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 Live fast, die old | Jazred

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Le paquet de flocons d’avoine est repoussé. Il ne peut s’empêcher de faire une moue. Pas les flocons d’avoine ! Il doit manger. Il doit prendre des forces. Il doit s’alimenter. Elle peut pas lui faire ça ! Femme ô combien cruelle. Femme tyrannique. Femme tortionnaire. Mais il l’accueille. Il s’écarte de la table pour la laisser s’installer. Il ouvre les bras pour l’envelopper. Une main se pose instinctivement sur sa cuisse. Réflexe adopté. Réflexe habituel. Elle ne peut pas lui demander d’être distant, de ne pas être tactile. Il n’y arrive pas. Il communique à travers ses gestes. Il communique à travers les contacts. Il y a pire que lui. Il y a toujours pire que soi. Mais même lui pourrait être gênant pour Jazz. Même ses quelques gestes pourraient l’embêter. Les baisers se font de plus en plus faciles, de plus en plus tendres. Toujours hésitants, toujours timides. Il ne vient pas les chercher. Par respect. Par volonté. Il veut lui laisser le temps. Il ne veut pas la noyer sous les embrassades. Il veut qu’elle se les approprie. Sans compter qu’il veut lui épargner son haleine. Elle a eu le temps de se brosser les dents. Elle a même pu se doucher, s’il en croit l’odeur qui se dégage d’elle. Alors qu’il conserve son haleine de buveur de bière. Injustice totale. Il lui rend son baiser avec la même tendresse, la même réserve. Dans le fond, il ignore complètement comment la rassurer, comment lui montrer la voie. Il n’était pas un gamin timide et réservé quand il a découvert les joies du couple. Il était le même, un peu plus con, un peu moins réfléchi. A l’opposé de Jazz. Alors, si ces simples baisers peuvent l’aider, il est preneur. “Qu’est-ce que ça veut dire ? Oserais-tu me voler au célibat, Jared Hemingway ?” Sourire en coin. La voler au célibat est un bien grand mot. Il préfère l’hypothèse qu’elle se rende elle-même, qu’elle décide par elle-même de quitter sa couverture confortable et rassurante de célibataire pour l’aventure et la spontanéité du couple. Il ne va pas jouer sur les mots. La femme parfaite est prête pour sortir avec lui. Il ne compte pas lui donner une raison de fuir, de réfléchir, de changer d’avis. Il compte la garder tout contre lui et ne plus jamais la lâcher. Ils finiront sur cette chaise. Ils mourront sur cette chaise. Ils mangeront sur cette chaise. Ils dormiront sur cette chaise. Plus question de la laisser filer. Plus question de la quitter. “Même pas peur des conséquences !” Quand on s’investit émotionnellement dans une relation, les conséquences sont nombreuses. Il en a fait les frais. Pourtant, il n’a pas changé sa vision du couple. Il n’a pas décidé d’enchaîner les aventures (okay, c’est quand même ce qu’il fait). Il n’a pas choisi de mettre de côté ses émotions pour juste le plaisir charnel. Et si être en couple avec Jazz signifie être réveillé par une explosion en pleine nuit ou voir son verre éclater sous ses yeux, il est prêt. L’amour du risque.

Tu veux bien rester dormir .. ?” Il lève un sourcil. Dormir. Une invitation à dormir. Elle recommence. Elle ne peut pas s’en empêcher. Il faut qu’elle lui fasse des propositions que personne ne ferait sans arrière-pensées. Heureusement, il la connaît. Il sait qu’elle ne lui propose pas plus. Il sait qu’aucune surprise ne l’attendra. Même si cette distance peut paraître frustrante, il imaginait bien qu’elle ne s’offrirait pas à lui au premier sourire, au premier regard, au premier compliment. C’est là que l’on distingue une relation sérieuse d’une aventure. Et c’est Jazz. “Juste dormir.” Elle se corrige. Bon, okay, elle apprend vite. Il faut dire qu’elle a un excellent professeur. Il lui a transmis toutes ses connaissances. Il lui a donné les leçons principales. Elle les applique avec soin, malgré un raté. Malgré le mauvais traitement de son étiquette. Son pull lui a fait quoi ? Il est très bien, son pull. Il est très confortable, son pull. Il est très chaud, son pull. Elle va finir par lui arracher son étiquette. Elle va finir par trouer son vêtement. Il faut qu’il se sauve. Il faut qu’il fuit. Il faut qu’il parte. Avant qu’un malheur ne s’abatte sur son pauvre pull. Avant qu’elle ne le martyrise complètement. Il faut sauver le soldat Pull. “J’ai un grand lit et tu pourras compter les héros en photo plutôt que les moutons.” Quel genre de personnes accroche des photos de super-héros au-dessus de son lit ? Des photos personnelles. Pas des photos de fan. Personne. Personne, sauf Jazz qui a grandi au milieu d’eux. Elle a vraiment eu une vie magique. Une vie incroyable. Si on excepte la disparition de ses parents. Si on excepte l’accident qui lui a laissé des brûlures sur le corps. Tous ses malheurs sont réparés par une enfance entourée de super-héros. Dans son malheur, elle a trouvé des raisons de se réjouir et de s’émerveiller. “On n’invite pas n’importe qui dans son lit. Tu ne sais même pas si je ronfle ou si je ne vais pas tenter de te tuer dans ton sommeil. Ce n’est pas très sage comme comportement !” Il imaginait veiller sur elle quelques heures. Il imaginait attendre qu’elle trouve le sommeil, avant de s’effondrer dans le canapé. Il imaginait être galant et lui laisser toute la place dans le lit - aussi grand soit-il. Mais la proposition est plus alléchante. La proposition est plus tentante. Il est certain que son matelas est super confortable. Il est sûr qu’elle n’entend pas ses voisins se disputer toute la nuit. Il est assuré de passer une bonne nuit. Sauf si elle ronfle. Sauf si elle décide de remuer dans le lit et de lui foutre des coups de pied. Dans ce cas, il sera obligé de sévir. Il sera obligé de la punir. En la frappant avec un oreiller. En la jetant du lit. Il n’a pas encore décidé.

Il récupère la main qui maltraite son étiquette et l’emprisonne entre ses doigts. Pull sauvé. Mission accomplie. “En plus, j’étais prêt à dormir sur ton canapé, mais puisque tu proposes ton grand lit, j’vais pas me priver.” Elle a proposé. Elle ne peut plus revenir en arrière. De toute manière, il ne peut pas résister à l’envie d’admirer les photos de plus près. Il ne peut se retenir de les détailler chacune leur tour. Il ne peut pas passer à côté de l’occasion de dormir dans le même lit qu’une héroïne. Ce n’est pas demain qu’il pourra avoir la même opportunité. Ce n’est pas demain qu’il aura une chance pareille. Il jette un coup d’oeil au bol de porridge. Vide. Jazz a tout terminé. Son estomac est maintenant rempli. Son corps est prêt à imbiber tout l’alcool ingurgité. Son organisme peut lutter contre une gueule de bois assurée. “... et comme tu as fini ton merveilleux porridge, tu as gagné le droit de te coucher !” Il dépose un baiser furtif sur ses lèvres. Réflexe affectif. Réflexe attentionné. Il la pousse doucement pour qu’elle se lève et lui permettre dans faire autant. Il s’occupe de débarrasser la table du bol et du paquet de flocons d’avoine. Elle ne va quand même pas vouloir faire la vaisselle tout de suite ? Pas à cette heure-ci ? De toute manière, il l’embarque déjà par la main pour la conduire dans la chambre. Il la lâche au pied du lit. “Je t’emprunte ta salle de bains, si tu veux bien.” Il a aussi le droit de se rafraîchir. Il aussi le droit de changer son haleine. Il a aussi le droit de faire un minimum pour son hygiène. Il l’abandonne dans la chambre. Il file dans la salle de bains. Un peu de dentifrice sur le doigt fait l’affaire pour le nettoyage de dents. Suffisant pour obtenir une haleine fraîche et mentholée, avant d’embrasser la dulcinée. Un coup d’eau sur le visage est nécessaire pour nettoyer sa peau. Suffisant pour faire illusion devant la femme parfaite. Chaussures, chaussettes, pantalon. Tout est retiré. Tout est laissé de côté. Il se glisse sous la couette. “Essaye de te reposer. Demain risque d’être… désagréable.” Pour ne pas dire violent. Pour ne pas dire difficile. Pour ne pas dire atroce. Il préfère la ménager. Il préfère ne pas l’effrayer. Tout en la préparant psychologiquement à ce qui l’attend demain. Il l’embrasse une dernière fois. Dernier baiser pour sceller cette soirée. Il en profite. Le lendemain, elle n’acceptera peut-être plus de l’embrasser. Elle le jettera peut-être de son lit. Elle le foutra peut-être dehors, son pantalon encore dans les mains. On ne sait jamais.

ϟϟϟ

Il n’a même pas pris le temps d’étudier les photos. Il n’a même pas eu le temps de profiter du confort du matelas. Il n’a même pas eu le plaisir de l’entendre ronfler ou pas. Il s’est écroulé sur l’oreiller. Il s’est endormi, sans même s’assurer qu’elle allait bien. Un piètre prince charmant. Il a dormi d’une seule traite. Sans être réveillé par les craquements du parquet. Sans être perturbé par les bruits de la circulation. Sans être dérangé par les conversations de ses voisins. Il a bien dormi. La première fois depuis une éternité. Il finit par rouvrir les paupières. Il a la face collée à l’oreiller. Les cheveux en bataille. Il déroule ses bras. Il lâche l’oreiller qu’il serrait contre lui, tel un doudou. Il se remet sur le dos doucement pour ne pas réveiller Jazz. Non pas que son lit fasse un bruit. Pas un seul. Tout est parfait. Même ses meubles. Elle est agaçante de perfection ! Coup d’oeil dans sa direction. Même quand elle dort. Elle est insupportable. Il risque un pied à l’extérieur du lit. Il récupère ses affaires et sort de la chambre. Il referme discrètement la porte derrière lui. Il se rhabille et il file dehors. A la recherche d’une boutique où il pourrait acheter les pires cochonneries - pâtisseries, pardon - qui existent sur cette planète. Il en profite pour acheter du jus d’orange. Il triche. Il assume. Il remonte rapidement dans l’appartement de Jazz. Il rassemble le tout dans une assiette. Elle a sûrement un plateau dans un coin. Elle a sûrement le nécessaire. Mais il ne va pas retourner tout son logement pour le trouver. Alors, il se contente de retourner dans la chambre, chargé de l’assiette et d’un verre. Il les pose sur la table de chevet. Il se penche au-dessus de Jazz. Il hésite. La main en suspension au-dessus de son épaule. Et si elle avait oublié qu’il était là et qu’il lui faisait peur ? Elle pourrait le faire exploser par erreur ? Il retire sa main. Changement de programme. Changement de stratégie. Il décide de s’en prendre à son pied. Le pied, c’est bien. Il est assez loin de ses mains pour ne pas risquer l’explosion - en théorie - et c’est moins violent - encore en théorie. Il prend une inspiration. Il adresse une prière à Thor. Si jamais le dieu l’entend, qu’il veille sur lui. Un. Deux. Trois. “Allez, faut se réveiller.” Il chuchote. Toujours pour ne pas l’effrayer. Pour ne pas la brusquer. Pour ne pas exploser. Il s’agenouille près de sa tête. Il pose un regard sur elle. Mi-curieux. Mi-inquiet. Une grimace sur le visage. “Tu veux encore de moi… ?” Malgré le mal de crâne. Malgré sa sobriété. Malgré la disparition de son audace d’ivrogne. Un air de chien battu sur les traits. Avec cette tête, elle ne peut que succomber. Elle ne peut que fondre. A moins que la femme parfaite soit immunisée.

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« And sometimes all I want, more than anything else in the world, is to go on a freaking date.  »

I
l n’a pas peur des conséquences. Jared ne craint pas les facultés de Jazz et elle le sent jusque dans cette main qui se pose sur sa cuisse et l’oblige à faire preuve de toute la retenue possible pour que tout reste sous contrôle. Il n’est pas effrayé une seule seconde par l’idée de perdre une main, un doigt ou n’importe quelle autre partie de son anatomie et c’est ce qui fait qu’elle le laisse agir ; d’un autre, elle n’aurait pas accepté les baisers, d’un craintif de première, elle n’aurait pas capturé ses lèvres. « On n’invite pas n’importe qui dans son lit. Tu ne sais même pas si je ronfle ou si je ne vais pas tenter de te tuer dans ton sommeil. Ce n’est pas très sage comme comportement ! » Un sourire à ses protestations. Elle est sans doute trop déphasée pour avoir l’air malicieuse mais il pouvait déjà lire dans ses yeux combien le premier homme à tenter de la tuer dans son sommeil serait imprudent. Qui sait ce qu’elle pourrait infliger ? Tenterait-il de l’étrangler qu’elle lui désintègrerait les bras. Il y avait certes des inconvénients à être le résultat de fumées toxiques mais il fallait en noter les avantages et autant dire qu’un violeur ou un pickpocket risquaient grandement leur outil de travail - et Jared était maladroit, gentil, prévenant, il n’était pas de ceux-là.

« En plus, j’étais prêt à dormir sur ton canapé, mais puisque tu proposes ton grand lit, j’vais pas me priver. » Son humour est craquant. Jazz a un geste hésitant, la main s’approche de la joue, s’immobilise dans le vide - est-ce qu’elle peut ? - à quelques centimètres, puis millimètres, d’une presque caresse sur la peau. La paume est chaude, trop chaude, alors elle renonce, le bras retombe le long de son corps. Elle a gagné le droit de se coucher. Il débarrasse, il range, parfait gentleman. Et elle reste un peu sonnée, appuyée contre la table, sans trop savoir dans quel sens aller. La salle de bains ? Elle a sûrement soufflé un vague ‘oui, oui’ sans conviction. Il est terriblement loin, son lit. Quelques pas. La porte, puis la commode et enfin le matelas. « Essaye de te reposer. Demain risque d’être… désagréable. » Elle a marmonné quelque chose, le nez contre le coussin, déjà somnolente. Sushi sous la couette dont seules les mèches oranges semblent dépasser.

…≤…

Elle remue. Elle se replie sur elle-même. Quelque chose la dérange. Elle se cache sous la couette. Elle a la bouche pâteuse et sa tête lui fait déjà mal. Encore cinq minutes. Si c’est le travail, elle est malade, elle ne peut pas. Non, c’est dimanche, ça ne peut pas être le travail. Et elle n’a ni chat ni chien. Peut-être qu’elle rêve encore ? « Allez, faut se réveiller. » Ca lui revient. L’alcool, les baisers, les rires, encore les baisers. Jared. Elle a embrassé Jared alors qu’elle venait de s’avaler un verre de vodka. Et ça explique la migraine. Le nez sort de la couette. Un oeil s’ouvre. Trop de lumière, elle le referme. « Mhf. » Ca doit vouloir dire bonjour.

« Tu veux encore de moi… ? » Quoi ? Les billes mordorées s’ouvrent sur le visage du jeune homme et sur son expression de chien battu. Ca sent bon. Qu’est-ce qui sent bon comme ça ? Quoique son estomac a l’air d’être un paradoxe entre la faim et la nausée. Est-ce qu’elle veut encore de lui ? Elle fait un effort surhumain pour s’asseoir, avec l’atroce impression de ne plus avoir de forces. « Bien sûr que je veux encore de toi. » souffle-t-elle en se massant les tempes d’une main. « .. Et je t’épouse si tu me donnes le secret pour survivre à cet état. » N’importe quoi même si ça consiste en un bain de courgettes. Il doit bien y avoir quelqu’un capable de faire passer le mal de crâne. « .. J’suis pas loin de te détester pour l’alcool aussi. » Sans lui, elle n’aurait pas pris une cuite aussi rapidement. D’un autre côté sans lui, pas de premier baiser non plus. Jared était peut-être le pire et le meilleur de sa vie actuellement, à bien y réfléchir - mais réfléchir est difficile aussi.
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Mhf.” Elle essaye de communiquer. Elle essaye de lui dire quelque chose. Il fronce les sourcils. Mhf, comme “va te faire foutre” ou Mhf, comme “j’ai mal à la têêêêête” ? Quoique, à l’intonation utilisée, il pourrait s’agir d’un simple “bonjour”. Il n’est pas doué en langue étrangère. Encore moins en Mhfage. Mais dans son regard, il ne voit pas de colère, il ne voit pas d’agacement, il ne voit rien de négatif. Il trouve ce signe plutôt encourageant. De toute manière, si elle avait dû le chasser de son appartement, elle l’aurait déjà fait. A coup d’explosions. A coup de techniques de combat. Mal de crâne ou pas. Elle aurait trouvé la force de le congédier. Il veut quand même s’en assurer. Il veut quand même vérifier. Après tout, elle pourrait être trop mal pour se lever de son lit. Elle pourrait avoir peur de tout exploser dans sa chambre en usant de ses pouvoirs. Il se remet debout quand elle bascule en position assise. Okay. Rien ne va. Elle bouge. Elle puise dans ses forces. Elle ne le ferait pas si elle l’appréciait. Elle ne le ferait pas si elle voulait qu’il reste. “Bien sûr que je veux encore de toi.” Quoi ? Elle a dit quoi ? Elle veut encore de lui ? Il va s’évanouir. Il va lui baiser les pieds. Il va… ne rien faire du tout. Il va rester sagement debout, devant elle. Il va s’assurer qu’elle va bien. Il va se comporter tout à fait normalement. Comme une personne normale. Comme une personne lambda. Respirer. Il doit respirer. Il lui donne définitivement trop d’importance. Sa vie ne se résume pas à Jazz. Il a des amis. Il a de la famille. Il peut se trouver des petites-amies. Définitivement, sa vie ne se résume pas à la jeune femme. Pourtant, son affection lui est essentielle. “.. Et je t’épouse si tu me donnes le secret pour survivre à cet état.” Il rit. Il rit parce qu’il n’y a pas de remèdes. Il faut éviter les aspirines qui pouvait se mélanger avec l’alcool et créer une réaction pas très sympathique. Il faut juste s’alimenter et s’hydrater. Il n’y a pas de secrets. Quoique, il y a bien l’horrible mixture que lui faisait boire sa mère. Il n’a jamais cru en ses bienfaits. Il n’a jamais considéré que cette boisson affreuse puisse être efficace. Mais il peut la faire à Jazz et lui faire boire ce placebo. Il arrête de rire. Il se rend compte que ce n’est pas vraiment ce dont elle a besoin. Un mal de crâne demande un silence mortuaire. Un silence total. Chose que Jared ne maîtrise pas totalement. Il sait se taire. Quand il dort. Il sait ne pas faire de bruit. Quand… non, même pas quand il dort. Il serait capable de parler en rêvant. Il serait capable de tomber de son lit. Il serait capable d’avoir des sursauts dans son sommeil. Il ne maîtrise vraiment pas le silence. Le mieux encore serait de la laisser tranquille. Sauf que ce n’est pas possible. Il ne part pas sans savoir qu’elle va bien.

Je suis désolé… y en a pas. Faut juste manger, manger et encore manger. Et boire, beaucoup.” Il aurait peut-être dû la prévenir avant de l’inviter à cette soirée. Il aurait peut-être dû lui expliquer que les conséquences sont dignes des pires tortures. Mais elle a sûrement vécu plus atroce, n’est-ce pas ? Elle a peut-être été torturée par des Russes pas contents-contents. Elle a peut-être dû affronter des Africains déchaînés. Avec sa vie d’agente secret, elle a vu pire. Il en est sûr. En même temps, elle ne lui a pas demandé si elle pourrait péter la forme dès le lendemain. Elle ne lui a pas demandé si elle aurait mal. Et c’est elle qui a bu son verre de vodka toute seule. Si elle s’était contentée du régime bière, elle aurait mieux supporté. Jared tente de se convaincre. Il tente de se rassurer. Mais promis, il ne l’invitera plus boire des verres. Il ne lui demandera plus de le rejoindre dans un bar. Il se contentera d’autres activités à réaliser sobre. Après tout, il est possible de s’amuser sans une goutte d’alcool. Tant pis, elle était prête à l’épouser. La femme parfaite était prête à s’unir à l’homme le plus maladroit de la planète. Tant pis. “.. J’suis pas loin de te détester pour l’alcool aussi.” Il ouvre la bouche. Une protestation sourde. Elle ne peut pas lui dire qu’elle va l’épouser et le détester en même temps. Elle doit choisir ! Si elle pouvait pencher pour la première solution, il serait ravi. Sinon, l’autre possibilité ne l’intéresse pas vraiment. Il est même contre. Il y est complètement opposé. Il se précipite sur l’assiette de croissants. Voilà sa manière de se faire pardonner. Voilà sa manière de se racheter. Elle ne peut pas tourner le dos à des croissants croustillants. Elle ne peut pas rester insensible à ces pâtisseries. Impossible. “C’est dommage parce que j’avais prévu les croissants, mais je peux les ramener chez moi…” Vous la voyez, l’auréole au-dessus de sa tête ? Grand sourire sur les lèvres. Il est machiavélique. Un démon avec un visage d’ange. Un sadique dans un corps de maladroit. Personne ne peut résister à l’appel des croissants après une bonne cuite. Personne ne peut refuser un pain au chocolat croustillant et encore chaud. Personne. Et il le sait. Il en joue sans aucune pitié, sans aucune culpabilité. Pas de honte. Il s’assoit à côté d’elle, sur le lit. Il dépose un baiser sur sa tempe. Il compatit avec sa douleur. Il imagine sans mal dans quel état elle doit être. Le cerveau qui élance. La lumière qui éblouit. Les bruits qui empirent le mal de crâne. Il lui arrive encore d’avoir des cuites. Il lui arrive encore d’être dans cette situation. Même si maintenant, il se montre plus raisonnable.

Il lui tend l’assiette. Elle a quand même le droit de manger. Elle est même obligée. Si elle occupe ses pensées sur autre chose que son mal-être, elle s’en remettra plus rapidement. Elle supportera plus facilement. C’est l’idée. “Pour ma décharge, je pensais seulement te faire boire de la bière. C’est toi qui as sauté sur la vodka.” Dans la vie, il faut savoir déléguer. Déléguer les tâches, mais aussi les responsabilités. Il la taquine en lui rappelant sa décision. En lui rappelant son comportement. Dans le fond, il assume complètement. Tout est de sa faute. La soirée. Le lieu de rendez-vous. L’alcool. La gueule de bois. Il aurait dû la stopper avant qu’elle n’ingurgite cul sec un verre de vodka. Il aurait pu l’emmener dans un autre endroit que dans un bar. Il aurait pu débuter son initiation sociale plus doucement. Il a élevé le niveau avant même d’avoir commencé. Il a visé trop haut. “Je crois que commencer ta vie sociale par une soirée dans un bar n’était pas une bonne idée. On ne recommencera pas, promis. La prochaine fois, on ira au cinéma… ou au bowling. Tiens, le bowling, c’est cool. Et je ne suis pas nul du tout. Tu n’auras pas le droit d’exploser les quilles si tu perds, j’te préviens !” Il finit par se taire. Il va la fatiguer à bavarder tout seul à quelques centimètres de son cerveau en souffrance. Il va la saouler à déblatérer sur les prochaines sorties alors qu’elle n’est pas remise de la première. Il parle trop. Il a un vrai problème avec ça. Les paroles sortent toutes seules. Comme des grandes. Elles prennent possession de ses lèvres, de sa bouche et il ne peut plus rien empêcher. Heureusement, il parvient quand même à garder le contrôle. Il pioche dans l’assiette pour prendre une des pâtisseries. Il a faim, lui aussi. Il a mérité de manger. En grignotant son croissant au beurre, il réfléchit aux prochaines soirées à passer ensemble. Maintenant qu’ils se sont embrassés, il faudrait passer par l’étape “dîner romantique” dans un restaurant italien. Histoire d’être en plein dans le cliché. Histoire de ne pas faire dans l’originalité. Mais ils ont tellement d’autres choses à faire. Il doit aussi penser aux risques d’explosion. Il ne faudrait pas que Jazz soit inquiète à cause d’une éventuelle perte de contrôle. Cela dit, elle semble toujours sur ses gardes. Sauf quand elle a bu de la vodka. Sauf quand elle est ivre.

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l faut manger. Elle n’en a pas trop envie. Les croissants croustillants lui font de l’oeil, l’odeur parvient à ses narines et paradoxalement son estomac rejette l’idée. Ca va aller, n’est-ce pas ? Si elle se force un peu, si elle écoute Jared, ça va aller. « C’est dommage parce que j’avais prévu les croissants, mais je peux les ramener chez moi… » Sa tête d’ange cache de démoniaques intentions. Elle l’observe, un peu hésitante. Et s’il se fichait d’elle ? Si boire empirait les choses ? Si manger était une catastrophe ? Il fait peut-être son minois charmant pour la tromper ! Quand il lui tend l’assiette, elle consent à prendre un croissant. C’est encore chaud. Elle baisse les yeux, gênée. Il y a quelque chose d’étrange pour elle à s’éveiller auprès de quelqu’un, à ne pas prendre le petit déjeuner seule. Sa vie de silence et d’études permanentes semble prendre fin, lentement. Elle a soudain conscience que tout lui échappe, qu’elle s’est engagée sur une pente glissante sans trop savoir ni comment ni pourquoi. Est-ce qu’elle est vraiment prête pour ce type d’existence, pour cette drôle de normalité ? Elle croque timidement dans la viennoiserie, perdue très loin dans ses pensées. Elle voudrait pouvoir réfléchir mais son cerveau est embrumé, il se heurte déjà à l’idée de laisser tomber, comme si elle ne pouvait pas envisager de le quitter. « Pour ma décharge, je pensais seulement te faire boire de la bière. C’est toi qui as sauté sur la vodka. » Elle ne l’entend pas vraiment. Si Jazz hoche la tête par automatisme, elle est déjà en train de faire des calculs. Quels sont les risques pour que Jared finisse dans une ligne de tir à cause d’elle ? Quelles étaient les chances qu’il ne se lasse pas d’elle dans les prochaines semaines ?

« Je crois que commencer ta vie sociale par une soirée dans un bar n’était pas une bonne idée. On ne recommencera pas, promis. » Il la ramène à leur conversation. Non en effet, le bar ça n’était pas pratique, parce qu’il y avait des gens, des débats, des victimes potentielles. Ca n’était pas calme. Ca n’était pas sans agitation dérangeante. « La prochaine fois, on ira au cinéma… ou au bowling. » Le cinéma c’est tranquille, c’est sombre donc elle ne se sentirait pas gênée, elle pourrait profiter. Mais on ne peut pas parler au cinéma. Petite moue. Le bowling, c’est de la triche. Non pas qu’elle aurait envie de faire exploser les boules, simplement il ne se rend pas bien compte qu’elle est entraînée à viser. Des quilles, ce sont des cibles faciles et immobiles. Elle mange doucement, pas très bavarde. Elle l’écoute mais répondre lui demande un effort encore trop conséquent. C’est fou ce qu’elle est fatiguée. C’est fou ce qu’elle se sent ralentie. Elle termine finalement, pour lui faire plaisir. Il ne voudrait pas qu’elle gaspille, et il a été gentil, il a apporté de quoi la nourrir et même l’hydrater. Même si le jus n’est pas pressé.

Une jambe dehors. La seconde. Elle traverse l’appartement pour aller dans le salon où elle entreprend de rebrancher la TV et la console. Elle les a programmé, après sa première soirée ici puis elle avait tout débranché, n’en trouvant pas l’utilité. C’était l’heure d’être attentionnée avec Jared. Ca ne lui prend pas longtemps, elle revient dans la chambre, attrape le jeune homme par la manche et l’entraîne sur le canapé, assiette et verres compris. Une manette est sortie, sur la table basse. « Fais toi plaisir. » Elle lui offre un sourire, indication qu’elle a préparé une surprise. Elle n’est pas loquace, pas intéressante, elle va avoir besoin de temps pour se remettre mais ça n’est pas une raison pour priver Jared d’amusement. « Il y a des jeux sur le côté, dans le meuble. » De toutes sortes. Elle s’étaient rendue dans un magasin pour faire un stock des jeux les mieux notés, ça n’était pas comme si l’argent était un problème. Lui saurait les apprécier, elle en était sûre, et elle avait bien envie de le regarder faire, calée tout près. Ce serait reposant, beaucoup plus que sortir boire des verres qu’elle aurait encore envie de vomir pendant des mois. Un baiser. Elle tente un baiser doux, et surtout sobre. L’effet lui paraît différent, tellement loin du souvenir flou de l’ivresse. Tellement mieux. Regard fuyant ensuite. Il allait vraiment falloir qu’elle prenne l’habitude du contact, de la nouveauté, de la gentillesse et du rire de Jared. Tout est si opposé à son univers, avec lui.
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Elle n’est pas bavarde. Elle ne l’est déjà pas en temps normal, mais là, encore moins. Ce n’est pas le genre de truc qui perturbe Jared. Il peut faire la conversation pour dix personnes, si il le faut. Il peut faire les réponses et les questions. Il est fils unique. Il a appris à combler les silences. Il a appris à satisfaire ses besoins sociaux tout seul et en s’entourant d’amis. Le bavardage, c’est son domaine. Mais il évite de trop s’épancher. Il évite de trop parler. Jazz doit faire face à sa première cuite. Elle doit lutter contre le mal de tête le plus atroce de sa vie. Elle doit supporter les élancements dans son cerveau. Déjà, il constate une nette amélioration. Elle mange. Elle boit. Elle fait un effort. Elle recharge ses batteries. Elle donne des armes à son corps pour se remettre en état. Il est fier de sa patiente. Il est fier de pourvoir prendre soin d’elle. Il a rarement l’occasion de pouvoir veiller sur une personne. Il a toujours fait attention à son propre bien-être. Il a toujours fait avec lui-même. Sauf quand il est devenu assez grand pour se soucier de sa mère. Sauf quand il est devenu assez grand pour avoir ses premières petites-amies. Il est tombé sur une patiente coopérative, en plus. Il n’y a qu’à voir le verre qu’elle a vidé. Il n’y a qu’à voir le croissant qu’elle a grignoté. Elle ne parle pas, mais elle agit. En parlant d’agir, elle quitte le lit dans des gestes lents. Elle quitte la chambre, sans un mot. Okay, il est bavard. Il sait s’occuper tout seul. Mais ce serait bien qu’elle parle un peu. Juste pour lui dire ce qu’elle fait. Juste pour lui dire ce qu’elle attend de lui. Il la regarde s’éloigner, sans trop savoir quoi faire. Il ne va pas rester sur le lit toute la journée. Il ne va pas attendre qu’elle revienne. Il ferait peut-être mieux de la laisser tranquille. Elle a besoin de repos. Elle a besoin de calme. Le mieux est donc de récupérer ses affaires personnelles et de lui rendre son appartement. De lui rendre toute sa tranquillité. De lui permettre de retrouver ses habitudes de célibataire. Quand elle revient, il est occupé à rassembler les miettes. Il se rappelle les réprimandes maternelles. Il se rappelle le regard furieux digne d’un dragon. Si Jazz est aussi portée sur le ménage que sa mère, il doit se dépêcher de nettoyer derrière elle. Déjà qu’elle est dans cet état à cause de lui, il ne faudrait pas qu’elle s’agace devant quelques miettes de croissant. Elle finirait par le virer de son appartement. Pour de bon, cette fois. Il est en train de secouer ses mains au-dessus de l’assiette quand elle revient. Il lève un regard interrogateur dans sa direction. Il ignore si elle est malade ou pas. Il ignore si elle est préoccupée ou pas. Il ignore si elle lui en veut ou pas. C’est assez difficile à dire. Son visage est tout fermé, tout crispé à cause du mal de crâne.

Même avec cette expression, elle est adorable. Il esquisse un sourire. “Ça va ? Tu sais, je crois que si tu parles, ta tête ne va pas exploser. Qu’est-ce que...” Elle le tire par la manche. Vulgaire homme-objet qu’elle trimballe dans son appartement. Mais il ne se fait pas prier. Il la suit en silence, même si son cerveau s’affole. Même si les questions sont nombreuses. Est-ce qu’elle va le découper en morceaux dans sa cuisine ? Est-ce qu’elle va le torturer jusqu’à ce qu’il lui donne le remède miracle contre les gueules de bois ? Est-ce qu’elle compte le jeter par la fenêtre ? Est-ce qu’elle l’emmène vers la porte de sortir ? Pour seule réponse, il est emmené jusqu’au salon. La manche est enfin libérée. Son regard se perd dans la pièce. A la recherche d’un indice. A la recherche d’une explication. Rien n’a changé. Si ce n’est la manette posée sur la table basse. Il fronce les sourcils. Serait-ce un objet de torture déguisé en manette ? C’est bien possible. Les agents secrets ont tellement d’objets détournés. A tel point qu’elle pourrait l’endormir avec un stylo-seringue, qu’elle pourrait l’empoisonner avec du coca, qu’elle pourrait le tuer avec une lampe de chevet. De nouveau, il pose son regard sur Jazz. “Fais toi plaisir.” Il fronce les sourcils. Sérieusement ? Elle ne sait pas quoi faire de lui, alors elle sort l’arme ultime : les jeux vidéos ? Il serait le gamin insupportable qu’il faut absolument occuper pour le faire taire. Il serait le garçon qui ne peut pas tenir en place, sauf s’il joue aux jeux vidéos. Il pourrait tout aussi bien jouer chez lui. Il n’a pas besoin que Jazz soit là, à supporter ses cris, ses râleries, ses plaintes, ses insultes. Il n’a pas besoin qu’elle le surveille. Surtout, il n’a pas besoin qu’elle le voit dans son comportement le plus immature. Foutez-le devant un écran, une manette entre les mains, et il devient un gamin surexcité. Encore pire qu’en temps normal. Elle ne sait pas dans quoi elle se lance, en lui proposant de jouer. Elle ne sait pas ce qu’elle risque de subir si il met en route la console. “Il y a des jeux sur le côté, dans le meuble.” Le sourire qu’elle arbore est la preuve qu’elle veut lui faire plaisir. Mais ce n’est pas drôle. Pas drôle de la mettre de côté. Pas drôle d’accentuer son mal de crâne. Pas drôle de lui infliger un spectacle pareil. Il hésite. Il soupèse. Quelque part, il entend une petite voix lui dire que ça ne se fait pas, que ce n’est pas poli. Une autre lui ordonne de profiter de cette chance unique. Le contact des lèvres de Jazz sur les siennes finit par le convaincre. Fini par vaincre ses doutes. Il passe ses bras dans son dos et l’attire contre lui. Elle est définitivement la femme parfaite. Elle l’autorise même à jouer aux jeux vidéos. Elle lui permet même de passer des heures devant un écran.

Il n’est pas du genre à croire au destin d’habitude. Mais là, avec Jazz, il semblerait bien que ce soit le cas. Sa bonne étoile fait bien les choses. Elle les a mis sur le même chemin. Elle s’est arrangée pour que Jared tombe sur la femme idéale. Il ne peut pas rêver mieux. “Tu me promets que tu n’es pas une espèce de vilaine sorcière à la Hansel et Gretel qui tente de m’attirer pour me bouffer plus tard ?” Il finit par la relâcher. Il fait le tour de la table basse pour fouiller dans le meuble indiqué. A la recherche du jeu qui occupera les prochaines minutes. A la recherche de celui qui le rendra heureux quelques instants. Et qui le ridiculisera devant Jazz. Elle ne possède que des classiques. Des succès des cinq dernières années. Il a joué à tous, pour la plupart. Chez des amis ou chez lui. Dans le lot, il trouve Far Cry. Il hésite à le prendre. Le jeu consiste à viser et à tuer des gens, en parcourant un décor fictif. C’est pas comme si il avait une agente entraînée à tirer jusqu’à côté de lui. Mauvaise idée. Elle serait capable de se moquer s’il rate un coup. Il laisse tomber les jeux d’action. Il met de côté tout ce qui suppose des enquêtes, des tirs, des meurtres. Il ne lui reste plus que… Rayman. Sérieusement ? Rayman ? “Certains jeux sont effrayants, t’as intérêt à rester dans le coin pour me rassurer.” Surtout avec Rayman. Le jeu le plus flippant du monde. Le jeu le plus stressant de la planète. Raison pour laquelle il est interdit aux moins de sept ans. Il n’a pas le choix. Il a intérêt à être à la hauteur. Il a intérêt à réussir tous les niveaux. Sinon, il se ridiculisera sur un jeu de gamin, en ayant le comportement mauvais joueur d’un gamin. La honte jusqu’au bout. Il allume les différents appareils. Il vient s'asseoir sur le canapé, au moment où il lance le jeu. La musique caractéristique du générique résonne. Loin de l’univers stressant et apeurant qu’il lui a décrit. La pression est à son comble. Elle pèse sur ses épaules. Il n’est pas sûr d’y survivre. Il n’est pas sûr de gérer cette angoisse. Il penche la tête de droite à gauche pour faire craquer sa nuque. Il étire également ses doigts, avant de saisir la manette. Il se tourne vers Jazz. “Prête pour la grande aventure ?” Bon okay, il surjoue un peu la chose. Mais apparemment, elle n’a jamais touché à un jeu vidéo de toute sa vie. N’importe quel scénario pourrait l’impressionner. N’importe quelle histoire pourrait la surprendre. Même un Rayman. Alors, c’est parti !

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« And sometimes all I want, more than anything else in the world, is to go on a freaking date.  »

E
lle n’a pas l’habitude de sentir un contact si proche, quand il passe un bras dans son dos pour l’attirer à lui, elle se laisse faire, découvrant toutes ces sensations d’affection et de proximité. Elle est encore trop groggy pour réellement assimiler et le fait que Jared soit toujours entier tenait du miracle. C’était confortable. Un signe de tête en réponse à sa question, elle n’a rien d’une sorcière si ce n’est peut-être la crinière rousse si caractéristique des superstitions, dont la teinte est si intense qu’elle n’en paraît qu’à peine naturelle. Le blond vénitien était mort dans l’explosion, imprégné des éclats de flammes ne cessant jamais de danser près de ses épaules. Elle ne le mangera pas, elle n’était même pas certaine de pouvoir le croquer de façon métaphorique, trop effrayée à l’idée de le blesser. Il n’avait aucun entraînement pour lui survivre et si Nathan rencontrait Jared, elle était persuadée qu’il le lui ferait remarquer. Bobby lui dirait que c’est un rigolo maladroit indigne d’elle. Et elle s’agacerait en soupirant qu’elle ne voulait aucun autre rigolo dans sa vie.

Il se détache, contourne la table basse, hésite un moment. Est-ce qu’il craint qu’elle le juge ? Elle ne se sentait pas vraiment en position de critiquer, c’était elle qui savait faire fonctionner diverses technologies complexes liées à son métier mais qui n’utilisait jamais une manette pour se détendre. Elle avait sa dose de sensations fortes dans son travail, ça expliquait qu’elle ne s’intéresse pas aux simulations de combats ou de situations périlleuses. « Certains jeux sont effrayants, t’as intérêt à rester dans le coin pour me rassurer. » Il insère le jeu dans la console et revient près d’elle, lui permettant de constater le sourire amusé qu’elle arbore. Elle doute qu’il puisse s’effrayer de Rayman. Est-ce que cela faisait partie des premiers temps d’une relation ? Est-ce qu’il fallait vraiment tout calculer pour ne pas influer sur l’avis de l’autre ? Aurait-il choisi cela si ils étaient ensemble depuis des mois ?

Elle a abaissé sa garde, posant la tête contre son épaule tout en observant l’écran. Elle était prête pour la grande aventure, oui, et elle s’était jetée dans la pire : se mettre en couple avec un quasi inconnu qui avait obtenu son numéro en la harcelant pendant une période qu’elle n’ose même pas calculer. Il est adorable et il la fait rire, c’est finalement l’essentiel à ses yeux. Il ne la juge pas, il n’a pas peur de ses pouvoirs, il n’est pas déçu qu’elle ne soit pas une vraie mutante.

Pourquoi est-ce que l’alcool a un effet aussi durable ? En temps normal elle aurait tenté de communiquer, de broder sur le graphisme ou même essayé de le battre sur ce terrain qu’elle ne connaissait pas, et pourtant elle n’en fit rien, absorbée par les images, perdue dans une contemplation quasi vide de pensées. La vérité c’est que c’était reposant de ne rien faire, de rester contre Jared, les mains venant entourer le bras le plus proche. C’était reposant et rassurant, elle n’était pas abandonnée à son état de larve sans volonté. Il a peut-être joué une heure ou deux, elle n’a pas vu le temps passer. Détendue, calme. Il a la normalité qu’elle ne connait pas et qu’elle affectionne, il a la joie d’exister qui la fascine et il n’est pas difficile. Il pourrait râler de son foutu silence, au lieu de quoi il se plie aux faits et accepte de jouer à un jeu qu’il n’apprécie sans doute pas. « Merci d’avoir insisté.. » a-t-elle enfin consenti. La cuite était visiblement assez sévère pour qu’elle en reste assommée pour l’intégralité de la journée. Elle s’est même endormie entre les bras du jeune homme, le faisant prisonnier de cette drôle d’affection un brin envahissante. Ca avait le mérite de la faire progresser dans l’acception d’elle-même. Un peu. Juste un peu.
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Rayman. Il n’y a pas joué depuis… sept, dix, douze ans ? Depuis une éternité, en fait. La dernière fois, il devait être encore dans sa chambre de gamin, au Nouveau-Mexique. Sur son lit, adossé contre le mur, l’écran et la console à proximité. Il pouvait y passer des heures avec ses amis. Parfois, il arrivait à motiver sa mère pour faire quelques parties. Elle s’épouvantait au bout de cinq minutes de la violence des uns et de l’inutilité des autres. Parfois, c’était même son grand-père qui grimpait jusqu’à son domaine (comprendre sa chambre) et qui se prêtait au jeu. Rayman était le jeu de son enfance. Et encore, ses préférences se portaient sur d’autres. Il jouait pour le plaisir, à l’époque. Juste pour occuper ses heures. Juste pour s’amuser. Mais aujourd’hui, sous les yeux de Jazz, il a le sentiment qu’un enjeu plus important pèse sur cette partie. Il a évité de se ridiculiser sur des jeux de combats et de tirs. Ce qui est déjà bien. Par contre, il peut encore avoir l’air bête en ratant ses niveaux. Il doit se concentrer. Il doit être pleinement focalisé sur ses gestes. Sauf que Jazz est là, tout contre lui. La tête sur son épaule. Il est bloqué d’un côté du corps. Son bras subit bientôt le même sort. Emprisonné par les doigts de la jeune femme. C’est officiel. Il va se taper la honte. Mais tant pis. Si elle a su apprécier ses conneries, elle devrait apprécier ses échecs. Surtout que là, l’avenir de la planète n’est pas en jeu. Il n’y a aucun risque. Il n’y aucune conséquence. Le reste se fait dans le silence. Parfois entrecoupé de soupirs et de grognements quand il n’est pas assez rapide, quand il rate son niveau. Il s’abstient de réagir trop bruyamment, de gesticuler dans tous les sens. Il s’abstient d’importuner Jazz. Ce moment, ils le partagent à deux. Même si ils ne parlent pas. Même si ils ne communiquent pas. La jeune femme est trop occupée à somnoler à ses côtés. Le jeune homme est trop préoccupé par sa réussite virtuelle. “Merci d’avoir insisté..” Il arrête de fixer l’écran pour baisser les yeux sur la rousseur de Jazz. Il met quelques secondes à comprendre ce qu’elle sous-entend. Et puis, il comprend. Il comprend qu’il n’a fait qu’insister depuis le début, en fait. Depuis qu’il a failli la renverser. Depuis qu’il a sonné à sa porte pour livrer un colis. Depuis qu’elle a accepté de boire un café. Depuis qu’il a récupéré son numéro de téléphone. Depuis qu’il a décidé de la sortir partout. Il insiste. Il persiste. Il colle. Mais elle n’a pas changé d’adresse, elle n’a pas changé de numéro, elle n’a pas porté plainte. Mieux encore : elle le remercie. “J’aime sauver les demoiselles solitaires.” En y réfléchissant, cette histoire a tout pour être effrayante. Il a joué les harceleurs. Il a trouvé son adresse (par le plus grand des hasards, cependant). Il a continué à l’embêter. Il l’a forcée à boire un café. Il est même entré chez elle (après l’invitation de Jazz). Et ils viennent de dormir dans le même lit. Il a vraiment un comportement effrayant, des fois.

Le silence revient. Il se réinstalle comme si tout était normal. Cette scène. Cette proximité. On dirait presque un vieux couple. Une vieille proximité. Une vieille complicité. Du bout du bras, il dépose la manette sur la table basse. En bougeant le moins possible. En dérangeant Jazz le moins possible. Il défait doucement ses doigts de son bras. Un par un. Avant de tenter une sortie à l’aide de quelques contorsions. Il finit par glisser du canapé, tout en gardant une main sur la dormeuse de service. Il l’aide à s’effondrer avec toute l’élégance et la grâce qui lui conviennent. Il se relève, frappe la table de son genou, murmure un “fuck”. Qu’est-ce que c’est douloureux ! On repassera pour sa propre élégance. Il récupère la manette, éteint la console, débranche les appareils. Il se tourne ensuite vers Jazz. Peut-être qu’il devrait la réveiller. Non, ce serait cruel. Elle a besoin de sommeil. Elle a besoin de tranquillité. Elle a besoin de son espace. Et lui, il a besoin d’une bonne douche et de changer de vêtements. Il doit puer la cigarette et l’alcool. Le parfait mélange viril que tout le monde aime, évidemment. Il fouille doucement dans l’appartement. Son objectif : trouver un papier et un stylo. Il trouve finalement son bonheur. Il s’installe à la table de la cuisine pour prendre sa plus belle écriture. Ce serait con qu’elle n’arrive même pas à relire ce qu’il a écrit. Ce serait con qu’elle demande à Google Translate une traduction qui n’existe pas. Alors, il se concentre pour former correctement les lettres et écrire des mots lisibles. Plus ou moins. Il ne s’est pas concentré ainsi depuis une éternité. Peut-être depuis autant d’années que sa dernière partie de Rayman, tiens.


Prescription post-cuite

- passer les prochaines heures au fond du lit
- boire (beaucoup)
- manger (beaucoup beaucoup)
- ne surtout pas se regarder dans la glace
- se reposer dans le noir complet

Dr. (non diplômé) Hemingway

PS : C’était le meilleur rencard de tous les temps, Miss Duchannes.
PS 2 : Je te laisse le numéro de téléphone des meilleures pizzas de NY, si jamais ton estomac est partant. Faut absolument que tu les goûtes !
PS 3 : Si tu veux m’envoyer un sms, n’attends pas 48 heures ou des conneries comme le conseil les magazines féminins.

Sourire aux lèvres. Fier de son mot et de son message plus ou moins facile à lire. Il dépose le papier sur la table basse, accompagné d’une carte de visite de la pizzeria. Il vérifie qu’il n’a rien oublié et que tout est en place. Lorsque c’est fait, il se penche au-dessus de Jazz. C’est presque triste de partir maintenant. C’est presque dommage de l’abandonner alors qu’elle dort. Mais il ne peut pas rester éternellement. Il ne peut pas squatter chez elle à vie. Ils ont besoin de leur liberté. Ils ont besoin de leur espace. Ils ont passé plusieurs heures ensemble. Un bon début pour un premier rencard. Une bonne dose d’émotions pour Jazz. Il est temps de tirer sa révérence et de la laisser baver tranquillement sur un coussin. Il repousse quelques mèches rousses pour accéder à sa joue. Il laisse un baiser juste à la commissure de ses lèvres. “A bientôt.” La promesse d’une prochaine fois. La promesse de retrouvailles. La promesse d’une suite. Il referme doucement la porte derrière lui. Il est arrivé en titubant, avec une alcoolique au bras. Il repart en silence et la démarche plus sûre. Ce n’était pas la soirée qu’il avait imaginée. Elle a été meilleure. Elle a été surprenante. Finalement, il a bien fait de persister et de la suivre jusque dans son appartement. Comme quoi, la ténacité a du bon, parfois. Dehors, il jette un dernier coup d’oeil au bâtiment. Il y reviendra. Il en est presque sûr.

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