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 pazalea // you can hear it in the silence

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vingt-cinq jours plus tôt « Miss Azalea. » La voix du majordome sortit la jeune femme de ses pensées. Elle quitta les yeux la crinière du cheval et interrogea Andrew du regard. « Vous devriez aller vous préparer, votre oncle a organisé un dîner de dernière minute. » Elle ne put s'empêcher de hausser les sourcils, perplexe. Ce n'était pas le genre de son oncle d'organiser des banquets, et encore moi de quémander sa présence au dîner. Il se passait sans la moindre hésitation d'elle quand il s'agissait de souper, surtout quand les invités étaient des gens qu'ils connaissaient déjà. Et ils n'avaient jamais d'inconnus à table, dans la campagne reculée de Kaahla. La région était presque déserte. C'était une région considérée comme terre d'exil. De nombreux vieux druides ou mages vivaient dans les parages, des chevaliers à la retraite cherchant à s'éloigner de la cour après en avoir observé les abus pendant des années. Le reste des habitants n'étaient que des paysans ou des familles de modeste fortune, comme celle d'Azalea. Les voyageurs se faisaient rares, et les nouveaux voisins également. « En quel honneur? » s'enquit-elle, en passant la brosse une dernière fois dans la crinière noir de jais de son cheval. « Nous avons un invité, madame. Il semble que monsieur votre oncle va lui offrir le gîte pendant quelques temps. » Elle fronça les sourcils, un peu déconcertée. « Qui est-ce ? » L'homme lui offrit un regard qui lui fit tout de suite comprendre qu'il n'en savait pas beaucoup plus qu'elle. « Penses-tu que cela a trait à ses projets de marier Mary ? » Le majordome haussa les épaules. Il n'y avait qu'avec elle qu'il pouvait être aussi familier. Azalea poussa un soupir légèrement exaspéré et attrapa son jupon pour suivre l'homme jusqu'à la bâtisse principale. Tandis qu'elle enfilait une robe présentable et que sa femme de chambre la coiffait, elle ne put s'empêcher de penser que son oncle avait quelque chose derrière la tête. S'il avait un invité, cela avait forcément à voir avec un potentiel mariage pour Mary, elle en était plus que certaine. Sa cousine commençait à prendre de l'âge, et il cherchait depuis quelques mois déjà une opportunité de mariage qui pourrait lui être favorable, tant sur le plan financier que pour sa réputation. Quand dix-neuf heures trente sonna, elle se présenta aux côtés de son cousin Edward dans la salle de réception. Mary était déjà là, aussi belle que d'habitude. Léa ne doutait pas qu'elle attirerait l’œil de n'importe quel homme qui passerait par là. Elle sourit à cette idée. Sa cousine avait nombre de prétendants dans la province, mais aucun qui ne trouve grâce aux yeux de son père. Peut-être qu'aujourd'hui était son jour de chance. Elle l'espérait vraiment pour elle. Il fallut attendre dix minutes de plus avant que Henry, le patriarche, entre dans la pièce, accompagné d'un homme qui n'avait certainement pas le physique de l'emploi. Cela déconcerta légèrement Azalea, et également Mary, dont le sourire sembla s'affaisser. Les habits de l'homme n'étaient pas particulièrement soignés, et ses cheveux fous le faisaient passer pour un paysan qui aurait passé la soirée dans les champs. Tout ça était bien intriguant. Azalea, comme à son habitude, comme elle avait appris à le faire, resta en retrait tandis que son oncle présentait l'invité à ses cousins. Elle ne souhaitait qu'une chose : que la soirée passe vite pour qu'elle puisse retrouver sa chambre, une robe plus confortable, et pour pouvoir se faufiler dans les cuisines de la maison où elle passerait une partie de la nuit à cuisiner et à discuter avec les domestiques. Il était exactement dix-neuf heures cinquante quand son oncle daigna enfin la présenter au nouveau venu. Celui-ci leva des yeux bruns intenses vers elle, mais elle se déroba vite de ces prunelles bien mystérieuses, sauvée par l'obligation de faire une révérence ridicule. Quand elle se redressa, Henry dirigeait déjà l'invité vers la table. Mais leurs yeux se rencontrèrent encore, et cette fois, elle ne put se dérober. C'est étrange, ce qu'un simple regard peut créer. Azalea prêta le frisson qui la prit alors à la porte de la salle de réception encore ouverte. Mais l'électricité, elle ne sut pas dire d'où elle venait.

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TODAY Azalea fixe les jardins avec une concentration relative. Les avants-bras appuyés sur la rambarde, elle est plus perdue dans ses pensées que dans la contemplation des étoiles. Elle est montée plus tôt que les autres, prétextant qu'elle ne se sentait pas très en forme. Visiblement, ça n'a pas particulièrement inquiété son oncle qui n'a pas cherché à s'informer de son état, et qui était visiblement plus ravi qu'autre chose de réduire le nombre de convives pour le thé. Ça n'a même pas vexé la jeune femme, qui, très franchement, commence à ne plus porter beaucoup d'importance à cet homme qui n'avait guère d'affection pour elle. La brise la fait frissonner, les manches légères de sa robe ne suffisent pas à la couper de la fraîcheur du soir. Mais elle ne va pas pour autant chercher un châle. Le froid lui fait du bien, lui remet les idées en place. Elle ne sait plus trop où elle en est, Azalea. Tout a été chamboulé. Elle a grandi ici, elle ne connaît qu'ici. Elle est habituée à cette routine. Mais elle se sent comme une étrangère dans ce manoir depuis toujours, comme l'intrus qui ressort trop de la peinture parfaite. Il est arrivé et il l'a ouverte à l'immensité du royaume, au monde qu'elle n'a jamais vu de ses propres yeux, à ce qui pourrait l'attendre dehors et qu'elle n'a pas trouvé ici. Et désormais, ce jardin immense lui semble étouffant, lui semble si petit. Elle souffle un bon coup, et détache ses cheveux attachés jusqu'alors en un chignon ridicule. Elle se sent tout de suite un peu mieux. Il faut juste qu'elle respire, qu'elle se retrouve un peu. Une bonne nuit de sommeil ne lui ferait pas de mal. Elle reste encore vingt bonnes minutes sur le balcon avant que derrière elle, la porte s'ouvre. Azalea ne se retourne même pas « Tu peux partir, Charlotte, passe la soirée avec ton mari. Je peux me préparer toute seule pour la nuit. » Mais Charlotte ne répond pas. Au lieu de ça, la jeune femme sent une présence derrière elle, quelque chose de différent, une aura qui n'a rien à voir. Et il y a ce parfum. Ses poils se hérissent. Elle sait. Quand elle se retourne, c'est face à lui qu'elle se retrouve. Il ne bouge pas, mais il s'est avancé dans l'encadrement de la porte-fenêtre. Il n'a pas frappé, rien du tout. Son cœur se met à galoper quand leurs yeux se rencontrent. No proof, no touch, but you felt enough. Elle met une bonne minute avant de rompre ce silence à la fois confortable et complètement désarmant dont il a le secret. « Patrick. »


Dernière édition par Azalea Holmes le Sam 16 Avr - 12:35, édité 1 fois
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Patrick est fatigué. Fatigué de marcher, fatigué de voyager, fatigué d'être et de respirer, encore, toujours, tout le temps. Fatigué de se battre. Il aimerait pouvoir fermer les yeux pour toujours et se laisser aller à un repos salvateur; se relaxer, et oublier pendant quelques temps le poids qu'a la vie sur ses épaules. On l'a déjà refusé dans de nombreuses maisons, de nombreux châteaux; et il était toujours vivement chassé au bout d'une nuit ou deux, de toutes manières. Trop étrange, trop mystérieux, trop silencieux, trop sombre.
Monsieur Henry, l'homme qui l'accueillait alors, était différent. Cela faisait un peu plus de trois semaines, maintenant, qu'il avait pris Patrick chez lui; trois semaines qu'il le nourrissait et trois semaines qu'il faisait gaiement la conversation avec lui chaque soir, entre l'heure du thé et celle du dîner. C'était un homme généreux et cultivé, même si Patrick pouvait lire en demi-teinte une cruauté certaine dans ces grands yeux verts: un monstre qui s'ignore reste dangereux. Il avait un fils et une fille, Edward et Mary, et logeait aussi sa nièce, Azalea, dans le secret de son manoir. C'était une bonne famille au revenu modeste à la vie calme et sans évènement particulier. Et c'était un endroit discret.
Edward s'était entiché de lui, et requérait sa présence à chacun de ses entraînements; avec désintérêt, Patrick aidait le maître d'armes engagé par son père pour lui apprendre quelques bottes et quelques maniements d'armes. Mary le boudait, parce qu'elle pensait qu'il était un possible prétendant à sa main; et si Henry son père en avait parlé à de nombreuses reprises à Patrick en espérant l'intéresser, il lui avait toujours répondu avec le désintérêt le plus total. Il souhaitait tout sauf d'une femme dans sa vie en cet instant précis. La nièce, Azalea, lui était plus sympathique que ses deux cousins. Insomniaque comme lui, il la trouvait tantôt dans les cuisines vers minuit, tantôt dans la cour intérieure déserte du manoir. Il lui apprenait le nom des étoiles et quand il mourrait de faim en plein milieu de la nuit, elle lui cuisinait toujours un petit quelque chose avec un sourire affable mais un amusement sincère. C'était quelqu'un de bien.

Pourtant, Patrick savait qu'il allait devoir partir bientôt. Il avait une mission à accomplir. Un mission plus importante que son confort, plus importante encore que sa propre vie. Il avait été élevé dans un petit monastère très loin d'ici, dans un tout autre pays où les us et coutumes étaient différents; à vrai dire, tout était différent d'où il venait. Il n'y avait ni nains ni elfes, juste des hommes et des femmes, vivant dans la crainte d'un souverain mystérieux. La magie faisait partie de la vie de tous les jours: chacun la maîtrisait et la domptait à sa manière pour la plier à sa volonté. De ce pays, Patrick n'avait gardé qu'une pierre couleur améthyste qu'il portait en pendentif autour du cou. Dans ce monastère, les plus grands mages (ainsi qu'on les appelait dans ce pays là; chez Patrick, ils étaient simplement Choisis) avaient vu un futur bien sombre dans leurs rêves. Un futur où un grand mage plongeait le monde dans l'obscurité et le chaos.
Patrick devait empêcher cela. Il avait voyagé pendant des jours et des semaines, des mois et des années. Il avait tué, il avait torturé, il avait douté, il avait failli mourir, il avait aimé. Et jamais plus qu'aujourd'hui il avait été si proche du but. Alors pourquoi s'obstinait-il à se compliquer la tâche? Pourquoi voulait-il s'ajouter des difficultés à une quête qui, déjà, avait dessiné ses erreurs sur sa peau en forme de cicatrices, en forme de brûlures, en forme de sorts? Il aurait mieux fait de voler ce qui devait être volé ici et s'enfuir dans la nuit dès le troisième jour. Mais il était resté quatre jours. Puis cinq. Puis trois semaines. Puis vingt-cinq jours. Et maintenant? Maintenant il hantait les couloirs du manoir comme une âme en peine, se glissant dans l'ombre et incantant mentalement un sort d'invisibilité dès qu'un domestique le croisait, redoublant d'efforts pour ne être ni vu ni entendu pour arriver jusqu'aux appartemments d'Azalea.

Un sort suffit à ouvrir sa porte, un autre à redonner à son corps une consistance visible. Tels tours sont si simples maintenant, sur le bout de sa langue, alors qu'ils lui prenaient tant de temps quand il avait quitté sa maison; maintenant il a grandi, il a mûri, il a changé. Azalea n'est nulle part. Peut-être aux cuisines? Mais la bougie à côté du lit est allumée, et il peut voir sa silhouette dessinée dans le clair-obscur du balcon qui donne sur sa chambre. Patrick s'en approche, ouvre la porte moins silencieusement qu'il le pensait. « Tu peux partir, Charlotte, passe la soirée avec ton mari. Je peux me préparer toute seule pour la nuit. » Il ne dit rien. Elle se retourne et ne semble même pas surprise en le voyant; c'est un autre genre d'émoi, que Patrick s'interdit de ressentir et de voir et de comprendre. Il lui rend le même regard que toujours: un peu dur, un peu lointain, un peu incertain aussi même si il sait qu'elle ne verra jamais ses doutes dans ses yeux. « Patrick, » lâche-t-elle finalement et il sent ses poils se hérisser sur sa nuque. Elle lui a tant parlé d'autre part. Tant parlé des étoiles, tant parlé de sa soif d'aventures, tant parlé de tout ce qu'il a vécu et tout ce qu'il déteste. Alors ces derniers jours, il n'a pas pu s'empêcher de penser: peut-être que je le détesterai moins avec elle.
Il sait qu'il détestera moi avec elle. Il sait qu'il déteste moins la vie avec elle. Patrick l'observe, de haut en bas, sans gêne ni retenue. Il ne la jamais vue avec les cheveux lâchés ainsi et ce constat fait s'accélerer son coeur dans sa poitrine. Il se sent subitement mal à l'aise, parce qu'il a les mêmes cheveux mal coiffés qu'il y a trois semaines, une barbe de quelques jours qui lui chatouille le nez et lui mange les mâchoires. Il porte la cape qu'il portait à son arrivée au manoir, qui masque ses formes et son corps: il ressemble plus à une faucheuse qu'à autre chose, à vrai dire. “ I'm leaving tonight, dit-il de sa voix caverneuse. I can take you with me. You can get out of this castle, miss Azalea, if you follow me and trust me. ” Et puis, alors qu'il a toujours détesté le contact des femmes et des hommes et des autres en général, il tend la main vers elle. Et ses yeux la supplient presque de l'accompagner.
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Elle est appuyée contre le rebord de son balcon, comme si elle essayait de garder une distance certaine entre eux. C'est étrange, cette façon qu'ils ont de faire en sorte que leurs corps ne se touchent pas la plupart du temps. Comme si ça valait mieux, comme si un pas de plus vers l'autre allait déclencher une catastrophe qu'ils ne pourraient contrôler. Azalea ne l'a effleuré que quelques fois, et chaque fois est restée gravée dans son esprit sans qu'elle puisse y faire quoi que ce soit. Elle reste là, les deux mains accrochées à la rambarde, pendant qu'il la regarde. Elle voit son regard s'arrêter sur ses cheveux, sur sa robe. Dans le silence monte quelque chose d'assourdissant, quelque chose qu'elle ne comprend pas. Elle l'observe à son tour. Remarque la cape qu'il a sur les épaules. Ses sourcils se froncent légèrement. On dirait qu'il est sur le point de partir, et pas seulement pour une promenade dans le parc. Elle relève les yeux vers les siens, cherchant des réponses dans ses yeux. « I'm leaving tonight, » annonce-t-il sans détour. La surprise se lit sur le visage de la blonde. Elle ne s'attendait pas à ça, malgré la cape sur ses épaules. Il est arrivé depuis trois semaines seulement, mais sans vraiment savoir pourquoi, Azalea n'arrivait pas à imaginer un jour où il pourrait partir. Il se mêlait étrangement bien au quotidien de la bâtisse, il était resté alors qu'elle avait bien compris qu'il avait à la base prévu de ne pas profiter longtemps de leur hospitalité. Elle aurait du savoir, que ce soir arriverait. Mais pas comme ça. Il n'y avait pas vraiment eu de signe avant-coureur. Il avait profité du dîner comme les autres, avait discuté avec son oncle comme tous les soirs. Rien n'avait laissé présagé un départ imminent. Quelque chose se tord dans son estomac. « I can take you with me. You can get out of this castle, miss Azalea, if you follow me and trust me. »  Elle a du mal à assimiler les mots. Partir. Il lui propose de partir, de quitter la maison de sa famille. Mais ce n'est pas seulement ça. Il lui propose de partir avec lui. De le suivre, de lui faire confiance. L'adrénaline monte. Il tend la main vers elle, et le regard de la jeune femme passe de cette main tendue à ses yeux bruns, dans lesquels elle lit une expression qu'elle ne lui connaissait pas. Il ne dit pas ça à la légère. La gorge d'Azalea se noue. Il attend une réponse, maintenant. Elle ne peut pas se permettre d'hésiter, c'est maintenant ou jamais. Son cœur bat si fort dans sa poitrine qu'on dirait qu'il essaie de s'en échapper. Partir ou rester. C'est le choix qu'il lui offre. C'est insensé. Ils n'ont jamais parlé de ça avant. Elle lui a parlé de ses désirs, de son besoin de voir autre chose. Ils ont tissé un lien particulier, duquel ils n'ont jamais parlé. Mais aujourd'hui il est là, sur le point de partir, et il lui demande de venir avec lui.

Elle se redresse un peu, s'éloigne de la rambarde du balcon. Elle ne sait pas trop ce qu'elle doit faire. Puis elle entend le cliquetis de sa porte de chambre. Charlotte. Elle ne peut pas le trouver là. Azalea s'éveille de cette transe étrange dans laquelle elle a été plongée pendant quelques secondes, prend la main de Patrick et le force à quitter l’entrebâillement de la porte pour la rejoindre sur le balcon. Elle pose une main sur sa taille pour le forcer à se pousser sur la gauche, dans le renfoncement du balcon, là où Charlotte ne pourra pas le voir. Et elle pose son autre main sur sa bouche, pour être sûre qu'il ne parlera pas. Elle se doute qu'il ne le ferait pas, mais elle préfère assurer ses arrières. Charlotte ne peut pas savoir. Personne ne peut savoir. Ses yeux clairs fixant ceux de Patrick, elle répète ce qu'elle a dit plus tôt. « Tu peux partir, Charlotte, passe la soirée avec ton mari. Je peux me préparer toute seule pour la nuit. » Étrange comme cette phrase prend une toute autre tournure dans cette situation. « Vous êtes sûre, Miss Azalea ? » Elle sent un doute dans la voix de sa femme de chambre. « Tout va bien ? » Azalea pince les lèvres. « Tout va bien. J'ai juste besoin d'être seule. » fait la blonde, ce à quoi la femme de chambre répond un Bien, comme vous voudrez. avant de quitter la chambre. Lea a l'impression de pouvoir enfin respirer. Mais ensuite elle se rend compte. Elle se rend compte de son corps collé à celui de Patrick, de sa main toujours sur sa taille, de l'autre toujours posée sur ses lèvres et son cœur s'accélère. L'électricité la parcourt et leurs yeux se rencontrent de nouveau. Elle retire sa main de la bouche de l'homme et leurs regards se cherchent une demi-seconde avant qu'elle reprenne ses esprits et se détache de lui. La chaleur ne la quitte pas. De nouveau, un silence électrique s'installe. Puis elle rompt le silence. « How… How do I know I can trust you ? » dit-elle dans un murmure. Elle pense déjà connaître la réponse à ça. Elle ne peut pas savoir. « How do I know you're not going to take me out there and then abandon me in the middle of nowhere ? » Après tout, ils se connaissent depuis trois semaines. Elle ne sait rien de lui, ne connaît pas ses secrets. Tout ce qu'elle sait, c'est ce qu'elle ressent, et ça, ça l'effraie plus que tout autre chose. Mais elle ne le dira pas.
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Elle hésite et Patrick aussi, même si il ne montre rien bien évidemment. Il reste immobile, la main tendue et le regard lourd, mais le doute peut se lire dans le fond de ses yeux, pour quelqu'un le connaissant bien. Il ne connait Azalea que depuis quelques jours — à peine trois semaines à vrai dire — mais il a l'impression qu'elle le connait bien. Elle a ce regard parfois, qu'elle pose sur lui, qui lui fait croire qu'elle le comprend, aussi stupide que cela puisse sembler. Pour l'instant, les yeux de la jeune femme passent de sa main à son visage, de son visage à sa main. Elle hésite. Patrick devrait ravaler son orgueil et s'enfuir mais il ne le fait pas. Il ne sait pas pourquoi mais il ne le fait pas. Ses yeux lui demandent de dire oui, de glisser sa main dans la sienne, de partir avec lui. Il n'a pas envie d'une femme dans sa vie, c'est clair et net, il n'a pas envie d'un poids mais Azalea n'est pas un poids. Quand elle lui parle de ses rêves, quand elle lui raconte ses espoirs, quand elle l'écoute avec des éclats dans les yeux quand il lui narre les histoires que son pays a donné aux étoiles, tout ça, toutes ces facettes d'Azalea, Patrick sait que ça l'empêche de faire d'elle un poids.
Quelque chose cliquète et Patrick tourne brusquement la tête, aux aguets. Mémoire musculaire. Avant qu'il ait le temps de dire ou de faire quoique ce soit, Azalea prend ses doigts dans les siens et l'attire à elle, le mettant à l'abri des regards indiscrets du nouveau venu. Un nouveau venu? En plein milieu de la nuit? Les sourcils de Patrick se froncent et la logique lui échappe. Qui peut bien visiter Azalea au beau milieu de la nuit? Il ouvre la bouche pour lui demander à mi-voix mais elle pose sa main sur ses lèvres, l'enjoignant au silence alors il se fige et se laisse faire. Il se rend compte que sa main le brûle, même à travers sa cape et sa chemise, là où elle l'a posée sur sa taille. Elle est si proche. Elle a enfoncé ses yeux dans les siens quand elle parle, avec une assurance terrible: « Tu peux partir, Charlotte, passe la soirée avec ton mari. Je peux me préparer toute seule pour la nuit. »

Charlotte. Imperceptiblement, Patrick se détend légèrement et relâche — entre les doigts d'Azalea toujours posés sur ses lèvres — un léger soupir. Elle échange quelques mots avec la dame de chambre et celle-ci abandonne rapidement, les laissant seuls. Patrick remarque qu'elle a un grain de beauté au-dessus de la lèvre. Ses cheveux lâchés accentuent la jeunesse de ses traits. Elle est belle. « How… How do I know I can trust you ? » dit-elle finalement en s'éloignant, le lâchant en laissant derrière elle une sensation de chaleur dérangeante. “ You don't, ” répond-t-il simplement. « How do I know you're not going to take me out there and then abandon me in the middle of nowhere ? » Il arque un sourcil. “ Why would I be here? Why bother? ” rétorque-t-il, avant de secouer la tête. Il aimerait lui expliquer que si il voulait quelque chose de la part de son oncle, reconnaissance, argent ou possessions, il l'aurait volé. Il aimerait lui expliquer que si il voulait simplement la lutiner et profiter d'elle, il l'aurait fait. Il aimerait lui expliquer que si il veut simplement lui donner une chance, si il veut simplement lui offrir ce dont elle rêve et qu'elle ne pourra jamais avoir sans lui, c'est simplement parce qu'il a envie de voir une nouvelle fois des éclats satisfaits dans ses yeux. “ Make your decision. It's now or never, ” dit-il en détournant les yeux, les laissant s'échapper vers le ciel étoilé — celui qu'ils aiment tant analyser. Sauf qu'aujourd'hui, il y a des nuages qui se prélassent sur le ciel nocturne, et une odeur d'orage qui leur parvient de très loin. Il va falloir se hâter et Patrick le sait. Mais il ne peut pas juste s'enfuir comme un voleur. Il n'y arrivera pas. Il a envie de lui tendre la main à nouveau mais il a peur qu'elle refuse de le toucher. Alors il se détourne dans un claquement de cape — parce que son silence est trop long, lourd, gênant, et qu'il se sent mal de lui proposer ça ainsi, comme ça. Elle est sans doute trop polie pour lui dire non —, retournant dans la chambre et s'apprêtant déjà à en sortir le plus rapidement possible pour quitter cet endroit.
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Ça l'effraie. Elle a envie de voir le monde, oh oui. Elle a envie de tout découvrir, d'apprendre les traditions et coutumes de chaque royaume. Elle a envie de voir le soleil se lever sur d'autres contrées et se coucher dans d'autres jardins. Azalea a envie de partir, de laisser derrière elle cette vie qui ne lui convient pas, d'échapper à son oncle qui n'a jamais cru en elle et a toujours voulu en faire un semblant de domestique. Elle veut échapper aux yeux indifférents de sa cousine qui la prend pour une paysanne même si elle essaie de se montrer gentille avec elle. Elle veut connaître d'autres langues, découvrir d'autres visages. Elle veut tout ça. Mais elle n'est pas sûre d'y arriver seule. C'est bien la raison pour laquelle elle n'est jamais partie. La raison pour laquelle elle s'est enfermée dans les codes, s'est laissée faire quand on lui répétait qu'elle finirait vieille fille parce qu'une femme qui n'est pas mariée à vingt-sept ans est forcément destinée à la solitude. Au fond, peut-être qu'elle a toujours cru qu'elle ne méritait pas mieux que ça, à force qu'on lui souligne son manque d'intérêt dans les yeux des autres. Elle a commencé à penser qu'elle n'avait pas d'autre alternative. Le reflet d'elle-même qu'elle voit dans les yeux de Patrick, quand il la regarde, même maintenant, n'a rien à voir avec celui qu'elle voit dans les yeux des autres. Il ne la prend pas pour une incapable, il ne la voit pas comme une rêveuse invétérée. Il voit les autres alternatives, celles qu'on ne lui a jamais offertes parce qu'elle était une femme, parce qu'elle était elle. Il voit la partie d'elle que les autres se plaisent à ignorer. Il la voit elle, telle qu'elle est réellement. Et c'est désarmant, d'être percée à jour ainsi par un inconnu. C'est peut-être pour ça aussi qu'elle a peur. Parce qu'elle sait que si elle dit oui, sa vie ne sera plus jamais pareille, qu'elle ne pourra plus jamais revenir en arrière. Elle déteste cette vie, mais elle est confortable. Peut-être qu'elle ne pourra plus jamais vivre comme maintenant, si elle dit oui. Elle a peur du regard de Patrick sur elle tous les jours, capable de comprendre ce qu'elle pense sans qu'elle ait à formuler les mots. Elle a peur de leur proximité, du feu qui brûle en elle quand il est là. De l'espoir qu'il lui donne.

« Why would I be here? Why bother? » Elle a presque l'impression de l'avoir heurté en osant poser cette question. Mais elle ne le regrette pas pour autant. La réponse qu'il lui donne lui laisse à réfléchir. Beaucoup. Pourquoi lui demanderait-il ça s'il n'en avait rien à faire ? De vieilles histoires de voisinage lui reviennent en tête, de filles qui se sont mariées à des hommes sans parole, dont l'honneur a été brisé. Elle ne veut pas être de celles-là. Ses yeux fouillent ceux de Patrick. Elle ne peut pas s'empêcher de penser qu'il ne lui ferait pas ça. Mais ils ne se connaissent pas. Peut-elle réellement baser la décision de sa vie sur un instinct, un sentiment étrange ? Quelque chose dans le regard de Patrick est vraiment différent. Il attend, il s'impatiente. Il y a un semblant de supplication. Elle pense que c'est parce qu'il est pressé, et une part d'elle qu'elle tente de refouler espère que c'est parce qu'il a véritablement très envie qu'elle vienne avec lui. « Make your decision. It's now or never, » C'est un ultimatum. Il détourne les yeux, la laissant seule pour décider. Le regard d'Azalea part dans tous les sens. Elle a tellement été prise au dépourvu, elle n'arrive même pas à aligner deux pensées correctes. Elle sent toujours cette électricité qui la parcourt. Le silence se prolonge, la bouche de la blonde s'entrouvre, puis se ferme, elle pose une main sur son front. Puis c'est fini, le temps est écoulé. Il se détourne sans un regard, et elle se fige. Elle le voit s'éloigner, passer la porte du balcon, comme au ralenti. C'est le moment. Elle jure entre ses dents, puis quitte la fraîcheur du soir pour la chaleur de sa chambre. Elle le rattrape en quelques enjambées et attrape son bras. « wait. » fait-elle presque essoufflée par le poids de ses mots. Elle se met entre lui et la porte, de sorte à ce qu'il ne puisse pas faire un pas de plus. « wait. » répète-t-elle. Et de nouveau ils sont un peu trop proches. « just give me a minute. » Elle pince les lèvres, le lâche et file dans un coin de sa chambre, d'où elle sort un sac dans lequel elle fourre quelques vêtements, un livre, et les quelques souvenirs qui lui restent de sa famille biologique, qu'elle n'a jamais connue. Elle sent une boule dans sa gorge et des larmes monter. Mais elle ne peut pas se permettre d'être triste. Elle veut ça depuis bien trop longtemps. Quand elle revient vers Patrick, quelques secondes plus tard, ses cheveux sont attachés et elle a le sac sur les épaules. « We need to go downstairs, I need to change into more neutral clothes. And we need food. And we're taking my horse. No negociations. » Puis cette fois, c'est elle qui tend la main.
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Il regrette un peu d'être venu, finalement. Il avait l'impression- oh, mais à quoi pensait-il? Qu'elle allait tout abandonner, sa vie et sa famille, pour aller explorer le monde avec lui? Patrick avait été naïf, et peut-être un peu idéaliste. Il savait qu'il avait le moyen de la faire sortir d'ici, et il savait qu'elle voulait partir d'ici. Mais entre vouloir et le faire, il y avait un monde... Il repousse ces pensées. Il lui avait proposé, son silence était éloquent. Il souhaite une bonne vie à Azalea, et bien du courage parce qu'il se rend bien compte de comment elle est mal traitée par sa famille. Mais c'est nettement plus agréable qu'une vie sur la route, passée à fuir et à avoir froid et à avoir faim. Il a été stupide. Incroyablement stupide.
« Wait. » Azalea est rentrée à sa suite dans la chambre, a attrapé son bras, l'a retenu. Lui demande d'attendre. Le ramène un peu en arrière et il se laisse docilement faire, alors qu'elle le contourne pour se glisser entre lui et la porte. « Wait, » répète-t-elle, plus doucement. Elle plante ses yeux dans les siens, et Patrick y lit du doute. Du doute et puis rapidement, une détermination incroyable. Ils sont si proches: leurs souffles se mélangent et Patrick pince des lèvres, perturbé, sourcils froncés. « Just give me a minute. » Il se rend compte  qu'elle le tenait toujours quand elle se détache et s'en va préparer son sac. À nouveau, malgré sa cape et sa chemise, il sent sa peau fourmiller là où elle le tenait.
Il reste silencieux en la voyant rassembler ses affaires, sordide et sévère dans sa grande cape sombre, ses longs cheveux brun bouclés ne faisant qu'accentuer sa moue morne et ses traits émaciés. Elle revient finalement vers lui, et il n'a même pas besoin de la dévisager pour voir combien elle semble étranglée par l'émotion. Il se sent un peu un peu touché par ses yeux plein d'eau, et son air crispé. « We need to go downstairs, I need to change into more neutral clothes. And we need food. And we're taking my horse. No negociations. » Il a un rictus amusé, pendant un quart de seconde, mais reprend une moue sérieuse quand elle lui tend la main, qu'il prend sans hésitation. De l'autre, il lui fait relever la tête et l'incite à le regarder. “ You can cry. I promise you I wil protect you and we will be fine.
C'est foutrement romantique et ça le fait un peu grincer (discrètement) des dents. Alors il lâche son visage et baisse les yeux vers leurs mains jointes, l'incitant à regarder elle aussi alors qu'il murmure silencieusement quelques mots dans une langue sifflante et étrangère, dont lui-même a du mal à comprendre les subtilités. Une étincelle noire coure à la surface de leurs peaux — elle si pâle, lui si sombre — et ils semblent comme perdre consistance, devenant invisibles dans les ombres et à peine discernables dans la lumière. Patrick claque des doigts et les bougies de la pièces s'éteignent. Le temps qu'il trouve la porte de la chambre et l'ouvre pour se glisser dans le couloir, il sent la respiration d'Azalea sur sa peau, sa présence et sa chaleur, ses doigts intercalés entre les siens. Ça le rassure un peu. Mais ça lui fait peur que ça lui rassure.

Ils se glissent dans les couloirs comme des ombres. Patrick a rapidement pris ses repères dans le manoir et même si la plupart des endroits ne sont pas éclairés, il n'a aucun mal à se diriger tout droit vers les escaliers, puis vers les vestiaires qui jouxtent les écuries. S'y trouvent leurs montures — Kidlat, l'étalon noir originaire de son pays qui l'accompagne depuis tout ce temps, piaffe d'impatience en sentant son maître même à quelques mètres de lui — ainsi que des vêtements pour elle. Il lâche sa main et ils reprennent rapidement couleurs et consistance, et déjà Patrick se met à fouiller dans la pile de linge plus ou moins propre qui se trouve dans un coin de la pièce pour lui trouver une cape de voyage, des bottes sans doute un peu trop grandes pour elle et un pantalon. “ We'll buy you better clothes when we get to a village, ” dit-il en se retournant pour lui tendre les vêtements. Sous sa cape, il récupère son sac en bandoulière, l'ouvre et en sort une chemise à lui qui ne sent pas trop mauvais, la lui tend aussi. “ And we'll get you proper boots. ” Puis il l'observe, sans comprendre quand elle ne bouge pas, les vêtements à la main. L'air gêné, elle ouvre la bouche pour dire quelque chose et soudainement il comprend son immobilité, et devient tout rouge en tournant les talons pour lui tourner le dos. “ Sorry, ” couine-t-il un peu pathétiquement, très embarassé, priant les anciens dieux que l'obscurité ambiante ait épargné la vision de ses joues enflammées à Azalea.
Il l'entend retirer sa robe, il entend le tissu se froisser, en se concentrant il peut même sentir sa peau s'hérisser à cause de la morsure du froid. Il n'y a que leurs souffles qui perturbent le silence de l'endroit, et les chevaux qui s'agitent non loin à cause de l'excitation grandissante de Kidlat. Que leurs souffles, et les battements effrénés du coeur de Patrick. C'est un étrange supplice.
Et puis c'est plus fort que lui, mais il glisse un coup d'oeil par-dessus son épaule, pour vérifier si elle y arrive bien, pour vérifier si tout va bien — pour la regarder. Les hautes fenêtres laissent un clair de lune effleurer sa peau pâle. Elle a le dos nu, a déjà enfilé le pantalon et s'apprête à mettre la chemise. Elle a un grain de beauté juste là, juste en dessous de l'omoplate droit. Patrick sent sa respiration bloquée dans sa gorge et a l'impression de mourir à l'intérieur quand ses yeux se plantent dans les siens, brusquement, comme si elle l'avait senti en train de l'observer. “ I'm going to get us some food in the kitchens. Get the horses ready, ” dit-il d'une voix rauque avant de quitter rapidement la pièce.

Il incante à nouveau à mi-voix et se rend sans mal jusqu'aux cuisines. À cet heure-là, le manoir est désert et silencieux; pour autant, il ne relâche ni sa méfiance ni sa peur. C'est typiquement dans ces moments-là que les gens relâchent leur vigilanc et qu'ils se font avoir. Il ouvre silencieusement les portes puis remplit son sac et ses poches de fruits, de fromage, de pain, de viande sechée précautionneusement enroulée dans des torchons plus ou moins propres. La cape qu'il porte a bien des côtés et bien des poches, même si elle ne pèse pas plus qu'un manteau de soie sur ses épaules. La cape qu'il porte a aussi bien des secrets, cousue et faite dans le plus précieux des matériaux de son pays, à l'aide de la plus puissante magie. Il essaie de se focaliser sur ça — sur les mystères de la magie, sur son pays, sur sa mission — pour ne pas penser à Azalea.
Vaguement satisfait, il fait rapidement le chemin inverse. Les vestiaires sont vides, mais Patrick sent que les chevaux à côté sont en train de s'agiter et Kidlat de renâcler brusquement quand Azalea essaie de l'approcher. Il se glisse silencieusement dans les écuries, redevient visible dans un sort soufflé doucemement. “ Kidlat, appelle-t-il doucement, dans sa langue. It's alright. She's a friend. ” Sa soeur lui disait toujours qu'il était stupide de croire que l'étalon le comprenait, et qu'il s'usait à lui parler pour rien. Pourtant, sous ses yeux, le cheval se calme et accepte que Azalea finisse de l'harnacher. Elle s'est occupée de sa propre monture et Patrick s'en approche pour glisser dans le sac de la jeune femme la moitié des victuailles qu'il a récupéré dans la cuisine. Ils fonctionnent silencieusement mais rapidement, efficacement, comme s'ils voyaient ensemble depuis toujours.
Encore à l'abri des écuries, Patrick jette rapidement un coup d'oeil à la cour intérieure du manoir pour vérifier qu'elle est bien vide. La plupart du temps, quand ils s'usent à la contemplation des étoiles et marchent au coeur de la nuit à cause de leurs insomnies, lui et Azalea ne sont jamais dérangés. Il leur est arrivé une ou deux fois de croiser un domestique, un chevalier du coin dormant ici pour la nuit ou parfois même le maître des lieux mais c'est si rare... toutefois, c'est un risque que Patrick ne veut pas prendre. “ I'm going to open the door. Lead them through quietly, ” murmure-t-il à Azalea en passant derrière elle, une de ses mains se portant machinalement à sa taille pour l'inciter à lui faire un peu de place pour passer. Ses doigts s'attardent un peu, puis il a disparu dans la cour, marchant rapidement vers la porte pour l'ouvrir.
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La main de Patrick se glisse dans la sienne sans la moindre hésitation. Il sait ce qu'il veut, visiblement, et elle ne peut pas s'empêcher d'en ressentir une certaine satisfaction, même si elle n'aime pas trop le reconnaître. Son autre main vient trouver son menton et il relève sa tête. Leurs yeux s'accrochent. « You can cry. I promise you I will protect you and we will be fine. » Ces mots sont si étranges dans la bouche de Patrick, mais ils lui font du bien, il faut le reconnaître. C'est presque romantique, mais Azalea ne se laisse pas penser. Hors de question qu'elle aille sur cette pente là maintenant. Elle sourit, l'humidité toujours là, dans ses yeux. Mais elle ne veut pas pleurer, maintenant. Elle n'a plus envie de pleurer. Juste de partir. Il l'encourage à baisser les yeux vers leurs mains, et Aza ouvre de grands yeux surpris, fascinés même quand elles voit les étincelles danser autour de leurs peaux. Puis ils semblent disparaître, et elle se fige. Elle relève les mains à hauteur de leurs visages, et on dirait presque qu'ils ne sont plus là. Qu'ils sont comme ces fantômes dont elle a lu les descriptions dans ses livres. Est-ce que c'est… de la magie ? Elle n'en a jamais vu en vrai, mais il n'y a pas de doute à avoir sur la question. Elle sait. Elle sent. Elle regarde de nouveau Patrick quand il claque des doigts et que les lumières de la pièce s'éteignent. Ils s'engouffrent immédiatement dans le couloir, plus proches l'un de l'autre que jamais. Sa prise sur la main du brun est puissante. Elle a l'impression que si elle le lâche, tout va s'évaporer en une seconde, et maintenant qu'elle a pris sa décision, il est hors de question que tout ça lui file entre les doigts. Elle observe autour d'elle, sur ses gardes. Ils ne mettent pas longtemps à se retrouver dans les écuries, près de la laverie et des vestiaires. Azalea file vers son cheval dés qu'ils entrent, et caresse le crin avec affection. Quand elle se retourne, Patch lui tend des vêtements qu'il a du trouver là. « We'll buy you better clothes when we get to a village, » Elle acquiesce, tandis qu'il sort une chemise de ses propres affaires. « And we'll get you proper boots. » Elle reste là, avec les vêtements dans la main, attendant qu'il se retourne, mais il ne comprend pas tout de suite, ce qui la fait légèrement sourire. Quand il réagit enfin, avec un « Sorry, » un peu gêné, elle sourit un peu plus. Elle ne sait pas vraiment pourquoi, mais ça l'amuse. Elle sonde les alentours pour être certaine que des yeux indiscrets ne se cachent pas un peu plus loin, puis commence à se déshabiller. Se débarrasser de sa robe de bonne petite fille, c'est un soulagement incroyable. Plus que jamais. Elle la laisse tomber par terre sans le moindre remord. Le froid est mordant, et elle se hâte à enfiler le pantalon que Patch a trouvé. Il est presque à sa taille, ce qui est déjà une bonne nouvelle. Elle est en train de déplier la chemise quand elle les sent. Le regard ardent et l'électricité incontrôlable. Son cœur s'accélère tandis qu'elle regarde par dessus son épaule, ses bras bien près de son corps afin de cacher ce qu'il ne doit voir. Il en a déjà trop vu. Les yeux se rencontrent. Le bleu-gris dans le brun intense. Les joues de la blonde rosissent, elle en a presque du mal à respirer tant la tension la dévore, soudain. « I'm going to get us some food in the kitchens. Get the horses ready, » fait Patrick à la hâte, en se sauvant presque des écuries, la laissant avec la respiration un peu accélérée, et un drôle de sentiment dans la poitrine. Elle enfile la chemise, qui est un petit peu trop grande pour elle, et coince les bords dans son pantalon avant de mettre la cape sur ses épaules. Cette tenue est si inhabituelle et pourtant elle se sent si bien dans ces vêtements qui n'ont rien à voir avec ses tenues de fille de bonne famille. C'est comme si c'était normal, comme si c'était évident. Elle sent encore l'électricité la parcourir, tandis qu'elle file vers son cheval. Il se laisse faire sans reculer, mais les choses sont plus compliquées avec l'étalon de Patrick, qui émet des réserves. « Kidlat, » La voix de Patrick la surprend. Il est de nouveau là. Ça a été rapide. « It's alright. She's a friend. » Elle sourit en se tournant vers l'animal qui se calme. Puis elle finit de le préparer. Ils sont presque prêts.

Patrick observe la cour. Normalement, il n'y a aucune raison qu'ils croisent quelqu'un étant donné l'heure qu'il est. Mais il faut se méfier. « I'm going to open the door. Lead them through quietly, » fait l'homme tandis qu'elle sécurise les sacs sur son propre cheval. Elle frissonne quand la main du brun se pose sur sa taille mais ne montre rien. C'est l'adrénaline, c'est tout. Bien sûr que c'est l'adrénaline. Il part, d'un pas rapide, vers la porte, et elle attrape les rennes des chevaux. C'est parti. Elle avance doucement, les chevaux derrière elle, dans la grande cour devant la bâtisse de son oncle, habillée comme une voyageuse. C'est presque irréel. Patrick a ouvert les portes, et l'attend. Mais quand elle arrive enfin à sa hauteur, elle entend une fenêtre s'ouvrir. Sa cousine débarque sur son balcon et se fige devant la vision des deux fuyards. « Damn-- Get on your horse, now! »  crie-t-elle comme si elle avait fait ça toute sa vie. Elle monte elle-même sur le sien, soudain très heureuse d'avoir passé toute son enfance à apprendre à monter à cheval comme un homme, malgré la désapprobation de son entourage. Elle empoigne les rennes et prend le chemin sans la moindre hésitation cette fois, au galop. Elle se retourne quelques secondes plus tard pour s'assurer que Patrick la suit bien. Au loin, elle voit son cousin débouler dans la cour de la maison, puis s'arrêter dans sa course. À sa plus grande surprise, il lui fait un signe d'adieu du bras, au lieu de chercher à monter sur son propre étalon pour la rattraper. Il sait. Il a compris. Mais derrière lui, l'oncle apparaît, et Azalea tourne la tête pour se concentrer sur la route. C'est fini. Elle ne fera pas marche arrière. Elle se lance de toute ses forces dans la course effrénée de son cheval, sans un mot, juste avec un soulagement énorme au creux de la poitrine, un soulagement plus grandiose que tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Elle ne ralentit que quarante bonnes minutes plus tard, quand son cœur commence à arrêter de battre la chamade. Elle est épuisée.Patrick n'a rien dit, il a sûrement compris. Il faut qu'elle prenne une pause. Sans vraiment prévenir, elle s'arrête et descend de son cheval. Ses jambes flagellent quand elle touche le sol. Elle appuie ses mains sur ses genoux, reprenant son souffle. « Oh god, oh god! » Un rire étrange sort de sa gorge, puis elle se met à rire franchement. Vraiment, vraiment. « We dit it. we did it. I can't believe we did it. » Patrick descend de son cheval et elle s'approche de lui, les yeux pétillants de joie et d'excitation. Elle rit encore, observe les alentours, aperçoit un village au loin. Elle se rend compte qu'elle n'avait jamais passé réellement la limite des terrains de son oncle. Son rire se mêle à des larmes. De soulagement. Peut-être aussi de tristesse parce qu'elle laisse tout ce qu'elle a connu derrière elle. Son cousin, le seul qui ait jamais pensé qu'elle valait mieux que ce que les autres pouvaient penser. Elle espère qu'il lui pardonnera. Elle pense que oui. Il sait qu'elle sera plus heureuse dehors qu'enfermée là-bas pour toujours. La lune donne une jolie lumière à la clairière à leur gauche, on dirait presque un rêve pour la jeune femme. Elle tourne les yeux vers Patrick. « I.. » Elle s'arrête puis s'approche de lui. Il n'y a que la lumière de la lune pour éclairer doucement son visage. « I couldn't have done it without you. I- » Elle secoue la tête. Elle a l'impression qu'elle va exploser sous le poids de ses émotions. « I will never be able to thank you enough for what you've done. » Elle plonge son visage dans ses mains. « I've never felt so alive in my entire life. » déclare-t-elle dans un murmure. Elle ne s'est jamais sentie aussi vivante. Son cœur n'a jamais battu aussi vite. Son corps n'a jamais autant été traversé par l'électricité et l'adrénaline et.. Elle lève ses yeux clairs vers lui. Son cœur a un raté. « I just.. » Elle ne trouve pas ses mots. Tout ce qu'elle trouve, c'est le visage de Patrick, ses yeux sombres et intenses, et son regard glisse sur ses lèvres. Et c'est tout ce qu'elle veut en cet instant précis mais elle n'ose pas. Il n'a pas signé pour ça. Il ne veut sûrement pas ça. Mais ça la démange. Ça la consume, même. Elle n'a l'impression que le feu ne s'éteindra que lorsqu'elle scellera ses lèvres aux siennes. Alors elle brûle, trop effrayée qu'il la repousse malgré cette chaleur, cette tension, ces ficelles invisibles qu'elle sent entre leurs deux corps. Elle brûle dans la nuit froide.
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Ce n'est pas la chose la plus dangereuse qu'il ait faite, ou la compliquée mais il sent quand même que son coeur est coincé dans sa gorge, douloureusement. Patrick n'essaie pas de comprendre. Il n'a même pas le temps de réfléchir: il se contente d'avancer le plus silencieusement possible dans la cour, se dirigeant tout droit vers la porte et par l'ouvrir après avoir tracé du bout de sa stèle une glyphe dessus, qui disparaît. L'instant suivant, la porte s'ouvre sans bruit, assez large pour laisser passer deux chevaux côte à côte. Toute cette magie l'épuise progressivement, surtout qu'il n'a pas dormi ou mangé, mais il repousse son mal-être. Ils n'ont pas le temps. Il leur faut agir vite.
Il attend patiemment qu'Azalea approche, avec des yeux brillants, et s'apprête à monter sur son cheval quand il voit la jeune femme se figer et vivement tourner la tête vers l'une des fenêtres ouvertes et éclairées du château. Patrick reconnait sans mal Mary, à son balcon, qui les contemple avant tant de stupeur que de méfiance. Elle n'aura aucun mal à reconnaître les cheveux blonds de sa cousine, même dans la nuit environnante, ou la forme sombre et dégringandé du mystérieux mercenaire venu crécher chez eux quelques semaines plus tôt. « Damn-- Get on your horse, now! » lui hurle Azalea et c'est ce qui l'arrache à sa contemplation, alors que son coeur bat de plus belle dans sa poitrine; il en a vu d'autre mais l'adrénaline ne l'a jamais réellement quitté. Il saute agilement sur Kidlat, lui flatte l'encolure en se penchant sur sa selle. “ Mabilis, ” lâche-t-il, l'incitant à galoper de toutes ses forces; l'étalon s'élance avant même que Patrick ait le temps de lui donner un coup de talon.

Ils chevauchent ainsi pendant quelques dizaines de minutes, à un galop effréné qui fait un peu peur à Patrick. Mais il ne dit rien, ne tente pas de l'arrêter, ne fait rien et se contente de la suivre à une distance respectueuse. Il s'éloigne rapidement du manoir mais Patrick aimerait mieux creuser cette distance, et ce n'est pas à ce rythme là qu'ils vont y arriver. Ils vont fatiguer les chevaux. Il ignore combien de temps celui d'Azalea peut tenir — Kidlat est un étalon d'une race rare, et magique, à la longévité impressionnante — mais ils devront bientôt s'arrêter. Au moment où il s'apprêter à la héler, la jeune femme ralentit et, tremblante, se laisse tomber parterre avec grâce. « Oh god, oh god! » s'écrie-t-elle et vaguement inquiet, Patrick se laisse gracieusement glisser parterre après avoir arrêté son cheval. « We dit it. we did it. I can't believe we did it. » Elle commence à rire d'un air un peu hystérique et, toujours concerné, Patrick s'approche, les sourcils froncés. Il ne dit rien, se tient près d'elle, se demandant si elle va continuer de rire ou se mettre à pleurer. Il se rend compte qu'il ne la connait pas si bien que ça, qu'il ne sait pas comment elle va réagir. Si elle va être en colère et regretter ou heureuse et embrasser cette nouvelle vie.
Elle s'approche de lui, soudainement calme. « I- I couldn't have done it without you. I- - » Elle ne sait pas quoi dire. Patrick lui renvoie un regard incompréhensif. « I will never be able to thank you enough for what you've done. » Il se sent presque embarassé. “ It takes great courage to do what you've just done. I won't take all the credit, ” murmure-t-il poliment, quoique sincère, en la regardant sans comprendre enfoncer son visage dans ses mains un instant, comme pour se recomposer. « I've never felt so alive in my entire life. I just.. »

Il la regarde. Elle le regarde en retour.

Elle regarde ses lèvres. Il regarde les siennes.

The horses need to rest, dit-il en se détournant. And us. We will camp in the field tonight. We'll leave at noon tomorrow. ” Il retourne vers Kidlat et le prend par les rênes, le sortant du petit sentir pour se rendre jusqu'à l'imposant champ éclairé par le clair de lune, où quelques arbres s'élèvent timident ça et là. Patrick va vers le plus proche et met tout en place sans même faire attention à Azalea, complètement concentré sur sa tâche. Après avoir accroché les rennes de son cheval à l'arbre, ll ramasse quelques brindilles et quelques feuilles, les rassemblent dans un cercle de pierre et allume un petit feu de camp d'un claquement de doigt, la moue piteusement concentrée. Il sort de son sac un épais sac de couchage qu'il tend à Azalea, qui a fini par le rejoindre, avant de s'asseoir près du feu.
Il se défait de l'épaisse cape qui ne le quitte quasiment jamais, dépose son sac à proximité et rebrousse les manches de la chemise qu'il porte. Il y a des signes sur ses avant-bras — des glyphes — tatoués à l'encre noire et bleue, des runes de pouvoir et des runes d'expérience, des runes qui font peur et d'autres qui rassurent. Avec la stèle qu'il sort de sa poche, Patrick ravive l'une d'elles qui s'éclaire brièvement dans la lumière blafarde du feu. “ We're safe. For now. You better sleep while you can, we're going to have a long day tomorrow, ” dit-il lentement, toujours sans la regarder, rangeant sa stèle et se renforgnant légèrement, ses doigts venant d'eux-mêmes caresser certaines stèles qui, sans pouvoir, sont tout de même synonymes de souvenirs pour lui. Synonymes de force. Kidlat renâcle, sensible aux pensées de son maître, puis Patrick finit par se décider à tourner les yeux vers Azalea. “  I've never felt so alive in my entire life either, dit-il. When I'm with you. I've never felt more alive in my entire life than when I'm with you. ” Ses joues s'embrasent, son coeur explose. “ Please do not think this is why I invited you to come. I- I did this for you, because you deserved it. Needed it. And because you make me feel- il s'interrompt pensivement, et ses yeux se lèvent vers les étoiles qu'ils aiment tant tous les deux. Le ciel s'est éclairci et les étoiles les regardent en retour -different. Better. A better man.
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Le feu en est à son paroxysme quand Patrick se détourne. Le regard d'Azalea tombe sur l'herbe verte à ses pieds. Elle ne comprend pas trop ce qui vient de se passer. Ce sentiment qui lui tord l'estomac, elle ne connaît pas ça, elle n'a jamais connu ça. Elle croit savoir ce que c'est, et ça lui fait un peu peur. Il faut qu'elle se reprenne, elle n'est qu'une idiote. La voix de l'homme finit de lui faire reprendre ses esprits. « The horses need to rest, and us. We will camp in the field tonight. We'll leave at noon tomorrow. » Elle s'éclaircit la gorge et comme lui-même le fait, elle va chercher son cheval et l'attache à l'un des arbres. Elle reste quelques secondes les yeux dans les yeux avec son destrier épuisé. Elle caresse son crin avec affection, comme pour s'excuser de ce qu'elle vient de lui faire vivre, lui qui était habitué à la vie simple de la bâtisse de son oncle. Une grande aventure les attends tous les deux. Les choses ne seront plus jamais les mêmes. Elle observe Patch organiser leur camp comme un professionnel. On dirait qu'il a fait ça toute sa vie. Peut-être qu'il a fait ça toute sa vie, pense-t-elle alors. Il allume un feu d'un claquement de doigt, ce qui la fait légèrement sursauter. Il faut croire que c'est une chose à laquelle elle va devoir s'habituer. Elle se demande d'où il vient. Si la magie a toujours fait partie de lui, ou si c'est quelque chose qu'il a appris. Peut-être qu'elle le saura un jour. Peut-être qu'elle ne saura jamais. Il met comme une distance entre eux tout à coup, et elle se sent fautive. Elle sent toujours le feu lui dévorer le ventre, et lui réchauffe les joues. Il lui tend un sac de couchage, qu'elle étend pas très loin du feu. Il prend place près du feu et se défait de sa cape. Elle se sépare aussi de la sienne malgré le froid ambiant. Elle a l'impression d'être un radiateur à elle toute seule. La journée a été trop pleine d'émotions, il faut peut-être qu'elle dorme pour calmer tout ça, et elle se réveillera demain sûrement dans de meilleures dispositions. Elle s'assoit sur le sac de couchage et observe Patrick découvrir des tatouages, ou des cicatrices, elle ne sait pas très bien. L'une des marques s'allume soudain au contact de l'objet qu'il tient dans sa main, et elle lève les yeux vers le visage du brun. « We're safe. For now. You better sleep while you can, we're going to have a long day tomorrow. » Il ne la regarde pas. Mais elle ne baisse pas les yeux. Elle le voit effleurer du bout des doigts certains des tatouages, et se demande à quoi ils servent, se demande comment il les a eus, si c'était douloureux. Elle a tant de questions, et ça ne fait que commencer. Le mal de tête lui tombe dessus comme un étau. Tout est arrivé si vite. La tension entre ses deux tempes est presque irréelle, elle est obligée de fermer les yeux. Elle ne les rouvre qu'au bout de longues secondes. Patrick a relevé les yeux vers elle.

«  I've never felt so alive in my entire life either, » La confidence est si inattendue qu'Azalea pense l'avoir rêvée, au début. « When I'm with you. I've never felt more alive in my entire life than when I'm with you. » Le cœur d'Aza s'emballe en voyant les joues rosies de l'homme. Elle soutient son regard malgré tout. « Please do not think this is why I invited you to come. I- I did this for you, because you deserved it. Needed it. And because you make me feel- » Elle sourit légèrement. Il a fait ça parce qu'il pense qu'elle méritait mieux que cette vie dans laquelle elle s'était enterrée. Il la connaît à peine mais il a voulu la sauver quand même. Ils ne se connaissent pas mais ils se sont tous les deux fait ressentir quelque chose qu'ils n'avaient jamais ressenti avant. « -different. Better. A better man. » Il a levé les yeux vers le ciel. Mais elle le regarde toujours. Il se passe de longues secondes ainsi. Elle détaille les courbes de son visage pendant qu'il s'intéresse aux étoiles. Et elle pense Et si tout ceci était un rêve ? Et si je me réveillais demain matin dans mon lit à la maison, en ayant imaginé tout ça, en l'ayant imaginé lui, depuis le début ? Elle le fixe, comme pour s'assurer de sa réalité. La fatigue est bien là, elle a envie de dormir mais elle a peur de fermer les yeux et de voir tout ça disparaître. Elle pince les lèvres. Elle se doit de croire que tout ça n'est pas un rêve. Il le faut. Elle décide qu'il est temps qu'elle arrête de réfléchir. Alors elle s'allonge sur le sac de couchage. « Try to sleep, too. » Elle murmure, une fois étendue, sa cape toujours sur elle pour lui tenir chaud. « Good night, Patrick. » Elle pensait avoir du mal à s'endormir, mais la tension a raison d'elle. Elle sombre en l'espace de secondes, et ses rêves sont peuplés d'histoires, de magie, de regards bruns et de nuits froides.

Il fait plus froid que jamais quand elle ouvre les yeux. Elle ne sait pas combien de temps a passé, mais la nuit est toujours là, et plonge la prairie dans cette même lumière lunaire qu'un peu plus tôt. Elle est bien là. Le rêve se poursuit. La réalité, même, peut-être. Elle se retourne doucement et voit Patrick, toujours auprès du feu qui se meurt, qui lutte contre le sommeil. Il n'a même pas vraiment remarqué qu'elle s'est réveillée. Le corps tout ankylosé, Azalea se lève, et emmitouflée dans le sac de couchage, vient s'asseoir à côté de lui. Elle lui donne un petit coup d'épaule, pour le réveiller un peu, et penche la tête vers lui, et dans un murmure, pour ne pas trop le sortir de son demi-sommeil, dit : « You should sleep. » Elle commence à se lever pour se séparer du sac de couchage et le lui tend. « I see you struggling, come on, don't try to be a hero. » fait-elle pour l'embêter un peu. Leurs flancs sont collés l'un à l'autre et leurs visages sont proches, mais au cœur de la nuit, ça paraît si évident, si normal tout à coup. « I'll take the watch. I promise I will wake you up if I see anything weird. » Nouveau coup d'épaule. Elle rapproche sa bouche de son oreille pour murmurer, toujours aussi bas. « Come on. » Ses lèvres effleurent les boucles brunes du magicien.
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Il est habitué aux longues nuits froides. Il s'en fiche. Et puis, il a le feu et les étoiles pour lui tenir compagnie.
Au début, il n'arrête pas de la regarder du coin de l'oeil. Pour vérifier qu'elle dort paisiblement. Pour vérifier qu'elle a bien un grain de beauté au-dessus de la lèvre. Pour vérifier qu'elle dort. Pour l'observer; à quoi bon s'en cacher finalement? Juste pour l'observer. Elle est différente de toutes les femmes qu'il a jamais connu. Elle est différente de toutes les personnes qu'il a jamais connu. Sans doute que c'est pour ça qu'il l'apprécie tant.
Finalement, Patrick se décide à arrêter de la regarder. Elle n'a pas signé pour ça. Pour lui qui la regarde et la désire. Elle veut la liberté et elle veut la chance d'être enfin indépendante, alors il ne doit pas la regarder. En restant aux aguets, ses prunelles sombres parcourant les environs protégés magiquement, il se concentre et finit par oublier le monde, finissant dans une profonde méditation semi-consciente qui lui éclaire l'esprit et disperse les mauvaises pensées.
Il sent aussitôt quand Azalea se réveille, et a un peu de mal à reposer les pieds sur terre. Le feu de camp s'est éteint, tous ses membres lui font mal et il serait bien capable de dormir quelques heures au cas où. Mal à l'aise, il cligne des yeux avant de les tourner vers Azalea, qui s'est glissée à côté de lui et lui a donné un petit coup d'épaule. « You should sleep. » Il fait la moue. “ You should sleep, rétorque-t-il. You still have a few hours before noon. ” Sa voix est douce comme la sienne, mais un peu dubitative. Elle se lève pour enlever le sac de couchage et le lui tendre; il s'en empare machinalement. « I see you struggling, come on, don't try to be a hero. » Il grimace. “ I thought I was the hero that got you out of here, ” lâche-t-il, plaisantin pour une fois: peut-être la preuve qu'il a véritablement besoin de sommeil.

Il joue avec le sac de couchage dans ses mains, toujours mal à l'aise. Patrick n'est pas trop habitué à la bienveillance. « I'll take the watch. I promise I will wake you up if I see anything weird. » Elle s'est rassise à côté de lui. Elle est si proche: leurs épaules se touchent, et elle bute contre la sienne gentiment comme pour insister. Leurs visages aussi sont si proches, surtout quand elle lui glisse à l'oreille, laissant ses lèvres effleurer sa peau: « Come on. » Il ferme les yeux, un instant, comme pour retrouver son tempérament.
Puis il tourne lentement le visage, pour la regarder dans les yeux, afin qu'ils soient nez-à-nez. Encore plus proches. Ils sont encore plus proches, si c'est possible, leurs souffles se mélangeant. Tout d'un coup, Patrick se rend compte qu'il n'a plus si froid même si les dernières braises du feu en train de mourir n'y sont pour rien. Il n'avait pas réalisé à quel point elle était belle, à quel point il voulait d'elle dans sa vie, à quel point il avait toutes les raisons égoïstes possibles de vouloir l'échapper du manoir. Avant de le dire, il ne savait même pas ce qu'il ressentait pour elle. Avant de la voir comme ça, si proche, il ne savait même pas combien il la trouvait belle.
Quand il tend le cou, il a une petite hésitation, juste avant que leurs lèvres se touchent. Elle a un petit mouvement de recul, lui d'arrêt. Puis finalement, il se penche en avant plus franchement et pose ses lèvres sur les siennes.

Is this what you wanted? Last night. I saw it in your eyes,” souffle-t-il contre ses lèvres en se détachant rapidement, instaurant une distance de sécurité entre eux — quelques petits millimètres entre leurs deux bouches, si bien qu'elles s'effleurent quand il parle. Il se recule franchement finalement, se redresse et la regarde. Il est un peu étourdi du manque de sommeil et de la faim, du baiser aussi, et détourne les yeux. Machinalement, sa main droite est revenue frotter anxieusement l'un des tatouages de ses bras. “ I am tired but I do not wish to sleep. Il a les yeux baissés sur ses mains. If you are ready, we can go now. We don't have time to spare if we want a headstart on your uncle. ” Il y a tout un art pour détourner le sujet, et faire oublier des actions embarassantes, et Patrick est très nul en pratique.
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Elle n'a pas calculé ses gestes, vraiment pas. C'est la fatigue, le demi-sommeil dans lequel elle est encore plongée qui l'ont fait agir sans réfléchir. Elle s'est rapprochée comme s'ils en avaient l'habitude, comme si c'était normal, comme si c'était une évidence indiscutable. Quand il se tourne vers elle pour lui répondre, leurs visages sont soudain si proches que Azalea a l'impression d'être réveillée d'un coup. Soudain le monde semble ne plus avoir beaucoup d'importance. Il n'y a que ces petites tâches de rousseur autour de son nez. Cette cicatrice au-dessus de sa bouche, qu'elle a remarqué depuis bien longtemps mais jamais vue d'aussi près. Les boucles brunes, si familières. Le regard sombre et intense qu'il lui lance malgré la fatigue. Elle a l'impression d'avoir le souffle coupé, met ça sur le compte du froid pendant une demi-seconde, avant de se rendre compte qu'elle n'a pas froid du tout, et qu'elle brûle de nouveau, sans pouvoir rien y faire. C'est désarmant, de ne pas avoir de contrôle sur les choses. C'est désarmant, ces yeux-là qui la regardent. Il se rapproche un peu plus, et parce que c'est la première fois, parce qu'elle veut s'assurer qu'elle ne se méprend pas sur ses intentions, elle recule un peu, ne quittant pas ses lèvres des yeux. Quand il se penche une nouvelle fois, elle ne recule pas. Elle le laisse effleurer sa bouche, puis poser ses lèvres sur les siennes, et elle a l'impression que son cœur va exploser dans sa poitrine. C'est la première fois qu'on l'embrasse. C'est la première fois qu'elle ressent ça pour quelqu'un. C'est la première fois que ce feu la dévore, et elle ne comprend même pas ses propres sentiments. Bien sûr, qu'il y avait quelque chose de différent, avec lui. Mais jusqu'à ce qu'ils quittent l'enceinte de la maison de son oncle, elle ne s'était pas autorisée à ressentir tout ça. Comme si elle n'avait pas eu le droit. C'est comme si tout lui tombait dessus instantanément. Comme si on ouvrait les vannes qu'elle avait gardé scellées pendant toutes ces semaines où ils se sont effleurés, regardés, parlés dans la nuit.

Quand leurs bouches se séparent, elle a fermé les yeux. « Is this what you wanted? Last night. I saw it in your eyes, » Ils s'effleurent toujours. Leurs lèvres se caressent même quand il prononce ces mots. Elle ne rouvre les yeux que quand elle le sent s'éloigner vraiment. Elle ne répond même pas à sa question, puis que la réponse est tout à fait évidente. Elle a un peu du mal à s'imaginer prononcer ça à haute voix aussi, c'est trop nouveau pour elle. Elle n'a pas l'habitude de parler de choses comme ça. « I am tired but I do not wish to sleep. » Il parle mais elle n'est pas vraiment très concentrée. « If you are ready, we can go now. We don't have time to spare if we want a headstart on your uncle. » Azalea n'a pas écouté un seul mot de ce qu'il vient de dire. Elle essaie pendant quelques secondes de se rappeler des mots qu'il a prononcés mais rien ne vient. Elle n'a pas fait attention. Elle entrouvre la bouche pour parler, essaie de trouver quelque chose à dire, mais c'est peine perdue. Elle a le souffle coupé, les pensées en bazar.

Elle ne trouve qu'une chose à faire. D'une main, elle prend son menton et le force à tourner de nouveau le visage vers elle. Cette fois c'est elle qui pose ses lèvres sur les siennes. Et ce n'est pas du tout le même genre de baiser. Azalea n'hésite pas. Le baiser est plus pressant, plus passionné. On dirait que d'une seconde à l'autre, tout va disparaître. Elle glisse une main dans sa nuque, agrippe les boucles brunes avec un naturel désarmant. Elle prend le temps de jouer, de sourire en l'embrassant. Mais le sourire ne reste pas longtemps, il est balayé par quelque chose de plus animal, de plus sérieux et incontrôlable. Elle ne se rend compte de ce qu'elle fait qu'au bout de longues secondes. Elle se détache alors de lui, la respiration haletante, la tête qui tourne. Ses yeux s'ouvrent un peu plus sous la surprise, quand elle réalise. « I- » Son cœur bat si fort qu'elle a l'impression qu'il peut l'entendre. « I'm sorry. » Leurs yeux se rencontrent furtivement. « I didn't mean to- » Elle n'a pas voulu lui faire peur. Peut-être qu'il lui a donné ce premier baiser parce qu'il avait compris qu'elle en avait envie. Pas forcément parce qu'il ressent le feu lui aussi. Elle se redresse, passe une main dans ses cheveux. Elle ne peut pas tout gâcher, pas maintenant. Il va prendre peur. « Sorry. » Elle commence à se lever, prête à rejoindre sa place initiale, là où elle dormait. Elle se sent coupable de s'être laissée aller comme ça. Il n'a pas signé pour ça. « Sorry »
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you can hear it in the silencehe says, look up and your shoulders brush, one proof, one touch, you felt enough.

Patrick a déjà embrassé des gens. Des hommes et des femmes. Bon, des femmes, surtout lors de rituels magiques pour unir leurs forces et des hommes... bref, là n'est pas la question. Il a déjà embrassé des gens et là d'où il vient, ça ne veut pas dire grand chose. C'est quelque chose que l'on fait pour la magie, par la magie. Mais il sait (et il comprend pourquoi) dans ces contrées-là, tout est différent, pourquoi Azalea le regarde de cette manière en cet instant précis, pourquoi elle semble... perturbée. Il ne sait pas pourquoi il l'a embrassée, il ne sait pas pourquoi il veut l'embrasser de nouveau, il ne sait pas pourquoi ce genre de pensées sont franchement perturbantes. Tout ce qu'il sait, c'est que leur souffles se mélangent, ils sont si proches, sa peau si proche, son coeur si fort. Tout ce qu'il voit, c'est ses pupilles dilatées de désir, sa lippe tremblante et son air déterminé quand elle l'attire à lui et l'embrasse à son tour. Ce n'est pas le même genre de baiser. C'est un baiser entier et sincère, un baiser avide et passionné, qui laisse sur les lèvres de Patch des picotements joueurs et une douleur agréable; ce n'est pas la douleur de sentir sa bouche sur la sienne, mais la douleur de ne pas l'y garder plus longtemps.
Il la sent glisser sa main dans sa nuque, dans ses cheveux, et il se serre machinalement contre elle, prend à son tour son visage entre ses mains — un peu maladroitement —, ses mains glissant dans son cou, sur ses épaules, ses flancs, ses hanches, tout pour l'attirer plus proche de lui parce qu'il veut ça, oui, il le sait, il veut ça, il la veut elle, il veut ce baiser et il tout ça.

Elle s'éloigne, il rouvre les yeux. « I- I'm sorry. » Il la regarde mais elle évite ses yeux. Elle est un peu échevelée, les lèvres roses, les joues rouges. Ses yeux agrandis par la stupeur — et quelque chose d'autre —, ses mains qui se détachent de ses cheveux et de sa nuque. Sa chaleur qui s'éloigne. « I didn't mean to- » Il la regarde. Il attend. Il ne sait pas trop quoi en penser, si ce n'est qu'il aimerait mieux qu'elle reste proche de lui pour qu'il l'embrasse de nouveau — mais elle se recule, se redresse et commence à se lever en le martelant de « sorry, » l'air pertubé, l'air d'avoir envie de s'éloigner et pendant un instant, Patrick est à deux doigts de le faire: après tout, qui est-il pour la forcer à son propre désir? qui est-il pour l'inciter à faire ce qu'il a envie qu'il fasse? Elle n'a pas quitté un tyran pour un autre.
Mais d'ele-même, sa main se lève pour attraper son poignet et l'empêcher de finir de se lever, et quand il tire sèchement vers lui, elle est obligée de s'asseoir. Elle n'essaie pas de se dégager, elle n'essaie pas de le repousser; quand il lâche son poignet, elle est toujours là et le regarde d'un air incertain. Mais quand il embrasse de nouveau, elle ne s'enfuit pas.

Il est doux et tendre et quand elle répond à son baiser, il s'enflamme et sa peau le brûle et elle n'est pas assez proche, elle n'est jamais assez proche alors qu'il l'attire contre lui, la serre dans ses bras, laisse ses lèvres s'évader sur son menton, dans son cou, dans l'encolure de la chemise trop grande qu'il lui a prêté. Mais il revient à ses lèvres, encore et encore, pour les embrasser, les maltraiter du bout des dents, pour la tourmenter encore et encore, encore et encore, sans savoir s'arrêter. Il est celui à se détacher, d'à peine quelques centimètres, pour la regarder dans les yeux — étrécis par le désir, encore une fois, tout son corps tendu par l'impatience et l'attente et la peur et la confiance. Il est à bout de souffle, son coeur bat la chamade dans sa poitrine et la main qu'il tend pour replacer une mèche de cheveux derrière son oreille est presque tremblante, presque brûlante aussi. “ I'm not sorry, ” dit-il simplement, le regard flamboyant, la défiant de le repousser à nouveau quand il se penche pour un autre baiser.
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Azalea a rencontré un certain nombre d'hommes dans sa vie. Beaucoup ont été de passage dans leur grande bâtisse, notamment les fils de ses associés, qui revenaient régulièrement. La plupart du temps, ils étaient là suite à des manœuvres manquant terriblement de discrétion de la part de leur oncle pour faire rencontrer à Mary son futur mari. Jamais pour Azalea. Ça n'a pas empêché certain d'entre eux de s'intéresser à la jeune blonde, et elle a joué le jeu de certains d'entre eux, peut-être parce qu'elle avait envie de vivre quelque chose, elle aussi. Elle s'est longtemps imaginé que le désir, dans la réalité, était quelque chose qui n'existait pas vraiment, qu'on inventait juste pour les belles histoires, les beaux romans. Elle n'a trouvé dans les yeux des hommes – et des femmes – que l'envie de séduire, l'envie de se prouver qu'on existe. Au fond, peut-être qu'Azalea s'était résignée à ne jamais connaître ce dont parlent les livres. Elle savait très bien que son oncle ne ferait aucun effort pour la marier, et que si elle se retrouvait un jour liée à quelqu'un, ce ne serait que par arrangement ou pas défaut. Et voilà que maintenant elle est là. Dans les bois en pleine nuit, avec Patrick. Il y a ses yeux bruns, ses cheveux noirs, le grain de sa peau. Ses lèvres qu'elle n'a pas envie de quitter. Tout semble disparaître pour ne plus laisser que lui. Comme si tous les fils qui la reliaient à la gravité étaient coupés, soudainement, pour ne laisser que lui. It's like gravity. Your whole center shifts. Suddenly, it's not the Earth holding you here. C'est étrange, elle n'a jamais entendu quelqu'un compter quelque chose de semblable. Elle n'a jamais même pensé que ça pouvait être aussi violent, aussi intense. Elle ne sait pas où tout ça est né. Quand tout ça est né. Est-ce lors de leur premier regard ? Est-ce dans leurs sourires volés, le soir, au moment du thé, quand Azalea taquinait sa cousine sur ses caprices ? Est-ce dans ces moments où ils se sont frôlés sans jamais vraiment se toucher, au moment de se dire bonne nuit, en se baladant de nuit dans le parc, à l'insu de tous ? Elle n'en a pas la moindre idée. Mais maintenant c'est bel et bien là, et ça balaie tout sur son passage. Elle a envie de l'embrasser, encore. Que ça ne s'arrête jamais. Le monde pourrait s'arrêter maintenant qu'elle serait prête à l'accepter.

Et pourtant elle recule. Elle s'arrache à lui. Il l'a aidée à s'enfuir parce qu'il a vu sa souffrance sourde chez son oncle. Elle le sait. Il ne faut pas qu'elle s'imagine quelque chose d'autre. Et il est hors de question qu'il s'imagine qu'elle est l'une des ces femmes qui attendaient un preux chevalier. Elle sait bien qu'il l'a sûrement mieux cernée que ça mais… Elle ne veut pas qu'il pense qu'elle tombe dans ses bras parce qu'il a fait ça pour elle. Ce serait idiot. Elle commence à se relever pour aller reprendre ses esprits, en s'excusant autant qu'elle le peut de ce geste non prémédité. Elle a encore l'impression que son coeur bat jusque dans ses lèvres, pourtant. Elle a besoin d'aller marcher un peu, peut-être. De laisser cette pulsion redescendre. Ça lui est presque douloureux de s'éloigner, tant elle a envie de se blottir contre lui et de goûter à ses lèvres jusqu'à l'aube. Au moment où elle s'apprête à s'éloigner, une main retient son poignet, et elle se retrouve de nouveau à quelques centimètres de lui alors qu'elle avait prévu tout le contraire. Mais c'est lui qui l'a attiré à elle, cette fois. C'est lui qui l'a empêchée de s'éloigner. Il la regarde, pendant une demi-seconde, et elle ne sait pas trop ce que ça veut dire. Elle ne part pas pour autant, trop curieuse de sa réaction, et incapable de détacher son regard de ses lèvres qui sont de nouveau si proches des siennes. Il se rapproche, encore et encore, et lui offre un nouveau baiser. Alors Azalea s'oublie complètement, et ferme les yeux quand il fait descendre ses lèvres dans son cou, sur sa clavicule. Leurs lèvres se retrouvent, encore et encore, pendant de longues secondes. Ils n'arrivent pas à se lâcher, et Azalea s'accroche à lui un peu plus, elle passe ses mains dans son cou, l'une d'elle passe même par le col de sa chemise pour aller se nicher dans le creux de ses omoplates. Quand il rompt le baiser, leurs visages restent à quelques millimètres l'un de l'autre, et il replace une de ses mèches blondes derrière son oreille. Elle blottit sa joue contre sa paume brûlante et referme sa prise sur son cou. « I'm not sorry, » lâche-t-il avant de se pencher vers elle de nouveau. Quand il pose ses lèvres sur les siennes, elle sourit. En ne lâchant pas ses lèvres, elle vient s'asseoir sur ses genoux, et le débarrasse de sa cape avant de venir agripper ses cheveux. Elle n'est pas désolée non plus, au fond. Certainement pas maintenant. Et elle ne veut plus jamais être désolée. Elle veut seulement être avec lui, être contre lui, fusionner avec lui.
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