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 AMERIKATE ı↔ı MY ANGEL FLUNG OUT OF SPACE

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Prisoners + trapped & forgotten
Kate Bishop
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my angel flung out of spacegirls love each other like animals. there is something ferocious and unself-conscious about it. we don’t guard ourselves like we do with boys. no one trains us to shield our hearts from each other. with girls, it’s total vulnerability from the beginning. our skin is bare and soft. we love with claws and teeth and the blood is just proof of how much. it’s feral.

and it’s relentless.


four years agoAmerica will protect you.Protect me?! Yes.PROTECT ME?Yes, my Queen. You're going to need protectio- - ” Il s'interrompit pour éviter la coupe de vin que lui lança son épouse à la figure. “ You're going to need protection, now that you are queen. My Queen. The kingdom has many enemies and- -Don't you dare throw your titles at me, your Majesty. I've been a Crown Princess for way longer than- - America will protect you. That is all. ” Sur ces mots, le Roi se leva en abattant ses poings sur la table. “ I have more important matters to attend- More important matters? -so I will see you tonight, my Queen. Ser... well, I warned you before. You be careful. Don't you dare- - ” Katherine s'interrompit en voyant le Roi lui tourner le dos et quitter la pièce dans un théâtral mouvement de cape. Incroyable. Cela faisait maintenant trois ans qu'ils étaient mariés et quelques mois que la guerre durait; une guerre longue, politique et technique, à laquelle elle n'entendait rien. Tout ce que Katherine savait, c'était que le peuple du royaume — son royaume — crevait de faim et de peur. Et qu'elle n'avait clairement pas besoin d'un chevalier dans les pattes pour veiller à sa protection. Elle s'occuperait seule des assassins et des mercenaires! Si Theodore pensait qu'il allait pouvoir la réduire au silence ainsi, il se trompait formidablement.
Katherine tourna la tête vers le chevalier en armes, qui ne s'était pas défait de son armure et n'avait pas bougé depuis le début de la conversation. “ Ser America, huh? What kind of name is that... ” grogna Katherine, plus à elle-même qu'à l'adresse du fameux chevalier. Avec un soupir, elle se leva de son chaise et contourna la table encore pleine à craquer de mets plus délicieux les uns que les autres. Voir toute cette nourriture lui tordait l'estomac. Elle pensait, encore et encore, aux corps apauvris et maigres et malades des gamins, qui tapissaient les rues; aux côtes transparant sous la peau de certaines domestiques; aux traits émaciés des soldats. Elle jeta un coup d'oeil soupçonneux au chevalier qui, toujours, ne bougeait pas, avant de lâcher un énième soupir en attrapant une pomme qu'elle croqua en se dirigeant vers la fenêtre de la salle à manger.
Une vue imprenable sur la capitale du royaume. Katherine aurait aimé se glisser dans les rues de Talins, se perdre dans le dédale de ruelles et de cul-de-sac qu'elle connaissait comme le dos de sa main après trois ans d'escapades nocturnes... Katherine croyait aux actes de courage et de bravoure quotidiens. Elle croyait qu'aider une personne, c'était aider tout le monde. Elle croyait à tout ça... mais parfois, elle avait l'impression que son combat était perdu d'avance. Que son sexe l'empêcherait toujours de faire des actions pérennes dans ce monde. Finalement, lasse, elle jeta le trognon de sa pomme par la fenêtre ouverte et se détourna pour observer le chevalier. Il s'était silencieusement rapproché mais toujours pas décasqué. “ You will not step closer, ser, ” grinça la reine à son adresse, la voix tendue, avant de le contourner soigneusement et de quitter la pièce sans vérifier qu'il lui emboîtait le pas.

Elle aurait aimé être chevalière. Être assassine. Avoir du pouvoir. Être dangereuse. Faire pâlir les hommes et s'évanouir les femmes. Pouvoir monter à cheval et porter l'épée et rire du danger sans qu'on l'observe avec curiosité, dépit et mépris. Son père avait tenté de calmer ses ardeurs; en vain. Après la mort de sa mère et l'accident, rien n'avait jamais pu empêcher Katherine de sortir s'amuser avec les garçons dans la cour du château et rien n'avait jamais pu l'empêcher de faire ce qu'elle désirait. Son mari l'avait compris, au bout de trois ans. Enfin, Katherine pensait qu'il l'avait compris. Qui était-il, pour penser qu'elle accepterait un chevalier sur ses talons toutes les heures de la sainte journée? Qui était-il, pour lui imposer cela et quitter la pièce comme si de rien n'était?
Tant pis. Elle se vengerait plus tard. En attendant, elle avait des criminels à traquer. Elle se sentait revivre, la nuit. Talins était une ville silencieuse, une fois la lune hissée dans le ciel: tout le monde retenait son souffle, et seuls les gémissements des rat venaient troubler le silence. Et parfois, les hurlements de terreur et les cris de douleur.
C'est ce qui la guida. Et qui aiguisa sa haine et sa rage. Et c'est comme ça qu'elle se retrouva assise à califourchon sur un homme, à abattre son poing encore et encore sur son visage, à la manière d'un mâle; mais sans honte, sans timidité, sans retenue. Elle n'écoutait rien, n'entendait rien, ne voyait rien; il y avait que le rouge du sang, et le noir de la colère. Alors elle frappait, elle frappait, elle frappait et Katherine savait qu'elle aurait pu tuer cet homme. Un garde. Un garde de la ville en train de profiter de l'innocence d'une femme. Comment Theodore pouvait-il permettre cela en son fief?
Elle n'entendit pas les cris des autres gardes, ou encore les bruits de pas derrière elle. Elle ne sentit rien, jusqu'à ce que la terre se dérobe sous ses jambes et qu'on la soulève sans mal avec un bras négligemment passé autour de son abdomen. “ Here! They're running away! ” Katherine entendit un garde crier. Elle avait été jetée sur l'épaule de- mon dieu. America. Le chevalier. Le putain de chevalier.
Ils s'arrêtèrent dans une allée. Le chevalier la fit glisser sur ses pieds et la plaqua dans un coin, pour qu'ils restent dans l'obscurité et ne se fassent pas surprendre par les gardes. Il n'avait pas son casque.
Une fois les gardes éloignés, ils retournèrent dans la lumière. Katherine sentit ses tripes se nouer. “ But you're a- ” America tourna les yeux vers elle. “ You're a woman. ” Le chevalier — la chevalière arqua un sourcil. “ Indeed. Your Majesty.Pardon me? Indeed, your Majesty.Oh. No. I'm just a knight. ” America lui sourit.
Katherine sut qu'elle était foutue.

___________________________________


Elle avait monté toute la nuit, toute la journée précédente et toute la nuit d'avant. Elle avait changé trois fois de cheval dans trois patelins différents et n'avait mangé, en tout et pour tout, que la moitié d'un pain et un peu de fromage. Elle n'avait pas eu accès à grand chose d'autre. Et quand bien même: ses tripes étaient constamment nouées depuis qu'elle avait appris la nouvelle et elle aurait été incapable d'avaler quoique ce soit. “ Your Majesty- you need- you need to rest- ” lui cria Elijah. Elle tourna la tête vers lui, sans pour autant lâcher sa prise sur les flancs de son destrier ou sur les rênes. “ You will only hurt yourself! His Majesty wouldn't- - You shut your damn mouth, Elijah. We'll rest when we're dead, ” grinça-t-elle seulement en augmentant la cadence malgré le souffle effréné de la bête. Pourtant, à l'horizon, elle apercevait enfin la silhouette du château qu'elle cherchait depuis des heures et des heures, des lieues et des lieues.
Ospria, avec ses fameux clochers résonnant à tout heure du jour et de la nuit, pour des raisons différentes. Pour une fois, ils étaient tous silencieux, par respect pour la souffrance, pour la mort, pour la guerre qui se déroulait à seulement quelques heures de route de là. Katherine adressa une prière silencieuse pour la sécurité de son époux, là-bas, sur le front... mais elle savait que William veillait sur lui, et veillerait sur lui quoiqu'il arrive. Elle lui faisait confiance. Comment douter, après tout, de sa loyauté et son affection pour le roi?
Mais sa place n'était pas au front. Sa place à elle était à Talins, auprès du peuple, pour régner en l'absence de son mari. C'est pourquoi elle n'avait pas compris quand America avait fait des pieds et des mains pour y aller. Elle avait insisté, grogné, supplié, soupiré pendant des jours et des jours. Katherine lui avait fermé toutes les portes, toutes les oreilles, ignorant ses demandes répétées, allant même jusqu'à s'enfermer dans ses chambres pour ne pas avoir à l'entendre lui demander, encore et encore, de rejoindre les autres soldats au front. Sa place n'était pas au château alors que ses frères d'armes mourraient là-bas. Mais elle aimait trop sa reine pour partir sans son autorisation; et sa reine l'aimait trop pour la laisser partir.
Mais elle l'avait fait. Elle avait été trop faible.
La missive était venue deux lunes entières après son départ. America avait été blessée et rapatriée à Ospria. Entre la vie et la mort.

Open up the gates for the queen! ” L'on s'exécuta sans mal et Katherine s'engouffra dans la ville, qu'elle n'avait jamais visitée auparavant, ignorant peuple et soldats, se dirigeant seulement vers le château en empruntant la rue principale. Elle sauta presque de son cheval, se glissa entre les gardes du baron de la ville, trépigna devant les portes mettant un temps infiniment long à s'ouvrir. Elijah et David avaient du mal à suivre derrière elle. “ Your Majesty- - Do not speak, Elijah. Do not- - ” Elle s'interrompit en sentant David poser sa main sur son épaule. “ We're here, ” dit-il simplement. La porte avait encore du mal à s'ouvrir. Katherine se retourna pour regarder ses deux plus fidèles amis. Ils avaient grandi ensemble, dans un royaume qui lui semblait désormais fort lointain, tous les trois contre le monde. Et maintenant, aux confins même d'un monde régis par des magies et des règles et des sortilèges auxquels les gens de leur peuple n'entendaient rien, ils se tenaient là, confiants et souriants légèrement, ses rocs, ses garçons, couverts de poussière mais toujours plein d'espoir. “ Thank you, ” dit-elle simplement, avant de reprendre son masque de reine et de se détourner pour pénétrer dans le château.
Le baron se précipita aussitôt vers elle. “ Your Majesty- - Tell me where she is. Please. ” Il lui indiqua le chemin le plus rapide et Katherine s'y engagea aussitôt, sans réfléchir, grimpant les marches quatre à quatre, ignorant les battements affolés de son coeur. Ses mains tremblaient quand elle trouva la porte indiquée par le baron — la porte avec la mosaïque bleue. Elle tremblait de tout son corps quand elle l'ouvrit.

Elle était si petite, dénudée de son armure, dans ce grand lit bien trop spacieux pour un seul être. Si petite, si maigre et si faible et si blême. Katherine aurait voulu la prendre dans ses bras et la protéger du monde, tout en sachant pertinemment qu'elle n'en avait nul besoin. Pourtant, à ce moment-là plus que jamais, America lui semblait si fragile. Si délicate. Elle ne l'avait jamais vu ainsi faible, ainsi à sa merci d'une certaine manière; même dans l'intimité, elle gardait toujours ce masque et cette distance, ce mur érigé entre elle et le monde, entre elles. Elle avait ouvert la porte pour sa reine; mais jamais elle n'aurait abattu ce mur.
Le claquement de la porte se fermant lui fit ouvrir les yeux brusquement et un instant paniquée, elle se redressa dans son lit. “ America- - oh America, ” soupira Katherine en se précipitant à son chevet, s'asseyant au bord du lit et prenant sa main dans les siennes pour la serrer de toutes ses forces. “ I was so- I was so- scared Le noeud dans son estomac était toujours présent mais elle avait maintenant le coeur au bord des lèvres. Elle était si fragile, si faible, si blême, si maigre aussi. Et la blessure... Katherine pouvait voir la magie noire pulser dans les veines de sa chevalière, à la base de son cou. Son cou qu'elle avait tant de plaisir à caresser, à embrasser, à effleurer du bout des doigts pour son bon plaisir.
Quand elle avait épousé le roi Theodore, elle avait pris amants et amantes jusqu'à en être complètement dégoûtée. C'était juste pour le rendre dingue et jaloux, pour attiser sa colère et son mépris, pour le persuader que leur hymen était une mauvaise chose; mais Theodore... Theodore était spécial. Une chose plus profonde que l'amour ou la passion les liait. Il lui avait appris que le devoir d'être roi et reine était plus important que n'importe quel amant et n'importe quelle amante. Il lui avait appris tant de choses. Elle aurait aimé se souvenir, en cet instant précis, comment être courageuse.
Mais il n'y avait que des larmes, dans ses yeux et sur ses joues, alors qu'elle embrassait ses mains jointes à celle d'America; alors qu'elle serrait sa main froide dans son cou, contre son épaule. “ I thought I lost you, ” gémissait-elle entre deux sanglots. “ They said- they said- - ” Elle ne pouvait pas parler. Sa chevalière ne disait rien. Trop faible? Trop distante? Katherine aurait aimé la secouer dans tous les sens pour lui arracher quelques mots, n'importe quoi.

La reine ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais fut interrompue par trois coups secs toqués à la porte. Elle lâcha aussitôt la main d'America, renifla, se passa la main sur le visage et se releva avant de se tourner vers la porte. “ Come in. Your Ma-Majesty, ser- ser Elijah told us to- - ” C'était une petite domestique replette qui tenait un baquet d'eau chaude, suivie par une autre domestique et un baquet d'eau froide. “ Put it- yes, there. Thanks. ” Les domestiques quittèrent la petite pièce en s'excusant et Katherine se tourna vers son amante. “ I- I've been riding for days. I'm sorry. This is not my best look... ” Elle était couverte de poussière, en habits d'homme plus pratiques pour monter, ses cheveux nattés à moitié défaits et les traits creusés du manque de nourriture et de repos. Mais elle ne s'était jamais sentie aussi bien. À sa place.
Elle prit à nouveau place sur le lit et reprit la main d'America dans les siennes. “ Oh, America, murmura la reine à son chevalier le plus fidèle. I thought I lost you. I was so scared... ” Une nouvelle fois, elle déposa ses lèvres sur sa main, sur chacun de ses doigts, sur chacune des jointures de son poing, sur sa paume. “ Don't leave me in this world alone, ” rajouta-t-elle d'une petite voix, avec une pointe de culpabilité pour son roi et époux. “ I couldn't bear it.
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America Chavez
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Elle ne se rappelait plus très bien de ce qui s'était exactement passé. De comment elle était arrivée là. Elle avait des bribes de souvenirs, mais son esprit faible ne lui permettait pas de remettre toutes les images en ordre. Elle se revoyait au fond de la forêt, sautant d'arbre en arbre avec l'agilité d'un elfe, à traquer les groupe d'une vingtaine d'ennemis qui marchait d'un pas déterminé vers la tente royale. Le fait qu'elle soit arrivée plus tard que les autres auprès de la garde avait été un avantage. Elle ne s'était pas immédiatement rendue auprès du roi ou de ses chevaliers les plus courageux. Elle avait emprunté des chemins plus sombres, plus tortueux afin de ne pas se faire remarquer et de ne pas attirer l'attention sur le fait que le roi n'était pas très loin. Elle avait recouvert son armure de terre mouillée pour ne pas être reconnaissable au premier coup d'oeil, et avait longuement élaboré un mensonge en cas de rencontre avec des ennemis : elle était une voleuse qui avait réussi à mettre la main sur une armure de la garde royale. Elle avait prévu de servir ces idioties aux traîtres qu'elle croiserait avant de les transpercer avec une force qu'ils n'auraient pas vu venir. Elle était une femme, personne ne se méfiait d'elle. Mais son voyage jusqu'aux terres de combat avait été des plus calmes, ça l'en avait presque déçue. Jusqu'à ce qu'elle tombe sur ce groupe qui se cachait au fond des bois en parlant un peu trop fort de leur stratégie. C'était un escadron envoyé spécifiquement par le royaume ennemi avec un but bien spécifique : se faire discret, coincer le roi et son entourage proche au moment où ils s'y attendraient le moins. Les prendre par surprise, les tuer jusqu'au dernier, et apporter la tête du monarque à celui qui avait ordonné son assassinat. America était restée en arrière, aussi discrète que possible. La discrétion n'était pas vraiment son fort, en temps normal, mais la situation l'avait forcée à prendre des décisions qui sortaient de l'ordinaire. Elle se souvenait avoir passé une nuit et un jour entier à les traquer. Puis elle se souvenait du moment où ils s'étaient rapprochés du camp du roi, et qu'elle avait vu le premier sorcier seul dans la forêt, en train de faire danser entre ses mains des éclairs bleus. Elle n'avait pas hésité. Elle avait sauté de sa cachette, et avait commencé à se battre, épée en avant, avec cette agilité qui la caractérisait si bien. Ils étaient une demi-douzaine de soldats, mais America n'avait pas un seul doute sur le fait qu'elle pouvait les avoir à elle toute seule. Plongée dans sa transe magique, William le sorcier n'avait pas bougé d'un poil, ne remarquant même pas ce qui se jouait autour de lui. Heureusement pour lui, America était l'un des chevaliers les plus doués de sa génération, si ce n'était le plus doué (enfin c'était son avis sur la question, en tous cas), et elle avait réussi à mettre à terre quasiment tous les assaillants en un rien de temps. Oh, elle était déjà bien amochée, oui, et il y avait ce coup violent qu'elle s'était pris sur la tête mais… Elle était venue à bout du groupe. C'était après cela que les choses devenaient floues. Elle se souvenait d'une silhouette qui se jetait sur le sorcier, se rappelait avoir couru dans sa direction et avoir poussé William juste à temps. Puis après il y avait du froid, il y avait un goût de sang étrange dans la bouche. Le visage du roi. Le galop d'un cheval. Et c'était tout. Puis après, c'était les rêves qui avaient pris le dessus. Une grande bâtisse dans la campagne d'Oonagh. Un faucon qui vole dans le ciel nuageux. La douceur d'un après-midi dans les appartements de la reine. La texture satinée de la robe de Katherine. Un rire, un froissement de draps. Des cheveux blonds. Katherine.

___________________________________


Bang. Elle se lève en sursaut, et la douleur est fulgurante. Sa vision est un peu floue quand elle regarde sa main vide. Son épée, n'est plus là, son poignard non plus. Elle ne peut pas se défendre. Elle grimace, a l'impression qu'on vient de la poignarder en plein dans l'abdomen. Puis ses yeux se posent sur la silhouette près du lit. Les choses lui reviennent. Le combat, le rapatriement, la convalescence. Et il y a Katherine. Son cœur a un raté, et ça lui fait encore plus mal partout. America fronce les sourcils. Elle doit rêver. « America- - oh America, » La blonde se précipite vers elle, et le chevalier doit plisser les yeux pour être sûre qu'elle voit bien ce qu'elle est en train de voir. Pourtant, elle reconnaîtrait cette voix entre mille. Mais il y a comme un voile entre elle et le monde entier. Puis Katherine prend sa main. Et elle reprendre contact avec la réalité. « I was so- I was so- » Le monde se fait plus clair, et America resserre ses doigts autour de ceux de la reine. Comme si elle essayait de trouver une ancre en ce monde pour ne pas sombrer. Pour ne pas être emportée par la douleur. Il n'y a qu'elle qui peut faire ça. Il n'y a que Katherine. La douleur lui donne envie de crier, mais elle se concentre sur les contours du visage de la reine, elle se concentre sur ses cheveux blonds nattés, sur ses lèvres et les traînées de larmes sur ses joues. Elle pleure, pourquoi pleure-t-elle ? Elle embrasse ses mains froides, l'emmène effleurer sa peau douce, veloutée. America se concentre pour rester là. Elle ne veut pas se rendre compte que c'était une hallucination, elle ne veut pas se rendre compte que Katherine n'est pas là. C'est égoïste, elle sait qu'elle n'a pas le droit de penser ça, pas le droit de ressentir ça. I thought I lost you, fait la reine, avec une voix presque brisée. America n'aime pas ça. Elle n'aime pas entendre des sanglots dans sa voix, elle n'aime pas voir ses yeux plein de larmes, elle n'aime pas tout ça. « They said- they said- - » Le chevalier a du mal à déglutir, sa gorge se noue. America esquisse un geste pour serrer un peu plus la main mais elles sont interrompues, et au moment où Katherine lâche sa main, c'est comme si les ombres s'emparaient de nouveau d'elle. Essayaient de la ramener de leur côté. Il lui faut son ange, il lui faut son ancre. Elle a envie de prononcer le nom de la reine, sa reine. Mais les domestiques sont là, et le prénom reste coincé dans sa gorge. Elle qui avait tant de fierté, la voilà qui se bat contre le monde pour retrouver le contact d'une seule femme. Elle entend la reine parler de sa voix si familière aux servantes, tente de garder les yeux ouverts. Elle a encore l'impression d'être dans un rêve étrangement beau. Les derniers rayons du soleil habillent le visage de la reine d'une chaleur qui illuminerait tout un royaume. Elle est si belle, même maintenant, même là. Elle est si belle. Les servantes se retirent. Katherine se tourne vers elle. « I- I've been riding for days. I'm sorry. This is not my best look… » America esquisse son premier sourire depuis des jours. Elle a un peu mal en haut de la pommette droite, mais rien qui soit insupportable. Elle a envie de dire à la reine qu'elle la trouve plus belle que jamais, comme ça. Dans sa vulnérabilité. Mais les mots restent coincés dans sa gorge, encore une fois. America n'a jamais été douée pour les mots, et encore moins pour les sentiments. Oh, elle les ressent, bien sûr. Mais les exprimer, les accepter, c'est une toute autre histoire.  « Oh, America, I thought I lost you. I was so scared… » Katherine prend de nouveau sa main, l'embrasse, encore et encore. Et America a l'impression de reprendre vie. Jamais la reine ne lui a dit des choses comme ça. Du moins pas comme ça. « Don't leave me in this world alone, I couldn't bear it. » Son cœur bat si fort dans sa poitrine qu'elle a l'impression qu'elle va exploser. Elle esquisse un nouveau sourire et serre le plus fort qu'elle peut la main de la reine, de son amante. De la seule femme qui ait jamais eu de l'importance. « Remember, your majesty, Elle insiste de sa voix faible sur le titre, comme à son habitude. Elle sait que ça fait sourire la reine, et elle aime la voir sourire. « I left without saying goodbye. » Elle plante ses prunelles, sûrement un peu fades dû à la douleur, dans celles de Katherine. « That's because I knew we would see each other again. » Elle a un petit sourire en coin, quelque chose de malicieux dans le visage malgré la fatigue. « I guess you could not get rid of me so easily. » Elle pince les lèvres légèrement. « Either you want it or not, I'll always come back to you. » Elle a dit ça sur le ton de la blague, mais son sourire s'affaisse en fin de phrase, pour quelque chose de plus vrai, de plus cru. Ses yeux s'embuent un peu, piquent un peu. She almost lost her. Because she wanted to prove herself she was strong enough. Elle s'en veut. Elle sait que sans elle, l'escadron n'aurait pu être démantelé, et que le roi faisait face à une mort certaine mais… She almost lost her. That's the biggest mistake she's ever made. Elle déglutit avec difficulté et ses prunelles, franches, vulnérables, et peut-être pour la première fois.. affectueuses, prient son amante. « Will you stay with me? » Puis elle toussote, et ça la fait se plier de douleur. Les larmes perlent autour de ses yeux. « Please, stay with me. » Elle secoue la tête, une larme descend le long de sa joue. « I don't want to see anyone but you. Stay. ...... Stay. » Jamais elle n'aurait prononcé ces mots avant aujourd'hui, jamais. Mais elle ne contrôle plus rien, America. Plus rien du tout. Il n'y a qu'elle, il n'y a que Katherine. Il n'y a que le chevalier et sa reine. Il n'y a qu'elles.
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three years agoOn your left! ” Katherine se prépare déjà, levant son épée- - la douleur est fulgurante. La reine se plie en deux, la main sur le ventre, perdant rapidement l'équilibre et tombant à genoux sur le sable du jardin royal, le coeur au bord des lèvres. Ici personne ne vient jamais: Theodore a d'autres chats à fouetter et personne, si ce n'est accompagné de la reine, n'y a accès (sauf le petite prince, Marvel, qui de toutes façons n'a aucun intérêt pour les fleurs et les fruits qui poussent ici). Pourtant tous les jours, la reine s'y rend. Certains disent que c'est pour se promener, pour évoquer le souvenir de son pays natal ou même pour réfléchir aux choses auxquelles les reines pensent; personne ne sait qu'elle s'entraîne chaque jour avec America, le mystérieux chevalier qui la suit partout. L'arrangement est simple. America ne dira rien des sorties nocturnes et justicières de la reine en ville si elle accepte de se faire entraîner par la meilleure guerrière du royaume elle-même. Après tout, il faut bien qu'elle apprenne à se défendre pour de vrai; ce n'est pas avec une arbalète ou un arc, a-t-elle crâné le jour où elle et la reine sont parvenues à cet arrangement, qu'elle va pouvoir se débarasser d'un groupe d'hommes.
On your left! You said on your left! And you attacked me on the right! ” finit par cracher la reine, en relevant les yeux vers America qui lui adresse un sourire ironique. “ Do you seriously expect your enemy to tell you where they're going to attack? ” “ You just mixed up your left and my left, didn't you? ” America sourit un peu plus et lui tend la main pour l'aider à se relever. “ Doesn't matter, ” répond simplement l'autre jeune femme avec un haussement d'épaule, remettant la reine sur pieds. “ I'm tired. I need some rest, grommelle la souveraine, soudainement grognon. Here, in the shade. ” America hausse les épaules. Rien ne semble jamais l'atteindre de toutes façons.
Why do you like fighting so much? ” Nouveau haussement d'épaules. Assise à l'ombre d'un imposant arbre sur un petit banc, elles observent le calme olympien du jardin royal: il y a seulement des insectes et le doux clapotis d'une fontaine pour leur tenir compagnie. “ I don't know. It just feels right. (Silence. Puis grognement:) Why do you like fighting so much? You don't need it. You're a queen. Feels right. (Elle sourit. Pas America. Soupir de la part de la reine.) I don't want to rely on anyone for my safety. ” La moue boudeuse, America se penche et ramasse une fleur qui pousse entre les pavés qui tapissent le sol. Elle en défait les pétales un à un. “ Got lucky you were a princess and didn't scare all the boys off. ” Un silence. “ Boys? ” America tourne lentement la tête vers elle. “ No. Not boys.
Quand elles se glissent à nouveau dans le château discrètement, quelques heures plus tard, pour aller ranger leurs affaires d'entraînement en toute discrétion, Katherine l'embrasse. America l'embrasse en retour.

_____

Katherine ne réfléchit même pas. Elle sait qu'elle ne s'épanche pour ainsi dire jamais avec America: c'est comme un accord tacite, entre elles. Elles ont quelque chose d'intime, de secret, de beau et de personnel. Elles n'en parlent jamais particulièrement mais pourtant, c'est toujours les yeux d'America que Katherine cherche dans une pièce; toujours America qu'elle guette et toujours pour America qu'elle soupire et qu'elle aime et qu'elle jouit. À quoi bon s'en cacher? Ce n'est pas auprès de Theodore qu'elle trouvera jamais la sérénité ou le repos ou l'amour et elle le sait. Pourtant, elles partagent une passion qui se passe de mot, un lien qui ne s'embarasse pas de phrases. America n'est pas particulièrement bavarde et Katherine est presque trop fière pour jamais lui dire toute la tendresse qu'elle a à son égard, toute la faiblesse d'une reine pour son plus fidèle chevalier.
Mais en cet instant précis, elle se rend soudainement compte qu'elle à deux doigts de la perdre. À deux doigts qu'elle meure et qu'elle ne la revoit que sous la forme d'un cadavre défiguré, renvoyé au château royal après s'être vaillamment battu — et encore. À deux doigts de ne plus jamais pouvoir chérir la couleur de ses yeux, la douceur de sa peau, la lumière de son sourire. À deux doigts de voir tout ceci se réduire en cendres et tout ceci disparaître pour toujours.
Alors elle embrasse sa peau avec une fièvre qui ne l'a jamais prise en dehors de leurs moments intimes; alors elle lui murmrue des mots qu'elle n'a jamais prononcé en dehors des draps. Et elle les pense. Et elle ne les regrette pas.

Les doigts d'America serrent un peu plus la main de Katherine. C'est une bonne chose, non? « Remember, your majesty, I left without saying goodbye. That's because I knew we would see each other again. » Sur les lèvres du chevalier, un sourire en coin presque ironique alors que la lippe de la souveraine se fend d'un sourire amusé, lentement, et très tendre aussi. Le titre, utilisé avec tout ce qu'il y a de sarcastique, ne manque jamais de la faire sourire dans la bouche d'America; quant au reste... oh, si seulement c'était vrai. Katherine voit America si faible, si blessée dans ce grand lit et elle ne peut pas s'empêcher de penser qu'il y avait tant de chance qu'elles ne se revoient jamais, que Katherine vive pour toujours avec leur dispute comme dernier souvenir d'elle. « I guess you could not get rid of me so easily. Either you want it or not, I'll always come back to you. » Typiquement le genre de discours que la jeune Katherine s'attendait à entendre dans la bouche d'un prince ou d'un roi; aujourd'hui, elle veut que ce soit America, America et America seulement qui lui dise cela. Elle serre d'autant plus la main de son amante dans la sienne quand elle voit le sourire sur les lèvres de celle-ci se fâner, lentement, et son visage prendre une expression à la fois prudente et douloureusement pensive. “ I knew this the first time I saw you. Remember? ” lâche-t-elle dans un murmure, rapprochant à nouveau ses lèvres des jointures du poing de son amante, avec un léger sourire les lèvres à l'évocation du souvenir, doux-amer à l'époque, tendre aujourd'hui.
Mais les pensées d'America ne se détournent pas aussi facilement. Son visage est toujours froncé. « Will you stay with me? » demande-t-elle d'une petite voix, avant qu'une quinte de toux la fasse se plier en deux, ses traits se métamorphosant sous le joug de la douleur. Katherine ne sait pas quoi faire, est tentée un instant de la prendre dans ses bras et d'hurler pour que des domestiques viennent l'aider; mais dans le ton d'America, la reine sait qu'elle désire qu'elles soient seules alors elle garde sa bouche fermée, et serre un peu plus les doigts de son amante. Presque avec désespoir, désespoir de la voir si faible et de ne rien pouvoir y faire. « Please, stay with me. » Elle pleure. America pleure. « I don't want to see anyone but you. Stay. ...... Stay. »

Katherine ne peut pas s'empêcher de se demander combien ça a dû lui faire mal, de dire please, combien ça a dû lui faire mal de lui dire ça, de lui demander ça. Elle le voit bien sur le visage de son amante, combien c'est dur, combien c'est douloureux. Alors elle tend la main, pose doucement sa paume sur la joue d'America, la laissant épouser la forme de son visage. Son pouce vient effleurer sa pommette, en retirer une larme. “ I'm not going anywhere. Fucking hell, I didn't cross the whole damned country to leave you just now. I'm not leaving your side. ” Elle a un petit sourire écorché sur les lèvres, alors qu'elle s'applique à retirer les dernières traces de larme des deux joues d'America. “ Please don't leave mine ever again. Queen's orders.
Le bout de ses doigts tremble, pourtant. Sa lèvre, aussi. En fait, se rend-t-elle compte un peu sur le tard, tout son corps tremble: c'est plus fort qu'elle, elle n'arrête pas de regarder la blessure d'America, n'arrête pas de se dire qu'elle aurait pu la perdre, encore et encore, ne jamais plus la revoir et emporter dans la tombe cette image d'elle sur son cheval, au loin, juste une silhouette à l'horizon. Juste une image du visage fermé d'America, indifférent à ses suppliques et ses demandes. C'est comme une enfant arrachée tout juste à un cauchemar que Katherine finit de monter sur le lit, timidement tout d'abord, lâchant brièvement la main d'America pour se glisser à côté d'elle, déposant sa tête sur l'imposant oreille à côté d'America. Son autre main reste sur sa joue, douce et tendre, son index redessinnant sans y penser le trait de sa mâchoire; elle l'incite à tourner son visage vers le sien. “ I missed you, ” souffle-t-elle doucement, avant de déposer un baiser sur son front, sur sa joue, sur son menton, à la commissure de ses lèvres. “ You reek of death and sweat, ” rajoute-t-elle en se reculant, soudainement timide des propres sentiments qu'elle ne parvient pas à refouler, garder pour elle-même. Elle sourit légèrement, tendrement, sa main caressant toujours sa joue sans même qu'elle y pense. N'existent que les yeux d'America en cet instant précis. “ For how long have you been stuck in this bed? I was brought a bath. I can help you use it, if you like, ” dit la reine, ses doigts glissant dans les amples boucles brunes — si brunes — de son amante, machinalement, venant en défaire quelques noeuds, en admirer la texture.
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La reine pose de nouveau une main sur sa joue. America se doute de ce qu'elle va lui dire. Qu'elle n'a pas le choix, qu'elle va devoir partir. Après tout, elle est le symbole du royaume en l'absence du roi, elle se doit d'être là pour le peuple, de parler aux foules pour que le tous ne sombrent pas dans la tristesse et le désespoir. Katherine est une reine excellente. America est l'ombre qui se tient derrière elle à chacun de ses discours depuis plus de trois ans. Celle qui la suit quand elle insiste pour aller faire le marché aux côtés du peuple. Elle est là quand elle va visiter des orphelinats ou des centre de soins, quand elle insuffle de l'espoir avec un naturel désarmant. America n'arrive pas à compter les fois où elle a vu la reine mettre une petite étincelle dans les yeux de quelqu'un. Les fois où elle a réussi à calmer une foule inquiète ou pleine de réclamations. C'est la force de Katherine : elle peut inspirer tout un peuple. Elle peut redonner l'espoir là où il semble avoir disparu. Il lui suffit de quelques mots, d'un sourire, et simplement d'être là. America en a fait elle-même l'expérience. Quand elle a été assignée à la sécurité de la reine, la jeune femme était beaucoup plus sombre qu'aujourd'hui. Elle avait passé son enfance et son adolescence dans un orphelinat, incapable de se lier aux autres. Les filles ne la comprenaient pas. Les garçons la rejetaient parce qu'elle n'était pas l'un d'entre eux. La solitude avait créé chez elle un sentiment constant de colère, qui n'avait été tarie que quand le chef de la garde du royaume dans lequel elle avait grandi l'avait remarquée. À l'époque, elle participait encore à des combats clandestins, mue par sa colère, grimée en homme. Le capitaine Rogers l'avait sauvée alors qu'elle était à l'agonie, après avoir été attaquée par un groupe de trois ou quatre hommes qui n'avaient pas apprécié avoir vu l'un de leurs camarades mis à terre par une femme. Il l'avait ramenée dans ses appartements, l'avait soignée, malgré le comportement désagréable de l'adolescente. Puis il avait décidé de l'entraîné, voyant en elle un potentiel que d'autres n'avaient jamais remarqué. Elle en avait passé, des nuits à s'échapper de l'orphelinat pour se faufiler jusqu'aux tentes d'entraînement de la garde royale. C'était grâce à lui qu'elle avait tout appris. Il était de loin la seule personne qui ait jamais compté pour elle jusqu'à ce qu'elle soit recrutée par le roi Theodore. Pendant plusieurs années dans l'armée de ce dernier, elle avait subi moqueries et critiques, incessantes. Certains avaient même essayé d'abuser d'elle. Essayé, bien sûr. Elle ne laissait jamais personne la toucher. Devenir le garde du corps de la reine Katherine l'avait sauvée de tout ça. L'avait sauvé de la négativité et du retour de cette colère rouge qu'elle avait du mal à contrôler. Il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre que la reine était bien plus que ce qu'elle avait imaginé. Oh, bien sûr, elle était exaspérante à souhait. America avait eu plus d'une fois envie de tout plaquer. Mais il y avait quelque chose de si spécial à son sujet. Une douceur, une capacité à convaincre les foules… America avait trouvé en elle une inspiration inattendue. Katherine lui avait fait retrouver l'espoir. Elle avait une présence indiscutable, quelque chose qui ne pouvait laisser personne indifférent. Surtout pas elle. Peu à peu, les jours étaient devenus plus agréables. America n'était plus allée auprès de la reine autant à reculons qu'avant. Peu à peu, elle avait commencé à observer la reine même quand elle aurait du observer les alentours. À se laisser bercer par sa voix alors qu'elle aurait du se concentrer sur celles des badauds. Tout était arrivé subtilement, doucement. I fell in love the way you fall asleep ; slowly, and then all at once.

Elle va devoir partir, elle le sait. Et elle en a déjà le cœur qui se brise. Et puis… « I'm not going anywhere. Fucking hell, I didn't cross the whole damned country to leave you just now. I'm not leaving your side. » America relève ses yeux humides vers la reine, et a presque du mal à assimiler ce qu'elle vient de lui dire. Katherine sèche ses larmes et aussi sa tristesse. Elle chasse tout, même la douleur, le temps d'une demi-seconde. « Please don't leave mine ever again. Queen's orders. » America fait de son mieux pour calmer les battements de son cœur, et lance un petit sourire malicieux. « If that's an order, then... » On peut voir que la dynamique a changé, que tout a changé, rien que par ces mots qu'elle vient de prononcer. Quelques jours auparavant, Katherine n'aurait eu droit qu'à un yeah, and since I always follow your orders... un peu moqueur, teinté d'une petite affection bien sûr, d'un désir de la taquiner… Mais tout de même. Elle a encore du mal à croire que Katherine va rester. Qu'elle n'a plus à s'inquiéter qu'elle disparaisse dans la minute et que plus rien n'ait de sens. Mais la blonde finit par grimper définitivement sur le lit et par s'allonger à ses côtés, une main tremblante toujours posée sur sa joue. Elle a eu peur. Peut-être autant qu'America. Cette simple pensée serre le cœur d'America, et le réchauffe en même temps. C'est égoïste, terriblement égoïste. Mais si la reine a eu peur, c'est bien qu'elle n'a compte un peu pour elle. « I missed you » Nouveau coup au cœur. America ferme les yeux, comme si elle voulait fixer les mots derrière ses paupières, pour ne jamais oublier qu'elle les a prononcés, même dans la mort. Elle commence à déposer un baiser sur son front. Le chevalier vient trouver la main qu'elle a laissé sur sa joue avec la sienne, et serre ses doigts autour de ceux, tremblants, de Katherine. Celle-ci ne s'arrête pas et embrasse sa joue, son menton, s'approche dangereusement de ses lèvres. America hait la douleur qui l'empêche de prendre la blonde dans ses bras comme elle le voudrait. Elle aimerait l'embrasser, encore et encore, ne pas la laisser partir, jamais. Ne pas la laisser retrouver le monde réel. Elle savoure la sensation des lèvres de son amante sur sa peau, laisse ces vagues de chaleur l'envahir. Ça en ferait presque disparaître la fièvre et la souffrance. « You reek of death and sweat, » finit par lâcher la reine. America rouvre les yeux pour les lever légèrement au ciel. « For how long have you been stuck in this bed? I was brought a bath. I can help you use it, if you like, » America retrouve des couleurs, se retrouve elle-même maintenant que la reine est là. La preuve en est qu'elle lui lance un regard légèrement lubrique, pour la taquiner. Mais l'amusement laisse place à la douleur un peu trop vite. « Well, I guess I have no choice if I want you to sleep in my bed tonight. » America pose une main sur la taille de la reine, puis commence à essayer de se relever. Bien sûr, elle ne demande pas d'aide. Parce que c'est America, qu'elle se débrouille toujours tout seul. Et qu'elle ne demande jamais rien à sa reine. Mais Katherine sait, Katherine comprend. Elle aide son chevalier à repousser les couvertures, passe un bras sous sa taille pour l'aider à descendre du lit. Elles marchent doucement, lentement jusqu'au bac rempli d'eau. America, pendant leur périple, dépose un ou deux baisers sur l'épaule de la reine, incapable de se retenir maintenant qu'elle est à côté d'elle. Quand elles arrivent, America s'accroche au bassin et commence à délasser le jupon que les domestiques lui ont mis dans son demi-sommeil. Une horreur de la nature dont elle n'est pas malheureuse de se débarrasser. Elle tremble de partout, ses jambes vont céder d'un moment à l'autre. Le jupon tombe à ses pieds et elle se raccroche à Katherine, tandis que ses jambes cèdent un peu. Elle a envie de crier, de pleurer. Se sentir diminuée comme ça, ça la tue. D'ailleurs, ça la tue peut-être littéralement. Elle ne sait pas si elle va voir un nouveau jour se lever. Elle a aussi horreur que son amante la voit ainsi. Puisse observer son corps meurtri, froid, à l'agonie. Elle met sa main dans celle de la reine. Ses yeux demandent de l'aide, soudain, alors qu'elle sent que son corps cède. Katherine l'aide à entrer dans l'eau, et America lâche des cris de douleur quand elle doit bouger et surtout, quand l'eau atteint les plaies. Ce n'est pas son genre de laisser sa peine se voir. Mais le contrôle n'a plus sa place. Une fois dans l'eau, elle essaie de reprendre contenance, et demande, d'une voix faible et qui laisse entendre sa souffrance : « Does the king know you're here ? »
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and it’s relentless.


America lui fait si peur. Tellement, tellement peur. Katherine, pourtant, sait que c'est stupide: son chevalier ne lui ferait jamais du mal, elle préférerait mourir que de jamais la blesser. C'est quelqu'un de fidèle et de loyal, d'opiniâtre et d'intègre, de juste aussi. Elle ne lui ferait jamais de mal. Et pourtant, pourtant, Katherine a tellement peur d'elle, de l'influence qu'elle a sur elle. Elle a peur de la manie qu'elle a de la chercher dans la foule; la manie qu'elle a de glisser sa main dans la sienne quand elles pensent que personne ne regarde; la manie qu'elle a de soupirer, juste soupirer, à son oreille parce qu'elle sait qu'America, jamais, ne la jugera. Elle a une grande affection pour elle. Une affection qui n'a rien de royale, une affection qui n'a rien de respectable: c'est devenu quelque chose de viscéral, quelque chose qui fait partie d'elle, de son essence. Elle pense à America et ça la prend aux tripes, ça fait faire des sauts à son estomac, ça redouble les battements de son coeur; et tout ça, ça fait affreusement peur.
Parce que qu'est-ce que ça veut dire? Elle est reine — elle est la consorte d'un roi, souveraine par mariage, dirigeante par obligation. Elle est reine et America est chevalier, loyale à la Couronne plutôt qu'à Katherine. Elle est reine et elle a un roi, un fils, un trône, un royaume. Elle a tout ça et ça lui fait peur, tellement peur — non pas comme il y a quelques années, quand on l'a forcée à se marier et qu'on lui a annoncé que là résidaient ses nouvelles responsabilités. Non, elle a peur parce que Katherine sait qu'elle serait capable de tout envoyer au diable juste pour America.

Ça la terrifie, quand elle la regarde, passant ses doigts dans ses longs cheveux, le bout de ses doigts venant caresser sa peau, en redécouvrir le grain, avec une grande tendresse et une légère détresse de la voir si mal (ses yeux, toujours, ne cessent de revenir sur la magie qu'elle voit toujours pulser à la base du cou de son amante, magie noire, magie de mauvaise augure, magie mortelle). Elle voit les traits de son amante s'éclaircir, soudainement, ses yeux s'allumer d'une lueur amusée et un peu lubrique qui arrache toujours un sourire incertain à la reine, alors qu'elle lâche: « Well, I guess I have no choice if I want you to sleep in my bed tonight » qui fait rosir la reine tant de satisfaction que de timidité — comme toujours. Mais rapidement, les traits d'America se crispent à nouveau à cause de la douleur et ceux de Katherine s'affaissent un peu. “ Dirty ass, ” lâche la reine à mi-mot, avec plus de douceur que de taquinerie, en observant prudemment America essayer de se relever (sa main sur sa taille lui arrache un long frisson électrique).
Elle est faible, tellement faible, mais Katherine n'en fait rien, l'observe sans la dévisager, la regarde avec plus de prudence que de compassion, de réserve que de pitié. Mais finalement, elle voit quelque chose dans l'oeil du chevalier; un déclic qui se fait, ou une vague de douleur trop puissante, et elle l'aide à se relever sans un mot, support indéfectible et éternel, calant son épaule sous la sienne et passant un bras autour de sa taille pour l'aider à se glisser hors du lit. Elles font lentement chemin jusqu'au baquet, silencieuses, les doigts de Katherine crispés sur America, comme si elle avait peur qu'elle s'évapore, là, dans ses bras. Elles arrivent près du baquet, Katherine se dégage juste pour mélanger eau chaude et eau froide pendant qu'America se débarasse du stupide jupon qu'elle porte. Katherine ne l'aime pas trop, comme ça. On ne dirait pas elle. Elle revient rapidement vers elle, l'aide un peu à se débarasser de sa robe, l'air soucieux et presque douloureusement inquiète, tant sa souffrance semble déteindre sur elle. Elle a des noeuds dans les tripes mais cette fois ce n'est pas de la faute de l'affection, mais bel et bien de la peur et de la douleur de son amante.

Après un autre regard prudent, la reine se glisse à nouveau sous l'épaule d'America, repasse son bras autour de sa taille (sa bouche vient trouver son épaule, une fois, deux fois, comme pour l'encourager; ses lèvres, sinon, restent résolument closes). Elle ne dit pas un mot, non, vraiment, même pas quand America étouffe des cris (et laisse passer d'autres) alors qu'elle pénètre difficilement dans l'eau, alors que ses articulations semblent lui faire mal, alors que la douleur semble si forte que Katherine a peur qu'elle perde conscience dans ses bras. Peut-être que c'est une mauvaise idée, peut-être qu'elle pourrait la porter jusqu'au lit? Mais bientôt, America est dans le bain, et Katherine n'a pas envie de la faire se relever et souffrir à nouveau, alors elle s'assied à côté du baquet, laissant un bras en travers du rebord pour effleurer la surface de l'eau du bout des doigts (et parfois la clavicule, l'épaule, la naissance d'un sein d'America). « Does the king know you're here ? » demande doucement le chevalier, et Katherine la regarde avec une certaine stupéfaction, bientôt relayée par un amusement discret. Elle s'apprête à faire une remarque sur sa tentative un peu maladroite de changer de sujet et d'oublier la douleur qui, elles le savent toutes les deux, l'accable; mais bientôt, un voile de doute, puis de tristesse, puis de regret s'abat sur le visage de la reine qui, comme si elle s'était brûlée, retire son doigt venu explorer le cou du chevalier.
I- I do not wish to talk about it, ” murmure-t-elle, parce qu'elle s'est lancée sur la route sans réfléchir, sans penser aux conséquences, avec la bannière de la reine (Bishop et Altman partagés sur un seul écusson) partout, quelques membres de la Garde Royale sur les talons, parce qu'elle n'a pas réfléchi, ne peut pas réfléchir quand il s'agit d'America. La rumeur doit déjà s'être propagée, pense-t-elle, et elle serait étonnée qu'elle n'ait pas atteint les oreilles du roi. Oh, Theodore.... Elle pense à lui, avec un air un peu nostalgique et triste. Que penserait-il de sa réaction? Katherine se doute que Theodore sait. Ça fait des années qu'ils n'ont pas partagé la même couche — depuis la naissance de Marvel — et des années qu'ils sont poliment silencieux quand il croise ses amant(e)s à elle au château. C'est un peu un non-dit, entre eux. Une sorte de secret implicite.

Elle pense à Theodore, la lèvre maltraitée entre ses dents, mais quand elle relève les yeux vers America, elle l'oublie complètement. Elle lui adresse un petit rictus attendri, le bout de son doigt revenant l'embêter au niveau de son menton, y appuyant une fausse fossette. “ To hell with the King, ” grogne-t-elle d'un air bougon, avant de brutalement se relever. D'un mouvement rodé par l'habitude, elle se débarasse de sa lourde cape de voyage, du manteau de cuir rapidement enfilé, de la ceinture au fourreau léger, du pantalon aussi, et des bottes, jusqu'à n'avoir sur le dos qu'une chemise poussiéreuse qui ne lui appartient même pas, usée jusqu'à la corde et très peu flatteuse (elle s'en excuse d'une grimace maladroite). Rapidement, elle détache aussi ses cheveux  habilement noués, passe un doigt dans la natte pour la défaire rapidement; et puis elle enjambe le rebord du bain et semble hésiter un instant, debout dans l'eau — peu sensible à l'eau qu'elle gâche et qui déborde parterre — au-dessus d'America, la détaillant d'un regard tant avide que tendre: “ all that matters right now is you.
S'aggripant aux rebords du baquet, Katherine se penche pour venir poser ses lèvres sur celles de son plus fidèle chevalier, prenant mille précautions de ne pas trop appuyer son corps contre le sien afin de ne pas réveiller ses douleurs, faisant encore une fois peu de cas de l'eau qui déborde furieusement autour d'elles. Le baiser est à deux doigts de devenir incontrôlable, presque avide (elle lui a tant manqué), et Katherine se rend compte qu'une de ses mains s'est portée à la joue d'America pour la caresser et la garder contre elle quand elle s'éloigne un peu, avec un rien de sourire amusé sur le visage. “ Easy, ser, ” murmure-t-elle contre ses lèvres, venant y quérir un autre baiser avant de se reculer lentement, un rien satisfaite et faisant toujours attention à ne pas blesser America. Finalement, elle se laisse aller contre le fond opposé du baquet, laissant ses jambes nues s'entremêler avec les siennes, agissant avec une familiarité qu'elle n'a jamais connu qu'avec America. (Elle gardera toutefois, timide et pudique, la chemise quoiqu'il arrive; il n'y a que dans la sécurité de ses bras, l'obscurité de ses draps, qu'elle se laisse aller à révéler les hideuses cicatrices qu'elle a tant de mal à oublier).
La reine se penche pour attraper un bon vieux savon bien rêche et bien sec que les domestiques ont laissé à leur disposition sur un linge, sur le sol, à proximité du baquet. Elle le montre à America, un sourire un rien taquin, avant de se pencher pour frotter le savon sur son genou qui dépasse de l'eau, l'air joueur. “ Need help with this? ” propose-t-elle d'un ton, qui pourtant, laisse clairement entendre qu'elle n'acceptera pas une réponse négative.
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Elle sait qu'elle s'aventure sur un terrain dangereux, en évoquant le roi. C'est un sujet qui reste à la porte en temps normal, quand elles sont toutes les deux. Surtout quand elle ont ce degré d'intimité. C'est un accord tacite qu'elles ont. Mais America vient de dépasser la ligne. Elle ne le regrette pas tellement. Ne s'en formalise pas. Elle n'a pas le temps pour ça, plus le temps pour ça. Elle a surtout demandé ça pour changer de sujet… Et aussi parce que la curiosité la chatouillait, il faut le dire. Oh, le roi sait bien des choses, mais que sa reine traverse le royaume pour la rejoindre, alors qu'elle est censée veiller sur le royaume… America n'est pas sûre que le roi apprécie. Plusieurs expressions passent sur le visage de Katherine, et le chevalier les observe toutes une à une. Tente de les déchiffrer, elle qui est loin d'être une fine experte des sentiments humains. « I- I do not wish to talk about it, » Oui, c'est peut-être mieux comme ça. De toute manière, America préfère peut-être aussi. Elle sourit légèrement à la reine, et pose son regard sur la surface de l'eau, devenue lisse depuis que Katherine a retiré sa main. Le roi Theodore a décidé de la prendre dans son royaume en tant que chevalier, c'est un honneur que peu de monarques auraient fait à une femme. Le roi est bien différent de tous les autres rois qu'elle a pu voir au cours de sa vie et de ses voyages. Elle a beaucoup d'admiration pour lui. Elle n'est pas particulièrement à l'aise avec l'idée qu'il puisse savoir ce qu'il y a entre elle et Katherine. Mais ce n'est pas pour autant qu'elle a voulu arrêter. America a toujours été un esprit libre, bien que son honneur ait toujours eu beaucoup d'importance pour elle. Elles restent silencieuses toutes les deux pendant un moment. America laisse Katherine se perdre dans ses pensées, tout comme elle apprécie la douceur de l'eau chaude malgré la douleur et la piqûre qu'elle entraîne sur sa peau brune. Finalement, la reine vient embêter son menton et son visage du bout du doigt. America relève les yeux et les lève au ciel. «To hell with the King, » fait-elle à la plus grande surprise du chevalier. America hausse les sourcils quand Katherine se relève et se débarrasse de sa cape de voyage. Elle pense vraiment qu'elle va s'arrêter là, mais en un rien de temps la reine n'est vêtue que d'une chemise blanche. America a la bouche légèrement entrouverte, tandis que son amante défait sa natte et laisse respirer ses cheveux blonds. La brune ne peut détourner son regard quand Katherine enjambe les bords du bac pour entrer à son tour dans le bain. That's new. pense America, un petit sourire en coin sur les lèvres. « all that matters right now is you. » C'est assez clair, et America est parfaitement heureuse de ce point final mis à la discussion. Elle ne va pas chercher à protester.

America l'observe de bas en haut. Elle connaît son corps par cœur, la légère chemise qu'elle a sur les épaules ne lui cache rien que ses souvenirs ne peuvent recomposer. Le sourire est toujours sur les lèvres de la blessée. Katherine se baisse doucement, America se crispe un peu quand elle se rapproche trop, son corps étant extrêmement réactif à la simple menace de la douleur qui pourrait arriver si leurs corps se frôlent trop. Mais au lieu de ça, la reine se retient contre le bord du bac et commence à l'embrasser. America ressent comme un frisson. Le baiser dure, leurs lèvres se cherchent, se trouvent, elles partagent quelque chose de plus passionné qu'il le faudrait étant donné l'état du chevalier, sans aucun doute. Celle-ci se perd dans le baiser sans vraiment s'en rendre compte, et elle a les yeux fermés, en demande plus, quand Katherine s'éloigne un peu. « Easy, ser, » America arbore une moue un peu déçue. La reine lui donne un autre baiser et finit par aller s'adosser contre le bord opposé du bac, indifférente à toute l'eau qui se répand sur le sol de la chambre. Leurs jambes s'emmêlent, et America colle les siennes contre celles de la reine, afin de garder un contact permanent. Un contact auquel elle s'accroche comme à une ancre. Katherine finit par attraper le savon, juste à côté de leur baignoire, et frotte son genoux avec. « Need help with this? » propose-t-elle d'un ton légèrement taquin qui ne laisse pourtant pas vraiment de choix. America reprend son sourire en coin. « Definitely. » Son regard est taquin. Plein de sous entendus. Elle lâche un petit rire qui la fait grimacer. Elle porte la main à sa blessure, et toussote un peu. Mais elle ne veut pas inquiéter la reine. Malgré tout, elle reprend son sourire et lève un sourcil. « I should really get hurt more often… » dit-elle. Elle parle comme si rien n'était fini. Comme si elle allait vraiment s'en sortir sans le moindre doute, qu'elle allait repartir sur le terrain dans quelques semaines. Tout pour ne pas faire peur à Katherine. America se relève en grimaçant dans le bas et, fine comme elle est, se tourne avec lenteur avec l'aide de son amante. Elle soupire, puis lâche un petit cri de douleur en se laissant tomber contre le torse de la blonde. « Do you believe in alternative universes, my queen ? » demande-t-elle en guidant la main de Katherine qui tient le savon dans son cou, et sur ses clavicules. « There are only a few things in which I believe, you already know that. » Elle se laisse aller contre le bras de son amante et y dépose un baiser. « But I like to think that somewhere, somehow, things are different. » Son visage prend des teintes tristes. « That maybe, somewhere, I am a king. You are my queen. And we rule together as one. »
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Au début, Katherine détestait quand America prenait un malin plaisir à la chambrer. Après tout, toute sa vie, on avait pris des pincettes avec elle, on avait été précautionneux de ne jamais la bousculer: même si elle n'était pas née pour être reine, Katherine était la princesse d'un royaume voisin à celui de Theodore Altman, la seconde fille d'un roi incroyablement riche comparé à la taille de son fief. Elle était destinée à faire un bon mariage et à être traitée comme une princesse et une femme importante toute sa vie; son mariage avec un roi avait aussi conforté tout le monde dans cette idée. Ainsi, on lui donnait du votre Majesté dès que c'était humainement possible; on la couvait toujours d'un regard faussement bienveillant; on prévenait ses envies et ses désirs et on essayait de lui rendre la vie facile. America, avec son insolence et son sarcasme et ses idées bien claires nettes et précises, avait été comme un boulet de canon dans son univers.
Et Katherine ne regrettait rien. « Definitely, » sourit-il avec ce satané sourire en coin qu'elle a tant rêvé de brûler que d'embrasser. « I should really get hurt more often… » rajoute-t-elle alors même quand elle manque de s'étouffer, et les traits de Katherine aussitôt s'assombrissent. Elle pourra faire tout ce qu'elle voudra mais son chevalier est en train de souffrir, atrocement souffrir, et elle la soumet à ses caprices, à ses bains et à ses baisers... elle est à deux doigts de faire mander des domestiques pour l'aider à sortir America hors de l'eau pour lui permettre de se reposer quand America se met lentement à se relever et Katherine oublie tout ce qu'il lui passait par la tête quelques instants plus tôt.

Elle est si belle, avec l'eau du bain qui s'accroche à sa peau, qui souligne son corps, qui se glisse entre ses seins, épouse la forme de ses hanches. Aussitôt, Katherine tend les bras et les mains pour l'aider à se retourner et s'assurer qu'elle ne se fasse pas mal; finalement, elle passe un bras autour de ses épaules alors que l'autre, qui tient toujours le savon, repose sur son ventre. Leur soudaine proximité lui fait chaud au coeur et même si ses joues se teintent machinalement d'une rougeur toute embarassée maladroite, elle a un sourire qui flotte sur les lèvres alors qu'elle n'hésite pas une seule seconde à zyeuter ce qu'elle a sous les yeux. “ Please don't get hurt more often, ” dit-elle avec un petit sourire, venant déposer ses lèvres sur sa tempe avec douceur. Ah! comme si ça allait l'empêcher de faire l'idiote et de se mettre en danger. Elles ont beaucoup bataillé à ce propos, un soir que Katherine était revenue trop blessée d'une escapade nocturne à laquelle elle n'avait pas invité America; celle-ci lui avait reproché d'être une tête brûlée capricieuse alors que Katherine lui avait simplement demandé froidement de quel droit elle lui faisait la leçon. Katherine se souviendrait toujours de ce qu'elle lui avait dit, avant de prendre son visage entre ses mains pour l'attirer dans un baiser passionné: “ je me donne tous les droits ” et encore aujourd'hui, Katherine les lui cède tous sans hésitation.

Sa main qui tient le savon glisse à la surface de sa peau, parcoure son ventre, se glisse entre ses seins, vient laisser quelques traces sensées la nettoyer sur sa clavicule, dans le creux de son cou, dans son cou. Katherine a envie d'embrasser tous ces morceaux de peau qu'elle nettoie doucement. « Do you believe in alternative universes, my queen ? » Les jolis traits de la reine se froncent légèrement. “ Alternate universes? ” dit-elle doucement, en continuant de glisser le savon sur la peau de son amante, avec un soin manifeste pour tout ce qui s'approche plus ou moins de sa poitrine. Elle voit que les yeux d'America sont un peu troubles, et elle est brûlante sous ses doigts. « There are only a few things in which I believe, you already know that. » Katherine fronce les sourcils. Parler ainsi ne lui ressemble pas, encore moins avec un visage si tourmenté et une voix si... triste. « But I like to think that somewhere, somehow, things are different. That maybe, somewhere, I am a king. You are my queen. And we rule together as one. » Katherine ne sait pas quoi dire.
Elle la regarde.
Elle est reine. Elle est l'épouse de Theodore. La mère d'un fils admirable. Elle a- virtuellement, elle a tout. Et America? America dans l'ombre? America the other woman? America son amante? America le chevalier? Peut-être veut-elle plus d'elle? Peut-être mérite-t-elle plus. Oui. Ce doit être ça. Katherine ferme les yeux, très brusquement, pour effacer l'image d'America lui tournant le dos pour aller récupérer ce qu'elle mérite ailleurs de son esprit. “ Is this what you want? To be... king? ” demande-t-elle doucement et elle aimerait bien que sa voix soit plus sûre, plus distante, mais elle manque de s'effondrer, elle manque de se briser alors que sa gorge se noue et que son coeur fait des bonds dans sa poitrine. “ A throne? A kindgom? You want a- a crown? ” Pourquoi se sent-elle attaquée? “ I want- I want you. Only you. Let's laugh about all these other... universes where we are apart. Right here, right now, we are together. Isn't it all that matters? ” Mais peut-être qu'elle veut plus. Qu'elle veut être reine — ou roi. “ I'm your queen. ” Et puis elle l'embrasse, encore, avec peut-être un peu moins de douceur qu'avant et un désir flamboyant, désir de lui faire comprendre qu'elle l'aime et l'aimera, qu'elle est sa reine et le restera. Sa main lâche le savon et se glisse sur ses côtes pour finir dans son dos, et elle la serre contre elle, désespéremment, sans plus avoir peur de la briser ou de lui faire de mal. Ne compte que America, et ses lèvres sur les siennes, et son corps contre le sien. “ All that matters right now is you, répète-t-elle contre ses lèvres. I don't care if you're a king or a knight, a queen or a farmer. I want you in this universe, all of you. Do you want me to run away with you? I will. Do you want me to promise you I'll love you forever? I will, and I will do. I don't care about other universes, America. I care about you.
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America aimerait se dire que ce n'est pas la fin. Seulement, elle est loin d'être naïve. Elle sait que sa blessure lui laisse peu de chance de survie, et que la médecine n'est pas assez avancée dans ce monde pour lui garantir une guérison. Elle sait que même si elle s'en sort, les choses ne seront plus jamais pareilles. Cette douleur, elle ne s'en débarrassera jamais vraiment, elle peut déjà le sentir. Ce sont le genre de blessures qui bouleversent une vie, la changent du tout au tout. Pourra-t-elle redevenir chevalier en étant estropiée, handicapée ? Elle sait déjà que non. Elle a déjà eu beaucoup de mal à se faire un nom en tant que femme, alors elle peut tirer un trait sur sa carrière, qui se trouve également être sa raison de vivre depuis qu'elle a perdu sa famille et a été recueillie par le capitaine Rogers. America ne peut s'imaginer une vie autre que celle de chevalier. Elle ne se voit pas s'affubler de robes ridicules pour plaire à la cour, elle ne se voit pas faire des révérences, ni prétendre être flattée d'être courtisée. Il y a beaucoup de choses qu'America est prête à abandonner, à laisser derrière elle, et ça s'est vérifié plus d'une fois dans sa vie de chevalier. Mais abandonner ce qu'elle est, au fin fond de ses tripes, vivre une vie de mensonge pour laquelle elle serait inévitablement non qualifiée? Non, elle ne peut pas. Elle ne le veut pas. Plutôt mourir qu'être une autre. Plutôt mourir qu'être un pantin. Plutôt mourir que devoir se plier à ce que les autres voudront faire d'elle. Alors, oui. Elle sait que c'est la fin, même si elle aimerait que les choses soient autres. Elle n'a pas envie d'attrister son amante. Tout ce qu'elle veut, c'est voir jusqu'au bout le sourire sur les lèvres de la reine Katherine, et s'en aller, quelle que soit la manière, quelle que soit la raison, avec le goût de ses lèvres sur les siennes, la douceur de ses yeux qui réchauffe son corps tout entier alors même qu'il a l'apparence et la froideur de la mort. « Is this what you want? To be... king? » demande Katherine, d'une voix un peu étrange. « A throne? A kindgom? You want a- a crown? I want- I want you. Only you. Let's laugh about all these other... universes where we are apart. Right here, right now, we are together. Isn't it all that matters? » America baisse les yeux sur la mousse qui les entoure désormais. La reine a sûrement mal interprété ses paroles, et ça la fait sourire. Parce que quelque part, ça prouve bien qu'elle tient assez à elle pour s'inquiéter qu'elle veuille autre chose qu'elle. Le chevalier est attendri par cette réaction, et touchée par ses paroles. « I'm your queen. » Les lèvres d'America se retroussent un peu plus. Oui, elle est sa reine. Elle l'a été dés le début, et le sera toujours. La brune n'a pas beaucoup aimé dans sa vie. Elle a eu de l'affection pour quelques rares personnes qui sont passées sur son chemin, mais rien qui n'arrive à la cheville de ce qu'elle partage avec Katherine. Rien qui n'égale les sentiments qu'elle a pour la reine. Elle qui aime dire qu'elle n'appartient à personne sait que cette affirmation n'est qu'un mensonge. America appartient à Katherine, quoi qu'il arrive, où qu'elle soit, avec qui elle soit. Et c'est bien la seule personne capable de la sauver. S'il y a un espoir dans cette vie, s'il y a une chance pour que les choses ne tournent pas comme elles sont parties pour tourner... C'est Katherine qui en sera l'instigatrice.

Elles échangent des baisers, de nouveau. Autour d'elles tout se réchauffe, et America se coupe totalement du monde. Son cœur s'accélère sous les baisers ardents de la reine. Elle oublie la douleur, elle oublie tout. Des minutes peuvent passent, des heures même peut-être, elle ne s'en rend pas compte. Elle se perd dans leur contact, dans leur bulle que personne ne peut venir briser. « All that matters right now is you, » répète Katherine, à quelques milimètres de ses lèvres. America l'embrasse, un sourire sur les lèvres. « I don't care if you're a king or a knight, a queen or a farmer. I want you in this universe, all of you. Do you want me to run away with you? I will. Do you want me to promise you I'll love you forever? I will, and I will do. I don't care about other universes, America. I care about you. » Le chevalier se détache un peu de son amante, et la regarde, observe chaque détail de son visage. « I don't need you to promise anything, my queen. » L'appellation ne prend pas la même saveur, cette fois. Elle n'est plus sa reine pour le titre, elle est sa reine tout court. « I just sometimes dream of a place where we could love each other without having to hide, or having to pretend. I dream of a place where we could have a house or castle of our own. I dream of beautiful moments under the sun and the moon, evenings in a garden, under the stars. » Elle embrasse Katherine, avec un petit sourire. « I don't want a crown. I don't want to be a king or a queen. » Elle secoue la tête. « I want to be your queen. » Elle effleure ses lèvres. « No one else's. » Elle se calle dans le cou de la blonde, et caresse son dos malgré la douleur. « In every single universe. »
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and it’s relentless.


Elle ne savait pas qu'aimer aurait pu être aussi douloureux. Elle aimait Theodore. C'était un bon roi, un bon mari et un bon homme: elle l'aimait, pas tout à fait comme un amant, mais comme un époux, avec la fidélité d'une soeur et la possessivité d'une mère. C'était son mari, son ami et son allié, quand tous pouvaient se dresser contre elle.
Elle aimait Marvel, son fils. Bien évidemment. Sa grossesse avait été longue et douloureuse et à plusieurs reprises, Katherine avait failli perdre le bébé — à certains moments, même, elle le haïssait pour ce qu'il lui infligeait, ce qu'il la forçait à vivre. Et tout ça pour quoi? Un petit poupon tout rouge et tout ridé gueulant à toute heure du jour et de la nuit pour manger, se faire changer ses linges ou juste qu'on fasse attention à lui. Mais elle l'avait aimé, dès le moment où elle avait posé les yeux sur lui. Elle aurait mis tout le royaume à feu et à sang pour Marvel.
Elle en avait aimé d'autres. Des femmes, des hommes. Pendant une nuit ou une saison, une lune ou une année — Katherine aimait entièrement, sans timidité ni limites, parce qu'elle ne savait pas comment faire autrement que se donner entièrement à quelque chose ou à quelqu'un. Et puis il y avait eu America, et c'était comme si tout ce qu'elle pensait vrai à propos d'elle s'était révélé faux: Katherine était une machine à aimer America. Elle l'aimait comme les autres, entièrement, sans timidité ni limites, mais il y avait autre chose, de plus profond et de plus douloureux, qui la prenait par le coeur et lui embrouillait l'estomac. Katherine ne ressentait ça pour rien ni personne.
C'était douloureux, de dépendre de quelqu'un comme ça. Mais elle ne le regrettait pas, surtout pas quand America pressait ses lèvres sur les siennes avec un petit sourire, quand elle sentait sa peau contre la sienne, sa poitrine pressée contre son dos, sa proximité distrayante et la chaleur de son corps. America était réelle, la seule chose tangible dans ce monde. Son ancre et son dernier rempart.

America se recule un peu et la détaille, alors Katherine reste difficilement immobile (elle a toujours été du genre à bouger, à toujours s'amuser d'un rien, se laisser distraire par n'importe quoi, à toujours s'activer même si ce n'est que par ses doigts jouant une mélodie sur le bout d'un morceau de table) pour la laisser l'observe, et elle la regarde en retour, ce visage qu'elle connait tant, qu'elle aime tant. « I don't need you to promise anything, my queen. » Katherine sent quelque chose remonter dans ses entrailles, se nicher dans sa poitrine, quand America lui souffle son titre au visage. Elle n'est pas la reine d'un royaume en cet instant précis: juste la reine d'America, et ça lui convient assez comme ça.
« I just sometimes dream of a place where we could love each other without having to hide, or having to pretend. I dream of a place where we could have a house or castle of our own. I dream of beautiful moments under the sun and the moon, evenings in a garden, under the stars. » Elle semble mélancolique et pourtant, c'est un sincère visage qui s'est étiré sur ses lèvres quand celles-ci se déposent de nouveau sur celle de Katherine, qui reste immobile toujours — répondant tout de même brièvement à son baiser —, pensive. « I don't want a crown. I don't want to be a king or a queen. » Katherine ne comprend pas. Qui ne voudrait pas être reine? « I want to be your queen. »

Katherine a l'impression que son coeur va exploser dans sa poitrine. « No one else's. » Ses lèvres sont trop proches et trop loin à la fois. Elle a envie de l'embrasser pour taire tous ses mots, tous ces mots qui l'agitent plus qu'elle ne le montre; elle a envie de lui montrer qu'elle est sa reine, qu'elle l'a toujours été, qu'elle le sera toujours. Elle a envie de l'embrasser jusqu'à ce qu'America la supplie d'arrêter — et elle sait qu'America ne suppliera jamais personne, alors elles ne cesseront jamais de s'embrasser. Elle a envie de se consumer sur la bouche d'America, et elle a envie que celle-ci comprenne tout ce qu'elle n'arrive pas à lui dire. « In every single universe. »
Every single universe. Katherine se fiche des autres univers des autres mondes. Ceux où elles sont deux êtres immortels qui s'aiment depuis le début des temps, ceux où elles grandissent ensemble, ceux où elles ne se rencontrent jamais et ceux où elles meurent dans les bras l'un de l'autre. Ce qui compte, pour Katherine, c'est cet univers-là et seulement celui-ci, celui où elle est dans ses bras et elle est là, en vie malgré tout, contre tout, et celui où America est sa reine. “ The Queen's queen, murmure Katherine en se penchant vers elle. You've never been anything else. ” Elle l'embrasse avidement, sans plus trop de soucier de ses blessures; pour chaque frisson de douleur, elle espère qu'il y en a un de plaisir qui l'agite alors que la main de la reine se fait plus entreprenante, glissant le long du corps d'America avec la même volupté avide de ses lèvres contre les siennes. “ Or maybe a knight, ” sourit-elle, sa main traçant des schémas connus d'elle seule sur son bas-ventre.
Look. ” Elle a l'air sérieuse, tout d'un coup, sa main luxurieuse préférant simplement trouver refuge sur sa taille pour la maintenir contre elle. “ You're not going back there anytime soon. Not with this wound. I'll find you a small little cottage with a garden. A retreat. Our safe haven. There will be stars and flowers and sparkling wine and maybe a forest. ” Sa main remonte le long de son corps, ses doigts légers comme des papillons, se posant sur sa joue pour la caresser doucement. “ I'll visit you. Every month. Every week. You won't be far. I will laugh at those who will mock me for visiting my lover but what can they do? I'm still the Queen, and Marvel is still the prince and that's all the kingdom needs. Theodore won't mind. But we can't- I can't- the court... ” Elle s'interrompt, l'air triste. “ This is not place for us, America. And I can't leave Theodore behind. I love you and I want to be with you and I want to fuck you real hard every night but I'm still a queen. The Queen. ” Elle n'aime plus ce titre, décrète-t-il. Pas quand il la sépare d'America.

Puis brusquement, Katherine pâlit. I love you.
Les mots sont si... naturels. Et tellement simples à prononcer; pourtant, Katherine a l'impression qu'on lui a brûlé la langue, râpé les lèvres, arraché les dents. Elle détourne brutalement le regard, laisse retomber sa main, s'agite un peu comme pour sortir du bain. “ I mean- I- yeah- this- courtiers are evil- cutthroats, all of them- I don't want you there- I won't want them to have leverage over me with you- let them laugh but- I don't want them approaching you, ” marmonne-t-elle difficilement, ses yeux se promenant partout sauf sur America pour une fois, alors qu'elle se détache délicatement pour sortir définitivement du bain, avec l'impression d'être... tellement, tellement fragile et vulnérable que ça en est douloureux.
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« The Queen's queen, » Katherine se penche vers elle et America sourit.  « You've never been anything else. » La reine se penche un peu plus et lui donne un baiser, avide. Bien sûr, elle a mal, mais la douleur semble disparaître derrière autre chose, le désir, sûrement, beaucoup. Elle trouve dans les baisers de son amante une ancre, dans sa main qui se balade dans son dos une béquille. Des petites choses qui la ramènent à la vie, après être partie si loin, au frontières de la mort. Quand on l'a trouvée, peu avaient d'espoir pour elle, c'est évident. Même encore maintenant, qui peut dire sans le moindre doute qu'elle finira par s'en sortir? Et même si elle s'en sort, à quel prix? Mais après tout ça, ce moment avec Katherine est… inattendu, parfait. Et dans les bras de la reine, elle se sent de nouveau belle et forte, elle se sent vivante, et c'est un sentiment qu'elle pensait ne plus jamais ressentir, quand elle se réveillait dans la douleur, avant de retomber dans l'inconscience, encore et encore. America sourit contre les lèvres de son amante tandis que celle-ci lui caresse le dos, avec un peu plus de force, avec un peu plus de désir. « Or maybe a knight, » America étouffe d'un petit rire qui la fait un peu souffrir, mais tant pis. La main, douce, de Katherine, essuie toutes les peines, toutes les souffrances.  « Look. » Elle s'est rapprochée, subrepticement. Leurs corps sont plus proches, désormais, et America se sent brûlante. « You're not going back there anytime soon. Not with this wound. I'll find you a small little cottage with a garden. A retreat. Our safe haven. There will be stars and flowers and sparkling wine and maybe a forest. » Un cottage, où elle pourra être loin de tout. Loin de la cour et de ses jugements, n'ayant pas à supporter la vue son amante debout, à côté du roi, comme s'ils étaient un couple heureux et uni. Cette vision lui donne toujours un goût amer dans la bouche, quand bien même elle aime et respecte son souverain. En d'autres circonstances, ce que lui propose Katherine lui aurait sûrement semblé une horrible idée. Tout le monde sait que le chevalier ne reste jamais en place, qu'elle ne supporte pas de ne pas être sur le terrain. Mais voilà, America est passionnée, mais pas idiote pour autant. Elle sait que c'est grave, et que si elle s'en sort, elle ne tiendra pas une épée dans sa main avant quelques mois, et peut-être même plus. Ça la rend folle, rien que d'y penser. Mais elle sait qu'elle n'a pas le choix. Alors oui, ce dont lui parle Katherine, c'est… C'est beau. Elle aurait presque envie d'y être déjà. Sur une chaise, dans un grand jardin, à regarder le soleil se lever et se coucher. Les fleurs grandir puis se faner. C'est une perspective si douce, après ce qu'elle a vécu. Ça lui semble presque irréel. « I'll visit you. Every month. Every week. You won't be far. I will laugh at those who will mock me for visiting my lover but what can they do? I'm still the Queen, and Marvel is still the prince and that's all the kingdom needs. Theodore won't mind. But we can't- I can't- the court... » Elle le sait bien. Pas besoin d'entendre Katherine le dire, vraiment. « This is not place for us, America. And I can't leave Theodore behind. I love you and I want to be with you and I want to fuck you real hard every night but I'm still a queen. The Queen. » America ouvre de grands yeux, qui dévisagent la reine avec une surprise clairement évidente. D'abord, il y a le fait qu'elle soit aussi crue dans ses paroles. Ce n'est pas vraiment dans les habitudes de Katherine, de parler comme ça. Mais ce n'est pas ce qui la choque le plus. Ce qui la choque le plus, ce sont ces trois mots, qu'elle n'a jamais prononcés jusqu'à aujourd'hui, et qui sont sortis si naturellement qu'America se demande même si elle a bien entendu. Mais oui, elle en est certaine, elle a bien entendu. Un sourire se dessine clairement sur son visage.
Soudain, Katherine se rend compte de ce qu'elle vient de dire, et détourne le regard, sûrement gênée, sûrement effrayée par le fait qu'elle a clairement mis ses sentiments sur la table. Mais America n'en finit pas de sourire. « I mean- I- yeah- this- courtiers are evil- cutthroats, all of them- I don't want you there- I won't want them to have leverage over me with you- let them laugh but- I don't want them approaching you, » America hausse les sourcils, avec une lueur malicieuse dans le regard. Elle s'enfonce, puisqu'elle vient clairement de dire qu'elle serait un bon moyen de pression pour la faire plier. Décidément, c'est une belle journée – pense America – même si elle avait très mal commencé. La bonde sort du bain, un peu trop rapidement, et le chevalier laisse son regard glisser sur son corps amante, dégoulinant d'eau. Katherine n'ose plus la regarder, et ça l'amuse un peu plus. Elle la laisse prendre de quoi se sécher, et s'accoude au bord du petit bassin. Et comme Katherine ne la regarde toujours pas, elle lance, les sourcils toujours relevés. « You know… » Elle plante ses yeux, juste en face d'elle. « I also want to fuck you real hard every night. » Elle fait danser ses sourcils de manière absolument dégoûtante. Elle se moque un peu, mais Katherine n'aura pas de mal à savoir que America ne rigole pas vraiment, en disant ça. Non non, elle est aussi sérieuse qu'elle, en fait. Elle pense déjà aux nuits qu'elle va partager avec son amante dans le fameux cottage, avec beaucoup d'enthousiasme. Elle lâche un petit rire. Puis, au-dessus du bord de la petite baignoire, elle attrape la main de Kate, et l'approche de ses lèvres. Elle embrasse le bout de chacun de ses doigts. Et toujours assise dans l'eau, elle relève ses yeux noirs vers la reine. Sa reine. Son visage devient soudain plus sérieux. « I love you, too. Silence. « More than you'll ever know. »
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Et c'est stupide, parce qu'elle aime America.
Elle l'aime vraiment. Elle l'aime suffisamment pour s'imaginer la prendre comme amante officiellement, elle l'aime suffisamment pour imaginer un futur avec elle, enfin, une sorte de futur, où elles seraient heureuses, ensemble et séparées à la fois. Elle l'aime vraiment, tellement, tellement qu'elle a l'impression qu'elle va exploser avec toutes les insécurités, la peur, la douleur que ça lui rappelle. Elle l'aime tellement, bien plus qu'elle ne le saura jamais, bien plus que quiconque ne le comprendra jamais. Elle imagine juste les livres d'Histoire, et elle ne sait pas si elle préfère les versions où America n'est qu'un chevalier ou les versions où elle est la femme qui a fait chavirer la Reine. D'un côté, ça lui semble être horrible qu'on ne raconte jamais leur histoire, comment elles se sont aimées à se hurler dessus, à s'énerver, à se battre; et d'un autre côté... n'est-ce pas mieux ainsi?
Katherine se hâte hors du bain, attrape une serviette pour disparaître derrière, soudainement timide, tournant le dos à America parce que bien sûr, elle l'aime tellement, mais elle ne l'a jamais dit à haute voix. C'est stupide, parce que c'est que trois petits mots, une poignée de lettres, mais ça semble si gros, si grand, si important... et elle n'a pas manqué le sourire moqueur d'America. Elle va se foutre gravement de sa gueule. « You know… » Les lèvres pincées, le visage fermé, Katherine se retourne pour lui faire face. « I also want to fuck you real hard every night. » Le sourire est trop rapide sur ses lèvres. Elle a envie de l'embrasser. Elle a envie de la fuck real hard maintenant. Elle a envie de lui dire à nouveau qu'elle l'aime. Elle a juste envie d'elle, avec ses moqueries et ses grands yeux noirs et ses rires et ces trucs agaçants et parfaits qui la composent.

Elle la veut toute entière, pour toute l'éternité. America fait danser ses sourcils et Katherine s'esclaffe, un peu malgré elle, jusqu'à redevenir sérieuse quand elle attrape sa main, l'apporte à ses lèvres, dépose un baiser sur chacun de ses doigts, avec application. Katherine sent une chaleur familière lui envahir la poitrine, mais elle ne cède pas, ne dit rien, la regarder. Quand elle a embrassé toute sa main, les doigts de Katherine se glissent sur sa joue, son menton, lui faisant lever le nez jusqu'à ce qu'America la regarde. « I love you, too. » Silence.  « More than you'll ever know. »
Elle savait. Elle sait. Mais l'entendre dire est... différent. Elle tremble un peu, Katherine, même si elle essaie de tout son coeur d'être le plus immobile possible. Elle tremble un peu, elle la regarde, elle ne sait pas quoi dire avant de s'accroupir à côté du bassin, sans lâcher son visage, glissant sa main dans sa nuque pour l'attirer à elle et l'embrasser doucement. “ Well, ser, murmure-t-elle contre ses lèvres après un baiser plus tendre qu'autre chose. I think it's time we get this fuck each other real hard every night tradition going. Get out the bath. ” Et c'est en riant et en se supportant l'une l'autre et en souriant et en s'aimant qu'elles trébuchent jusqu'au lit, sous les couvertures. Katherine lui fait répéter qu'elle l'aime jusqu'à ce qu'America l'interrompe d'un sourire. Elle, ne se prive pas de le lui dire, à chaque fois, dès qu'elle le peut, entre deux baisers, entre deux gémissements.
Tout semble impossible et éternel, en cet instant précis. Elles semblent immortelles. Jeunes et belles pour toujours. Et amoureuses.

Elle est morte le lendemain matin.
Katherine a été mandée par Elijah et David, pour un conseil extraordinaire dans ce château inconnu: apparemment, le roi a été blessé, gravement, au front, lui a-t-on dit. Le conseil a duré des heures, alors qu'ils ont décidé quoi faire, comment. Katherine n'arrêtait pas de penser à ce matin, quand elle s'est réveillée dans les bras d'America, tandis qu'on frappait à la porte. “ I need to go, it seems. Council meeting, ” lui a-t-elle dit après avoir rapidement consulté Elijah, s'habillant à la va-vite en des habits de reine. America avait des petits yeux, des cernes, un petit sourire aussi. Elle était faible, il lui fallait du repos. “ Rest, okay? Okay, okay. Come here. ” Katherine avait souri, en s'asseyant sur le rebord du lit, en lui prenant la main. “ You'll think of me? At the Council? Yeah.What do you want me to do,  touch myself thinking of you under the table in front of boring old men? Why not? You're the worst. ” Elle l'avait embrassée, doucement, très doucement, et America avait fiévreusement approfondi le baiser. “ You're feverish, ” elle avait gloussé, et America avait grogné. “ No I'm not.You are.Am not! ” Elle l'avait embrassée de nouveau, et Katherine s'était éloignée. “ I really need to go. Okay. Okay. ” Elle avait fini de lacer ses chaussures, de vérifier les plis de sa chemise de voyage encore un peu sale; on ne lui avait pas fait parvenir de robe et quoi de mieux pour une reine en guerre de s'habiller en homme? Et America aimait bien ses fesses dans ce pantalon. “ Come back soon? As soon as I can, my love. I like the sound of that. My love. Can I call you darling? Well, you can call me Your Majesty. ” Elle avait rit, un peu, beaucoup. Un son magnifique. Si Katherine avait pu, elle l'aurait mis en bouteille et gardé pour elle. “ I'll send a doctor your way. No need. Yes need. I'll see you soon, okay? Okay. I love you, ” lui avait-elle dit en s'approchant de la porte. “ I love you too, ” lui avait dit America avant qu'elle ne sorte, et elle avait souri tout le chemin qui l'avait emmenée jusqu'à la Salle du Conseil.
Le reste de la journée avait été flou, complètement flou. Elle se souvenait juste du médecin et de ses mains tremblantes et there was nothing we could do et elle avait couru, sauté, volé dans le château pour voir d'elle-même America, America morte, même pas mourante, juste morte, comme ça, avec sur les lèvres ce putain de sourire, celui que Katherine détestait, celui qui disait qu'elle connaissait une blague dont elle était la seule à connaître la chute.
Elle était morte, loin d'elle et sans ses bras, elle était morte et Katherine ne l'avait pas sauvée, elle était morte et ne reviendrait pas, jamais. In every single universe, lui avait-elle dit, les yeux débordants de foi, de croyance et de détermination. But what about this one?

Aujourd'hui, Katherine ne se souvenait pas de tout ce qu'elles s'étaient dites, promises, les sujets sur lesquels elles s'étaient engueulées, les fois où elles s'étaient aimées à en faire trembler les murs. De plus en plus, à mesure que le temps passait, ses pensées se dérobaient, ses souvenirs disparaissaient. Elle était une vieille femme maintenant, avec la peau ravinée de rides, les genoux et le dos douloureux, l'esprit perdu et le sourire sincère et puissant, généreux. Theodore s'était éteint il y a quelques années, vieux et heureux, ayant eu sans doute plus d'années avec son amant qu'elle avec la sienne. Marvel était roi, avait un fils, des filles, une belle femme qu'il aimait sincèrement. C'était un bon roi, il avait fait du royaume un pays sain, duquel Theodore avait été fier. Le digne fils de son père, Marvel. Katherine s'était un peu éteinte, avec America. Elle aurait voulu lui donner plus de choses, à son fils, plutôt qu'une mère maussade et discrète.
Passer le pouvoir à son fils avait été un soulagement. Voir Theodore mourir lui avait brisé le coeur, plus que tout, parce qu'il l'avait aimée, sincèrement aimée, et elle l'avait aimé aussi, énormément. Il lui avait donné un royaume, une rêve, une vie heureuse et pleine d'aventures et de bonnes choses, malgré la perte irrémédiable d'America. Elle aurait voulu qu'il soit là, pour voir leur fils couronné, pour le voir régner, droit et juste et généreux. Elle aurait tant voulu qu'il soit là.
Elle était retombée amoureuse ensuite, plusieurs fois, d'hommes et de femmes mais leurs noms? Leurs noms s'effaçaient de ses pensées, leurs visages s'effritaient. Ils avaient été importants mais aujourd'hui? Aujourd'hui ils n'étaient rien, que des synonymes d'époques plus heureuses que les autres.
America, elle, avait laissé une empreinte impérissable.

Elle repensait à tout ça, à sa vie, ainsi assise à son bureau. Elle venait de finir la dernière page de son livre, ses mémoires en quelques sortes, sur lequel elle avait travaillé cette dernière année. La dernière, lui avait prédit un sorcier; mais Katherine n'avait pas pris peur en apprenant cela. On mourrait tous un jour, et elle avait eu une vie bien remplie. Elle ne regrettait rien, sauf peut-être d'être allée à cette réunion du Conseil ce jour-là.
Elle reposa sa plume, parcourut les pages rassemblées en une jolie pile sur un coin du bureau, et revint sur la seule page laissée vierge. Elle ne savait pas à qui dédier ça, et se demanda distraitement si une reine devait dédier ses mémoires à quiconque. Finalement, elle trempa sa plume dans l'encre et se décida.
L'oeuvre finie, elle remit tout dans l'ordre sur son bureau, posa un presse-papiers sur le tas, prit sa bouteille de vin pétillant et un verre et sortit sur le perron. Elle vivait seule, dans la campagne, mais Marvel envoyait des domestiques lui apporter à manger tous les deux jours, et elle le suspectait d'avoir posté quelques soldats aux alentours, discrets mais présents. Elle s'en fichait. Elle quittait rarement sa maison, sauf le matin pour se promener dans la forêt, toujours le même chemin, toujours à la même heure, pour regarder le soleil se lever. Tu adorais te réveiller avant le soleil, tu disais que c'était comme gagner une course.

Le petit cottage n'a que deux pièces, mais il est agréable. Tout en bois, un peu froid en hiver, étouffant en été. Il y a des montagnes de livres, une épée rouillée, une cheminée bouchée, un lit trop grand et trop froid. Il y a des bouteilles de vin pétillant, il y a le tableau d'un roi mort et le croquis d'un chevalier oublié. Il y a des étoiles et du vin pétillant et des fleurs, et même une forêt. On dit que la reine ne laisse personne rester, qu'elle préfère être seule: qu'elle arpente la forêt le matin, qu'elle écrit la journée, qu'elle boit le soir en regardant le soleil se coucher, je le laisse gagner la course, dit-elle à chaque fois avec un grand rire, le genre de rire qui fait sourire quand celui qui vient avec les provisions reste pour un dernier verre.
On dit que la nuit, elle regarde les étoiles. Elle y cherche des messages d'espoir, ou alors juste des portes vers d'autres univers. On dit qu'elle ne se lasse jamais de chercher, ou d'y croire.
On dit que ses mémoires ont tout changé. La perception de la politique du royaume, l'idée qu'on se faisait de la reine Katherine et du roi Theodore. On a failli le brûler, l'oublier, le détruire, mais on dit aussi que le roi Marvel l'a gardé, après la mort de sa mère, une étrangère à ses yeux, mais sa mère tout de même. Des fois, il lit dans les troubles de ses parents les mêmes que les siens: ils ont tous été des mauvais rois, des reines égoïstes, des amants stupides prêts à tout sacrifier par amour.
Et des fois, il laisse ses doigts effleurer la dernière phrase écrite par sa mère, sur la première page.
To every other universe.
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