bien attention de ne pas en tuer trop mais sans faire preuve de pitié non plus. Finalement, ils arrivent dans une salle qui est différente des autres, mais semblable à leur salle de repos.

Des silhouettes se redressent dans leurs lits.

Et puis Nine rencontre pour la première fois les yeux de Seven, et quelque chose se réveille en lui.

__

Il s'arrête un instant. Juste un instant.

Le monde est beau.

Il y a quelque chose d'inquiétant à cette nouvelle réalisation. Une poésie qui lui échappe (Seven — pardon, Winter, saurait, lui). Il regarde autour de lui et il voit l'herbe verte, les arbres verts, une femme qui coure son jogging matinal, un homme qui traverse le parc pour rejoindre l'autre côté avec deux cafés dans les mains, des enfants dans une poussette, un clochard qui arrache au monde encore quelques minutes de sommeil, et c'est beau.

Nine se remet à courir. Non. Hannibal. Son nom est Hannibal. Nous ne sommes plus des numéros, dixit Seven. Il faut qu'il arrête de penser comme un numéro.

(Pourtant, sur son avant-bras droit, la brûlure le tourmente: un éclair et α-9, des insultes sur sa peau.) (Parfois, Winter effleure du bout des doigts la cicatrice, et ça fait moins mal.)

Pris d'un doute, il s'arrête à nouveau pour sortir de sa poche ses papiers. Hannibal Sekhmet. Le nom du mensonge. Il approche les papiers de son visage pour mieux les observer, Anya lui a dit que c'était les meilleurs qu'elle pouvait lui procurer.

(Il pense à Anya. Le fond d'écran du téléphone qu'elle lui a offert. Ses lèvres sur sa peau, quelque chose de primal et de distant, quelque chose de lourd émotionnellement et de futile. Un accessoire aux yeux bleus obsédants qui brillent, légèrement, quand il lui sourit et passe un bras maladroit mais réconfortant autour de ses épaules.) (Elle ignore encore que ses doigts le font frémir, et que ceux de Winter sont comme des brûlures et des baumes à la fois.)

Il regarde la photo d'identité. Il n'a pas l'impression que c'est lui.

Il se remet à courir, toujours plus vite, toujours plus loin. Il n'a pas le temps. Il doit fuir. Toujours. Encore. Il sent, sur sa peau, le regard de certaines personnes; des regards fugaces, incertains, curieux, vides. Il sent les regards et il a envie de les repousser et de frapper ces gens, qui osent l'effleurer des yeux; il sent les regards et il a envie de continuer paisiblement sa route.

La maison est encore loin. Les bras de Seven aussi.

Il redouble d'allure. Tout d'un coup, le monde est étouffant et il ferme les yeux en courant, toujours la même foulée, toujours le même rythme cardiaque, un petit automate sorti des sentiers battus.

Il a vraiment envie de frapper quelqu'un.

Bienvenue chez les HOMO SUPERIOR.

JE TE BAISE.

time to have fun. Maintenant que tu es validé, tu peux commencer par aller recenser différentes choses, comme ton métier ou ton pouvoir si tu en as un. Tu peux aussi te chercher des copains sur le forum, c'est à dire poster ta fiche de liens. Si ton personnage est du genre à passer son temps sur son téléphone ou sur le net, tu peux aussi te rendre sur la webosphère.
Nous t'encourageons fortement à te rendre dans la chat box pour y faire la rencontre des autres membres, si tu le souhaites ! Sinon, tu peux aussi aller te créer un scénario. Quoi qu'il arrive, n'hésite pas à te faire ton trou par chez nous, on te souhaite bien des RPs et une belle et longue aventure sur TNA !

ENJOY !