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MessageSujet: Java ♦ Locked in the past   Java ♦ Locked in the past Icon_minitimeMar 15 Mar - 17:13
Locked in the Past
Ft. Ava Moriarty
La détonation résonna dans la pièce et James se réveilla en sursaut, son cri mourant dans sa gorge.
Comme à chaque fois, il ferma les yeux et se concentra sur sa respiration, ralentissant son souffle et restant parfaitement immobile.
Au bout de quelques secondes, une fois calmé il ouvrit les yeux, laissant à nouveau passer quelques secondes le temps de s'habituer à l'obscurité.

La chambre d'Ava se dessina petit à petit et il porta une main à son crâne en gémissant faiblement, ramenant dans le même temps ses jambes contre son torse pour enserrer ses genoux avec son bras libre.
Il avait beau être habitué à faire des cauchemars, ça restait toujours aussi douloureux et perturbant. Est ce qu'ils allaient cesser un jour ? Il l'espérait mais commençait à se faire à l'idée qu'ils le suivraient pour le restant de ses jours.
C'était quoi ce qu'on disait ? Ah oui... Karma's a bitch.

Sentant quelque chose remuer dans le lit à ses côtés et James tourna la tête pour réaliser que c'était Ava, endormie.
Le brun descendit le plus discrètement possible du lit, un sourire se dessinant sur ses lèvres quand il entendit la jeune femme grogner ce qui ressemblait vaguement à un « Où tu vas ? » Et il se pencha au dessus du lit pour déposer un bref baiser sur la tempe de la blonde avant de lui murmurer « Je sors faire un tour. » Et de sortir silencieusement de la chambre pour se diriger vers la salle de bain.

Il enfila rapidement sa tenue de course et se pencha au dessus de l'évier pour se passer de l'eau sur le visage avant de rester bloquer face à son reflet dans le miroir.
Il s'examina pendant un moment, détaillant son visage. Malgré ses cauchemars et le fait qu'il dormait à peine plus qu'à son habitude depuis qu'il vivait chez Ava, il avait meilleure mine. Ses cernes commençaient à s'amenuiser petit à petit et son visage était moins émacié.
Ouais, malgré ses doutes il y avait du progrès.
Une mèche de cheveux lui retomba sur le visage et il poussa un bref grognement en attrapant un élastique pour nouer ses cheveux. Sauf là dessus... Il allait vraiment devoir demander à Ava de l'aider pour ça. Même si elle commençaient à s'y faire.

Enfin prêt, il marcha jusqu'au salon et fouilla dans son sac à dos pour en sortir l'un de ses carnets ainsi qu'un stylo et s'installa sur le canapé pour commencer à y noter le contenu de son cauchemar.  
C'était un réflexe qu'il avait pris depuis quelques semaines après avoir vu un reportage sur la maladie d'Alzheimer. Les gens atteints de cette maladie prenaient pour habitude de noter tout ce qu'ils faisaient ou dont ils se souvenaient afin de ne pas risquer de l'oublier. Si ça s'appliquait à eux, ça pouvait très marcher pour quelqu'un qui avait passé les soixante-dix dernières années à se faire effacer la mémoire non ?
James ne savait pas si ça pouvait fonctionner pour lui, mais le fait de noter les cauchemars -et donc les souvenirs- qu'il avait lui permettait au moins remettre ces infos dans l'ordre.
Sa rédaction terminée, il reposa le carnet sur la table basse, attrapa le jeu de clés qu'Ava lui avait donnée et sortit de l'appartement.
Arrivé dans la rue, il poursuivit son rituel matinal en remontant sa capuche sur sa tête et commença à courir en direction de Central Park.    

James appréhendait ses sorties dans le parc. Il avait toujours peur de retomber sur son ami et de faire ressurgir l'autre. Leurs dernières retrouvailles s'étaient toutes passées sans encombres mais il continuait de se méfier. Plus le temps depuis sa dernière crise passait, plus il avait peur de faire une rechute, un peu à la manière d'un volcan éteint mais toujours en activité.
Le brun secoua la tête, refoulant ces pensées et préféra se concentrer sur sa respiration.

____________________

Bucky stoppa sa course, s'appuyant le dos contre un bâtiment et ferma un instant les yeux, se concentrant pour retrouver son souffle. Il avait couru avec un rythme bien plus rapide qu'à son habitude. La question était pourquoi ? Apparemment son cauchemar devait le travailler bien plus qu'il ne voulait le croire.
Il s'essuya son front en sueur d'un revers de manche et reprit la route, en marchant cette fois.

Le brun arriva rapidement en vu de l'immeuble où se trouvait l'appartement d'Ava mais il se décida à faire un détour par une supérette non loin pour y faire quelques courses. Ava ne manquerait pas de lui faire une réflexion parce qu'il prenait le risque de se faire voir mais si ce genre de remarques pouvait le contrarier ou le gêner avant, il s'en amusait à présent.

Il rejoignit rapidement l'appartement de la jeune femme et y entra, s'immobilisant en trouvant la jeune femme, installée sur le canapé, son carnet ouvert entre les mains.
Et merde... Comment est ce qu'il avait pu oublier de le ranger avant de partir ?
Bucky referma la porte dans son dos d'un coup de talon et s'éclaircit la gorge au moment où Ava releva les yeux vers lui et prit la parole d'une voix calme, dénuée de tout reproche. « Je... Je préférerais que tu ne lises pas ça. » Il s'avança de quelques pas, légèrement hésitant. « C'est pas que c'est personnel où quoi c'est juste... » Son regard se fit presque gêné. « Je sais que tu vas me dire que c'est des conneries mais tout ce que j'ai noté dans ces carnets, absolument tout, vient des souvenirs que je récupère dans les cauchemars que je fais. Il n'y a que des souvenirs de trucs horribles que j'ai fait et... » Il serra brièvement la mâchoire avant de reprendre. « Et je veux pas que ça risque de changer l'opinion que t'as de moi. »
Il savait que c'était complètement stupide de penser ça mais il ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'elle le considérerait comme un monstre si elle lisait le contenu de ces carnets.
Il hocha faiblement les épaules, lâchant un « Je sais c'est stupide. »

« Pour changer de sujet. »Il se reprit rapidement et souleva le sac de courses pour le montrer à la jeune femme, un sourire apparaissant brièvement sur ses lèvres. « Vu que t'es toujours en convalescence et que tu n'es pas censée sortir de l'appartement, je me suis permis de faire quelques courses. »

Il espérait qu'elle ne lui prendrait pas trop la tête avec cette histoire de carnet et qu'elle comprendrait ses réticences. Elle l'avait toujours soutenu et compris, bien sûr, mais il avait encore du mal avec la confiance en soi. C'était quelque chose sur lequel ils allaient devoir travailler.


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james & ava


Ava sentit du mouvement dans son dos et ouvrit difficilement un œil avant de maugréer d’une voix endormie. James sembla comprendre ce qu’elle lui demandait, puisqu’il pressa ses lèvres sur sa tempe avant de lui annoncer qu’il allait simplement faire un tour. Cela acheva de la réveiller tandis qu’il sortait de la pièce. Les sourcils froncés, elle tâtonna sa table de chevet pour attraper son téléphone et regarda l’heure. Définitivement trop tôt pour faire quoi que ce soit. Avec un grognement, elle lâcha l’appareil et ferma les yeux, en espérant se rendormir. Elle ne tarda pas à sombrer, mais pour une vingtaine de minutes seulement, à en juger l’heure quand la douleur la réveilla de nouveau. La jeune femme passa une main sur son visage avec un soupir et hésita. Il était toujours trop tôt pour qu’elle se lève à son goût. Mais elle savait qu’elle ne parviendrait plus à dormir. Elle repoussa les draps et se redressa en grimaçant. Inspirant profondément, les yeux clos, elle prit le temps de s’accoutumer à la douleur avant de se lever enfin.
Elle était censée s’estimer heureuse d’être aussi vite rétablie et certes, elle l’était. Mais elle était toujours en rééducation et la douleur n’était pas prête de passer d’après ses médecins. C’était le prix à payer pour un rétablissement aussi rapide. M’enfin, Ava préférait largement souffrir le martyr quelques semaines et être vite de retour sur le terrain que de passer des mois dans un lit d’hôpital. Alors elle faisait avec, pour l’instant. Se tenir debout et marcher était toujours un véritable calvaire, elle ne pouvait se permettre de faire que quelques pas avant de trop se fatiguer et souffrir, mais elle n’était pas du genre à se ménager. L’agent se dirigea vers son armoire et en tira un pull trop large pour elle qu’elle enfila avant de se traîner hors de la chambre.

Le salon était vide et elle se rappela que James lui avait dit qu’il allait faire un tour. Il était probablement parti courir, comme il le faisait tous les matins. Une activité dans laquelle elle l’aurait bien rejoint, tout plutôt que de rester enfermée dans son appartement, mais elle n’était définitivement pas en condition pour ça. Une vague de douleur un peu plus violente que les autres manqua de la faire tomber, mais elle se rattrapa au dossier du canapé et prit le temps de souffler. Enfin, elle le contourna et se laissa tomber dessus avant de tendre le bras pour attraper sa boîte de cachets. Elle en fit tomber deux dans sa main, saisit une bouteille d’eau et avala les deux pilules. Avec une grimace, elle tendit le bras pour attraper la télécommande et se figea en apercevant un carnet, sur la petite table.
Ava fronça les sourcils et se souvint où elle l’avait déjà vu. Depuis quelques temps, James écrivait dans un carnet semblable à celui-ci. Quand elle lui avait demandé sur le ton de la plaisanterie s’il s’était mis à la poésie, il lui avait répondu qu’il notait des choses qu’il ne voulait pas oublier. La jeune femme se mordilla la lèvre inférieure, hésitante. C’était personnel. Peut-être pas comme un journal intime, mais personnel tout de même. Si quelqu’un venait fouiner dans ses affaires personnelles, elle le prendrait certainement mal. Et pourtant, elle était curieuse. De savoir ce dont il se souvenait, ce qu’il voulait se rappeler. Mais aussi, de savoir s’il y avait des choses pour lesquelles elle pouvait l’aider.

La blonde regarda l’heure et se dit qu’il n’était pas prêt de rentrer. Elle allait s’en vouloir. Elle allait forcément s’en vouloir de lire ça. Mais c’était plus fort qu’elle. Ava lâcha un juron et attrapa le carnet avant de s’étendre plus confortablement sur le canapé. Là, elle hésita encore, les yeux rivés sur la couverture du carnet. Ce n’était pas comme épier la vie d’une personne comme elle l’avait fait lors de plusieurs missions. D’abord parce qu’il ne s’agissait pas d’un connu, mais surtout parce qu’elle n’avait pas l’intention de lui nuire. Elle faisait ça dans le seul but de lui venir en aide, si elle le pouvait. Sa décision prise, la jeune femme ouvrit le carnet et commença à lire. C’était chaotique, désordonné, à peine lisible par moments. Elle réalisa rapidement que tout concernait le Winter Soldier. Ce qu’il avait fait quand l’HYDRA le contrôlait. Elle pouvait sans peine l’imaginer se lever au beau milieu de la nuit et empoigner ce carnet pour y décrire un cauchemar d’une main tremblante.
La gorge nouée, elle hésita à s’arrêter là, à le refermer et à le remettre à sa place. Mais son regard s’arrêta brusquement sur une ligne qui manqua de lui faire avaler sa salive de travers. I think I killed JFK. Le souffle court, elle se retrouva incapable de s’arrêter, jusqu’à ce que la porte d’entrée de l’appartement ne s’ouvre. Ava sursauta mais ne prit même pas la peine de faire semblant en essayant de cacher le carnet. Elle était bien trop secouée pour ça et elle n’avait aucune envie de mentir à James. Alors elle leva la tête et le trouva planté là, figé. La jeune femme ne put s’empêcher d’afficher un air coupable, mais il ne semblait même pas énervé. « Je... Je préférerais que tu ne lises pas ça. » Elle ouvrit la bouche, prête à s’excuser, mais il ne lui laissa pas le temps de dire quoi que ce soit. « C'est pas que c'est personnel où quoi c'est juste... » Et pourtant, ça l’était. Elle fronça un peu les sourcils, à cela. Il semblait gêné plus qu’autre chose et vraiment, elle ne comprenait pas. A sa place, elle serait énervée. « Je sais que tu vas me dire que c'est des conneries mais tout ce que j'ai noté dans ces carnets, absolument tout, vient des souvenirs que je récupère dans les cauchemars que je fais. Il n'y a que des souvenirs de trucs horribles que j'ai fait et... » Oh non, elle voyait où il voulait en venir et elle n’aimait pas ça du tout.
« Et je veux pas que ça risque de changer l'opinion que t'as de moi. » Elle fit un gros effort pour ne pas lever les yeux au ciel, parce qu’elle n’était vraiment pas en position de trop la ramener, mais elle n’en pensait pas moins. D’abord, parce qu’elle était presque outrée qu’il puisse penser qu’elle risquait de changer d’opinion sur lui à cause de choses qu’il avait faites quand il était sous le contrôle d’une bande de tarés. Ensuite, parce qu’elle n’était pas naïve au point de ne pas s’être déjà imaginé ce qu’ils avaient réellement fait faire au Winter Soldier. Et enfin, elle n’était pas une créature fragile. Bien sûr, certaines descriptions lui avaient tiré une grimace. Mais très franchement ? C’était plus pour ce qu’il devait éprouver en se souvenant de tout ça, que pour l’atrocité de ses actions. Elle avait eu son lot de scènes macabres. La seule différence, c’était qu’elle avait toujours agi en pleine possession de ses moyens et pour une cause en laquelle elle croyait.

« Je sais c'est stupide. » Elle referma le carnet, cherchant ses mots. « Pour changer de sujet. Vu que t'es toujours en convalescence et que tu n'es pas censée sortir de l'appartement, je me suis permis de faire quelques courses. » Oh non, ils ne changeraient pas de sujet, alors elle l’ignora complètement et brandit le carnet dans sa direction. « Oui, c’est stupide. Rien de ce qui est écrit ici ne changera ce que je pense de toi. Je suis désolée de l’avoir lu, parce que c’est personnel et j’aurais dû te demander ton autorisation. Mais t’as pas intérêt à penser plus longtemps que je vais commencer à te regarder comme si t’étais un monstre pour des choses que tu as faites sans le vouloir réellement. » Elle s’interrompit et son ton se radoucit considérablement. « Tout ça, c’est l’HYDRA. Rien de tout ceci ne ressemble au mec qui a l’air d’un vrai gosse quand il découvre les jeux vidéo ou se marre devant des rediffusions du Muppet Show. » Elle esquissa un mince sourire et déposa le carnet sur la table basse. « Et merde, tu viens probablement de résoudre un des mystères les plus importants de l'histoire des États-Unis ! » s’exclama-t-elle brusquement. « JFK, James ! » Elle se calma immédiatement, parce que ce n’était peut-être pas très malin de s’enthousiasmer à ce point pour une histoire d’assassinat. Non, c’était même très mal venu. « Désolée, c’est juste que… » Elle se tut et afficha un air coupable en voyant qu’il se tenait toujours planté là, avec son sac de course. Elle fit un geste nonchalant dans sa direction. « Mets-le sur la chaise, j’arrive, » fit-elle en se redressant. Avec une grimace, elle parvint à se lever en prenant appuis sur le canapé. Ses cachets faisaient effet, mais la douleur était toujours présente, seulement mise en sourdine. Il allait probablement lui dire qu’il s’en occupait, mais elle avait besoin de faire quelque chose, même si ce n’était que ranger des courses.  
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James resta parfaitement immobile alors qu'Ava prenait la parole, brandissant le carnet dans sa direction.
C'était parti. Elle allait lui reprocher ce qu'il venait de dire, exactement comme il l'avait prédit. « Oui, c’est stupide. Rien de ce qui est écrit ici ne changera ce que je pense de toi. Je suis désolée de l’avoir lu, parce que c’est personnel et j’aurais dû te demander ton autorisation. Mais t’as pas intérêt à penser plus longtemps que je vais commencer à te regarder comme si t’étais un monstre pour des choses que tu as faites sans le vouloir réellement. » Le brun déglutit avec difficulté et baissa les yeux, fixant le sol. Il savait tout ça, il le savait parfaitement. Il ne pouvait tout simplement pas s'en empêcher. C'était plus fort que lui. Quand lui même se considérait comme un monstre, comment est ce qu'il pouvait ne pas penser que les autres pourraient le traiter de la même façon ? Bien sûr, c'était Ava mais... Non, il ne pouvait pas.

La jeune femme reprit la parole mais sur un ton beaucoup moins agressif. « Tout ça, c’est l’HYDRA. Rien de tout ceci ne ressemble au mec qui a l’air d’un vrai gosse quand il découvre les jeux vidéo ou se marre devant des rediffusions du Muppet Show. » Il répondit à son sourire en souriant faiblement à son tour. C'était vrai que vu comme ça, elle marquait un point. « Et merde, tu viens probablement de résoudre un des mystères les plus importants de l'histoire des États-Unis ! » Le brun manqua de sursauter et il fronça les sourcils, attendant de voir de quoi elle allait parler. Si ça venait de ses notes, ça n'allait sûrement pas l'exciter autant qu'elle. « JFK, James ! » Il ferma les yeux et baissa la tête tout en soupirant bruyamment.
Donc il avait vu juste... Non, qu'il se sache responsable, ne serait-ce qu'en partie, de la mort d'un président des Etats-Unis n'avait rien d'excitant ou d'enthousiasmant, loin de là.
Il n'était pas sûr d'avoir abattu JFK, son cauchemar avait été bien trop flou pour ça, mais il savait qu'il avait été présent le jour de sa mort, qu'il y avait assisté.D'un autre côté, ça ne l'étonnerait vraiment pas qu'HYDRA lui ait ordonné de le tuer.

Elle se calma immédiatement et reprit la parole. « Désolée, c’est juste que… » James haussa les épaule, ne sachant trop quoi répondre et releva les yeux vers Ava alors qu'elle faisait un geste dans sa direction.

« Mets-le sur la chaise, j’arrive, » Le sac quitta la main de Bucky, s'écrasant bruyamment sur le sol et y répandant son contenu. Le brun sentit dans la foulée tous les muscles de son corps se crisper et sa respiration s'accélérer alors que ces cinq mots « Mets-le sur la chaise » résonnaient sans cesse dans sa tête.
Ces mots... Ils les avaient entendu des dizaines de fois, dans des dizaines de langues différentes mais ils signifiaient à chaque fois la même chose. James ne pouvait que les associer à la douleur qu'il avait ressenti à chaque foi, qu'à la sensation de n'être qu'une arme, un objet.
Il ne voulait plus ressentir ça, plus jamais. Non, il ne pouvait pas parce qu'il savait qu'il ne le supporterait pas.

Il porta sa main droite à son front, l'y appuyant de toutes ses forces et ferma le plus possible ses yeux tout en gémissant de douleur.
Il recula de quelques pas, titubant, manquant de tomber et poussa un nouveau gémissement, plus fort cette fois.

Non. Il ne voulait pas y retourner. Pas encore. Il cligna des yeux et pendant une fraction de seconde, le temps où ses paupières n'étaient pas clauses, la salle de torture lui apparu.
Tout était encore là, bien en place. Les spots fixés au plafond, les ordinateurs sur lesquels ses tortionnaires mettaient en place la machine et cette chaise. LA chaise.
James sentit des tremblements le saisirent quand il se remémora la sensations des attaches lui entravant les poignets et le torse. Il poussa un nouveau gémissement, plus proche d'un grognement animal qu'autre chose et remonta sa main libre jusqu'à son crâne, appuyant ses mains sur ses tempes pour comprimer son crâne dans l'espoir d'atténuer la douleur qui continuait de s'accentuer.

Il fallait qu'il se calme et qu'il arrête de paniquer. Ce n'était pas réel. Rien de ce qu'il voyait, de ce qu'il pouvait se remémorer à cet instant n'était réel. Il se concentra sur sa respiration, essayant de la calmer mais salle de torture lui réapparu au moment où il rouvrit les yeux, achevant de le faire paniquer. Ça ne ressemblait à aucune des crises qu'il avait pu expérimenter plus tôt. Il n'avait aucune expérience de ce genre de réaction et ne savait absolument pas ce qu'il pouvait faire pour essayer de se calmer.

James continua de reculer, titubant, manquant de s'effondrer à chaque pas, jusqu'à ce que son dos ne heurte le mur du salon, lui faisant lâcher un grognement. Il se laissa glisser jusqu'au sol, les mains serrant toujours fermement son crâne et ramena ses genoux contre son torse, gémissant faiblement.
Ses mains libérèrent ses tempes pour venir enserrer ses jambes et il resta contre le mur, les yeux toujours fermés et le corps saisi de tremblements.
« Je peux pas. » Il secoua violemment la tête, dans une vaine tentative d'effacer ces images de sa mémoire. « Je... Je peux pas la revoir. » Sa respiration continuait de s'accélérer, l'empêchant de respirer convenablement. Il rouvrit faiblement les yeux, les gardant rivés sur le sol pour ne pas risquer de revoir la chaise.
Il secoua à nouveau la tête, faiblement cette fois, ses yeux s'embuant de larmes.
A cet instant précis il ressemblait à gamin. Un gamin terrifié par une cauchemar. « Je peux pas. »


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D’accord, elle s’était peut-être trop emballée pour cette histoire d’assassinat. Surtout que James ne devait probablement pas être très à l’aise avec tout ça, elle se sentait un peu coupable à présent. Mais elle travaillait pour le gouvernement américain, dénicher des secrets et les tenir, c’était sa spécialité, après tout. Alors une telle information… elle pouvait difficilement passer à côté. Mais ce serait mal venu de lui en demander plus, n’est-ce pas ? Ava se releva du canapé et commença à se diriger vers James, décidant de taire un peu sa curiosité, pour une fois. Elle ouvrit la bouche pour le rassurer à ce sujet, mais un bruit sourd résonna brusquement dans l’appartement. La jeune femme leva les yeux vers lui, pour voir qu’il avait laissé tomber son sac de courses, dont le contenu se répandait à présent sur le sol. Elle fronça les sourcils, prête à lui demander ce qu’il avait, mais se ravisa immédiatement en posant son regard sur le jeune homme.
Il semblait figé et il avait pâli, considérablement. Mais surtout, sa respiration était laborieuse, comme s’il s’apprêtait à faire une crise d’angoisse. L’agent sentit son cœur manquer un battement. Putain, quelle conne. Il avait fallu qu’elle ouvre sa gueule sur JFK et de toute évidence, ça ne lui avait pas plu du tout. Pourtant, il avait semblé parfaitement bien, quelques secondes plus tôt. Pas forcément très enthousiaste ni décidé à en parler, mais pas en colère, ni profondément mal. Venait-elle de le pousser à se souvenir de quelque chose de moins agréable encore ? Merde. Elle et sa grande gueule, putain !

« James ? » appela-t-elle doucement, d’un ton mal assuré. Elle n’était pas en état de gérer le Winter Soldier, s’il devait refaire une apparition. Il ne ferait qu’une bouchée d’elle, Ava en avait parfaitement conscience. Toujours immobile, elle le regarda porter une main à son front  et fermer les yeux avant de pousser un gémissement de douleur. Les maux de tête, c’était le premier signe que ça n’allait pas du tout. A chaque fois, ça avait commencé ainsi. Ava se mit à réfléchir rapidement. Elle ne pourrait pas le contenir, pas dans son état actuel. Elle ne pouvait pas non plus s’enfuir, elle était bien trop lente et elle ne prendrait pas le risque de le laisser seul, dans la nature.
Il y avait des armes cachées un peu partout dans son appartement, mais elle n’avait aucune envie de lui tirer dessus. Il y avait bien l’ICER, mais il était dans sa chambre. Trop loin. Comme paralysée, la jeune femme le regarda tituber en arrière et n’osa pas dire quoi que ce soit. Elle se maudit pour sa stupidité, pour sa foutue grande gueule. C’était de sa faute, s’il souffrait. Parce qu’elle n’était pas fichue de se la fermer.

Il continua de reculer, les mains pressées sur ses tempes, des gémissements de douleur franchissant la barrière de ses lèvres. Finalement, son dos toucha le mur derrière lui et il se laissa glisser à terre où il se recroquevilla sur lui-même. Lorsqu’il lâcha son crâne pour entourer ses genoux de ses bras, Ava sentit son cœur manquer un battement. Ce n’était pas le Winter Soldier. « Je peux pas. Je... Je peux pas la revoir. » Ava fronça les sourcils mais elle s’avança de nouveau, lentement, comme si elle craignait de le brusquer.
Tout était de sa faute. Elle ne savait pas ce qu’elle avait réellement déclenché, mais c’était quelque chose qu’elle avait dit, elle en était sûre. Elle savait qu’elle finirait forcément par faire une connerie. Elle lui avait dit, elle n’était pas la mieux placée pour lui venir en aide. Maintenant, à cause d’elle, James se retrouvait recroquevillé dans un coin de sa cuisine, les yeux remplis de larmes. « Je peux pas, » répéta-t-il d’une voix rauque, minuscule.

La jeune femme contourna le sac de courses étalé sur le sol, puis continua de s’approcher de James. Avec une grimace et le souffle court, elle se laissa glisser à genoux à ses côtés et posa une main sur la sienne, qu’elle serra doucement pour signaler sa présence. « James ? » appela-t-elle d’une petite voix. Elle risquait gros, encore une fois. Mais ce n’était pas comme si elle s’en préoccupait. Elle avait causé ça, elle allait tout faire pour que ça cesse. Elle adressa une petite prière à quiconque voudrait bien l’entendre pour qu’il ne lui colle pas son poing dans le nez. C’était tout ce dont Phil avait besoin pour le mettre dans une cellule, elle en était persuadée. Et ça n’arriverait pas parce qu’elle n’avait pas été fichue de fermer sa grande gueule.

Il leva un peu la tête vers elle, mais c’était comme s’il ne la voyait pas vraiment. Comme s’il était complètement ailleurs. Ava se coinça la lèvre inférieure entre ses dents, coupable. Elle avait causé ça. Alors elle leva ses deux mains vers le visage du jeune homme et serra doucement sa mâchoire entre ses paumes. « James, c’est Ava, » dit-elle d’un ton calme. Il n’avait pas besoin qu’elle se mette à paniquer aussi, même si elle en avait terriblement envie. C’était le moment pour appliquer tout ce qu’on lui avait appris. Même si elle était terrifiée, elle devait rester calme. « Tu es à Brooklyn, avec moi. Peu importe ce que tu vois, ce n’est pas réel, » murmura-t-elle avant de venir essuyer une larme qui avait roulé sur sa joue de son pouce. « Je suis désolée, je n’ai pas réfléchi. Concentre-toi sur ma voix, d’accord ? » Elle avait du mal de garder ce ton confiant, alors qu’elle se sentait terriblement mal de l’avoir mis dans un tel état.
« Je l’ouvre toujours trop, c’est pathologique. » Dire des banalités, c’était le meilleur moyen d’éviter de l’enfoncer encore plus. Elle ne risquait pas de dire quelque chose qui lui ferait plus de mal encore, comme ça. Elle lui offrait un ancrage sonore et physique, elle ne savait pas quoi faire de plus pour le tirer de là. « C’est parce que je n’ai rien à faire, ça me rend stupide, » poursuivit-elle, son visage toujours logé entre ses mains. Elle chercha son regard, espérant y voir un signe qu’il comprenait, qu’il revenait à lui, n’importe quoi.
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Les sangles serrant sa peau, le bourdonnement des électrodes, toutes les sensations lui revenaient progressivement et continuaient de lui faire perdre pied lentement.

Il sentit une main se poser sur la sienne et tressaillit légèrement avant de relever la tête dans la direction de la personne à ses côtés mais sans vraiment la voir. Son regard était vide, perdu. Il avait l'impression de fixer une ombre et ne parvenait pas à mettre un visage sur cette silhouette. « James ? » Un nouveau frisson le traversa et cette fois son regard s'illumina en se posant sur l'origine de la voix. Il serra doucement la main dans la sienne pendant une fraction de seconde avant de la relâcher brusquement, comme s'il s'était brûlé à son contact.

Les mains de la jeune femme vinrent se poser doucement sur son visage, les paumes se posant contre sa mâchoire, lui tirant un nouveau frisson. « James, c’est Ava, » Les yeux fermés, il fronça un moment les sourcils, se concentrant sur sa voix, essayant de calmer sa respiration qui se faisait de plus en plus laborieuse. « Tu es à Brooklyn, avec moi. Peu importe ce que tu vois, ce n’est pas réel, » Alors pourquoi est ce que ça lui semblait si réel ? Il pouvait presque sentir l'odeur de renfermé de la pièce. Comment est ce qu'il pouvait avoir ces sensations si ce n'était pas réel ? Si ça n'était qu'une délire de son esprit ?
Le brun se figea lorsqu'il sentit le pouce d'Ava essuyer sa joue et il rouvrit faiblement les yeux, les posant sur le visage de la blonde. « Je suis désolée, je n’ai pas réfléchi. Concentre-toi sur ma voix, d’accord ? » Il referma rapidement les yeux, déglutissant avec difficulté et ramena un peu plus ses jambes contre son torse pour les enserrer avec plus de force, dans une tentative de former un rempart contre ce qu'il voyait.
C'était ce qu'il avait toujours fait lorsque ses crises étaient trop violentes. Ça lui permettait de se sentir protégé et en sécurité. Et il priait intérieurement que ça fonctionne dans ce cas.

« Je l’ouvre toujours trop, c’est pathologique. » Il se concentrait sur sa voix comme elle venait de le lui dire, restant silencieux pour ne pas perdre pied. La voix d'Ava lui permettait de ne pas craquer complètement et il ne voulait pas risquer de la blesser ou de la mettre en danger en relâchant son attention ne serait-ce qu'une seconde. Cette crise n'avait rien à voir avec celles qu'il avait déjà expérimentés et il ne savait pas si l'autre pouvait sortir mais il ne voulait prendre aucun risque.
« C’est parce que je n’ai rien à faire, ça me rend stupide, » Bucky rouvrit finalement les yeux, lentement, comme s'il avait peur de revoir la salle de torture mais son regard tomba immédiatement sur le visage d'Ava, puis sur ses yeux qu'il ne quitta plus.
Il ne voulait pas regarder ailleurs. Il ne savait pas ce qu'il risquait de voir en regardant autour de lui, la chaise ou autre chose de plus horrible encore alors il préférait garder son regard braqué sur la jeune femme. Parce que de la voir le rassurait et que c'était la seule chose qui ne risquait pas de le faire replonger.
Il laissa passer quelques secondes, attendant de sentir sa respiration se calmer un peu plus et lâcha enfin le regard de la jeune femme pour baisser les yeux, fixant un point invisible avant de hocher faiblement la tête pour essayer de lui faire comprendre que ça allait, que le gros de la crise était passé.

Ses mains lâchèrent son sweat auquel elles étaient agrippées depuis le début de sa crise et il remonta machinalement sa main droite jusqu'à l'épaule de sa prothèse pour la serrer doucement. Elle lui faisait un mal de chien. Ce n'était pas la douleur lancinante dont il avait l'habitude après chaque cauchemar, c'était une douleur bien réelle, comme si son bras était revenu et avait une nouvelle fois été arraché. Il poussa un grognement et remua faiblement les doigts de sa prothèse, espérant les décrisper et en faire partir la douleur mais elle était toujours là.

Il releva finalement les yeux et tourna légèrement la tête pour observer la pièce, sentant son rythme cardiaque augmenter instantanément mais il ne vit rien d'anormal. C'était le salon d'Ava, exactement comme il l'avait laissé quelques secondes plus tôt, à la différence que son sac de courses était répandu sur le sol.

Sa main quitta sa prothèse pour passer plusieurs fois dans ses cheveux, nerveusement, alors que son regard se faisait plus perplexe, comme s'il ne comprenait pas comment il pouvait se retrouver dans le salon de la jeune femme. Il reporta son attention sur la jeune femme, l'air toujours aussi perdu et il désigna brièvement le sac de course du doigt. « Je... Désolé, j'ai fait tomber le sac. » Il passa son regard du visage d'Ava au sac, plusieurs fois et reprit d'une voix éraillée. « Pourquoi je... Qu'est ce qu'il s'... » Il poussa un nouveau grognement et secoua la tête pour essayer de se remettre les idées en place.
Il était complètement perdu. Il se souvenait de la crise qu'il venait d'avoir, de ce qu'il avait vu par intermittences mais il avait l'impression que plusieurs heures s'étaient passées. Il ne comprenait pas.
Un vrai black out.

James sembla soudainement reprendre ses esprits et réaliser quelque chose et braqua son regard sur Ava, l'air paniqué. « Je... Ça va ? » Il posa sa main sur l'épaule de la jeune femme, la serrant doucement. « Je t'ai pas fait de mal ? » Il ne savait plus vraiment ce qu'il s'était passé ou ce qu'il avait fait et voulait s'assurer qu'il ne s'en était pas pris à la jeune femme. Il l'avait fait la dernière fois qu'il avait eu une crise et ne se le pardonnerait pas s'il avait à nouveau levé la main sur elle.


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Cette crise était différente des autres. Elle l’avait vu plongé dans une rage folle, prêt à la tuer. Désespéré par ce qu’il avait pu faire sous le contrôle d’HYDRA. Mais là, il semblait terrifié. Et c’était à cause de quelque chose qu’elle avait dit, ou fait. Mais quoi ? Elle s’était levée pour le rejoindre, mais dans son état, elle ne représentait absolument pas une menace, alors quoi ? Qu’est-ce qu’elle avait fait, bon sang ? Si elle ne trouvait pas ce qui était à l’origine de ses angoisses, comment pourrait-elle éviter de reproduire la même erreur ? Lorsqu’il ouvrit enfin les yeux, Ava serra les dents, prête à se défendre s’il ne la reconnaissait pas et s’en prenait à elle, mais il se contenta de plonger son regard dans le sien, de s’y accrocher. Alors elle caressa doucement ses joues de ses pouces, pour l’encourager à chasser ce qui lui faisait tant peur de ses pensées, tout en continuant de murmurer des paroles rassurantes. Sa respiration sembla reprendre un rythme normal et il hocha enfin la tête, pour lui signifier qu’il allait mieux. Alors elle libéra son visage et s’écarta pour lui donner un peu d’espace et d’air. Il relâcha le sweat auquel il s’agrippait désespérément et remonta une main jusqu’à l’épaule de sa prothèse pour la serrer avec une grimace, ce qui tira un froncement de sourcil à Ava. Il avait l’air de plus souffrir que d’habitude, depuis quelques jours. Ça durait depuis trop longtemps pour qu’il s’agisse seulement des suites d’un mauvais rêve ou quelque chose de ce genre.
La douleur était réelle, physique. Quelque chose n’allait pas avec son bras et cet idiot n’avait même pas jugé bon de lui en parler. Il passa une main dans ses cheveux et prit un air un peu perdu, avant de relever les yeux vers elle. « Je... Désolé, j'ai fait tomber le sac. » Elle eut envie de rire, tant c’était ridicule de l’entendre dire une chose pareille. C’était elle qui était désolée. Désolée d’avoir causé ça et de ne même pas avoir compris ce qu’elle avait fait de mal. Elle n’osait même pas lui demander, de peur de le replonger dans le même état. « Pourquoi je... Qu'est-ce qu'il s'... » Il grogna et la jeune femme fronça les sourcils. Il ne s’en souvenait pas ? Merde, elle ne risquait vraiment pas de comprendre ce qu’elle avait fait de mal, alors.

Il reporta brusquement son attention sur elle et sembla paniqué. « Je... Ça va ? » demanda-t-il en posant une main sur son épaule avant de la serrer doucement. « Je t'ai pas fait de mal ? » Elle lâcha un petit rire, plus nerveux qu’autre chose. « Idiot, » murmura-t-elle d’une voix rauque, un peu tremblante, aussi. Elle se releva avec peine en grimaçant, toute endolorie. Une fois debout, elle lui fit signe de faire de même, malheureusement incapable de l’aider à se mettre sur ses jambes, dans son état. Alors elle saisit sa main et l’entraîna en clopinant jusqu’au canapé, où elle le laissa s’asseoir. Elle attrapa une bouteille d’eau et lui tendit avec un petit sourire, avant de s’asseoir en face de lui, sur la petite table du salon. « Je suis désolée, je-- » commença-t-elle avant de se mordre la lèvre inférieure. « Je ne sais pas ce que j’ai dit, mais de toute évidence ça t’a rappelé quelque chose et… » Elle secoua la tête et s’avança un peu, sur le bout de la table, pour saisir ses mains dans les siennes.
« Je vais bien, d’accord ? Arrête de t’inquiéter pour moi, quand c’est toi qui morfle, » lâcha-t-elle avec un air plus sévère, tout d’un coup. « Depuis quand tu as mal, comme ça ? » fit-elle en désignant son bras, les sourcils froncés. Elle ne put s’empêcher d’émettre un claquement de langue désapprobateur avant même qu’il ne réponde : « Je suis coincée sur ce canapé à faire la larve pendant que tu t’occupes de tout et tu ne me dis même pas que ton bras te fait mal ? » fit-elle, clairement agacée. Elle poussa un soupir et se leva pour s’installer à côté de lui, sur le canapé. Elle libéra une de ses mains pour approcher la sienne de son visage et dégager une mèche de cheveux de son front.

« Laisse-moi être utile, d’accord ? » demanda-t-elle d’une voix douce. Déjà qu’elle détestait rester ici à ne rien faire en attendant d’être guérie, si elle ne pouvait même pas l’aider lui, si elle ne servait qu’à empirer son état, c’était même pas la peine. Elle avait besoin de faire quelque chose et il fallait qu’il comprenne qu’il pouvait compter sur elle. Pour tout. « Je ne saurais pas comment t’aider, » ajouta-t-elle en observant son bras, les sourcils froncés. « Mais je connais quelqu’un qui pourrait le faire. Quelqu’un qui y connaît un rayon dans ce domaine. » Elle esquissa un petit sourire en relevant les yeux vers lui. Et puis, Anya lui devait bien ça, non ? Ava savait que la jeune femme l’aiderait, si elle lui demandait de le faire. Et elle ne dirait rien à personne, parce qu’elle avait elle-même deux trois choses qu’elle voulait garder secrètes. Et puis, la blonde avait confiance en elle. Son pouvoir était probablement la seule chose capable d’aider correctement James. Oh bien évidemment, il y avait toujours les excellents ingénieurs du SHIELD et même Tony Stark. Mais elle doutait sincèrement que ces derniers veuillent aider Barnes. De toute manière, il ne les laisserait pas faire.
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Cette situation n'avait absolument aucun sens pour Bucky. Il ne comprenait pas comment il avait pu passer d'une telle crise à ce calme absolu en l'espace de quelques secondes. Est ce que c'était grâce à Ava qu'il avait pu en sortir si rapidement ? Ça avait du sens, elle l'avait toujours aidé à aller mieux depuis qu'ils se connaissaient mais... Non, la seule présence de la jeune femme ne pouvait pas l'avoir aidé à sortir de cette crise, de cette torpeur. Ça ne pouvait pas être aussi simple.  

Ava lâcha un petit rire, manquant de le faire sursauter et il reporta son attention sur la jeune femme l'air toujours aussi perdu. « Idiot, » James se contenta de cligner plusieurs fois des yeux et secoua brièvement la tête pour essayer de se remettre ses idées en place.

Il regarda la jeune femme se relever péniblement, prêt à agir si jamais elle perdait l'équilibre et s'exécuta sans mot quand elle l'invita à en faire de même et la laissa prendre sa main pour la suivre jusqu'au canapé où il se laissa tomber alors qu'elle s'installait face à lui, sur la table basse.
« Je suis désolée, je-- » Il ne réagit même pas à son hésitation, étant encore trop perdu dans ses pensées mais se reconcentra sur la jeune femme alors quelle reprenait. « Je ne sais pas ce que j’ai dit, mais de toute évidence ça t’a rappelé quelque chose et… » Sans s'en rendre compte, il remonta lentement sa main droite jusqu'à son épaule métallique mais s'interrompit en voyant Ava rapprocher ses mains des siennes et se laissa faire quand elle les prit dans les siennes.
Il ne savait pas non plus. Il ne parvenait pas à se remémorer ce qu'elle lui avait dit et ça le terrorisait. Comment est ce qu'il pouvait espérer aller mieux et arrêter de faire des crises pareilles quand il ne se souvenait même plus de ce qui les déclenchait ?
Il soupira bruyamment et hocha faiblement la tête face à sa question, gardant le silence.

« Je vais bien, d’accord ? Arrête de t’inquiéter pour moi, quand c’est toi qui morfle, » Son ton plus sévère lui provoqua un froncement de sourcil et il baissa la tête, préférant ne pas soutenir le regard de la jeune femme. « Depuis quand tu as mal, comme ça ? » Le regard toujours baissé, il compris sans mal de quoi parlait Ava et se contenta de serrer la mâchoire. Il ne voulait pas l'inquiéter. Elle souffrait déjà bien assez avec ses blessures et ne voulait pas qu'elle s'en fasse pour lui alors qu'elle pouvait à peine bouger sans souffrir.
« Je suis coincée sur ce canapé à faire la larve pendant que tu t’occupes de tout et tu ne me dis même pas que ton bras te fait mal ? » La jeune femme poussa un soupir qui le fit relever les yeux vers son visage et il resta immobile quand elle s'installa à ses côtés, sur le canapé avant de lever l'une de ses mains pour l'approcher de son visage et dégager une mèche de son front. « Laisse-moi être utile, d’accord ? » Sa voix s'était adoucie mais Bucky continuait à sentir ce malaise et garda le silence, la mâchoire serrée. Mais il ne voulait pas qu'elle lui soit utile, pas dans son état. Elle en avait déjà fait bien assez pour lui. Pourquoi est ce qu'elle ne pouvait pas le comprendre ?

« Je ne saurais pas comment t’aider, » Mais il n'avait pas besoin d'aide. La douleur était certes bien plus forte depuis quelques jours, voir quelques semaines mais il avait toujours vécu avec ces douleurs et s'en était toujours accommodé. Il était bien plus inquiété par sa dernière crise. « Mais je connais quelqu’un qui pourrait le faire. Quelqu’un qui y connaît un rayon dans ce domaine. » Elle esquissa un petit sourire auquel il répondit par un sourire crispé mais baissa rapidement les yeux avant de libérer sa main droite, toujours dans celle de la jeune femme et de la remonter jusqu'à son épaule métallique pour la serrer doucement. Il remua faiblement son épaule gauche, dans l'espoir que la douleur s'estompe le temps qu'il s'explique mais ça n'y changea rien et il poussa un nouveau grognement de douleur.

Il tourna son regard vers Ava, son regard se faisant plus mauvais qu'il ne l'aurait souhaité alors qu'il reprenait enfin la parole d'une voix éraillée. « Je... Je veux pas de ton aide. » Il poussa un bref grognement mais reprit rapidement. « Ecoute. Tu m'as déjà bien assez aidé. T'en as bien assez fait pour moi. Je veux dire... T'en as fait plus que n'importe qui sur ces soixante dix dernières années. » Sa voix s'était fait plus agressive mais il continua sans s'en soucier. « T'es blessée. T'es encore en convalescence alors laisse moi gérer ça ok ? » Sa main gauche vint lui barrer son torse alors qu'il poussait un nouveau grognement. « La douleur elle... Elle a toujours été là. J'ai toujours fait avec. D'accord elle est plus forte depuis quelques semaines mais c'est rien que je ne puisse pas gérer. Alors laisse moi. » Honnêtement, qui pourrait l'aider avec ça ? Stark ? Les ingénieurs du SHIELD ? Oh il ne doutait pas qu'ils étaient qualifiés, loin de là mais qu'est ce qu'ils pourraient y changer ? Ils lui retireraient sa prothèse, la remplacerait par une nouvelle et après ? La douleur serait toujours là. Ça n'y changerait absolument rien.

Poussant un énième grognement, plus sourd cette fois, il s'éloigna légèrement de la jeune femme avant de se pencher en avant, baissant la tête pour observer le sol. « Arrête de t'en faire pour moi ok ?! Tu connais quelqu'un qui peut m'aider avec ça ? Parfait. Vraiment, merci. » Il ne voulait pas être aussi agressif, surtout pas avec Ava, pas après tout ce qu'elle avait fait pour lui, mais il ne pouvait pas s'en empêcher.
Alors ça y était ? Il commençait enfin à craquer ? HYDRA avait finalement réussi à lui faire péter un câble ? Il lui aurait fallu du temps mais finalement ils avaient ce qu'ils voulaient...

« Je préférerais avoir quelqu'un qui puisse me rendre ma putain de mémoire ! Quelqu'un qui puisse m'aider à comprendre ces putains de crises ! » Il releva la tête et tourna son regard vers Ava, l'observant longuement. Non, elle ne méritait pas qu'il la traite comme ça. « Tu peux pas m'aider ok ? » Il détourna à nouveau son regard pour se prendre son visage dans ses mains en soupirant bruyamment. « Tu peux pas. »


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James n’eut même pas besoin de prendre la parole, elle comprit à son sourire crispé qu’il n’avait aucune intention d’accepter son offre. Ses traits s’affaissèrent légèrement et elle fronça les sourcils avant d’ouvrir la bouche, prête à argumenter un peu plus, mais elle la referma aussitôt lorsqu’il se tourna vers elle. Son regard la fit taire instantanément et elle déglutit presque avec difficultés. Il ne l’avait jamais regardée comme ça. Pas en tant que James.  « Je... Je veux pas de ton aide. » Wow. Ça lui fit l’effet d’une douche froide, littéralement. Sans s’en rendre compte, elle s’éloigna de lui et s’avéra incapable de ne pas montrer que ces mots-là la touchaient bien plus qu’elle ne l’aurait souhaité. « Ecoute. Tu m'as déjà bien assez aidé. T'en as bien assez fait pour moi. Je veux dire... T'en as fait plus que n'importe qui sur ces soixante-dix dernières années. » Ça, c’était réconfortant et terriblement triste à la fois. Mais son ton agressif ne permettait pas tellement à Ava d’éprouver quoi que ce soit d’autre qu’un profond agacement. « T'es blessée. T'es encore en convalescence alors laisse-moi gérer ça ok ? » Elle serra les dents et leva les yeux au ciel, se retenant réellement de lui en coller une, parce que ce qu’il disait était profondément stupide, à ses yeux.  « La douleur elle... Elle a toujours été là. J'ai toujours fait avec. D'accord elle est plus forte depuis quelques semaines mais c'est rien que je ne puisse pas gérer. Alors laisse-moi. » Il voulait vraiment continuer sur cette voie ? L’inquiétude de la jeune femme s’était complètement envolée, à présent. L’entendre grogner ainsi et le voir se pencher en avant, tête baissée, l’aurait probablement poussée à le réconforter, en temps normal.
Mais là, Ava était juste énervée.  « Arrête de t'en faire pour moi ok ?! Tu connais quelqu'un qui peut m'aider avec ça ? Parfait. Vraiment, merci. Je préférerais avoir quelqu'un qui puisse me rendre ma putain de mémoire ! Quelqu'un qui puisse m'aider à comprendre ces putains de crises ! » C’était bas. Sa putain d’attitude de merde, son agressivité, c’était bas. Okay, elle comprenait. Non, vraiment, elle comprenait que tout ça le dérange, l’énerve, qu’il ait besoin de relâcher tout cela, mais il avait vraiment besoin qu’on lui remette les pendules à l’heure. « Tu peux pas m'aider ok ? Tu peux pas. » Il se prit la tête entre les mains et vraiment, elle aurait voulu être du genre à le prendre dans ses bras et à lui murmurer des paroles réconfortantes.

Mais elle ne l’était pas.

« C’est bon, t’as fini ? » lâcha-t-elle sèchement. Elle ferma son poing et l’abattit durement sur le crâne de James. Pas suffisamment pour lui faire vraiment mal, après tout, il avait la tête trop dure pour ça, ce crétin. « Tu fais avec ? » siffla-t-elle entre ses dents serrées. « Tu— Le but de tout ceci, de t’être libéré d’HYDRA, d’être ici, c’est de ne plus avoir à faire avec ! » Elle se retint de justesse de lui en recoller une. Son but n’était pas de replonger James dans une autre crise, elle était peut-être inconsciente, mais pas complètement stupide, non plus. « Quand est-ce que tu comprendras que te voir souffrir me coûte plus que t’aider ? » Sa voix était plus rauque, reflétant plus que ce qu’elle voulait bien montrer. « Je suis peut-être en convalescence, mais rien ne m’empêchera d’être là pour toi, c’est bien clair ? Alors non, je ne te laisserai pas. » Les sourcils froncés, les traits déterminés, elle avait conscience d’en dire trop, peut-être. Mais qu’importe. Il fallait qu’il imprime ça quelque part dans sa tête de mule, et elle n’hésiterait pas à employer tous les moyens pour cela. Elle inspira profondément, pour tenter de reprendre son calme. « Je suis désolée de ne pas pouvoir plus t’aider en ce qui concerne ta mémoire, vraiment, je le suis, » murmura-t-elle d’un ton plus doux. Elle n’avait pas vraiment la force de se battre, aujourd’hui. A vrai dire, elle ne l’aurait pas pendant un moment et c’était bien ce qui la chiffonnait.
« Le fait est que je connais quelqu’un qui pourrait te rendre tes souvenirs, » avoua-t-elle dans un soupir. L’avantage d’être un agent haut gradé du SHIELD, elle possédait bien des informations. « Mais quand je vois ça, » fit-elle avec un geste en direction du carnet posé sur la petite table. « Quand je vois ce que ces souvenirs te font… Je sais que c’est une très mauvaise idée. » Il ouvrit la bouche pour répliquer, mais elle l’interrompit immédiatement : « Non, écoute. Je ne dis pas que je ne veux pas que tu récupères tes souvenirs, d’accord ? C’est juste que ça fait partie des choses qui doivent guérir seules, » affirma-t-elle. Et elle était convaincue de cela. Elle se souvenait encore très clairement du dernier cauchemar qu’il avait fait. Soit le dernier souvenir qu’il avait eu. Et de l’effet qu’il avait eu sur lui. « Tu ne peux pas te souvenir de 98 années de vie d’un coup et ne pas en ressortir avec le cerveau grillé, James, » murmura-t-elle d’un air désolé.

« Surtout pas quand on a mené une vie comme la tienne. » Si l’HYDRA n’avait pas réussi à le rendre complètement fou, ça le ferait. Oh elle ne doutait pas de la force de James. Il avait prouvé à plusieurs reprises qu’il savait endurer le pire et survivre. Mais ça ? C’était impossible. Elle leva une main et la posa sur sa joue, pour la caresser de son pouce. « Je veux que tu arrêtes de souffrir, pas empirer les choses, » dit-elle, la gorge nouée. Ava lâcha sa joue et pointa son bras du doigt. « Pour ça, je peux t’aider. Réellement, t’aider. Faire en sorte que ça ne te fasse plus jamais mal. » Elle était suffisamment sûre des capacités d’Anya pour affirmer cela. Si quelqu’un pouvait parvenir à régler ce problème, c’était elle. « Pour ta mémoire… je sais que tu veux comprendre ces crises, crois-moi, je le sais et je veux aussi qu’un jour, elles ne soient plus qu’un lointain souvenir. » Elle secoua la tête, navrée. « Mais tu dois laisser faire le temps. » Ce qu’elle pouvait détester dire une chose pareille. Typiquement le genre de phrases qu’elle haïssait profondément, quand elle-même étant en convalescence. Pourtant, elle réalisait à quel point elle pouvait être vraie.
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« C’est bon, t’as fini ? » Le brun retira ses mains de son visage et releva légèrement la tête, regardant toujours devant lui pour ne pas croiser le regard d'Ava et expira bruyamment quand il sentit le poing de la jeune femme s'abattre sur son crâne.
Dans d'autres circonstances il aurait très certainement éclaté de rire et ce serait vengé en envoyant un coussin au visage d'Ava mais là, c'était à peine s'il avait réagi.

« Tu fais avec ? » Oui. Il faisait avec. C'était ce qu'il avait toujours fait et c'était tout ce qu'il pouvait faire de toute façon. « Tu— Le but de tout ceci, de t’être libéré d’HYDRA, d’être ici, c’est de ne plus avoir à faire avec ! » James serra les dents, préférant ne pas répondre et secoua simplement la tête de manière presque imperceptible. Elle avait sans doute raison, mais tout ça n'y changeait rien. Ça n'y changeait absolument rien. Il restait bloqué au même point avec l'impression qu'il n'arriverait jamais à avancer.
Dans une certaine mesure il en arrivait presque à regretter le temps où il n'était qu'un pantin de l'HYDRA, se contentant de suivre les ordres sans se poser de questions. Tout était tellement moins compliqué...

Un nouveau pique de douleur lui traversa l'épaule mais il resta impassible, préférant ne pas donner une nouvelle raison à Ava de s'énerver et il se contenta de la remuer doucement, espérant que ça suffirait à calmer la douleur.

« Quand est-ce que tu comprendras que te voir souffrir me coûte plus que t’aider ? » Le brun baissa les yeux, pointant à nouveau son regard sur le sol. Il était incapable de la regarder dans les yeux et encore plus maintenant qu'elle venait de dire ça.  « Je suis peut-être en convalescence, mais rien ne m’empêchera d’être là pour toi, c’est bien clair ? Alors non, je ne te laisserai pas. » L'ironie de la situation lui arracha un sourire en coin qui s'effaça rapidement. Ils s'étaient vraiment bien trouvés, elle était aussi têtue que lui quand elle s'y mettait...

Elle inspira profondément, le faisant finalement tourner la tête dans sa direction.
« Je suis désolée de ne pas pouvoir plus t’aider en ce qui concerne ta mémoire, vraiment, je le suis, » Et il ne lui en voulait pas, personne ne pouvait l'aider avec ça. Il n'y avait pas de remède miracle, il le savait, mais ça le bouffait d'être obligé de devoir attendre, devoir s'en remettre au temps et au bon vouloir de son cerveau en bouilli pour espérer retrouver ses souvenirs. « Le fait est que je connais quelqu’un qui pourrait te rendre tes souvenirs, » James eut l'impression de se prendre une gifle en entendant ça. Comment ça elle connaissait quelqu'un ? Elle lui avait toujours dit qu'elle pouvait lui trouver quelqu'un pour l'aider avec sa prothèse mais n'avait jamais mentionnée ça ! « Mais quand je vois ça, » Il suivit son geste de la main du regard et se renfrogna légèrement quand il se posa sur son carnet.
Ouais, il voyait où elle voulait en venir...
« Quand je vois ce que ces souvenirs te font… Je sais que c’est une très mauvaise idée. » Il ouvrit la bouche pour répliquer mais elle le coupa immédiatement. « Non, écoute. Je ne dis pas que je ne veux pas que tu récupères tes souvenirs, d’accord ? C’est juste que ça fait partie des choses qui doivent guérir seules, » Et si sa mémoire ne voulait pas guérir toute seule ? S'il restait bloqué à ce stade sans la moindre amélioration ? Il ne voulait pas... Non, ne pourrait pas tenir dans cet état indéfiniment.  
« Tu ne peux pas te souvenir de 98 années de vie d’un coup et ne pas en ressortir avec le cerveau grillé, James, » Il grogna faiblement et se remit à regarder devant lui, le regard vide. Elle avait raison, mais s'il n'y avait aucune amélioration c'était un risque qu'il était prêt à prendre. « Surtout pas quand on a mené une vie comme la tienne. » Un nouveau grognement, plus rauque cette fois, franchit la barrière de ses lèvres et il ferma ses yeux.
Elle n'avait pas besoin de le répéter, il savait déjà tout ça mais il en était arrivé à un stade où il accepterait n'importe quelle aide. Quitte à risquer de craquer complètement. C'était stupide, inconscient mais il en avait assez.

La main d'Ava vint se poser sur sa joue, le faisant sursauter et lui tirant un frisson. « Je veux que tu arrêtes de souffrir, pas empirer les choses, » Il reporta son attention sur la jeune femme, l'observant longuement, baissant les yeux sur sa main métallique quand Ava lâcha sa joue pour désigner sa prothèse. « Pour ça, je peux t’aider. Réellement, t’aider. Faire en sorte que ça ne te fasse plus jamais mal. » Que ça ne lui fasse plus jamais mal...
Alors quoi ? Elle avait un remède miracle pour ça aussi ? Le SHIELD était plein de surprises décidément...

« Pour ta mémoire… je sais que tu veux comprendre ces crises, crois-moi, je le sais et je veux aussi qu’un jour, elles ne soient plus qu’un lointain souvenir. Mais tu dois laisser faire le temps. » James détourna son regard de la jeune femme, prenant à nouveau son visage dans ses mains pour se masser longuement les paupières puis remonta ses mains dans ses cheveux, les y passant nerveusement, arrachant l’élastique qu'il avait utilisé tout en lui faisant retomber quelques mèches sur le visage et le faisant pousser un énième soupir fatigué.
Il reposa son regard sur sa main métallique, la levant légèrement tout en remuant faiblement les doigts.
« Admettons... Admettons que pour mes souvenirs je laisse faire le temps. » Il leva un peu plus sa main pour appuyer ses propos. « C'est quoi ou qui ta solution miracle pour ça ? » Un rire sarcastique lui échappa avant qu'il ne reprenne. « Parce que je sais... Je sais que j'aurais beau subir des dizaines d'opérations, me faire changer cette saloperie autant de fois que je le voudrai ça n'y changera rien. Absolument rien. » Il secoua la tête et pointa sa tempe du doigt. « C'est lié. Je ne peux pas l'expliquer mais tout ça est lié. Cette putain de douleur fantôme restera tant que je n'aurais pas réglé ces crises. » Il laissa retomber sa main dans un geste las. « T'auras beau faire venir le plus talentueux de tes collègues, ou même Stark si ça te chante, t'y changeras rien. »
Il fallait qu'il règle ses problèmes de mémoire, c'était la seule solution qu'il voyait.

« J'ai l'impression d'être face à un mur. » Sa voix se fit plus faible, éraillée mais il continua malgré tout. « Un mur qui ne se fissure que pour laisser passer les pires atrocités que j'ai commise. » Ses mains se posèrent sur ses genoux, les serrant de plus en plus alors que son regard se faisait plus vitreux. « J'ai déjà le cerveau grillé Ava. J'ai passé soixante dix ans à me le faire griller. Et trop de fois pour pouvoir les compter. »

Il baissa la tête en soupirant bruyamment. « Tu dois vraiment aimer les causes perdues pour vouloir autant m'aider. » Ses mains quittèrent ses genoux et il se passa la droite sur son visage. « Je... Il me faut une douche et que je me... » Il désigna sa tempe d'un geste vague, grimaçant légèrement. « Remette les idées en place. » Il n'en avait pas particulièrement besoin mais il voulait simplement pouvoir avoir un moment seul, sans risquer de continuer à blesser Ava. Il se rendait bien compte qu'il était infect avec elle et ne voulait pas risquer de rendre la situation encore pire qu'elle ne l'était déjà.

Alors qu'il prenait appuis sur ses jambes avec ses bras pour se redresser précipitamment, une vive douleur lui traversa le bras gauche, lui tirant un grognement sourd incapable à masquer.
Sans même adresser un regard à Ava il maugréa un faible. « Et toi il faut que tu te reposes. » Tout en contournant le canapé avant de lâcher un dernier. « Désolé. » Et de se diriger vers la salle de bain.

Il claqua la porte dans son dos et retira son sweat et son t-shirt, se débattant avec au moment de faire passer ses épaules et les jeta en boule dans un coin avant de se placer face au miroir, s'appuyant sur ses bras de chaque côté du lavabo.
Il resta un long moment immobile face à son reflet, la mâchoire serrée et le regard plongé dans celui du reflet, espérant y voir quelque chose, n'importe quoi qui pourrait l'aider.
Il était pitoyable... Comment est ce qu'il avait pu être aussi naïf et croire que tout s'arrangerait parce qu'il s'était stabilisé pendant un moment.

Son regard glissa sur la base de sa prothèse, là où elle était rattachée à son torse et il y ramena sa main droite, passant lentement ses doigts le long de la partie métallique jusqu'à ce qu'un nouveau pique de douleur ne la lui traverse pendant une fraction de seconde. Il poussa un grognement sourd et enfonça ses doigts dans la peau, essayant de les glisser sous l'attache, espérant pouvoir décrocher la plaque mais sa main glissa le long du métal, lui arrachant une exclamation de douleur.
Il lâcha un « Putain ! » Sonore et envoya son poing gauche dans le mur à côté du miroir, en faisant éclater le carrelage et y laissant une empreinte.

Il se rappuya des mains sur le meuble et baissa la tête en gémissant, fermant les yeux.
Il était vraiment en train de craquer.
Il avait été odieux avec Ava, lui avait recraché au visage l'aide qu'elle lui proposait et il se retrouvait à manquer de s'en prendre à son propre reflet dans cette salle de bain.
Il commençait vraiment à croire qu'il était une cause perdue...


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Le pire, c’était qu’elle s’en voulait vraiment de ne pas pouvoir faire plus pour lui. Mais ce n’était pas comme si elle pouvait l’emmener voir tous les experts du SHIELD pour qu’ils tentent tous de lui venir en aide. Elle savait très bien ce qu’ils feraient réellement de lui et c’était hors de question. Quant à la solution qu’elle avait mentionnée un peu plus tôt, elle savait que ça n’en était pas vraiment une. Elle avait fait la rencontre du Professeur Xavier plusieurs fois et si elle ne pouvait pas prétendre beaucoup le connaître, elle pensait être à peu près certaine qu’il tirerait les mêmes conclusions qu’elle. Et puis, elle ne pouvait pas laisser quelqu’un d’autre savoir où était James. Trop de personnes étaient déjà au courant et si elle se fichait pas mal de se mettre en danger, elle s’inquiétait que toute cette affaire se retourne contre lui. Si le SHIELD venait à l’apprendre, ils viendraient le chercher. Phil avait beau avoir promis qu’il ne dirait rien, si Maria lui donnait l’ordre d’arrêter le Winter Soldier, il le ferait. Et entre prendre le risque de mettre des civils en danger ou arrêter le meilleur ami de Captain America, Hill n’hésiterait pas. Malheureusement, c’était une des raisons pour lesquelles la blonde avait autant de respect pour son supérieur. Elle faisait passer son devoir avant tout. Une chose qu’elle avait finalement été incapable de faire, avec James. Elle qui pensait que ça ne lui arriverait jamais…
Il avait beau essayer de masquer la douleur, elle n’était pas dupe. Son bras lui faisait un mal de chien. Elle le regarda se masser les paupières, puis passer une main dans ses cheveux, détachant l’élastique qui les maintenait en place. Ses paroles ne l’avaient pas convaincu, elle le savait déjà. Et elle ne pouvait même pas lui en vouloir, parce que James avait toutes les raisons du monde de douter que les choses s’arrangeraient un jour. « Admettons... Admettons que pour mes souvenirs je laisse faire le temps. C'est quoi ou qui ta solution miracle pour ça ? » Il émit un rire clairement sarcastique et elle grimaça légèrement. « Parce que je sais... Je sais que j'aurais beau subir des dizaines d'opérations, me faire changer cette saloperie autant de fois que je le voudrai ça n'y changera rien. Absolument rien. » Comment lui dire qu’une de ses amies était capable de communiquer avec la technologie ? Oh James avait vu des choses incroyables, mais ça ne sonnerait pas moins fou pour autant. Et puis, Anya pouvait-elle vraiment l’aider ? Si la douleur était physique, oui, ça ne faisait aucun doute. Si elle était purement psychologique… et bien il y avait toujours Xavier. Elle savait qu’une solution existait, quelque part. Ou plutôt, elle refusait d’arrêter d’y croire. « C'est lié. Je ne peux pas l'expliquer mais tout ça est lié. Cette putain de douleur fantôme restera tant que je n'aurais pas réglé ces crises. T'auras beau faire venir le plus talentueux de tes collègues, ou même Stark si ça te chante, t'y changeras rien. » Oh non, elle n’avait pas pensé une seule seconde à Stark. Parce que s’il était parfaitement capable de lui créer un véritable bijou de technologie, plus efficace, plus léger, ce n’était pas ça le problème. Et surtout, elle doutait sincèrement qu’il accepte.

A part peut-être si Rogers lui faisait les yeux doux. Et encore, ça ne serait pas suffisant. « J'ai l'impression d'être face à un mur. Un mur qui ne se fissure que pour laisser passer les pires atrocités que j'ai commises. » Elle comprenait parfaitement son abattement. Après tout, depuis qu’il avait emménagé là, elle l’avait plus vu se souvenir de toutes les vies du Winter Soldier que de celle de James Barnes. Les traitements de l’HYDRA avaient tellement enfoui ces souvenirs sous des couches et des couches de conditionnement et d’atrocités qu’elle commençait à croire qu’il se souviendrait de tout ce qu’il avait fait pour eux avant de se rappeler qui il était vraiment. « J'ai déjà le cerveau grillé Ava. J'ai passé soixante-dix ans à me le faire griller. Et trop de fois pour pouvoir les compter. » Elle détourna le regard, la gorge nouée. Ce n’était pas son meilleur choix de mots, elle pouvait lui concéder cela.
« Tu dois vraiment aimer les causes perdues pour vouloir autant m'aider. » La jeune femme fronça les sourcils et reporta son regard sur lui, à cela. Les causes perdues ? Elle refusait de croire une chose pareille. Et il était hors de question qu’il se mette à penser ça, lui aussi. Elle ouvrit la bouche, mais il l’interrompit aussitôt : « Je... Il me faut une douche et que je me... Remette les idées en place. » Ava pinça les lèvres, sembla hésiter, mais déjà, il se redressa, retenant difficilement un grognement de douleur à cause de son bras. « Et toi il faut que tu te reposes. Désolé. » Elle ne répondit pas et se contenta de le regarder s’enfermer dans la salle de bain, non sans claquer la porte derrière lui. Alors ce fut à son tour de se prendre le visage entre les mains et de soupirer bruyamment. Cette discussion n’avait pas pris la tournure qu’elle aurait souhaitée. Oh elle ne s’était pas attendue à ce qu’il accepte sans protester, loin de là. Mais elle n’avait pas imaginé le trouver si abattu. Si défaitiste. Il ne pouvait pas laisser tomber, pas après tout ce qu’il avait enduré.

Une exclamation en provenance de la salle de bain interrompit le court de ses pensées et Ava tourna la tête vers la porte, avant de clairement percevoir le bruit d’un impact. La jeune femme pinça les lèvres. Il avait clairement exprimé son désir d’être seul un moment et elle n’avait aucune envie de l’énerver plus qu’il ne l’était déjà. Ni même de devenir une gêne. Mais elle ne pouvait pas le laisser dans cet état. Pas sans avoir exprimé tout ce qu’elle avait à dire sur le sujet. Alors elle se releva à son tour en grimaçant, ignorant du mieux qu’elle pouvait sa propre douleur, remerciant les médocs de lui permettre de se déplacer un minimum. Ava se traîna jusqu’à la salle de bain et se figea devant la porte, hésitante. Elle décida de ne pas s’annoncer, elle n’avait pas tellement envie qu’il se décide à fermer à clé pour l’empêcher de rentrer, ou quelque chose du genre. Alors elle ouvrit la porte et le trouva là, les mains appuyées sur le meuble devant lui, la tête baissée.
Lentement, elle s’avança vers lui, puis posa une main entre ses omoplates, pour l’avertir de sa présence. Puis elle entoura sa taille de ses bras, avant d’appuyer son front contre son dos, au creux de ses épaules. « Il y a quatre ans, Clint a été contrôlé par Loki, un Asgardien. Quand j’ai essayé de l’arrêter, il m’a tirée dessus. » Elle avait déjà raconté cela à James, mais elle avait gardé la suite pour elle. « J’ai passé deux mois dans le coma et quand je me suis réveillée, on m’a dit que ce serait un miracle si je pouvais remarcher un jour. » Elle inspira profondément et ferma les yeux. « Je me suis battue comme une dingue pour leur prouver le contraire et Nick a remué ciel et terre pour trouver une solution. » Un petit sourire se dessina sur ses lèvres, lorsqu’elle se rappela des visages terrifiés des médecins et scientifiques que Fury avait assignés à son cas, lorsqu’il les avait menacés de leur faire subir le même sort qu’à elle, s’ils ne trouvaient pas un moyen de la faire remarcher.

« Quand ils ont trouvé un moyen, c’était encore trop lent pour moi. » Ça ne devait probablement pas l’étonner, il commençait à la connaître, après tout. « Alors plutôt que de laisser le temps faire les choses, j’ai dépassé mes limites et j’ai bien failli tout ruiner. » Elle déglutit avec difficultés en se remémorant la douleur, atroce. Le visage défait de Janet, quand elle lui avait annoncé que tous ses progrès étaient partis en fumée et qu’elle venait peut-être de détruire sa seule chance de marcher un jour. « Ça m’a pris deux ans, avant d’être à nouveau opérationnelle. » Et aujourd’hui encore, elle savait qu’elle avait perdu, beaucoup perdu, de ses capacités d’avant. Oh elle était toujours redoutable, elle s’en était assurée. Mais elle ne le serait plus jamais autant qu’elle avait pu l’être. « Ça n’a rien à voir avec ce que tu traverses, mais je sais ce que c’est que de vouloir guérir à tout prix. De vouloir être entier à nouveau, » murmura-t-elle d’une voix rauque. « Je sais aussi ce que c’est, que d’en venir à penser qu’on n’y arrivera jamais. » Oh elle avait laissé tomber. C’était une chose qu’elle préférait oublier, mais elle avait laissé tomber. Si Natasha, Phil et Nick ne l’avaient pas encouragée, si Zachariah ne l’avait pas réconfortée et si Clint ne l’avait pas motivée à tout faire pour remarcher un jour avec ses traits rongés par la culpabilité, elle n’en serait pas là, aujourd’hui.
« Ils t’ont blessé, torturé, ils t’ont mis plus bas que terre, » poursuivit-elle en resserrant un peu son étreinte autour de sa taille. « Mais ils ne t’ont pas détruit. » Elle ouvrit les yeux et releva la tête, collant son visage contre son épaule droite, observant leur reflet dans le miroir. Il avait toujours la tête baissée, alors elle remonta une de ses mains jusqu’à son menton, qu’elle poussa doucement pour qu’il la relève. Elle accrocha son regard au sien, dans le reflet. « Je sais que c’est trop lent, pour toi. Mais tu y arriveras. » Il n’y a pas de place pour le doute, dans son ton. Elle le sait, c’est tout. « Et même si ça prend une éternité, même si tu arrêtes d’y croire, » poursuivit-elle d’une voix douce. « Moi, je n’arrêterai jamais. » Elle esquissa un petit sourire et relâcha son menton.
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James poussa un autre gémissement plaintif en sentant ses muscles artificiels se contracter, la douleur lui remontant le long du bras comme un électrochoc et il frappa des paumes sur le meuble contre lequel il était toujours appuyé, le faisant grincer dangereusement.
La tête toujours baissée, trop occupé à se concentrer sur la douleur, il n'entendit pas la porte de la salle de bain s'ouvrir et manqua de sursauter en sentant la main d'Ava se poser entre ses omoplates. Il rouvrit faiblement les yeux mais resta immobile, se raidissant très légèrement quand elle passa ses bras autour de sa taille avant d'appuyer son front contre son dos.

A sentir ses bras autour de lui, à voir comment elle le traitait, il en arrivait à encore à se demander s'il méritait vraiment tout ça, si Ava ne méritait pas mieux.
« Il y a quatre ans, Clint a été contrôlé par Loki, un Asgardien. Quand j’ai essayé de l’arrêter, il m’a tirée dessus. » La voix d'Ava le tira de ses pensées et James fronça les sourcils mais garda le silence. Elle lui avait déjà raconté ça, il s'en souvenait parfaitement. C'était la première fois qu'ils avaient eu une vraie conversation, la première fois qu'il avait répondu à Ava autrement que par des grognements.
Il avait l'impression que ça faisait une éternité...
« J’ai passé deux mois dans le coma et quand je me suis réveillée, on m’a dit que ce serait un miracle si je pouvais remarcher un jour. » Il la sentit inspirer profondément et serra la mâchoire, ne sachant quoi répondre à ça. « Je me suis battue comme une dingue pour leur prouver le contraire et Nick a remué ciel et terre pour trouver une solution. Quand ils ont trouvé un moyen, c’était encore trop lent pour moi. » Un très léger sourire en coin étira les lèvres de James en entendant ça. Encore une fois, il avait la preuve qu'ils avaient vraiment la même mentalité. « Alors plutôt que de laisser le temps faire les choses, j’ai dépassé mes limites et j’ai bien failli tout ruiner. » Le sourire du brun s'effaça instantanément et il glissa son regard vers sa main métallique dont il contracta légèrement les doigts. « Ça m’a pris deux ans, avant d’être à nouveau opérationnelle. » Deux ans. La connaissant il se doutait bien qu'elle avait dû vivre un véritable enfer. Mais cette combativité dont elle faisait toujours preuve... Il ne savait pas comment elle faisait pour continuellement réussir à aller de l'avant.

« Ça n’a rien à voir avec ce que tu traverses, mais je sais ce que c’est que de vouloir guérir à tout prix. De vouloir être entier à nouveau, » Sa mâchoire se crispa de plus belle et il expira bruyamment par le nez avant de hocher très légèrement la tête. « Je sais aussi ce que c’est, que d’en venir à penser qu’on n’y arrivera jamais. » Il déglutit avec difficulté et fit cligner plusieurs fois ses yeux qui commençaient à s'embuer. Ils étaient tellement semblables que ça en devenait presque ridicule.
« Ils t’ont blessé, torturé, ils t’ont mis plus bas que terre, » Elle resserra un peu plus son étreinte alors qu'il restait toujours immobile, n'osant pas bouger. « Mais ils ne t’ont pas détruit. » Il savait tout ça. Ils ne l'avaient pas détruit c'était vrai mais toute sa vie avait été fracturée et il ne savait vraiment pas s'il pourrait réussir à en recoller les morceaux un jour.

Il la sentit bouger sa tête pour venir l'appuyer contre son épaule droite et se raidit à nouveau quand elle remonta l'une de ses mains jusqu'à son menton pour le forcer doucement à relever la tête. Il releva les yeux vers le miroir et accrocha le regard d'Ava dans le reflet. « Je sais que c’est trop lent, pour toi. Mais tu y arriveras. » Le ton qu'elle employa lui provoqua un froncement de sourcils et il baissa brièvement les yeux avant de raccrocher son regard, le soutenant sans sourciller. « Et même si ça prend une éternité, même si tu arrêtes d’y croire, moi, je n’arrêterai jamais. » Il répondit à son sourire en souriant faiblement à son tour et garda la tête droite quand elle lâcha son menton, gardant ses yeux braqués dans ceux d'Ava.
Il quitta l'appui de sa main droite et la releva lentement pour saisir celle de la jeune femme, la serrant doucement. « Je pense que c'est exactement ce qu'il aurait dit. L'ancien moi. » Il se sentait encore tellement différent de l'homme qu'il avait pu être qu'il ne pouvait pas en parler autrement. Elle allait très certainement lui faire une réflexion pour ça mais il savait qu'elle pourrait comprendre.

Il resta immobile pendant quelques secondes à observer leur reflet, son sourire s'agrandissant alors que ses yeux s'embuaient un peu plus. Hochant faiblement la tête, il désigna leur reflet d'un léger mouvement du menton avant de murmurer faiblement « J'aime bien cette image. » Et serra un peu plus la main d'Ava dans la sienne.
Il quitta finalement la glace des yeux et tourna légèrement sa tête vers la droite, appuyant sa tempe contre celle de la jeune femme avant de reprendre dans un murmure. « Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? » Il lui avait déjà posé cette question plusieurs fois et se la posait à lui-même, régulièrement.
Il ne comprenait pas pourquoi elle s'accrochait autant à lui, pourquoi elle continuait de l'aider et de le pousser comme ça alors qu'il n'avait jamais pu lui rendre la pareille et ne le pourrait sans doute jamais.

Après avoir laissé passer quelques secondes, James quitta finalement son appui sur le meuble, se redressant tout en jetant un dernier regard à sa main gauche, son sourire s'effaçant en voyant que de la poussière du carrelage qu'il avait brisé s'était incrustée dans les rainures de sa prothèse. Il se retourna lentement vers Ava, grognant faiblement à cause de la douleur au moment de passer son bras gauche dans le dos de la jeune femme pour la serrer doucement contre lui. Il vint ensuite presser délicatement ses lèvres contre sa tempe, reprenant dans un murmure. « Je suis désolé. » Il ferma un instant les yeux, prenant le temps d'inspirer profondément. « Je pète un câble et m'en prends à toi comme si c'était de ta faute alors que c'est la dernière chose dont tu aies besoin... Et ne me dis pas que c'est pas de ma faute ou que ce n'est pas grave. J'ai agis comme un crétin. » il l'embrassa sur la tempe, répétant dans un murmure. « Je suis désolé. »


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James leva une main pour saisir la sienne et Ava se dit que peut-être, elle avait réussi à lui faire comprendre, cette fois-ci. Que peut-être, ce qu’elle avait dit n’était pas complètement inutile. « Je pense que c'est exactement ce qu'il aurait dit. L'ancien moi. » L’ancien lui. Qui était-ce, exactement ? L’orphelin de Brooklyn, le meilleur ami de Rogers, le soldat qui avait combattu aux côtés de Captain America ? Ou tout simplement le James qui n’était pas encore tombé entre les mains de l’HYDRA ? Si c’était de lui qu’il parlait alors en effet, il était encore loin de lui ressembler. Mais ce qu’Ava se retint de lui dire, c’était qu’il ne serait plus jamais cet être là. C’était impossible. Ce qu’il avait vécu en tant que le Winter Soldier ne pouvait pas être effacé. Mais le James qui avait su se débrouiller pour survivre par ses propres moyens, durant la Grande Dépression,  celui qui avait toujours pris soin de son meilleur ami, même lorsque cela signifiait devoir se lancer dans un combat pour le défendre ? Celui qui avait sacrifié ses propres repas pour les offrir à Rogers, qui serait probablement mort, sans lui ? Celui qui n’avait pas hésité, avant de signer pour aller combattre de l’autre côté de l’Atlantique, qui n’avait jamais pensé à sa propre vie, seulement aux autres, à ceux qu’il voulait protéger ? Le James sarcastique, drôle, aussi terriblement séduisant qu’incroyablement insupportable, avec sa trop grande gueule ? Il n’avait jamais vraiment cessé d’être celui-là. Elle l’avait en face d’elle tous les jours. En plus amoché, moins sûr de lui, mais il était bien là. Alors non, il ne serait probablement plus jamais celui qui n’avait jamais vu ni commis d’horreurs. Elle doutait sincèrement que viendrait un jour où il n’aurait pas le réflexe de serrer le poing, prêt à se défendre, ou de chercher son arme, prêt à tirer, à chaque fois qu’il était surpris, pris au dépourvu par un bruit trop fort ou l’invasion de son espace vital. Si elle voulait toujours croire que ses nuits pouvaient être paisibles, elle était persuadée que ses cauchemars ne le quitteraient probablement jamais.
Elle n’avait même pas traversé le quart des atrocités que James avait vécues et elle-même se réveillait parfois en sueur, le cœur affolé, au beau milieu de la nuit. Il ne cesserait probablement jamais vraiment de se méfier de tout le monde, quelque part. Parce qu’on lui avait appris, on lui avait montré, pendant soixante-dix ans, qu’il ne pouvait pas avoir confiance en l’humanité. Qu’elle pouvait être plus monstrueuse encore que tout ce qu’il avait imaginé. Alors non, il ne serait probablement plus jamais le Bucky Barnes de Brooklyn, celui qui crevait parfois de faim mais qui n’avait jamais vraiment vu l’aspect le plus sombre du monde. Mais il ne serait pas le seul que la vie avait changé. La seule différence, c’était qu’elle l’avait mâché et recraché sans pitié, qu’elle avait battu son corps atterré jusqu’à ce que respirer en devienne presque impossible. Et il s’était relevé.
Contrairement à bien d’autres, il s’était relevé. Avait-il la moindre idée de l’admiration que la jeune femme avait pour lui ? Parce qu’elle n’était même pas certaine qu’à sa place, tout ceci ne se serait pas fini par une balle logée dans son propre crâne. Mais lui ne l’avait pas fait. Il avait continué de se débattre, il le faisait toujours. Et Ava comptait bien faire en sorte que la lutte ne s’arrête jamais, pour lui. Parce qu’il méritait, il méritait tellement de se réveiller un jour et de se rendre compte qu’il était bel et bien Bucky Barnes. Qu’il n’avait jamais vraiment cessé de l’être et qu’ils n’avaient pas réussi à lui voler cela.

Elle le vit esquisser un sourire plus grand, dans le reflet du miroir. Elle nota ses yeux humides et son cœur se serra. « J'aime bien cette image. » Un peu surprise, elle entrouvrit les lèvres, mais elle n’avait rien à dire. Elle prit le temps de les observer, puis son visage se fendit d’un nouveau sourire, plus sincère. Elle ne put pas vraiment ignorer la chaleur dans sa poitrine à ses paroles et ferma les yeux un moment, lorsqu’il vint appuyer sa tempe contre la sienne. « Pourquoi tu fais tout ça pour moi ? » Si un agent de l’HYDRA mourait à chaque fois qu’il lui posait cette question, ils seraient probablement débarrassés pour de bon de cette maudite organisation. Mais elle ne pouvait même pas se résoudre à être agacée. Parce qu’elle avait déjà donné toutes les réponses, toutes les raisons faciles. Il ne restait plus que celles qui la terrifiaient encore un peu. Celles qu’elle avait encore refusé de creuser.
Elle ouvrit les yeux, chercha le regard de James dans le reflet et s’humecta les lèvres, la gorge étrangement nouée. « Parce que moi aussi, j’aime cette image, » murmura-t-elle finalement d’une voix rauque. C’était une raison suffisante, non ? Elle aurait pu lui répondre qu’elle l’aidait parce qu’elle le pouvait, parce qu’elle le souhaitait et qu’elle faisait ce qu’elle voulait. Effleurer à peine la question et la chasser loin. Mais elle avait été plus sincère que jamais et son cœur cognait peut-être un peu trop fort, à présent. Il se redressa, la dominant presque d’une tête à présent et se retourna pour lui faire face. Le grognement qui lui échappa tira une grimace à Ava, mais elle ne fit aucune remarque et le laissa passer un bras dans son dos, pour la serrer contre lui. Même à travers son tee-shirt, elle pouvait percevoir le métal froid de sa prothèse qui contrastait terriblement avec la chaleur qui irradiait du reste de son corps.
Ses paupières se fermèrent à nouveau lorsqu’il vint presser ses lèvres contre sa tempe et elle remonta ses mains dans le dos de James pour y plaquer ses paumes. « Je suis désolé. Je pète un câble et m'en prends à toi comme si c'était de ta faute alors que c'est la dernière chose dont tu aies besoin... Et ne me dis pas que c'est pas de ma faute ou que ce n'est pas grave. J'ai agis comme un crétin. » Un léger rire lui échappa, tandis qu’il effleurait à nouveau sa tempe. « Je suis désolé, » répéta-t-il et elle leva la tête vers lui, pour accrocher son regard.

« Ce n’est rien, » murmura-t-elle doucement. « La prochaine fois, attends que j’récupère assez de forces pour t’en coller une convenablement, au moins, » rajouta-t-elle avec un sourire en coin. Puis elle nicha son visage dans le creux de son épaule et poursuivit d’une voix un peu étouffée par sa nouvelle position : « Tu as le droit d’être énervé, James. Tu as le droit d’être à bout, et si ça me retombe un peu dessus, ce n’est pas la fin du monde. Je suis une grande fille, je peux encaisser ta mauvaise humeur. » Elle déposa un baiser sur sa peau, rien qu’un effleurement. « Je préfère que tu me hurles dessus, plutôt que tu gardes tout ça pour toi, » dit-elle d’un ton ferme. Et elle était sincère. S’il la traitait mal, elle se savait parfaitement capable de le remettre à sa place. Et là, au moins, il parlait et lui disait ce qui n’allait pas. S’il se taisait, elle ne pouvait rien faire d’autre que le regarder dépérir.
« Tu as le droit de me ramener sur le canapé avant de prendre ta douche, aussi, » marmonna-t-elle d’une toute petite voix. Parce qu’elle ne savait pas encore combien de temps elle allait pouvoir tenir. Elle prenait plus appui sur lui que sur ses propres jambes qui avaient commencé à trembler sous son poids et si elle faisait de son mieux pour ne pas le montrer, là, elle avait vraiment mal.
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« Parce que moi aussi, j’aime cette image, » Ces mots résonnaient sans cesse dans la tête de James, l'empêchant de faire disparaître le sourire qui étirait ses lèvres, lui provoquant une chaleur peu habituelle dans le corps. Ça n'était pas désagréable, loin de là, mais il ne souvenait pas d'avoir déjà éprouvé une sensation similaire.

Il sentit Ava relever la tête et baissa les yeux vers elle alors qu'elle reprenait dans un murmure. « Ce n’est rien, la prochaine fois, attends que j’récupère assez de forces pour t’en coller une convenablement, au moins, » Il profita qu'elle nichait son visage dans le creux pour ramener sa main droite dans le dos de la jeune femme, sa serrant un peu plus contre lui et hocha la tête, murmurant un. « J'en prends note. » D'une voix amusée.

« Tu as le droit d’être énervé, James. Tu as le droit d’être à bout, et si ça me retombe un peu dessus, ce n’est pas la fin du monde. Je suis une grande fille, je peux encaisser ta mauvaise humeur. » Il ferma les yeux en sentant les lèvres d'Ava effleurer sa peau et expira bruyamment. Il savait tout ça, il en était bien conscient, mais il ne pouvait pas s'empêcher de s'en vouloir à chaque fois qu'il ne faisait même qu'à peine hausser le ton sur elle. Elle en avait tant fait pour lui qu'il ne pouvait pas lui faire subir ça. « Je préfère que tu me hurles dessus, plutôt que tu gardes tout ça pour toi, » Il hocha à nouveau la tête, gardant le silence cette fois.

« Tu as le droit de me ramener sur le canapé avant de prendre ta douche, aussi, » James se raidit subitement, s'écartant légèrement de la jeune femme pour baisser les yeux sur son visage, lui lançant un regard soucieux en voyant la souffrance sur le visage de la jeune femme, avant de répondre rapidement.  « Pourquoi tu me l'as pas dit tout de suite ? J'aurais pu t... » Il s'interrompit, la bouche entrouverte, son visage affichant un grimace gênée. « Oh... » C'était ça. C'était exactement ce qu'elle lui reprochait et lui se permettait de monter au créneau tout de suite quand elle se trouvait dans le même état que lui.
Il se sentait terriblement stupide...
Il ferma un bref instant les yeux, hochant la tête et reprit d'une petite voix. « Je sais. J'ai compris. »

Il libéra le dos d'Ava de sa main droite pour la glisser lentement sous ses jambes, la maintenant contre lui et la souleva le plus délicatement possible du sol. Il lui offrit un sourire amusé et reprit « Non, ton ego ne se remettra jamais de ça Princess. » Son sourire s'étira un peu plus et il sortit doucement de la salle de bain, la jeune femme toujours dans les bras pour se diriger tranquillement vers le canapé. « Et oui, je sais que tu te vengeras à la seconde où tu seras rétablie mais ça en aura valu la peine. »
Il la déposa délicatement sur le canapé, restant à ses côtés le temps qu'elle soit installée le plus confortablement possible et se redressa lentement. Il désigna la salle de bain du pouce, soufflant un simple « J'y retourne. » Suivit d'un dernier sourire et retourna dans la salle de bain, refermant la porte dans son dos.

Il se déshabilla rapidement, grommelant faiblement au moment de retirer son boxer et se glissa dans la douche. Il alluma le jet, en faisant couler de l'eau la plus chaude possible et passa dessous, s'appuyant des deux mains contre le mur, la tête penchée en avant, soupirant de contentement en sentant l'eau brûlante passer sur son dos et lui détendre ses muscles.

Il ne comprenait pas cette crise qu'il avait eu un peu plus tôt. Elle s'était déclenchée d'un coup, sans prévenir, sans qu'il n'y ait de signe avant coureur. D'habitude il avait ces migraines atroces qui se déclenchaient mais pas cette fois. Il n'y avait eu que ce malaise, cette sensation horrible qui l'avait traversée.
Et il ne comprenait d'où elle était venu. Est ce que c'était vraiment quelque chose qu'Ava avait dit comme elle le pensait ?
Ça n'avait aucun sens...
Comment de simples mots pouvaient le faire craquer à ce point ? Il savait que les personnes atteintes de SPT pouvaient faire des crises en entendant certains sons qui pouvaient leur rappeler des choses qu'elles avaient vécus mais ça ne collait pas. Il n'avait jamais expérimenté de crises à cause de ça.
Il n'avait pas assez souffert comme ça ? Il fallait qu'en plus de ses cauchemars, de ses pertes de mémoire et de sa douleur fantôme il subisse ça ?
Est ce qu'il arrêterait de souffrir un jour ? Il avait l'impression qu'à chaque fois qu'il faisait un pas vers sa guérison un nouveau symptôme le faisait reculer de deux.
Il commençait à croire qu'il ne pourrait jamais guérir...

James quitta finalement son appuis contre le carrelage et releva la tête, passant son visage sous le jet pendant quelques secondes. Il s'immobilisa un moment, le regard perdu dans le vide en repensant à tout ça mais secoua la tête et se savonna rapidement avant de ressortir de la douche.
Il se sécha rapidement avant d'enfiler un boxer et un jean propre et ressortit de la pièce, une serviette autour du cou, ses cheveux encore détrempés plaqués en arrière.

Il marcha tranquillement jusqu'à la cuisine, ignorant Ava qui était toujours installée sur le canapé et se rapprocha de la machine à café pour y préparer deux tasses. Il profita que le café coulait pour se sécher rapidement les cheveux, le regard toujours légèrement perdu et remis sa serviette autour de son cou avant de se remettre les cheveux en arrière et d'attraper les deux tasses pour les ramener vers le canapé.

Le brun posa les tasses sur la table basse et s'installa sur le bords du canapé pour ne pas gêner la jeune femme, la regardant silencieusement, le regard sérieux.
Elle lui avait dit que ça n'était pas grave, qu'elle préférait qu'il lui hurle dessus plutôt que de garder le silence mais il s'en voulait toujours. Il avait le droit de craquer, d'être à bout. Il le savait mais il ne voulait qu'elle en fasse les frais. Parce qu'elle s'était mise en danger pour lui, qu'elle risquait sa carrière et peut être plus avec le SHIELD. Parce qu'il avait déjà manqué de la tuer.
Pour tout ça elle ne méritait pas qu'il la traite comme ça.

Il leva le plus doucement possible sa main droite, hésitant, tremblant presque, jusqu'à la joue d'Ava. L'effleurant à peine au début, il y déposa délicatement le dos de sa main, lui effleurant à peine le front du bout des doigts.

Il lui avait déjà dit tout ce qu'il s'apprêtait à lui dire, plusieurs fois même mais il voulait lui redire, lui faire comprendre encore une fois. « J'ai besoin de toi. » Son regard se fit moins sérieux, plus apaisé alors qu'il reprenait d'une voix faible. « J'en serai pas là sans toi. T'as été la seule personne... La seule à croire en moi. J'étais un monstre pour tout le monde, même pour moi mais toi... » Sa main glissa doucement pour écarter une mèche du front d'Ava alors qu'un sourire en coin apparaissait sur ses lèvres et que ses yeux s'embuaient légèrement. « T'as été là. Pour moi. Je t'ai fait subir les pires horreurs, j'ai manqué de te tuer, je t'ai montré mes... » Il fit glisser sa main sur la joue de la jeune femme, l'effleurant doucement du pouce. Ses sourcils se froncèrent un court instant avant qu'il ne reprenne. « Mes pires facettes. Mais tu es restée. Tu as continué à te battre. J'avais abandonné mais toi tu as continué à me pousser. » Sans s'en rendre compte, il s'était lentement rapproché du visage d'Ava alors qu'il continuait de parler mais n'y prêta pas attention.

Il se rapprocha un peu de la jeune femme, lentement, son regard ancré dans celui d'Ava tout en reprenant. « J'ai le droit d'être à bout, j'ai le droit de craquer, je le sais tout ça mais... Mais je n'ai pas le droit de te traiter comme ça alors que tu essaies de m'aider. » Il se pencha un peu plus au dessus d'elle, rapprochant lentement son visage du sien et vint doucement coller son front contre le sien. Il déglutit avec difficulté, son cœur cognant bien trop fort dans sa poitrine l'empêchant de respirer convenablement et murmura doucement contre ses lèvres « Tu mérites tellement mieux et je... » Il ne parvint pas à terminer sa phrase et déglutit une nouvelle fois avant de continuer dans un souffle. « Je suis désolé. »

Il déposa un baiser sur les lèvres d'Ava, les effleurant à peine et murmura un dernier « Merci. » Avant de capturer à nouveau ses lèvres et de rester ainsi, le front toujours appuyé contre celui d'Ava, les yeux fermés.


by Epilucial



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james & ava


A peine eut-elle prononcé cette phrase que James s’écarta d’elle pour la regarder, les yeux assombris par l’inquiétude. « Pourquoi tu me l'as pas dit tout de suite ? J'aurais pu t... » Il s’interrompit en la voyant arquer un sourcil, l’air de dire Really, Barnes ? « Oh. Je sais. J’ai compris. » Elle esquissa un petit sourire en coin, elle ne pouvait pas s’empêcher de se sentir incroyablement satisfaite de voir qu’il avait enfin saisi ce qu’elle lui reprochait, et pourquoi. Ava poussa une exclamation indignée lorsque James passa un bras sous ses genoux et l’autre dans son dos, pour la soulever comme si elle ne pesait rien. « Non, ton ego ne se remettra jamais de ça Princess. » Elle lui lança un regard noir et afficha une moue. « Et oui, je sais que tu te vengeras à la seconde où tu seras rétablie mais ça en aura valu la peine. » Elle lâcha un petit rire nasal et esquissa un sourire en coin, à cela. Oh oui, elle se vengerait. Mais elle passa tout de même son bras autour de la nuque du jeune homme, tandis qu’il la transportait jusqu’au canapé. Elle détestait être vulnérable, surtout devant les autres. Mais James lui montrait ses propres peurs et faiblesses bien plus souvent qu’il ne le souhaiterait. Elle ne le jugeait pas pour cela, et elle savait qu’il faisait de même. Elle pouvait se montrer vulnérable devant James, parce qu’il savait mieux que quiconque ce que c’était que de se sentir diminué et de détester cela. Il la déposa délicatement sur le canapé et s’assura qu’elle était bien installée. « J'y retourne, » dit-il finalement en désignant la salle de bain et elle hocha la tête.
Une fois la porte refermée derrière lui, la jeune femme soupira doucement et passa une main dans ses cheveux. Son regard s’attarda sur le sac de courses toujours renversé sur le sol de la cuisine. Ça l’agaçait, de ne pas comprendre ce qui l’avait plongé dans un tel état. Ce n’était pas parce qu’elle avait lu son carnet, il avait eu l’air profondément gêné, mais ça n’expliquait pas la terreur qui s’était brusquement emparée de lui. Etait-ce parce qu’elle avait parlé de l’assassinat de JFK ? Avait-elle réveillé de mauvais souvenirs en mentionnant cela ? Non, il avait semblé plus confus qu’autre chose. Ensuite, elle s’était levée, mais elle n’avait pas pu le surprendre ni même paraître menaçante dans son état, elle s’était littéralement traînée jusqu’à la cuisine. Ça ne pouvait pas venir de nulle part. Quelque chose avait forcément déclenché cette réaction. Mais quoi ? Elle lui avait simplement demandé de déposer le sac de courses sur la chaise. Elle fronça les sourcils et se meurtrit la lèvre inférieure de ses dents. Il s’en voulait de ne pas se souvenir de ce qui l’avait mis dans cet état, mais elle se blâmait encore plus de ne pas comprendre son erreur.

Comment pouvait-elle éviter de déclencher ces crises si elle ne trouvait pas le problème ? Elle regrettait presque d’être un humain normal et de ne pas avoir une super mémoire qui lui permette de rejouer la scène dans sa tête, pour la décortiquer et enfin trouver ce qui avait mis James dans cet état. Ava ferma les yeux et appuya sa tête contre l’accoudoir du canapé. Elle n’aurait probablement pas dû rester debout aussi longtemps, les cachets qu’elle avait pris n’étaient pas suffisants pour atténuer la douleur à présent. La porte de la salle de bain finit par s’ouvrir et elle entendit James traverser le salon pour se rendre dans la cuisine, où il préparé du café. Elle ouvrit les yeux et le regarda faire. Il s’empara de la serviette autour de son cou pour se sécher les cheveux en attendant que le café soit prêt, puis la remit à sa place avant d’attraper les deux tasses pour se diriger vers elle.
James les déposa sur la table basse et s’installa sur le bord du canapé avant de poser son regard sur elle. En voyant qu’il ne disait rien et se contentait de la fixer, Ava fronça un peu les sourcils, mais il finit par lever une main, clairement hésitant, avant de frôler sa joue, puis son front. « J'ai besoin de toi. » Elle ne le quitta pas du regard, la gorge nouée et le souffle bloqué dans sa poitrine. « J'en serai pas là sans toi. T'as été la seule personne... La seule à croire en moi. J'étais un monstre pour tout le monde, même pour moi mais toi... » Les traits de la jeune femme s’adoucirent. Et elle ne cesserait jamais de croire en lui. Il pouvait aller mieux, c’était déjà le cas. Et il n’était pas un monstre, il n’en avait jamais été un. Même lorsqu’il avait tué et commis les actes les plus horrifiants. Il avait fait tout cela sous le contrôle d’HYDRA, ce n’était pas lui. Il écarta une mèche de son front et elle prit un air inquiet en voyant les yeux de James s’embuer de larmes qu’il contenait. Alors sa main vint saisir la gauche du jeune homme, pour la serrer doucement.  « …Mes pires facettes. Mais tu es restée. Tu as continué à te battre. J'avais abandonné mais toi tu as continué à me pousser. » Elle esquissa un mince sourire. Comme si elle pouvait le laisser abandonner. Elle l’avait épargné en réalisant que le Winter Soldier était Bucky Barnes. Elle avait décidé de l’aider pour la même raison, mais aussi parce qu’elle ne pouvait pas laisser quelqu’un qui avait été contrôlé pendant soixante-dix ans par HYDRA dans la nature. Pour les autres, mais aussi pour lui-même.

Elle n’avait pas pu se résoudre à abandonner le héros qu’elle avait tant admiré étant enfant. Le type normal et sans pouvoirs qui avait décidé de combattre aux côtés de Captain America et qui avait fait un sacré bon boulot en prime. Et puis elle avait découvert qui James était réellement. Et à présent, ce n’était plus pour lui ou par devoir qu’elle continuait de l’aider. C’était pour elle, qu’elle le faisait. Parce qu’elle s’était attachée, une chose qu’elle n’avait pas du tout prévue, mais dont elle ne pouvait plus se passer désormais. Il approcha son visage du sien et elle ne le quitta pas du regard, son cœur battait peut-être un peu trop fort dans sa poitrine, mais qu’importe. « J'ai le droit d'être à bout, j'ai le droit de craquer, je le sais tout ça mais... Mais je n'ai pas le droit de te traiter comme ça alors que tu essaies de m'aider. » Elle fronça à nouveau les sourcils. Elle ne lui en voulait même pas. Ava ne s’était jamais attendue à ce que ce soit facile et comme elle lui avait dit, elle était une grande fille, elle pouvait gérer tout ça.
Il vint coller son front contre le sien et elle ferma les yeux un instant. « Tu mérites tellement mieux et je... Je suis désolé. » James déposa un baiser sur ses lèvres, murmura un « Merci, » avant de l’embrasser à nouveau. Alors elle lâcha la main du jeune homme et alla saisir son visage entre ses paumes. « Tu manges comme quatre, tu gigotes beaucoup trop quand tu dors et tu prends toute la couverture, » murmura-t-elle d’un air parfaitement sérieux. « Tu as raison, je mérite mieux que ça, » conclut-elle avec un petit sourire en coin. Les doigts de sa main droite quittèrent la joue de James pour passer dans ses cheveux encore humides. Elle ne pouvait pas s’empêcher de dédramatiser avec une pointe d’humour. Pas que les paroles du brun ne la touchaient pas, c’était même tout le contraire. « Il n’est pas question de mérite ici, James, » reprit-elle avant de presser un baiser sur ses lèvres. « Mais de ce que je veux, » affirma-t-elle et son cœur se mit à battre un peu plus vite.

Elle se redressa avec une petite grimace avant de lui faire signe de s’asseoir derrière elle. Il s’exécuta, passant ses jambes de chaque côté et elle vint s’allonger contre son torse avec un petit soupir de satisfaction. « Voilà, c’est pour ça que je te garde, » fit-elle avec un sourire en coin en calant bien son dos contre lui. Ouais, elle avait été suffisamment sérieuse, même si ça n’avait pas duré bien longtemps, ça l’avait presque épuisée.
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