Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €


Partagez
 

 Help | Sparkplug

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
Help | Sparkplug Empty
MessageSujet: Help | Sparkplug   Help | Sparkplug Icon_minitimeSam 21 Mai - 7:56
help


Il marche. Lentement. Il marche jusqu’à une destination inconnue. Il a chaud. Incroyablement chaud. Il se croirait en plein désert. Sûrement les vestiges de l’électricité. Sûrement les conséquences d’une trop grande sollicitation de son pouvoir. Peut-être son corps qui tente de se battre contre les nombreuses blessures. Probablement un mélange des deux. Il tangue dans la rue. Il tangue et se rattrape aux murs. Il laisse des traînées de sang, lorsque ses mains prennent appui sur les briques. Il a le regard fiévreux. Il a le visage pâle. Il perd trop de sang. Balle à l’épaule. Visage défoncé par les coups. Coupures sur le torse. Il se promène à moitié nu. Il a réussi à s’échapper de la séance de torture. Il a réussi à se débarrasser de Ward. Cette fuite est peut-être vaine. Il pourrait très bien s’effondrer dans une rue, raide mort. Il pourrait très bien mourir sur place et ne jamais retrouver l’équipe. Il pourrait. Il fait en sorte que ce ne soit pas possible. Il puise dans ses ressources. Il cherche des motivations. Des motivations, il en a. Par dizaines. Alors, pas après pas, il avance. Il ignore où il va. Il ne connaît pas New-York. Encore moins le Bronx. Il ignore jusqu’où il va pouvoir marcher. Pour l’instant, il n’y pense pas. Il a l’impression d’avoir marché plusieurs kilomètres. Mais ce n’est qu’une impression. Il pourrait très bien n’avoir marché que deux mètres. Il est dans un tel état que son cerveau ne fonctionne plus correctement. Le sentiment d’urgence persiste, pourtant. Il sait qu’il peut mourir. Il a été médecin. Il a été confronté à des blessures par balle, à des hémorragies internes, à des visages explosés. On voit de tout, à l’hôpital. Du plus mignon au plus inquiétant. Ce ne sont pas les coupures au torse qui l’inquiètent. Elles laisseront une vilaine cicatrice plus tard. Mais plutôt la balle enfoncée dans son épaule. Plutôt les ravages provoqués par Ward en voulant jouer avec sa blessure. Il imagine déjà que certains dégâts seront irréparables. Il a déjà du mal à bouger son bras, sans que des élancements ne le paralysent. Et il y a son visage. Les coups répétés. Les arcades défoncées. Les pommettes explosées. Il ferait peut-être mieux de mourir. Il ferait peut-être mieux de s’arrêter dans un coin. Il ferait peut-être mieux d’abandonner. Après tout, il a un pouvoir impossible à maîtriser. Un tempérament qui le dépasse. Il se voit comme un monstre. Une abomination incontrôlable et dangereuse. Il ferait du bien à l’humanité. Il soulagerait la planète d’un danger de plus. Il devrait s’arrêter dans une ruelle. Il devrait se trouver un coin paisible où finir sa vie. Il devrait. Mais cette pensée suicidaire est rapidement chassée. Éloignée. Repoussée. Cette pensée suicidaire n’est pas possible.

Il ne peut pas mourir. Il ne peut pas se laisser crever dans un coin. Pas tout de suite. Pas aujourd’hui. Qui continuerait à embêter cette gamine d’Erin ? Qui continuerait à la pourchasser et à réagir à ses blagues sur Pikachu ? Et puis, il y a Daisy. L’incroyable Daisy et son pouvoir fantastique. Ils forment une équipe. Une équipe complice de gamins qui se chamaillent. Une équipe efficace, pour autant. Une équipe de fous qui n’ont pas peur de mourir, aussi. Ils sont appelés quand les choses dérapent. Ils sont appelés quand les agents du S.H.I.E.L.D. ‘normaux’ ne suffisent plus. Des missions qui mettent leur vie en danger. Des missions qui les amènent affronter des gens dotés de pouvoirs inconnus. Il ne peut pas mourir à cause de Grant. Il ne lui donnera pas ce plaisir. Il tangue. Il perd l’équilibre. Son épaule se rattrape à un mur. La peau est arrachée, griffée, marquée par le revêtement. Il s’autorise quelques secondes. Il s’autorise un peu de répit. Il pose son front contre le bâtiment. Il ferme les yeux. Et si il restait là ? Son équipe finirait par le trouver et le ramener au S.H.I.E.L.D. Il pourrait. C’est tentant. Terriblement tentant. Il n’a plus la force de marcher. Il n’a plus la force d’avancer. Il veut juste dormir. Il veut juste se reposer. En plus, il doit faire peur aux habitants. Le Bronx n’est pas le paradis sur Terre, mais ils n’ont pas l’habitude de voir des corps ensanglantés naviguer à l’aveugle dans les rues. Il va s’attirer des ennuis. Il va s’attirer des problèmes. Il ne peut pas rester là. Il doit continuer d’avancer. Il doit trouver une artère principale. Il doit… Qu’est-ce qu’il est fatigué, bon sang ! L’appel du sommeil est plus fort. Quelques secondes s’égrènent, avant qu’il ne soit pris d’un sursaut. Réveil brutal. Il doit bouger. La crainte de voir son ennemi surgir dans son dos est plus fort. La crainte lui donne une raison supplémentaire de bouger. Il s’arrache du mur dans un effort surhumain. Et il repart. Ses jambes sont plus faibles. Son corps est plus déséquilibré. La prochaine fois qu’il tombe sur Ward, il le défonce. Il le grille sur place. Il le frit. Il n’aura pas de pitié. Il n’aura pas de remords. Il n’aura pas d’hésitation. Et dire que cet homme peut blesser Daisy et tous les autres. Et dire qu’il les chasse comme des proies. Lincoln papillonne des yeux. Ça ne va pas. Vraiment pas. Il s’arrête. Il baisse les yeux sur sa blessure. Il en retire la main qui fait pression. Un flot de sang est libéré. Il va s’évanouir. Il va perdre connaissance. Il le sent. Il se ressent dans chaque fibre de son corps. Il le ressent dans son cerveau qui s’alerte. Il le voit à sa vue qui bouge. Il applique sa main sur la blessure. Il doit se trouver un endroit où se reposer. Il doit se réfugier quelque part. En attendant. En espérant qu’il survivra à une courte sieste. En croisant les doigts pour ne pas qu’il se fasse agresser.

Il trouve. Une ruelle. Il fait quelques pas. A peine cinq. A peine plus. A peine moins. Et il s’effondre. Le corps est arrivé au bout de ses limites. Le corps a épuisé toute son énergie. Il ne lui reste plus qu’à attendre. Se reposer. Dormir. Retrouver des forces. Il ne lui reste plus qu’à prendre du temps. Il ferme les paupières. La respiration ralentit. Le coeur se calme. Il n’y a plus que la solitude. Il n’y a plus qu’un trou noir. Il plonge dans l’inconscience. Il se laisse aller. Il plonge dans des brumes obscures. Il plonge dans des songes fiévreux. Et sans prévenir, l’électricité se déclenche. Un coup de jus. Une attaque défensive. Une attaque instinctive. On le touche. Il ouvre les yeux brusquement. Il redresse la tête dans une grimace. Il a la gorge sèche. Il a les yeux secs. Il a l’esprit embrumé. Mais il reconnaît les yeux qui le fixent. “... besoin d’aide.” Tout ce qu'il arrive à articuler. Tout ce qu'il parvient à dire. Besoin d'aide. Si l'apparence de son corps n'était pas assez explicite, elle sait maintenant à quoi s'en tenir. Besoin d'aide. Et vite. Tout de suite. Immédiatement. Si elle a des connaissances en soin, c'est le moment de les utiliser. Sa tête retombe au sol. Il peut se rendormir. Elle ne lui fera pas de mal. Elle est peut-être une hallucination. Elle n’est peut-être pas là. Elle n’est peut-être pas celle qu’il va le sortir de là. Il s’en fiche. Il a une présence amicale à ses côtés. Alors, il peut se reposer. Il peut retomber dans les songes. Il peut refermer ses paupières bouffies.

© GASMASK
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
Help | Sparkplug Empty
MessageSujet: Re: Help | Sparkplug   Help | Sparkplug Icon_minitimeDim 22 Mai - 19:47
Help.
“ When we give cheerfully and accept gratefully, everyone is blessed. ”

C
’aurait dû être une bonne journée. Une journée sympathique après avoir embrassé Jared entre deux missions, parce que ce gars là a un vrai don pour pédaler dans sa direction, une journée tranquille à ramener deux-trois mutants égarés, deux-trois autres en pétage de cable sévère après une découverte brutale de pouvoirs démentiels. C’aurait dû être un planning classique pour un Agent du SHIELD, au lieu de ça elle courait dans les rues du Bronx à tenter de rattraper un aérokinésiste têtu et complètement flippé menaçant d’anéantir la ville sous une tornade. Les gars étaient sans doute dans le même état, à des rues différentes, dans l’espoir de stopper cet adolescent au soudain complexe de supériorité. Bordel, personne n’apprend plus rien aux jeunes dans les lycées ? Il vole en plus, c’est de la triche. Ce qu’elle donnerait pour savoir faire ça ! Virage serré à gauche, puis à droite, elle est certaine de l’avoir vu passer derrière cet immeuble miteux, là. Il a encore disparu. « Si quelqu’un a une idée brillante, c’est le moment de le dire. » Genre tout de suite. Ils s’épuisaient inutilement pendant que le gamin jouait à la Montgolfière. Et puis elle s’arrête. Des traces de sang. Elle devrait peut-être repartir, continuer sa mission, ça n’est peut-être rien, un chat qui s’est battu ou un règlement de compte déjà terminé. C’est un quartier risqué, c’est un endroit qu’on ne devrait pas fréquenter seul dans de petites ruelles. C’est probable que ça ne soit rien, pourtant Jazz ne peut s’empêcher de suivre son intuition. Quelques pas prudents. C’est un corps. Elle accélère, s’agenouille rapidement près de l’homme. Il est gravement blessé, il a la moitié du visage ravagé, ça saigne abondamment. Elle se sert du contact pour avoir une idée plus précise de ce qu’il se passe, de ce dont il souffre précisément. Il ne fait pas assez clair, il est tombé dans l’ombre. Au moins il n’y a pas de t-shirt pour dissimuler les plaies. Aie. Le coup de jus lui arrache un mouvement de recul, affole ses sens. « ... besoin d’aide. »

Okay. Elle le connaît. Elle passe en mémoire les visages masculins qu’elle a pu croiser au SHIELD plus d’une fois pendant qu’elle vérifie son pouls, tant pis pour l’électricité. Il est en train de sombrer. Elle doit faire vite. « Lincoln. Reste conscient, on va te sortir de là. » Mais avant elle doit retirer la balle. Elle est enfoncée trop profondément pour s’amuser à faire n’importe quoi, et encore moins pour tenter une extraction classique au milieu d’une ruelle sale. Bien. Une inspiration. Elle a une peur bleue de faire plus de dégâts que nécessaire et malgré tout, si elle le laisse ainsi, il va mourir. La paume passe sur l’épaule. Il ne réagit pas. « Ne meurs pas, s’il te plaît. » Elle peut le faire. Jared dit qu’elle est une héroïne, c’est le moment de lui prouver qu’il ne se trompe pas. Elle pourra lui dire qu’elle a sorti un mec fracassé d’un endroit miteux, il sera fier. La micro-impulsion éjecte la balle qui se désintègre à la sortie, les restes se fichant dans le mur d’en face. Elle a juste manqué se la tirer dessus. Normalement rien n’a brûlé au passage, et si c’est le cas.. non, rien n’a brûlé, sinon il aurait hurlé ou le bras se serait détaché. « Hey, Pikachu, ça va brûler, t’as le droit de mordre. » Si le petit nom ne le fait pas réagir, c’est qu’il est déjà complètement inconscient et qu’elle peut continuer ses soins de novice sans trop craindre de le faire hurler au point de réveiller ceux qui font la sieste.

Les paumes passent sur les plaies, une à une, cautérisant dans la douleur. La friction à la surface chauffe intensément tout en restant suffisamment sous contrôle pour ne pas lui arracher la peau ou provoquer une réaction en chaîne. Elle ne sait même pas comment elle fait ça et à vrai dire elle ne veut pas y réfléchir de peur de déraper, de peur de le blesser plus qu’il ne l’est. L’angoisse d’échouer la ronge et celle de tuer d’autant plus. Et si elle le perdait, s’il lui claquait entre les doigts ? Le coeur tambourine contre la poitrine. « Lincoln, c’est Sparks. Respire, t’es en sécurité d’accord ? Je vais te ramener au SHIELD. Dis quelque chose, s’il te plaît.. » Elle doit vérifier qu’il sait encore qui il est, qui elle est et qu’il ne va pas faire sauter les plombs de chaque rue à traverser. Elle pourrait appeler les autres mais ils devaient rattraper le gamin-ballon avant qu’il n’éclate d’un trop plein d’air.

© Starseed
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
Help | Sparkplug Empty
MessageSujet: Re: Help | Sparkplug   Help | Sparkplug Icon_minitimeJeu 26 Mai - 21:00
help


État semi-comataux. C’est tellement bien. Il ne ressent presque plus rien. Il ne perçoit presque plus rien. Il est bien, là. Il a envie de rester. Il a envie de dormir. Il a envie de ne plus bouger. Il pourrait. Il est tenté. Lorsqu’il est conscient, il a trop mal. Il souffre trop pour supporter. Il a trop mal pour accepter. Lorsqu’il est semi-conscient, tout va bien. Il est enveloppé d’une chaleur agréable. Il ne sent plus son corps. Il flotte. Il aurait presque un sourire sur les lèvres. Si seulement il avait un corps. Définitivement, il veut rester ici. Il veut rester dans cet état. Il ne veut pas être sauvé. Sauvé, ça veut dire souffrir. Sauvé, ça veut dire sentir son corps. Sauvé, ça veut dire douleur. Mais il y a Jazz. Il l’a vue. Il l’a appelée à l’aide. Elle ne le laissera pas tomber. Elle ne l’abandonnera pas. Ce n’est pas ce que font les agents du S.H.I.E.L.D. Foutue organisation. Foutus agents. Ils sont bien trop loyaux, ils sont bien trop bons. Pour une fois qu’il aurait voulu qu’on le laisse pour mort. Pour une fois qu’il aurait voulu que le S.H.I.E.L.D. soit l’organisation cruelle et sans pitié qui indexe les inhumains. Non. Définitivement non. Jazz ne le laissera pas crever. Il sent déjà ses doigts sur sa peau. Il sent déjà son corps se matérialiser. Il sent déjà les douleurs revenir une par une. Plus violentes. Plus féroces. Plus intenses. Il a envie de lui hurler d’arrêter de le toucher. Il a envie de lui crier de ne pas l’embêter. Il n’y arrive pas. Gorge trop sèche. Fatigue trop importante. “Lincoln. Reste conscient, on va te sortir de là.” Rester conscient. Une phrase qu’il a souvent répétée à une époque. Dans une autre vie. Dans un autre monde. Rester conscient. Elle a raison. Il ne peut pas se laisser aller. Il ne peut pas se laisser mourir. Rester conscient. Les inhumains ont leur pouvoir pour une raison. Ils acquièrent cette compétence pour servir une cause. La sienne n’est sûrement pas de mourir dans une ruelle. La sienne l’attend sûrement quelque part. Ne pas sombrer. Ne pas s’évanouir. Ne pas succomber. Rester conscient. Il peut le faire. Il a déjà survécu à pire. Il a déjà frôlé la mort. Une deuxième fois. Ce n’est pas si grave. Ce n’est pas si dérangeant. Mais ça fait mal. Un mal de chien. “Ne meurs pas, s’il te plaît.” Ça bouge dans son épaule. Ça remue. Ça se déplace. Un instant, il délire. Il imagine un insecte qui entre dans son épaule. Qui grignote le moindre tissu. Qui dévore les muscles. Qui détruit tout sur son passage. Jusqu’à ce qu’il se rappelle. Une balle. Il a une balle dans l’épaule. Ward. Connard de Ward. Il ignore ce que Jazz fait. Mais elle devrait arrêter. Elle devrait s’en empêcher. Elle pourrait déclencher une fontaine de sang. Elle pourrait aggraver la situation. Elle pourrait déboucher une artère et créer une hémorragie. Elle pourrait. Et bon sang, que ça fait mal. Terriblement mal. Il finit par s’évanouir. Encore. La chute. L’obscurité. Le sommeil. Cette couverture agréable, chaleureuse. Il s’en sort pour se lover dedans. Pour se reposer. Pour reprendre des forces. Pour s’enfoncer un peu plus dans l’obscurité.

Réveil brusque. Paupières collées. Son coeur s’affole. Il s’est passé quelque chose. La balle. Elle est sortie. Mais ça ne va pas mieux. Il ne va pas mieux. “Hey, Pikachu, ça va brûler, t’as le droit de mordre.” Il ne s’appelle pas Pikachu. Qu’est-ce qu’il déteste quand on l’appelle ainsi. Il a envie de marmonner. Il a envie de râler. Il a envie de se plaindre. Il l’entend. Elle est loin. Elle est terriblement loin. Comme si elle lui parlait à plusieurs dizaines de mètres. Comme s’ils étaient séparés par des fenêtres. Sa voix lui paraît lointaine, pourtant ses mains sont proches. Contre son épiderme. Contre ses blessures. Chaque contact est suivi par une brûlure. Il n’a pas trop le temps de réaliser. Il n’a pas trop le temps de souffrir. Il est déjà reparti. Il s”est déjà évanoui. Lorsqu’il retrouve conscience de son corps, il brûle. Il a le sentiment que tout son corps est plongé dans un brasier immense. Il a le sentiment que tout prend feu. Il respire. Profondément. Il ne peut pas déclencher son pouvoir. Il l’enferme. Il le bloque. Il le coince. Prendre le dessus. Rester calme. Il a la nuque raide. Il a mal partout. Il est dans un état catastrophique. Quelque part, il a tout de même le sentiment qu’il va mieux. Étrangement. “Lincoln, c’est Sparks. Respire, t’es en sécurité d’accord ? Je vais te ramener au SHIELD. Dis quelque chose, s’il te plaît..” Il se rappelle. La ruelle. La chute. Jazz. La balle. Il se rappelle. Il tente d’ouvrir un oeil. La lumière est trop forte. La lumière est trop violente. Il devrait dormir. Il devrait retrouver un lit confortable. Il devrait retourner à sa vie d’avant. Mais maintenant qu’il connaît Ward, qu’il sait le danger qu’il représente, Lincoln n’a plus vraiment envie. Il veut être là. Pour surveiller. Pour protéger. Pour tuer. Enfin, quand il se sera remis. Quand il sera capable de se mettre sur ses jambes. Quand il pourra déchaîner toute son électricité. “... suis pas Pikachu…” Il marmonne. Voix presque imperceptible. Voix rauque. Il passe une main tremblante sur son corps. Sur son torse. A l’aveugle. Il y va au toucher. A la pulpe des doigts. Il n’y a plus des coupures. Seulement de grandes brûlures. Seulement du sang séché ou poisseux. Plus aucun signe de sang frais. Elle l’a sauvé. Elle l’a aidé. A quel prix, il l’ignore. Mais le résultat est là. Elle lui a donné assez de temps pour se faire soigner. Elle lui a donné une seconde chance de vivre. Elle a repoussé l’échéance. Il arrive enfin à ouvrir ses paupières. A croiser son regard. Elle ne s’attendait sûrement pas à le trouver sur son chemin. Elle ne s’attendait sûrement pas à quelque chose comme ça, dans sa journée. Mais quand on est agent, on n’a pas de journée-type. Il n’y a pas d’horaires. Il n’y a pas de travail routinier. Il n’y a que de l’imprévu. Il n’y a que de la surprise. “Merci…” Les remerciements sont de rigueur. Les remerciements sont obligatoires. Il n’est jamais habituel d’être sauvé quand on est médecin. C’est souvent l’inverse qui prime. Pas là. Il se redresse dans une grimace. Il tente d’appuyer son dos contre le mur. Depuis quand est-il ici ? Suffisamment de temps. Suffisamment assez pour qu’une personne reprenne conscience après une électrocution. Ils doivent partir. Ils doivent s’en aller. Ils ne peuvent pas rester. Ward pourrait revenir. Il pourrait envoyer des hommes à sa recherche. Il pourrait vouloir le retrouver. Et un homme torse nu, ensanglanté, il ne doit pas y en avoir tous les jours.

Il ne peut pas bouger. Pas dans l’immédiat. Pas sans la ralentir. Pas sans l’handicaper. “Tu dois t’en aller… sont peut-être dans l’coin…” Chaque syllabe est difficile. Dure à prononcer. Chaque syllabe est un effort. Ou alors, est-ce la patience qui lui fait défaut ? Dans les deux cas, le courage de faire des phrases complètes n’est pas là. Elle l’a sauvé. Elle lui a permis de se défendre au cas où. Elle doit s’en aller maintenant. Elle doit prévenir leur équipe respective. Elle doit penser à sa propre vie. Il saura se défendre. Il se débrouille toujours. L’électricité agit instinctivement, à ses dépends. Alors, il n’aura même pas besoin de réfléchir. Il n’aura même pas besoin de se concentrer. Tout sortira d’un coup. En restant dans le coin, Jazz pourrait en subir les conséquences. Elle pourrait griller. Elle pourrait mourir électrocutée. Il ne peut pas prendre ce risque. Il ne peut pas la tuer, alors qu’elle vient de lui sauver la vie et qu’elle n’y est pour rien. Il étudie les cautérisations. Il pourra même se déplacer sans que ses blessures ne se rouvrent. Il pourra même se lever et affronter ses adversaires. Si il arrive à se lever. il essayera. Dès que Jazz aura quitté les lieux. Dès qu’elle se sera éloignée. Dès qu’elle sera allée chercher les secours.

© GASMASK
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
Help | Sparkplug Empty
MessageSujet: Re: Help | Sparkplug   Help | Sparkplug Icon_minitimeVen 27 Mai - 22:50
Help.
“ When we give cheerfully and accept gratefully, everyone is blessed. ”

I
l n’est pas Pikachu. Elle est ravie de l’entendre, elle est ravie de voir qu’il s’insurge contre le surnom, qu’il l’a entendue, qu’il est toujours conscient. Elle aurait pris une attaque électrique - sans mauvais jeu de mots - qu’elle l’aurait accueillie avec un sourire. Il n’est pas encore tout à fait sorti d’affaire mais il n’est pas dans le comas, elle va le ramener et il sera convenablement soigné. Il n’est pas Pikachu mais il est vivant, c’est tout ce que Jazz retient à cet instant. Il inspecte les plaies, il passe les doigts sur les blessures, sur l’épiderme meurtri, comme pour vérifier son état, comme pour s’assurer qu’il n’allait pas se fissurer de tous les côtés au moindre mouvement. « Merci… » « Y a pas d’quoi. » Il n’avait pas besoin de la remercier, c’était sa nature. Jazz aidait, elle suivait son instinct, elle suivait la générosité qu’on lui avait enseigné à l’institut. C’était moins simple de soigner, elle n’avait pas de talent particulier pour créer, elle était une forme d’image de destruction et avec les années elle avait fini par en assumer les faits. Elle avait trouvé certaines utilités à ce qu’elle était - ne pas pouvoir brûler avait certains avantages.

« Tu dois t’en aller… sont peut-être dans l’coin… » Le visage indique que non, la négation indique qu’elle ne partira pas. Jazz ne peut pas partir, parce qu’après tout, c’est aussi une de ses missions : sauver, guider, ramener en sécurité. Elle s’agenouille près de Lincoln, calmement, tandis qu’il tente de se caler contre le mur. Il n’est pas en état de courir. Il n’est pas en état de fuir, et il serait trop repérable si elle devait le soutenir durant tout le trajet. Jazz devait donc attendre. « Je ne pars pas sans toi et ça n’est pas négociable. » Le ton est sévère, étrangement un peu trop pour l’enveloppe charnelle d’une gamine. Installée tout près, elle extirpe son téléphone. « On va appeler des secours. Et on va les attendre ensemble. » Il va protester, elle en est certaine, et elle ne lui laisse pas le choix. Elle indique la situation à Nathan, la position et l’état de l’agent blessé. Quelqu’un viendra, elle ne pourra pas traîner les un mètre quatre-vingt sur une aussi longue distance - et appeler Sacha serait le condamner. Il serait capable de déblatérer des Pokémon pendant une demie-heure.

« Je n’ai pas peur de toi, Lincoln. Ni des autres. » Elle le sent. Elle avait toujours senti la tension qui dormait chez ceux qui rejetaient leur mutation, elle avait cette facilité à voir ceux qui lui ressemblaient, il n’y a pas si longtemps. Elle percevait la peur de soi-même, la crainte de blesser l’autre, de causer un acte irréversible. Le regard mordoré s’est planté face à lui, plein d’une assurance rassurante. Elle ne voulait pas le voir culpabiliser, elle ne voulait pas qu’il se fasse un sang d’encre pour sa sécurité, il ne devait penser qu’à tenir le coup jusqu’à ce que les secours le récupèrent. « Et puisqu’on doit attendre, on va discuter. T’as pas le choix, tu dois rester conscient. Dis-moi donc pourquoi tu détestes ce terrible Pikachu ? » La voix se fait légère, enjouée. Rassurer c’est son métier, elle se le répète en boucle chaque fois qu’elle doute sur sa légitimité au sein du Shield. Apaiser fait partie d’elle, elle se le rappelle chaque fois qu’elle se sent sombrer dans des tréfonds moins joyeux de sa personnalité. L’équipe Bravo est peut-être la moins compétente d’apparence mais quoiqu’on dise à Jazz, elle ne cesserait de défendre le rôle de la Team de bras cassés qui viennent tout de même à bout de leurs objectifs, Dieu seul savait comment. Alors non, Lincoln n’était pas un adolescent traumatisé par l’apparition d’une mutation, ça ne l’empêchait pas de se sentir le devoir de l’écouter, s’il le voulait. L’institut avait fait cela pour elle, elle transmettait et perpétuait une valeur qu’elle jugeait essentielle. « Lincoln, reste avec moi. » Elle a eu l’impression de le perdre, quelques secondes. Les minutes ne passaient pas assez vite. Elle ne s’étiraient pas assez rapidement pour leur permettre de repartir. Il allait devoir lutter. Lutter contre lui-même, contre un corps épuisé. De sa sacoche, elle a sorti une petite bouteille d’eau qu’elle a ouverte et rapproché des lèvres de l’homme. « Bois, tu en as besoin. » Heureusement que sa tenue de travail se limitait encore à des vêtements à peu près normaux.
© Starseed
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
Help | Sparkplug Empty
MessageSujet: Re: Help | Sparkplug   Help | Sparkplug Icon_minitimeDim 29 Mai - 11:44
help


Il renonce à l’idée de se mettre debout. Pour le moment. Il doit se ménager. Il doit se reposer. Pendant qu’il est encore temps. Il doit surtout focaliser son attention sur Jazz. Utiliser toute son énergie pour la faire partir. Il est hors de question qu’elle reste. Il est hors de question qu’elle soit mise en danger. Il pourra s’occuper de ses éventuels poursuivants. Il pourra les retenir jusqu’à ce qu’elle revienne avec des renforts. Il ignore comment cela se passe dans les autres missions et avec les autres équipes, mais il refuse de la faire tomber avec lui. Ils ont peut-être des pouvoirs, mais ils ne sont pas immortels. Ils sont peut-être même plus faciles à abattre, car ils oublient qu’ils ne sont pas totalement à l’épreuve des balles. Jazz n’est pas d’accord. Elle lui fait signe qu’elle ne partira pas. Il expulse un soupir. Il bascule la tête contre le mur de briques. Elle est tenace. Tenace et inconsciente. Elle ne sait même pas ce qu’elle risque. Elle ne sait même pas qui lui a fait ça. Elle saurait, elle s’inquiéterait un peu plus. Elle saurait, elle accepterait de s’éloigner. Ward veut toucher le S.H.I.E.L.D. Il veut le blesser, l’handicaper, le briser de l’intérieur. Deux agents du S.H.I.E.L.D., c’est un cadeau pour lui. Ils ne peuvent pas lui faire ce plaisir. Il faut que Jazz parte. Ou qu’elle se cache. Qu’elle n’intervienne pas. Sinon, elle pourrait devenir une nouvelle cible. Elle pourrait devenir un nouveau sujet de recherches et d’enquête. Elle ne veut sûrement pas mettre en danger ses proches. Elle ne veut sûrement pas les exposer à des risques inutiles. “Je ne pars pas sans toi et ça n’est pas négociable.” Elle est adorable. Vraiment. Elle est bienveillante. Vraiment. Elle est louable. Vraiment. Elle est aussi folle, inconsciente, trop sûre. Il hésite à faire usage de la force. Il hésite à l’éloigner en utilisant son électricité. Mais il sait qu’en déchaînant son pouvoir, il pourrait perdre le contrôle. Il pourrait ne pas mesurer la puissance. L’objectif n’est pas de la blesser. Seulement de l’éloigner. Seulement de l’écarter. Alors, il laisse tomber. Il ne peut pas prendre le risque de l’électrocuter, même si elle s’est fait plaisir à le brûler de tous les côtés. “On va appeler des secours. Et on va les attendre ensemble.” Elle est jeune. Peut-être à peine plus que la vingtaine. Et déjà, elle se montre autoritaire et déterminée. Un jour, elle sera pire que Melinda May. Enfin, si on peut faire pire. Cette pensée lui arrache un sourire en coin. Jazz cache bien son jeu, derrière son visage angélique. Elle dissimule un vrai tempérament de tyran. Il efface son sourire pour redevenir sérieux. Pour retenter. “Tu dois t’en aller.” Il affermit sa voix. Il prend le même ton qu’elle. Elle ne l’écoute. Elle l’ignore. Elle est déjà occupée avec son téléphone. Il ferme les paupières. Juste pour se reposer. Juste pour faire une micro-sieste. Juste le temps qu’elle informe son équipe. Il se le promet. Il reste ancré dans la réalité, en se concentrant sur ses paroles.

Lorsqu’elle conclut l’appel, il rouvre les yeux. Il est content qu’elle reste. Il est content qu’elle ne fuit pas. Il est content qu’elle persiste. Ils seront deux. Deux à affronter une éventuelle menace. Deux à se battre. Il a besoin d’aide. Il faut être réaliste. Il aurait quand même préféré l’épargner. Il aurait préféré ne pas l’inclure dans cette histoire. Trop d’agents sont déjà visés par l’HYDRA. Trop d’agents sont déjà en danger. Il n’était pas nécessaire d’en rajouter une. “Je n’ai pas peur de toi, Lincoln. Ni des autres.” La peur de lui. Ce n’est pas vraiment ce qui l’inquiète. Ce n’est pas vraiment ce qui le préoccupe. Elle voit bien pire au quotidien. Elle a l’habitude d’être face à des mutants dangereux. Lui, il contrôle. Relativement. Il ne lui demande pas d’avoir peur de lui, mais de craindre ceux qui pourraient apparaître dans la ruelle. Ceux qui pourraient se mettre à tirer sur eux. Elle doit s’en méfier. Elle doit s’en effrayer. Elle n’est pas surhumaine. Elle peut saigner et mourir comme tout le monde. Elle ne semble pas le comprendre. Elle semble l’oublier. Mais puisqu’elle a l'air de vouloir rester, il doit se faire violence. Il doit réussir à se mettre debout. Il doit parvenir à avancer. Au moins quelques pas. Au moins quitter cette ruelle trop exposée. Il n’y a pas de sortie possible. Mais il a la tête qui tourne. Il a les muscles endormis, épuisés. Le corps tout entier le fait souffrir. Dans l’immédiat, il n’est pas capable de se mouvoir. “Et puisqu’on doit attendre, on va discuter. T’as pas le choix, tu dois rester conscient. Dis-moi donc pourquoi tu détestes ce terrible Pikachu ?” Il sait ce qu’elle essaye de faire. Il sait ce qu’elle tente. Technique utilisée pour s’assurer que le patient reste conscient. Technique utilisée pour focaliser la concentration sur autre chose que l’appel du sommeil ou la douleur. Elle se débrouille bien. Un jour, il lui fera des compliments et la remerciera comme il se doit. Un jour. Quand il sera remis sur pied. Quand il sera en pleine possession de ses moyens. C’est bon de savoir que certains agents sont humains et prêts à tout pour aider leurs collègues. Prêts à prendre des risques. Prêts à se mettre en danger. “Peut-être parce qu’il ressemble à une souris shootée et qu’il ne sait que dire “pika-pika” ? J’espère ne pas juste être un pokemon…” Il s’arrête au milieu de sa phrase. Il a perdu le fil de ses pensées. Il a perdu sa concentration. Il ne sait plus ce qu’il dit. Il a le regard vague. Le regard perdu au loin. Sa vision se brouille. Sa vision tangue. Il est tellement fatigué. Il a tellement envie de dormir. Il veut tellement se reposer. “Lincoln, reste avec moi.” Sa voix le ramène dans la ruelle. Doucement. Lentement. Il tourne la tête vers elle. Mécanisme rouillé. Mécanisme ralenti. Il papillonne des paupières. Sans trop savoir ce qu’il fiche ici. Sans trop savoir ce qu’ils font. Sans trop savoir ce qu’ils se disent. “Huum… ?” Il sombre. Il le ressent. Il le perçoit. Il sombre et ce n’est qu’une question de temps avant qu’il ne se laisse aller. Toute la volonté du monde n’est pas suffisante contre la perte du sang et l’affaiblissement du corps.

Peut-être que si il s’électrocute, il pourra tenir un peu éveillé. Il pourra recharger ses batteries. Il aura un regain d’énergie. Peut-être. Il se redresse contre le mur. Si Jazz a un coussin sur elle, c’est le moment de le sortir. Le mur n’est pas le support le plus confortable pour se reposer. Ce n’est pas un coussin qu’elle sort de sa sacoche, mais une bouteille d’eau. De l’eau. Bon sang qu’il a soif. Il a oublié. Il est passé à côté de ce besoin simple et vital. Maintenant, il réalise la sécheresse de sa bouche, le pâteux de sa langue. “Bois, tu en as besoin.” Il acquiesce. Il en a terriblement besoin. Il avale les gorgées comme si sa vie en dépendait. Comme s’il n’avait pas bu depuis une éternité. Il s’arrête à la troisième. Pour ne pas gâcher l’eau. Pour rationner ce bien précieux. Boire lui a fait du bien. Il ouvre sa paume et fait danser les filaments d’électricité. Il laisse la porte de son pouvoir entrouverte pour ne laisser passer qu’un filet d’électricité. Pour ne pas perdre le contrôle. L’énergie coule dans ses veines et le réveille un peu. Ça chatouille. Cependant, jamais il ne pourra être électrocuté. “Avant aujourd’hui, je pensais avoir vu le pire de l’Homme… je me suis trompé. J’aurais peut-être dû rester à l’hôpital... C’était tellement bien : je soignais des gens, j’étais utile et surtout, je ne risquais pas ma vie. Loin du stress, loin des armes, loin de tout. Je n’étais pas cette personne prête à exploser à la moindre frustration, à la moindre situation stressante...” Il parle. Il parle. Encore et encore. Il ne s’arrête plus. Perdu dans une fièvre délirante. Il dit des choses qu’il ne pense pas. Il regrette parfois d’avoir accepté l’offre de Daisy. Il change rapidement d’avis. Parce qu’il est de nouveau proche de la jeune femme. Parce qu’il est là où il doit être. Il en est convaincu. Mais tout ce stress. Toute cette colère. Tout cette puissance… C’est trop à gérer. C’est trop difficile. Il secoue la tête. Il aurait été plus sage qu’il refuse. Il aurait été plus sage qu’il s’abstienne de se rapprocher de Daisy. Il a l’impression d’être le seul à ne pas supporter la situation. Il a le sentiment de ne pas être à la hauteur. Il l’impression de ne pas être prêt. Jazz, par exemple, gère. Elle est capable de contrôler son pouvoir. Elle est capable d’en maîtriser la puissance. Avec quelques ratés, parfois. Avec quelques erreurs. Elle n’est pas infaillible. Elle, au moins, ne risque pas de perdre le contrôle de son esprit et de se laisser emporter par une colère sourde. “Comment tu fais pour vivre avec cette pression ?” Il pose la question. Une interrogation motivée par la fièvre et par une vraie curiosité. Il a besoin d’apprendre. Ce n’est pas en se basant sur les paroles des agents les plus expérimentés qu’il pourra y arriver. Ils ne savent pas ce qu’il vit, ce qu’il ressent. Jazz le sait, elle.

© GASMASK
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
Help | Sparkplug Empty
MessageSujet: Re: Help | Sparkplug   Help | Sparkplug Icon_minitimeDim 29 Mai - 20:20
Help.
“ When we give cheerfully and accept gratefully, everyone is blessed. ”

J
azz gagne son pari chaque fois qu’il ouvre la bouche, elle le raccroche à la vie chaque fois qu’elle provoque ne serait-ce qu’une moue ou un mouvement. C’est vrai que Pikachu a l’air d’une souris shootée et la rousse ne peut s’empêcher de rire à cette remarque. « Tu sais, t’as l’air un peu shooté là. » Taquine tandis qu’elle lui offre à boire. Il en a besoin, elle le sent dans la manière d’avaler le liquide comme si toute sa vie en dépendait. C’était sans doute un peu le cas. Elle ne supporterait pas de le perdre, elle ne supporterait pas de devoir annoncer qu’il est mort, qu’il n’a pas survécu à l’attente. Elle s’en voudrait de ne pas le ramener sain et sauf à ses proches, parce qu'il doit forcément avoir des proches. Elle est agent du SHIELD et ça implique d’être capable de venir en aide à un autre agent - et malgré tout, elle manque d’assurance à ce sujet. Il était tout à fait possible qu’elle ne puisse pas maintenir Lincoln en état, parce qu’elle n’est pas médecin, qu’elle n’a pas les outils nécessaires et qu’ils sont à découvert dans une ruelle sale. Lorsqu’il fait courir l’électricité entre ses doigts, lorsque les filaments s’illuminent au creux de sa paume, elle reste interdite - non, fascinée. L’Institut lui avait fait découvrir des facultés fabuleuses et Sparks s’était toujours montrée très réceptive, toujours désireuse de savoir comment cela fonctionne, comme les autres activent leurs pouvoirs. Lincoln n’était cependant pas mutant et, un peu comme elle, il était confronté à une forme de réticence peut-être plus importante, ils sont le résultat d’expérience ou d’activation plus poussée, ils sont des êtres qui réalisent tardivement que ce dont ils sont capable n’est pas de tout repos. Un mutant se sent comme lié à une espèce, ils sont souvent ensemble. Eux ne sont que des âmes perdues.

« Avant aujourd’hui, je pensais avoir vu le pire de l’Homme… je me suis trompé. J’aurais peut-être dû rester à l’hôpital... C’était tellement bien : je soignais des gens, j’étais utile et surtout, je ne risquais pas ma vie. » Elle écoute. C’est ce qu’elle sait faire de mieux. Est-ce qu’il regrette ? Elle note que Lincoln était médecin, qu’il avait une vocation bien différente de la loi, du meurtre et du crime. Il aidait avec bonté, il soignait, il rendait le monde meilleure d’une façon plus louable que la leur désormais. « Je n’étais pas cette personne prête à exploser à la moindre frustration, à la moindre situation stressante.. » Il ne contrôlait pas entièrement ? L’a-t-elle jugé trop vite. Elle observe les brûlures, elle observe la peau. Un mouchoir mouillé. Elle efface le sang séché, doucement, espérant lui offrir un peu plus de confort. Jazz ne veut pas le mettre en danger, elle ne veut pas lui faire mal alors elle agit avec prudence, ses gestes sont doux, elle essaye de se montrer apaisante. Il faut vraiment que son épaule soit soignée. Elle a tellement peur d’avoir causé des dégâts en activant ses propres capacités.

« Comment tu fais pour vivre avec cette pression ? » Un sourire un peu triste fleurit sur ses lèvres. « Je ne vis pas. » Le mouchoir passe dans le cou, rafraîchit l’épiderme. Il vient de sortir de l’enfer, il a été victime d’un fou furieux. Elle n’ose pas lui demander ce qu’il s’est passé, elle n’ose pas lui demander le nom de son tortionnaire ; c’est trop tôt. Le silence s’écoule quelques secondes, elle verse un peu plus d’eau sur le tissu rougi par les traces de sang et le passe sur le front, espérant l’aider à garder un minimum de lucidité. « J’ai vingt-trois ans et toute ma vie se résume au SHIELD. L’Institut Xavier m’a appris la tolérance et je sais qu’au fond on se torture pour rien, parce que si on laissait libre cours à notre potentiel, on se sentirait mieux.. c’est ce que je dis aux mutants perdus qu’on récupère. Au fond j’en suis pas capable, je me sens dangereuse. » Le ton n’en est pas pour autant défaitiste, elle n’a même pas l’air vraiment triste, ce sont des simples faits qu’elle a assimilé au fil des années, consciente que détruire les molécules n’est pas toujours un cadeau. Paradoxalement, elle peut dire qu’elle est ce que son père en a fait, littéralement. « Tu as une faculté fabuleuse et aux multiples utilités. Apprends à te faire confiance, c’est le seul conseil que j’ai à offrir. » Et également celui qu’elle a le plus de mal à appliquer.
© Starseed
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
Help | Sparkplug Empty
MessageSujet: Re: Help | Sparkplug   Help | Sparkplug Icon_minitimeLun 30 Mai - 20:06
help


Tu sais, t’as l’air un peu shooté là.” Il tente de rire. Le rire se transforme bientôt en une quinte de toux. Quelle merde. Il va probablement mourir dans une ruelle perdue, en plein coeur de New-York. Loin de sa famille. Loin de sa terre d’origine. Et en plus, il se fait traiter de Pikachu drogué. Jazz lui aura au moins offert des derniers instants drôles. Il a l’air un peu shooté… Euphémisme. Il a plutôt la tête du gars qui s’est fait tabasser et torturer. Il a plutôt la tête du gars qui a passé un mauvais moment. Elle est assez polie pour ne pas le dire. Elle est assez polie pour trouver un moyen dérivé de faire passer le message. Rire fait tellement de bien. Après ce qu’il a vécu. Après ce qu’il a vu. Avec ce qu’il se ressent. Rire est libérateur. Il devrait rire plus souvent. Il devrait s’amuser plus souvent. Il lui faudrait plus d’Erin dans sa vie. Il passe son temps à trouver les pires crasses à lui faire. Il passe son temps à la chercher et à l’emmerder. Avant, il savait s’amuser. Il sortait. Il voyait du monde. Il profitait. Plus maintenant. Il est passé de la joie de vivre à la résignation. Puis, à la perte de contrôle. A une époque, il était souriant, passionné, positif. A une époque, il avait confiance en lui. Il se voyait comme porteur d’un message universel, comme une personne choisie pour accomplir une destinée. Maintenant, il ne voit qu’un homme qui perd la tête. Jazz doit connaître ça. Elle doit savoir ce que cela fait de ne pas contrôler. Elle doit savoir comment s’en sortir. Elle semble tellement studieuse et sérieuse. Elle semble tellement sûre d’elle. “Je ne vis pas.” Il fronce les sourcils. C’est douloureux. Il doit avoir quelques os cassés. Il doit faire peur à voir. Il ne peut pas vraiment être coquet. Il ne peut pas demander une minute pour se laver et revenir, frais et propre. Il n’y a que le mouchoir humide qui passe sur sa peau. Il n’y a que les gestes de Jazz pour lui donner une apparence moins effrayante. Alors, elle ne vit pas. C’est là, le secret ? Ne pas vivre. Être dans la maîtrise vingt-quatre heure sur vingt-quatre. Ne pas lâcher prise. Se concentrer tout le temps. Ce n’est pas une vie. Les pouvoirs sont un tel fardeau, une telle punition. Les gens devraient choisir. Ils devraient décider si oui ou non, ils veulent assumer cette responsabilité. Ils devraient avoir le droit de refuser. Ils devraient avoir la possibilité de peser le pour et le contre. Sauf que ce n’est jamais le cas. Les pouvoirs leur tombent dessus, sans prévenir. Il n’y a que les expériences scientifiques qui ont le choix. Et encore. Captain America a pu choisir, lui. Il a décidé de faire de grandes choses et de devenir un surhomme. Mais ce n’est pas la même chose. Il a seulement une force décuplée. Il a seulement une résistance augmentée. Il est encore loin de cracher du feu ou de lire dans les pensées.

Malgré la douceur qu’elle met dans ses gestes, le contact le fait souffrir. Il ne retient pas ses grimaces. Ward ne l’a pas raté. Il n’a pas fait les choses à moitié. Il a défoncé son visage, il l’a brisé. Lincoln arrête de jouer avec son électricité. Il ferme les poings et se concentre sur des souvenirs heureux. Il se concentre sur des choses apaisantes. Il éloigne ses pensées de la douleur. Jusqu’à ce que Jazz reprenne la parole. “J’ai vingt-trois ans et toute ma vie se résume au SHIELD. L’Institut Xavier m’a appris la tolérance et je sais qu’au fond on se torture pour rien, parce que si on laissait libre cours à notre potentiel, on se sentirait mieux.. c’est ce que je dis aux mutants perdus qu’on récupère. Au fond j’en suis pas capable, je me sens dangereuse.” Ce ne sont que des apparences, alors. Son calme. Ses sourires. Ses belles paroles. Elle fait semblant. Comme beaucoup. C’est toujours plus facile de cacher la vérité et de transpirer l’assurance pour rassurer les autres. Mais ce n’est pas une vie. A vingt-trois ans, elle devrait être remplie de confiance en elle. Elle devrait marcher fièrement dans la rue, tête haute. Elle devrait avoir une vie sociale développée, même si avec le S.H.I.E.L.D., cela semble impossible. Elle ne devrait pas s’empêcher de vivre. “Tu as une faculté fabuleuse et aux multiples utilités. Apprends à te faire confiance, c’est le seul conseil que j’ai à offrir.” Elle ne vient pas de lui dire qu’elle ne suit pas ses propres conseils ? Pourtant, elle lui en donne un. Se faire confiance. C’est ce qu’il disait aussi quand il était sur l’Afterlife et qu’il accueillait les nouveaux. Il leur montrait ce nouveau monde qui s’offrait à eux. Il leur montrait qu’ils pouvaient vivre en paix. Et il a découvert que ce qu’il racontait et ce qu’il apprenait n’étaient que mensonges. Tout a changé. Tout a basculé. Certaines choses restent toujours vraies. Certains réflexes sont toujours ancrés. De vieux vestiges d’une vie passée. “Tu te fais confiance, toi ?” Après ce qu’elle vient de lui dire, il en doute. Ils ne peuvent pas se faire confiance. Ils ont peur de ce qu’ils sont capables de faire, de produire, d’engendrer. Ils se voient comme des monstres incontrôlables. Ils ne sont pas les seuls dans ce cas. Lincoln aurait adoré avoir le choix. Il aurait adoré qu’on vienne le voir et qu’on lui propose une solution pour lui retirer ses pouvoirs. Sauf qu’il n’en existe pas. C’est dans son ADN. C’est inscrit dans son patrimoine génétique depuis sa conception. Il ne peut pas lutter contre ça. Du moins, pas encore. Peut-être que dans quelques années, ce sera possible. En attendant, il doit faire avec. Il doit s’habituer à être ce monstre qui ne demande qu’à sortir. Il doit dompter son pouvoir. Il doit prendre le dessus. Il le doit.

Je crois que le gros problème, c’est qu’on sait pas pourquoi nous. Pourquoi pas un autre ? Qu’est-ce qu’on a de plus que notre voisin ?” Il parle. Il discute. Quand il articule, il ne se concentre plus sur la douleur. Il ne se focalise plus sur la fatigue. Il ne s’arrête plus aux considérations physiques. Il s’oblige à formuler ses pensées. Il se force à avoir une conversation. Il ne peut pas s’arrêter. S’il s’arrête, il pourrait plonger. Il pourrait sombrer. Il ne se le permet pas. Il avale sa salive. Il se concentre. Pour formuler sa prochaine phrase. Pour rassembler ses pensées. “Chez les inhumains, on a une théorie : nos pouvoirs apparaissent pour servir une cause. Mais laquelle, tel est le grand mystère.” Il y a toujours cette frustration de ne pas savoir ce que l’on fiche sur cette planète. De ne pas savoir à quoi sert de maîtriser des choses impossibles normalement. De ne pas être capable de les utiliser correctement. De ne pas pouvoir anticiper la suite. Il ne connaîtra son utilité que lorsqu’il sera face à son destin. Quand il devra jouer le rôle pour lequel on lui a confié l’électricité. Cela pourrait être demain ou dans dix ans. Il n’y a pas de notion de temps. Il n’y a pas de notion géographique. N’importe où, n’importe quand. Pas de règle. Pas de rendez-vous. Juste l’improvisation totale. Pourtant, il aimerait savoir. Si il va mourir. Si il aura le temps de faire ses adieux. Si il affrontera une menace. Si il aura simplement un rôle secondaire. Il aimerait connaître tous les détails. “Si au moins on savait, ce serait clairement moins compliqué, tu ne crois pas ? Ces pouvoirs auraient un sens et on saurait la raison pour laquelle on doit les maîtriser. Sauf qu’on nous balance des capacités comme ça, sans prévenir, sans mode d’emploi.” Même Ikea fait mieux, avec ses meubles en kit et ses notices de montage. Toute personne ayant un don devrait recevoir un apprentissage. Devrait être capable de suivre des instructions et des explications. Devrait être accompagné dans l’utilisation de leurs pouvoirs. Ils devraient même être équipés d’un bouton “on/off” pour être sûr de garder le contrôle. Sauf que la combustion des molécules et l’électrokinésie ne sont pas des meubles à monter soi-même. Ce sont des puissances. Ce sont des créatures à part entière. Des entités vivantes qui prennent possession de leur corps, de leurs pensées.

© GASMASK
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
Help | Sparkplug Empty
MessageSujet: Re: Help | Sparkplug   Help | Sparkplug Icon_minitimeMar 31 Mai - 12:37
Help.
“ When we give cheerfully and accept gratefully, everyone is blessed. ”

D
ire que Jazz se faisait confiance aurait été exagéré. La confiance était un concept dangereux pour les mutants, ils risquaient de tomber dans l’excès inverse, dans un complexe de supériorité pouvant les mener à détruire et menacer la vie d’autrui. Certes, elle n’était pas mutante, toutefois elle avait gardé ces conseils, elle avait intégré les dangers, elle avait ouvert les yeux sur ce qu’impliquait la puissance ; il ne fallait pas se faire trop confiance, il fallait toujours se méfier des effets secondaires. Dire que Jazz avançait avec une assurance sincère était faux, elle donnait le change, elle simulait l’acceptation la plupart du temps parce qu’elle ne pouvait pas accomplir son travail autrement, parce que cela faisait partie de sa mission. « Parfois. Je sais que c’est un atout dans certaines conditions. J’ai appris à m’y faire, à sentir le pouvoir chauffer dans mes veines sans me replier sur moi-même. » La voix se veut toujours calme, elle tente d’être apaisante, de répondre au mieux tout en le gardant éveillé. Il avait besoin d’entendre qu’il n’était pas seul, qu’il n’était ni une aberration ni un monstre. Il avait besoin de s’accepter, de s’adopter en un sens. « Pour être honnête, je ne m’apprivoise qu’au travail.. ça explique l’absence criante de vie privée. » De la légèreté pour la vérité. Elle ne pouvait pas s’apitoyer sur son sort alors elle optait pour un peu d’humour, une note d’amusement. En effet, la vie privée n’existait pas pour Jazz mais elle le vivait bien mieux que la plupart des gens, sans doute parce qu’elle faisait un métier prenant qui la passionnait.

« Je crois que le gros problème, c’est qu’on sait pas pourquoi nous. Pourquoi pas un autre ? Qu’est-ce qu’on a de plus que notre voisin ? » Il semble moins concentré sur la douleur, ce qui rassure Jazz, focalisée sur sa tâche. Elle veille sur sa température, elle surveille qu’il n’ait pas froid, auquel cas elle jouerait le radiateur, c’était un rôle assez tranquille, radiateur. Un sourire s’esquisse au coin de ses lèvres, un peu désabusé. Devait-il y avoir une raison ? Lincoln avait sûrement des croyances que la rousse ne possédait pas, elle n’avait pas grandi dans une famille avec une quelconque appartenance religieuse et le social s’était limité à treize ans de sciences et de musique dans le plus étrange des paradoxes. Les inhumains pensent donc qu’ils ont une sorte de destin, si elle comprend où il veut en venir. Elle fronce légèrement les sourcils, pensive. A sa façon, elle était allée vers une cause à défendre, elle n’en cherchait pas d’autres. « Si au moins on savait, ce serait clairement moins compliqué, tu ne crois pas ? » Non. Il n’y a pas de mode d’emploi, il n’y a pas toujours d’objectif. C’était à eux de trouver, de dompter, c’était un défi, une nouvelle façon d’exister. Si ils savaient, ils pourraient tout aussi bien rejeter leur vocation soudain imposée. « Mon père a fait de moi ce que je suis. » Le regard mordoré croise celui de Lincoln, traduisant le sous-entendu : tout ce qu’elle est, jusqu’à ses facultés particulières. « Je n’étais pas le cobaye visé, c’était un accident mais le produit qui s’est mélangé au feu et à la fumée était le sien. Il voulait rendre l’humanité plus forte, je crois qu’il essayait de nous donner les moyens de faire mieux, de protéger et de défendre. C’est ce à quoi je consacre mon temps. » Protéger, aider et défendre. Elle vouait chaque seconde de ses jours à tenter d’améliorer un monde en perdition. Captain America avait choisi de changer pour aider son pays, pour faire de grandes choses ; Jazz n’avait pas eu le choix, elle avait subi un traumatisme qu’elle était parvenue à surmonter, avec difficultés, mais elle refusait de se laisser abattre. Elle avait tout perdu pour devenir finalement l’agent du SHIELD qu’elle était - et elle aimait croire que c’est ce que son père aurait voulu. « Tu dois trouver toi-même la raison. Tu dois la choisir, c’est moins une question de destinée que d’envie, que de volonté. Si tu sais ce qu’au fond de toi tu voudrais faire de ce pouvoir, tu aurais moins de mal à lutter pour le maîtriser. Je ne contrôle jamais aussi bien que sous la pression d’une mission. » Dés qu’elle sortait du cadre du travail, ça se compliquait, elle lâchait plus facilement prise et d’un autre côté elle avait besoin de ces instants d’égarement pour ne pas y laisser sa raison. Sa faculté s’apparentait à la chaleur, au feu, indomptable et corruptible, qu’elle l’accepte ou non, elle avait entre les doigts un potentiel destructeur qui ne demandait qu’à s’exprimer.
© Starseed
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
Help | Sparkplug Empty
MessageSujet: Re: Help | Sparkplug   Help | Sparkplug Icon_minitimeVen 3 Juin - 11:45
help


S’il pouvait aller à l’hôpital, ce serait cool. On lui donnerait une bonne dose d'analgésique. Il serait calmé pour les prochaines heures. Il serait moins dangereux pour les autres. Ce serait bien, oui. Et il n’y aurait plus de douleurs. Il n’y aurait plus de besoin de contrôle. Un hôpital. Il n’a pas mis les pieds dans un hôpital depuis une éternité. Il retrouverait l’odeur. Il retrouverait les blouses. Il retrouverait les termes médicaux. Une sortie agréable. Il délire. Il se raccroche aux gestes de Jazz. Il se raccroche à ses prunelles mordorées. Il se raccroche à leur conversation. Est-ce qu’elle a confiance en elle ? Elle lui demande d’être confiant. Elle lui demande de se faire confiance. C'est impossible. Il sait de quoi il est capable. Il sait qu’il peut tuer. Bien avant ses pouvoirs, il avait des problèmes de tempérament. Il se saoulait. Il avait même failli tuer sa petite-amie de l’époque. Il n’a pas besoin de l’électricité pour perdre pied. Il l’avait fait avant. Mais là, il a comme une bombe dans la tête. Il a comme une menace perpétuelle. Il pourrait tuer n’importe qui, à cause de la pression, du stress, de la colère. Il est une bombe à retardement. Tout le monde craque. Tout le monde a ses limites. Il n’a pas encore rencontré les siennes. Il ne veut pas. Il a peur d’avance de ce que cela pourrait provoquer. “Parfois. Je sais que c’est un atout dans certaines conditions. J’ai appris à m’y faire, à sentir le pouvoir chauffer dans mes veines sans me replier sur moi-même.” Il ressent la même chose. La chaleur dans ses veines. La chaleur dans son corps. Et parfois, des picotements. Cela n’arrive que lorsqu’il maîtrise. Lorsqu’il perd la tête, tout sort d’un seul coup. L’électricité est impossible à arrêter. Impossible à stopper. L’électricité agit par elle-même, selon sa propre logique et ses propres volontés. “Pour être honnête, je ne m’apprivoise qu’au travail.. ça explique l’absence criante de vie privée.” Ils sont différents. Jazz trouve la paix intérieure dans les situation stressantes. Elle trouve le contrôle durant les missions, en s’occupant l’esprit. Lincoln a besoin de calme. Il a besoin d’un environnement serein et paisible. Il n’a pas choisi le bon métier. Être agent du S.H.I.E.L.D. n’est pas une promenade de santé. On ne se contente pas de rester assis derrière un écran. On ne fait pas des allers et retours entre la machine à café et le bureau. Le travail est plus exigeant. Plus stressant. Plus anxiogène. Plus dangereux. Il essaye de se rassurer en se disant que ce n’est qu’une question de temps avant de s’habituer. Avant d’accepter cette situation. Enfin, s’il survit.

Ils n’ont jamais eu l’occasion de discuter, tous les deux. Lincoln avait entendu parler de la fille qui fait tout exploser quand elle éternue. Une espèce de légende. La voilà qui le sauve et tente de le garder conscient. Il aura fallu qu’il manque de se faire tuer pour qu’ils parlent. Ils ne peuvent pas faire les choses comme les autres. Mais quand on est agents, on oublie vite la normalité. Surtout quand l’une manipule la combustion moléculaire et que l’autre est une pile sur pattes. La normalité n’a plus de normes. Il n’y a plus que de l’anormalité dans leur monde. “Mon père a fait de moi ce que je suis.” Une expérience scientifique ? Quel genre de personnes développe des expériences pour créer une nouvelle génération d’humains supérieurs. C’est impensable. C’est dangereux. Plutôt que d’essayer d’en créer, les scientifiques devraient se concentrer sur une manière de retirer les pouvoirs à ceux qui doivent vivre avec. “Je n’étais pas le cobaye visé, c’était un accident mais le produit qui s’est mélangé au feu et à la fumée était le sien. Il voulait rendre l’humanité plus forte, je crois qu’il essayait de nous donner les moyens de faire mieux, de protéger et de défendre. C’est ce à quoi je consacre mon temps.” Jazz n’a rien demandé, elle aussi. Elle ne fait que subir les inventions de son père. Elle ne fait que supporter une catastrophe. Elle ne mérite pas de vivre ainsi, aux prises d’un pouvoir qu’elle n’a pas exigé. Lincoln la plaint. Ils ont vécu la même expérience. Dans d’autres mesures. Dans d’autres circonstances. Lui était destiné à avoir les pouvoirs. Elle n’a pas eu le choix. A l’Afterlife, ils étaient des dizaines à attendre d’être sélectionnés et de traverser la brume. Ils étaient des dizaines à espérer trouver un sens à leur vie. Ils ressentaient un vide au fond d’eux. Ils ressentaient un manque qu’ils ne parvenaient pas à expliquer. La brume venait combler ce vide avec un pouvoir. L’électricité pour Lincoln. Pour lui rappeler qu’il est explosif. Pour lui rappeler qu’il doit toujours rester calme. Pour lui rappeler qu’il peut être aussi imprévisible que cette énergie. “Tu dois trouver toi-même la raison. Tu dois la choisir, c’est moins une question de destinée que d’envie, que de volonté. Si tu sais ce qu’au fond de toi tu voudrais faire de ce pouvoir, tu aurais moins de mal à lutter pour le maîtriser. Je ne contrôle jamais aussi bien que sous la pression d’une mission.” Il esquisse un sourire. Sûrement. Elle a sûrement raison. Mais qu’est-ce qu’il veut en faire, de ce pouvoir ? L’enlever. L’effacer. Le retirer. Il retrouverait alors son esprit apaisé. Il pourrait alors penser librement, sans s’inquiéter. Il pourrait alors mener sa vie tranquillement. Elle a l’air de plutôt bien vivre le fait d’exploser des choses à la moindre déconcentration. Pas lui.

Elle est encore jeune. Elle découvrira un jour, ce que cela fait d’être trahi et de voir toutes ses croyances se briser. Elle verra qu’elle perdra foi en tout. Il ne le lui souhaite pas. C’est parfois imprévisible et inévitable. Il est amer contre ceux qui lui ont fait croire à de belles choses. Il est amer contre ceux qui lui ont fait espérer une belle vie. Il est amer contre ceux qui l’ont manipulé servir leur plan. Il a commis des fautes. Il a été aveugle. Il a été manipulé. Il a ouvert les yeux sur une réalité bien moins rose et reluisante. Une réalité déprimante et difficile à avaler. Le gène alien est une malédiction. Une chose dont il aimerait se passer. “Si j’avais vraiment le choix, je voudrais me débarrasser de cette électricité qui me rend fou. C’est le chaos total dans ma tête. Je mène une guerre contre moi-même pour ne pas craquer.” Quand il ne fait apparaître que des filaments entre ses doigts, il semble contrôler. Il semble manipuler son pouvoir à la perfection. Ce ne sont que des apparences. Ce ne sont que des illusions. Il y a bien des fois où l’électricité coule et devient une partie à part entière de lui. Dans ces moments là, il sait comment agir dessus et faire ce qu’il souhaite, avec la puissance voulue. Ce sont des rares moments. Des moments où il est tant en colère qu’il agit instinctivement. Des moments où il est poussé à bout. Des moments où il a besoin d’exprimer sa pleine puissance. Des moments où il ne réfléchit plus. Parce qu’un monstre prend sa place. Un monstre destructeur. Un monstre cruel. Un monstre assassin. Lorsqu’il est calme. Lorsqu’il est heureux, il n’utilise pas l’électricité. Il n’a pas besoin de son don pour être épanoui dans sa vie. “Contrairement à toi, je n’arrive pas à supporter la pression. C’est ça qui me fait perdre la tête.” Il faut croire que le passage de Jazz à l’Institut Xavier lui a permis de contrôler parfaitement ses capacités. Il faut croire qu’elle a eu l’accompagnement et le suivi parfaits. Il n’a pas eu cette chance. Il n’a pas eu cette opportunité. Enfin si, il l’a eue. Avant que tout soit jeté à l’eau à cause des mensonges. Il donnerait tout pour retrouver cette vie insouciante et paisible. “Je pensais trouver une paix intérieure en développant ce pouvoir. Je l’ai eue, pendant quelques années, quand j’étais dans un cadre paisible. On ne peut pas dire que ce soit le cas au S.H.I.E.L.D.” Il n’est que regrets. Regrets d’une vie antérieure. Regrets d’une période révolue. Regrets d’un contexte propice à un quotidien de rêve. Il est nostalgique d’une époque où il était pourtant manipulé. Si seulement il pouvait remonter dans le temps. Si seulement il pourrait remonter à l’époque où il buvait. Il se foutrait une claque et se motiverait à bouger. À changer de comportement. À arrêter ses conneries. À profiter de la vie. Son but n’est pas de déprimer Jazz ou de lui montrer son pire visage. Même si c’est mal parti. Il peut être positif. Il peut être drôle. Pas aujourd’hui. Pas avec le visage défoncé. Pas avec le corps lacéré. Faut pas trop lui en demander. “Il t’arrive de craquer ? De perdre le contrôle et d’exploser ?” Le moment est aux confidences. Ils ne se connaissent pas, mais ils ont un point commun. Leur capacité surnaturelle. Ils peuvent apprendre l’un de l’autre. Ils peuvent partager leurs expériences. Jazz semble gérer. Elle semble la plus douée des deux. Si elle a un secret pour décompresser, il veut l’entendre. Il en a besoin. Parce qu’il a déjà tout essayé. Il a déjà tout tenté. En vain.

© GASMASK
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
Help | Sparkplug Empty
MessageSujet: Re: Help | Sparkplug   Help | Sparkplug Icon_minitimeVen 3 Juin - 23:39
Help.
“ When we give cheerfully and accept gratefully, everyone is blessed. ”

I
l dit mener une guerre contre lui-même et elle comprend ce sentiment. Elle comprend qu’il puisse être fatigué de se contrôler, fatigué d’avoir peur de blesser ou de perdre l’esprit. Ne pas craquer était un défis mais paradoxalement, Jazz ne désirait pas se défaire de ses pouvoirs. Elle complexait souvent, elle avait mis des années à accepter les brûlures sur sa peau, aujourd’hui dissimulées par les tatouages, et face à Jared elle avait encore peur.. pourtant sans cette optimisation, elle n’aurait jamais rencontré cette famille qu’elle aime tant. Elle n’aurait pas eu les X-Men, sûrement pas le SHIELD non plus. « Contrairement à toi, je n’arrive pas à supporter la pression. C’est ça qui me fait perdre la tête. » Gérer la pression. Y avait-il vraiment un secret pour ça ? Elle avait eu la chance d’apprendre auprès d’autres personnes parfois plus dangereuses qu’elle, avec des professeurs bienveillants et plein de confiance. La X-Mansion lui avait ouvert les yeux sur les différences, sur la tolérance, même si quelque part elle gardait ses barrières physiques. Elle n’aimait pas qu’un homme la touche, elle n’aimait pas les longs regards insistants sur ses formes. Bien sûr qu’elle avait fini par relever la tête, bien sûr que ses tenues étaient devenues plus moulants, parfois provocantes, mais ça ne faisait pas d’elle une jeune femme aussi assurée qu’elle n’en donnait l’air. Elle luttait contre ses réticences par des styles vestimentaires divers, en se cherchant, en dévoilant aux yeux de tous ce qu’elle aurait aimé continuer à cacher. Elle en avait fini avec les pulls, avec les fringues informes, avec le nez baissé vers le sol pour ne surtout pas se confronter au monde. Lincoln assumait mal l’électricité, Jazz vivait mal avec son enveloppe charnelle. Chacun se battait avec une part de soi-même.

« Je pensais trouver une paix intérieure en développant ce pouvoir. Je l’ai eue, pendant quelques années, quand j’étais dans un cadre paisible. » Un sourire compréhensif. Le SHIELD n’est pas un camp de vacances dans lequel on peut espérer se reposer, trouver le calme et fonder quelque chose de normal. En y entrant, Jazz avait fait le deuil d’une existence normale, plus encore qu’à l’Institut où on l’avait poussée à garder conscience de cette possibilité. « Il t’arrive de craquer ? De perdre le contrôle et d’exploser ? » Le visage se baisse légèrement, indique que oui. Oui elle perdait le contrôle, oui elle lâchait parfois prise, ça lui échappait sans qu’elle n’y puisse rien, sans qu’elle ne possède aucun moyen de freiner les dégâts. « La première fois que ce pouvoir s’est manifesté, j’avais treize ans. J’avais tout perdu et j’ai brûlé le fils de la famille d’accueil au troisième degré. » C’était un de ces évènements qu’elle n’aimait pas évoquer, qu’elle préférait ranger dans une boîte et oublier. Elle avait culpabilisé, beaucoup. Elle n’était pas sûre de se l’être vraiment pardonné un jour, d’ailleurs. Manifestation traumatisante. La blonde était devenue rousse et de la petite Jazz Duchannes que ses voisins avaient vu grandir il n’était rien resté. Qu’un souffle fugace, vague ectoplasme. « .. Et c’est gênant à dire mais j’ai jamais osé approcher un homme à cause de ce que j’ai fait à ce gamin. Là je suis en mission et ta vie est en jeu alors je gère, tout est sous clefs. Ne me demande pas de te toucher dans deux jours, tu me verrais rougir jusqu’aux oreilles. » Rire léger. Il est conscient, il n’a pas l’air de manquer d’air et il supporte plutôt bien ses blessures pourtant désastreuses, elle se permet donc un peu plus de sincérité, un peu moins de gravité. Les renforts ne devraient plus tarder. « On vit tous différemment nos.. capacités. J’en ai peur mais je ne voudrais pas m’en défaire, ça fait partie de moi, ça a fait ma personnalité. Peut-être que ça ira mieux pour toi le jour où tu trouveras quelqu’un qui te fasse te sentir bien et utile. » Elle ne le connaissait pas assez pour savoir s’il avait vécu des drames, s’il avait une femme ou des enfants, s’il avait abandonné quelqu’un un jour à cause de ce qu’il est. Ca n’était pas ce qui importait. Lincoln ne se faisait jamais confiance, jamais assez pour goûter au positif, en fin de compte.
© Starseed
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
Help | Sparkplug Empty
MessageSujet: Re: Help | Sparkplug   Help | Sparkplug Icon_minitimeDim 5 Juin - 7:47
help


Ils ont tous une histoire. Ils ont tous des anecdotes à raconter. Sur leur pouvoir. Sur l’acquisition de leur compétence. Ils en parlent plus ou moins librement. Selon leurs traumatismes. Selon leur acceptation. Lincoln en parle facilement. Il n’a pas honte. Il ne supporte pas l’électrokinésie, mais il n’en fait pas un tabou. Ce pouvoir, même s’il s’en débarrasserait volontiers, fait partie de lui. Il l’accepte. Il se résigne. Il a appris de ses expériences. Il a appris de son vécu. Si la découverte de l’électricité avait été importante et signifiante pour lui au début, ce n’est plus le cas maintenant. Il ne rêve que d’une chose : cesser d’être ce monstre qui est à deux doigts de perdre la tête. Par tous les moyens possibles et inimaginables. Même si l’électrokinésie est particulièrement pratique quand il se fait torturer et battre à mort. Il ne peut pas dire le contraire. Ce serait faux. Ce serait être de mauvaise foi. Il parle sincèrement à Jazz. De son mal-être. De son tempérament. De son manque de contrôle. Il parle, sans s’inquiéter des conséquences. A quoi bon cacher la vérité ? Une personne qui est capable de s’énerver pour un rien se remarque immédiatement. Il est ce genre de personnes. Elle en a sûrement entendu parler. Elle le verra sûrement plus tard, de ses propres yeux. Autant être honnête dès le départ. Il ne peut pas faire semblant. Il ne peut pas lui dire que tout va bien. Il ne peut pas prétendre être épanoui. Il ne peut pas faire croire qu’il maîtrise la situation à 100 %. Ce n’est pas le cas. Absolument pas. Et franchement, il n’est pas en état. Il a la tête sur le point d’exploser. Il a le corps à l’agonie. Il n’a pas la concentration et l’énergie de mentir. ”La première fois que ce pouvoir s’est manifesté, j’avais treize ans. J’avais tout perdu et j’ai brûlé le fils de la famille d’accueil au troisième degré.” Il imagine sans mal que l’expérience a été traumatisante. Qu’elle n’a pas dû comprendre ce qu’il se passait. Qu’elle a dû passer par des étapes difficiles dans sa vie. Il devine qu’elle a dû se détester, culpabiliser, se dégoûter. Elle n’a pas été préparée. Elle n’a pas été informée. Elle n’a pas été formée. Sur ce point, il a eu plus de chance. Il ignorait qu’il était destiné à avoir des pouvoirs, jusqu’à ce qu’un inhumain apparaisse dans sa vie, littéralement, et l’emmène à l’Afterlife. Là, il a appris ce qu’était un inhumain. Il a appris qu’il n’était pas le seul à être malheureux et à ressentir un manque. Il a appris qu’il pourrait, peut-être, avoir des pouvoirs. Il a attendu le jour J avec impatience. Il a attendu avec espoir. Et le jour est arrivé. On lui a annoncé qu’il pouvait être exposé. Ce fut douloureux, mais il n’a tué personne. Il a seulement fait disjoncter tout l’Afterlife.

.. Et c’est gênant à dire mais j’ai jamais osé approcher un homme à cause de ce que j’ai fait à ce gamin. Là je suis en mission et ta vie est en jeu alors je gère, tout est sous clefs. Ne me demande pas de te toucher dans deux jours, tu me verrais rougir jusqu’aux oreilles.” Il esquisse un sourire. Sourire douloureux. Avoir un pouvoir aussi explosif ne doit pas être facile tous les jours. Elle a besoin d’un vrai cadre. Elle a besoin d’un vrai sérieux. Elle a besoin d’une mission pour contrôler. Mais dans la vie quotidienne, la spontanéité est de mise. Pas étonnant qu’elle ne s’autorise pas à approcher un homme. Tout être humain est imprévisible. Encore plus si l’un d’eux est attiré par elle et qu’il tente des gestes affectifs. Elle a le temps de gagner de la confiance. Elle a le temps de s’assurer qu’elle n’explosera pas ses partenaires. Elle a le temps. Même si s’isoler est confortable. Même si s’isoler est rassurant. Ainsi, elle ne prend pas de risques. Ainsi, elle est protégée et s’évite toute gêne. Elle ne pourra pas toujours empêcher les contacts avec un homme. Elle ne pourra pas toujours s’abstenir d’apprécier quelqu’un. Sous prétexte qu’elle peut l’exploser. ”On vit tous différemment nos.. capacités. J’en ai peur mais je ne voudrais pas m’en défaire, ça fait partie de moi, ça a fait ma personnalité. Peut-être que ça ira mieux pour toi le jour où tu trouveras quelqu’un qui te fasse te sentir bien et utile.” Daisy. Elle est cette personne. Quand elle est dans le coin, il se maîtrise. Elle est probablement l’une des seules personnes à pouvoir l’arrêter lorsqu’il est lancé. Elle est sa voix de la raison. Sans elle, il aurait probablement pété les plombs plus d’une fois, depuis qu’il est au S.H.I.E.L.D. Sans elle, il ne serait pas non plus ici. “Il faut espérer que ce soit aussi simple.” Si seulement. Le regard d’un autre pourrait avoir de l’influence sur la maîtrise. Le soutien d’un autre pourrait donner confiance en soi. L’amour d’un autre pourrait apprendre à s’apprécier soi-même. Si seulement. Il ne veut blesser personne. Encore moins l’être qu’il aime. Même s’il ferait tout pour cette personne. “Tu sais, je pense pas que tu sois capable de brûler quelqu’un d’autre au troisième degrés. Cet accident a été causé par la découverte et l’inexpérience. Aujourd’hui, tu ne pourrais plus perdre autant le contrôle. Et puis, avec un peu d’entraînement, tu pourrais avoir la parfaite maîtrise de ton pouvoir même dans ta vie privée. Ce n’est pas ce qu’ils nous disent tous ?” Il a un sourire en coin. Les premiers mots qu’il a dû entendre en arrivant au S.H.I.E.L.D. étaient ‘entraînement’, ‘exercice’ et ‘souffrir’. Avec un peu d’entraînement, ils peuvent tout faire. Ils peuvent tout accomplir. Ils sont capables de tout. Même de contrôler leur pouvoir, semblerait-il. Ils peuvent appliquer cette discipline à leur vie privée. Bientôt Jazz ne rougira plus au contact d’un homme. Elle ne sera plus gênée. De l’entraînement. Toujours de l’entraînement.

L’entraînement devrait aussi permettre à Lincoln de garder son sang-froid. Son calme. Son self-control. Il l’espère, en tout cas. Il est entouré des meilleurs. Il est coatché par les meilleurs agents. Melinda May en personne. Avec des conseils pareils, il ne peut que s’en sortir. Elle ne connaît pas les problèmes des optimisés. Mais elle connaît les problèmes des agents un peu trop impulsifs. Il ne peut que s’en sortir. “Tu ne te poses jamais de question sur l’organisation, sur ce qu’ils comptent faire de nous et des mutants ?” Le S.H.I.E.L.D. n’a jamais été clair sur ses intentions concernant les inhumains, les mutés, les mutants et tout autre être doté de pouvoirs. Avec la force de frappe qu’il a, il pourrait décider de tous les décimer. Il pourrait les manipuler et les utiliser pour une cause. A son arrivée, Lincoln a été inscrit dans l’Index. Cette grande liste qui rassemble tous les optimisés. Une liste qui existe depuis bien plus longtemps que le Registration Act. Une liste qui appartient à l'organisation secrète. Il était réticent à l’idée de le faire. Le S.H.I.E.L.D. a beau promettre que ce n’est que pour des mesures de sécurité, il peut s’agir de belles paroles. L’HYDRA aussi a agi pour la “sécurité” avant de vouloir détruire le monde. L’organisation pour laquelle ils travaillent pourrait être dans la même veine. Ils pourraient être trompés. Et si un jour, tout se passe mal ? Si un jour, ils doivent être recensés à cause d’une loi et qu’ils s’y refusent ? Et si un jour, l’un d’entre eux perd les pédales et essaye de tout détruire, le S.H.I.E.L.D. se retournera-t-il contre tous les optimisés ? Les questions restent sans réponse. Les questions tournent en boucle dans son esprit, depuis qu’il a découvert l’organisation secrète. Oui, des agents bienveillants y travaillent. Mais tous ne le sont pas. Il n’y a qu’à voir l’infiltration de l’ennemi dans ses rangs. Il n’y a qu’à voir la tentative de tuer des millions de personnes, sous prétexte qu’ils sont de potentielles menaces. Tout ceci n’est pas rassurant. Encore moins ce qu’il se passe actuellement avec les mutants. Pour Jazz et Lincoln qui ne contrôlent pas complètement, cela pourrait signifier le début de la fin. Ils pourraient bientôt être désignés comme des menaces parce qu’ils ne manipulent pas totalement leurs compétences. Qu’est-ce qui les attend ?

© GASMASK
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
Help | Sparkplug Empty
MessageSujet: Re: Help | Sparkplug   Help | Sparkplug Icon_minitimeDim 5 Juin - 16:19
Help.
“ When we give cheerfully and accept gratefully, everyone is blessed. ”

«
 Aujourd’hui, tu ne pourrais plus perdre autant le contrôle. » Elle n’en est pas certaine. Elle ne peut assurer à personne qu’elle ne représente plus un tel danger. Chaque mutant peut devenir un danger s’il se met à faire usage de ses pouvoirs pour une mauvaise raison, chaque inhumain ou optimisé peut s’avérer néfaste s’il perd la tête ou ne trouve pas d’objectif à sa condition. N’importe qui peut être sujet à une errance, une forme de folie. Elle ne fait pas exception à la règle, ça n’est pas parce qu’elle est de nature bienveillante qu’elle ne peut plus laisser échapper ses facultés. « Et puis, avec un peu d’entraînement, tu pourrais avoir la parfaite maîtrise de ton pouvoir même dans ta vie privée. » Un sourire. Jazz lui humidifie à nouveau le front, laisse couler un peu d’eau sur la peau meurtrie. Il faudrait vraiment lui apporter des soins plus utiles, lui donner des antalgiques, qu’il puisse se reposer sans que la peur d’un danger ne fasse monter l’adrénaline par intermittences. « Ce n’est pas ce qu’ils nous disent tous ? » En effet. On leur répète que c’est une question de travail, de discipline, de volonté, d’entraînements. Elle n’a pas exactement cette vision, peut-être parce qu’elle est formée à l’utilisation de ses capacités hors-norme depuis ses treize ans, peut-être parce qu’elle a expérimenté de nombreuses méthodes. Le SHIELD n’est ni un dieu ni un idéal pour Jazz, c’est une organisation qui lui permet de se rendre utile, une sorte de vocation à défaut d’être devenue une X-Woman - elle n’est pas mutante, après tout. « Je contrôle. Le fait est que le SHIELD ne peut pas faire de moi un robot, les émotions influent sur la combustion, il faut que ce soit fort pour que je lâche prise - pas l’adrénaline d’une mission dont j’ai l’habitude mais.. disons qu’aimer, trembler de peur ou être malade devient vite problématique. » Tout ce qu’elle n’a pas goûté a mille reprises devient potentiellement dangereux, son organisme y répond avec intensité et la chaleur se dégage en détruisant ce qui l’entoure. Les virus qu’elle peut attraper deviennent un véritable fléau. Son affection pour quelqu’un qui s’avèrerait en danger peut également être encombrante, parce qu’elle doit alors lutter contre l’instinct destructeur. Elle n’a rien d’un animal mais le feu appelle le feu. La tension appelle la destruction. « Ne leur répète pas mais je crois que le Professeur Xavier est un bien meilleur coach qu’eux. » Murmure sur le ton de la confidence, avec amusement. Il pouvait bien le répéter, elle s’en fichait pas mal, on n’avait finalement pas trop à se plaindre de son travail et prendre un savon ne la faisait pas frémir le moins du monde.

« Tu ne te poses jamais de question sur l’organisation, sur ce qu’ils comptent faire de nous et des mutants ? » Elle penche légèrement la tête, observant l’état du visage. Ca manque de lumière, c’est certain, mais il n’y a pas besoin de braquer une lampe sur les blessures pour comprendre qu’il est mal en point. « Je plains le pauvre fou qui déciderait de s’en prendre à tous ceux que compte l’organisation. Face à une alliance, ils perdraient beaucoup d’agents. » Ils ne vaincraient peut-être pas les nombreuses technologies et les fourberies du shield, cela dit il y aurait des pertes, beaucoup de pertes et d’irréversibles dégâts. L’électrokinésie et la combustion moléculaire sont presque anecdotiques face à ce dont certains sont capables - elle songe à Sacha qui pourrait intercepter les systèmes, par exemple. « Est-ce que tu te sens de te lever ? Il faut qu’on sorte de là pour rejoindre les autres. » Ils n’arrivent sûrement pas en hélico ou avec une civière, il faut donc se rendre disponible pour qu’il soit en sécurité le plus vite possible.

A vrai dire Jazz ne se pardonnerait pas de ne pas l’aider jusqu’au bout. Il suffirait de quelques minutes pour que tout dérape, pour que le responsable de l’état de Lincoln se pointe et finisse le travail. Mieux valait l’éloigner maintenant de cet enfer, qu’il ne lui reste plus que quelques pas à effectuer avant d’entrer dans une voiture. La connaissant, elle ira sans doute lui rendre visite tous les jours de la semaine suivante pour vérifier qu’il n’a besoin de rien, parce qu’elle est ainsi, parce qu’elle estime qu’adoucir les peurs et les peines fait partie de son devoir. Elle a grandi en faisant attention aux autres, en essayant de les protéger d’elle-même, emmener des cookies et faire des blagues vaseuses n’était qu’un bonus. « Je vais t’aider, d’accord ? »
© Starseed
Revenir en haut Aller en bas


Invité
Anonymous
it's a revolution, i suppose
Invité
Help | Sparkplug Empty
MessageSujet: Re: Help | Sparkplug   Help | Sparkplug Icon_minitimeMer 8 Juin - 20:40
help


La respiration est douloureuse. Il s’en rend compte maintenant. L’adrénaline redescend. L’adrénaline disparaît. Elle laisse derrière elle des douleurs terribles. Des blessures brûlées. Des blessures inhumaines. Le trou dans son épaule le fait atrocement souffrir. Les lacérations sur son torse ne sont rien par rapport à son visage. Il a le sentiment d’avoir l’épiderme en feu. Pas à cause de l’électricité. Pas à cause de Jazz. Mais à cause de la chair à vif. A cause de la peau ouverte, déchirée, déchiquetée. Heureusement que la jeune femme a eu le bon réflexe. Il serait déjà évanoui, si elle n’avait pas cautériser ses plaies. Il serait déjà inconscient, s’il avait continué à perdre son sang. Il doit seulement gérer la souffrance. Il doit seulement gérer son corps à l’agonie. Il peut le faire. Il le sait. Ce qu’il ne peut pas, c’est garder éternellement son pouvoir sous contrôle. Pour l’instant, il la remit dans un coin de son cerveau. Enfermé à double tour. En attendant d’être soigné. En attendant d’être remis. Les démonstrations de pouvoir intempestives n’aident pas les médecins dans leur travail. C’est même pire. Alors pour son propre bien, il essaye de maîtriser. Il essaye de conserver son calme. La conversation avec Jazz l’aide. A rester éveillé. A rester de marbre face à la douleur. Il se concentre sur leur discussion. Il se concentre sur leur sujet de bavardage. La seule ancre réelle qu’il a. Le moment est propice aux confidences. Il ne parle que rarement de son ressenti sur sa condition. De son opinion sur les inhumains et les autres. Il n’ouvre pas son coeur. Il garde tout enfermé. Mais avec Jazz, il a l’impression qu’il peut parler librement. Dans une certaine mesure. “Je contrôle. Le fait est que le SHIELD ne peut pas faire de moi un robot, les émotions influent sur la combustion, il faut que ce soit fort pour que je lâche prise - pas l’adrénaline d’une mission dont j’ai l’habitude mais.. disons qu’aimer, trembler de peur ou être malade devient vite problématique.” Lincoln fronce des sourcils. Comment aimer pourrait être un problème ? C’est la plus belle chose qui soit. C’est le seul espoir pour eux de contrôler pleinement. C’est le bonheur à l’état pur. Peut-être est-ce simplement l’inconnu qui lui fait peur. Se lancer dans des relations amoureuses n’est jamais simple. Ce n’est jamais facile de savoir quelles sont les conséquences, quels sont les risques, quels sont les avantages. Elle raisonne comme une agente, alors qu’elle devrait agir comme une femme. Un être humain doté d’émotions et de sentiments. En s’écoutant, elle n’aurait pas de problème.

Ne leur répète pas mais je crois que le Professeur Xavier est un bien meilleur coach qu’eux.” Un jour, il faudra qu’il rencontre ce professeur. Il en a beaucoup entendu parler. Il l’a parfois vu à la télévision. Cet homme semble être une personnalité importante pour les mutants. Il semble avoir une influence considérable sur les décisions prises. Il semble sage et mesuré dans ses propos. Le genre de personne qui devrait être au gouvernement. Plutôt que quelques imbéciles qui prennent des décisions dans la précipitation. Il se sent observé. Il se sent étudié. Sous toutes les coutures. Ce n’est pas de la paranoïa. Seulement la vérité. Jazz est penchée au-dessus de lui. Elle observe les dégâts. Elle fait un état des lieux. Il a plutôt une vague idée de ce à quoi il doit ressembler. A un boxeur qui aurait été mis K.O. sur le ring. Peut-être même pire. “Je plains le pauvre fou qui déciderait de s’en prendre à tous ceux que compte l’organisation. Face à une alliance, ils perdraient beaucoup d’agents.” Elle est optimiste. Sur leur sort. Sur leur avenir. Il ne parvient pas à l’être. La méfiance est dans sa nature. Le doute est dans ses réflexes. Il ne peut pas s’empêcher de réfléchir et voir toutes les possibilités. Toutes les mauvaises possibilités. Beaucoup d’inhumains font une confiance aveugle au S.H.I.E.L.D. Leur tort est peut-être là. Sans se méfier du danger, ils sont plus faciles à abattre. Leur méfiance est endormie. Les agents ‘normaux’ n’ont plus qu’à se rapprocher pour les arrêter, les emprisonner ou pire, les tuer. Il admire cet optimisme. Il admire ce positivisme. Il en est incapable. Il a vécu les pires atrocités. Il a été enlevé par l’HYDRA pour servir de cobaye. Il a vu les mensonges et la manipulation. Il ne peut pas encore avoir la foi en l’humanité. Il a seulement confiance en Daisy et en Erin. Les deux seules personnes dont il est proche et auxquelles il peut se fier. “Est-ce que tu te sens de te lever ? Il faut qu’on sorte de là pour rejoindre les autres.” Il est pourtant bien, là. Assis à même le sol. Le dos appuyé contre les briques. La tête posée contre le mur. Le visage en sang et le corps abîmé. Il est bien, là. Pourquoi elle voudrait le déplacer et l’aider, hein ? Il n’a pas le courage de se lever. Mais il n’a pas le choix. Il doit bouger son postérieur pour être soigné et pour se reposer. Il décolle la tête du mur. Premier pas vers la mobilité. “Je suppose que je n’ai pas le choix, si je ne veux pas crever ici.” Il y a toujours un risque pour qu’on le recherche et qu’on le trouve. Il ne se pardonnerait pas d’avoir mis Jazz en danger, à cause de sa fainéantise. Il se détache complètement du mur. Bon sang ! Son corps est celui d’un vieillard de quatre-vingt ans. Il n’a pas pu prendre autant d’années dans la tronche pendant sa séance de torture. Il imagine déjà les moqueries d’Erin. Il imagine déjà ses taquineries et ses réflexions. Il ne va pas lui donner raison. Il va se bouger. Avec autant d’aisance que possible.

Il aimerait pouvoir se relever. Vraiment. Il aimerait se mettre sur ses jambes. Vraiment. Sauf qu’il n’a pas la force. Juste au moment où il se dit qu’il va devoir trouver une solution, qu’il va devoir demander de l’aide, Jazz reprend la parole. “Je vais t’aider, d’accord ?” Il hoche de la tête. De l’aide, c’est exactement ce dont il a besoin à ce moment précis. Il esquisse un sourire contrit. Il doit vraiment la faire chier. Tomber sur elle alors qu’il est plein de sang. Lui prendre de son temps. L’empêcher d’accomplir sa mission. Et maintenant, elle doit lui servir de béquille. Ce n’est pas le job d’un agent. Mais un agent apprend à ne jamais laisser un collègue derrière. “Ce ne serait pas de refus.” Il tend son bras valide pour le passer autour des épaules de Jazz. Avec son soutien, il se met sur pieds. Il retrouve la sensation de marcher. Il retrouve le plaisir d’être debout. Les douleurs en plus. Ils sortent de la ruelle pour rejoindre la rue principale. Il ne peut s'empêcher de jeter un oeil derrière eux. Juste pour être sûr. Juste pour vérifier. Il en effraye plus d’un avec son apparence. Mais le visage angélique de Jazz vient contrebalancer la mauvaise impression du gars à la face ravagée et au torse nu. Ils font un drôle de duo, tous les deux. Ils marchent encore un peu. Une voiture s’arrête à leur niveau. Le S.H.I.E.L.D. Une voiture est sûrement plus discrète qu’une ambulance. Sûrement moins paniquante pour les passants. Sûrement moins attractive pour les gens. Ils sont embarqués dans le véhicule. Une fois assis à l’intérieur, Lincoln se tourne vers Jazz. “Hey Jazz… encore merci.” Sans elle, il serait dans un état bien plus grave. Sans elle, il n’aurait pas été trouvé aussi rapidement. Sans elle, il aurait pu mourir dans les heures qui arrivent. Mais il est pris en charge. Il va être soigné. Il va être réparé, rafistolé, consolidé. Il va bien aller. C’est le principal. Alors, merci. Tout simplement.

© GASMASK
Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé
it's a revolution, i suppose
Help | Sparkplug Empty
Revenir en haut Aller en bas
 

Help | Sparkplug

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
THE NEW AGE :: PARTY HARD :: ALL THINGS COME TO AN END :: archives :: les rps terminés-