Elle court. Elle n'a pas le droit de s'arrêter. Elle court, elle court, elle court. Ses poumons lui font mal. Son coeur est dans sa gorge. Elle court. Ses jambes sont trop petites. Elle saute. Elle court. Elle la sent, derrière elle, la bête, si proche; son souffle chaud sur sa nuque, ses yeux perçants laissant des frissons dans son dos. Elle court. La Bête ne l'attrapera pas. Un orage éclate quelque part, l'éclair fissure le ciel en deux et c'est l'apocalypse et elle coure, elle coure si vite l'enfant du soleil; ses cheveux sont arrachés par un chardon, ses doigts ouverts par une feuille trop coupante, ses jambes égratignées de ses chutes multiples. Mais elle se relève toujours. Elle n'a pas le choix. Il faut continuer, toujours. Courir. Courir.

Heather se relève du cauchemar avec le coeur en miettes. Il bat comme un petit oiseau dans sa poitrine, comme s'il était dans une cage dont il voudrait s'échapper. Elle retient le cri dans sa gorge. Elle le ravale. Il faut qu'elle se taise. Il ne faut pas qu'elle crie, si elle crie elle va réveiller tout le monde et son père va la punir et sa soeur va lui en vouloir car elle a un concours de beauté demain et sa mère va encore la regarder avec un air lasse mais sans rien dire, même si elle en pense beaucoup.

Alors elle se tait. Elle serre les dents et elle ferme les yeux et elle ramène ses jambes contre elle et elle se balance (juste un peu; le rythme la berce; ça la rassure, tout comme ses bras tremblants qui entourent maintenant ses jambes). Madame Applebee, la femme qu'elle consulte une fois toutes les deux semaines, lui a dit de penser à des images rassurantes. Des choses qui ne changent pas. La couleur du ciel ou celle des cheveux d'Evelyn ou même l'impérissable tableau qu'il y a d'accroché dans le salon. Des nombres aussi, des lignes de nombres qui défilent dans sa tête, des chiffres qui se succèdent sans sens apparemment, mais pour elle les nombres sont ses amis et l'aident et l'aiment et la bercent jusqu'à ce qu'elle s'endorme.

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“ T'es qu'une salope, Ivy. ” Sa soeur éclate d'un petit rire maléfique. Elle remet du rouge à lèvres sur sa bouche et regarde son reflet dans le miroir. Elle l'ignore tout à fait. En fait, Evelyn ne croise même pas le regard de sa soeur. Elle ne mérite pas ça. “ Tu peux essayer de te rendre belle autant que tu veux, dès que t'ouvriras la bouche, ça puera parce que t'es complètement pourrie à l'intérieur, Evelyn! ” Et puis Heather s'en va comme une petite tempête, les poings serrés et les joues toutes rouges (elle essaie d'ignorer les larmes qui lui brûlent les yeux) et elle a envie de hurler mais personne ne l'entend dans cette maison, il y a trop de pièces vides et il y a trop d'oreilles sourdes.

Il n'y avait qu'Haiko qui l'écoutait. Un peu. Parfois. Rarement, mais c'était plus qu'Evelyn qui passe son temps sur son téléphone, son père qui est toujours quelque part ailleurs en voyages obscurs et sa mère qui passe de longues heures solitaires dans le salon à boire du vin et à regarder des séries télévisées datées et daubées.

Elle a envie de hurler. De hurler à s'en arracher la gorge. Quand elle se jette sur son lit et enfonce son visage dans son oreiller pour le mordre et le maltraiter, elle s'oublie et n'entend pas Evelyn qui se gratte la gorge depuis l'encadrement de la porte. “ Heather, ” murmure-t-elle. “ Heather. ” elle finit par l'entendre et se redresse. Sa soeur est là, divine et superficielle et détestable et parfaite, et la regarde de haut. Heather efface ses larmes. “ Je suis bien contente qu'elle soit partie, ” assène sa soeur et le coeur de la plus jeune se brise. “ Tu ne comprends pas. Il faut que tu te concentres sur tes études. Et puis papa m'a dit que les sondages n'étaient pas excellents, par rapport à l'adoption... maman ne voulait rien entendre, c'était l'occasion parfaite et-- ” Elle s'interrompt. Heather lui lance son oreiller à la figure.

Evelyn ferme la porte en sortant. Heather n'arrive plus à s'arrêter de pleurer. Les nombres ne sont d'aucun réconfort.

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La première fois qu'elle la rencontre, elle travaille pour la CIA et elle prend son café toujours au même endroit à la même heure, non loin du QG.

La vie adulte semble lui aller mieux que sa vie d'enfant. Elle est seule. Elle a fait ses études seule. Elle a construit sa vie seule. Elle peut enfin souffler et crier et rire et faire ce qu'elle est, ce qu'elle veut, sans plus se soucier de sa famille, avec qui elle partage du sang mais pas d'atômes crochus.

La première fois qu'elle la rencontre, elle remarque aussitôt qu'elle a des jambes interminables et une jupe trop courte et un sourire trop beau. Elle s'installe en face d'elle et quelques heures plus tard, quand elles trébuchent sur la pas de la porte d'Heather, celle-ci sait qu'elle fait une grossière erreur.

Et quand trois jours plus tard, pour la première fois, Heather lui transmet une clef USB sous la table du café, qui contient des informations qui pourraient l'envoyer en prison pendant les dix prochaines années, elle ne peut s'empêcher de ressentir de la peur et du remord. Jusqu'au moment où son compte — bien vide, depuis qu'elle a dit à son père qu'elle a fréquenté, un jour, une fois (trop de fois) une fille, il ne passe plus par là et elle a changé de nom à ses yeux — se remplit et qu'elle peut aller s'acheter de nouvelles robes et de nouvelles chaussures et une nouvelle vie.

Et là le remord s'envole.

(Même si elle aperçoit, un jour, une tête d'hydre sur l'ordinateur de l'agente.)

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“ Monsieur Pierce, ” dit-elle du ton le plus respectueux que sa langue abjecte peut formuler. “ Vous vouliez me voir? ” Elle se sent soudainement trop serrée dans ses vêtements, soudainement mal à l'aise. Alexander Pierce est le genre d'homme que l'on veut rendre fier. Il lui fait vaguement penser à son père, avec les mêmes yeux durs, les mêmes yeux froids; le même maintien presque militaire, les mêmes bagues antiques aux doigts. Il lui fait penser à son père et elle grince des dents. (Son père lui a envoyé une carte pour Noël. Il est contente qu'elle ait changé ses manières. Il espère qu'elle se mariera bientôt.)

L'homme a chorégraphié la scène dans sa tête, devine-t-elle. Il fait volte-face et lui adresse un sourire bienveillant — Dieu, ce genre de sourire ne lui a pas manqué. “ Mademoiselle Bolton, je tenais juste à vous féliciter pour vos excellents résultats. Vous voilà tout juste sortie de l'Académie et votre OS, mademoiselle Morse, m'a tout dit de vos compétences. Recruter chez les autres n'était pas une si mauvaise idée, ” sourit-il, en faisant référence à sa brève carrière fulgurante au CIA. “ Puis-je vous demander ce qui vous a fait changer d'avis? Mon agent m'a expliqué que vous n'étiez pas, tout d'abord, encline à nous rejoindre. ”

Heather fait de son mieux. Elle va devoir mentir. Elle s'y entraîne depuis qu'elle est petite, elle fait ça tous les jours. Heather plonge son regard dans le sien. Il écrit à son bureau, son sourire idiot toujours collé aux lèvres. “ J'ai eu quelques désaccords avec mes supérieurs, ” dit-elle simplement, presque froide. Alexander Pierce lui tend le morceau de papier sur lequel il vient de griffonner.

Hail Hydra.

Hail Hydra.

Un frisson lui secoue l'échine. Une sueur froide lui glisse dans la nuque. Ils sont là. Ils sont là. Elle pensait ne plus jamais les revoir et ils sont là, là aussi. La CIA n'était pas assez. Elle voulait les fuir et maintenant...

Elle ne dit rien et lui retend le papier. Il sourit encore plus. Il y a quelque chose de terrible à ce sourire. “ On m'a dit. J'espère que vous vous plairez mieux ici. — Oui, monsieur. — Vos résultats à l'Académie sont excellents, miss Bolton, mais il ne faut pas vous relâcher. Je suis persuadé que vous irez loin rapidement, si vous suivez les ordres que l'on vous donne. — Oui, monsieur. ” Alexander Pierce lui tend la main et, avec l'impression de faire un pacte avec le diable, elle la prend et la serre.

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Quand elle chute brutalement sur le sol pour la dizième fois depuis le début de l'heure et croit qu'elle s'était cassée une ou deux vertèbres, Heather déclare forfait. En rouvrant les yeux au moment où sa tête arrête de de lui faire mal, elle voit le visage triomphant de Bobbi, et sa main secourable qu'elle utilise pour se relever d'un bond. “ Fais toujours gaffe à ta gauche, Heather, ” lui chantonne celle qu'elle appelle, plus pour la blague qu'autre chose, senpai. “ Tu te fais toujours avoir sur ta gauche. ” Heather grogne comme toute réponse en s'approchant du petit promontoire qui longe le tatami, où se trouvent leurs deux bouteilles d'eau.

Elle se laisse tomber dessus brusquement en portant la bouteille à ses lèvres. Bobbi ricane bien sous cape, puis reprend rapidement un visage sérieux en lui jetant un regard en coin entre l'inquiétude et l'attente. “ Quelque chose ne va pas, Heather? — Non, pas du tout. Pourquoi? ” Mentir est devenu sa seconde peau. Au fond, mentir, elle n'a presque plus l'impression de le faire. Tout est si... naturel, maintenant. “ Non, rien, ” répond platement Bobbi en baissant les yeux et en enfilant une nouvelle rasade d'eau.

Elles restent silencieuses à récupérer leur souffle pendant de longues minutes.

“ Gonzales m'envoie en infiltration dans une des bases de l'Hydra. Comme tu le sais, depuis la mort de Pierce et le démantèlement du S.H.I.E.L.D, Coulson a repris les affaires... en se prenant pour nous. Il faut l'arrêter. — Le loup dans la bergerie, commente Heather. Classique. ” Elle adresse un sourire à Bobbi. “ Tu te débrouilleras comme une chef, comme toujours. — J'espère. Il y aura... enfin, je veux dire, Lance fait partie de leur équipe. ” C'était la première fois que Bobbi se confie à elle comme ça. Et sans doute la dernière. “ Laisse tomber, ” lâche-t-elle en se relevant. Heather reste silencieuse. Mal à l'aise. Elle la regarde et ses yeux veulent la retenir mais sa bouche ne dit rien.

“ On se voit dans quelques mois? Gonzales ne sait pas combien de temps ça va durer mais... — Ouais, t'inquiète. ” Heather se lève et puis, brusquement, la prend dans ses bras. Une demi-seconde tout au plus; mais ça suffit et, quand elle se détache, Bobbi lui adresse un vague sourire. “ T'inquiète pas, Heather. Je sais que c'est dur, depuis la trahison de... de tout le monde, et depuis que le S.H.I.E.L.D n'est plus ce qu'il était... mais on s'en sortira. Hydra peut essayer encore et encore, ils ne nous détruiront jamais. ”

Heather a envie de pleurer.

Bienvenue chez les HOMO SAPIENS.

trop d'la merde ta fiche, on dirait du 50 shades of grey tellement c'est mal écrit, retourne dans ton pays sale brout brout.

time to have fun. Maintenant que tu es validé, tu peux commencer par aller recenser différentes choses, comme ton métier ou ton pouvoir si tu en as un. Tu peux aussi te chercher des copains sur le forum, c'est à dire poster ta fiche de liens. Si ton personnage est du genre à passer son temps sur son téléphone ou sur le net, tu peux aussi te rendre sur la webosphère.
Nous t'encourageons fortement à te rendre dans la chat box pour y faire la rencontre des autres membres, si tu le souhaites ! Sinon, tu peux aussi aller te créer un scénario. Quoi qu'il arrive, n'hésite pas à te faire ton trou par chez nous, on te souhaite bien des RPs et une belle et longue aventure sur TNA !

ENJOY !